Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme d'expertise comptable
PROPOSITION D'UNE METHODOLOGIE D'EVALUATION DU CONTROLE INTERNE
D'UNE ENTREPRISE DE TRAVAIL TEMPORAIRE FRANÇAISE SOUMISE AU REFERENTIEL
SARBANES-OXLEY
Tome 1 : Mémoire
Session de mai 2018 Harry Meir Boukris 82 rue Baudin
92300 Levallois-Perret
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES 1
LISTE DES ABREVIATIONS 5
TABLES DES TABLEAUX 6
TABLES DES FIGURES 7
NOTE AU JURY 8
NOTE DE SYNTHESE 9
INTRODUCTION 11
PARTIE 1 : CADRE D'INTERVENTION DE L'EVALUATION DU
CONTROLE INTERNE PAR LE COMMISSAIRE AUX COMPTES D'UNE FILIALE D'UN GROUPE DE
TRAVAIL TEMPORAIRE SOUMIS A LA LOI SARBANES-OXLEY 14
CHAPITRE 1 : LES TRAVAUX SUR LE CONTROLE INTERNE
REQUIS PAR LA LOI SARBANES-OXLEY 15
Section 1. La certification du
contrôle interne dans le cadre de la loi Sarbanes-Oxley
15
1.1. Les obligations créées par la loi
Sarbanes-Oxley sur le contrôle interne des groupes cotés
15
1.2. L'impact de la loi Sarbanes-Oxley sur la
profession 16
1.3. Les diligences sur le contrôle interne du
CAC français, proximité et divergences avec celles de l'auditeur
américain 16
Section 2. Le cadre de
référence proposé par le COSO
19
2.1. Démarche d'évaluation du
contrôle interne selon le COSO 19
2.2. Les contrôles généraux
informatiques, des contrôles opérants au niveau de l'entité
primordiaux 20
2.3. Le risque de fraude, un risque essentiel
à prendre en compte selon le référentiel du COSO
20
Section 3. La démarche
d'évaluation du contrôle interne selon l'AS 2201, un exercice
complexe et exigeant 22
3.1. La démarche de compréhension du
fonctionnement des processus significatifs 22
3.2. Détermination des contrôles
pertinents à évaluer 23
3.3. Évaluation de la conception des
contrôles pertinents 23
3.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle des contrôles 25
3.5. Évaluation du niveau des
déficiences observées 27
CHAPITRE 2 : DILIGENCES DU CAC DANS UNE MISSION
D'EVALUATION DU CONTROLE INTERNE D'UNE FILIALE D'UN GROUPE DE TRAVAIL
TEMPORAIRE SOUMIS A LA LOI SARBANES- OXLEY
28
Section 1. Les missions réalisables
par le CAC français et leurs objectifs
28
1.1. Les services autres que la certification des
comptes portant sur le contrôle interne réalisé à la
demande de la société 28
1.2. La réalisation de travaux
d'évaluation du contrôle interne d'une filiale française
effectués à la demande de l'auditeur du groupe américain
31
Section 2. Les conditions d'acception
essentielles des différentes missions
34
2.1. La compétence du professionnel
34
2.2. Le respect des règles
d'indépendance 36
2.3. L'établissement d'une lettre de mission
38
Section 3. L'évaluation des travaux
effectués par les experts informatiques
38
3.1. Cartographie du système d'information et
identification des éléments ayant un lien avec les états
financiers 39
3.2. Les contrôles généraux
informatiquess testés 40
3.3. La qualification de l'importance des
déficiences identifiées 42
CHAPITRE 3 : L'IDENTIFICATION DES ZONES DE
RISQUES SIGNIFICATIFS AFFECTANT LES ETATS FINANCIERS : ETAPE PREALABLE A
L'EVALUATION DU CONTROLE INTERNE D'UNE ENTREPRISE DE TRAVAIL TEMPORAIRE
44
Section 1. Une profession
d'intermédiaire où les marges sont faibles
44
1.1. L'entreprise de travail temporaire,
intermédiaire entre deux acteurs 44
1.2. La composition de la marge d'une ETT
45
1.3. Une marge contractée en raison de la
forte concurrence 46
Section 2. Un métier organisé
en agences 47
2.1. Un maillage territorial d'agences indispensable
à l'exercice de l'activité 47
2.2. Une répartition des attributions entre
l'agence et le siège 48
Section 3. Un environnement de
l'activité risqué
50
3.1. Une forte dépendance de
l'activité à la conjoncture 50
3.2. Une activité sous l'influence des
évolutions du Code du travail 51
3.3. Une activité dont la gestion du BFR est
critique 52
Section 4.Un métier où la
maîtrise du processus de paye est primordiale
53
4.1. Les particularités de la
rémunération des intérimaires 53
4.2. La complexité de la maitrise des
cotisations sociales 54
4.3. Les contributions aux organismes paritaires des
ETT 55
CONCLUSION PARTIELLE DE LA PREMIERE PARTIE
57
PARTIE 2 : METHODOLOGIE D'EVALUATION DES
CONTROLES D'UNE FILIALE FRANCAISE D'UN GROUPE DE TRAVAIL TEMPORAIRE SOUMIS LA
LOI SARBANES-OXLEY 58
CHAPITRE 1 : L'EVALUATION DES CONTROLES PORTANT
SUR LES PROCESSUS TRANSACTIONNELS D'UNE ENTREPRISE DE TRAVAIL TEMPORAIRE
59
Section 1.Le contrôle interne du
processus de comptabilisation du chiffre d'affaire
59
1.1. Les étapes du processus de
comptabilisation du chiffre d'affaire d'une ETT 59
1.2. L'évaluation d'un contrôle de la
réalité et de la mesure du chiffre d'affaires 62
1.3. L'évaluation d'un contrôle de
l'exhaustivité du chiffre d'affaires
....................................................................................65
1.4. L'évaluation d'un contrôle des
provisions pour remises et rétrocessions 67
Section 2.L'évaluation du
contrôle interne du processus paie intérimaires
70
2.1. Les étapes du processus de paie des
intérimaires 70
2.2. L'évaluation d'un contrôle de la
mesure de la masse salariale intérimaire 72
2.3. L'évaluation d'un contrôle de la
mesure des cotisations sociales afférentes à la masse salariale
intérimaire 79
2.4. La revue des provisions relatives aux
contributions assises sur la masse salariale intérimaire 80
2.5. Le contrôle du calcul du crédit
d'impôt compétitivité emploi 82
Section 3.L'évaluation du
contrôle interne du processus de paiement des fournisseurs
85
3.1. Les principales étapes du processus
85
3.2. Le contrôle de la réalité
des achats et charges externes 87
3.3. Le contrôle de revue des signataires des moyens de
paiement 90
CHAPITRE 2 : L'EVALUATION DES CONTROLES PORTANT
SUR LES PROCESSUS DE CLOTURE DES ETATS FINANCIERS DES ENTREPRISES DE TRAVAIL
TEMPORAIRE 93
Section 1. Les contrôles de revue des
ajustements apportés aux états financiers
93
1.1. Le contrôle du provisionnement des
créances clients 93
1.2. La vérification du correct
provisionnement des litiges 96
1.3. La revue de la validité des
chèques non débités 99
Section 2. Les contrôles de revue des
écritures comptables indiquant une fraude dans les états
financiers 101
2.1. Le risque de fraude dans les états
financiers 101
2.2. La revue des fluctuations de comptes avec les
données de la période précédente ou
budgétaire 102
2.3. La revue des journaux d'écritures
manuelles 104
Section 3. Les contrôles de revue de
la présentation des comptes et des informations fournies en annexes
107
3.1. La revue des justificatifs de comptes
107
3.2. La revue de la continuité d'exploitation
des agences 109
CONCLUSION PARTIELLE DE LA SECONDE PARTIE
112
CONCLUSION 113
BIBLIOGRAPHIE 115
ANNEXES
......................................................... TOME 2
LISTE DES ABREVIATIONS
AS Audit standard (norme d'audit américaine) BFR
Besoin en fonds de roulement
CAC Commissaire aux comptes
CICE Crédit d'impôt compétitivité
emploi CDD Contrat à durée déterminée
CDI Contrat à durée indéterminée
CNCC Compagnie nationale des commissaires aux comptes
Committee of sponsoring organizations of the
treadway
COSO
commission
ETT Entreprise de travail temporaire LME Loi de modernisation de
l'économie NEP Norme d'exercice professionnel PCAOB Public Company
Oversight Board
SACC Services autres que la certification des comptes
SMIC Salaire minimum interprofessionnel de croissance SOX Sarbanes-Oxley
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les types de contrôles 23
Tableau 2 : Niveau de tests à réaliser en fonction
du risque/de la fréquence 26 Tableau 3 : Principaux textes de loi
portant sur le travail temporaire 52
Tableau 4 : Les facteurs d'évaluation de la conception
d'un contrôle de la réalité et de la mesure du chiffre
d'affaires 64
Tableau 5 : Les critères d'évaluation de la
conception d'un contrôle de l'exhaustivité du chiffre d'affaires
66
Tableau 6 : Les critères d'évaluation de la
conception d'un contrôle des provisions pour remises et
rétrocessions 69
Tableau 7 : Les critères d'évaluation de la
conception du contrôle de concordance entre la paie, les relevés
d'heures et les contrats de mission 75
Tableau 8 : Les critères d'évaluation de la
conception du contrôle de conformité entre le logiciel de paie et
les évolutions législatives / règlementaires 76
Tableau 9 : Les critères d'évaluation de la
conception du contrôle de réconciliation entre les données
issues du logiciel de paie et la comptabilité. 77
Tableau 10 : Critères de conception du contrôle de
revue des provisions relatives aux contributions assises sur la masse salariale
intérimaire 81
Tableau 11: Les critères de conception du contrôle
du calcul du CICE 84
Tableau 12 : Les critères de conception du contrôle
de la réalité des achats et charges externes 89
Tableau 13 : Les critères de conception du contrôle
de revue des signataires des moyens de paiement 92
Tableau 14 : Les critères de conception du contrôle
du provisionnement des créances clients 95
Tableau 15 : Critères de conception du contrôle de
revue du provisionnement des litiges 98
Tableau 16 : Les critères de conception du contrôle
de revue de la validité des chèques non débités
100
Tableau 17 : Les critères de conception du contrôle
de revue des fluctuations de comptes avec les données de la
période précédente ou budgétaire 103
Tableau 18 : Les critères de conception du contrôle
de revue des journaux d'écritures manuelles 106
Tableau 19 : Critères de conception du contrôle de
revue des justificatifs de comptes 108
Tableau 20 : Les critères de conception du contrôle
de revue de la continuité d'exploitation des agences 111
TABLES DES FIGURES
Figure 1: Triangle de la fraude (Source étude KPMG) 21
Figure 2 : Les relations entre les acteurs d'une relation de
travail temporaire
..........................................................................................................44
Figure 3 : Le nombre d'agences de travail temporaire en France
depuis 2000 (Source : XERFI) 48
Figure 4: Évolution de l'emploi intérimaire et du
PIB en France (Source INSEE)
..........................................................................................................51
Figure 5 : Flowchart du processus de comptabilisation du chiffre
d'affaires 61
Figure 6 : Flowchart du processus de paiement des fournisseurs
86
NOTE AU JURY
Conformément aux observations reçues lors de la
demande d'agrément, la première partie a été
modifiée afin de limiter la description qui ne contribuait pas de
façon significative à la problématique traitée. Il
a été ajouté à la place des informations pratiques
sur le cadre d'intervention du commissaire aux comptes français et sur
les conditions d'acceptation de sa mission.
Par ailleurs, afin d'éviter une redondance
d'informations entre le premier chapitre de la première partie traitant
de la présentation de l'activité d'une entreprise de travail
temporaire et le premier chapitre de la seconde partie traitant des risques
inhérents à cette activité, ces deux chapitres ont
été fusionnés dans le chapitre 3 de la partie 1 afin de
donner uniquement au lecteur les informations utiles à la
méthodologie proposée.
Quelques reformulations mineures ont été
apportées au plan ayant fait l'objet de l'agrément, sans
toutefois altérer l'objet du mémoire.
Dans le respect de la note du jury à l'attention des
candidats, ce mémoire comporte 104 pages de l'introduction à la
conclusion.
L
NOTE DE SYNTHESE
es entreprises de travail temporaire françaises sont
pour la plupart des filiales de groupes cotés en France ou à
l'étranger. Depuis les scandales financiers tels qu'Enron ou Wordlcom
révélés au début des années 2000
aux États-Unis, les législateurs des
différents pays de l'OCDE ont mis en place de nouvelles règles
sur la comptabilité et la transparence financière et en
particulier de nouvelles obligations en matière de contrôle
interne dans le cadre de la préparation des états financiers.
Plusieurs entreprises de travail temporaire sont donc soumises à ces
nouvelles obligations.
L'une des législations les plus contraignantes est la
loi américaine Sarbanes-Oxley du 30 juillet 2002 qui impose aux
groupes cotés aux États-Unis la mise en place d'un contrôle
interne capable de fiabiliser l'information financière publiée et
y a inclus une obligation d'évaluation de cette capacité (par les
dirigeants et les auditeurs). Cette législation étant applicable
aux états financiers consolidés, les filiales significatives des
groupes concernés par les dispositions de la loi Sarbanes-Oxley
le sont également. Il en va ainsi pour les entreprises de travail
temporaire filiales de groupes cotés aux États-Unis.
Les commissaires aux comptes français d'entreprises de
travail temporaire filiales de groupes cotés aux États-Unis sont
sollicités pour effectuer des travaux sur le contrôle interne en
lien avec l'application de la loi Sarbanes- Oxley. L'objectif ce
mémoire est de leur fournir un guide méthodologique permettant de
répondre aux objectifs de ces différentes missions.
L'accomplissement de ces missions par le commissaire aux
comptes nécessite de s'assurer qu'il respecte les conditions
essentielles d'acceptation. Ces conditions peuvent être prévues
par la législation américaine dans le cas où il effectue
des travaux à la demande d'un auditeur du groupe. Dans le cas où
il effectue un SACC relatif au contrôle interne à la demande de la
filiale dont il est CAC, celles-ci seront prévues par le Code de
déontologie de la profession de commissaire aux comptes. Le
présent mémoire présente les règles prévues
par les deux législations et les mesures concrètes que le
commissaire aux comptes doit effectuer pour les respecter.
Le commissaire aux comptes doit également connaitre les
critères d'évaluation des contrôles mis en place dans les
ETT au regard du référentiel communément appliqué
par les groupes concernés par la loi Sarbanes-Oxley : le COSO.
La norme du AS 2201 du PCAOB a défini un ensemble de directives en
matière d'évaluation du contrôle interne en se fondant sur
les principes énoncés par le cadre de référence du
COSO. Le présent mémoire apporte un éclaircissement
des principes de ladite norme en matière de
démarche d'évaluation des contrôles, de diligences devant
être confiés à des experts informatiques afin de valider
l'architecture du contrôle interne ainsi que des outils pratiques de
qualifications des déficiences de contrôle interne.
Dans le cadre d'une évaluation du contrôle
interne d'une entreprise de travail temporaire, le commissaire aux comptes doit
débuter ces travaux par la connaissance des zones de risques
significatifs que le contrôle interne devra couvrir. Ces risques
significatifs inhérents sont principalement liés :
- à la décentralisation en agences des documents
justifiant du volume de chiffre d'affaires réalisés et du volume
des paies à rémunérer ;
- à la décentralisation en agences de la gestion
des fournisseurs ;
- à la complexité du droit social dont l'impact
est accru compte tenu du volume des paies ;
- aux tensions sur le BFR d'exploitation ; et
- aux risques divers de fraude liés à la
décentralisation de l'organisation, aux pressions liées à
l'atteinte d'objectifs ardus au regard de la forte concurrence du secteur
notamment.
Sur la base de ces facteurs de risques, une démarche
d'évaluation des contrôles répondant aux risques
significatifs des entreprises de travail temporaire a été
proposée. Elle apporte au commissaire aux comptes un descriptif
précis et détaillé du cheminement des contrôles
généralement mis en place par les entreprises de travail
temporaire. Les outils proposés donnent également au commissaire
aux comptes un guide lui permettant d'évaluer la conception des
contrôles présentés comprenant des points d'attention
essentiels à cette évaluation. Par ailleurs, un programme de
travail complet est apporté pour vérifier l'efficacité
opérationnelle des contrôles pertinents décrits.
Grâce à la démarche proposée, le
commissaire aux comptes pourra établir une conclusion documentée
et conforme à l'AS 2201 du PCAOB sur l'existence ou non de faiblesses
majeures ou de déficience de contrôle interne qu'il communiquera
aux auditeurs du groupe ou à la direction de la filiale. Une partie des
annexes de ce mémoire propose des feuilles de travail et des tests de
procédures relatifs aux contrôles décrits et adaptés
aux exigences de documentation du PCAOB.
Enfin, cette démarche constitue un outil précis
et documenté pour l'évaluation de la conception et de la mise en
oeuvre des contrôles d'une entreprise de travail temporaire dans le cadre
de la mission légale de certification des comptes du commissaire aux
comptes et peut également servir de document de référence
aux départements d'audit interne des entreprises de travail
temporaire.
L
INTRODUCTION
a loi américaine Sarbanes-Oxley du 30 juillet
2002 a eu un impact considérerable dans la prise de conscience des
entreprises de l'importance du contrôle interne dans la
préparation des états financiers. Le législateur
américain a imposé aux groupes cotés la mise
en place d'un contrôle interne capable de fiabiliser
l'information financière publiée et y a inclus une obligation
d'évaluation de cette capacité (par les dirigeants et les
auditeurs). Cette législation étant applicable aux états
financiers consolidés, les filiales significatives des groupes
concernés par les dispositions de la loi Sarbanes- Oxley le
sont également. Il en va ainsi pour les filiales françaises des
groupes soumis à ladite loi.
Deux acteurs majeurs du marché du travail temporaire en
France (les groupes américains Manpower et Kelly Services) sont soumis
à la loi Sarbanes-Oxley. Ces sociétés ont
épuisé en France leur capacité de croissance organique au
regard du volume d'agences dont elles disposent aujourd'hui. Leur levier de
croissance en France se trouve dans l'acquisition d'acteurs locaux ou
spécialisés de travail temporaire. Dès lors, le
caractère transnational de la loi Sarbanes- Oxley implique que
les sociétés acquises par ces groupes pourront être
soumises à l'obligation de mettre en place un dispositif de
contrôle interne répondant aux exigences de la loi
Sarbanes-Oxley.
En outre, d'autres acteurs du secteur du travail temporaire en
France sont concernés par le même besoin de croissance externe et
soumis pour certains à une législation qui accorde une importance
à l'évaluation du contrôle interne par les membres de la
direction. On peut citer à titre d'exemple les groupes de travail
temporaire étrangers cotés (Adecco, Randstad, Page Group) ou
français (Groupe Crit, Synergie, Derichbourg).
Par ailleurs, un organisme indépendant, le PCAOB, a
été créé à la suite de l'adoption de la loi
Sarbanes-Oxley et a établi une des normes les plus exigeantes
d'évaluation du contrôle interne (AS 2201) basée sur le
cadre de référence du COSO. Ainsi, bien qu'un nombre
limité d'entreprises de travail temporaire applique la loi
Sarbanes-Oxley en France, les principes d'évaluation du
contrôle interne édictés par le PCAOB qui seront
développés dans le présent mémoire et la
méthodologie proposée peuvent constituer un formidable
benchmark pour l'évaluation de dispositifs de contrôle
interne d'entreprise de travail temporaire.
Les commissaires aux comptes français d'entreprises de
travail temporaire
Introduction
filiales de groupes cotés aux États-Unis
étant sollicités pour effectuer des travaux en lien avec
l'application de la loi Sarbanes-Oxley l'objectif de ce mémoire
est de leur fournir un guide méthodologique permettant de
répondre aux objectifs de ces différentes missions.
La première partie de ce mémoire consiste
à donner le cadre des interventions du commissaire aux comptes dans les
entreprises de travail temporaire filiales de groupe soumis à la loi
Sarbanes-Oxley. Il va s'agir :
- de présenter les principales dispositions de la loi
Sarbanes-Oxley relatives au contrôle interne, les principes du
référentiel d'évaluation du contrôle interne
communément utilisés par les groupes soumis à la loi
Sarbanes-Oxley (le COSO) ainsi que les exigences en termes de
méthodologie d'évaluation du contrôle interne en
application de ladite loi imposée par le PCAOB dans sa norme AS 2201
;
- de donner aux commissaires aux comptes français
l'étendue des missions qu'il pourra être amené à
effectuer sur le contrôle interne relatif à la préparation
des états financiers au sein des filiales d'un groupe soumis à la
loi Sarbanes-Oxley ;
- de mettre l'accent sur les risques inhérents à
l'activité d'une ETT, à son environnement et à ses
spécificités. Ce dernier point fera le lien avec la
démarche proposée dans la seconde partie de ce mémoire qui
tiendra compte de ces facteurs de risques pour proposer une méthodologie
adaptée.
Afin de proposer des outils pratiques au commissaire aux
comptes d'une entreprise de travail temporaire lui permettant d'évaluer
le contrôle interne de son client en conformité avec les exigences
issues de la loi Sarbanes-Oxley, la seconde partie de ce
mémoire propose une démarche empirique. Le contrôle interne
étant propre à chaque entreprise, une proposition de
démarche d'évaluation ne peut être effectuée que sur
la base de ce type de démarche. Il s'agit de communiquer les
contrôles manuels généralement mis en place par les
entreprises de travail temporaire pour couvrir les risques significatifs
communs. La démarche proposée part donc de la description de ces
risques, identifie un contrôle standard, pertinent et manuel et donne une
illustration empirique de la méthodologie nécessaire à
l'évaluation des contrôles décrits.
Cette démarche permettra au professionnel
confronté à une mission d'évaluation du contrôle
interne d'une ETT soumis à SOX:
- de sélectionner les contrôles à
évaluer en fonction de leur similarité avec ceux décrits
;
- de rapprocher les contrôles mis en place dans les
entreprises où il effectuera une mission d'évaluation du
contrôle interne à ceux décrits et de disposer des points
essentiels de la démarche attendue par la norme AS 2201 du PCAOB;
- de disposer de la démarche d'évaluation dans
les cas où les contrôles décrits sont manuels afin qu'il
puisse le cas échéant adapter aisément sa démarche
au cas où les contrôles seraient effectués automatiquement
;
- d'avoir une méthodologie empirique de raisonnement
basée sur des contrôles standards et pertinents qu'il pourra
adapter dans une situation plus complexe en ayant les bonnes questions à
se poser.
Des outils méthodologiques respectant les attentes du
PCAOB en termes de documentation des travaux sont proposés comme exemple
en annexe en lien avec les contrôles et la démarche décrite
dans la seconde partie.
L
PARTIE 1 : CADRE D'INTERVENTION DE L'EVALUATION DU
CONTROLE INTERNE PAR LE COMMISSAIRE AUX COMPTES D'UNE FILIALE D'UN GROUPE DE
TRAVAIL TEMPORAIRE SOUMIS A LA LOI SARBANES-OXLEY
a première partie de ce mémoire indique au
commissaire aux comptes le cadre d'intervention d'une mission
d'évaluation du contrôle interne d'une filiale d'un groupe de
travail temporaire soumis à la loi Sarbanes-
Oxley. Ce cadre est constitué, d'une part, des
normes applicables aux missions qu'il va être amené à
réaliser et, d'autre part, des spécificités de
l'activité de l'entreprise dans laquelle il va effectuer ces
missions.
Cette partie présentera dans un premier temps les
obligations des entreprises soumises à la loi Sarbanes-Oxley
depuis son adoption en juillet 2002. Elle présentera
également les nouvelles diligences des auditeurs américains en
matière d'évaluation du contrôle interne depuis l'adoption
de cette loi et des normes de l'organisme indépendant (le PCAOB)
créées notamment pour veiller à l'application de cette
loi.
Par la suite, cette première partie présentera
les missions qu'un commissaire aux comptes français peut être
amené à effectuer sur l'évaluation du contrôle
interne des filiales de groupe d'entreprise de travail temporaire soumis
à la loi Sarbanes-Oxley. Il sera question de la
règlementation applicable à ces différentes missions, des
conditions d'acceptation de ces missions et des diligences à accomplir
par le commissaire aux comptes.
Enfin, afin de répondre à l'objectif fixé
par ce mémoire de proposer une démarche d'évaluation du
contrôle interne d'une entreprise de travail temporaire, cette partie
mettra l'accent sur les risques inhérents à cette
activité, à son environnement et à ses
spécificités. Ce dernier point fera le lien avec la
démarche proposée dans la seconde partie de ce mémoire qui
tiendra compte de ces facteurs de risques pour proposer une démarche
adaptée aux risques significatifs des entreprises de travail
temporaire.
L
CHAPITRE 1 : LES TRAVAUX SUR
LE CONTROLE INTERNE REQUIS PAR LA LOI SARBANES-OXLEY
'objectif du présent mémoire étant de
proposer une méthodologie d'évaluation du contrôle interne
en conformité avec les dispositions de la loi Sarbanes-Oxley,
ce chapitre donne les principales dispositions de
ladite loi. Il sera également question du cadre de
référence que le législateur américain a
imposé comme référentiel à utiliser par les groupes
et les auditeurs concernés (le COSO) et de la démarche
d'évaluation de l'auditeur requis par la norme qui a fait suite à
la loi Sarbanes-Oxley (l'AS 2201 du PCAOB).
Section 1. La certification
du contrôle interne dans le cadre de la loi Sarbanes-Oxley
1.1. Les obligations créées par la loi
Sarbanes-Oxley sur le contrôle interne des groupes cotés
La loi Sarbanes-Oxley du 30 juillet 2002 a
été promulguée aux États-Unis pour rétablir
la confiance dans les états financiers des groupes cotés. Dans
cette optique, la loi a considérerablement renforcé les
obligations en matière de contrôle interne des groupes
cotés aux États-Unis. La Section 302 de la loi
Sarbanes-Oxley prévoit l'obligation pour les groupes
concernés de mettre en place et d'appliquer des procédures de
contrôle interne relatives au processus d'établissement des
informations comptables au sein du groupe et de ses filiales.
La Section 302 prévoit également
l'obligation, pour les dirigeants et directeurs financiers de groupes
côtés, de fournir une attestation confirmant la mise en place de
ces procédures. L'attestation doit également contenir
l'évaluation de l'efficacité de ces procédures
c'est-à-dire la capacité de celles-ci à détecter
les erreurs et les fraudes dans les états financiers consolidés.
