UNIVERSITE DOUALA
THEME : IMPACT DE LA CRISE CENTRAFRICAINE SUR LE
POST ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES EN ZONE CEMAC
Master Professionnel en Transport et Logistique en Afrique
Subsahérienne.
2014-2015
Par WAKAP CHONGANG Brice
Sous la direction de :
Mr. Ebénézer KENGUEP, Docteur
en Droit privé, chargé de cours et
Mr. Hugues LEKE TANDON LEKE Chef service
intercity-hinterland à TRANSIMEX
INTRODUCTION GENERALE
D'actualité dans la sous-région d'Afrique
centrale depuis la création de l'UDEAC et en cela poursuivie par la
CEMAC1(*), la libre
circulation des personnes et surtout des biens est l'une des clés de
voûte du développement communautaire. Cette libre circulation des
biens est en réalité « consubstantielle à la
politique d'intégration économique des
Etats »2(*).Cet idéal renvoi à
l'impérieux besoin d'un déplacement rapide des flux physiques
d'un pays de la zone à un autre, sans embuche financière,
douanière encore moins socio-culturelle3(*).
C'est aussi grâce à cette précieuse
liberté de circulation des biens consacrée dans l'espace CEMAC
que le post-acheminement des marchandises4(*) des pays côtiers vers ceux de
l'hinterland5(*) a pris son
envol. En effet, le post-acheminement est un terme de logistique avale6(*) qui rend compte d'un processus
consistant à acheminer un produit après son transport principal,
vers son destinataire. Cette activité de la logistique avale entre donc
en jeu après le transport principal7(*), pour mettre le produit transporté à la
disposition de son destinataire soit à son usine, soit au lieu
convenu8(*).
Schématiquement, le post-acheminement est donc mis en mouvement pour
faire parvenir une marchandise à destination, à l'aide d'un
moyen voire d'un mode de transport très souvent différent de
celui du transport principal. C'est ainsi qu'il est souligné à
très juste titre qu'il est courant qu'une opération de transport
de marchandises de bout en bout ne puisse se dérouler sur le même
moyen de transport et nécessite par là une combinaison de
différents moyens de transports9(*).
En zone CEMAC, cet acheminement « ex
post» peut être dirigé vers un destinataire
situé soit à l'intérieur du pays du port de destination du
transport principal mais localisé hors de l'espace portuaire10(*), soit dans un autre pays de la
zone et dans ce cas, il tombe en principe après l'accomplissement de
certaines formalités11(*), sous le régime douanier du Transit.
Le transit est essentiellement régi dans la
sous-région d'Afrique centrale par le code des douanes CEMAC12(*). Il s'agit de l'organisation
du passage des marchandises en suspension des droits et taxes de douanes d'un
point à un autre du territoire douanier13(*). Contextuellement, il est question du transit
communautaire encadrant le passage des marchandises du pays d'importation,
à un pays de destination sans littoral situé dans l'espace CEMAC,
en passant par un pays de transit14(*). Ce régime suspensif de droits et taxes
douaniers a pour but d'éviter la double taxation le long des
corridors15(*).
Au demeurant, l'activité de post acheminement
est donc un maillon important de l'intégration économique des
Etats de la zone. Il s'effectue en CEMAC par voie routière
principalement et possiblement par voie aérienne. Le post acheminement
par voie ferroviaire entre Etats d'Afrique centrale s'avère impossible
au regard de la quasi-inexistence des infrastructures y afférentes.
C'est dans ce sens qu'il a été remarqué que
« dans la zone CEMAC, il n'existe pas de réseau
ferroviaire au niveau sous régional »16(*). Cette lacune en
matière de transport ferroviaire s'étend à toute la zone
OHADA qui n'a que très peu d'infrastructures ferroviaires
véritablement opérationnelles dans les Etats parties, militant en
faveur d'une concentration d'actions et d'efforts sur le transport
routier17(*).
L'intensité du post acheminement dans l'espace
communautaire est marquée par l'impératif de desservir les pays
sans littoral de la sous-région18(*). A l'examen, l'essentiel du post acheminement
communautaire est articulé autour de l'acheminement des marchandises
vers le Tchad et la RCA. C'est ainsi que les pays sans ouverture sur la mer de
la sous-région ont avec le Cameroun des relations denses
parachevées par des conventions bilatérales19(*), organisant le
post-acheminement terrestre des produits en transit sur le territoire
camerounais. Le Cameroun est donc la pierre angulaire pour la desserte du
Tchad20(*) et surtout la
République Centrafricaine (RCA). Ce dernier Etat qui se voit
principalement approvisionner par le truchement d'un post-acheminement sur le
corridor Douala-Bangui, traverse une crise socio-politique depuis
décembre 201221(*).
C'est au contact de cette crise centrafricaine
localisée dans un pays sans ouverture sur la mer de l'Afrique centrale,
que la question de l'incidence qu'une telle perturbation peut avoir sur le
post-acheminement corolaire de la libre circulation des biens tant
prônée par les intégrations sous régionales, s'est
posée. Cette question est d'autant plus intéressante quand on
sait qu'une telle crise logée dans un pays de l'hinterland, s'apparente
vraisemblablement à un goulot d'étranglement au post acheminement
intracommunautaire. Tout l'enjeu se trouverait donc dans l'optimisation des
livraisons vers les destinataires situés en Centrafrique.
En fait, la notion de crise renvoie à tout blocage
brusque dans le fonctionnement des institutions et des activités, une
période difficile dans laquelle l'on est amené à
résoudre de nombreuses contradictions22(*). Il convient de souligner que la crise Centrafricaine
choisie pour cette étude au regard non seulement de sa localisation dans
la zone CEMAC, mais aussi à cause de son actualité23(*), est en l'occurrence une crise
socio-politique à l'origine, qui s'est mue avec son évolution en
crise sécuritaire, humanitaire, alimentaire, voire mobilière.
Elle est en effet caractérisée par la paralysie dans le
fonctionnement des activités dues à la déstabilisation
gouvernementale, insurrection, guerre civile ou interreligieuse, émeute.
La crise socio-politique peut dès lors se définir par
référence à la notion de risque politique qui
s'appréhende comme l'ensemble des évènements,
décisions ou tensions d'ordre politique, administratif, national ou
international, pouvant entraîner des pertes économiques,
commerciales ou financières pour une entreprise importatrice ou
exportatrice24(*). De
telles crises ralentissent indiscutablement les économies africaines en
pleine émergence, anéantissant à coup sûr les
efforts déjà menés dans l'optique de faire de l'Afrique le
nouveau centre du commerce international25(*).
En matière de post acheminement, la
Centrafrique entretien des rapports intenses avec le Cameroun. Ainsi, 90% des
marchandises Centrafricaines passent par le Cameroun qui se pose ainsi en
pilier du post acheminement des marchandises dans ce pays, excédant
ainsi de très loin l'état des échanges commerciaux entre
ce pays de l'hinterland et les autres pays de la CEMAC26(*). Sans doute, lecorridor
transcamerounaisse positionne en principal corridor de
désenclavement pour la Centrafrique27(*), à côté du corridor
transéquatorial qui part de Bangui sur l'Oubangui et arrive
à Pointe Noire au Congo28(*). Depuis plusieurs années, les conditions de
navigation sur ce transéquatorial se sont
considérablement dégradées malgré les coûts
relativement faibles de transport le long de celui-ci. Les trafics
centrafricains ont donc beaucoup décliné sur cette voie, faisant
de l'axe Douala-Bangui, la voie quasi-exclusive de ravitaillement de la RCA.
Ceci justifie donc naturellement que tout l'enjeu soit porté sur
l'incidence de cette crise centrafricaine sur le post-acheminement des
marchandises via le corridor communautaire Douala-Bangui29(*) dans le cadre de cette
étude. Dans la même trajectoire, l'analyse sera beaucoup plus
orientée sur cet axe communautaire Douala-Bangui, en ce sens
que le corridor Douala-Ndjamena, autre axe principal du post
acheminement en zone CEMAC, ne s'avère que peu affecté par la
crise centrafricaine.
En tout état de cause, appréhender
l'activité logistique de post-acheminement en période de
turbulence comme c'est le cas en RCA, est d'un intérêt pratique
indubitable. Il s'agit non seulement de faire un état de lieu de la
situation, mais aussi de mettre à la disposition des décideurs et
manageurs d'outils divers à même de juguler autant que faire se
peut, les pertes y afférentes à l'aide de moyens logistiques,
juridiques et économiques. Il s'avère donc nécessaire de
scruter les mécanismes de gestion du post-acheminement en période
de crise, ceci lorsqu'on sait que la logistique est un terme originellement
de stratégie militaire visant à approvisionner les soldats au
front en période de tension30(*). Une telle réflexion revêt aussi
un apport théorique dans la mesure où elle permet de mener une
étude sérieuse sur l'épineuse question de la libre
circulation des biens en zone CEMAC.
Dès lors, quelle est l'influence de la crise
Centrafricaine sur le post-acheminement des marchandises en CEMAC ?
D'emblée, il ne fait l'ombre d'aucun doute que la crise
Centrafricaine a une répercussion sur le post-acheminement des
marchandises vers ce pays de l'hinterland et partant dans la sous-région
d'Afrique centrale. Elle entraine non seulement une incidence sur la
vitalité du post acheminement des marchandises vers la RCA, mais aussi
sur le régime de gestion cetteactivité logistique. Tout est
dès à présent tourné vers l'impératif de
maitrise des pertes tant au niveau des opérateurs de transports
concernés, qu'au niveau de la macroéconomie de la zone.
Ceci étant, il est utile de souligner que la
méthode exégétique, couplée aux enquêtes sur
le terrain, aux entretiens et questionnaires ont été d'un
concours remarquable dans la collecte des données utilisées pour
cette étude.
Pour faire le tour de l'analyse, il convient
préalablement de mettre le cap sur l'impact de cette crise sur la
vitalité de l'activité de post acheminement en zone
CEMAC, avant d'envisager l'impact de celle-ci sur la gestion
de cette activité logistique en cette
période.
