0.2. HYPOTHESES
Pour cette étude, les hypothèses
formulées sont les suivantes :
V' La non adoption des nouvelles techniques culturales
contribuerait à la baisse de la production agricole et par
conséquent à l'insécurité alimentaire par ailleurs
renforcée par le déboisement intensif entrainant
l'érosion, l'infertilité du sol,... dans la chefferie Rubenga.
V' L'enclavement de la chefferie Rubenga contribuerait
à la situation d'insécurité alimentaire des ménages
d'autant plus que l'écoulement et l'approvisionnement restent
hypothétiques.
V' L'intensification de l'agriculture serait une
stratégie d'intervention pour la restauration de la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga, renforcée
par le regroupement des paysans dans un syndicat des agriculteurs d'Idjwi
Nord.
0.3. OBJECTIFS
L'objectif de ce travail est de contribuer à
l'enrichissement des stratégies pour la réduction de la
pauvreté et l'instauration de la sécurité alimentaire en
milieu rural.
Plus spécifiquement notre étude vise à :
V' Inventorier les facteurs majeurs influençant
l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga (groupements
Bugarula, Kihumba, et Bunyakiri);
V' Déterminer l'impact de l'enclavement de la chefferie
Rubenga sur la sécurité alimentaire ;
V' Proposer les stratégies susceptibles d'augmenter la
production agricole et de revitaliser le secteur agricole pour assurer la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga.
- 4 -
0.4. ETAT DE LA QUESTION
Nous avons constaté que nous ne sommes pas le premier
à orienter les recherches dans le cadre de la sécurité
alimentaire et que donc d'autres chercheurs y ont réfléchi d'une
façon ou d'une autre avant nous, dont nous faisons
référence, il s'agit principalement de :
1. BISIMWA, BASHI et FONTEYNE, (2006) ont voulu connaitre les
raisons qui justifient l'insécurité alimentaire au Sud Kivu,
qu'ils qualifient de paradoxe (impossible, contradictoire...).
Ils considèrent que la province de Sud Kivu a
d'énormes potentialités entre autres un relief et un
environnement généralement favorable à l'agriculture,
à l'élevage, ainsi qu'à la pêche. De plus, la
province jouit de deux types de climat ; un climat tropical
tempéré par l'altitude dans la partie montagneuse de la province
avec des températures relativement douces et un climat plus
équatorial au centre et à l'ouest de la province où il
pleut abondamment pendant presque toute l'année.
Cependant, la question que se posent les auteurs est celle de
savoir pourquoi malgré toutes ces conditions, la situation
nutritionnelle des populations est loin d'être satisfaisante.
En effet, l' « insécurité alimentaire a
plusieurs sources ; pauvreté, manque d'emploi, ...mais l'agriculture en
constitue l'élément fondamental, d'autant plus qu'elle est une
activité productrice de ressources alimentaires d'une part et
potentiellement génératrice de revenus d'autre part »
(BISIMWA et Alii, 2006).
Les auteurs relèvent une série des causes de la
faible production agricole au Sud Kivu, à savoir :
? L'insécurité qui règne toujours dans
certaines parties de la province ;
? Faible superficie cultivée ;
? L'appauvrissement du sol ;
? difficulté d'accès aux intrants ;
? Insuffisance des connaissances de nouvelles techniques
culturales ;
Néanmoins, face à toutes ces difficultés,
les auteurs reconnaissent que le gouvernement congolais de la RDC envisage
mettre en place une politique agricole qui a été adoptée
en 2007, fondée sur la création des richesses en milieu rural,
pour une agriculture compétitive reposant sur la promotion des petites
et moyennes entreprises agricoles, d'élevage et de pêche,
animées par des professionnels.
Cette transformation structurelle du secteur s'appuie sur :
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· Une recherche agricole à grande échelle
;
· La diffusion d'innovations technologiques respectueuses
de l'environnement ;
· L'affectation des budgets adéquats dans le
contexte de la décentralisation ;
· La promotion de systèmes financiers
adaptés à la nature des activités du secteur agricole ;
· L'expansion de l'infrastructure dans le but de
viabiliser les sites de production ;
· L'actualisation de la loi foncière ;
· Le maintien de la sécurité, du respect
des lois et la mise en oeuvre des mesures qui garantissent une concurrence
loyale dans tous les aspects de l'économie et en particulier dans le
secteur rural.