Cette attestation doit être fournie à chaque communication au
public de documents financiers. Le cas échéant, ces personnes
doivent informer le public des déficiences significatives au sein des
filiales du groupe dans la mise en place ou l'efficacité des
procédures de contrôle interne.
Cette attestation des dirigeants est lourde de
conséquence car la loi Sarbanes- Oxley prévoit
d'importantes sanctions pénales en cas de divulgation volontaire
d'informations erronées sur les éléments attestés.
Les amendes pour les dirigeants peuvent aller jusqu'à cinq millions de
dollars vingt ans de prison.
1.2. L'impact de la loi Sarbanes-Oxley sur la profession
L'annexe 1 donne un exemple de rapport d'audit émis par un
auditeur américain sur le contrôle interne dans le cadre d'un
rapport d'audit intégré.
Les diligences des auditeurs des groupes soumis à la
loi Sarbanes-Oxley en matière de contrôle interne ont
été considérerablement accrues par la Section 404
de ladite loi. Elle impose aux auditeurs externes des groupes concernés
d'émettre une opinion sur l'efficacité du dispositif de
contrôle interne mis en place par l'entité pour la
préparation des états financiers consolidés. Les auditeurs
doivent revoir l'approche retenue par le groupe, se forger de façon
indépendante leur opinion sur l'efficacité du contrôle
interne et confronter celle- ci avec les conclusions de la direction. Cette
opinion sur l'évaluation du contrôle interne est
intégrée dans le rapport de l'auditeur américain sur les
comptes. On parle dans ce cas d'un audit intégré (Integrated
Audit).
Un organisme indépendant de surveillance de la
profession d'auditeur aux États-Unis, le Public Company Oversight
Board (PCAOB) a été créée pour veiller
à l'application de la loi Sarbanes-Oxley. Il a ainsi pour
prérogatives d'établir des normes à appliquer par les
auditeurs pour leur permettre d'émettre une opinion conforme à
l'esprit de la loi Sarbanes-Oxley et d'inspecter la qualité des
dossiers des cabinets d'audit.
Dans le cas présenté dans ce mémoire,
les travaux du CAC français dans l'évaluation du contrôle
interne d'une filiale française d'un groupe de travail temporaire
américain, effectués pour les besoins des auditeurs du groupe,
peuvent être aujourd'hui inspectés par le PCAOB.
Le Dodd-Franck Act du 21 juillet 2010 a étendu
le pouvoir d'inspection du PCAOB aux cabinets d'audit non américains qui
effectuent des travaux sur le contrôle interne dans les filiales
significatives d'un groupe pour les besoins de l'auditeur américain de
celui-ci. Cette extension a été autorisée en France via un
accord conclu entre le PCAOB et le Haut Conseil au Commissariat aux Comptes
(H3C) le 31 janvier 2013 applicable à ce jour jusqu'au 31 juillet
2022.
1.3. Les diligences sur le contrôle interne du CAC
français, proximité et divergences avec celles de l'auditeur
américain
L'émission d'une opinion sur l'efficacité du
contrôle interne n'existe pas dans le référentiel normatif
français applicable au CAC. Néanmoins, dans le cadre de
sa mission légale, le CAC français peut
être amené à évaluer la conception et la mise en
oeuvre des contrôles sous certaines conditions.
L'évaluation du contrôle interne par le
CAC français
La mission légale principale confiée au CAC est
de certifier que les comptes annuels sont réguliers, sincères et
donnent une image fidèle du résultat des opérations de
l'exercice écoulé ainsi que de la situation financière et
du patrimoine de l'entité1ì1(*) . Il n'est nullement question
d'une évaluation du contrôle interne en lien avec la
préparation des comptes annuels. En revanche, une des NEP qui encadrent
la démarche d'audit du CAC pour aboutir à cette opinion de
certification (la NEP 3152(*)) prévoit :
- l'obligation pour le professionnel de prendre connaissance
des éléments du contrôle interne pertinents pour sa mission
afin de déterminer les sources d'anomalies significatives et les
facteurs de risque ; et
- la possibilité pour le CAC d'évaluer la
conception et la mise en oeuvre des contrôles de l'entitéì
que s'il estime que cela lui est utile à l'expression de son opinion.
L'importance accordée au contrôle interne
dans sa mission légale fait du CAC français un professionnel
couramment sollicité par l'auditeur américain et par les filiales
d'entreprises soumis à la loi Sarbanes-Oxley pour évaluer le
contrôle interne à l'échelle locale.
La NEP accorde une forte importance au contrôle interne
dans la mission du professionnel mais le voit comme un moyen utilisé
dans son approche d'audit qui n'a que pour finalité de lui permettre de
réduire le risque d'anomalies significatives. Il s'agit pour le
professionnel de faire une évaluation de l'efficacité du
contrôle interne pour réduire, le cas échéant
l'étendue des procédures substantives qu'il va, par la suite
mener. Il n'a en revanche, dans sa mission légale, aucune opinion
à émettre sur le contrôle interne (cela lui est interdit
par la NEP 2653(*)).
La mission de l'auditeur américain sur
l'évaluation du contrôle interne
L'étendue de la mission de l'auditeur américain
n'est pas prévue par la loi Sarbanes-Oxley mais par les normes du PCAOB
et principalement par la norme d'audit AS 2201: An Audit of Internal Control
Over Financial Reporting That Is Integrated with An Audit of Financial
Statements4(*). Cette norme
donne l'objectif de la mission de l'auditeur, les diligences à accomplir
par celui-ci et le cadre de référence à utiliser.
A l'inverse du commissaire aux comptes français,
l'objectif de la mission de l'auditeur américain est l'expression d'une
opinion sur l'efficacité du contrôle interne relatif à la
préparation des états financiers consolidés. Cette opinion
est une assurance raisonnable qu'aucune faiblesse majeure de
contrôle interne relatif à la préparation des états
financiers n'existe.
Ces deux notions sont définies comme suit :
- la notion d'assurance raisonnable est définie par la
norme AS 1015 du PCAOB5(*)
comme un haut niveau d'assurance, non absolue, pouvant être atteint
par l'obtention d'éléments probants suffisants pour former une
opinion ;
- la notion de faiblesse majeure de contrôle interne a
été définie par la norme AS 2201 comme une
déficience significative ou une combinaison de déficiences
de contrôle interne qui peuvent raisonnablement conduire à
l'absence de détection d'erreurs matérielles dans les comptes.
Une déficience significative est une déficience
ou une combinaison de déficiences de contrôle interne dont
l'importance mérite une attention particulière des instances de
gouvernance.
L'évaluation du contrôle interne, faisant l'objet
de l'opinion de l'auditeur, doit être jugée en comparaison avec
les principes du cadre de référence utilisé par la
direction. Celui-ci ne peut, selon le Securities Exchange Act,
n'être qu'un cadre de référence reconnu. A ce jour, la
quasi-unanimité des groupes concernés applique le
référentiel reconnu du COSO (intitulé Internal Control
Integrated Framework) qui est par ailleurs proposé par la norme AS
2201 du PCAOB.
L'approche proposée dans ce mémoire pour
l'évaluation du contrôle interne des filiales des groupes de
travail temporaire sera basée sur les principes du COSO.
Section 2. Le cadre de
référence proposé par le COSO
Le COSO est une commission à but non lucratif qui a
établi en 1992 une définition standard du contrôle interne
et a créé un cadre de référence pour évaluer
son efficacité. Ce cadre de référence a été
mis à jour en 2013 et adapté aux spécificités du
contrôle interne dans le cadre comptable et financier dans un recueil
spécifique (COSO - Internal Control External Financial
Reporting).
L'annexe 2 énonce les différents principes du
référentiel COSO décliné selon les cinq
composants du contrôle interne.
Ce recueil propose ainsi autour des cinq composants du
contrôle interne en lien avec le reporting financier, dix-sept principes,
et quatre-vingt-cinq points d'attention.
2.1. Démarche d'évaluation du contrôle
interne selon le COSO
Le principe 17 du COSO dispose "l'organisation doit identifier
les risques associés à la réalisation de ses objectifs
dans l'ensemble de son périmètre de responsabilités et
elle procède à leur analyse de façon à
déterminer comment ils doivent être gérés".
L'approche prévue par le COSO est donc une approche dite top/down. Il
s'agit d'une approche privilégiant un point de vue "macro" puis une
déclinaison à un niveau plus fin.
On retrouve deux applications de ce principe dans l'AS
2201.
D'une part, le point de départ d'une évaluation
du contrôle interne sur la préparation des états financiers
d'un groupe doit être une analyse des risques de l'existence de
déficiences significatives dans les états financiers
consolidés. Une fois ces risques analysés, l'évaluation se
concentrera sur les contrôles mis en place pour répondre à
ces risques.
D'autre part, la démarche d'évaluation tenir
compte de l'efficacité des contrôles généraux
opérant au niveau de l'ensemble de l'entité6(*)6 avant la validation de celle
des contrôles opérationnels. Les contrôles
généraux opérant au niveau de l'ensemble de
l'entité ne couvrent pas un risque particulier relatif à une
catégorie d'opération mais l'ensemble de l'architecture du
contrôle interne. Le COSO prévoit un certain nombre de
contrôles standards à mettre en place tels que les contrôles
généraux informatiques. Les contrôles opérationnels
sont quant à eux déployés pour couvrir les risques
opérationnels au niveau de chaque processus clé. Ils doivent
être déterminés en fonction des risques
propres à l'organisation et aux activités de
l'entreprise. Chaque contrôle doit couvrir des assertions
associées à un risque.
2.2. Les contrôles généraux informatiques,
des contrôles opérants au niveau de l'entité
primordiaux
Le principe 11 du COSO 2013 précise que :
"L'organisation sélectionne et développe des contrôles
généraux informatiquess pour faciliter la réalisation des
objectifs". Il convient selon l'application des principes du COSO aux
états financiers que le management détermine la dépendance
entre les activités opérationnelles et les contrôles
généraux informatiquess et s'assure du respect de
l'efficacité des contrôles généraux informatiquess.
Selon le COSO, ces contrôles doivent permettre de couvrir les objectifs
suivants :
- la sécurité des données et la gestion
physique et logique des droits d'accès ;
- la protection des systèmes et des données ;
et
- la gestion des changements.
Ces trois points sont couverts selon le COSO par le
développement d'activités de contrôle visant à
s'assurer :
- que les droits d'accès au système informatique
soient compatibles avec les fonctions occupées et conformes à une
bonne séparation des tâches;
- que les données soient complètes, précises
et valides et que des sauvegardes régulières soient
effectuées ;
- qu'une politique du changement efficace soit mise en oeuvre
à chaque évolution du système.
La section 3 du chapitre 2 détaille ces contrôles
dans une démarche d'évaluation des travaux des experts
informatique par le CAC.
2.3. Le risque de fraude, un risque essentiel à prendre
en compte selon le référentiel du COSO
Le principe 8 du COSO 2013 prévoit que «
l'organisation intègre le risque de fraude dans son évaluation
des risques susceptibles d'affecter la réalisation des objectifs".
Ainsi, selon le COSO, une part importante de la responsabilité de la
direction de la société lors de la mise en place d'une structure
de contrôle interne est de concevoir des procédures et des
contrôles permettant de prévenir et détecter les risques
liés à la fraude. La gestion du risque de fraude comprend selon
le COSO :
- la mise en place d'une évaluation périodique
approfondie du risque de fraude ;
- la conception, l'application et l'actualisation de processus et
procédures de contrôle préventif et détectif de la
fraude ;
- la mise en oeuvre rapide d'actions en réponse
àÌ des allégations de fraude, y compris, le cas
échéant, envers les personnes impliquées.
Les facteurs de risque de fraude font référence
à une théorie développée dans les années 60
par un sociologue américain, Donald Cressey, intitulée « le
triangle de la fraude ». Pour l'élaborer, il a
réalisé des entretiens avec des personnes condamnées pour
fraude afin de mettre en évidence des points communs dans chacune de ces
affaires.
Ces 3 points sont schématisés comme suit :
Figure 1: Triangle de la fraude (Source étude
KPMG)
L'opportunité est un facteur externe au fraudeur qui
est davantage lié à l'organisation de la société ou
à la mise en place des contrôles. Les pressions sont souvent
liées à la fixation d'objectifs jugés irréalistes.
La rationalisation de l'acte frauduleux permet au fraudeur de rendre son acte
acceptable par rapport à son système de valeurs.
Enfin, le COSO identifie trois risques de fraude à
couvrir :
- le détournement d'actifs de la société
- le risque de reporting frauduleux,
- le risque de réalisation d'actes illégaux (y
compris la corruption);
Hormis les grands principes d'évaluation du
contrôle issus du COSO, la norme AS 2201 donne également la
démarche que devra suivre le professionnel pour s'assurer que ces
principes ont bien été appliqués.
Section 3. La démarche
d'évaluation du contrôle interne selon l'AS 2201, un exercice
complexe et exigeant
La norme AS 2201 prévoit que le professionnel doit
s'assurer que l'entreprise a bien mis en place un dispositif de contrôle
interne capable d'identifier des erreurs qui auraient un impact significatif
sur les comptes. Pour ce faire, le professionnel doit procéder en 4
temps :
(i) comprendre les étapes des processus significatifs
afin d'identifier les risques significatifs ;
(ii) identifier au sein de ces processus les contrôles
pertinents ;
(iii) vérifier la conception adéquate de ces
contrôles; et
(iv) tester leur efficacité opérationnelle.
3.1. La démarche de compréhension du
fonctionnement des processus significatifs
Un processus est une série d'étapes d'une
transaction de son initialisation à son enregistrement. Dans le cadre de
la démarche de l'auditeur en conformité avec l'AS 2201,
l'auditeur doit analyser les processus ayant un impact significatif sur les
comptes et les comprendre. Cela lui permet d'identifier les zones de risques
liés aux assertions relatives aux comptes significatifs et aux
informations significatives présentées dans les notes aux comptes
ainsi que les contrôles que l'entité a mis en place pour les
couvrir.
Le professionnel doit comprendre comment ces transactions sont
initiées, autorisées, traitées, enregistrées et
communiquées aux lecteurs des états financiers. Pour ce faire,
l'auditeur, va suivre l'ensemble des étapes des processus de
l'entité et interroger le personnel sur les documents et/ou
systèmes d'information utilisés. Au sein de chaque étape
du processus, l'auditeur interroge le management ou les autres membres de la
société sur les contrôles effectués.
Il va établir suite à ces entretiens une
documentation de ces processus sous la forme de narratifs et/ou de
flowcharts. Le narratif est une description détaillée du
processus et de ses sous-processus incluant une description des
contrôles, des rôles et responsabilités. Un flowchart
est une représentation graphique du processus qui décrit
l'enchaînement logique des flux du processus ainsi que les
activités de contrôles.
3.2. Détermination des contrôles pertinents
à évaluer
Pour déterminer les contrôles les plus
pertinents, l'auditeur va analyser la nature des contrôles mis en place
au sein de l'entité, l'objectif de ces contrôles et leur type.
Le tableau ci-dessous détaille les différentes
natures, objectifs et types de contrôles qui peuvent exister.
Catégories de contrôles
|
Description
|
Nature
|
Manuel
|
Contrôles effectués manuellement sans
l'intervention d'une technologie
|
Automatique
|
Contrôles effectués par le biais d'une
technologie (grâce à une programmation informatique)
|
Objectif
|
Préventif
|
Contrôle ayant pour objectif de prévenir les
erreurs ou les fraudes qui pourraient conduire à une anomalie dans les
états financiers
|
Détectif
|
Contrôle ayant pour objectif de détecter les
erreurs ou des fraudes qui ont déjà eu lieu et qui pourraient
conduire à une anomalie dans les états financiers
|
Type
|
Vérification
|
Comparaison entre deux ou plusieurs éléments
entre eux ou avec une règle en vigueur et réalisation d'une
action lorsqu'il y a une différence
|
Autorisation et approbation
|
Une autorisation confirme qu'une transaction est valide.
Elle prend généralement la forme d'une approbation par un
supérieur hiérarchique.
|
Comptage physique
|
Cela s'applique aux stocks, à la trésorerie,
aux équipements ou aux autres actifs qui sont périodiquement
comptés et les comptages sont comparés avec les
éléments théoriques.
|
Réconciliation
|
Comparaison entre deux ou plusieurs éléments
de sources différentes et s'il existe des différences, des
actions sont effectuées pour expliquer les différences.
|
Tableau 1 : Les types de contrôles
Une fois la catégorisation des contrôles
effectués, l'auditeur doit sélectionner les contrôles qui
répondent directement aux risques et assertions liés à des
anomalies significatives et qui seront en mesure de les prévenir ou les
corriger. Ce sont ces seuls contrôles, qualifiés de pertinents,
que l'auditeur va évaluer.
3.3. Évaluation de la conception des contrôles
pertinents
Afin de déterminer si un contrôle est efficace,
la première étape pour l'auditeur est de savoir si le
contrôle est conçu de manière adéquate pour
répondre aux risques qu'il cherche à couvrir ou à
détecter. Sur la base d'entretiens, d'enquêtes et d'observations,
l'auditeur va devoir évaluer cette conception. La pratique
professionnelle a permis de déterminer des critères de conception
des contrôles à respecter. Ces critères auront une
importance plus ou moins élevée en fonction de la nature du
contrôle.
En premier lieu, l'auditeur doit s'assurer que les personnes
effectuant le contrôle disposent de la compétence et de
l'expérience professionnelle suffisante pour effectuer le contrôle
de façon idoine. Elles doivent avoir les connaissances des sujets
faisant l'objet des contrôles, veiller à la mise à jour
régulière de celles- ci et avoir une expérience empirique
suffisante. A titre d'exemple, dans les entreprises de travail temporaire, un
employé n'ayant suivi aucune formation régulière en droit
social ne va pas avoir les compétences nécessaires pour effectuer
les contrôles relatifs à la mise à jour des cotisations
sociales dans le logiciel de paie.
D'autre part, l'auditeur doit s'assurer que le
contrôleur dispose de l'autorité nécessaire au sein de la
société pour revoir les travaux d'autres membres. A titre
d'exemple, dans les entreprises de travail temporaire, un jeune employé
récemment embauché ne pourra pas être en mesure de
contrôler les travaux de responsables d'agences de travail temporaire en
poste depuis de nombreuses années.
Par ailleurs, l'auditeur doit s'assurer de la cohérence
entre la fréquence du contrôle ou le nombre d'occurrence et le
volume d'éléments à contrôler pour que celui-ci soit
en mesure de répondre pleinement à son objectif. A titre
d'exemple, un contrôle portant sur le calcul d'une provision devra
être revu au moins une fois chaque période de clôture des
comptes tandis qu'un contrôle sur des factures devra avoir une
fréquence beaucoup plus élevée.
De plus, l'auditeur doit s'assurer que la
prévisibilité des contrôles soit suffisamment faible pour
permettre d'identifier des anomalies. Ainsi, plus les contrôles
effectués seront inattendus plus la possibilité de
détection des anomalies sera élevée. Ce critère
sera particulièrement important pour les contrôles qui visent
à détecter des anomalies en procédant à des
sélections. Celles-ci devront être le plus imprévisibles
pour être fiables.
En outre, l'auditeur devra vérifier que le seuil
d'investigation retenu pour analyser les déviations des contrôles
soit cohérent avec le niveau des erreurs attendus sur l'agrégat
sur lequel le contrôle est effectué. Ainsi, les contrôles
pour lequel un faible montant peut conduire à une anomalie significative
(ex : le calcul des cotisations sociales de chaque fiche de paie) doivent avoir
un seuil d'investigation faible en cas d'anomalies identifiées.
Enfin, l'auditeur doit s'assurer que les
éléments utilisés par le contrôleur pour effectuer
son contrôle soient fiables. Il peut s'agir des sources d'informations
utilisées ou d'autres contrôles opérationnels ou
informatiques qui fiabilisent éléments utilisés par le
contrôleur. Par exemple, les contrôles basés sur des
Un contrôle dont la conception ne sera pas
considérée comme efficace pour couvrir les risques qu'il cherche
à prévenir ou à détecter ne pourra jamais
être considéré comme efficient.
documents issus du système informatique de la
société ne peuvent être fiables qu'à condition que
le système informatique qui met à disposition ces
éléments le soit aussi (exemple : un contrôle qui se base
sur une balance âgée issue du logiciel de la société
n'est idoine que si la balance âgée produite n'ait pas pu
être altérée par le système informatique).
3.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle des contrôles
L'évaluation de l'efficacité
opérationnelle consiste pour l'auditeur à s'assurer que sur une
période donnée, le contrôle a bien été
réalisé tout au long de cette période selon la
manière dont il a été conçu. Si l'efficacité
opérationnelle des contrôles doit être testée tout au
long d'une année, l'auditeur va généralement
réaliser une première partie des tests au cours de l'exercice
(lors de travaux d'intérim par exemple), puis il effectuera des tests
complémentaires.
Les tests effectués vont l'être à partir
d'un partir d'un échantillon de contrôle effectués par la
société. Le nombre de cet échantillon va dépendre
du niveau de risque associé au contrôle et du nombre
d'occurrencess/de la fréquence à laquelle le contrôle a
été effectué.
3.4.1. Détermination du risque associé au
contrôle
Selon la norme AS 2201 du PCAOB, le risque associé
à un contrôle est le risque qu'en cas de déficience de ce
contrôle, une faiblesse majeure de contrôle interne puisse avoir
lieu. La norme énumère un certain nombre de facteurs pouvant
être pris en considéreration dans l'évaluation de ce
risque.
Dans ces facteurs, on peut distinguer des facteurs
intrinsèques au contrôle tels que :
- la nature et la matérialité des inexactitudes que
le contrôle est censé prévenir ou détecter ;
- la nature du contrôle et la fréquence avec
laquelle il fonctionne ;
- si le contrôle repose sur l'acte d'un individu ou est
automatisé ; ou
- la complexité du contrôle et l'importance des
jugements qui doivent être faits dans le cadre de son fonctionnement.
D'autres facteurs seront davantage liés au contexte de la
société dont les contrôles sont évalués tels
que :
- l'existence de changements dans le volume ou la nature des
transactions qui font l'objet de contrôle ;
- l'historique des erreurs dans le compte qui fait l'objet d'un
contrôle ;
- le risque associé aux contrôles qui influence la
conception du contrôle testé ;
- L'annexe 3 donne des illustrations d'éléments
factuels d'un contrôle qui doivent influencer le niveau de risque
associé à celui-ci.
la compétence du personnel qui effectue le contrôle
ou surveille sa performance et les changements qui ont eu lieu dans ce
personnel.
3.4.2. Détermination du nombre de testss à
effectuer
La norme AS 2201 du PCAOB ne donne pas de nombre précis
de tests à effectuer en fonction de chacun des risques mais
précise que ce nombre doit être cohérent avec la
fréquence (ou le nombre d'occurrences du contrôle) et le risque
associé au contrôle.
Le tableau ci-dessous donne une illustration du niveau de
tests devant être réalisé en fonction de ces deux
critères :
Fréquence/Nombre d'occurrences du contrôle
|
Risque associé au contrôle
|
Faible
|
Moyen
|
Élevé
|
Faible
|
Faible
|
Faible
|
Moyen
|
Moyen
|
Faible
|
Moyen
|
Fort
|
Élevé
|
Moyen
|
Fort
|
Fort
|
Tableau 2 : Niveau de tests à réaliser en
fonction du risque/de la fréquence
La classification de la fréquence observée dans les
pratiques des cabinets d'audit internationaux est :
- un contrôle effectué entre une et cinq fois est
généralement considéré comme ayant une
fréquence faible ;
- un contrôle effectué entre cinq et cinquante est
généralement considéré comme ayant une
fréquence moyenne ;
- un contrôle effectué plus de cinquante fois est
généralement considéré comme ayant une
fréquence élevée.
De plus les pratiques observées dans les cabinets d'audit
internationaux sont ;
- un nombre de testss faible est compris entre 1 et 5 tests
- un nombre de tests moyen est compris entre 5 et 20
- un nombre de tests fort est compris entre 20 et 60.
Le nombre de tests qu'effectuera le professionnel sera
liée à son jugement.
3.4.3. Détermination de la période à
tester
L'efficacité opérationnelle des contrôles
doit être testée par l'auditeur tout au long de l'année.
Ainsi l'auditeur va généralement réaliser une
première partie des tests au cours de l'exercice (lors de travaux
d'intérim par exemple), puis il effectuera des tests d'efficacité
opérationnelle complémentaires qui doivent être
réalisés en tenant compte :
- des résultats des tests de procédures
réalisés de façon anticipée;
- de la pertinence des éléments probants obtenus
;
- de la durée restant à courir entre la date de
réalisation des tests et la date de clôture ;
- de l'éventualité de changements significatifs
intervenus dans les activités de contrôle depuis la date de
réalisation intérimaire des tests.
3.5. Évaluation du niveau des déficiences
observées
Dans le cas où les tests effectués
révèlent l'existence d'une anomalie dans l'exécution du
contrôle interne, l'auditeur va évaluer leur niveau selon trois
catégories en usant de son jugement professionnel.
- déficience simple ;
- déficience significative ;
- faiblesse majeure.
Il va également vérifier l'existence et
l'efficacité des contrôles compensatoires permettant de
détecter une erreur matérielle dans les comptes non captée
par le contrôle déficient.
La qualification des déficiences repose sur l'analyse
des caractéristiques suivantes :
- la probabilité de survenance de l'erreur ;
- l'estimation de l'impact potentiel de l'erreur non
capté par le dispositif de contrôle interne ;
- L'annexe 4 propose un arbre de décision pour qualifier
les déficiences de contrôle interne identifiées.
l'appréciation par les instances de gouvernance et les
personnes qui préparent les comptes de ce type de déficience.