PARTIE I : L'IMPACT DE LA CRISE CENTRAFRICAINE SUR LA
VITALITE DU POST ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES EN ZONE CEMAC
PARTIE II : L'IMPACT DE LA CRISE CENTRAFRICAINE
SUR LA GESTION DU POST ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES EN ZONE CEMAC
PARTIE I : L'IMPACT DE LA CRISE
CENTRAFRICAINE SUR LA VITALITE DU POST ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES EN ZONE
CEMAC
Axé essentiellement sur l'acheminement des marchandises
vers les pays de l'hinterland dès leur débarquement des ports des
pays d'estuaire de la zone CEMAC31(*), le post-acheminement communautaire est un instrument
capital du développement des Etats de la sous-région. La mise en
oeuvre de cette activité logistique vise à ravitailler les pays
de la zone sans ouverture sur la mer, en l'occurrence le Tchad et la RCA au
dessein d'assurer un développement communautaire équitable.Les
opérations d'échanges dans la sous régional doivent donc
s'arrimer aux contraintes d'efficacité, de productivité et de
compétitivité.
Le post acheminement est un important et
délicat maillon pour l'économie de la zone en
général et pour les pays sans littoral en particulier. Cette
délicatesse s'est particulièrement traduite pendant cette crise
centrafricaine. A cet effet, la vitalité de cette activité de
logistique avale a connu une sérieuse entorse donc l'appréciation
varie selon qu'il s'agisse de la consistance du trafic même ou des
règles qui gouvernement celui-ci.
Ainsi, cette vitalité de l'activité de post
acheminement s'apprécie ici en termes de volume du trafic et de
degré de fermeté des règles juridiques applicables
à cette activité. Concrètement, il s'agit de faire un
diagnostic de la vitalité matérielle et juridique de
l'activité en période de conflit. A cet égard, cette
instabilité entraine une baisse drastique de l'intensité du post
acheminement sur un important axe communautaire et notamment sur le corridor
Douala-Bangui(chapitre I). Toutefois, la sphère juridique de
l'activité demeure relativement stable malgré la crise (chapitre
II).
CHAPITRE I : LA BAISSE DRASTIQUE DE L'INTENSITE DU
POST ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES SUR UN IMPORTANT CORRIDOR COMMUNAUTAIRE
251654144
La perturbation de l'activité de post acheminement en
zone CEMAC par la crise centrafricaine, se manifeste par une baisse drastique
du flux de déplacement des marchandisesvers ce pays de l'hinterland.
Cette turbulence a d'emblée atrophié le trafic sur le corridor
communautaire Douala-Bangui, principale voie de transit des produits
vers la RCA.Cet axe qui polarise environ 90% du trafic à destination et
en provenance de la république Centrafricaine32(*), a été la cible
du reflux.
Dès lors, l'examen de l'influence de la crise
sur le flux de déplacement des biens en CEMAC commande donc au
préalable de faire un état des lieux de la situation le long de
ce corridor communautaire (section I), avant l'auscultation
des incidences qui s'infèrent pour les opérateurs de transport
concernés (section II).
SECT I : L'ETAT DES LIEUX DU POST ACHEMINEMENT
SUR LE CORRIDOR DOUALA-BANGUI
Le post acheminement en zone CEMAC connaît un
déphasage remarquable depuis le début de la crise centrafricaine
en décembre 2012. En effet, le déplacement des marchandises vers
ce pays fait l'objet d'un sérieux ralentissement. Il se dégage
donc une chute sensible du volume de marchandise acheminée sur le
corridor (par I), engendrant une augmentation du coût
du post acheminement communautaire sur ce corridor (par
II).
PARI : LA CHUTE SENSIBLE DU VOLUME DE MARCHANDISES
ACHEMINEES VERS LA RCA
La zone CEMAC traverse à cause de la crise
centrafricaine un relâchement d'un important pôle d'attraction du
post-acheminement communautaire. Cette situation se traduit par une chute
drastique du volume de marchandise transportée en direction de la RCA.
C'est ainsi que le PAM33(*) a parlé d'une crise du mobilier en
Centrafrique pour rendre compte de cette chute du volume des marchandises
(objet mobilier par définition)34(*), post acheminer vers ce pays.
La crise centrafricaine s'apparente sans aucun doute
à un goulot d'étranglement au post acheminement communautaire. A
ce titre, les indicateurs de performance tels que le nombre de camions en
partance vers Bangui sur les corridors, le volume de marchandises
transportéesvers ce pays ou encore le nombre de lettre de
voiture internationale émises par les organismes de gestion du
trafic35(*),
affichent une baisse ostensible de flux depuis le début de
l'instabilité en décembre 2012.
Pour rendre compte d'un tel ralentissement, avons-nous
fait le choix d'un indicateur parmi tous les indicateurs de performance du
post acheminement communautaire des marchandises. Il s'agit en l'occurrence
du volume de marchandises acheminéessur le corridor
Douala-Bangui. Ainsi, avons-nous fait une
analyse comparative du volume des marchandises transportées sur le
principal corridor de post acheminement communautaire du pays en crise avant et
pendant la turbulence.
Tableau n°1 : Etude comparative du volume
des marchandises acheminées sur le corridor Douala-Bangui entre 2012 et
201336(*)
PERIODE
|
VOLUME TRAFIC DES MARCHANDISES VERS LA RCA (CORRIDOR
DOUALA-BANGUI)
|
ECART
|
1/1/2012 à 31/12/ 2012
|
407671 TONNES
|
283992 TONNES
|
(Avant crise)
|
Soit
|
1/1/2013 à 31/12/2013
|
123679 TONNES
|
69.7%
|
(Pendant crise)
|
|
A l'étude, la crise en RCA atrophie plus de la
moitié du trafic qui s'effectuait en période normale sur le
corridor Douala-Bangui. En effet, l'écart de 69,7%est suffisamment
remarquable matérialisant ainsi l'ampleur de cette crise sur le post
acheminement communautaire. Aussi, il convient de retenir que sur les 123679
TONNES acheminées vers ce pays depuis la turbulence, la part belle
revient aux produits alimentaires et humanitaires des organismes
internationaux37(*)
à l'occurrence du riz, huile, médicaments...
A l'analyse du tableau et de la courbe, il ne fait plus
l'ombre d'aucun doute que l'évolution du post acheminement communautaire
est au ralenti et c'est donc la macroéconomie des transports de la
zone CEMAC dans son entièrement qui se révèle
concernée par cette situation.
PARII : L'AUGMENTATION DU COUT DU POST ACHEMINEMENT
COMMUNAUTAIRE
Le conflit centrafricain a considérablement
alimenté une flambée des coûts d'acheminement des
marchandises sur le corridor Douala-Bangui. Une telle explosion sensible des
coûts du post acheminement communautaire (A) a sans aucun doute une
explication macroéconomique (B).
A-EXPLOSION DU COUT DU POST ACHEMINEMENT DES
MARCHANDISES SUR LE CORRIDOR DOUALA-BANGUI
La crise a aussi eu pour effet d'augmenter le
coût du post acheminement communautaire vers ce pays de la zone CEMAC. En
réalité, cette augmentation vient rehausser ces coûts qui
étaient déjà jugés très élevés
sur les corridors de la CEMAC. Il a en effet été relevé
que les coûts et prix de transports routiers de transit en Afrique
centrale, spécialement sur les corridors Douala-Bangui et
Douala-Ndjamena, sont parmi les plus élevés au monde et
en tout cas les plus hauts du continent38(*). Ceux-ci sont évalués à 21
centimes de dollar par tonne et par kilomètre soit plus de 100 f en
CEMAC, contre 6 à 8 centimes de dollar soit 39 f en UEMOA39(*).
A l'observation, il se dégage une augmentation
du coût du transport vers Bangui dans l'intervalle 15%. A titre
d'illustration, on quitte de la somme moyenne de 3 000000 FCFA pour
l'acheminement d'un conteneur équivalent quarante piedsde 20
tonnes vers ce pays (avant la crise)40(*), au montant de 3 500000 FCFA pour la même
prestation (après la crise).
Ce constat d'une explosion des coûts de transport
des cargaisons sur le corridor s'explique logiquement en économie.
B- LA JUSTIFICATION MACRO ECONOMIQUE : la
supériorité de la demande de transport vers la RCA sur
l'offre
L'augmentation du coût du post acheminement
communautaire en période de crise s'explique en économie par la
loi de l'offre et de la demande et en l'occurrence par la théorie de
gravitation des prix du marché.
Selon la loi de l'offre et de la demande, la
supériorité de la demande sur l'offre, entraine les
conséquences suivantes : la hausse du coût du produit ou service
offert, qui engendre la hausse du prix de vente à la consommation des
marchandises concernées, et un effet systémique sur toute
économie en cause41(*). Avec la crise en RCA, il en ressort une
augmentation de la demande de transport et par contre une diminution de l'offre
de transport vers cette destination, engendrant une supériorité
de la demande sur l'offre. On aboutit donc selon cette formule
macroéconomique à une augmentation du coût de l'offre de
transport vers ce pays et conséquemment à une hausse du prix de
vente à la consommation des produits post acheminés vers la
Centrafrique. Toutefois, cette hausse du prix de vente à la consommation
des produits acheminés semble improbable car la crise a fortement
réduit le pouvoir d'achat des centrafricains.
En effet, les prix gravitent sur le marché en
fonction du jeu de l'offre et de la demande. Ainsi, lorsque les offres
abondent, le coût de la prestation diminue. Par contre, plus les offres
se font rares, plus les coûts sont élevés et tel est donc
le cas sur le corridor communautaire Douala-Bangui. La situation en
Centrafrique a créé une rareté de l'offre de transport
vers BANGUI.
Fig1 : Schéma de la gravitation des prix du
marché42(*)
Du fait de cette turbulence, la sous-région a
donc complètement perdu la maitrise du coût du post acheminement
vers la RCA. Ce coût est abandonné au jeu de l'offre et de la
demande, a atteint un niveau exorbitant. Ainsi, la rareté de l'offre de
transport vers cette destination est donc logiquement à l'origine de
l'augmentation excessive du coût du post acheminement communautaire.
