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Analyse contextuelle des facteurs influençant l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga en territoire d'Idjwi.

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par Valentin JAMBERE BAJOJE
Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu ( ISDR/BUKAVU) - Licence 2011
  

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0.2. HYPOTHESES

Pour cette étude, les hypothèses formulées sont les suivantes :

V' La non adoption des nouvelles techniques culturales contribuerait à la baisse de la production agricole et par conséquent à l'insécurité alimentaire par ailleurs renforcée par le déboisement intensif entrainant l'érosion, l'infertilité du sol,... dans la chefferie Rubenga.

V' L'enclavement de la chefferie Rubenga contribuerait à la situation d'insécurité alimentaire des ménages d'autant plus que l'écoulement et l'approvisionnement restent hypothétiques.

V' L'intensification de l'agriculture serait une stratégie d'intervention pour la restauration de la sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga, renforcée par le regroupement des paysans dans un syndicat des agriculteurs d'Idjwi Nord.

0.3. OBJECTIFS

L'objectif de ce travail est de contribuer à l'enrichissement des stratégies pour la réduction de la pauvreté et l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu rural.

Plus spécifiquement notre étude vise à :

V' Inventorier les facteurs majeurs influençant l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga (groupements Bugarula, Kihumba, et Bunyakiri);

V' Déterminer l'impact de l'enclavement de la chefferie Rubenga sur la sécurité alimentaire ;

V' Proposer les stratégies susceptibles d'augmenter la production agricole et de revitaliser le secteur agricole pour assurer la sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga.

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0.4. ETAT DE LA QUESTION

Nous avons constaté que nous ne sommes pas le premier à orienter les recherches dans le cadre de la sécurité alimentaire et que donc d'autres chercheurs y ont réfléchi d'une façon ou d'une autre avant nous, dont nous faisons référence, il s'agit principalement de :

1. BISIMWA, BASHI et FONTEYNE, (2006) ont voulu connaitre les raisons qui justifient l'insécurité alimentaire au Sud Kivu, qu'ils qualifient de paradoxe (impossible, contradictoire...).

Ils considèrent que la province de Sud Kivu a d'énormes potentialités entre autres un relief et un environnement généralement favorable à l'agriculture, à l'élevage, ainsi qu'à la pêche. De plus, la province jouit de deux types de climat ; un climat tropical tempéré par l'altitude dans la partie montagneuse de la province avec des températures relativement douces et un climat plus équatorial au centre et à l'ouest de la province où il pleut abondamment pendant presque toute l'année.

Cependant, la question que se posent les auteurs est celle de savoir pourquoi malgré toutes ces conditions, la situation nutritionnelle des populations est loin d'être satisfaisante.

En effet, l' « insécurité alimentaire a plusieurs sources ; pauvreté, manque d'emploi, ...mais l'agriculture en constitue l'élément fondamental, d'autant plus qu'elle est une activité productrice de ressources alimentaires d'une part et potentiellement génératrice de revenus d'autre part » (BISIMWA et Alii, 2006).

Les auteurs relèvent une série des causes de la faible production agricole au Sud Kivu, à savoir :

? L'insécurité qui règne toujours dans certaines parties de la province ;

? Faible superficie cultivée ;

? L'appauvrissement du sol ;

? difficulté d'accès aux intrants ;

? Insuffisance des connaissances de nouvelles techniques culturales ;

Néanmoins, face à toutes ces difficultés, les auteurs reconnaissent que le gouvernement congolais de la RDC envisage mettre en place une politique agricole qui a été adoptée en 2007, fondée sur la création des richesses en milieu rural, pour une agriculture compétitive reposant sur la promotion des petites et moyennes entreprises agricoles, d'élevage et de pêche, animées par des professionnels.

Cette transformation structurelle du secteur s'appuie sur :

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· Une recherche agricole à grande échelle ;

· La diffusion d'innovations technologiques respectueuses de l'environnement ;

· L'affectation des budgets adéquats dans le contexte de la décentralisation ;

· La promotion de systèmes financiers adaptés à la nature des activités du secteur agricole ;

· L'expansion de l'infrastructure dans le but de viabiliser les sites de production ;

· L'actualisation de la loi foncière ;

· Le maintien de la sécurité, du respect des lois et la mise en oeuvre des mesures qui garantissent une concurrence loyale dans tous les aspects de l'économie et en particulier dans le secteur rural.