A
CHAPITRE 2 : DILIGENCES DU
CAC DANS UNE MISSION D'EVALUATION DU CONTROLE INTERNE D'UNE FILIALE D'UN GROUPE
DE TRAVAIL TEMPORAIRE SOUMIS A LA LOI SARBANES-OXLEY
près avoir indiqué les contours de la mission de
l'auditeur américain sur le contrôle interne, dans le premier
chapitre, le second chapitre de cette partie, va s'attacher aux missions et aux
diligences d'un
commissaire aux comptes français d'une filiale d'un
groupe de travail temporaire soumis à la loi Sarbanes-Oxley. Il
pourra s'agir soit de missions réalisées à la demande des
auditeurs américains du groupe soit de SACC effectués à la
demande des filiales dans lesquelles il exerce son mandat. Ce chapitre
présente de façon succincte les diligences du commissaire aux
comptes sur les contrôles opérationnels qui sont proches de celles
de l'auditeur américain déjà détaillées dans
le premier chapitre. Il accorde en revanche une importance particulière
aux diligences du commissaire aux comptes sur la revue des travaux des experts
informatiques sur les contrôles généraux informatiquess
relatifs à la préparation des états financiers devant
être effectués en amont de la revue des contrôles
opérationnels.
Section 1. Les missions
réalisables par le CAC français et leurs objectifs
1.1. Les services autres que la certification des comptes
portant sur le contrôle interne réalisé à la demande
de la société
1.1.1. Le cadre d'intervention du CAC
L'annexe 5 donne un exemple de déclaration d'un dirigeant
français à sa société mère aux
États-Unis sur son contrôle interne.
Afin de pouvoir disposer d'un niveau de confort suffisant dans
l'attestation sur l'efficacité du contrôle interne au sein du
groupe prévue par la Section 302 de la loi
Sarbanes-Oxley, les dirigeants des groupes cotés peuvent
appuyer leur opinion sur les déclarations des dirigeants des filiales.
Ils vont donc demander à ces derniers, d'effectuer l'évaluation
du contrôle interne au sein de leurs filiales. Cette évaluation
sera effectuée en appliquant le même référentiel et
les mêmes méthodes d'évaluation que le groupe.
Cette pratique courante, a donné naissance en France
à une opportunité de mission pour les commissaires aux comptes.
En effet, les dirigeants de filiales
françaises de sociétés cotées aux
États-Unis peuvent solliciter leur CAC pour les aider à appuyer
les déclarations qu'ils font à la direction du groupe.
Le CAC sera sollicité pour analyser la
conformité du contrôle interne mis en place par la
société avec les exigences de la loi Sarbanes-Oxley.
Grâce à son intervention, les dirigeants des filiales pourront
:
- évaluer la maturité de leur contrôle
interne selon le référentiel imposé par leur groupe ;
- identifier les principales zones de risques non couverts par
des procédures de contrôle interne ;
- apprécier le niveau de formalisation des contrôles
;
- préparer la société à une
éventuelle revue de son contrôle interne par les auditeurs de la
société mère (interne ou externe)
- communiquer, le cas échéant à leur
société mère les éventuelles difficultés
d'application du référentiel.
En France, ce type de mission réalisée par le CAC
est un service autre que la certification des comptes et consiste :
- soit à recenser les divergences entre le dispositif
de contrôle interne de la société et le
référentiel du groupe sous forme de constats (on parle dans ce
cas de "procédures convenues")
- soit en émettant un avis sur la conformité du
contrôle interne au référentiel assorti ou non de
recommandations sur les moyens d'aboutir à cette conformité (on
parle dans ce cas de "consultations").
Les dirigeants de filiales de sociétés
préférant davantage l'avis de leur CAC, les missions de
consultations sont les plus sollicitées dans le cadre de la
conformité du contrôle interne au référentiel du
groupe. Ces missions feront donc l'objet de ce mémoire.
Par ailleurs, depuis l'entrée en application de la
directive 2014/56/UE le 17 juin 2016, la NEP 9080 qui régissait ce type
de mission est devenue caduque. Néanmoins la directive ne prévoit
pas l'interdiction d'effectuer ce type de mission. La CNCC a prévu la
possibilité d'utiliser les dispositions des NEP en question comme des
éléments de doctrine. Les paragraphes suivants se baseront donc
sur les dispositions de la dite NEP.
1.1.2. Le déroulement de la mission
La mission de consultation du CAC sur la conformité du
contrôle interne au référentiel du groupe s'effectuera sur
les procédures de contrôle interne définies
en accord avec la société. Il s'agit le plus
souvent des procédures de contrôles interne jugées
significatives pour le groupe.
L'étendue des travaux dépendra du contenu de la
lettre de mission. Deux options existent dans la rédaction des lettres
de mission de consultation sur la conformité du contrôle interne
mis en place au regard du référentiel issu de la loi
Sarbanes-Oxley.
à Option 1 : la lettre de mission parle
d'avis sur la conformité du contrôle interne mis en place
conformément au référentiel choisi par le groupe en
application de la loi Sarbanes-Oxley sans recommandation.
Dans ce cas, le professionnel va appliquer les
procédures suivantes sur les contrôles :
- entretien avec la Direction financière pour
évaluer la maturité générale du contrôle
interne ;
- obtention des procédures existantes au sein de la
filiale ;
- revue de la matrice de contrôles et
détermination sur la base d'entretiens, d'enquêtes et
d'inspections si les contrôles de la matrice sont réalisés
;
Afin de collecter des informations qualitatives sur le
contrôle interne, les auditeurs vont prendre en compte les
éléments suivants :
- la cohérence de la documentation du contrôle
interne avec les opérations existantes ;
- l'existence ou non de procédures formalisées
pour chaque processus significatif
- la qualité de la documentation existante et les
efforts à mettre en oeuvre pour atteindre les standards d'un dispositif
de contrôle interne conforme au référentiel.
à Option 2 : la lettre de mission parle
d'avis sur les forces et les faiblesses de la fiabilité du
contrôle interne en application des principes d'évaluation issus
de la loi Sarbanes-Oxley assorti de recommandations.
Dans ce cas, le professionnel va appliquer les mêmes
procédures décrites dans l'option 1 en y intégrant des
tests sur la conception des contrôles ainsi que des tests de
fonctionnement des contrôles à l'image de ce qui est fait par un
auditeur américain. Il va établir des recommandations le cas
échéant pour permettre de rendre fiable le contrôle
interne.
1.1.3. La restitution des travaux du CAC
Dans les deux cas de figure énoncés ci avant, le
CAC remettra à la direction une restitution de ses travaux sous forme de
rapport comprenant :
- le rappel de sa qualité de CAC,
- l'exposé du contexte de son intervention,
- les rôles respectifs de la direction et du commissaires
aux comptes
- la liste des processus inclus dans le périmètre
de la mission ;
- la nature des procédures effectuées ;
- un résumé des observations communes à
l'ensemble des processus ;
- l'indication qu'il ne lui appartient pas de participer à
des prises de décision, de mettre en place des procédures de
contrôle interne.
Dans le cas n°2, le rapport comprendra en sus l'analyse
des faits ou des forces et faiblesses et rappellera qu'il ne lui appartient pas
de mettre en oeuvre des recommandations formulées.
1.2. La réalisation de travaux d'évaluation du
contrôle interne d'une filiale française effectués à
la demande de l'auditeur du groupe américain
1.2.1. Le cadre d'intervention du CAC
Afin d'établir le rapport prévu par la
Section 404 de la loi Sarbanes-Oxley, l'auditeur
américain d'un groupe coté aux États-Unis va effectuer des
tests de procédures sur les contrôles mis en place par les
filiales significatives. Il va ainsi s'assurer de l'absence de faiblesses
majeures ou de déficiences significatives de contrôle interne dans
la préparation d'éléments qui contribuent
significativement aux états financiers et notes annexes
consolidés.
Pour ce faire, l'auditeur américain peut :
- soit s'assurer lui-même de cela en obtenant
directement les éléments probants de l'efficacité des
contrôles au niveau local ;
- soit obtenir de la part d'un auditeur indépendant une
confirmation de l'absence de faiblesses majeures ou de déficiences
significatives de contrôle interne au niveau des agrégats des
comptes locaux qu'il a jugé significatifs (cette seconde option est
prévue par l'AS 2201 du PCAOB).
En tant que professionnels indépendants et
compétents, les commissaires aux comptes français peuvent se voir
proposer la réalisation de missions à la demande des auditeurs
externes des sociétés contrôlant les filiales dans
lesquelles ils exercent leur mandat. L'intervention
présente plusieurs avantages:
- la connaissance par le CAC de l'entité française
et de son équipe dirigeante
- la connaissance par le CAC des règles et lois en vigueur
en France ;
- un coût moins élevé pour l'auditeur
américain.
La Commission d'Éthique Professionnelle de la CNCC a
par ailleurs accepté la réalisation de tels travaux dans une
décision du 1er décembre 2005 dans le cas de la
réalisation de ses travaux à la demande de la
société mère américaine7. Les termes de
sa décision rendent a fortiori possible la réalisation
de telles missions à la demande de l'auditeur de cette
société.
1.2.2. Le déroulement de la mission
Cette mission n'est pas prévue par le corpus normatif
français applicable aux commissaires aux comptes français et sa
réalisation est régie par les règles d'audit
américaines. Dès lors, l'auditeur américain va transmettre
au CAC des instructions sur les travaux attendus pour ses besoins. Ces
instructions comprennent notamment :
- l'indication que le CAC français devra effectuer ces
travaux en conformité avec l'Audit Standard 2201 du PCAOB
- le seuil de signification qu'il devra retenir afin de
déterminer l'importance des déficiences de contrôle
interne,
- les agrégats comptables et les risques jugés
significatifs au niveau local pour lesquels le CAC devra s'assurer de
l'existence de contrôles pertinents couvrant ces risques puis
évaluer la conception et l'efficacité opérationnelle de
ces contrôles.
Les travaux à réaliser par le CAC
français consistent :
- à décliner les risques significatifs
généraux identifiés par l'auditeur du groupe en des
risques précis adaptés au contexte de l'entité
française ;
- à comprendre le fonctionnement des processus
jugés significatifs par l'auditeur du groupe afin d'identifier les
risques significatifs à l'échelle de la filiale et les
contrôles mis en place ;
- à identifier les contrôles
généraux informatiquess pertinents ;
- à identifier les contrôles opérationnels
pertinents effectués par les filiales permettant de couvrir ces risques
;
- à identifier les contrôles couvrant le risque
de fraude ;
7 Décision CEP de la CNCC 2005-48 du 1er
décembre 2015
- à tester la conception et l'efficacité
opérationnelle de ces contrôles généraux et
spécifiques directement ou par l'utilisation d'experts ;
- à conclure sur l'existence de faiblesses majeures ou
de déficiences de contrôle interne.
Par ailleurs, le CAC doit se conformer au respect des normes
de documentation des travaux du PCAOB et d'archivage des dossiers à
savoir que les papiers de travail doivent :
- contenir tous les éléments probants
nécessaires à l'appui de sa conclusion sur l'existence ou non de
faiblesses majeures ou de déficiences significatives,
- montrer que le CAC a répondu à toutes les
exigences prévues par l'AS 2201,
- ne plus être modifiés à compter de la date
d'émission du rapport sur l'évaluation du contrôle interne
effectué par l'auditeur américain
- être archivés dans les trente jours suivant la
publication de l'auditeur américain sur l'efficacité du
contrôle interne du Groupe
- être conservés sept ans à compter de la
date d'émission du rapport sur l'évaluation du contrôle
interne effectué par l'auditeur américain.
1.2.3. La conclusion des travaux du CAC
Le rapport du CAC ne doit pas être formulé
sous la forme d'une opinion sur l'évaluation du contrôle interne
mais sur la forme de constats de l'existence ou non de faiblesses majeures ou
de déficiences significatives.
A l'issue de la réalisation de ces tests de
procédures, le CAC français devra confirmer à l'auditeur
américain qu'il a bien réalisé les travaux demandés
selon les instructions reçues et s'il a identifié ou non des
faiblesses majeures de contrôle interne ou des déficiences
significatives.
L'annexe 6 donne un exemple de compte rendu effectué
par un CAC français à l'attention d'un auditeur
américain.
Par ailleurs, le rapport du CAC devra être revu par un
professionnel n'ayant pas participé aux travaux conformément
à la norme AS 12208 du PCAOB. Ce réviseur
indépendant sera soumis aux mêmes exigences d'indépendance
et de compétences énoncées ci-après. Il devra
effectuer une revue des jugements significatifs du professionnel en charge des
travaux de contrôle interne et une revue des conclusions associées
à ces jugements afin de déterminer si les
8 AS 1220 « Engagement Quality
Review »
conclusions sur l'absence de faiblesses majeures de
contrôle interne sont conformes.
Enfin, les normes d'audit du PCAOB AS 28059 et AS
2201 requièrent l'obtention d'une lettre d'affirmation signée par
la direction de l'entreprise avant de remettre les conclusions aux auditeurs
américains comprenant des affirmations spécifiques du management
qui portent sur :
- leur responsabilité pour établir et maintenir
un dispositif de contrôle interne efficace au sein de la
société ;
- la mise en oeuvre d'un dispositif de contrôle interne
conforme à un référentiel "reconnu" (notamment le COSO
2013) qui a fait l'objet d'une évaluation par l'entreprise ;
- la confirmation que la société ne s'est pas
appuyée sur les travaux des auditeurs pour évaluer le dispositif
de contrôle interne ;
- la communication aux auditeurs de toutes les
déficiences significatives et/ou faiblesses de contrôle interne
identifiées par la société ;
- la description / communication de fraudes ayant un impact
significatif sur les comptes et réalisées par des personnes ayant
un rôle significatif sur la mise en oeuvre du dispositif de
contrôle interne sur les états financiers ;
- L'annexe 7 donne un exemple des paragraphes attendus sur le
contrôle interne dans une lettre d'affirmation.
les événements postérieurs à la
clôture qui pourraient altérer l'appréciation sur le
contrôle interne.
Section 2. Les conditions
d'acception essentielles des différentes missions
2.1. La compétence du professionnel
2.1.1. Les règles issues du Code de
déontologie
Le Code de déontologie de la profession de commissaire
aux comptes10 s'applique à toutes les missions qu'ils
réalisent. Il prévoit dans son l'article 7 "Le
commissaire aux comptes doit posséder les connaissances
théoriques et pratiques nécessaires à l'exercice de ses
missions (...). Le commissaire aux comptes veille à ce que ses
collaborateurs disposent des compétences appropriées à la
bonne exécution des tâches qu'il leur confie et à ce
qu'ils
9 AS 2805 «Management representation»
10 Annexe 8-1 du Livre VIII du Code de Commerce,
partie règlementaire
reçoivent et maintiennent un niveau de formation
approprié. Lorsqu'il n'a pas les compétences requises pour
réaliser lui-même certains contrôles indispensables à
l'exercice de sa mission, le commissaire aux comptes fait appel
à des experts indépendants".
a) La compétence du professionnel et de ses
collaborateurs
Il en résulte qu'avant d'accepter une mission
émanant de l'entité (mission de consultation par exemple) ou de
l'auditeur de la société mère sur la conformité du
contrôle interne au référentiel issu de la loi
Sarbanes-Oxley, le CAC doit s'assurer qu'il dispose ainsi que ses
collaborateurs de la connaissance de la réglementation américaine
et des principes du COSO. En l'absence de collaborateurs internes performants,
le CAC peut faire appel à des collaborateurs externes11. Ce
recours représente un coût élevé pour le
professionnel mais permet également de bénéficier de
l'apport de personnes disposant d'une expertise forte des normes du PCAOB et de
former des collaborateurs internes.
b) Le recours à des experts
Dans le cadre de l'évaluation du contrôle interne
relatif à la préparation des états financiers, le CAC doit
réaliser des travaux spécifiques sur les contrôles dits
contrôles informatiques. Ces travaux sont rendus nécessaires par
la grande dépendance des sociétés vis-à-vis de
l'informatique dans leurs activités de production d'information
financière. Le recours à des experts informatiques est
primordiale pour le CAC dans la mesure où il n'a pas
nécessairement le niveau de compétences informatiques
nécessaires pour effectuer les travaux requis.
Pour avoir recours à un expert, le commissaire aux
comptes doit :
- apprécier la compétence professionnelle de
l'expert par ses qualifications professionnelles en informatique mais aussi par
son expérience dans des audits informatiques réalisés en
conformité avec les principes résultant de la loi
Sarbanes-Oxley ;
- veiller à son indépendance vis-à-vis de
la société dont le CAC va évaluer le contrôle
interne ; et
- évaluer les travaux de l'expert (partie
détaillé dans la section 3).
11 Le terme de sous-traitant n'est pas admis depuis
l'avis du H3C du 24 juin 2010
2.1.2. Les conditions spécifiques à
respecter dans le cadre de travaux effectués à la demande de
l'auditeur de la société mère
La norme AS 1010 du PCAOB12 et ses
interprétations prévoient que le professionnel effectuant des
travaux pour les besoins de la certification du contrôle interne
prévue par la Section 404 de la loi Sarbanes-Oxley
doit disposer des compétences professionnelles requises pour
effectuer les missions en question. Il en va de même pour les
équipes de ce professionnel et les experts auxquels il fait appel.
Ces compétences professionnelles doivent être
acquises par un minimum de connaissances et d'expérience. Le CAC et ses
équipes sont tenus, lorsqu'ils exécutent des procédures
résultant de l'application des normes du PCAOB :
- de justifier la réalisation d'un minimum d'heures de
formation sur les exigences des normes du PCAOB et de la loi Sarbanes-Oxley
(les pratiques sont un volume de formation compris entre 100 et 150 heures par
an) ;
- d'avoir avoir un minimum de pratique professionnelle dans le
domaine des normes du PCAOB. Cette pratique professionnelle dépend du
rôle du membre de l'équipe dans la mission. Elle est
généralement comprise entre 50 et 200 heures par an sur une
période de deux années glissantes. Elle peut être
effectuée par la réalisation de mission en lien avec les normes
du PCAOB ou par la pratique de ces normes en tant que référent
technique.
L'auditeur du groupe va en général demander au
professionnel français une déclaration certifiant du respect des
règles en question par le signataire du rapport émis et par ses
équipes. L'auditeur du groupe procèdera également à
des contrôles de la formation suivie et de l'expérience acquise
par le professionnel français et ses équipes.
2.2. Le respect des règles d'indépendance
2.2.1. Dans une mission de SACC à la demande de la
société
Il résulte de l'application de l'article L. 822-11 du
Code de Commerce et de l'article 10 du Code de déontologie, qu'il est
interdit au CAC de fournir des services portant atteinte à
l'indépendance. En matière de contrôle interne, les
12 : AS 1010 «Training and Proficiency of the
Independent Auditor»
services interdits sont :
- la fourniture de missions de conception et la mise en oeuvre
de procédures de contrôle interne ou de gestion des risques en
rapport avec la préparation et/ou le contrôle de l'information
financière ou
- la conception et la mise en oeuvre de systèmes
techniques relatifs àÌ l'information financière.
Dès lors, dans le cas où les
sociétés dans lesquelles le CAC va effectuer une consultation sur
la conformité à un référentiel de contrôle
interne, il devra veiller à ce que sa mission ne consiste pas :
- à mettre en oeuvre les recommandations
formulées ;
- à concevoir, à rédiger ou à
mettre en place des éléments de contrôle interne en lieu et
place de l'entité ;
- à participer à toute prise de décision
dans le cadre de la conception ou de la mise en oeuvre des
éléments du contrôle interne.
2.2.2. Dans une mission effectuée à la
demande de l'auditeur américain
Les normes du PCAOB exigent que le professionnel effectuant
des travaux pour les besoins d'un auditeur américain ainsi que les
membres de son équipe soient suffisamment indépendants du groupe
et des filiales dans lesquelles ils vont effectuer la mission
demandée.
La norme AS 1005 du PCAOB renvoie à la notion
d'indépendance édictée par l'International Ethics
Standards Board for Accountants dans le Code of Ethics for
Professional Accountants. Cette norme prévoit que le professionnel
doit être impartial vis-à-vis de son client, faute de quoi il
manquerait de l'impartialité nécessaire à la
fiabilité de ses résultats, aussi excellente que puisse
être sa compétence technique. Il doit être libre de toute
obligation ou intérêt envers le client, sa direction ou ses
propriétaires. Il ne doit pas seulement être indépendant
mais doit également éviter les situations qui pourraient amener
des personnes extérieures à douter de son indépendance.
L'auditeur du groupe va en général transmettre
au professionnel français la liste de l'ensemble des filiales du groupe
où il doit vérifier son indépendance. Il sera
demandé au professionnel français de fournir une
déclaration d'indépendance à l'auditeur américain
confirmant qu'il agit bien en conformité avec les exigences du PCAOB
précédemment indiquées.
2.3. L'établissement d'une lettre de mission
Dans le cas d'une mission réalisée à la
demande de l'auditeur du groupe ou d'une mission de consultation
réalisée à la demande de la société, une
lettre de mission devra être établie conformément à
la NEP 210. Les travaux à réaliser étant étendus et
les compétences requises étant importantes, le CAC devra inclure
un budget d'honoraires suffisants à la réalisation de la mission
ou des travaux spécifiques et des délais réalistes
à la réalisation de ces travaux. La lettre de mission devra,
comme toute lettre de mission inclure également la nature et l'entendue
des travaux que le CAC entend mettre en oeuvre.
L'annexe 8 donne un exemple de lettre de mission dans le cadre
d'une consultation sur le contrôle interne.
Alors que les travaux effectués dans le cadre d'une
demande de l'auditeur de la société mère peuvent
être inclus dans la lettre de mission principale du CAC, l'ancienne NEP
9080 prévoyait en revanche l'établissement d'une lettre de
mission spécifique dans le cas d'une consultation.
Section 3.
L'évaluation des travaux effectués par les experts
informatiques
Hormis les tests de procédures sur les contrôles
opérationnels, une part importante des diligences du CAC dans une
mission d'évaluation du contrôle interne consiste en
l'évaluation des travaux effectués par les experts informatiques.
Il s'agit des travaux portant sur les contrôles généraux
informatiquess participant à l'élaboration de l'information
financière ou aux informations utilisées pour les
procédures de contrôle interne en lien avec la préparation
des états financiers. L'évaluation de ces travaux est requise par
le fait qu'ils relèvent de la responsabilité du CAC.
Pour ce faire, le CAC doit
- comprendre le fonctionnement des différents
éléments du système d'information participant à la
préparation des états financiers,
- reconnaitre la présence ou non des contrôles
généraux informatiquess pertinents couramment utilisés au
sein des différents éléments du système
d'information
- évaluer l'importance des déficiences
résultant des travaux des experts.
Il reviendra à l'expert de procéder aux tests de
conception et d'efficacité opérationnelle des contrôles.
Les paragraphes ci-dessous indiquent l'implication du CAC dans
les différentes étapes de l'évaluation des contrôles
et donnent l'étendu des travaux confiés à l'expert.
3.1. Cartographie du système d'information et
identification des éléments ayant un lien avec les états
financiers
En premier lieu, le CAC va, avec l'aide de l'expert, recenser
l'ensemble des outils composant le système informatique utilisé
par la société et analyser le lien ou l'absence de lien avec les
états financiers. Pour rappel un système informatique comprend
les éléments suivants :
- une structure composée d'applications,
d'entrepôts de données et de rédacteurs de rapports ;
- une infrastructure qui fournit le cadre pour supporter la
totalité de la structure composée de matériels
informatiques, de systèmes d'exploitation, de bases de données et
d'outils de mise en réseau ; et
- des interfaces qui permettent de faire le lien entre les
éléments.
L'annexe 9 donne un exemple de cartographie des outils
informatiques d'une ETT
Ce premier travail est effectué par le biais d'une
cartographie du système comprenant l'infrastructure, les structures, et
les interfaces gérées par la société et par des
éléments extérieurs à la société.
Une fois cette cartographie effectuée, le professionnel
va, avec l'aide de l'expert, identifier les éléments du
système qui ont un impact sur les états financiers et qui devront
être inclus dans le périmètre de revue.
L'analyse au cas par cas constitue un prérequis
à la mise en oeuvre du dispositif de contrôle interne. Plusieurs
facteurs peuvent être considérés pour inclure une
application informatique dans le périmètre d'un dispositif de
contrôle interne en lien avec les états financiers, tels que :
- l'existence d'un lien direct ou indirect avec un
agrégat significatif présenté dans les états
financiers et un outil (ex : le logiciel de paie des intérimaires dans
une ETT) ;
- l'utilisation d'un élément issu d'un outil
pour effectuer un contrôle clé portant sur un agrégat
significatif (ex : les rapports permettant de générer les
états des heures facturées aux clients et les états des
heures payées aux intérimaires afin d'effectuer un contrôle
de l'exhaustivité du chiffre d'affaire dans une ETT) ;
- l'emploi de certaines fonctionnalités
automatisées pour effectuer des calculs qui serviront de base à
la comptabilisation d'un agrégat significatif (ex : l'application
permettant de calculer le chiffre d'affaires à partir des contrats s et
des relevés d'heures d'une ETT) ;
- l'utilisation d'outils automatiques d'authentification
servant de base à la validation d'une écriture ou d'un
contrôle.
Une fois ces applications clés définies, le CAC
déterminera les contrôles généraux informatiques
dont la conception et l'efficacité opérationnelle seront
testées par l'expert.
3.2. Les contrôles généraux
informatiquess testés
Les contrôles généraux informatiquess sont
des règles et procédures utilisées pour assurer le
fonctionnement efficace des applications, des entrepôts de données
et des générateurs de rapports. Ils permettent de s'assurer du
fonctionnement efficace des contrôles automatisés
intégrés aux applications, de l'intégrité des
rapports générés par les applications ou les
rédacteurs de rapports et de la sécurité des
données hébergées dans les applications ou les
entrepôts de données.
Ils incluent donc des contrôles dans trois domaines : la
sécurité d'accès, la gestion des changements et la
protection des données.
Les contrôles généraux
informatiquess sur la sécurité d'accès
Les contrôles généraux informatiquess
liés à la sécurité d'accès comprennent des
contrôles d'accès logiques pour empêcher ou détecter
l'utilisation non autorisée et les modifications de données, de
systèmes ou de programmes, ainsi que l'établissement d'une
séparation des tâches informatisées. Le risque que ces
contrôles doivent couvrir est celui qu'un utilisateur ait des
accès à des systèmes ou applications dont il n'a pas
normalement l'usage pour son activité courante qui puisse lui donner la
possibilité de modifier volontairement ou involontairement une
donnée financière ou d'annihiler les effets des contrôles
internes et conduire à des anomalies dans les états
financiers.