Cette situation ne manque pas d'avoir des
retentissements sur la macroéconomie des transports de la zone, car ce
sur coût d'entrée des marchandises en provenance de
l'extérieur entraine systématiquement une réduction du
trafic et conséquemment une perte globale des droits et taxes de douanes
par la zone. Du coup, la perturbation de l'activité de post acheminement
par le conflit sociopolitique centrafricain tire la croissance du
PIB43(*) régional
vers le bas44(*).
Aussi, la microéconomie des transports de la sous-région n'en
n'est pas du reste.
SECT II : L'INCIDENCE SUR LES OPERATEURS DE
TRANSPORT DE LA ZONE
La crise centrafricaine met en péril un maillon
central de la chaine logistique de transport de la sous-région d'Afrique
centrale. A cet effet, un certain nombre d'acteurs du post-acheminement vers ce
pays de l'hinterland s'avère directement touché par les effets de
la turbulence. Parmi la multitude d'acteurs rentrant dans cette chaîne,
avons- nous opté de faire une étude des pesanteurs de certains
opérateurs majeurs (par I), avant de mettre un accent
particulier sur l'opérateur TRANSIMEX (par II) en tant
qu'entreprise d'accueil pour nos études de terrain.
PAR I : DES PESANTEURS SUBIES PAR CERTAINS
ACTEURS DU POST ACHEMINEMENT
Plusieurs acteurs rentrent dans la chaine
d'acheminement communautaire de marchandises vers la RCA45(*). Cependant, il est utile
d'envisager les pesanteurs rencontrées par les transporteurs
exerçant sur le corridor (A) d'une part, et d'autres parts, celles
rencontrées par le Port Autonome de Douala (B), principal port de
ravitaillement de la Centrafrique.
A- LES PERTES ENREGISTREES PAR LES TRANSPORTEURS
Les transporteurs camerounais et centrafricains excipent un
manque à gagner énorme depuis le début de la crise
centrafricaine. Cette paralysie met ainsi en péril les 55 milliards de
francs CFA de marchandises centrafricaines qui circulent chaque année
via le corridor Douala-Bangui46(*).
Selon les observateurs, « les pertes
enregistrées par ces transporteurs qui font le pied de grue soit
à Douala, soit à la frontière Cameroun-Centrafrique
à Garoua Boulaï, sont estimées à environ 4 milliards
de francs CFA chaque mois soit 48 milliards de francs par
an »47(*),
avec un plus de quatre cent cinquante camions bloqués48(*). Malheureusement cette perte
perdurerait tant que dure la crise à moins que la situation ne
s'améliore au fil du temps, ce qui est vivement souhaité.
Au demeurant, la perte a été ressentie
par les transporteurs avec acuité sur l'année 2013, comme on peut
le lire sur ce tableau.
Tableau n°2 : Estimation des pertes
des transporteurs en ligne régulière sur le corridor en
201349(*)
Année
|
2012
|
2013
|
Pertes des transporteurs sur le corridor
Douala-Bangui
|
/
|
4 milliards par mois/ 48 milliards l'an
|
Soit cette courbe matérialisant la
quasi-stabilité des revenus des transporteurs sur l'année 2012
c'est-à-dire avant la crise d'une part et d'autre part, le peak
atteint par les pertes des transporteurs sur l'année 2013
c'est-à-dire pendant la crise.
La perte a donc atteint un niveau insondable en 2013
creusant un écart remarquable avec la période de stabilité
notamment 2012. Dès lors, ce manque à gagner pour les
opérateurs entrainent une baisse de rentabilité et posant
à coup sûr l'épineux problème de solvabilité
de ces opérateurs de transports auprès de leur banque50(*). En effet, les transporteurs
engagés dans le post acheminement communautaire ont
généralement besoin de fonds pour faire face aux caprices de la
flotte, voire aux aléas de route51(*). Pour ce faire, il recourt très souvent
à des facilités bancaires qui pourront s'avérer mal
heureusement sacrifiées sous l'autel de la crise.
En l'état, tout porte à conclure
à un effet systémique de la crise centrafricaine, touchant tous
les maillons de la chaine de post acheminement communautaire sur le corridor
Douala-Bangui52(*). Le
Port autonome de Douala n'en n'est pas épargné.
B- DU PORT AUTONOME DE DOUALA IMPUTABLES A LA
CRISE
L'espace portuaire de Douala est en proie à de
multiples pesanteurs depuis le début du blocage centrafricain. En tant
que principal port de ravitaillement de la RCA dans la sous-région
d'Afrique centrale, le PAD subi directement les effets de la crise. Les
problèmes causés au port de douala par cette instabilité
peuvent s'analyser à court terme, moyen et long terme.
A court terme, la situation centrafricaine entraine
une saturation de l'espace d'entreposage portuaire car, les marchandises en
transit pour la RCA rentrent dans une position statique prolongée. Ceci
est donc à l'origine d'un engorgement portuaire qui vient s'ajouter au
problème de congestion que connaissait déjà le port
autonome de Douala avant cette période53(*). En fait, avant le début de la crise, le
partenaire centrafricain soulevait déjà à l'attention du
PAD, les préoccupations liées à l'attribution d'un espace
à lui dédié incorporant une gare routière et
celles relatives aux surestaries et stationnement54(*).Cette situation vient donc
exacerber la conjoncture et remet donc sur la sellette les
problématiques de compétitivité et de rentabilité
du port de Douala. Ceci, au regard des conséquences de cette
période trouble sur les redevances portuaires, la taxe informatique, sur
les coûts de stationnement voire sur les délais de passage des
marchandises au port de Douala.
L'actuel défi de réduction des
délais de passage au PAD trouve donc en cette crise une embûche
supplémentaire. En plus, ce risque d'engorgement supplémentaire
du PAD, plaque tournante du post acheminement vers les pays de l'hinterland
CEMAC, alourdi aussi le passage des marchandises en transit vers le
Tchad55(*).
A moyen et long terme, cette crise engendrerait sans
doute une baisse d'activités au niveau du PAD due à une
quasi-cessation56(*)
d'importation vers la RCA et partant à une réduction du taux de
rotation des cargaisons en transit en direction de ce pays, au quai de douala.
Les cargaisons en partance pour la RCA seront essentiellement
logistico-militaire, sans effet réel sur la rentabilité
économique du PAD.
En somme, tous les acteurs rentrant dans la chaine
d'acheminement communautaire de marchandises vers ce pays de l'hinterland sont
pleinement concernés par les pesanteurs provoquées par la
situation en RCA. Le cas de figure de l'entreprise TRANSIMEX peut être
analysé.
PAR II : LE CAS SPECIFIQUE DE TRANSIMEX
Une brève et nécessaire
présentation de l'entreprise (A), précèdera l'étude
de l'incidence de la crise sur ses activités liées au post
acheminement (B).
A- PRESENTATION DE L'ENTREPRISE TRANSIMEX
TRANSIMEX S.A est une entreprise citoyenne avec pour
apophtegme« IntegratedLogistics Provider ».
Elle a été créée en 1998 sous la
dénomination établissements NGAM. Dès 1999, l'entreprise a
revêtu une nouvelle organisation arborant la forme d'une PME avec pour
dénomination TRANSIMEX CAMEROUN SARL. Elle a évolué sous
ce régime jusqu'en 2004, date à laquelle l'entreprise change de
forme sociale pour devenir une Société Anonyme avec un capital
social de 1 000 000 000 de FCFA, siège social à
Douala-Cameroun.
Son statut juridique actuel est défini par
référence au groupe NIG-Holding dont elle en fait partie. En
effet, le groupe NIG- HOLDING (NGAM INVESTMENT GROUP HOLDING) a
été mis en place en mars 2012 avec pour vocation de regrouper des
participations dans diverses sociétés et d'en assurer
l'unité de direction. Le groupe compte présentement les
entreprises BETA CONSTRUCTION SA., GAMA ENGINEERING SA., SCI IMMO PLUS et
TRANSIMEX ET FILIALES.
TRANSIMEX est une entreprise de logistique
intégrée sur mesure et ayant pour principale mission, la
réalisation des prestations uniques et complètes pour une
clientèle nationale et internationale. Elle offre diverses prestations
à savoir :le transit, manutention, entreposage, le négoce
international, la consignation de navires, le transport, colis
express.
L'entreprise TRANSIMEX dans son processus de
développement s'est fixée de nobles objectifs allant de la
nécessité d'offrir une qualité de service
supérieure à sa clientèle, à la réduction
des coûts de passage portuaire, en passant par la création de la
valeur économique faisant la fierté des camerounais en
particulier et de l'Afrique en général
Fig2 : PRESENTATION DU RESEAU DE
L'ENTREPRISE57(*)
251656192
.
L'entreprise est présente :
Ø au CAMEROUN
-Douala (siège social)
-une agence à Yaoundé
-une agence à
Ngaoundéré,
Ø au TCHAD
-une agence à Moundou
-Tchad Cargo Express
Ø au CONGO
Ø en CHINE,
Ø en FRANCE,
Ø en SUISSE
Ø Et en RCA ;
S'agissant de l'organisation administrative de l'entreprise,
on peut brièvement préciser que TRANSIMEX est structurée
de la manière suivante :
Ø LA DIRECTION GENERALE (assurée par le
PDG assisté par un Directeur Général Adjoint)
Ø COMITE DE DIRECTION (chapeauté par le
PDG et regroupant tous les directeurs et les chefs services
d'agences)
Ø LES DIRECTIONS (direction administrative et
financière, direction vente, direction logistique, direction transport,
direction des ressources humaines et la direction technique)
Ø LES SERVICES
Ø LES SECTIONS
Ainsi présentée, l'entreprise TRANSIMEX
est donc l'un des fleurons de l'économie camerounaise bien que dans une
dimension géostratégique, elle est en proie à une vive
concurrence avec les firmes multinationales. Ceci rend donc intéressant
l'étude l'incidence de la crise sur ses activités liées au
post acheminement.