2. DEMBELE (2001) relève que la réalisation de la sécurité alimentaire demeure un défi à relever en Afrique Sub-saharienne où un tiers de la population est sous alimentée. La situation et les pratiques d'évolution indiquent une dégradation de la situation actuelle. La pauvreté à l'échelle des pays, des ménages et des individus est la principale contrainte à la disponibilité et l'accessibilité alimentaires.

Cependant, la croissance de la productivité agricole, à travers la transformation du secteur agricole, reste fondamentale pour stimuler la croissance économique qui permettra de générer les emplois et les revenus nécessaire à la réalisation de la sécurité alimentaire. Une forte croissance économique stimulée par des gains de productivité agricole, combinée avec des politiques budgétaires appropriées permettant de capter une partie des fruits de la croissance et son investissement dans les secteurs sociaux prioritaires constitue l'orientation stratégique à privilégier.

En outre, l'augmentation de la productivité agricole doit confronter plusieurs obstacles d'ordre naturel, socio-économique et politique. Néanmoins, les opportunités comme l'avènement de la démocratie, les changements de politiques économiques, la mondialisation, les nouvelles technologies de l'information et de la biotechnologie sont à même de favoriser la relance de la production agricole si le secteur rural devenait une priorité budgétaire et que les pays de l'OCDE réduisent leurs subventions agricoles et ouvrent leurs marchés aux produits transformés africains à haute valeur ajoutée.

Enfin, l'auteur estime que la maitrise de l'eau, le développement du potentiel agronomique de terres, les infrastructures, la recherche agricole et la vulgarisation constituent d'autres axes prioritaires ainsi que le développement des ressources humaines.

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3. Norman DESROSIER (1967) relève que l'homme ne saurait vivre sans l'apport des quantités déterminées de nourriture, d'oxygène et d'eau, faute de quoi il perd certaines des caractéristiques souhaitables de la race humaine. La privation de la nourriture, à elle seule est susceptible de limiter sa croissance, son développement, sa vigueur et ses réalisations.

L'auteur estime que d'ici quarante ans, la population mondiale aura doublée, la question qu'il se pose est celle de savoir « comment nourrir cette foule d'affamés alors que déjà, en bien des points du globe, des millions d'hommes mal nourris ne peuvent atteindre leur plein développement physique et intellectuel ?

En tout état de cause, il faut bien sur augmenter la production mondiale autant que faire se peut ; mais cela ne peut se réaliser en un jour et ce ne sera pas suffisant. Il faudra trouver autre chose, découvrir d'autres moyens de produire la nourriture indispensable. Les solutions futuristes qu'il propose après avoir soigneusement examiné la situation actuellement sont les suivantes : «

? Réduction des pertes dues aux parasites et aux maladies ;

? Diminution des attaques dues à l'envahissement des denrées par les insectes, les champignons et les rongeurs ;

? Amélioration de la distribution et l'utilisation des denrées grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la conservation ;

? Amélioration de rendement des sols déjà cultivés ;

? Défrichage de nouvelles surfaces cultivables ;

? L'utilisation de nouveaux fertilisants (engrais azotés à forte concentration au détriment de nitrate de soude naturel) ;

? La réduction des couts et l'accroissement du rendement des cultures » (DESROSIER, 1967).

4. DUMONT (1975) estime que la famine est un grand danger et que si nous nous y mettons tous chacun selon ses possibilités le monde sera sauvé.

En effet, la plus grande famine de notre histoire est déjà commencée, pas moins de cinq millions d'hommes sont menacés d'en mourir dans les cinq années qui viennent, cela nous conduit à remettre radicalement en question toutes nos conceptions sur l'avenir de l'humanité, ses modèles de production et de consommation.

Le progrès s'est toujours accompagné d'une montée des périls. Le feu de brousse détruit les forêts, le labour dégrade les sols...

Cependant contre la civilisation de famine. Il appel à une mobilisation générale. Il faut partout construire des pouvoirs paysans, établir des socialismes à solide base agraire.

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Ceux-ci, devront respecter impérativement toutes nos limites, de la population d'abord, de sols, d'eau, de phosphate,...il faut donc repenser nos agricultures, rechercher les bases d'une civilisation de l'arbre et du jardin. Telles sont les conditions d'un projet global de survie qui suppose de préalables politiques, économiques, environnementales et sociologiques.