Afin de couvrir ce risque, le commissaire aux comptes doit
veiller à ce que l'expert doit s'assurer à minima de
l'existence et de l'efficacité opérationnelle des
procédures de contrôle suivantes :
- une politique de séparation des rôles et des
responsabilités qui entraînent une séparation des
tâches entre les utilisateurs des applications mises en place par la
direction ;
- des procédures d'authentification avant l'utilisation
du système informatique accompagnées de mesures pour maintenir
l'efficacité des mécanismes d'authentification et d'accès
(par exemple, des changements de mot de passe réguliers) ;
- des procédures de demande, d'établissement, de
délivrance, de suspension et de fermeture des comptes d'utilisateurs
;et
- un processus de revue et d'approbation périodique des
droits d'accès.
Les contrôles généraux sur la
protection des données
Les contrôles généraux informatiquess
portant sur la protection des données comprennent des contrôles
visant à assurer l'intégrité de l'information telle
qu'elle est traitée, stockée ou communiquée par les
éléments du système informatique. Ils doivent fournir une
assurance raisonnable que les données enregistrées,
traitées et reportées restent complètes, exactes et
valides. Les risques attachés aux informations financières
à couvrir sont :
- le risque d'une incapacité à
récupérer les données financières critiques suite
à une catastrophe ;
- le risque de manque d'intégrité des
données ou de perte de données stratégiques ; et
- le risque d'une modification malveillante ou accidentelle de
données financières sensibles.
Afin de couvrir ces risques, l'expert doit s'assurer de
l'existence et de l'efficacité opérationnelle des
procédures de contrôle suivantes :
- des tests périodiques de l'efficacité du
processus de restauration des données et de la qualité des
supports de sauvegarde ;
- des sauvegardes cycliques des données et des
programmes afin d'assurer une récupération rapide et
précise des données ;
- une politique de protection des informations sensibles,
à la fois informatiquement et physiquement contre tout accès ou
modification non autorisé ; et
- un contrôle des accès au centre de
données par une identification et une authentification
appropriées et une revue périodique des accès.
Les contrôles généraux
informatiquess sur la gestion des changements
Les contrôles généraux informatiquess
portant sur les modifications du système comprennent les contrôles
relatifs aux changements, à l'acquisition, la modification ou à
la maintenance des programmes, des logiciels ou
applications. Les principaux risques qu'ils cherchent à
couvrir sont :
- l'existence de modifications imprévues ou
effectuées dans l'urgence qui pourraient produire des écritures
erronées dans les états financiers,
- la transmission de rapports générés par
le système utilisés pour effectuer un contrôle interne qui
ne seraient pas précis ou complets.
Afin de couvrir ces risques, l'expert doit s'assurer de
l'existence et de l'efficacité opérationnelle des
procédures de contrôle suivantes :
- la soumission à des procédures formelles de
contrôle des modifications des demandes de changement de système
et d'infrastructure qui incluent une procédure d'approbation, des essais
avant la mise en production et des contrôles périodiques de suivi
post mise en production;
- la limitation du nombre de personnes pouvant approuver la
mise en production de changements ; et
- L'annexe 10 donne des exemples de contrôles
généraux informatiquess pertinents devant être mis en place
dans une ETT
l'existence de contrôles périodiques de
l'exactitude et de l'exhaustivité des rapports
générés par le système.
3.3. La qualification de l'importance des déficiences
identifiées
L'évaluation du contrôle interne portant sur la
préparation des états financiers implique pour le CAC
l'évaluation de la gravité des anomalies observées dans
l'efficacité opérationnelle des contrôles
généraux informatiquess communiqués par les experts
informatiques. L'objectif pour le CAC est de déterminer si ces anomalies
constituent une déficience significative ou une faiblesse de
contrôle interne qui pourraient modifier son opinion sur
l'efficacité du contrôle interne relatif à la
préparation des états financiers.
Afin de qualifier l'anomalie comme une déficience, le
CAC va tenir compte notamment des éléments suivants :
- le niveau de l'anomalie par rapport à l'ensemble de
la population testée, (ex : si les tests ont révélé
un pourcentage faible d'anomalie sur un nombre de testss très
élevé, cela diminuera le risque de qualification de l'existence
d'une déficience) ;
- l'exploitation éventuelle de l'anomalie (ex : si le
CAC obtient des éléments démontrant que l'anomalie n'a pas
été exploitée, il ne considérera pas celle-ci comme
une déficience) ; et
- l'effet de l'anomalie sur l'efficacité d'autres
contrôles (plus une anomalie sur l'efficacité d'un contrôle
a d'impacts sur d'autres contrôles, plus elle aura des chances
d'être considérée comme une déficience).
Si la déficience identifiée n'a pas d'impacts
significatifs sur les états financiers, elle ne remet pas en cause le
contrôle interne sur la préparation des comptes. Elle pourra par
conséquent, être considérée comme non significative.
Les éléments suivants pourront être pris en compte par le
professionnel afin d'évaluer le risque d'un impact de cette
déficience sur les états financiers :
- la circonscription de l'impact à des agrégats
non significatifs ou non susceptibles de comprendre un risque de fraude ;
- le niveau de complexité et de connaissances
techniques requises pour exploiter l'anomalie identifiée et conduire
à un impact significatif sur les états financiers (plus elles
sont élevées, moins le risque est élevé) ; et
- l'interaction du contrôle déficient avec
d'autres contrôles.
L'annexe 11 propose un arbre de décision pour qualifier
les déficiences de contrôle interne identifiées.
Dans le cas où des agrégats significatifs des
états financiers peuvent être impactés par une
déficience d'un contrôle informatique, le CAC pourra
considérer celle-ci comme non significative si des contrôles
compensatoires pertinents et efficients couvrent les risques attachés
à ces agrégats. Il devra en revanche favoriser les tests de
l'efficacité d'autres contrôles informatiques car les
contrôles manuels qui peuvent être utilisés ne doivent pas
être impactés par la déficience identifiée (ce qui
est rare dans les systèmes informatiques intégrés
couramment utilisés).
La revue de travaux des experts informatiques doit donc
être effectuée en amont de la revue des contrôles
opérationnels. Une architecture de contrôle interne reposant sur
des éléments issus d'un système informatique
déficient ne peut jamais être conçue de manière
efficace.
L
CHAPITRE 3 :
L'IDENTIFICATION DES ZONES DE RISQUES SIGNIFICATIFS AFFECTANT LES ETATS
FINANCIERS : ETAPE PREALABLE A L'EVALUATION DU CONTROLE INTERNE D'UNE
ENTREPRISE DE TRAVAIL TEMPORAIRE
e présent mémoire s'inscrit dans le cadre d'une
mission du commissaire aux comptes sur le contrôle interne d'une
entreprise de travail temporaire. A ce titre, il est indispensable que le
commissaire aux comptes ait une connaissance de l'activité d'une ETT et
des zones de risques significatifs que le contrôle interne devra couvrir.
Ce chapitre présentera donc l'activité d'une entreprise de
travail temporaire à travers les risques liés à son
métier, son organisation, son environnement et ses
spécificités.
Section 1. Une profession
d'intermédiaire où les marges sont faibles
1.1. L'entreprise de travail temporaire, intermédiaire
entre deux acteurs
L'activité principale des ETT consiste à placer
des personnes pour une période définie auprès
d'entreprises utilisatrices, pour satisfaire un besoin ponctuel de
main-d'oeuvre. Il y a en conséquence trois acteurs dans une relation de
travail temporaire. Le schéma ci-dessous présente les relations
entre ces acteurs.
Entreprise utilisatrice
ETT
Relation commerciale
Relation hiérarchique
Relation d'ingérence
Salarié intérimaire
Figure 2 : Les relations entre les acteurs d'une relation
de travail temporaire
- L'entreprise de travail temporaire
L'ETT est l'employeur des salariés intérimaires
et a une relation hiérarchique avec eux. Elle dispose des
prérogatives liées à ce statut telles que l'obligation de
paiement de leurs salaires et des cotisations afférentes, la
possibilité
d'exercer un pouvoir disciplinaire et la responsabilité
du respect de leurs droits (formation, médecine du travail, droits
syndicaux etc....). En revanche, elle n'assure pas la supervision directe des
travailleurs intérimaires sur leur lieu de travail. Elle est
généralement représentée par une agence.
- L'entreprise utilisatrice
L'annexe 12 donne un exemple de contrat de mise à
disposition.
L'entreprise utilisatrice est le client d'une ETT et il existe
une relation commerciale entre ces deux parties. Elle fait appel à une
ETT afin qu'elle mette à sa disposition un travailleur
intérimaire pour une période limitée. Elle n'a qu'une
relation d'ingérence avec le travailleur intérimaire et assure sa
supervision directe. Sa relation avec l'ETT est formalisée par un
contrat de mise à disposition.
- Le salarié intérimaire
L'annexe 13 donne un exemple de contrat de mission.
Le salarié intérimaire est donc un
salarié de l'ETT qui est mis à disposition d'une entreprise
utilisatrice pour une période et un prix déterminé par un
contrat entre ces deux parties. Il est lié à l'ETT par un contrat
de travail spécifique appelé contrat de mission.
1.2. La composition de la marge d'une ETT
En tant qu'intermédiaires, les ETT accordent une
importance à la marge brute dégagée par leur
activité. La marge brute unitaire d'une ETT est constituée de la
différence entre le prix de vente de l'heure du salarié
intérimaire indiqué dans le contrat de mise à disposition
et le cout horaire pour l'ETT du salarié intérimaire.
Le cout horaire d'un intérimaire est composé des
éléments suivants :
- le salaire horaire de base convenu entre le salarié
intérimaire et l'ETT dans le contrat de mission ;
- l'indemnité de fin de mission égale à 10%
du salaire horaire de base qui est perçue sauf dans les cas
prévus par le Code du travail13 ;
- l'indemnité compensatrice de congés payés
auquel a droit le salarié
13 Il s'agit des cas suivants : (1) conclusion d'un
CDI avec l'entreprise utilisatrice immédiatement après la fin de
la mission, (2) rupture anticipée du contrat à l'initiative du
salarié, (3) rupture anticipée du contrat pour faute grave ou
pour force majeure et (4) dans le cadre d'emplois saisonniers ou d'emplois pour
lesquels il est d'usage de ne pas faire appel au CDI.
intérimaire à chaque mission qu'il effectue et
qui est égale à 10 % du salaire horaire de base et des
indemnités de fin de mission ;
- les autres éléments de
rémunération auquel a droit un intérimaire tels que la
majoration des heures supplémentaires effectuées, les diverses
indemnités (frais de nourriture, d'habillement etc...) et parfois une
part de la participation des salariés ; et
- les cotisations sociales et les contributions aux organismes
paritaires afférentes à ces rémunérations.
Le prix de vente de l'heure de travail intérimaire sera
calculé en appliquant un coefficient de marge au cout horaire de
l'intérimaire. La décomposition de cette marge montre que les
marges du métier sont faibles et que les ETT doivent réaliser
énormément de volume afin de couvrir les frais de structure
(rémunération fixe et variable des permanents du réseau et
du siège, les loyers des agences, coûts des services
administratifs et généraux etc...)
1.3. Une marge contractée en raison de la forte
concurrence
L'offre proposée par les ETT étant le plus
souvent banalisée et substituable, la concurrence est vive sur ce
marché. Cette forte concurrence est intensifiée par la structure
du marché français.
Le Suisse Adecco, l'Américain Manpower et le
Néerlandais Randstad réalisent plus de la moitié du
chiffre d'affaires du secteur en France. Derrière eux d'autres
spécialistes de l'intérim interviennent en France, à
l'image des groupes français indépendants Groupe Crit, Synergie
et Proman, mais aussi des structures étrangères, comme USG People
et Kelly Services.
Autour de ces grosses structures, gravitent une multitude de
petits réseaux spécialisés. On dénombre en effet
plus de 1500 ETT en France le plus souvent présents uniquement à
l'échelle locale.
De plus, les sociétés de travail temporaire se
trouvent également confrontées à la concurrence d'autres
intervenants ayant des activités liées à l'emploi et qui
interviennent aussi sur le marché du travail temporaire tels que les
grands cabinets de recrutement qui ont développé des filiales
dédiées au travail temporaire (les Britanniques Page Groupe, Hays
et Robert Walters ainsi que l'Américain Robert Half) ou les groupes de
multiservices (Derichebourg, Samsic et Onet). Enfin, les ETT sont
confrontées à la concurrence étrangère forte des
entreprises intérimaires des pays d'Europe de l'Est notamment.
L'intensité de la concurrence implique une pression
à la baisse sur les prix de
La contraction des marges implique des politiques
systématiques de réduction des couts de structure (en particulier
des coûts du personnel permanents). Cela peut notamment conduire à
une rationalisation des actes de fraude pouvant avoir des impacts significatifs
dans les états financiers.
vente pratiqués par les acteurs du secteur. Par
ailleurs, les entreprises utilisatrices usent de leur pouvoir de
négociation pour demander aux ETT des remises sur les volumes
d'intérimaires auxquels elles font appel par le biais de la conclusion
de contrats-cadres14 en amont des demandes d'intérimaires.
Les marges sont d'autant plus réduites que les entreprises utilisatrices
sollicitent également des rétrocessions d'allègements de
cotisations sociales ou de crédits d'impôt dont les ETT
bénéficient au titre des intérimaires employés.
Section 2. Un métier
organisé en agences
2.1. Un maillage territorial d'agences indispensable à
l'exercice de l'activité
Le métier du travail temporaire est par nature un
métier de proximité entre les ressources et les besoins. Les ETT
doivent par conséquent avoir une connaissance fine du marché du
travail et des bassins d'emploi au niveau le plus fin possible. Pour ce faire,
elles doivent disposer d'un réseau d'agences important et
éparpillées leur permettant d'être proches des ressources
dont elles ont besoin et des entreprises dans lesquelles elles vont les
affecter.
Ce maillage territorial permet de connaître les
problématiques et les besoins des entreprises locales. Il permet une
adéquation pertinente entre l'offre et la demande d'emploi. En l'espace
de quinze ans, le réseau des agences d'emploi a quasiment doublé
pour répondre aux besoins de proximité des entreprises comme le
montre le graphique ci-dessous.
14 Un contrat-cadre est un contrat par lequel les
parties prévoient la conclusion de contrats ultérieurs selon
certaines modalités.
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
2002 2013 2014 2015
2000
0
4465
6444 6648 6968 6464 6405 6763 6908 6899 6982
7257
5375 5805 6034 6298 6431
8000
6000
4000
Nombre d'agences de travail temporaire en France
Figure 3 : Le nombre d'agences de travail temporaire en
France depuis 2000 (Source : XERFI)
Le maillage territorial est aussi un moyen d'établir
des barrières à l'entrée, en termes de volume et de
proximité. Tout nouvel entrant souhaitant se faire une place doit
désormais établir un réseau dense d'agences et disposer
d'un nombre important de personnels intérimaires pour répondre
aux exigences des clients.
2.2. Une répartition des attributions entre l'agence
et le siège
Deux structures existent dans une ETT : l'agence et le
siège.
Les descriptions ci-après sont basées sur des
observations empiriques et sur l'analyse des rapports annuels de
sociétés du secteur et sont limitées à ce qui est
de nature à avoir un impact sur la compréhension des dispositifs
de contrôle interne.
a) L'agence
L'agence est une émanation de l'ETT chargée de
la couverture d'une zone géographique. C'est un centre de profit dont le
rôle est de gérer le portefeuille de clients et de travailleurs,
d'initier les missions de travail temporaire et les contrats de placement, et
d'assurer un certain niveau de pilotage et de suivi administratif de
l'activité.
Ces agences sont dirigées par un responsable d'agence
(souvent issu de la zone géographique couverte et connaissant le bassin
d'emploi et les acteurs locaux), d'un commercial, un recruteur et d'une ou
plusieurs personnes en charges des tâches administratives.
Les fonctions décentralisées au niveau des
agences sont généralement :
- sur le plan commercial, la gestion du portefeuille clients
existants et le démarchage de nouveaux clients,
- sur le plan opérationnel, le contact avec les candidats,
le recrutement de nouveaux travailleurs, la mise en place des missions de
travail temporaire
en mettant en adéquation les besoins des entreprises et
les ressources disponibles,
- sur le plan administratif, la préparation des
contrats s de mission et de mise à disposition, la centralisation des
relevés d'heures, la saisie des paramètres contractuels et des
relevés d'heures dans le logiciel de gestion en préparation de la
paye et de la facturation, le lancement de la facturation, voire le
recouvrement des créances clients ;
- sur le plan de la gestion et du pilotage, l'analyse de la
rentabilité des missions et de l'agence, l'analyse de l'exposition au
risque de crédit client.
Dans le cas d'un maillage étendu et d'un nombre
d'agences significatif, l'ETT peut décider de grouper ses agences sous
des échelons managériaux et commerciaux intermédiaires de
type secteur géographique, puis centres régionaux en charge de
l'administration. Cette organisation en agences implique de placer à la
tête de celles-ci des directeurs d'agences autonomes. Ce sont des
responsables de leur centre de profit ayant pour premiers objectifs de
maximiser l'activité et la rentabilité.
b) Le siège
Le siège est le centre de décision et de gestion
des ETT. La majeure partie de son personnel est dévolue à des
fonctions administratives pour le compte des agences. Le siège assure le
développement de la société, l'animation de l'ensemble du
réseau d'agences, la cohérence de la marque et met au service de
son réseau des fonctions support et des méthodes et outils de
travail.
Les fonctions qui sont pilotées depuis le siège
sont :
- comptables telles que la tenue de la comptabilité,
l'établissement de l'ensemble des paies, l'établissement des
déclarations sociales et fiscales, l'établissement des
états financiers et des liasses de consolidation etc.
- juridiques telles que la gestion des ressources humaines, le
secrétariat juridique, la gestion des litiges, la revue des contrats s
cadress clients , la revue des modèles de contrats de mission et de mise
à disposition transmis aux agences etc.
- managériales telle que la stratégie
commerciale, la négociation des contrats s- cadres, la communication
institutionnelle,
- financières telles que la gestion du risque client,
la centralisation de la trésorerie, la paiement des fournisseurs,
- informatique telles que la gestion du parc informatique, des
programmes et applications, et des demandes de modifications des programmes.
Le siège est également en charge de
développer et gérer des outils et méthodes communes :
procédures, dispositifs de contrôle interne et de contrôle
qualité, systèmes d'information et de gestion, etc.
La décentralisation de la gestion entre l'agence et
le siège est un facteur de déperdition des sources de
l'information comptable (en particulier la gestion par les agences des
relevés d'heures et de la facturation) et de détournement de
trésorerie (notamment dans la gestion des fournisseurs locaux).
Enfin le siège prépare les comptes sociaux et
dans le cadre des filiales de groupe, les états de reporting
périodiques transmis à la société mère
(française ou étrangère).
Section 3. Un environnement
de l'activité risqué
3.1. Une forte dépendance de l'activité
à la conjoncture
Le motif originel de recours à l'emploi
intérimaire est le remplacement d'un poste momentanément vacant
au sein de l'entreprise utilisatrice (maladie, maternité, période
de formation...). Cependant aujourd'hui l'utilisation d'intérimaires est
davantage vu comme une variable d'ajustement pour répondre aux
fluctuations d'activité. Le recours à des intérimaires est
en effet davantage motivé par :
- un besoin consécutif à un accroissement
ponctuel du volume d'activité de l'entreprise utilisatrice en raison de
la saisonnalité de l'activité ou d'un pic soudain de commandes ;
ou
- un souhait de flexibiliser la main d'oeuvre en raison
d'incertitudes sur le volume des commandes à venir.
On constate ainsi que l'évolution du nombre de
personnes en emploi intérimaire va de pair avec la conjoncture
économique présente et anticipée.
Le graphique ci-dessous montre qu'au cours des
dernières années, les fluctuations du nombre d'emplois
intérimaires ont été fortement liées aux
retournements conjoncturels dont l'évolution du PIB est le principal
indicateur.
Evolution en % de l'emploi intérimaire Evolution en %
du PIB
4%
2%
0%
-2%
-4%
-6%
20%
10%
0%
-10%
-20%
-30%
-40%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
2002 2013 2014 2015
Evolution de l'emploi intérimaire et du PIB en
France
Figure 4: Évolution de l'emploi intérimaire
et du PIB en France (Source INSEE)
La pression sur le chiffre d'affaires est un facteur de
risque de fraude ayant des impacts significatifs dont doit tenir compte le
contrôle interne.
Dès lors, un retournement brutal de l'activité
des entreprises utilisatrices aurait un impact immédiat sur le chiffre
d'affaires des ETT. Le personnel des ETT est, par conséquent,
constamment sous pression pour réaliser le maximum de chiffre d'affaires
en période de croissance pour que l'entreprise constitue des
réserves pour les périodes de retournement.
3.2. Une
activité sous l'influence des évolutions du Code du travail
L'activité d'entreprise de travail temporaire est
règlementée en France depuis la première loi sur le
travail temporaire du 3 janvier 1972. L'évolution de cette
règlementation a des effets positifs ou négatifs sur le
marché du travail temporaire. L'encadrement légal de
l'activité porte le plus souvent sur les motifs de recours au travail
temporaire et sur la durée des missions.
En France, cette règlementation est très
mouvante depuis la loi de 1972 et le tableau ci-dessous l'illustre.
Dispositions
|
Principaux enjeux pour l'activité
|
Loi du 3 janvier 1972
|
Fixe un cadre légal à l'intérim
|
Loi du 2 janvier 1979
|
Obligation pour les ETT d'avoir une caution
financière pour assurer le paiement des
salaires
|
Ordonnance du 5 février 1982
|
Limitation des abus du recours à
l'intérim
|
Loi du 25 juillet 1985
|
Assouplissement des conditions d'utilisation de
l'intérim
|
Ordonnance du 11 août 1986
|
Libéralisation du recours au travail
intérimaire
|
Loi du 12 juillet 1990
|
Limitation du recours à l'intérim
|
Loi de modernisation sociale du 17
janvier 2002
|
Introduction de nouvelles dispositions plus
restrictives au travail temporaire
|
Loi de cohésion sociale du 27 janvier 2005
|
Surpression du principe d'exclusivité des agences de
travail temporaire et création de nouveaux cas
de recours se référant à
l'intérimaire
|
Loi d'aout 2009
|
Ouvre à l'intérim le marché de la
fonction publique
|
Tableau 3 : Principaux textes de loi portant sur le
travail temporaire
Plus récemment, l'ordonnance du 22 septembre 2017
relative à la prévisibilité et la sécurisation des
relations de travail peut amener à apporter de nouveaux bouleversements
au secteur du travail temporaire. Cette ordonnance permet de déterminer
par un accord de branche :
- la durée maximale des contrats de travail temporaire et
leurs renouvellements ;
- les cas dans lesquels le délai de carence obligatoire
entre deux contrats d'intérim ne s'appliquera pas et les
modalités de calcul dudit délai ;
- un taux d'indemnité de précarité
supérieur à 10%.
Enfin, le marché du travail temporaire est lié
à celui du CDD dont l'usage peut être proche de celui du contrat
de travail temporaire en particulier le durcissement de la taxation des CDD. A
titre d'exemple, l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 a
augmenté les cotisations chômage pour les CDD en vue de favoriser
la conclusion de CDI intérimaire.
Dès lors, un changement de la législation peut
avoir un impact immédiat sur le chiffre d'affaires des ETT ce qui
accroit la pression du personnel des ETT à réaliser le maximum de
chiffre d'affaires en période de "libéralisation" de
l'activité. Cette pression influence également le risque de
fraude.
3.3. Une activité dont la gestion du BFR est
critique
Les article L3242-1 et suivants du Code du travail impose que
tout employeur se doit de payer ses salariés au moins une fois par mois
en cas d'option pour la mensualisation des paies ou deux fois par mois dans le
cas contraire. Par ailleurs, une pratique courante des intérimaires est
de demander le paiement d'acomptes sur salaires. Ainsi, le délai de
paiement des principales dettes d'exploitation des entreprises de travail (que
sont celles relatives à la paie des intérimaires) est très
court.
En revanche, le délai de paiement des créances
clients des entreprises utilisatrices n'est pas soumis à une telle
règlementation. Il est librement fixé entre les parties à
chaque prestation sous réserve des dispositions de la loi LME de 2008.
Cette loi impose que ce délai convenu ne peut dépasser soixante
jours nets, à compter de la date d'émission de la facture ou,
quarante-cinq jours fin de mois.
L'exhaustivité de la facturation des prestations
effectuées et la recouvrabilité des créances clients sont
des sources majeures de risques significatifs dont doit tenir compte le
contrôle interne.
Ainsi, on observe que le besoin en fonds de roulement
d'exploitation des entreprises du secteur représente plus de 2 mois de
chiffre d'affaires15. La pérennité des ETT
dépend par conséquent du financement de ce besoin.
Section 4. Un métier
où la maîtrise du processus de paye est primordiale
4.1. Les particularités de la
rémunération des intérimaires
La rémunération des intérimaires est par
nature différente en fonction de chaque mission.
L'annexe 14 donne un exemple de relevé d'heures d'un
intérimaire d'une ETT.
D'une part, le nombre précis d'heures de travail de
l'intérimaire à rémunérer n'est pas connu à
l'avance mais uniquement dès la communication par l'intérimaire
d'un relevé d'heures. Ce document non normé recence les heures
travaillées par l'intérimaire au sein de l'entreprise
utilisatrice et inclut éventuellement les heures devant faire l'objet
d'une majoration si elles dépassent la durée légale du
travail. Ce relevé sera obligatoirement visé par l'entreprise
utilisatrice puis remis par l'intérimaire à l'agence de travail
temporaire afin que son bulletin de paie en tienne compte.
D'autre part, le taux horaire de base de la
rémunération de l'intérimaire dépend de la
négociation individuelle entre chaque intérimaire et son agence
mais également de l'entreprise dans laquelle il va effectuer sa mission.
En effet, le principe est que la rémunération de base
perçue par le salarié intérimaire, ne peut être
inférieure au montant de la rémunération que percevrait
dans la même entreprise, après période d'essai, un
salarié bénéficiant d'un contrat de travail à
durée indéterminée de qualification professionnelle
équivalente et occupant les mêmes fonctions16. Ce taux
horaire sera mentionné dans les contrats de mission de
l'intérimaire qui seront conclus entre les agences et les
salariés intérimaires.