B- L'INCIDENCE DE LA CRISE SUR L'ACTIVITE DE POST
ACHEMINEMENT DE TRANSIMEX
TRANSIMEX est un acteur majeur du post-acheminement en zone
CEMAC. Il dessert plus de la moitié des Etats de la zone CEMAC en ligne
régulière en l'occurrence le Cameroun- Tchad, Cameroun-Congo et
Cameroun-RCA. Cette entreprise offre en matière de
post acheminement et pour tout autre service qu'elle propose, une logistique
intégrée sur mesure c'est-à-dire, une
variété de solutions logistiques taillées en fonction des
convenances de chaque client tout en maintenant sa satisfaction liée
à la Qualité, aux Coûts et aux Délais.
Fig3 : la fonction de satisfaction du client de
l'entreprise TRANSIMEX
251655168SECURITE RAPIDITE
FIABILITE RESPECT DESDELAIS
S'agissant de l'activité de post acheminement
à TRANSIMEX, il convient de souligné qu'il n'est pas aisée
de segmenter cette activité de la chaine logistique de transport de
l'entreprise. En fait, l'entreprise pratique une logistique door to
door58(*), faisant
intervenir tous les maillons dans la chaine de l'accueil du navire à la
manutention terre et bord, en passant par le stockage temporaire et le post
acheminement. Au demeurant, malgré cette unicité logistique, le
post acheminement peut être extirpé. Cette activité de
logistique avale est l'apanage de la direction
transport59(*). Celle-ci se charge de planifier les livraisons et
d'affecter les camions de la flotte60(*) ou des camions sous traités selon les cas,
à la tâche pour une satisfaction optimale des destinataires.
Après le chargement sur le camion affecté de la cargaison
désigné, cette direction se charge d'établir la lettre de
voiture61(*) qui est
remise au chauffeur désigné et averti quelques heures à
l'avance pour qu'il prenne la route. Une fois la cargaison en cours de
livraison, TRANSIMEX suit le déroulement du post acheminement
grâce à son système Tracking62(*)jusqu'à la
livraison à bon port.
Comme tous les transporteurs engagés sur le
corridor Douala-Bangui, l'intensité du post acheminement
communautaire réalisée par TRANSIMEX a été
manifestement ralentie par l'instabilité de la RCA. En prenant appui
ici sur l'indicateur de performance relatif au nombre de voyages
offert sur le corridor Douala-Bangui par l'entreprise, on note
donc une importante part de marché logiquement perdue ou refusée
par celle-ci à cause de cette situation.
Tableau n°3 : Comparaison de l'offre
moyenne de transport de l'entreprise sur le corridor Douala-Bangui entre 2012
et 201363(*)
PERIODE
|
NOMBRE DE VOYAGES effectués ou
sous-traités par TRANSIMEX vers la RCA
|
ECART
|
1/1/2012 à 31/12/ 2012
|
Soit une moyenne de 150 voyages sur l'année
|
120 voyages
|
(Avant crise)
|
chute d'environ 80%
|
1/1/2013 à 31/12/2013
|
Soit une moyenne de 30 voyages sur l'année
|
|
(Pendant crise)
|
|
BLEU matérialisant la consistance
du nombre de voyages de l'entreprise sur l'année 2012
ROUGE matérialisant
l'étiolement du nombrede voyages opérés par
l'entreprise sur l'année 2013 à cause de la crise
A l'évidence, un écart
considérable en matière de post-acheminement des marchandises
vers la RCA est constaté sur les deux périodes, soit une perte
moyenne de 120 voyages sur l'année de pleine crise. En plus, la courbe
risquerait de ne pas s'améliorer en 2014, quand on remarque qu'au
premier trimestre cette année, le nombre de voyages effectués ou
sous-traités par l'entreprise semble ne pas être de très
bons augures.
CONCLUSION DU CHAPITRE I
Au terme de cette analyse, force est de faire le
constat d'une baisse drastique de la courbe du post acheminement des
marchandises vers la RCA à cause de la crise. Ainsi, il est clairement
remarqué qu'une bonne partie de l'activité de post acheminement
communautaire en zone CEMAC subit les affres de l'instabilité
centrafricaine. Tous les maillons de la chaine de cette activité de
logistique avale en sont concernés et précisément les
transporteurs camerounais et centrafricains. Le cas de l'entreprise TRANSIMEX a
été opportunément pris en illustration.
Par ailleurs, au-delà de la perturbation du
trafic sur le principal corridor d'acheminement de la marchandise en RCA, cette
crise n'a pas manqué de bouleverser légèrement les
règles juridiques applicables à cette activité
logistique.
CHAPITRE II : LA STABILITE RELATIVE DE LA SPHERE
JURIDIQUE DU POST ACHEMINEMENT COMMUNAUTAIRE DES MARCHANDISES
251657216
A l'épreuve de la crise centrafricaine, la
courbe du post acheminement communautaire en CEMAC a évidemment connu
une chute. Cependant, l'ensemble des règles qui organisent cette
activité n'a pas cru devoir tanguer au rythme de la situation. C'est de
l'essence même du Droit d'avoir une certaine pérennité et
de prévoir des règles adéquates et à même de
s'adapter aux diverses circonstances. Toutefois, cette vitalité
juridique n'est pas totale car un léger bouleversement semble
perceptible au niveau du régime de responsabilité des acteurs,
car la crise s'apparente selon le cas à un cas de force majeure64(*) voire à un risque de
guerre.
Ainsi, avons-nous opté de limiter cette
étude à l'examen des règles juridiques organisant le cadre
opérationnel (section I) d'une part et d'autre part au
régime de responsabilité du transporteur et assureur
(section II) de l'activité de post acheminement en
période d'instabilité.
SECT I : LE MAINTIEN DU CADRE REGLEMENTAIRE DU
POST-ACHEMINEMENT EN ZONE CEMAC
Le cadre réglementaire du post acheminement
s'appréhende comme l'environnement juridique de l'activité.
Celui-ci est essentiellement organisé par le code douanier de la CEMAC
et les conventions communautaires bilatérales ou multilatérales
des Etats membres. Cet environnement juridique semble n'avoir logiquement subi
aucun changement malgré l'instabilité centrafricaine qui a
perturbé le trafic sur un important corridor du post acheminement
communautaire.
Ce cadre réglementaire met donc à la
disposition des opérateurs un régime douanier suspensif
favorable qu'est le transit. Le bénéfice de ce régime
passe par le respect de certaines règles qui sont restées
exigibles en dépit de la crise (par I). De même en est-il des
dispositions posées par les conventions bilatérales relatives au
post-acheminement communautaire (par II).
PAR I : LE NECESSAIRE RESPECT DES FORMALITES DE
TRANSIT
Le post acheminement en zone CEMAC a primordialement pour but
de ravitailler les pays sans ouverture sur la mer de la zone. Pour ce faire, le
code douanier CEMAC a mis en place le régime douanier de transit dans
l'optique d'éviter à la cargaison un double statut juridique,
tout en permettant un passage des marchandises d'un pays de la zone à un
autre, en suspension des droits et taxes de douane65(*). Ceci est en fait la
traduction même du territoire douanier que constituent les six Etats
membres de la CEMAC66(*).
En dépit de la crise centrafricaine qui secoue une bonne marge du post
acheminement communautaire, les formalités à remplir pour
accéder au régime douanier du transit en zone CEMAC n'ont pas
connu d'entorses. Ainsi, la procédure de transit communautaire n'a
techniquement pas subi de modification.
Cette procédure en zone CEMAC et
précisément lorsque le Cameroun est requis comme pays de transit,
a été savamment présentée par le manuel de
procédures du Guichet Unique des Opérations du Commerce
Extérieur67(*).
Schématiquement, tout part d'une déclaration en
détail du transitaire68(*) ou du Commissionnaire en douane agrée
(CAD)69(*).
L'opérateur doit faire recours à la déclaration en douane
modèle D1570(*).
Cette déclaration est enregistrée en Douane sur la base d'un
Bordereau d'instructions préalablement reçu de
l'importateur71(*). Le
CAD saisit les éléments du dossier d'importation dans le
système Sydonia72(*).
En pratique, pour faire une parfaite déclaration, le
CAD doit être en disposition des documents suivants:
· La facture commerciale du fournisseur,
· La facture du fret
· Une Attestation d'assurance d'une compagnie
locale
· Le connaissement ou la lettre de transport
aérien ou la lettre degarantie bancaire,
· La liste de colisage,
· Les éventuels
certificats73(*)et
permis (sanitaires, phytosanitaires, vétérinaires,
qualitatifs, techniques) requis par la réglementation en vigueur au
Cameroun et émis par la Société Générale de
Surveillance en fonction de la valeur de la marchandise.
·Le titre d'importation domicilié
;
· La lettre de caution bancaire impérativement
requise pour tous régimes douaniers suspensifs à l'instar du
Transit. C'est une mesure de sécurisation du transit à
côté du système de Géolocalisation par Satellite mis
en place par la douane74(*)sur tous véhicules routiers acheminant des
cargaisons en transit75(*).
· Le bordereau électronique de suivi des
cargaisons (BESC) du pays de destination si exigé.
Après s'être assuré que le manifeste a
été régulièrement enregistré dans le
système informatique de la Douane, le CAD transmet automatiquement cette
déclaration à l'inspecteur côté.
Une fois la déclaration transmise, elle fait l'objet
d'un traitement par le bureau de douane compétent. En fait, la
déclaration en douane doit être accompagnée des
pièces sus citées76(*).
En fonction des critères de contrôle
gérés par le système informatique douanier, le service des
douanes apprécie et l'Inspecteur délivre en cas de
conformité des éléments du dossier, « le Bon
à transiter » ou titre de transit. Concrètement, le
titre donné par la douane est initialement provisoire et ne sera
définitif qu'à son retour assortie d'appositions des sceaux de
tous les checks points douaniers, certifiant que la marchandise est
effectivement arrivée en RCA via le corridor régulier.
En conclusion, il convient de noter que la
présente procédure relative au post acheminement communautaire
n'a pas subi de modification réelle en dépit de la crise.