2. DEMBELE (2001) relève que la réalisation de
la sécurité alimentaire demeure un défi à relever
en Afrique Sub-saharienne où un tiers de la population est sous
alimentée. La situation et les pratiques d'évolution indiquent
une dégradation de la situation actuelle. La pauvreté à
l'échelle des pays, des ménages et des individus est la
principale contrainte à la disponibilité et
l'accessibilité alimentaires.
Cependant, la croissance de la productivité agricole,
à travers la transformation du secteur agricole, reste fondamentale pour
stimuler la croissance économique qui permettra de générer
les emplois et les revenus nécessaire à la réalisation de
la sécurité alimentaire. Une forte croissance économique
stimulée par des gains de productivité agricole, combinée
avec des politiques budgétaires appropriées permettant de capter
une partie des fruits de la croissance et son investissement dans les secteurs
sociaux prioritaires constitue l'orientation stratégique à
privilégier.
En outre, l'augmentation de la productivité agricole
doit confronter plusieurs obstacles d'ordre naturel, socio-économique et
politique. Néanmoins, les opportunités comme l'avènement
de la démocratie, les changements de politiques économiques, la
mondialisation, les nouvelles technologies de l'information et de la
biotechnologie sont à même de favoriser la relance de la
production agricole si le secteur rural devenait une priorité
budgétaire et que les pays de l'OCDE réduisent leurs subventions
agricoles et ouvrent leurs marchés aux produits transformés
africains à haute valeur ajoutée.
Enfin, l'auteur estime que la maitrise de l'eau, le
développement du potentiel agronomique de terres, les infrastructures,
la recherche agricole et la vulgarisation constituent d'autres axes
prioritaires ainsi que le développement des ressources humaines.
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3. Norman DESROSIER (1967) relève que l'homme ne
saurait vivre sans l'apport des quantités déterminées de
nourriture, d'oxygène et d'eau, faute de quoi il perd certaines des
caractéristiques souhaitables de la race humaine. La privation de la
nourriture, à elle seule est susceptible de limiter sa croissance, son
développement, sa vigueur et ses réalisations.
L'auteur estime que d'ici quarante ans, la population
mondiale aura doublée, la question qu'il se pose est celle de savoir
« comment nourrir cette foule d'affamés alors que
déjà, en bien des points du globe, des millions d'hommes mal
nourris ne peuvent atteindre leur plein développement physique et
intellectuel ?
En tout état de cause, il faut bien sur augmenter la
production mondiale autant que faire se peut ; mais cela ne peut se
réaliser en un jour et ce ne sera pas suffisant. Il faudra trouver autre
chose, découvrir d'autres moyens de produire la nourriture
indispensable. Les solutions futuristes qu'il propose après avoir
soigneusement examiné la situation actuellement sont les suivantes :
«
? Réduction des pertes dues aux parasites et aux maladies
;
? Diminution des attaques dues à l'envahissement des
denrées par les insectes, les champignons et les rongeurs ;
? Amélioration de la distribution et l'utilisation des
denrées grâce aux progrès réalisés dans le
domaine de la conservation ;
? Amélioration de rendement des sols déjà
cultivés ;
? Défrichage de nouvelles surfaces cultivables ;
? L'utilisation de nouveaux fertilisants (engrais
azotés à forte concentration au détriment de nitrate de
soude naturel) ;
? La réduction des couts et l'accroissement du
rendement des cultures » (DESROSIER, 1967).
4. DUMONT (1975) estime que la famine est un grand danger et
que si nous nous y mettons tous chacun selon ses possibilités le monde
sera sauvé.
En effet, la plus grande famine de notre histoire est
déjà commencée, pas moins de cinq millions d'hommes sont
menacés d'en mourir dans les cinq années qui viennent, cela nous
conduit à remettre radicalement en question toutes nos conceptions sur
l'avenir de l'humanité, ses modèles de production et de
consommation.
Le progrès s'est toujours accompagné d'une
montée des périls. Le feu de brousse détruit les
forêts, le labour dégrade les sols...
Cependant contre la civilisation de famine. Il appel à
une mobilisation générale. Il faut partout construire des
pouvoirs paysans, établir des socialismes à solide base
agraire.
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Ceux-ci, devront respecter impérativement toutes nos
limites, de la population d'abord, de sols, d'eau, de phosphate,...il faut donc
repenser nos agricultures, rechercher les bases d'une civilisation de l'arbre
et du jardin. Telles sont les conditions d'un projet global de survie qui
suppose de préalables politiques, économiques, environnementales
et sociologiques.