Par ailleurs, les autres modes de rémunérations
accordés aux salariés de
15 Source : Étude Xerfi : Le marché du
travail temporaire | Avril 2017
16 Articles L. 1251-18 et L. 1251-43 6° du Code
du travail
La complexité de la rémunération des
intérimaires et le volume de paie effectué sont des facteurs de
risque significatif dont doit tenir compte le contrôle interne.
l'entreprise utilisatrice doivent être accordés
à l'intérimaire. Dès lors, la rémunération
d'un intérimaire peut inclure ou non, certaines primes et
indemnités en fonction de l'entreprise utilisatrice où il va
effectuer sa mission, telles qu'un taux de majoration des taux horaires de
travail consécutifs à la réalisation d'heures
supplémentaires, les indemnités de panier, les indemnités
kilométriques, les primes de gratifications exceptionnelles qui ne sont
pas soumises à une condition d'ancienneté (bons de vacances,
primes de Noël, de rentrée scolaire,... ) ou encore les
indemnités de petit déplacement. Il en va de même des
titres-restaurant.
4.2. La complexité de la maitrise des cotisations
sociales
L'activité de travail temporaire est très
exposée au contrôle URSSAF. Chaque ETT est
généralement contrôlée une fois tous les trois ans.
On le comprend aisément en raison de la masse de salaires
calculés au cours d'une année qui est impressionnante. Cela
induit un flot de cotisations sociales à verser aux différents
organismes. De plus, les primes, indemnités, majorations
etc....existantes dans les différentes entreprises utilisatrices sont
variées et leur assujettissement à cotisations ou non n'est pas
toujours évident à maitriser. Par ailleurs, certains taux de
cotisations sociales appliqués à la paie des intérimaires
dépendent de chaque agence avec laquelle l'intérimaire a conclu
son contrat de mission. A titre d'exemple, les taux de cotisations de
"accidents du travail et maladies professionnelles" dépendent de
l'accidentalité de chacune des agences car ils sont fixés chaque
année par établissement (donc par agences pour les ETT) et
tiennent compte du risque engendré par les activités de chacune
des agences.
De plus, une maitrise de la réduction des cotisations
patronales prévue à l'article L.241-13 du Code de la
sécurité sociale (anciennement nommée "réduction
Fillon") est indispensable. Cette réduction s'applique aux salaires
inférieurs à 1,6 fois le SMIC. Le montant de la réduction
est calculé en multipliant le salaire brut mensuel par un coefficient de
réduction défini selon une formule fixée par
décret. Le montant de la réduction est majoré de 10 % pour
les ETT et le calcul du coefficient est déterminé pour chaque
mission.
Enfin, le CICE instauré depuis 2002, toujours en
vigueur à ce jour, permet
La complexité de la législation
conjuguée au volume des paies et aux spécificités des ETT
sont des facteurs de risque significatif dont doit tenir compte le
contrôle interne (au regard du risque de contrôle URSAFF).
l'octroi d'un crédit d'impôt sur les
sociétés pour les rémunérations versées qui
n'excèdent pas 2,5 fois le SMIC. Son taux est pour les
rémunérations versées entre le 1er janvier le 31
décembre 2018 de 6 %. Il est à noter que la loi de finances pour
2018 (Article 86 de la loi 2017-1837 du 30 décembre 2017) a prévu
sa suppression à compter de 2019 par un allègement de cotisations
sociales patronales non défini à la date de rédaction de
ce mémoire.
4.3. Les contributions aux organismes paritaires des ETT
Les ETT sont tenues de cotiser à un certain nombre
d'organismes paritaires qui assurent la formation des intérimaires ou
l'insertion des demandeurs d'emploi. Les modalités de calcul et les taux
de ces contributions diffèrent d'un organisme à l'autre. Par
ailleurs, ces contributions sont généralement assises sur la
masse salariale des ETT et représentent par conséquent des
montants significatifs dans les états financiers des ETT.
Les entreprises de travail temporaire doivent se faire
connaître auprès des organismes suivants, et y cotiser :
- FAFTT : Fonds d'Assurance Formation du Travail
Temporaire
Les cotisations obligatoires qui lui sont versées
permettent de financer le plan de formation de l'entreprise, le congé
individuel de formation des intérimaires, et le contrat de
professionnalisation. Ces cotisations sont basées sur la masse salariale
(salariés permanents et intérimaires) et diffèrent en
fonction de l'effectif de l'ETT. Les entreprises ayant un effectif de moins de
onze salariés17 sont soumises à un taux de
contribution de 0,55 % de leur masse salariale et celles de plus de onze
salariés à un taux de 1,30%. Les contributions du FAFTT sont
soumises àÌ l'application de la TVA au taux en vigueur de 20
%.
Le FAFTT est également en charge de la collecte de la
taxe d'apprentissage des ETT. L'assiette de la taxe se calcule sur la base du
montant brut des rémunérations versées aux salariés
en CDI, CDD et intérimaires. Le taux de la
17 Le calcul de l'effectif tient compte des
salariés permanents selon les règles de droit commun et des
salariés intérimaires liés à` cette
entreprise par des contrats s de mission pendant une durée totale d'au
moins 3 mois au cours de l'année précédente.
taxe d'apprentissage (hors régime Alsace / Moselle) est
fixé àÌ 0,68 % de la masse salariale totale. Par ailleurs,
les ETT dont l'effectif permanent est supérieur à 250
salariés sont soumises à une contribution supplémentaire
calculée uniquement sur la masse salariale des permanents de 0,4% si
l'effectif permanent est compris entre 250 et 2000 et de 0,6% si l'effectif est
supérieur à 2000.
- FPETT : Fonds Professionnel pour l'Emploi du Travail
Temporaire
La contribution obligatoire qui lui est versée permet
de financer les actions de formation des ETT et de favoriser l'insertion des
demandeurs d'emploi. La contribution est assise sur la base de 0,15 % de la
masse salariale (intérimaires et permanents), à laquelle
s'applique la TVA au taux en vigueur de 20 %. Chaque entreprise qui contribue
au FPETT dispose d'un compte qu'elle peut utiliser en demandant le
remboursement d'actions de formation conforme aux objectifs du FPETT.
- FSPI : Fonds de sécurisation des parcours des
intérimaires
Le volume des paies et les différents modes de
calcul de chacune des contributions sont des facteurs de risque significatif
dont doit tenir compte le contrôle interne.
Au sein du FPETT, le Fonds de sécurisation des parcours
des intérimaires a été créé en 2013 et a
notamment pour objet de financer des actions de formation et des prestations
d'accompagnement destinées àÌ allonger la durée
d'emploi des salariés intérimaires. Il est alimenté par le
versement de 10% des salaires versés aux intérimaires en CDI
pendant les périodes de mission et par le versement d'une cotisation de
0,5 % de la masse salariale de l'ensemble des intérimaires uniquement
(en contrat de travail temporaire et en CDI).
Chapitre 3 : Diligences du CAC dans une mission
d'évaluation du contrôle interne d'une filiale d'un groupe de
travail temporaire soumis à la loi Sarbanes-Oxley
L
CONCLUSION PARTIELLE DE LA
PREMIERE PARTIE
a première partie de ce mémoire a mis en
lumière les attentes du PCAOB en matière d'évaluation du
contrôle interne des groupes soumis à la loi
Sarbanes-Oxley par les auditeurs externes
américains. Cela permet de mieux comprendre les attentes des auditeurs
des groupes de travail temporaire soumis à la loi Sarbanes-Oxley
lorsqu'ils requerront des auditeurs des filiales françaises des
travaux. Cette partie illustre également les attentes du PCAOB en
matière de documentation des travaux effectués sur
l'évaluation de la
conception des contrôles et de leur efficacité
opérationnelle. Ces attentes justifient l'élaboration d'une
méthodologie précise et détaillée permettant au
commissaire aux comptes français d'être prêt à une
revue de ces travaux par le PCAOB autorisée depuis l'accord du 31
janvier 2013 avec le H3C.
Par ailleurs, cette première partie a montré que
le point de départ d'une bonne évaluation du contrôle
interne est la connaissance de l'activité de l'entreprise au sein de
laquelle cette évaluation sera effectuée, afin d'identifier les
zones de risques significatifs que le contrôle interne devra couvrir.
Ainsi dans le cadre de la démarche d'évaluation du contrôle
interne d'une entreprise de travail temporaire qui sera proposée dans la
seconde partie de ce mémoire, cette première partie a
présenté les risques inhérents significatifs liés
au métier, à l'environnent et aux spécificités de
ce type d'entreprise. Les risques spécifiques décrits dans la
seconde partie sont issus de cette identification préalable des risques
inhérents.
Enfin, elle a montré que la loi Sarbanes-Oxley
a offert une opportunité nouvelle de missions au commissaire aux
comptes des filiales de groupes cotés aux États-Unis dans le
cadre de consultations effectuées à la demande des entreprises.
L'approche d'évaluation proposée dans la seconde partie de ce
mémoire pourra être également utilisée par le
commissaire aux comptes dans ce type de mission.
A
PARTIE 2 : METHODOLOGIE
D'EVALUATION DES CONTROLES D'UNE FILIALE FRANCAISE D'UN GROUPE DE TRAVAIL
TEMPORAIRE SOUMIS LA LOI SARBANES-OXLEY
fin de proposer au commissaire aux comptes une
méthodologie d'évaluation du contrôle interne d'une filiale
d'un groupe de travail temporaire réaliste et concrète, la
seconde partie de ce mémoire
indique les principaux risques et assertions significatifs
d'une ETT françaises, les contrôles pertinents
généralement mis en place et la méthodologie
d'évaluation de ces contrôles.
Les contrôles décrits dans le premier chapitre de
cette partie sont ceux qui couvrent les risques liés aux processus
transactionnels significatifs des ETT et spécifiques à son
activité ou son organisation. Il s'agit des contrôles
attachés :
- au processus de détermination du chiffre d'affaires ;
- au processus de comptabilisation des charges du personnel
intérimaire;
- et au processus de décaissement des dettes fournisseurs
des agences.
Par ailleurs, conformément à la norme AS 2201 du
PCAOB, la méthodologie de revue du contrôle interne
proposée accorde une importance aux risques associés au processus
de clôture des états financiers des ETT. Le second chapitre de
cette partie traitera en conséquence des contrôles attachés
au processus de clôture des états financiers adaptés aux
ETT que sont :
- le processus de revue des ajustements significatifs aux comptes
des entreprises de travail temporaire ;
- le processus de revue des écritures comptables indiquant
une fraude dans les états financiers ; et
- le processus de revue de la présentation des comptes et
des informations fournies en annexes.
La démarche proposée, commune à chacun
des processus est de se concentrer sur les risques et assertions significatifs
attachés aux différents processus et d'apporter une description
précise des risques en question. Par la suite, afin de proposer une
méthodologie d'évaluation du contrôle interne en
conformité avec l'AS 2201, un contrôle pertinent
généralement mis en place par les entreprises de travail
temporaire sera décrit afin de détailler pas à pas une
démarche empirique d'évaluation de ces contrôles par le
commissaire aux comptes.
Seconde Partie
Chapitre 1 : L'évaluation des contrôles portant
sur les processus
transactionnels d'une ETT
L
CHAPITRE 1 : L'EVALUATION
DES CONTROLES PORTANT SUR LES PROCESSUS TRANSACTIONNELS D'UNE ENTREPRISE DE
TRAVAIL TEMPORAIRE
es contrôles décrits dans le premier chapitre de
cette partie sont ceux qui couvrent les risques liés aux processus
transactionnels significatifs des ETT et spécifiques à son
activité ou son organisation à savoir :
- le processus de détermination du chiffre d'affaires ;
- le processus de comptabilisation des charges du personnel
intérimaire;
- et le processus de décaissement des dettes fournisseurs
des agences.
Ces processus sont jugés comme les plus significatifs
d'une entreprise de travail temporaire au regard des spécificités
de la détermination du chiffre d'affaire des ETT, du volume des
bulletins de paie générés inhérent à
l'activité et de la décentralisation de la majeure partie des
achats de l'entreprise en agences.
Un des autres processus significatifs d'une ETT est la
comptabilisation des paies des salariés permanents. Au regard de la
proximité des contrôles mis en place au sein de ce processus avec
celui de la paie des intérimaires, il n'a pas été
jugé pertinent d'indiquer ces éléments redondants. Le
commissaire au compte pourra s'inspirer de l'évaluation des
contrôles de la paie des intérimaires.
La démarche proposée, est de se concentrer sur
les risques et assertions significatifs attachés aux différents
processus, d'apporter une description précise des risques en question,
de décrire un contrôle pertinent généralement mis en
place par les ETT afin de détailler pas à pas une démarche
empirique d'évaluation de la conception et de l'efficacité
opérationnelle de ces contrôles par le commissaire aux comptes.
Section 1. Le contrôle
interne du processus de comptabilisation du chiffre d'affaire
1.1. Les étapes du processus de comptabilisation du
chiffre d'affaire d'une ETT
Le chiffre d'affaires présenté dans les
états financiers d'une ETT est composé de la différence
entre les prestations facturées aux entreprises utilisatrices et les
remises qui leur sont accordées. Ces remises consenties résultent
généralement de la conclusion de contrats-cadres qui est courante
dans les ETT.
Les étapes constitutives de reconnaissance du chiffre
d'affaires sont donc :
- Étape 0 : Conclusion d'un contrat-cadre avec
l'entreprise utilisatrice
- Étape 1 : Demande d'une entreprise utilisatrice
- Étape 2 : Conclusion d'un contrat de mise à
disposition
- Étape 3 : Réalisation de la mission par
l'intérimaire
- Étape 4 : Validation du relevé d'heures par
l'entreprise utilisatrice
- Étape 5 : Émission d'une facture en lien avec les
heures issues des relevés et le taux prévu au contrat de mise
à disposition
- Étape 6 : Comptabilisation du chiffre d'affaires
associé à cette facture
- Étape 7 : Émission d'un avoir en lien avec les
termes du contrat cadre
- Étape 8 : Comptabilisation de la remise en diminution du
chiffre d'affaires
Afin de comprendre l'articulation des étapes et la
place des contrôles généralement mis en place dans les ETT,
il est préférable que le CAC établisse un flowchart
des étapes du processus. Le schéma ci-dessous donne un
exemple de ce qui est attendu ainsi que de la place des contrôles
généralement mis en place qui seront détaillés dans
les paragraphes suivants.
Seconde Partie Chapitre 1 : L'évaluation des
contrôles portant sur les processus transactionnels d'une ETT
Figure 5 : Flowchart du processus de comptabilisation du
chiffre d'affaires
1.2. L'évaluation d'un contrôle de la
réalité et de la mesure du chiffre d'affaires
1.2.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
La réalité et la mesure du chiffre d'affaires
sont par nature des assertions présentant un risque significatif dans
les ETT. Ce niveau de risque résulte de la nature même de
l'agrégat concerné mais également de la possibilité
de fraude pouvant affecter ce poste des états financiers.
La réalité du chiffre d'affaires dépend
de l'accomplissement des heures de travail par les intérimaires. Ce fait
générateur est formalisé par la validation du
relevé d'heure par l'entreprise utilisatrice. La mesure résulte
des taux horaires convenus entre l'ETT et l'entreprise utilisatrice tels que
stipulés dans le contrat de mise à disposition. Il existe par
conséquent un risque que la facturation qui déclenche la
comptabilisation du chiffre d'affaires ne corresponde pas aux taux du contrat
de mise à disposition et aux heures du relevé.
Le risque de fraude est quant à lui le résultat
de l'organisation en agence des ETT qui implique généralement que
la facturation soit déclenchée en agences. Elles vont par
conséquent s'assurer de la correspondance entre les factures, les
relevés d'heures et les contrats de mise à disposition. Par
ailleurs, le personnel des agences dispose généralement des trois
éléments nécessaires à l'accomplissement d'une
fraude impactant le chiffre d'affaires que sont :
- l'opportunité de réaliser lui-même la
facturation client ;
- les pressions résultant des objectifs de chiffres
d'affaires qui conditionnent une part conséquente de leur
rémunération ;
- la rationalisation de leurs actes en raison de leur faible
rémunération fixe consécutive à la faiblesse des
marges des entreprises du secteur.
1.2.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle pertinent pour répondre aux risques
identifiés couramment mis en place dans les ETT vise à
vérifier que les agences se sont bien assurées de la
correspondance entre les relevés d'heures, les contrats et la
facturation avant de valider celle-ci. Il permet également de
contrôler que les éventuels écarts entre ces états
ont été justifiés de façon cohérente par les
agences. Ce contrôle est par conséquent mis en place au
siège.
Le cheminement de ce contrôle généralement
effectué par un contrôleur de gestion sera :
- de procéder à une sélection
aléatoire de factures émises par les agences;
- de vérifier la correspondance entre les états
;
- de s'assurer de la justification des écarts par les
agences ;
- de contrôler la cohérence de ces justifications ;
et
- de procéder, le cas échéant, à
des enquêtes internes sur la possibilité qu'une absence de
concordance ou qu'une incohérence de justification d'écarts soit
le résultat d'une fraude.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le contrôleur de gestion et sera revue par
son responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
1.2.3. Éléments essentiels à
l'évaluation de la conception du contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Moyenne
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Moyenne
|
Niveau de prévisibilité (4)
|
Forte
|
Seuils d'investigation (5)
|
Moyenne
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (6)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (7)
|
Faible
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôleur doit disposer des
compétences nécessaires à l'appréciation de la
cohérence des justifications des écarts entre les états et
d'une expérience suffisante pour juger de la nécessité de
considérer les écarts injustifiés identifiés comme
résultant d'une fraude ;
(2) le contrôleur de gestion doit avoir une
autorité suffisante dans l'organisation pour solliciter auprès
des agences les justificatifs demandés ;
(3) la fréquence des contrôles et le nombre
de sélections doivent être cohérents avec le volume global
d'agences et de factures émises à chaque période de
contrôle ;
(4) le niveau de prévisibilité des
sélections du contrôleur doit être suffisamment faible pour
ne pas permettre aux agences contrôlées d'anticiper les
contrôles effectués ;
(5) le seuil d'investigations des écarts doit
être suffisamment bas pour détecter une anomalie
dans la mesure où les montants des factures des ETT
sont individuellement faibles ;
|
(6) les mesures de suivi en cas de divergences non
justifiées ou de manière incohérente doivent être
suffisantes pour détecter une éventuelle fraude de l'agence ;
et
(7) des contrôles doivent permettre de s'assurer de
la fiabilité des documents utilisés par les contrôleurs de
gestion du siège pour effectuer leurs contrôles (notamment que les
documents n'ont pas pu être falsifiés).
Tableau 4 : Les facteurs d'évaluation de la conception
d'un contrôle de la réalité et de la mesure du
chiffre
d'affaires
L'annexe 15.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
1.2.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
L'évaluation de l'efficacité
opérationnelle par le CAC va consister à recueillir un
échantillon de contrôles périodiques effectués (dont
le nombre dépendra de la fréquence du contrôle et du risque
associé à celui-ci) et à suivre les procédures
suivantes :
- s'assurer que l'ensemble des relevés d'heures,
factures et contrats de mise à disposition nécessaires aux
contrôles a bien été obtenu par le contrôleur ;
- vérifier que celui-ci a bien effectué et
matérialisé le contrôle de la concordance entre le taux de
facturation et le nombre d'heures indiquées dans la facture avec le
contrat de mise à disposition et les relevés d'heures
associées ;
- examiner si les justifications des éventuels
écarts entre les états ont bien été revues par le
contrôleur et à contrôler la cohérence des
justifications transmises au contrôleur afin de s'assurer qu'il s'en est
aussi assuré dans la réalisation de son contrôle ;
- s'interroger sur la possibilité qu'une anomalie
puisse résulter d'une fraude afin de valider que le contrôleur ait
procédé également de la même façon et
à confronter les éventuels divergences d'opinion avec celle du
contrôleur ;
- L'annexe 15.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
observer que les contrôles ont bien fait l'objet d'une
revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
1.3. L'évaluation d'un contrôle de
l'exhaustivité du chiffre d'affaires
1.3.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
L'exhaustivité du chiffre d'affaires est une autre
assertion présentant un risque significatif dans les ETT. En effet,
hormis quelques rares exceptions, toutes les heures payées aux
intérimaires doivent faire l'objet d'une facturation à
l'entreprise utilisatrice avec un coefficient de marge et il existe un risque
qu'elles ne l'aient pas été.
Le risque est accru en raison de l'organisation en agences des
ETT qui implique qu'il appartient à l'agence, qui est le seul
interlocuteur de l'intérimaire, de déterminer, si une heure
payée à un intérimaire fera ou non l'objet d'une
facturation à une entreprise utilisatrice.
1.3.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle pertinent pour répondre au risque
identifié couramment mis en place dans les ETT permet de s'assurer que
les agences se sont bien assurées de la facturation de l'ensemble des
heures payées à leurs intérimaires. Il permet
également de contrôler que les éventuels écarts
entre les heures payées et les heures facturées ont bien
été justifiés de façon cohérente par les
agences. Ce contrôle est par conséquent mis en place au
siège.
Le cheminement de ce contrôle généralement
effectué par un contrôleur de gestion sera :
- de procéder à une extraction de l'état
des heures payées aux intérimaires issues du module de paie et
à une extraction de l'état des heures facturées aux
entreprises utilisatrices par agence ;
- de vérifier la correspondance entre les
différents états ;
- d'obtenir le cas échéant les explications des
divergences de la part des agences avec les justificatifs appropriés ;
et
- de s'assurer de la cohérence des justificatifs transmis
avec les écarts identifiés;
- de demander, le cas échéant, la comptabilisation
de factures à émettre relatives aux heures payées qui
auraient dû être facturées.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le contrôleur de gestion revue par son
responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
1.3.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Moyenne
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Faible
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Faible
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (5)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information
|
Néant
|
Dépendance au système d'information (6)
|
Forte
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôleur de gestion doit disposer des
compétences nécessaires permettant d'apprécier la
cohérence des justifications des différents écarts entre
les états et en particulier de déterminer si les heures non
facturées payées aux intérimaires correspondent bien
à des exceptions prévues par la loi ou les conventions
collectives ;
(2) le contrôleur de gestion doit avoir une
autorité suffisante dans l'organisation pour solliciter auprès
des agences les justificatifs demandés ;
(3) la fréquence des contrôles doit
être cohérente avec les périodes de paie des
intérimaires afin de ne pas détecter trop tardivement des
anomalies ;
(4) le seuil d'investigations des écarts doit
être suffisamment bas pour détecter une anomalie car les heures
non facturées représentent généralement un faible
pourcentage des heures totales des heures travaillées par les
intérimaires d'une agence ;
(5) le contrôleur doit réclamer la
comptabilisation de factures à émettre pour les heures
payées non facturés qui auraient dû l'être et qu'il a
découvert dans ses contrôles ; et
(6) les systèmes informatiques doivent permettre de
s'assurer de la fiabilité des documents
utilisés par les contrôleurs de gestion du
siège (états des heures payées et états des heures
facturées) qui sont la base de ce contrôle.
|
Tableau 5 : Les critères d'évaluation de la
conception d'un contrôle de l'exhaustivité du chiffre
d'affaires
L'annexe 16.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
1.3.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
L'évaluation de l'efficacité
opérationnelle par le CAC consiste à recueillir sur un
échantillon de période (dont le nombre dépendra de la
fréquence du contrôle et du risque associé à
celui-ci) l'ensemble des contrôles de réconciliation et à
effectuer les procédures suivantes :
- recueillir l'ensemble des contrôles de
réconciliation pour chacune des périodes de contrôle
à tester ;
- vérifier que le contrôleur a bien
effectué et matérialisé chacune des réconciliations
;
- inspecter que l'ensemble des éléments probants
nécessaires à cette réconciliation ont bien
été obtenus (états des heures et justificatifs des
écarts si demandés);
- examiner la cohérence des justifications des
écarts entre les états afin de s'assurer que le contrôleur
s'en est aussi assuré dans la réalisation de son
contrôle18;
- vérifier que les anomalies ont donné lieu
à des demandes d'écritures comptables complémentaires ;
et
- observer que les contrôles ont bien fait l'objet d'une
revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
L'annexe 16.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
1.4. L'évaluation d'un contrôle des provisions
pour remises et rétrocessions
1.4.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
La réalité, la mesure et l'exhaustivité
des provisions pour remises et des rétrocessions sont des assertions
significatives du chiffre d'affaires des ETT en raison de la pratique courante
des contrats s-cadres19. Ces contrats sont couramment
négociés par les ETT opérant à une échelle
nationale pour la mise à disposition d'intérimaire sur plusieurs
sites de l'entreprise utilisatrice.
Dans les ETT, ces contrats incluent des clauses d'incitation
à l'achat telles que
18A titre d'exemple, si un écart provient
d'une absence autorisée payée suite au décès d'un
proche, il va obtenir l'acte de décès qui a été
utilisé par le responsable du contrôle comme justificatif de
l'écart et s'assurer que le nombre de jours payés est conforme
à la convention collective
19Il s'agit de contrats par lequel les parties
prévoient la conclusion de contrats ultérieurs selon certaines
modalités.
des remises en fonction des volumes d'heures
intérimaires sollicitées ou des rétrocessions d'avantages
sociaux ou fiscaux dont a bénéficiées l'ETT (ex :
réductions d'allégement de charges sur bas salaires). Ces remises
peuvent atteindre une part significative du chiffre d'affaires en particulier
depuis la mise en place du CICE20.
Comme tout acte juridique, il existe un risque que les termes
des contrats s cadres ne soient pas en conformité avec la loi et/ou
qu'ils soient retranscrits de manière inappropriée dans les
états financiers.
1.4.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle pertinent pour répondre aux risques
identifiés couramment mis en place dans les ETT est effectué en
coordonnant les équipes juridiques et les équipes comptables du
siège. L'objectif du contrôle sera de s'assurer que les
modalités de remises et de rétrocessions des contrats s-cadre
soient correctement retranscrites en comptabilité.
Le cheminement du contrôle effectué par un
responsable de l'équipe juridique sera :
- de s'assurer que chacun des contrats s ou des avenants conclus
est bien conforme aux lois en vigueur ;
- d'effectuer une description intelligible des principaux
mécanismes de rétrocessions ou de remises prévues dans ces
contrats ;
- de faire revoir cette description par un responsable
hiérarchique ;
- d'insérer ce résumé dans une base
accessible aux équipes comptables.
Le cheminement du contrôle effectué par un
responsable comptable sera :
- de collecter les descriptions des mécanismes de
remises contractuelles prévues dans les contrats cadres ;
- d'extraire les états de chiffres d'affaires soumis
à remise ;
- de s'assurer que les provisions pour remises contractuelles
comptabilisées sont bien conformes aux contrats-cadre et aux avenants
;
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable de l'équipe comptable et
revue par son responsable hiérarchique (généralement le
directeur financier). Le contrôle de l'équipe comptable sera
dépendant de celui de l'équipe juridique.