PAR II : LE RESPECT DES CONVENTIONS BILATERALES
RELATIVES AU POST-ACHEMINEMENT
L'activité de post acheminement communautaire
en CEMAC est tributaire des conventions bilatérales existantes entre les
pays de la zone. Ainsi, le principal corridor de transit des marchandises vers
la Centrafrique en crise est régi par la convention bilatérale en
matière de transports terrestres de marchandises passée entre la
république du Cameroun et la république Centrafricaine du 22
décembre 199977(*).
Cette convention couplée à celle passée entre le Cameroun
et le Tchad78(*)mettent en
place un certain nombre d'axes visant à encadrer le post acheminement
entre ces Etats ou en transit sur le territoire de l'un ou de l'autre de
ceux-ci au moyen de véhicules immatriculés dans l'un de ces
pays79(*). Cet encadrement
du post acheminement en zone CEMAC et précisément sur le corridor
Douala-Bangui a gardé son intensité d'antan nonobstant
la crise. Ainsi, la répartition des quotas de fret (A), de même
que les organismes de contrôle et de facilitation du transport en transit
(B), en passant par les itinéraires ou voies terrestres légales
et check point (C) ont connu une certaine stabilité en période de
crise.
A. LES QUOTAS DEREPARTITION DU FRET ENTRE LES
TRANSPORTEURS SUR LES CORRIDORS COMMUNAUTAIRES
Le quota des marchandises post acheminées
sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena est
fixé par les conventions bilatérales sus évoquées
liant le Cameroun et les deux pays de l'hinterland CEMAC.
Selon l'article 6 de la convention entre le Cameroun et la
RCA, le transport terrestre de marchandises en transit par les ports maritimes,
les terminaux de chemin de fer ou tout autre point d'embarquement, ainsi que
les frets d'origine locale à destination du marché
intérieur de l'un ou l'autre pays, est assuré par les
transporteurs habilités à effectuer le transport terrestre
international, selon la clé de répartition de fret suivante :
1°-Transporteurs
Centrafricains.......................................................60%
2°- Transporteurs
Camerounais................................................... 40%
Lorsque les circonstances l'exigent, un des Etats contractants
peut renoncer à tout ou partie de son quota, sans compensation aucune au
profit des transporteurs de l'autre Etat.
A l'analyse, le post acheminement des marchandises vers les
pays de l'hinterland met un accent singulier sur la nécessité de
préserver une bonne partie du fret aux transporteurs du pays
enclavé. A cet égard, la clé 60-40 est utilisée,
octroyant 60% du fret à acheminer aux transporteurs du pays de
l'hinterland et 40% aux transporteurs camerounais.
Dans la même veine, le post acheminement sur le
corridor Douala-Ndjamena est encadré par la clé
65-3580(*), soit 65% aux
transporteurs tchadiens et 35% pour les transporteurs Camerounais.
Ainsi, une certaine stabilité de ces quotas
malgré la crise a été remarquée. D'ailleurs, la
répartition de ces quotas de fret à destination ou en provenance
de ces pays de l'hinterland est donc assurée par des organismes tout
aussi clairement identifiables en dépit de la crise.
B. LES ORGANISMES DE REGULATION DU POST ACHEMINEMENT
COMMUNAUTAIRE
Le post acheminement en zone CEMAC fait appel à
trois organismes à savoir le BGFT, le BARC et le BNF.
Le BGFT (Bureau de Gestion du Fret terrestre) se pose
en point incontournable du transit communautaire en zone CEMAC. Le Bureau de
Gestion du Fret Terrestre est un organisme Camerounais créé et
organisé par une décision ministérielle. Il s'agit de la
décision n°1550/MTPT/DT du 20 mars 1991 portant désignation
de l'organe de répartition conventionnelle des cargaisons d'une part et
d'autre part de la décision n°001107/MINT/DT du 26 Août 1993
portant organisation du bureau de gestion du fret terrestre. La gestion du BGFT
est confiée aux opérateurs privés sous la supervision d'un
comité de gestion essentiellement privé.
Le Bureau d'Affrètement Routier Centrafricain (BARC)
quant à lui est une société d'économie mixte dont
l'Etat centrafricain est actionnaire minoritaire, le reste des actions se
répartissant entre transporteurs et transitaires. Sur le corridor
communautaire Douala-Bangui, la répartition du fret à
destination ou en provenance de la République Centrafricaine est donc
assurée conjointement par le BARC et le BGFT.
A côté du rapport entre le BGFT et le
BARC pour ce qui est du fret post acheminé vers Bangui, relevons que la
répartition du fret à destination ou en provenance du Tchad est
plutôt assurée par le Bureau National de Fret Tchadien (BNF) et
BGFT81(*).
Par ailleurs, il est intéressant de souligner que
ces organismes de contrôle et de gestion de fret peuvent implanter des
agences là où ils les jugent utiles82(*). Ces organismes
émettent un document obligatoire pour le post acheminement communautaire
appelé lettre de voiture internationale83(*). L'obtention de cette lettre est conditionnée
par la présentation de la photocopie des pièces
suivantes pour les marchandises en transit :
· Le BL,
· la déclaration du fret avec accusé de
réception,
· l'original carte grise du camion,
· le permis de conduire et CNI ou passeport du chauffeur,
· la police d'assurance,
· le certificat de visite technique,
· et la vignette d'identification des véhicules en
transit
En tout état de cause, ces organismes dont le
régime juridique n'a point été dénaturé par
la turbulence centrafricaine, recueillent et centralisent les statistiques sur
l'offre et la demande du fret sur le corridor voire l'itinéraire
conventionnel dont ils assurent la gestion. Aussi, notons que cette turbulence
n'a pas affecté la stabilité des itinéraires prévus
par les conventions comme on peut le remarquer à l'étude du
principal corridor concerné par la crise.
C. LA STABILITE DES ITINERAIRES OU VOIES TERRESTRES
LEGALES ET CHECK POINTS DU CORRIDOR DOUALA-BANGUI
Présentation des corridors entre le Cameroun et
la RCA, ainsi que les check points84(*) :
Tableau n°4 : LES CHECKS- POINTS
OFFICIELS SUR LE CORRIDOR DOUALA-BANGUI
Check-points officiels
|
RCA
|
Cameroun
|
Corridor Bangui- Douala
|
Pk12 (sortie Bangui)
Bouar
Beloko
|
Garoua- Boulaï
Bonis
Yassa
|
Tableau n°5 : CARACTERISTIQUE
DU CORRIDOR DOUALA- BANGUI
Corridor de transit
|
Distance
|
Délais de route
|
Observations
|
Douala - Bangui
|
1500 Km
|
5 à 7 jours
|
Route en terres et revêtue
|
Tableau n°6 :LES POSTES DE PEAGE
ROUTIER SUR LE CORRIDOR
Postes de péage routier sur l'axe Bangui-
Douala
12 postes dont :
- 7 Cameroun
- 5 RCA
|
Cameroun
500FCFA/passage
|
RCA
2000FCFA/passage
|
Garoua- Boulaï
Mandjou
Ndokayo
Awae
Mbankomo
Boumyebel
Edéa
|
Ndéré
Birlo
Bossembélé
Yaloké
Bossemptélé
|
Ainsi présenté le corridor Douala-Bangui, il
importe de souligner que cet itinéraire conventionnel consacré
par les articles 10 et 11 de la convention y relative est en l'état la
voie terrestre du post acheminement des marchandises vers la RCA. La
perturbation du trafic sur ce corridor du fait de la crise n'a rien
enlevé à son caractère conventionnel. C'est donc sur ce
passage que repose une bonne partie du post acheminement en zone CEMAC,
justifiant son choix comme cas de figure pour cette étude.
Au final, si le cadre réglementaire du post
acheminement communautaire semble stable nonobstant la crise en RCA, le cadre
contentieux de cette activité logistique s'avère cependant plus
tumultueux relativisant à coup sûr l'apparente stabilité de
la sphère juridique de l'activité.
SECT II : LA PROBLEMATIQUE DU REGIME DE
RESPONSABILITE DU TRANSPORTEUR ET DE L'ASSUREUR EN MATIERE DE POST-ACHEMINEMENT
EN PERIODE DE CRISE
L'instabilité centrafricaine a eu un impact
certain sur le régime de responsabilité ordinaire de certains
acteurs engagés dans le post acheminement. En effet, la survenance de
cette crise qui s'apparente vraisemblablement à un cas de force majeure
voire à un risque de guerre selon le cas, peut avoir pour effet de
bouleverser le régime de responsabilité de certains acteurs tel
que le transporteur (par I) et l'assureur du post acheminement
(par II).
PARI : L'IRRESPONSABILITE DE PRINCIPE DU
TRANSPORTEUR : la force majeure
Le post acheminement communautaire est essentiellement
effectué en l'état actuel par voie routière, ce qui
implique l'examen du régime de responsabilité du transporteur
routier de marchandises en zone CEMAC. Celui-ci est l'objet de l'Acte Uniforme
OHADA relatif aux contrats de transport de marchandises par route du 22
mars2003. Inspiré essentiellement de la convention de Vienne CMR
relative au contrat de transport international de marchandises, ce texte
régit les transports routiers nationaux et internationaux entre les
dix-sept Etats membres de l'OHADA, abrogeant ainsi les règles de droit
interne jusque-là applicables dans chaque Etat partie85(*).
Traditionnellement, le transporteur routier
Communautaire est responsable des avaries, pertes totales ou partielles qui
se produisent pendant la période de transport, ainsi que du retard
à la livraison86(*).Une bonne partie de la doctrine à laquelle
nous nous associons, parle alors d'une responsabilité de plein droit du
transporteur de marchandises pendant la période de transport87(*). Toutefois, pour
contrebalancer cette responsabilité quasi automatique qui pèse
sur le transporteur, celui-ci dispose d'un certain nombre de causes
d'exonérations88(*), parmi lesquelles la force majeure. Cette cause
exonération semble avoir été défini par le
législateur OHADA comme des circonstances que le transporteur ne pouvait
pas éviter et aux conséquences desquelles il ne pouvait
remédier89(*).