Dans le même ouvrage, l'auteur illustre un cas du VENEZUELA, où le gouvernement après s'être rendu compte que l' « agriculture ne parvenait pas à fournir aux industries en quantité suffisante, les matières premières agricoles ...et n'assurait pas au secteur industriel de débouchés suffisants » ( René DUMONT,1975), et que l'exode rural accroissent le chômage urbain posant aux classes dirigeantes des problèmes sociaux et politiques de plus en plus aigus...un consensus général sur la loi de reforme s'en était suivi, qui se proposait de « remplacer les latifundia par une distribution équitable de la terre, l'organisation du crédit, l'assistance au producteur rural, la garantie de liberté et de sa dignité » (DUMONT, 1975).

5. FATAKI (2009) part des deux questions principales à savoir :

? Pourquoi, malgré la présence de plusieurs ONG, l'insécurité alimentaire persiste à Minova ?

? Que faudra-il faire pour réduire, si pas terminer cette situation d'insécurité alimentaire à Minova ?

En guise de réponse provisoire à ces questions, l'auteur part des hypothèses ci-après :

? Les interventions des ONG pouvaient être efficace dans la lutte contre l'insécurité alimentaire à Minova si elles étaient coordonnées par le pouvoir public et que les bénéficiaires de ces interventions étaient impliqués dans le processus de planification ;

? Le retour des déplacés (qui vivent dans les camps de fortune et les familles d'accueil à Minova) dans leurs milieux d'origine et la promotion des activités agricoles peuvent constituer une stratégie durable de lutte contre l'insécurité alimentaire.

Pour vérifier ces hypothèses et analyser ses résultats d'enquête, il utilise les méthodes et techniques suivantes ; la méthode Quantitative, la méthode Comparative, la méthode Descriptive, la technique du questionnaire, l'interview, l'analyse documentaire et l'observation participante.

Après interprétation de ses résultats d'enquête, il parvient à conclure que les problèmes qui sont à la base de l'insécurité alimentaire ou de l'accessibilité des ménages à

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l'alimentation dans la cité de Minova reste entier malgré les interventions des ONG dans ce secteur.

Il propose une série des stratégies à savoir :

· Le retour des déplacés de guerres dans leurs milieux d'origines,

· Une politique d'agriculture intégrée : qui vise à intégrer l'agriculture, l'élevage et les nouvelles technologies agricoles,

· La redéfinition des systèmes d'interventions des ONG,

· La réhabilitation des routes de dessertes agricoles,

· Une mise en place des crédits agricoles et

· La création des unités de transformation des produits agro-pastoraux.

En dépit des études antérieures, l'originalité de notre recherche se situe aux niveaux de son objet, sa méthodologie, ses résultats et ses orientations stratégiques.

De l'objet, notre recherche se propose d'inventorier les facteurs majeurs influençant l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga (groupements ; Bugarula, Kihumba, et Bunyakiri) aux fins de proposer des stratégies de sortie pour une véritable sécurité alimentaire axées sur une politique agricole appropriée et adaptée au contexte du milieu tandis que les études antérieures visent globalement l'accroissement de la production agricole. De la méthodologie, la réalisation de ce travail a principalement imposé les méthodes ; descriptive, statistique, comparative, et systémique et les Techniques d'observation, interview, questionnaire, échantillonnage et l'analyse documentaire alors que les recherches antérieures ont surtout privilégié les méthodes ; descriptive, statistique, et les techniques de questionnaire, l'interview, l'analyse documentaire et l'observation participante.

Des résultats et ses orientations stratégiques ; les résultats rêvés sont l'accroissement de la production agricole, le renfoncement de la dynamique sociale, et l'amélioration du niveau (l'accroissement de revenu). Les stratégies sont orientées beaucoup plus sur désenclavement de la chefferie, intensification agricole, amélioration de l'environnement, promotion de la pêche, transformation et conservation des produits récoltés, l'encadrement des paysans et la mise en place d'une politique de régulation de naissances. Nous estimons mettre en place une dynamique nommée « Syndicat des Agriculteurs d'Idjwi Nord (SAIN) quant aux autres études les stratégies sont orientées sur l'accroissement de la production agricole et du revenu.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"