20La réponse ministérielle De la
Verpillière (n°94945, JO du 7 février 2017, AN.quest.p.1066)
a précisé que le CICE ne peut pas être directement
rétrocédé à l'entreprise utilisatrice mais peut en
revanche s'intégrer à une politique de remise contractuelle.
1.4.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Forte
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Forte
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Faible
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (5)
|
Moyenne
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (6)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information (7)
|
Faible
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) les deux responsables (comptable et juridique) doivent
disposer des compétences nécessaires permettant la
compréhension de la traduction comptable des clauses de remises et de
rétrocessions prévues dans les contrats ;
(2) les deux responsables (comptable et juridique) doivent
avoir une autorité suffisante dans l'organisation pour imposer leur
vision du schéma comptable approprié au contrat ;
(3) l'ensemble des contrats s et avenants doivent avoir
été revus avant la clôture des comptes;
(4) le seuil d'investigation des anomalies dans la traduction
comptable doit être cohérent avec l'importance des provisions pour
remises et rétrocessions ;
(5) la découverte d'anomalies doit donner lieu
à une demande de corrections des écritures comptables relatives
à la provision ;
(6) le contrôle de l'équipe juridique qui
conditionne la réalisation du contrôle de l'équipe
comptable doit avoir été bien conçu ; et
(7) les systèmes informatiques conservant les
données (base de données) des contrats s
essentiels à la réalisation des contrôles
doivent être fiables.
|
Tableau 6 : Les critères d'évaluation de la
conception d'un contrôle des provisions pour remises et
rétrocessions
L'annexe 17.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
1.4.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction du nombre d'occurrencess du contrôle et du
risque associé à celui- ci, le CAC déterminera le nombre
de contrats cadres et d'avenants à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir une sélection de contrats-cadres
et d'avenants conclus au cours de la période ;
- à vérifier que les équipes juridiques
ont bien effectué une synthèse des contrats s
cohérente;
- à inspecter qu'un contrôle des provisions
associées aux contrats-cadre sélectionnés a bien
été effectué par le responsable de l'équipe
comptable ;
- à examiner le calcul effectué par le
responsable de l'équipe comptable en s'assurant qu'il est bien conforme
aux données contractuelles dont il disposait pour effectuer son
contrôle ;
- L'annexe 17.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que les contrôles ont bien fait
l'objet d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
Section 2.
L'évaluation du contrôle interne du processus paie
intérimaires
2.1. Les étapes du processus de paie des
intérimaires
Les charges de personnel intérimaire
présentées dans les états financiers d'une ETT sont le
premier poste de charge du compte de résultat. Les étapes
constitutives de la comptabilisation des écritures associées
à la paie des intérimaires sont :
- Étape 1 : Offre de mission à un
intérimaire
- Étape 2 : Conclusion d'un contrat de mission
- Étape 3 : Réalisation de la mission par
l'intérimaire
- Étape 4 : Validation du relevé d'heures par
l'entreprise utilisatrice
- Étape 5 : Saisie du relevé d'heures dans le
logiciel de paie
- Étape 6 : Émission d'un bulletin de paie à
l'attention de l'intérimaire
- Étape 7 : Comptabilisation des écritures de
paie
- Étape 8 : Comptabilisation des provisions pour taxes
assises sur la masse salariale intérimaire
- Étape 9 : Comptabilisation du produit à recevoir
de CICE
Seconde Partie Chapitre 1 : L'évaluation des
contrôles portant sur les processus transactionnels d'une ETT
Figure 6 : Flowchart du processus de comptabilisation des
écritures associées à la paie des
intérimaires
Afin de comprendre l'articulation des étapes et la
place des contrôles généralement mis en place dans les ETT,
il est préférable que le CAC établisse un flowchart des
étapes du processus. Le schéma ci-avant donne un exemple de ce
qui est attendu ainsi que de la place des contrôles
généralement mis en place détaillés dans les
paragraphes suivants.
2.2. L'évaluation d'un contrôle de la mesure de
la masse salariale intérimaires
2.2.1. L'identification du risque à couvrir par le
contrôle
La mesure de la masse salariale intérimaire
résulte de l'établissement des bulletins de paie
conformément aux dispositions du droit social en vigueur. La paie des
ETT est effectuée par l'intermédiaire d'une programmation
informatique dans laquelle les données issues des contrats s de mission
et des relevés d'heures sont intégrées par les agences et
qui extrait en retour les différentes rubriques de paie. Ces
données sont ensuite retranscrites dans le logiciel comptable.
Le risque quant à la mesure de la masse salariale est
constitué par le fait que :
- les éléments produits par le logiciel de paie
puissent être erronés du fait d'une erreur de saisie des
relevés d'heures ou des contrats de mission ;
- ces mêmes éléments puissent ne pas
être à jour des évolutions législatives ou
règlementaires ; et
- les données du logiciel de paie puissent ne pas
être retranscrites convenablement en comptabilité.
2.2.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle principal mis en place dans les ETT pour
couvrir le risque identifié consistera en un cadrage entre les
données issues du logiciel de paie et des données comptables. Ce
contrôle dépend de la qualité de l'information issue des
livres de paie pouvant être prouvée par deux sous contrôles
dont la conception et l'efficacité opérationnelle devront
être testées isolément :
- un contrôle de concordance entre les données
issues du logiciel de paie et les relevés d'heures et les contrats de
mission saisis par les agences,
- un contrôle de conformité entre les
données issues du logiciel de paie et les évolutions
législatives ou règlementaires.
a) Le cheminement du contrôle de concordance
entre les données issues de paie, les relevés d'heures et les
contrats de mission
L'objectif du contrôle est de s'assurer que les agences
ont bien renseigné, dans le logiciel générant la paie, le
taux horaire prévu dans les contrats de mission et le nombre d'heures
issues des relevés d'heures. Il permet également de
contrôler que les éventuels écarts entre ces états
ont été justifiés de façon cohérente par les
agences. Ce contrôle est par conséquent mis en place au
siège.
Le cheminement de ce contrôle généralement
effectué par un responsable de la paie sera :
- de procéder à une sélection
aléatoire de bulletins de paie ;
- de vérifier la correspondance entre le taux horaire
prévu dans les contrats de mission et le nombre d'heures issues des
relevés d'heures ;
- de s'assurer, le cas échéant, de la justification
des écarts par les agences ;
- de contrôler la cohérence de ces
justifications.
Le cas échéant, le contrôleur
procédera à des demandes de correction des bulletins de paie.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable de la paie et sera revue par son
responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
b) Le cheminement du contrôle de
conformité entre les données issues du logiciel de paie et les
évolutions législatives ou règlementaires
L'objectif du contrôle est de s'assurer que la
programmation du logiciel de paie est bien à jour des évolutions
légales ou conventionnelles nécessitant de modifier ou
créer une rubrique de paie. La paie étant
généralement gérée par le siège, le
contrôle sera mis en place au siège.
Le cheminement de ce contrôle généralement
effectué par un responsable de la paie sera :
- d'identifier l'ensemble des évolutions
législatives ou règlementaires impactant la paie des
intérimaires ;
- de mettre en place un nouveau paramétrage des paies ;
et
- de s'assurer du respect des nouvelles dispositions dans les
bulletins de paie générées par l'outil informatique avant
la mise en production du changement.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable de la paie et
sera revue par son responsable hiérarchique
(généralement le directeur financier).
c) Le cheminement du contrôle de
réconciliation entre les données issues du logiciel de paie et la
comptabilité
Les données issues du logiciel de paie ayant
été contrôlées par les deux contrôles
préalablement décrits, le dernier contrôle consistera
à s'assurer que ces données ont bien été
retranscrites en comptabilité. Ce contrôle sera
opéré au siège qui a la charge de gérer la
comptabilité et la paie de l'entreprise.
Le cheminement de ce contrôle généralement
effectué par un membre de l'équipe comptable sera :
- d'extraire les journaux de paie intérimaire de chacune
des agences ;
- d'extraire les soldes comptables des comptes de paie ;
- de réconcilier les deux états ; et
- de justifier le cas échéant les différents
écarts.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable du contrôle et sera revue
par son responsable hiérarchique (généralement le
responsable comptable).
2.2.3. Évaluation de la conception du
contrôle
a) L'évaluation de la conception du
contrôle de concordance entre les données du logiciel de paie, les
relevés d'heures et les contrats de mission
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Moyenne
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Moyenne
|
Niveau de prévisibilité (4)
|
Forte
|
Seuils d'investigation (5)
|
Moyenne
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (6)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (7)
|
Faible
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôleur doit être capable
d'identifier dans les contrats de mission et dans les relevés d'heures
les informations à réconcilier avec les bulletins de paie et de
déterminer si les heures facturées payées aux
intérimaires ne figurant pas dans les relevés d'heures ne
correspondent pas à des exceptions prévues par la loi ou les
conventions collectives ;
(2) le contrôleur doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour solliciter auprès des agences les
justificatifs demandés ;
(3) la fréquence des contrôles et le nombre
de sélections doivent être cohérents avec le volume global
d'agences et de bulletins de paie émis à chaque période de
contrôle ;
(4) le niveau de prévisibilité des
sélections d'agence ou de bulletin de paie doit être suffisamment
faible pour ne pas permettre d'anticiper les contrôles effectués
;
(5) le seuil d'investigations des écarts doit
être suffisamment bas pour détecter une anomalie dans la mesure
où les montants des bulletins de paie des intérimaires sont
individuellement faibles ;
(6) les mesures de suivi en cas de divergences non
justifiées ou de manière incohérente doivent être
suffisantes pour détecter une erreur récurrente pouvant affecter
significativement les états financiers et ;
(7) des contrôles doivent permettre de s'assurer de
la fiabilité des documents utilisés
Tableau 7 : Les critères d'évaluation de la
conception du contrôle de concordance entre la paie, les
relevés
d'heures et les contrats de mission
L'annexe 18.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
b) L'évaluation de la conception du
contrôle de conformité entre le logiciel de paie et les
évolutions législatives / règlementaires
Le tableau ci-dessous présente les facteurs à
prendre en compte dans la démarche d'évaluation de la conception
du contrôle décrit. Leur niveau d'influence permet au CAC de
déterminer le temps et le niveau de diligences à accomplir
(entretien, enquête et/ou inspection) pour obtenir les
éléments probants justifiant son évaluation.
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Forte
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Forte
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Moyenne
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie
|
Néant
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (5)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information (6)
|
Forte
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôleur doit disposer des
compétences suffisantes en paie pour s'assurer du bon paramétrage
des fiches de paie avant la mise en production.
(2) le contrôleur doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour solliciter la mise en production d'une
nouvelle programmation de fiches de paie;
(3) la fréquence des veilles juridiques doit
être suffisamment importante pour tenir compte de l'ensemble des
évolutions législatives/règlementaires affectant la paie
(ex : conventions collectives, accords de branche, dispositions en faveur de
l'emploi etc...)
(4) le seuil d'investigation des écarts doit
être suffisamment bas pour détecter une anomalie car les montants
des paie des intérimaires sont individuellement faibles ;
(5) les sources d'informations des différentes
modifications législatives ou règlementaires doivent être
suffisamment fiables et exhaustives ;
(6) les contrôles généraux
informatiquess doivent être fiables car les éléments
produits à
l'issue du paramétrage seront issus du
système informatique.
|
Tableau 8 : Les critères d'évaluation de la
conception du contrôle de conformité entre le logiciel de paie et
les évolutions législatives / règlementaires
L'annexe 19.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
c) L'évaluation de la conception du
contrôle de réconciliation entre les données issues du
logiciel de paie et la comptabilité
Le tableau ci-dessous présente les facteurs à
prendre en compte dans la démarche d'évaluation de la conception
du contrôle décrit. Leur niveau d'influence permet au CAC de
déterminer le temps et le niveau de diligences à accomplir
(entretien, enquête et/ou inspection
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Moyenne
|
Autorité du contrôleur
|
Néant
|
Cohérence de la fréquence (2)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (3)
|
Faible
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (4)
|
Moyenne
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (5)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information (6)
|
Moyenne
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
|
(1) le contrôleur doit disposer des
compétences suffisantes en comptabilité et en paie pour
identifier la cohérence des écarts de réconciliation entre
les deux états.
(2) la fréquence des contrôles doit
être cohérente avec la fréquence de la production
d'états financiers au groupe ;
(3) le seuil d'investigation des écarts doit
être cohérent avec le niveau auquel le contrôle est
opéré (agences/entreprises ; mois/année etc..)
;
(4) les écarts dans la réconciliation des
états doivent être justifiés de façon
cohérente par le contrôleur pour que le contrôle soit
efficient et les anomalies doivent être corrigées ;
(5) les contrôles précédemment
décrits visant à s'assurer de la fiabilité des
informations issues du logiciel de paie doivent être efficaces pour
permettre d'effectuer la réconciliation de la comptabilité avec
les états issus du journal de paie ;
(6) les contrôles généraux
informatiques portant sur les applications de la paie et de la
comptabilité doivent être fiables car le contrôle se base
sur des états issus de ces deux applications.
Tableau 9 : Les critères d'évaluation de la
conception du contrôle de réconciliation entre les données
issues
du logiciel de paie et la comptabilité
L'annexe 20.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
2.2.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle des contrôles
a) L'évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle de concordance entre les données
de paie, les relevés d'heures et les contrats de mission
En fonction du nombre d'occurrences du contrôle et du
risque associé à celui-ci, le CAC va déterminer le nombre
de contrôle périodique du contrôleur à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
effectués ;
- à s'assurer que l'ensemble des relevés
d'heures, bulletins de paie et contrats de mission nécessaires aux
contrôles a bien été obtenu par le contrôleur ;
- à vérifier que celui-ci a bien effectué
et matérialisé le contrôle de la concordance entre le taux
de salaire horaire du bulletin de paie et le taux indiqué dans le
contrat de mission ;
- à vérifier que celui-ci a bien effectué
et matérialisé le contrôle de la concordance entre le
nombre d'heures issues des relevés et le nombre d'heures
indiquées dans les bulletins de paie ;
- à examiner si les justifications des éventuels
écarts entre les états ont bien
été revues par le contrôleur et à
contrôler la cohérence des justifications transmises au
contrôleur afin de s'assurer qu'il s'en est aussi assuré dans la
réalisation de son contrôle ;
- à vérifier, que les anomalies
éventuellement détectées ont bien donné lieu
à des corrections des bulletins de paie et à des mesures pour
éviter la reproduction de ces erreurs ; et
- L'annexe 18.2 donne un exemple de programme de travail
détaillé et de feuille de travail à renseigner permettant
aux commissaires aux comptes de documenter les travaux effectués.
à observer que les contrôles ont bien fait
l'objet d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
b) L'évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle de conformité entre le logiciel
de paie et les évolutions législatives/
règlementaires
En fonction de la fréquence des modifications
législatives et règlementaires affectant la paie au cours de la
période testée et du risque associé au contrôle, le
CAC va déterminer le nombre de demandes de mise en production à
tester.
Ces tests vont consister :
- à recenser à partir d'une source externe des
modifications législatives et règlementaires de la période
affectant la paie des intérimaires ;
- à s'assurer que ces modifications législatives
et règlementaires ont bien fait l'objet d'une demande de
paramétrage modifiant les fiches de paie des intérimaires ;
- à s'assurer que la modification affectant la paie a
été correctement retranscrite dans la demande de modification du
paramétrage (le cas échéant avec l'appui d'un expert
informatique) ;
- à observer qu'une validation du paramétrage a
bien été effectuée avant la mise en production du
changement par le responsable de la paie ;
- L'annexe 19.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant aux CAC de documenter les
travaux effectués.
à sélectionner aléatoirement une fiche de
paie concernée par le changement en question et valider que la paie
établie par le logiciel de paie est bien conforme au paramétrage
mis en production.
c) L'évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle de réconciliation entre les
données issues du logiciel de paie et la comptabilité
En fonction de la fréquence à laquelle est
effectuée la réconciliation entre les données issues des
journaux de paie et les données comptables, le CAC va déterminer
le nombre de réconciliations à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
effectués ;
- à s'assurer que l'ensemble des états issus de
la comptabilité et de la paie a bien été obtenu par le
contrôleur ;
- à vérifier que celui-ci a bien effectué
et matérialisé le contrôle réconciliation entre les
états ;
- à examiner si les justifications des écarts de
réconciliation entre les états ont bien été revus
par le contrôleur et à contrôler la cohérence des
justifications transmises au contrôleur afin de s'assurer qu'il s'en est
aussi assuré dans la réalisation de son contrôle ;
- L'annexe 20.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que les contrôles ont bien fait
l'objet d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
2.3. L'évaluation d'un contrôle de la mesure des
cotisations sociales afférentes à la masse salariale
intérimaire
La mesure des cotisations sociales, des réductions de
cotisations sur les bas salaires et des crédits d'impôt
afférents à la masse salariale intérimaire résulte
de l'établissement des bulletins de paie conformément aux
dispositions du droit social en vigueur. La paie des ETT est effectuée
par l'intermédiaire d'une programmation informatique dans laquelle les
données législatives et règlementaires relatives aux taux
de cotisations sociales sont intégrées par le siège. Cette
programmation permet de générer les fiches de paies et les
cotisations à régler. Ces données sont ensuite
retranscrites dans le logiciel comptable.
Le risque quant à la mesure des cotisations sociales
afférentes à la masse salariale intérimaire est
constitué par le fait que les éléments produits par le
logiciel de paie ne soient pas à jour des évolutions
législatives ou règlementaires.
Les contrôles de mesure des cotisations sociales, des
réductions de cotisations
Les annexes 19.1 et 19.2 peuvent être utilisées
comme feuille de travail et programme de travail pour documenter
l'évaluation de la conception et de l'efficacité
opérationnelle d'un contrôle relatif aux cotisations sociales.
sur les bas salaires et des crédits d'impôt
afférents à la masse salariale intérimaire sont identiques
à ceux visant à s'assurer de la conformité des rubriques
de paie aux évolutions législatives ou règlementaires. La
méthodologie de test de la conception et de l'efficacité
opérationnelle étant proche, il n'a pas été
jugé utile de rappeler une seconde fois leur mode d'évaluation
par le CAC.
2.4. La revue des provisions relatives aux contributions
assises sur la masse salariale intérimaire
2.4.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Les contributions des ETT aux divers organismes paritaires
sont généralement assises sur la masse salariale. Leur mode de
calcul peut en revanche différer selon les organismes. Ces contributions
payées au cours de l'année civile suivant le paiement des
rémunérations font l'objet de provisions à chaque
période de paie des intérimaires. En conséquence, il
existe un risque lié à l'évaluation et
d'exhaustivité de ces provisions au bilan.
2.4.2. Description d'un contrôle
pertinent
L'objectif du contrôle est de s'assurer que le calcul
des provisions des contributions aux différents organismes est conforme
aux règles applicables à chacun des organismes paritaires. Le
calcul de ces provisions est généralement effectué au
siège par une personne de l'équipe comptable. Le contrôle
sera par conséquent mis en place au siège par le responsable
comptable. Il sera généralement effectué à chaque
période de clôture.
Le cheminement de ce contrôle sera par conséquent
le suivant :
- de procéder à l'édition des bordereaux de
déclaration des contributions à verser comprenant les
modalités de calcul et les taux en vigueur ;
- de procéder à l'extraction des journaux de paie
de la période contrôlée afin de connaitre la masse
salariale ;
- d'effectuer manuellement le calcul des provisions de chacune
des contributions ; et
- de comparer le montant calculé avec le montant
comptabilisé ;
Le cas échéant, le contrôleur
procédera à des demandes de correction des provisions
comptabilisées.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable comptable et revue par son
responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
2.4.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs à
prendre en compte par le CAC dans sa démarche d'évaluation de la
conception du contrôle décrit. Leur niveau d'influence permet au
CAC de déterminer le temps et le niveau de diligences à accomplir
(entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Moyenne
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Faible
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (5)
|
Moyenne
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (6)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information (7)
|
Moyenne
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôleur doit disposer des
compétences suffisantes en matière de cotisations aux organismes
paritaires afin de pouvoir vérifier le calcul effectué
(2) Le contrôleur doit disposer d'une
autorité suffisante dans l'entreprise pour effectuer une demande de
corrections au besoin
(3) la fréquence des contrôles doit
être cohérente avec la fréquence de la production
d'états financiers au groupe ;
(4) le seuil d'investigation des écarts doit
être cohérent avec le montant de la provision et les écarts
doivent être individualisés par organisme paritaire pour
éviter tout risque de compensation ;
(5) le contrôleur doit demander la comptabilisation
des erreurs significatives qu'il a identifiées
(6) les contrôles précédemment
décrits visant à s'assurer de la fiabilité des
informations issues du logiciel de paie doivent être efficaces pour
permettre d'effectuer la réconciliation de la comptabilité avec
les états issus du journal de paie ;
(7) les contrôles généraux
informatiquess portant sur le logiciel de la paie doivent être
fiables car le contrôle se base sur des états
issus de celui-ci.
|
Tableau 10 : Critères de conception du
contrôle de revue des provisions relatives aux contributions assises sur
la masse salariale intérimaire
L'annexe 21.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
2.4.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectuées les vérifications du calcul de la provision et du
risque associé au contrôle, le CAC va déterminer le nombre
de calculs à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
effectués ;
- à s'assurer que les journaux de paie et les
bordereaux de cotisations en vigueur ont bien été obtenus par le
contrôleur ;
- à vérifier que celui-ci a bien effectué
et matérialisé le contrôle de vérification du calcul
entre le montant comptabilisé et son estimation de la provision ;
- à ré-effectuer le calcul en question afin de
vérifier sa cohérence ;
- à s'assurer qu'en cas de divergences dépassant
les seuils fixés entre le calcul du contrôleur et le montant
comptabilisé une correction a bien été effectuée
;
- L'annexe 21.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que les contrôles ont bien fait
l'objet d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
2.5. Le contrôle du calcul du crédit
d'impôt compétitivité emploi
2.5.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Les ETT, de par leur activité, sont des
bénéficiaires importants du crédit d'impôt
compétitivité emploi. La détermination du crédit
d'impôt à recevoir ou à déduire de l'impôt
exigible représente un enjeu majeur au regard du montant que peut
représenter le CICE dans les états financiers.
Par ailleurs, le droit au bénéfice du CICE pour
la rémunération payée à un intérimaire est
soumise un seuil d'éligibilité de 2,5 fois le montant du SMIC
calculé mission par mission. Le non-dépassement de ce seuil
conditionne l'existence de la créance rattachée à la
rémunération versée. De surcroit ce seuil peut
évoluer d'une période sur l'autre ou en cours de période
en fonction de l'évolution du SMIC.
Enfin, ce crédit d'impôt est acquis sur une base
déclarative. Son calcul représente un risque
supplémentaire sur l'évaluation du produit à recevoir en
adéquation avec les formules et les bases de calcul en vigueur.
2.5.2. Description d'un contrôle
pertinent
L'objectif du contrôle est de s'assurer que le calcul
des produits à recevoir soit en conformité avec les règles
en vigueur. Le calcul de ces produits à recevoir est
généralement effectué à travers la programmation
informatique des cotisations sociales (cf. 1.3).
Cependant, un second contrôle est
généralement effectué a posteriori pour s'assurer que le
calcul effectué par le système est toujours fait en
conformité avec les règles en vigueur. La paie étant
gérée au siège, le contrôle sera par
conséquent mis en place au siège par le responsable de la paie.
Il sera généralement effectué à chaque modification
du SMIC afin de s'assurer de la prise en compte de l'éligibilité
des rémunérations versées.
Le cheminement de ce contrôle sera par conséquent
le suivant :
- de sélectionner aléatoirement à chaque
augmentation du SMIC une fiche de paie d'un intérimaire dont le taux
horaire devient inférieur au seuil de 2,5 fois le SMIC suite à la
hausse du SMIC ; et
- de s'assurer que le calcul du CICE tient bien compte de la
rémunération versée à cet intérimaire.
Le cas échéant, le contrôleur
procédera à des demandes de correction de la programmation
informatique déterminant le montant du produit à recevoir et
effectuera de nouveau le test pour s'assurer que la correction a
été prise en compte.
Le contrôle portera sur une seule fiche de paie car il
s'agit de la vérification d'un contrôle automatisé.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable de paie et revue par son
responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
2.5.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs à
prendre en compte par le CAC dans sa démarche d'évaluation de la
conception du contrôle décrit. Leur niveau d'influence permet au
CAC de déterminer le temps et le niveau de diligences à accomplir
(entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Faible
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Moyenne
|
Niveau de prévisibilité (4)
|
Moyenne
|
Seuils d'investigation (5)
|
Fort
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (6)
|
Moyenne
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (7)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôleur doit disposer de la connaissance du
mode de calcul du droit au bénéfice du CICE ;
(2) le contrôleur doit disposer d'une autorité
suffisante dans l'entreprise pour effectuer une demande de corrections de la
programmation informatique en cas d'anomalie ;
(3) le contrôle doit impérativement être
effectué à chaque évolution du SMIC ;
(4) la fiche de paie utilisée pour le test doit
être sélectionnée de façon aléatoire
;
(5) le contrôle vise à détecter le
caractère éligible de la rémunération versée
et le contrôle ne doit pas tenir compte d'un seuil dans l'investigation
des anomalies ;
(6) le contrôle doit nécessairement aboutir en
cas d'anomalie à une demande de corrections de la programmation
informatique du calcul du CICE ;
(7) les contrôles visant à s'assurer de
l'efficacité des contrôles de calcul de la programmation des paies
et de ceux de calcul de la provision pour CICE doivent être
efficients.
|
Tableau 11: Les critères de conception du
contrôle du calcul du CICE
L'annexe 22.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
2.5.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
Le nombre de modifications du SMIC au cours d'une période
de vérification étant faible (entre 1 et 2), le CAC va tester
tous les contrôles de la période.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
effectués ;
- à s'assurer que la fiche de paie
sélectionnée correspond bien aux critères du
contrôle (une paie d'intérimaire non éligible avant la
hausse du SMIC et qui l'est devenue suite à sa hausse) ;
- à vérifier que le contrôleur a bien
effectué et matérialisé le contrôle de la
prise en compte de la rémunération de
l'intérimaire dans le calcul du CICE ;
- à ré-effectuer le contrôle en question
afin de vérifier sa cohérence ;
- à s'assurer qu'en cas d'anomalie une demande de
correction de la programmation du calcul du CICE a bien été
effectuée et qu'un nouveau contrôle a eu lieu suite à
celle-ci ; et
- L'annexe 22.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que les contrôles ont bien fait
l'objet d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
Section
3.L'évaluation du contrôle interne du processus de paiement des
fournisseurs
3.1. Les principales étapes du processus
Les autres achats et charges externes constituent le second
poste de charges le plus significatif dans les ETT. Les flux les plus
significatifs d'achats sont ceux émanant des agences. Les principales
étapes du processus de la prise de commande aux paiements des
fournisseurs sont généralement les suivants.