Dès lors, survenue en pleine relation
contractuelle, la crise centrafricaine est apparue comme une circonstance
exceptionnelle, étrangère au transporteur et qui pourrait avoir
pour résultat de l'empêcher d'exécuter ses prestations
à l'égard de son cocontractant90(*). Cette situation fait donc attraction à
l'irresponsabilité de principe du transporteur routier de marchandise en
cette période à condition pour lui d'établir que l'avarie,
la perte ou le retard en cause est imputable ladite instabilité.
Ainsi, la crise centrafricaine vient modifier les
règles de jeu applicables en période ordinaire en matière
de responsabilité du transporteur de marchandise. Il suffit donc pour le
transporteur de démontrer deux choses :
ü d'abord que l'avarie, la perte ou le retard en cause
est imputable à la crise
ü Ensuite que cette crise s'avérait à
l'époque de la conclusion du contrat, être imprévisible,
irrésistible et extérieure au transporteur et
conséquemment inévitable et irrémédiable par
icelui.
Dans cette veine, la force majeure n'exonère le
transporteur de ses obligations que pendant le temps où elle
l'empêche de donner ou de faire ce à quoi il s'est
obligé91(*). Aussi,
en matière d'acheminement de marchandises par voie de transport
ferroviaire, cette notion de force majeure se pose en cause exonératoire
du transporteur dans les mêmes conditions92(*).
Au total, il ne fait pas de doute que la crise
centrafricaine caractérisée par des émeutes, guerre
civile, insurrection, rentre dans les cas de figure classique de la force
majeure93(*), pouvant
empêcher l'opérateur de post acheminement communautaire
d'exécuter régulièrement ses obligations contractuelles.
Alors, il lui revient de démontrer le cas échéant, le
rôle causal de la crise surtout lorsqu'on sait que contrairement au droit
commun, le transporteur bénéficie de présomption une fois
que ce lien de causalité est établi94(*). Cependant, il faut signaler
que du côté de l'assureur, on ne parle pas de force majeure mais
plutôt de risque de guerre.
PAR II : LE CARACTERE INOPERANT DE L'ASSURANCE EN
TEMPS DE CONFLIT
Epiloguer à propos d'assurance en
matière de post acheminement revient à faire quelques
précisons préalables (A) au dessein d'éviter toute
confusion, avant d'évoquer son régime en temps de crise comme
c'est le cas en Centrafrique (B).
A. PRECISIONS PREALABLES SUR L'ASSURANCE EN MATIERE DE
POST ACHEMINEMENT
Le post acheminement est une phase qui vient
après le transport principal. Il a pour but d'assurer l'ultime
acheminement de la marchandise chez le destinataire. Pour ce faire,
l'opérateur de cette activité logistique se doit d'être
prudent et contracter une assurance afin de couvrir les risques qui pourraient
survenir à la marchandise tout le long de ce post acheminement. De
même, lorsque le transporteur n'agit pas pour le compte de
l'expéditeur95(*),
ce dernier peut aussi contracter une assurance pour couvrir l'expédition
de ses marchandises et dans ce cas il pèse sur icelui une obligation
d'informer le transporteur à propos de cette assurance96(*).
Techniquement, l'organisateur du post acheminement
prendra une assurance responsabilité civile97(*), qui ne devrait être
confondu ni avec l'assurance maritime qui a couvert le transport principal et
généralement contracter au pays du vendeur en cas d'importation
CAF98(*), ni avec
l'assurance des facultés obligatoires à l'importation de la loi
n° 75/14 du 08 Décembre 1975 portant assurance obligatoire des
marchandises ou facultés à l'importation rendue applicable par le
décret N° 76/334 du 06 Août 197699(*).
L'assurance de responsabilité civile est tout
d'abord une forme d'assurance de dommages non maritime prévue par les
articles 31 et suivants du code CIMA. Ici, l'assureur est garant des pertes et
dommages causés par des personnesdont l'assuré est civilement
responsable 100(*)
quelles que soient la nature et la gravité des fautes de ces personnes,
ou par des choses qu'il a sous sa garde101(*).En outre, dans les assurances de
responsabilité, l'assureur n'est tenu que si, à la suite du fait
dommageable prévu au contrat, une réclamation amiable ou
judiciaire est faite à l'assuré par le tiers
lésé102(*).
En pratique, une confusion totale règne sur la
nature juridique de l'assurance prise pour couvrir le post acheminement. Il
convient dès lors de marteler que même si l'assurance sur
faculté peut juridiquement couvrir cette activité logistique
terrestre, le post acheminement doit être couvert par une assurance
terrestre bien distincte et conformément au code CIMA. D'ailleurs, il
est des cas où les parties ont choisi l'incoterm DAP et DDP103(*) assortie naturellement d'une
assurance multimodale qui couvre la faculté respectivement jusqu'au
lieu convenu pour la livraison et jusqu'à l'usine de l'acheteur.
Précision étant faite, qu'en est-il du
régime de cette assurance en temps de crise ?
B. L'IRRESPONSABILITE DE PRINCIPE DE L'ASSUREUR
:exclusion des risques de guerre
La perturbation causée par le trouble centrafricain ne
manque pas d'atteindre le régime de responsabilité de l'assureur
du post acheminement des marchandises en CEMAC. Ainsi, l'assurance du post
acheminement des marchandises transportées vers la RCA en cette
période d'instabilité est soumise au principe de
l'irresponsabilité de l'assureur pour les sinistres imputables à
la crise104(*).
En effet, le code CIMA est clair sur le principe de
l'irresponsabilité de l'assureur en temps de crise, à condition
pour lui de prouver que le sinistre est dû aux émeutes, guerre et
mouvements orchestrés par cette crise. A ce titre, l'article 38 du code
dispose que : « L'assureur ne répond pas, sauf
convention contraire, de pertes et dommages occasionnés, soit par la
guerre étrangère, soit par la guerre civile, soit par des
émeutes ou par des mouvements populaires. Lorsque ces risques ne sont
pas couverts par le contrat, l'assuré doit prouver que le sinistre
résulte d'un fait autre que le fait de guerre étrangère ;
il appartient à l'assureur de prouver que le sinistre résulte de
la guerre civile, d'émeutes ou de mouvements
populaires ».
Au demeurant, à l'analyse de cette disposition il en
ressort que cette irresponsabilité n'est que le principe. Aux
termes dudit article, une convention contraire pourrait déroger cette
irresponsabilité de l'assureur. L'assureur et l'opérateur du post
acheminement peuvent de commun accord prévoir dans la police d'assurance
la couverture de tous ces risques, engendrant sans doute en contrepartie d'une
prime d'assurance plus élevée. Il s'agit là de la
réaffirmation de l'autonomie de la volonté des parties en
matière d'assurance, leur permettant de fixer l'objet du contrat, de
déterminer le risque à couvrir et l'étendue des
garanties105(*).
Au final, la vitalité juridique de
l'activité de post acheminement des marchandises en RCA en
période de crise a ainsi été évaluée. Il se
dégage tout simplement une stabilité du cadre
réglementaire de l'activité, qui vient achopper à une
précarité du régime de responsabilité des acteurs.
CONCLUSION CHAPITRE II
A titre de conclusion, on peut souligner sans risque
de se tromper que le trouble survenu en RCA n'est pas sans effet sur la
vitalité juridique de l'activité logistique de post acheminement
communautaire.
Ainsi, si le cadre réglementaire de cette
activité n'a pas connu d'entorse, il faut néanmoins relever que
la casquette de force majeure voire de risque de guerre que peut revêtir
cette crise, a un effet indiscutable sur le régime de
responsabilité normalement applicable à certains acteurs du post
acheminement des marchandises en zone CEMAC.
CONCLUSION PARTIE I
En somme, l'impact de la crise sur la vitalité de
l'activité de post acheminement en zone CEMAC est celui d'une
altération du trafic un important corridor communautaire, avec des
conséquences mitigées sur la sphère juridique de cette
activité.
En effet, cette perturbation a été
étudiée sous un prisme juridico-économique auquel a
été associée une analyse logistique avec les
données de terrain. Il a donc été question dans cette
démonstration de faire un état des lieux de la situation du post
acheminement communautaire en cette période difficile. Tout logiquement,
l'accent a été mis sur le corridor Douala-Banguiqui
polarise plus de 90% du trafic vers ce pays en crise et où le flux de
déplacement des marchandises a connu un sérieux ralentissement
soit 69,7% du trafic en 2013 (période de pleine crise).
Aussi, quelques règles juridiques y afférentes
ont été scrutées au dessein d'édifier les
opérateurs du post acheminement à l'instar de TRANSIMEX, sur la
stabilité du cadre opérationnel de leur activité et le
léger bouleversement du régime de leur responsabilité en
période de crise.
Au final, cette modification de la courbedu trafic n'est pas
la seule incidence de cette crise sur le post acheminement en CEMAC, notamment
quand on sait que celle-ci a aussi été à l'origine d'un
nécessaire changement du régime de gestion du post acheminement
sur un important corridor sous régional.
PARTIE II : L'IMPACT DE LA CRISE CENTRAFRICAINE
SUR LA GESTION DU POST ACHEMINEMENT COMMUNAUTAIRE DES MARCHANDISES
251658240
Le post acheminement est une activité de la logistique
avale indispensable pour les pays enclavés de la zone CEMAC. Celle-ci
vise à transporter la cargaison dès son débarquement, sous
le respect des contraintes de coût, délai, qualité et
sécurité. C'est en réalité sur le post acheminement
que se répercute l'évaluation de la performance de toute la
chaine logistique. C'est pour cette raison que la gestion du post acheminement
est au coeur même de la logistique en tant que point focal de la
satisfaction du client.
En période normale cette activité doit
être balisée par un arsenal d'indicateurs de performance et
précisément le taux de service effectué avec
qualité et sécurité, le nombre de voyages effectués
dans les délais... Toutefois en période de crise comme c'est le
cas en zone CEMAC et précisément sur le corridor
Douala-Bangui, le régime de gestion de cette activité
prend une nouvelle configuration. Ainsi, l'instabilité centrafricaine
revêt un impact outre sur la vitalité de l'activité, sur le
régime de gestion de celle-ci. Une orientation nouvelle s'impose pour
manager le post acheminement en temps de crise. Les indicateurs de performance
ne sont plus opérants car tout l'enjeu ici est de maitriser le reflux.