Dans le même ouvrage, l'auteur illustre un cas du
VENEZUELA, où le gouvernement après s'être rendu compte que
l' « agriculture ne parvenait pas à fournir aux industries en
quantité suffisante, les matières premières agricoles
...et n'assurait pas au secteur industriel de débouchés
suffisants » ( René DUMONT,1975), et que l'exode rural accroissent
le chômage urbain posant aux classes dirigeantes des problèmes
sociaux et politiques de plus en plus aigus...un consensus
général sur la loi de reforme s'en était suivi, qui se
proposait de « remplacer les latifundia par une distribution
équitable de la terre, l'organisation du crédit, l'assistance au
producteur rural, la garantie de liberté et de sa dignité »
(DUMONT, 1975).
5. FATAKI (2009) part des deux questions principales à
savoir :
? Pourquoi, malgré la présence de plusieurs ONG,
l'insécurité alimentaire persiste à Minova ?
? Que faudra-il faire pour réduire, si pas terminer
cette situation d'insécurité alimentaire à Minova ?
En guise de réponse provisoire à ces questions,
l'auteur part des hypothèses ci-après :
? Les interventions des ONG pouvaient être efficace dans
la lutte contre l'insécurité alimentaire à Minova si elles
étaient coordonnées par le pouvoir public et que les
bénéficiaires de ces interventions étaient
impliqués dans le processus de planification ;
? Le retour des déplacés (qui vivent dans les
camps de fortune et les familles d'accueil à Minova) dans leurs milieux
d'origine et la promotion des activités agricoles peuvent constituer une
stratégie durable de lutte contre l'insécurité
alimentaire.
Pour vérifier ces hypothèses et analyser ses
résultats d'enquête, il utilise les méthodes et techniques
suivantes ; la méthode Quantitative, la méthode Comparative, la
méthode Descriptive, la technique du questionnaire, l'interview,
l'analyse documentaire et l'observation participante.
Après interprétation de ses résultats
d'enquête, il parvient à conclure que les problèmes qui
sont à la base de l'insécurité alimentaire ou de
l'accessibilité des ménages à
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l'alimentation dans la cité de Minova reste entier
malgré les interventions des ONG dans ce secteur.
Il propose une série des stratégies à savoir
:
· Le retour des déplacés de guerres dans
leurs milieux d'origines,
· Une politique d'agriculture intégrée : qui
vise à intégrer l'agriculture, l'élevage et les nouvelles
technologies agricoles,
· La redéfinition des systèmes
d'interventions des ONG,
· La réhabilitation des routes de dessertes
agricoles,
· Une mise en place des crédits agricoles et
· La création des unités de transformation
des produits agro-pastoraux.
En dépit des études antérieures,
l'originalité de notre recherche se situe aux niveaux de son objet, sa
méthodologie, ses résultats et ses orientations
stratégiques.
De l'objet, notre recherche se propose d'inventorier les
facteurs majeurs influençant l'insécurité alimentaire dans
la chefferie Rubenga (groupements ; Bugarula, Kihumba, et Bunyakiri) aux fins
de proposer des stratégies de sortie pour une véritable
sécurité alimentaire axées sur une politique agricole
appropriée et adaptée au contexte du milieu tandis que les
études antérieures visent globalement l'accroissement de la
production agricole. De la méthodologie, la réalisation de ce
travail a principalement imposé les méthodes ; descriptive,
statistique, comparative, et systémique et les Techniques d'observation,
interview, questionnaire, échantillonnage et l'analyse documentaire
alors que les recherches antérieures ont surtout
privilégié les méthodes ; descriptive, statistique, et les
techniques de questionnaire, l'interview, l'analyse documentaire et
l'observation participante.
Des résultats et ses orientations stratégiques ;
les résultats rêvés sont l'accroissement de la production
agricole, le renfoncement de la dynamique sociale, et l'amélioration du
niveau (l'accroissement de revenu). Les stratégies sont orientées
beaucoup plus sur désenclavement de la chefferie, intensification
agricole, amélioration de l'environnement, promotion de la pêche,
transformation et conservation des produits récoltés,
l'encadrement des paysans et la mise en place d'une politique de
régulation de naissances. Nous estimons mettre en place une dynamique
nommée « Syndicat des Agriculteurs d'Idjwi Nord (SAIN) quant aux
autres études les stratégies sont orientées sur
l'accroissement de la production agricole et du revenu.
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