1. Les agences établissent des bons de commande
2. Les commandes sont réceptionnées par les
agences
3. Les factures sont réceptionnées par les
agences
4. Les factures sont transmises au siège par les
agences
5. Le paiement des factures est effectué par le
siège
6. Les chèques/ordre de virement sont signés par
les responsables du siège
7. Les paiements sont envoyés par le siège
Le flow chart ci-dessous illustre l'articulation des
étapes et intègre la place des principaux contrôles
décrits dans les paragraphes suivants
Seconde Partie Chapitre 1 : L'évaluation des
contrôles portant sur les processus transactionnels d'une ETT
Figure 7 : Flowchart du processus de paiement des
fournisseurs
3.2. Le contrôle de la réalité des achats
et charges externes
3.2.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Les agences disposent d'une relative autonomie de gestion et
peuvent effectuer une partie de leurs achats sans avoir à en
référer au siège. Ainsi, il existe un risque que les
agences engagent des dépenses inappropriées, en dehors de
l'intérêt social de la société ou fictives. Cela
peut se traduire dans les états financiers par un risque que les
montants comptabilisés dans les comptes de l'entreprise ne correspondent
pas à des achats réels (réalité de la charge).
Par ailleurs, il existe un risque de fraude
caractérisée par un détournement de trésorerie. Ce
risque est le résultat de l'organisation en agence des ETT car le
personnel dispose généralement des trois éléments
nécessaires à l'accomplissement d'une fraude impactant le
paiement des fournisseurs que sont :
- l'opportunité de décider des dépenses
à engager ;
- les pressions liées aux difficultés
d'atteindre les objectifs fixés par le siège et qui conditionnent
une part importante de la rémunération du personnel des agences
;
- la rationalisation de leurs actes en raison de leur faible
rémunération fixe consécutive à la faiblesse des
marges des entreprises du secteur.
3.2.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle pertinent pour répondre aux risques
identifiés couramment mis en place dans les ETT vise à s'assurer
que les factures des agences transmises au siège pour paiement soient
revues et approuvées par les personnes habilitées
(généralement les responsables régionaux). Le cheminement
de ce contrôle des responsables régionaux sera :
- de faire en sorte que tous les achats fournisseurs fassent
l'objet d'un bon de commande ;
- de valider en amont les bons de commande ;
- de vérifier la concordance de la facture reçue
avec le bon de commande ;
- de matérialiser cette revue par un tampon « bon
à payer » accompagné du nom et de la signature de
l'approbateur avant l'envoi de la facture au siège.
Une fois les factures reçues au siège, un second
contrôle sera mis en place au siège avant l'enregistrement
comptable des factures. L'objectif de ce contrôle sera de s'assurer que
celles-ci ont bien fait l'objet d'une approbation au préalable.
Le cheminement de ce contrôle généralement
effectué par un contrôleur de gestion sera :
- de recueillir les factures transmises par les agences ;
- de contrôler que chacune de ces factures a bien fait
l'objet d'un bon de commande ;
- de contrôler l'existence de la mention « bon
à payer » accompagnée du nom de l'approbateur et de sa
signature ;
- de s'assurer, le cas échéant, que des
explications ont été fournies par les responsables
régionaux sur l'absence de la mention.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le contrôleur de gestion et sera revue par
le responsable de la comptabilité fournisseur.
Ce second contrôle sera testé par le CAC. Le premier
contrôle sera considéré comme un contrôle
conditionnant la réalisation du second.
3.2.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection) pour
obtenir les éléments probants justifiant son
évaluation.
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur
|
Néant
|
Autorité du contrôleur (1)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (2)
|
Forte
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation
|
Néant
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (3)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (4)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôle nécessite que le
contrôleur ait une autorité suffisante dans l'organisation pour
décider le cas échéant de ne pas comptabiliser une
facture
(2) Le contrôle doit être effectué
à une fréquence assez forte car un trop grand nombre de factures
à contrôler rendrait plus ardu la détection d'anomalies
;
(3) Le contrôle nécessite l'existence de
procédures concrètes de suivi des
irrégularités
constatées par le contrôleur afin d'identifier
les motifs de l'absence d'approbation de
|
la facture (ex : litige avec le fournisseur,
détection par le responsable régional d'une fraude
etc...)
(4) Le contrôle ne pourra être
considéré comme bien conçu que si les procédures
des contrôles des responsables régionaux sont également
bien conçues. Il est par conséquent nécessaire que les
procédures internes décrivent précisément les
matrices d'approbation et insistent sur la responsabilité des
responsables régionaux dans la validation des factures.
Tableau 12 : Les critères de conception du
contrôle de la réalité des achats et charges
externes
L'annexe 23.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
3.2.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
Le nombre d'occurrences du contrôle étant
élevé, le CAC va déterminer le nombre de factures à
tester en fonction du risque associé au contrôle. Ces tests vont
consister :
- à sélectionner aléatoirement sur la
période testée un échantillon de factures
comptabilisées ;
- à s'assurer que les factures comportent la mention
« bon à payer » et la signature du responsable régional
;
- à s'assurer que la validation de ces factures sont
bien conformes aux matrices de validation établies par la
société ;
- à vérifier que le responsable régional
s'est bien assuré de la concordance entre le bon de commande et la
facture en procédant au même test de concordance ;
- à s'assurer, le cas échéant, que le
responsable de la comptabilité fournisseur a bien obtenu ses
explications cohérentes en l'absence de la mention "bon à payer"
et à vérifier la cohérence de ces explications ;
- à vérifier que, si nécessaire, une
enquête sur les suspicions de fraude ait été lancée
;
- à vérifier que, si nécessaire, une
communication du litige existant avec un fournisseur ait été
communiquée au service juridique ;
- à s'assurer que le contrôleur de gestion a
matérialisé sa revue avant la comptabilisation ;
- à observer que ce contrôle a bien fait l'objet
d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
L'annexe 23.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
3.3. Le
contrôle de revue des signataires des moyens de paiement
3.3.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Le paiement des dettes fournisseurs est
généralement centralisé au siège des ETT. Les ETT
règlent leurs principaux fournisseurs par chèque (ou lettre
chèque) ou par virement. Dans les deux cas de figure, le paiement des
fournisseurs n'est possible que si les moyens de paiement sont signés
par des personnes qui ont reçu un pouvoir transmis aux
établissements bancaires.
Même s'il n'existe pas à ce jour de statistiques
officielles, les entreprises de travail connaissent un taux de rotation de leur
personnel permanent élevé en raison :
- de la contraction des coûts fixes qui limitent les
possibilités d'évolutions salariales ;
- de la spécialisation accrue dans la gestion des paies
d'une partie du personnel du siège qui intéresse de nombreuses
entreprises françaises ;
- du caractère répétitif de
l'activité d'intérim accentué par l'obligation du respect
du principe d'exclusivité issue de l'article L1251-2 du Code du travail
; et
- de la structure concentrée du marché qui
pousse les meilleurs talents à partir à la concurrence.
Ce taux élevé de turn-over peut
accentuer le risque de détournement de trésorerie si le
départ des salariés bénéficiant d'un pouvoir
bancaire n'est pas communiqué aux établissements financiers. Il
existe par conséquent un risque que des personnes ayant quitté le
siège d'une ETT continue à pouvoir utiliser les moyens de
paiement de la société.
3.3.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle pertinent pour répondre aux risques
identifiés couramment mis en place au siège des ETT vise à
s'assurer que les établissements bancaires disposent de la liste des
signataires à jour. Pour ce faire, la personne en charge du
contrôle (généralement le responsable de la
trésorerie) va procéder comme suit :
- tenir une liste des signataires ;
- s'enquérir régulièrement auprès
du service des ressources humaines de tout départ de salarié
bénéficiant de pouvoirs bancaires ;
- retirer de la liste des signataires les salariés ayant
quitté l'entreprise ;
- adresser un courrier aux établissements financiers pour
leur demander d'effectuer la modification.
Le contrôle mis en place pour s'assurer du fonctionnement
du processus sera :
- d'une part de s'assurer régulièrement que la
liste qu'il tient est bien à jour en demandant
régulièrement une liste des salariés ayant quitté
l'entreprise au service du personnel et s'assurer qu'aucun retrait de
signataire n'a été omis ; et
- d'autre part de demander à la même
fréquence aux établissements financiers une liste des signataires
par un courrier de circularisation et s'assurer que les modifications
demandées ont bien été prises en compte.
Le cas échéant, si un signataire n'a pas
été retiré, le contrôleur procédera à
une revue des éventuels paiements réalisés après le
départ du salarié afin d'identifier une fraude.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable de la trésorerie et sera
revue par le directeur financier.
3.3.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection) pour
obtenir les éléments probants justifiant son
évaluation.
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur
|
Néant
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Moyenne
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation
|
Néant
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (4)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles/ sources
d'information (5)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôle nécessite que le
contrôleur ait une autorité suffisante dans l'organisation pour
demander aux établissements bancaires la suppression d'un signataire
bancaire ou diligenter une enquête sur un risque de fraude.
|
(2) Le contrôle doit être effectué de
façon assez régulière afin de détecter rapidement
des anomalies et éviter un risque de fraude.
(3) Le contrôle nécessite l'existence de
procédures concrètes de suivi des irrégularités
afin de détecter l'existence d'une fraude.
(4) Le contrôle ne pourra être
considéré comme bien conçu que si les listes des sorties
de salariés qui sont communiquées sont fiables et si la banque
est diligente dans sa réponse à la circularisation.
Tableau 13 : Les critères de conception du
contrôle de revue des signataires des moyens de paiement
L'annexe 24.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
3.3.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectués les contrôles de vérification des signataires
bancaires et du risque associé au contrôle, le CAC va
déterminer le nombre de contrôles périodiques à
tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
effectués ;
- à s'assurer que les signataires mentionnés
dans les courriers de circularisation ne font pas partie de la liste des
salariés ayant quitté l'entreprise afin de vérifier que le
contrôle a bien été effectué ;
- à s'assurer qu'en cas d'anomalies une enquête a
bien été effectuée afin d'identifier les opérations
frauduleuses.
- à s'assurer que le responsable de la
trésorerie a matérialisé sa revue périodique ;
- L'annexe 24.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que ce contrôle a bien fait l'objet
d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
C
CHAPITRE 2 : L'EVALUATION
DES CONTROLES PORTANT SUR LES PROCESSUS DE CLOTURE DES ETATS FINANCIERS DES
ENTREPRISES DE TRAVAIL TEMPORAIRE
onformément à la norme AS 2201 du PCAOB, la
méthodologie de revue du contrôle interne proposée accorde
une importance aux risques associés au processus de clôture des
états financiers des ETT.
Le présent chapitre de cette partie traitera en
conséquence des contrôles attachés au processus de
clôture des états financiers adaptés aux ETT que sont :
- le processus de revue des ajustements significatifs aux comptes
des entreprises de travail temporaire ;
- le processus de revue des écritures comptables indiquant
une fraude dans les états financiers ; et
- le processus de revue de la présentation des comptes et
des informations fournies en annexes.
La démarche proposée, est de se concentrer sur
les risques et assertions significatifs au processus de clôture des
états financiers des ETT, d'apporter une description précise des
risques en question, de décrire un contrôle pertinent
généralement mis en place par les entreprises de travail
temporaire afin de détailler pas à pas la démarche
d'évaluation de la conception et de l'efficacité
opérationnelle de ces contrôles par le commissaire aux comptes.
Section 1.Les
contrôles de revue des ajustements apportés aux états
financiers
1.1. Le contrôle du provisionnement des créances
clients
1.1.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Les créances clients représentent
généralement le poste important des états financiers d'une
ETT. Cela résulte du fait que les factures clients sont
généralement payées à 60 jours en moyenne alors que
les principales charges de l'activité (rémunérations des
intérimaires) sont payées à 30 jours au maximum et que
l'activité de travail temporaire nécessite un volume d'affaires
important pour supporter les coûts de structure inhérents à
l'activité. Dès lors, il en résulte un risque quant
à l'appréciation des probabilités de pertes sur
créances pour permettre la correcte évaluation des
dépréciations de créances.
De plus, le fait que l'acquisition des nouveaux clients et
leur gestion soient décentralisées en agence conduit à un
risque accru quant à la qualité des procédures de gestion
de l'en-cours client. En effet, les agences ont la charge de la
sélection des clients et de la gestion de l'encours. Les agences de
travail temporaire développent le plus souvent leur activité dans
un marché local. Il en résulte d'une part, que les en cours
client des ETT sont constitués d'une multitude de créances
clients et d'autre part que les difficultés financières d'un
client (avant l'ouverture d'une procédure collective) ne peuvent
être détectées que par les agences.
1.1.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle généralement mis en place par
les ETT consistera en une revue périodique des retards de paiement des
factures clients. L'objectif de ce contrôle sera d'identifier les sources
de ce retard et de déterminer si celui-ci est lié à une
difficulté du client remettant en cause le caractère recouvrable
de la créance. Ce contrôle sera généralement mis en
place au siège qui a la charge de la préparation des états
financiers.
Le cheminement du contrôle généralement
effectué par le responsable du recouvrement sera :
- de procéder à une extraction périodique
de la balance âgée des créances clients ;
- d'identifier les créances présentant un niveau
d'antériorité jugé préoccupant ;
- de collecter à partir des informations transmises par
une société de notation les risques de solvabilité des
clients en question qui résulteraient, des incidents de paiement connus,
des évènements légaux ou de l'ouverture de
procédures collectives ;
- de requérir, en l'absence d'informations connues par
les sociétés de notation, la situation financière du
client par l'intermédiaire des responsables d'agences ;
- de conclure sur la nécessité de provisionner
la créance en fonction de l'estimation du risque de non recouvrement.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable du recouvrement et sera revue par
son responsable hiérarchique (généralement le directeur
comptable).
1.1.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur
|
Moyen
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Forte
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Moyen
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Moyen
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (5)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles / sources
d'information (6)
|
Moyen
|
Dépendance au système d'information (7)
|
Moyen
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le contrôleur doit disposer d'une
expérience professionnelle suffisante pour juger de la
nécessité de provisionner la créance au regard des
explications transmises par les agences et des informations transmises par les
sociétés de notation.
(2) le contrôleur doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour imposer sa vision du risque client aux
équipes comptables et pour solliciter des enquêtes de
solvabilité des agences ;
(3) la fréquence du contrôle doit être
suffisamment forte pour détecter rapidement les risques
nécessitant un provisionnement. Le contrôle doit être
effectué à minima une fois par période de remontée
d'information au groupe afin d'évaluer dans chaque état financier
transmis les créances clients devant faire l'objet d'une provision
;
(4) le contrôle ne peut être conçu
efficacement que si la recherche d'anomalies liées à
l'antériorité des créances est effectuée dès
la survenance d'un risque. Ainsi le seuil de retard client au-dessus duquel la
recherche d'un risque est effectuée doit être cohérent avec
le niveau « normal » de retard client constaté dans la
profession ;
(5) le contrôle ne peut être efficient que si
la survenance d'un retard de paiement constitutif d'un risque identifié
(ou résultant d'une insuffisance de justification par l'agence) donne
lieu à la constitution d'une provision ;
(6) le contrôle nécessite que les sources
d'informations utilisées (agences de notation ou explications des
agences) soient fiables ;
(7) le contrôle ne peut être
réalisé convenablement que si le paramétrage de la balance
âgée
permet de transmettre au responsable du contrôle un
état fiable ;
|
Tableau 14 : Les critères de conception du
contrôle du provisionnement des créances clients
L'annexe 25.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
1.1.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectués les contrôles de revue de la balance âgée
et du risque associé au contrôle, le CAC va déterminer le
nombre de balance âgée à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
effectués ;
- à s'assurer que les créances dont le retard
dépasse le seuil fixé ont bien fait l'objet d'une revue du risque
par une enquête d'agence de notation ;
- à s'assurer qu'en l'absence de résultat de cette
enquête des explications ont été transmises par les agences
travaillant avec les clients à fort en cours ;
- à vérifier, le cas échéant, la
cohérence des explications
- à s'assurer qu'une estimation du risque a
été effectuée et à vérifier la
cohérence entre le risque estimé et le montant de provision
préconisée ;
- à vérifier que le risque estimé a
été correctement comptabilisé par les équipes
comptables ou que les divergences ont été expliquées ;
- à s'assurer que le responsable du recouvrement a
matérialisé son contrôle périodique ;
- à observer que ce contrôle a bien fait l'objet
d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
L'annexe 25.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
1.2. La vérification du correct provisionnement des
litiges
1.2.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Les ETT, de par leur activité, sont soumis à
deux principaux risques de litiges : ceux qui font suite à la
contestation d'un contrôle URSAFF et les litiges prud'homaux. Ces deux
risques doivent faire l'objet d'une provision dans les comptes des ETT
lorsqu'une sortie de trésorerie est jugée probable par le
management de l'entreprise.
Dès lors, il existe un risque que l'ensemble des
litiges pour lequel il existe une
probabilité de sortie de ressources n'ait pas
donné lieu à la comptabilisation d'une provision dans les comptes
(risque d'exhaustivité de la provision). Il existe également un
risque que la provision ne soit pas inscrite dans les comptes pour un montant
approprié correspondant à la meilleure estimation du management
(risque d'évaluation de la provision).
1.2.2. Description d'un contrôle pertinent mis en
place pour couvrir le risque identifié et des critères
d'évaluation du risque associé
Le contrôle généralement mis en place dans
les ETT consistera en une revue périodique des litiges en lien avec les
estimations du risque avec les avocats et juristes de la société.
L'objectif du contrôle est de s'assurer que les états financiers
comprennent l'ensemble des provisions pour litiges et que celles-ci soient
évaluées avec la meilleure estimation.
Le cheminement de ce contrôle,
généralement effectué par le responsable comptable au
siège, sera effectué de la façon suivante :
- demander aux avocats externes et/ou au service juridique
interne l'état des litiges en cours ;
- demander à ces même personnes leur meilleure
estimation du risque de sortie de trésorerie avec les explications de
cette estimation ;
- contrôler la cohérence de cette estimation avec
l'état du litige ;
- s'assurer que le risque estimé a bien fait l'objet d'une
provision dans les comptes pour le montant estimé ;
- demander le cas échéant une correction des
comptes en cas d'anomalies dans l'estimation du risque ou en cas d'absence de
provisionnement.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable comptable et sera revue par son
responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
1.2.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Forte
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Faible
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation
|
Néant
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (4)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles / sources
d'information (5)
|
Moyenne
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) la personne qui effectue le contrôle doit
disposer d'une compétence professionnelle suffisante pour
déterminer et évaluer si le niveau de provisionnement
communiqué par les tiers est cohérent avec l'état du
litige ;
(2) le contrôleur doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour imposer sa vision du risque sur le litige
à la direction ;
(3) le contrôle devra être effectué a
minima à chaque période où des états financiers
sont transmis au groupe
(4) le contrôle ne peut être conçu
efficacement que si les divergences entre le niveau de provisionnement
préconisé par les tiers et celui estimé par le
contrôleur sont corrigés avant la clôture des comptes
;
(5) le contrôle ne peut être efficient que si
les informations transmises par les juristes ou les
avocats sont fiables.
|
Tableau 15 : Critères de conception du contrôle
de revue du provisionnement des litiges
L'annexe 26.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
1.2.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectués les contrôles de revue des provisions pour risques et du
risque associé au contrôle, le CAC va déterminer le nombre
de contrôles périodiques à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
sélectionnés ;
- à s'assurer que chacun des contrôles testés
comprennent l'état des litiges en cours et l'estimation des risques par
les juristes et/ou avocats ;
- à vérifier la cohérence entre les montants
provisionnés et l'état des litiges
en cours afin de s'assurer que le responsable comptable a
effectué ce contrôle de cohérence ;
- à vérifier que les divergences d'estimation ont
été correctement justifiées par le responsable comptable
;
- à examiner que les montants provisionnés au bilan
de la période testée correspondent à l'estimation
arrêtée des risques attachés aux litiges ;
- à vérifier que le responsable comptable a
matérialisé son contrôle périodique ;
- L'annexe 26.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que ce contrôle a bien fait l'objet d'une
revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
1.3. La revue de la validité des chèques non
débités
1.3.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Les ETT utilisent généralement les
chèques pour payer les salaires de leurs intérimaires mais
également la quote-part de participation à laquelle ils ont
droit. Ces chèques ont une durée de validité
limitée (1 an et 8 jours).
Il incombe aux ETT de réintégrer au
crédit des comptes de dettes sociales les chèques non
débités à l'issue de leur durée de validité
en contrepartie d'un débit d'un compte de trésorerie. En raison
des changements fréquents de domicile des intérimaires, les
montants en question peuvent représenter des sommes importantes. En
conséquence, il existe un risque portant sur l'exhaustivité des
dettes sociales et de la trésorerie dans les états financiers.
1.3.2. Description d'un contrôle
pertinent
Le contrôle généralement mis en place dans
les ETT consistera à s'assurer de l'absence de chèque non
débité invalide dans les rapprochements bancaires. L'objectif du
contrôle est de s'assurer que les dettes sociales et les comptes de
trésorerie présentés dans les états financiers
comprennent les mouvements consécutifs à l'expiration de la
durée de validité des chèques émis non
débités.
Le cheminement de ce contrôle,
généralement effectué par le responsable comptable, au
siège sera effectué de la façon suivante :
- obtenir les états de rapprochements bancaires des
comptes de trésorerie ;
- s'assurer que les états de rapprochements bancaires
ne comprennent pas
des chèques émis depuis plus d'un an et huit
jours ; et
- demander le cas échéant la comptabilisation
des écritures de réintégration des chèques
invalides au bilan et la formalisation d'un nouvel état de rapprochement
bancaire.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable comptable et sera revue par son
responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
1.3.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Faible
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Moyenne
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Forte
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (5)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles / sources
d'information (6)
|
Moyenne
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) la personne qui effectue le contrôle doit
connaitre les dispositions en matière de validité des
chèques et les écritures comptables à effectuer suite
à l'absence de débit d'un chèque émis ;
(2) le contrôleur doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour imposer une correction comptable en cas
d'anomalies ;
(3) le contrôle doit être effectué au
minimum à chaque période de clôture comptable ;
(4) le montant individuel des chèques étant
faible, le seuil unitaire d'investigation des anomalies doit être faible
;
(5) les procédures en cas de découverte d'un
chèque invalide non débité dans les réconciliations
doivent permettre de corriger l'anomalie dans les états financiers
;
(6) le contrôle ne peut être efficient que si les
réconciliations bancaires qui servent de base
au contrôle sont fiables.
|
Tableau 16 : Les critères de conception du
contrôle de revue de la validité des chèques non
débités
L'annexe 27.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
1.3.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectués les contrôles de revue des chèques non
débités invalides et du risque associé au contrôle,
le CAC va déterminer le nombre de contrôles périodiques
à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
sélectionnés ;
- à observer que les réconciliations bancaires
ont bien été utilisées pour le contrôle ;
- à s'assurer, que les chèques non
débités invalides présents dans les rapprochements
utilisés, ont fait l'objet d'une demande d'écriture d'ajustement
comptabilisée ;
- à vérifier que de nouveaux rapprochements
bancaires ont été effectués à l'issue des
écritures de régularisation comptabilisées ;
- à s'assurer que le responsable comptable a
matérialisé son contrôle ;
- L'annexe 27.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que ce contrôle a bien fait l'objet
d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
Section 2.Les
contrôles de revue des écritures comptables indiquant une fraude
dans les états financiers
2.1. Le risque de fraude dans les états financiers
Les écritures comptables qui permettent la
création des états financiers des ETT sont soit des
écritures automatiques générées par les
systèmes d'information (ex : écritures de ventes, de paie) soit
des écritures manuelles comptabilisées par des personnes ayant
les accès informatiques et les compétences requises. La
possibilité de saisies d'écritures manuelles offre à ceux
qui l'ont une opportunité d'établir des états financiers
frauduleux. La probabilité d'occurrences de ce risque de fraude est
liée, dans les ETT aux éléments suivants :
- les pressions que peuvent subir les personnes ayant des
accès aux journaux
d'écritures comptables dans l'atteinte d'un certain
niveau de chiffres d'affaires ou de rentabilité ;
- l'opportunité de pouvoir avoir accès à
la saisie d'écritures manuelles dont plusieurs membres du siège
ont accès afin de comptabiliser l'ensemble des écritures
d'ajustement des comptes cités précédemment ;
- la rationalisation des actes en raison par exemple d'un
manque de reconnaissance au sein de la structure ou de la faiblesse d'une
rémunération.
Les paragraphes suivants présentent deux
contrôles généralement mis en place dans les ETT pour
veiller à la détection de fraude dans des écritures
manuelles.
2.2. La revue des fluctuations de comptes avec les
données de la période précédente ou
budgétaire
2.2.1. Description du contrôle mis en place dans les
ETT
L'objectif du contrôle est de détecter une
incohérence significative dans les comptes qui serait le résultat
d'une fraude dans les états financiers. Il s'agit d'effectuer à
chaque clôture comptable des contrôles de revue des variations
entre :
- les montants comptabilisés, les montants
budgétés et/ou les montants de la clôture
précédente
- les principaux ratios du bilan et du compte de
résultat de la clôture concernée et ceux du budget ou de la
période précédente.
Le cheminement de ce contrôle,
généralement effectué au siège par le directeur
financier de la société sera :
- d'obtenir le bilan et le compte de résultat de la
clôture concernée, de la période budgétée et
de la période précédente au niveau le plus
détaillé ;
- d'obtenir auprès des différents responsables
de la société (au siège ou en agences) les explications
sur les variations des montants, des ratios ou des taux de variations
dépassant un seuil fixé
- de s'assurer de la cohérence des explications
transmises par les différents responsables et cas échéant
d'obtenir des justificatifs pertinents ;
- de synthétiser ces explications et de les reporter
dans le bilan et le compte de résultat contrôlé et ;
- le cas échéant, d'effectuer une enquête
sur la possibilité de l'existence d'une fraude en cas d'anomalie dans
les explications transmises ou en cas d'absence d'explications.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le directeur financier et sera revue par le
dirigeant de la société.