C'est donc dans cette logique que des mesures ont
été engagées en matière de gestion du post
acheminement en cette période de crise (chapitre I), lesquelles peuvent
être complétées par des options que nous recommandons
(chapitre II).
CHAPITRE I : LES MESURES ENGAGEES POUR LA GESTION
DU POST ACHEMINEMENT PENDANT LA CRISE
251659264
Depuis le déclenchement de la crise en RCA en
décembre 2012, un pôle communautaire du post acheminement s'est
atrophié. Ainsi, un important maillon de la chaine de transport sous
régional est en proie à de nombreuses difficultés mettant
en péril le ravitaillement du pays en crise. En tant qu'activité
logistique, le post acheminement doit être géré de
façon optimale pour ravitailler le pays en difficulté. Cependant
la conduite à tenir en matière de gestion de cette
activité logistique en période trouble semble être
guidée par l'évolution de la crise elle-même.
Ainsi, un certain nombre d'actions ont
déjà été menées (section I), lesquelles
méritent l'évaluation de leur portée économique et
humanitaire (section II).
SECT I : IDENTIFICATION DES ACTIONS
ENTREPRISES
Face à la crise, la gestion du post acheminement
en zone CEMAC et particulièrement sur le principal corridor de
désenclavement de la RCA s'avère peu aisée. A ce titre, la
montée de la violence à un moment donné à conduit
à une interruption de l'activité (par I), ensuite une
nécessaire sécurisation des convois s'est rendue
nécessaire (par II).
PAR I : L'INTERRUPTION MOMENTANEE DU
POST-ACHEMINEMENT
A l'analyse, l'interruption de l'activité de
post acheminement vers à RCA s'avère être une mesure
ponctuelle de gestion adoptée pour faire face à
l'insécurité. Cette mesure a été adoptée
officiellement par les autorités Camerounaises (A) et officieusement
par la plupart d'opérateurs de post acheminement vers la RCA (B).
A. INTERRUPTION PAR LES AUTORITES :la fermeture
temporaire de la frontière
En réplique à la crise, la gestion de
l'activité logistique de post acheminement a été
reconfigurée. La recrudescence de l'insécurité des
cargaisons, le risque de destruction des flottes automobiles et surtout la
tuerie des transporteurs et de certaines forces de l'ordre à la
frontière camerounaise, ont abouti à la prise d'une mesure
drastique pour le post acheminement. Les autorités camerounaises ont
dans un premier temps interrompu le post acheminement le long du corridor
Douala-Bangui par le biais d'une fermeture de frontière.
En effet, le gouverneur de la région de l'Est
du Cameroun a annoncé le 22 août 2013, la fermeture de la
frontière Cameroun-RCA jusqu'à nouvel avis106(*).Cette mesure de gestion
ponctuelle du post acheminement vers Bangui a été à
l'origine d'un placement de camions en position statique prolongée le
long de la frontière. Les observateurs ont parlé d'un risque
d'asphyxie de la Centrafrique.
Cette fermeture frontalière qui a
été levée le 3 septembre 2013107(*), s'est avérée
à terme stratégique, lorsqu'on sait qu'elle a permis de planifier
des mesures sécuritaires tant des biens post acheminés vers la
Centrafrique que des personnes. A cet égard, cette méthode de
gestion a favorisé l'organisation d'une rencontre entre les
différents acteurs du secteur. Au cours de celle-ci, les
autorités administratives et les responsables des syndicats des
transporteurs camerounais et centrafricains ont adopté des
résolutions telles que l'escorte et le convoyage des véhicules en
territoire centrafricain, afin d'éviter « les actes de
racket perpétrés par des rebelles de la
Séléka »108(*).
Au demeurant, l'interruption momentanée du post
acheminement rentre dans le registre de l'inhabituel en matière de
gestion du post acheminement. Ceci ne devrait pas égarer les
transporteurs sur les caractères que doit revêtir cette
activité logistique avale en période normale marquée par
le défi de célérité, sécurité et
qualité109(*).
B. INTERRUPTION PAR LES OPERATEURS DE POST
ACHEMINEMENT : la prudence sur toute la chaine logistique de transport des
cargaisons centrafricaines
Les transporteurs de marchandises en ligne
régulière sur l'axe Douala-Banguiont été
amenés à repenser la stratégie de gestion de leur
activité depuis l'avènement de la crise. Certains
opérateurs de post acheminement communautaire ont fait le choix de la
prudence sur toute la chaine de transport des cargaisons en direction de la
Centrafrique.
Schématiquement, du débarquement de la
cargaison centrafricaine à la consignation de celle-ci, en passant par
son dédouanement et son post acheminement vers Bangui, les organisateurs
de transport multimodal font montre d'une gestion prudente de la chaine.
Certains optent pour un refus systématique d'offrir toute prestation
à la cargaison centrafricaine. D'autres par contre optent pour un peu
plus d'audace en effectuant les formalités de dédouanement de la
marchandise et en sous-traitant le post acheminement de la cargaison vers
Bangui. Il s'agit d'opérer une sous-traitance à la faveur des
transporteurs de la nationalité du pays en crise c'est-à-dire
centrafricain pour les raisons suivantes :
- Ceux-ci sont moins exposés par rapport au
transporteur étranger
- Ceux-ci ont un avantage indéniable du fait de
leur nationalité pour l'obtention des facilités d'ordre
informationnel pouvant leur permettre de savoir les zones les moins
exposées pouvant permettre un post acheminement en toute
sécurité ainsi que les mesures à prendre.
- Rien ne l'interdit bien au contraire l'esprit de
l'article 6 de la convention bilatérale sus évoquée est de
confier une bonne quantité de fret à ces sous-traitants
centrafricains.
A l'étude, si cette prudence semble
guidée par l'évolution de la crise, notons que celle-ci
s'avère contraire à l'essence même de la logistique qui
vise à ravitailler un territoire lorsque le besoin existe, comme c'est
le cas actuellement en RCA. En principe, c'est en période de tension que
le déploiement de l'activité logistique trouve tout son sens,
celui d'approvisionner les populations en danger. C'est sans doute dans ce
sillage que s'inscrit l'escorte des cargaisons sur le corridor
Douala-Banguicouplée au pont aérien entrepris pour
acheminer les produits vers Bangui.
PAR II : LA SECURISATION DU POST-ACHEMINEMENT
L'instabilité centrafricaine a doté la
gestion du post acheminement communautaire des marchandises d'une touche
particulière. En fait, cette crise est en réalité un
goulot d'étranglement faisant appel à une nécessaire
optimisation. Dans cette veine, cette optimisation a été
amorcée par l'usage de la voie aérienne pour ravitailler le pays
en crise dans un premier temps (A). Par la suite, l'escorte des cargaisons par
les forces de l'ordre de la mission internationale de soutien africaine
à la Centrafrique110(*) et la force SANGARIS111(*) s'est rendu
impérative (B).
A. LE CHOIX TEMPORAIRE DE LA VOIE AERIENNE POUR LE
POST-ACHEMINEMENT VERS BANGUI
De façon extraordinaire, la situation
centrafricaine a occasionné une technique de gestion
particulièrement rare du post acheminement des marchandises vers la RCA.
En effet, compte tenu de la difficulté de ravitailler la RCA via le
corridor Douala-Banguiau regard de l'insécurité de la
voie routière, l'option pour un pont aérien entre le Cameroun et
la RCA a été ponctuellement retenue.
Ce pont aérien entre le Cameroun et la RCA mis
en place le 12 février 2014, a eu pour but d'acheminer les cargaisons
des Organismes internationaux112(*)pendant une période d'un mois. Il s'agit des
produits nécessaires pour survenir aux besoins des populations en
souffrance et notamment des biens de premières nécessités
à l'instar du riz, huile, savon et médicaments113(*).A titre d'illustration, le
PAM a affrété un boeing 747 pour acheminer 82 tonnes de riz vers
la RCA114(*).
Au total, 1800 tonnes de céréales ont
été post acheminées par voie aérienne en 25
rotations115(*). En
période normale, le post acheminement communautaire des marchandises par
voie aérienne semble peu usité au regard de son coût et la
voie routière est préférée pour desservir tant la
RCA que le Tchad. Mais la situation de crise que connait la Centrafrique remet
sur la sellette la problématique du post acheminement communautaire des
marchandises par voie aérienne.
Par ailleurs, la crise commande un
réaménagement de la gestion du trafic routier vers la
Centrafrique précisément avec le phénomène
d'escorte des cargaisons.
B. L'ESCORTE DES CARGAISONS
Pour optimiser la gestion du post acheminement
communautaire des marchandises vers Bangui, cette activité logistique a
été accompagnée d'un certain nombre de garantie telle que
l'escorte des cargaisons par les forces de maintien de l'ordre. Ainsi, le post
acheminement le long du corridor Douala-Bangui s'est doté d'un
nouvel acteur chargé d'assurer la sécurité voire la
fiabilité de cette activité de logistique avale.
Selon le premier Rapport Intérimaire de
la Commission de l'Union Africaine sur la situation en République
Centrafricaine et les activités de la Mission Internationale de Soutien
à la Centrafrique sous conduite Africaine, la MISCA a mis en
place depuis le 18 janvier 2014, un dispositif d'escorte au profit des camions
empruntant le corridor Douala-Bangui.Cette escorte se fait selon un
calendrier bien établie.
Tableau n°7 : Calendrier d'escorte
des cargaisons vers Bangui et de Bangui vers le Cameroun
Escorte cargaison de la frontière camerounaise
pour Bangui
|
Escorte de Bangui vers La frontière
Camerounaise
|
LUNDI
|
MARDI
|
MERCREDI
|
JEUDI
|
VENDREDI
|
SAMEDI
|
A la lecture de ce tableau, il en ressort que le post
acheminement des marchandises de la frontière camerounaise
(Garoua-boulai précisément) pour Bangui s'effectue les
LUNDI, MERCREDI et VENDREDI. C'est donc dire que la fonction statique
prolongée des camions s'avère obligatoire dans la mesure
où les camions sont contraints de stationner à la
frontière camerounaise pour s'arrimer audit calendrier.