2.2.2. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Forte
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Forte
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité (4)
|
Moyenne
|
Seuils d'investigation (5)
|
Moyenne
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (6)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles / sources
d'information (7)
|
Forte
|
Dépendance au système d'information (8)
|
Faible
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) la personne qui effectue le contrôle doit
disposer d'une expérience professionnelle suffisante pour juger du
caractère approprié des explications transmises par les agences
ou les contrôleurs de gestion du siège ;
(2) la personne qui effectue le contrôle doit avoir
une autorité suffisante dans l'organisation pour solliciter ces demandes
d'explications aux agences ;
(3) le contrôle doit au minimum être
effectué une fois par période de clôture comptable
;
(4) les explications demandées aux
différents interlocuteurs ne doivent pas pouvoir être
anticipées afint d'éviter un risque de contournement du
contrôle ;
(5) le seuil d'investigation des anomalies ainsi que le
choix des ratios utilisés pour l'analyse doivent permettre la
détection d'une fraude ;
(6) les procédures en cas de survenance d'une
anomalie dans les explications transmises doivent conduire à une
investigation concrète sur la possibilité d'une fraude ;
(7) le contrôle se basant sur les explications des
différents responsables, les contrôles mis en place par ces
derniers pour s'assurer de la pertinence des explications qu'ils transmettent
doivent être fiables également ;
(8) le contrôle se basant sur les états
financiers issus du système informatique, les contrôles
généraux informatiquess qui permettent d'assurer la
fiabilité de ces documents doivent
être fiables également
|
Tableau 17 : Les critères de conception du
contrôle de revue des fluctuations de comptes avec les données de
la période précédente ou budgétaire
L'annexe 28.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
2.2.3. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectués les contrôles de revue des états financiers et du
risque associé au contrôle, le CAC va déterminer le nombre
de contrôles périodiques à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
sélectionnés ;
- à s'assurer que les variations des agrégats ou
des ratios supérieures aux seuils définis ont bien fait l'objet
d'une revue documentée ;
- à s'assurer que le directeur financier s'est bien
assuré de la cohérence des explications transmises en effectuant
ce même contrôle de cohérence ;
- à vérifier le cas échéant que
les explications jugées incohérentes ou les absences
d'explications ont bien fait l'objet d'une enquête sur
l'éventualité d'une fraude ;
- à s'assurer que le directeur financier a
matérialisé son contrôle périodique ;
- à observer que ce contrôle a bien fait l'objet
d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
L'annexe 28.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
2.3. La revue des journaux d'écritures manuelles
2.3.1. Description d'un contrôle mis en place dans
les ETT
L'objectif du contrôle est de détecter des
écritures inhabituelles qui seraient révélatrices d'une
fraude dans les journaux d'écritures manuelles. Pour ce faire, les ETT
vont instaurer une politique de justification systématique des
écritures manuelles par les personnes qui les saisissent et des
contrôles périodiques aléatoires au siège pour
s'assurer du respect de cette politique.
Le cheminement de ce contrôle,
généralement effectué par le directeur financier sera :
- de sélectionner aléatoirement des
écritures qui semblent inhabituelles en fonction de critères
quantitatifs (ex : montant de l'écriture trop élevé, trop
faible ou présent de manière répétée) et
qualitatifs (ex : nom de la personne
ayant effectué la saisie, jour de la saisie,
schéma d'écritures, importance du volume d'écritures avant
ou après la clôture etc....) ;
- d'obtenir les justificatifs des écritures
sélectionnées ;
- de s'assurer que les justificatifs de l'écriture
présentent un caractère suffisamment probant ; et
- de procéder, le cas échéant, à
des investigations supplémentaires en l'absence de justificatifs ou en
cas de doute sur leur caractère probant afin de s'assurer de l'absence
d'une fraude.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le directeur financier et sera revue par son
responsable hiérarchique (généralement le dirigeant de la
société).
2.3.2. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Forte
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Forte
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Moyenne
|
Niveau de prévisibilité (4)
|
Forte
|
Seuils d'investigation (5)
|
Moyenne
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (6)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles / sources
d'information
|
Néant
|
Dépendance au système d'information (7)
|
Faible
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) la personne qui effectue le contrôle doit
disposer d'une expérience professionnelle suffisante pour juger du
caractère approprié des justificatifs des différentes
écritures ;
(2) le contrôleur doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour solliciter ces demandes de justificatifs
;
(3) le contrôle doit être effectué
à une fréquence assez forte car un trop grand nombre
d'écritures à tester rendra plus ardue la détection
d'écritures présentant un risque d'anomalie résultant
d'une fraude ;
(4) les sélections effectuées doivent
être le moins prévisibles possible afin de répondre
à
|
l'objectif du contrôle, doivent inclure une part
d'aléa et les critères de sélections doivent être
pertinents ;
(5) le contrôle ne peut être conçu
efficacement que si les seuils sont suffisamment faibles pour détecter
une anomalie significative résultant d'un schéma de fraude
;
(6) les procédures en cas de survenance d'une
anomalie dans les justifications transmises sont primordiales dans la bonne
conception du contrôle car ce sont ces procédures qui permettront
la détection d'une fraude ;
(7) les contrôles informatiques qui permettent
d'assurer la fiabilité des journaux d'écritures manuelles servant
de base au contrôle doivent être efficace.
Tableau 18 : Les critères de conception du
contrôle de revue des journaux d'écritures manuelles
L'annexe 29.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
2.3.3. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectués les contrôles de revue des journaux d'écritures
manuelles et du risque associé au contrôle, le CAC va
déterminer le nombre de contrôles périodiques à
tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles périodiques
sélectionnés ;
- à s'assurer que les écritures testées
ont fait l'objet de justificatifs ;
- à s'assurer que le directeur financier s'est bien
assuré de la cohérence des justificatifs transmis en effectuant
ce même contrôle de cohérence ;
- à vérifier, le cas échéant, que
si les justificatifs ont été jugés incohérents ou
n'ont pas été transmis au contrôleur une enquête sur
l'éventualité d'une fraude a été diligentée
;
- à s'assurer que le directeur financier a
matérialisé son contrôle ;
- L'annexe 29.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que ce contrôle a bien fait l'objet
d'une revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
Section 3. Les
contrôles de revue de la présentation des comptes et des
informations fournies en annexes
3.1. La revue des justificatifs de comptes
3.1.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
Les notes annexes des postes des états financiers d'une
ETT sont généralement issues des justificatifs de comptes
établis par les équipes comptables. Il existe par
conséquent un risque que les notes annexes aux comptes significatifs ne
soient pas réelles ou ne reflètent pas fidèlement les
montants qu'elles cherchent à expliquer.
3.1.2. Description d'un contrôle mis en place
dans les ETT
Le contrôle généralement mis en place dans
les ETT consiste à faire en sorte que l'ensemble des agrégats des
états financiers transmis au groupe soit justifiés par une
analyse et/ou des pièces comptables. L'objectif du contrôle sera
de s'assurer au siège que les justificatifs des comptes significatifs
sont correctement effectués pour alimenter les notes annexes des
états financiers.
Le cheminement de ce contrôle,
généralement effectué par le responsable comptable sera
:
- de sélectionner à chaque période de
clôture les comptes significatifs ;
- de s'assurer qu'un justificatif de compte a bien
été effectué ;
- de vérifier que le justificatif de compte cadre avec
le solde du compte analysé ;
- de contrôler la cohérence du justificatif ;
- de procéder, le cas échéant, à
des demandes de compléments d'information dans le cas où le
justificatif n'est pas assez complet ou précis pour permettre
d'alimenter les notes annexes aux états financiers.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le responsable comptable et sera revue par son
responsable hiérarchique (généralement le directeur
financier).
3.1.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Forte
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Forte
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Faible
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (5)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles / sources
d'information
|
Néant
|
Dépendance au système d'information
|
Néant
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) la personne qui effectue le contrôle doit disposer
d'une expérience professionnelle suffisante pour juger du
caractère approprié des justificatifs de comptes ;
(2) le contrôleur doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour solliciter ces demandes de justificatifs
;
(3) le contrôle doit être effectué au
moins à chaque fin de période de clôture ;
(4) l'investigation des anomalies doit être
lancée si la cohérence du justificatif de comptes est remise en
cause ou en cas d'écart de cadrage ;
(5) les incohérences dans les justificatifs de comptes
doivent donner lieu systématiquement à
l'établissement de nouveaux justificatifs
|
Tableau 19 : Critères de conception du contrôle
de revue des justificatifs de comptes
L'annexe 30.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
3.1.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la fréquence à laquelle sont
effectués les contrôles de revue des justificatifs de comptes, et
du risque associé au contrôle, le CAC va déterminer le
nombre de contrôles périodiques à tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les justificatifs de comptes
périodiques sélectionnés ;
- à s'assurer que l'ensemble des comptes significatifs
a fait l'objet d'un justificatif ;
- à vérifier que le contrôle de cadrage
entre le solde des comptes testés et les justificatifs des comptes a
été effectué et matérialisé ;
- à s'assurer que le responsable comptable s'est bien
assuré de la cohérence des justificatifs de compte transmis en
effectuant ce même contrôle de cohérence ;
- à vérifier, le cas échéant, que si
les justificatifs de comptes ont été jugés
incohérents, une demande de correction a été
effectuée, obtenue et testée;
- à s'assurer que le responsable comptable a
matérialisé son contrôle ;
- L'annexe 30.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués.
à observer que ce contrôle a bien fait l'objet d'une
revue matérialisée par le supérieur
hiérarchique.
3.2. La revue de la continuité d'exploitation des
agences
3.2.1. Identification du risque à couvrir par le
contrôle
La rentabilité des agences de travail temporaire a une
importance majeure dans la capacité de l'ETT à poursuivre son
activité. En effet, les ETT évoluent dans un environnement
fortement concurrentiel qui implique une contraction des marges
réalisées par les agences. Eu égard au niveau
élevé des couts de structure des agences (principalement
constituées par le cout du personnel permanent et les loyers), il existe
un risque que les agences qui ne supportent pas leurs propres coûts de
structure mettent en cause la continuité de l'exploitation de la
société.
Le risque sur les états financiers des ETT est que ces
derniers ne soient pas présentés dans une perspective de
continuité d'exploitation.
3.2.2. Description d'un contrôle mis en place dans
les ETT
Les ETT vont généralement effectuer des revues
de la rentabilité de leurs agences afin de déterminer si elles
couvrent leurs coûts fixes. L'objectif du contrôle est de
détecter des agences qui, en raison de leur absence de
rentabilité, peuvent mettre en péril la continuité
d'exploitation de la société.
Le cheminement de ce contrôle,
généralement effectué par le directeur financier au
siège sera :
- d'examiner périodiquement les états de gestion
de ces agences et le niveau de marge générée ;
- de déterminer si chacune des agences dispose d'un
niveau suffisant de rentabilité pour couvrir ses coûts fixes et la
quote-part de coûts supportée par le siège ;
- de demander aux responsables des agences non rentables les
axes de croissance ou de réduction de coûts qu'elles envisagent de
mettre en place pour être rentables et de s'assurer de la
cohérence de ces perspectives ;
- de conclure sur la nécessité de poursuivre
l'activité des différentes agences.
La réalisation de ce contrôle sera
matérialisée par le directeur financier etsera revue par le
dirigeant de la société.
3.2.3. Évaluation de la conception du
contrôle
Le tableau ci-dessous présente les facteurs devant
être pris en compte par le CAC dans sa démarche
d'évaluation de la conception du contrôle décrit. Leur
niveau d'influence permet au CAC de déterminer le temps et le niveau de
diligences à accomplir (entretien, enquête et/ou inspection).
Facteurs clés
|
Influence dans l'évaluation
|
Compétence/expérience du contrôleur (1)
|
Forte
|
Autorité du contrôleur (2)
|
Forte
|
Cohérence de la fréquence (3)
|
Faible
|
Niveau de prévisibilité
|
Néant
|
Seuils d'investigation (4)
|
Moyenne
|
Procédures de suivi en cas d'anomalie (5)
|
Forte
|
Dépendance à d'autres contrôles / sources
d'information
|
Néant
|
Dépendance au système d'information (6)
|
Moyenne
|
L'application des différents critères au
contrôle décrit sont les suivants :
(1) le directeur financier doit disposer d'une
compétence professionnelle suffisante pour déterminer et
évaluer le niveau de rentabilité couvrant les coûts de
structure et pour juger du caractère approprié des mesures
proposées par les agences pour remédier aux situations
risquées ;
(2) le directeur financier doit avoir une autorité
suffisante dans l'organisation pour requérir auprès des agences
les éléments requis permettant de mener à bien le
contrôle et proposer le cas échéant l'arrêt
d'activité des agences ;
(3) le contrôle devra être effectué
à minima à chaque période où des états
financiers sont transmis au groupe pour s'assurer de l'absence de risque de
continuité d'exploitation ;
(4) le niveau de rentabilité exigé pour les
agences doit être suffisamment précis pour couvrir leurs
coûts fixes et la quote-part de coût de structure du siège
;
(5) les décisions d'arrêter l'activité
d'une agence non rentable et dont les perspectives d'amélioration ne
sont pas réalisables doivent être appliquées pour
prévenir le risque de non continuité d'exploitation ;
(6) Les contrôles généraux
informatiquess qui permettent d'assurer la fiabilité des états
de gestion des agences servant de base au contrôle doivent
être efficaces ;
Tableau 20 : Les critères de conception du
contrôle de revue de la continuité d'exploitation des
agences
|
L'annexe 31.1 donne un exemple de feuille de travail à
renseigner par le CAC pour documenter les travaux effectués et des
exemples de procédures pour valider que les contrôles respectent
les critères essentiels de conception.
3.2.4. Évaluation de l'efficacité
opérationnelle du contrôle
En fonction de la périodicité du contrôle et
du risque associé à celui-ci, le CAC va déterminer le
nombre de contrôle de rentabilité des agences qu'il va tester.
Ces tests vont consister :
- à recueillir les contrôles de
rentabilité de chacune des agences de la période
sélectionnée ;
- à s'assurer que l'ensemble des agences ont fait
l'objet d'un contrôle ;
- à vérifier que le directeur financier s'est
bien assuré de l'atteinte du niveau de rentabilité défini
;
- à vérifier, le cas échéant, que
le directeur financier a obtenu des agences n'atteignant pas le niveau de
rentabilité requis des perspectives d'amélioration ;
- à s'assurer que directeur financier s'est bien
assuré de la cohérence des perspectives transmises en effectuant
ce même contrôle de cohérence ;
- à vérifier que dans le cas où les
perspectives ont été jugées irréalistes ou
insuffisantes, des décisions sur la nécessité de
poursuivre l'activité des agences concernées ont
été requises par le contrôleur et appliquées ;
- à s'assurer que le contrôleur a
matérialisé son contrôle ;
- L'annexe 31.2 donne un exemple de programme de travail et de
feuille de travail à renseigner permettant au CAC de documenter les
travaux effectués
à observer que ce contrôle a bien fait l'objet
d'une revue matérialisée par le dirigeant de la
société
L
CONCLUSION PARTIELLE DE LA
SECONDE PARTIE
a seconde partie de ce mémoire a permis d'apporter au
commissaire aux comptes un descriptif précis et détaillé
du cheminement des contrôles généralement mis en place par
les ETT pour couvrir les
risques significatifs d'anomalies dans les états
financiers. Cette partie a également permis d'identifier au sein des
ETT, les interlocuteurs clés dont la compétence et
l'autorité devront être vérifiés par le CAC pour
qu'il soit assuré du bon fonctionnement des contrôles.
Cette partie donne également au commissaire aux comptes
une démarche guidée afin de lui permettre d'évaluer la
conception des contrôles présentés comprenant des points
d'attention essentiels à cette évaluation. L'influence de ces
critères guidera le commissaire aux comptes dans l'importance des
éléments probants qu'il devra collecter. Par ailleurs, cette
partie apporte un programme de travail complet pour vérifier
l'efficacité opérationnelle des contrôles pertinents
décrits.
Grâce à la démarche proposée, le
commissaire aux comptes pourra établir une conclusion documentée
et conforme à l'AS 2201 du PCAOB sur l'existence ou non de faiblesses
majeures ou de déficience de contrôle interne qu'il communiquera
aux auditeurs du groupe ou à la direction de la filiale.
CONCLUSION
La loi américaine Sarbanes-Oxley du 30 juillet
2002 a offert aux commissaires aux comptes français des filiales de
groupe de travail temporaire des opportunités de mission
d'évaluation du contrôle interne. Ces missions seront probablement
amenées à s'intensifier si les acteurs cotés aux
États-Unis développent une stratégie de croissance externe
en France pour pallier à la saturation du marché du travail
temporaire.
Afin de répondre à l'objectif fixé par ce
mémoire de proposer une démarche d'évaluation du
contrôle interne conforme aux exigences du référentiel issu
de la loi Sarbanes-Oxley, la première partie de ce dernier a
apporté au professionnel un décryptage des exigences de la norme
AS 2201 du PCAOB. Cette norme a été établie par le PCAOB
à la suite de la loi Sarbanes-Oxley afin de donner aux
auditeurs américains une démarche d'évaluation permettant
d'émettre l'opinion sur le contrôle interne requis par ladite
loi.
Les principes d'évaluation du contrôle interne
qu'elle apporte doivent être appliqués également aux
missions des commissaires aux comptes français sur l'évaluation
du contrôle interne des filiales de groupe soumis à la loi
Sarbanes- Oxley effectués à la demande des auditeurs du
groupe. Cette norme est également un élément de doctrine
du commissaire aux comptes effectuant un SACC nécessitant
d'évaluer le dispositif de contrôle interne d'une filiale
française d'un groupe soumis à la loi Sarbanes-Oxley.
La première partie de ce mémoire s'est
efforcé de clarifier la démarche d'évaluation du
contrôle interne requis par la loi Sarbanes-Oxley à
savoir :
- la connaissance de l'activité de l'entreprise dans
laquelle cette évaluation va être faite afin d'identifier les
processus significatifs ;
- la compréhension des étapes des processus
significatifs afin d'identifier les risques significatifs que le contrôle
interne devra couvrir;
- l'identification au sein de ces processus des contrôles
pertinents ;
- la vérification de la conception adéquate de ces
contrôles; et
- le test de leur efficacité opérationnelle.
La seconde partie de ce mémoire vise à apporter
au commissaire aux comptes d'une filiale d'un groupe de travail temporaire une
démarche adaptée pour établir une conclusion conforme
à l'AS 2201 du PCAOB sur l'existence ou non de faiblesses majeures ou de
déficience du contrôle interne qu'il communiquera aux auditeurs du
groupe ou à la direction de la filiale.
La démarche proposée a pour objectif d'apporter
au commissaire aux comptes, un descriptif précis et
détaillé du cheminement des contrôles
généralement mis en place par les entreprises de travail
temporaire pour couvrir les risques significatifs d'anomalies dans les
états financiers de ces sociétés. Puis, chacun des
contrôles a fait l'objet d'une démarche d'évaluation
guidée afin d'apporter au commissaire aux comptes les points d'attention
essentiels à l'évaluation de la conception des contrôles
présentés. Enfin, un programme de travail complet pour
vérifier l'efficacité opérationnelle des contrôles
pertinents décrits a été apporté.
Cette approche est destinée à faire gagner en
efficacité et en pertinence l'intervention du commissaire aux comptes
nouvellement nommé par une entreprise de travail temporaire ou qui
réalise pour la première fois une mission d'évaluation du
contrôle interne en conformité avec l'Audit Standard 2201 du
PCAOB. Elle a été conçue dans le but de contribuer
à la qualité de la documentation des conclusions du commissaire
aux comptes sur l'existence ou non de faiblesses majeures ou de
déficiences de contrôle interne transmis à l'auditeur du
groupe ou à la direction d'une ETT.
Dans cette optique, une partie des annexes de ce
mémoire, propose des feuilles de travail et des tests de
procédures relatifs aux contrôles décrits et adaptés
aux exigences de documentation du PCAOB.
Enfin, même si ce n'est pas l'objet essentiel de ce
mémoire, cette démarche constitue un outil précis et
documenté pour l'évaluation de la conception et la mise en oeuvre
des contrôles d'une entreprise de travail temporaire dans le cadre de la
mission légale de certification des comptes du commissaire aux comptes
lorsque :
- celui-ci estime que les seuls éléments
collectés à partir des contrôles de substance ne lui
permettront pas de réduire le risque d'audit à un niveau
suffisamment faible pour obtenir l'assurance recherchée ; ou
- celui-ci considère que ces contrôles
contribuent à prévenir le risque d'anomalies significatives dans
les comptes et à réduire le niveau des contrôles de
substance qu'il devra effectuer.
Cette démarche, peut également servir de
document de référence aux départements d'audit interne des
entreprises de travail temporaire.
BIBLIOGRAPHIE
DOCTRINE PROFESSIONNELLE (TEXTES DE REFERENCE/ TEXTES
OFFICIELS)
Loi Sarbanes-Oxley du 30 juillet 2002
Loi de Sécurité Financière du 1er août
2003 Avis de la Securities and Exchange Commission
Normes d'exercice professionnel 210, 265, 315, 9040 et 9080
Convention collective sur le Travail temporaire
Audit Standard 2201 du PCAOB : An Audit of Internal Control
Over Financial Reporting That Is Integrated with An Audit of Financial
Statements
Dispositions légales propres au travail temporaire :
article L.1251 et suivants du Code du travail et autres dispositions
législatives et réglementaires relatives au travail temporaire
Protocole de coopération entre le H3C et le PCAOB du 20
décembre 2016
OUVRAGES ET PUBLICATIONS
COSO, Internal Control - Integrated Framework, Internal Control
Over Financial Reporting : A Compendium of Approaches and Examples, 2013, 172
pages
COSO, Internal Control - Integrated Framework, Framework and
Appendices, 2013, 198 pages
ÉDITIONS FRANCIS LEFEBVRE, Mémento Audit et
Commissariat aux comptes 2018/2019, 2017, 1650 pages
Mircea VULTUR, Les agences de travail temporaire, 2014, 283
pages
DELOITTE, Internal control-related requirements of the PCAOB's
Auditing Standards, 2017
DELOITTE, Supports de formation
CENTER FOR AUDIT QUALITY, Guide to Internal Control Over
Financial Reporting, 2013
ERNST & YOUNG, « The Sarbanes-Oxley Act at 15 »,
2015
PRICE WATERHOUSE COOPERS, « Sarbanes-Oxley Act: section 404
Practical guidance for management », 2004
SARBANES-OXLEY SECTION 404: A Guide for Management by Internal
Controls Practitioners, The Institute of Internal Auditors, 2008
PWC, COSO 2013, Une opportunité pour optimiser votre
contro^le interne dans un environnement en mutation, 2013
Olivier GALLET (2008), Créer un environnement
antifraude, Revue Fiduciaire Comptable, n°350 avril
Francine BOBET & Catherine FLAGEUL (2011), Consultations
du commissaire aux comptes sur le contrôle interne, Revue
Française de Comptabilité, p. 6
Lionel ESCAFFRE (2002), Contrôle de l'information
comptable et financière : la consultation du commissaire aux comptes
portant sur le contrôle interne lié à
l'établissement des états financiers (Application de la NEP DDL -
9080), Pratiques professionnelles, P. 23
DEPARTEMENT DES MARCHES FINANCIERS ET LES REPRESENTANTS DES
ENTREPRISES : AFEP, MEDEF, MIDDLENEXT ET ANSA, Services autres
que la certification des comptes pour les entités d'intérêt
public, Guide d'application établi par la CNCC -, 2016
CNCC, Reforme Européenne de l'Audit, Note de
Présentation, 2016 XERFI, Le marché du travail temporaire,
2017
MEMOIRE D'EXPERTISE COMPTABLE
Julien CARASCO Les entreprises de travail temporaire multi
agences : proposition d'une approche d'audit pour le commissaire aux comptes
centrée sur les risques spécifiques à ce secteur
d'activité, 2013
Nicolas MATHON, La certification du contrôle interne
dans le cadre de la loi Sarbanes-Oxley, un environnement nouveau pour le
commissaire aux comptes
: difficultés et proposition pratique du standard
n° 2 du PCAOB, 2006
Valérie GRUARDET Le contrôle interne dans les
entreprises de travail temporaire multi agences : proposition d'outils de mise
en place et guide d'appréciation pour le commissaire aux comptes,
2002
Pierre-Olivier, ETIENNE, Évaluation du dispositif de
contrôle interne d'une société française
cotée aux États-Unis dans le cadre d'une première mise en
oeuvre de la loi Sarbanes-Oxley : difficultés et proposition d'un guide
pratique pour le commissaire aux comptes, 2017
Tristan Henri Louis VESVAL, Proposition d'une approche et d'un
guide méthodologique spécifiques à la révision
légale des comptes des entreprises de travail temporaire en France,
2013
SITES INTERNET
SITES INTERNET DES ACTEURS DU MARCHE
- www.adecco.fr
- www.manpower.fr
- www.randstaad.fr
SITES INTERNET DE LA PROFESSION
- www.prisme.eu
- www.faftt.fr
SITES INTERNET D'ACTUALITE ECONOMIQUE
- www.lesechos.fr
- www.latribune.fr
- www.lefigaro.fr
- www.insee.fr SITES
SPECIALISÉS
- www.pcaob.org
- www.sox-expert.com
- www.sec.gov
- www.legifrance.fr
* 1 Article L 823-12 du Code de
Commerce
* 2 NEP- 315. Connaissance de
l'entité et de son environnement et évaluation du risque
d'anomalies significatives
* 3 NEP-265. Communication des
faiblesses du contrôle interne
* 4 La norme relative à
cette certification était l'Audit Standard n°2 du PCAOB à
l'origine puis cette norme a été intégrée par la
suite à l'Audit Standard n°5. A ce jour, la nouvelle codification
des normes du PCAOB, prévoit ces dispositions se trouvent dans la
section 2201 des normes du PCAOB
* 5 AS 1015 - Due Professional
Care in the Performance of Work
* 6 Entity Level Controls
en anglais
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