Grace à cette mesure de gestion du post
acheminement communautaire en période de crise, un certain nombre de
cargaisons ont pu être acheminé vers le pays en crise.
Tableau n°8: Estimation du nombre de
camions escortés entre janvier-février 2014116(*)
PERIODE
|
Propriétaire de camions
escortés
|
Nombres
|
total
|
17 janvier-17 février 2014
|
PAM
|
90
|
416
|
SANGARIS
|
40
|
OPERATEURS PRIVES
|
286
|
De façon générale, la technique de
l'escorte des cargaisons a apporté une plus-value au post acheminement
des marchandises en zone CEMAC. Selon le rapport intérimaire sus
cité, on compte plus de 1 000 camions escortés, dans les deux
sens, au profit d'agences onusiennes et d'Organismes internationaux, de la
force Sangaris, des commerçants et d'autres acteurs117(*).
Au final, toutes ces mesures entreprises visent donc
à créer des conditions propices au post acheminement des aides
humanitaires en période de crise. Il s'agit de mettre la logistique au
service des populations centrafricaines dans le besoin. Les images d'escortes
sont ainsi retenues à titre d'illustration:
Fig4 : Images d'escorte des cargaisons
251661312
Cette image ainsi choisi invite tout simplement à
suivre la flèche jaune qui présente les forces de la MISCA en
pleine opération d'escorte des cargaisons vers Bangui à partir de
la frontière camerounaise.
251662336
Cette seconde image de l'opération de
sécurisation des cargaisons sur le corridor Douala-Bangui, obtenu sur
le lien www.acap-cf.info118(*),
présentele Général Martin TOUMETA CHOMU de la Mission
Internationale de Sécurisation en République Centrafricaine
(MISCA) au coeur de la mise en oeuvre des mesures de gestion du post
acheminement vers la RCA en période de crise.
Qu'en est-il du poids de ces nouvelles mesures de
gestion du post acheminement sur la situation économique et humanitaire
de la RCA ?
SECT II : LA PORTEE DES ACTIONS MENEES
Faire une étude de la portée des
différentes mesures administrées au post acheminement en
période de crise, revient à analyser leur incidence sur
l'amélioration de la situation économique et humanitaire
centrafricaine en particulier et partant dans la sous-région.
D'emblée, soulignons que la gestion du post acheminement en cette
période de turbulence a permis d'approvisionner autant que faire se peut
le pays en aide humanitaire (par I), bien que cela n'a pas d'effet majeur sur
sa situation économique (par II).
PAR I: DES ACTIONS HUMAINEMENT CONSIDERABLES
A cause de l'instabilité centrafricaine, le
post acheminement des marchandises en direction de la RCA est devenu vital. Du
pont aérien à l'escorte des cargaisons, en passant par
l'organisation des rencontres entre différents acteurs, la
reconfiguration du régime de gestion du post acheminement sur ce
pôle communautaire s'est avérée incontournable.
Toutes les actions entreprises à cet effet sont
d'une importance inestimable au regard de la situation de crise alimentaire que
connaît ce pays de l'hinterland. Ainsi, Denise BROWN Directrice
régionale du PAM pour l'Afrique de l'ouesta martelé
qu'« avec cette spirale de violence qui n'en finit pas et
l'interruption des activités économiques, la Centrafrique risque
de plonger dans une crise nutritionnelle et alimentaire encore plus
grave »119(*).
Il n'est donc pas abusif de reconnaître le mérite des mesures
de gestion du post acheminement communautaire des produits entreprises
jusqu'ici, dans l'optique de survenir autant que possible au besoin alimentaire
des centrafricains.
En dépit de la nécessaire prudence
adoptée ci et là, soulignons que l'escorte des cargaisons et le
post acheminement communautaire des marchandises par voie aérienne se
sont révélés salutaires pour les1,25 millions de personnes
affectées par la violence et confrontées à cette
turbulence. L'occasion est donc donnée de reconnaître les efforts
fournis par les organismes humanitaires tels que le Programme Alimentaire
Mondiale, Médecin Sans Frontière et UNICEF pour ne citer que
ceux-ci, dans la mouvance du ravitaillement de la RCA en produits alimentaires
et sanitaires.
Au contact de cette crise logée dans un Etat sans
ouverture sur la mer d'Afrique centrale, il faut convenir que l'activité
logistique de post acheminement communautaire est au coeur de l'assistance
humanitaire intracommunautaire. C'est donc une activité indispensable
pour les pays sans littoral de la zone CEMAC a fortiori en période
d'instabilité.
En somme, les actions ainsi menées pour
préserver une offre minimum de transport de marchandises vers le pays en
crise, revêtent une immense dose d'humanité, surtout lorsqu'on
considère que ces mesures sans incidence économique, sont
déployées pour la survie des populations.
PAR II : DES ACTIONS ECONOMIQUEMENT SANS EFFET
MAJEUR
La République Centrafricaine est dans
l'étau d'une asphyxie économique depuis l'avènement de la
crise. Tous les efforts mis en place pour redynamiser les échanges
économiques entre ce pays de l'hinterland et l'extérieur sont
vains.
Malgré les mesures administrées au post
acheminement des marchandises sur le corridor communautaire, l'économie
de ce pays de l'hinterland demeure dans le rouge. Selon les observateurs, la
crise politique et sécuritaire actuelle ne fait qu'amplifier les
difficultés économiques habituelles de la RCA120(*). En fait, la
dépendance du post acheminement des marchandises à la
sécurisation des cargaisons est un frein évident au
développement du commerce interne voire intracommunautaire. Si les
actions jusqu'ici entreprises en matière de post acheminement sont
remarquables et salutaires sur le plan humanitaire, celles-ci n'ont
sensiblement pas d'effet sur l'état économique du pays. Par
ailleurs, le difficile acheminement des marchandises vers Bangui a un effet
direct sur la faible production réalisé par le pays en
2013.Ainsi, le redémarrage économique observé depuis 2004
(3,9 % en 2012) a totalement été remis en cause par le grave
désordre actuel, et les prévisions de croissance s'avèrent
désastreuses pour 2013 (-14,5 %)121(*).A l'examen, cet ébranlement économique
touche les autres pays de la CEMAC et précisément le Cameroun.
C'est dans ce sens que tous les secteurs en contact de près ou de loin
avec le post acheminement des biens vers la RCA sont affectés. De plus,
le Cameroun, victime collatérale de la crise en RCA, est le refuge de
plus de 900000 centrafricains, à ceci s'ajoute les dépenses
déjà engagées pour sécuriser les
frontières.
En somme, nonobstant le mutisme des mesures prises
en faveur du post acheminement sur l'état délétère
de l'économie centrafricaine, le déplacement de biens vers ce
pays de l'hinterland ne saurait s'estomper. Au contraire, tout le défi
est de trouver les voies et moyens pour vivifier le post acheminement des
produits vers ce pays en crise afin de relever les indicateurs
économiques tant de la RCA que de toute la zone CEMAC. Le goulot
d'étranglement étant connu122(*), il faut surmonter cet obstacle ou du moins
maîtriser l'aspect concernant le post acheminement des cargaisons sur le
corridor central de ravitaillement de ce pays.
CONCLUSION CHAPITRE I
En définitive, la crise centrafricaine brise
le principe d'unicité logistique, qui commande un enchainement sans
rupture de charge de toutes les activités de la chaîne, du
débarquement à la livraison123(*)en passant par l'entreposage et le
dédouanement. L'insécurité sur le corridor
Douala-Bangui, oblige une nouvelle organisation de la logistique avale
d'acheminement des marchandises en zone CEMAC. Ainsi, le post acheminement des
marchandises à un destinataire situé à Bangui ne peut
être effectué de façon optimale au regard de cette
situation de statique prolongée créée par la fermeture
temporaire de frontière ou encore par le calendrier d'escorte.
Cependant, les mesures adoptées en matière
de post acheminement des cargaisons vers Bangui sont salutaires sur le plan
humanitaire et méritent d'être renforcées pour
réussir à relever la situation économique du pays qui
demeure inquiétante. Tous les acteurs concernés par le post
acheminement des marchandises vers ce pays devront faire preuve
d'ingéniosité pour redéployer cette noble activité,
gage de la survie socioéconomique de la RCA et conséquemment de
la relance du PIB de la sous-région.
CHAPITRE II : LES MESURES RECOMMANDABLES POUR
LA GESTION DU POST ACHEMINEMENT COMMUNAUTAIRE EN PERIODE DE CRISE
251660288
Au regard de son importance pour les pays de
l'hinterland de la zone CEMAC, l'activité logistique de post
acheminement des marchandises doit être déployée de
façon optimale en période normale et à plus forte raison
en période de crise. Pour ce faire, des efforts supplémentaires
devront être envisagés en sus des mesures déjà
entreprises, pour optimiser le post acheminement sur le corridor communautaire
Douala-Bangui. Il s'agit en réalité de suggérer des
mesures à même de redynamiser le post acheminement communautaire,
tout en mettant l'opérateur de l'activité à l'abri
d'un certain nombre de tribulations dans sa relation contractuelle. Quelles
sont donc les mesures envisageables pour revitaliser le post acheminement
communautaire des marchandises en période de crise?
La première réponse à cette
question est de mettre les organisateurs de post acheminement dans une posture
de sécurité optimale. Sur ce point, l'escorte des cargaisons
s'est rendue nécessaire pour la sécurité des biens et des
personnes engagés dans cette activité. Dès lors, un
minimum de sécurité juridique s'impose au dessein d'entourer les
transporteurs d'une nécessaire souplesse contractuelle,
stratégique pour les pousser à s'engager en dépit de la
crise (section I).
La seconde approche à cette
préoccupation est de rompre avec l'extrême dépendance du
post acheminement vers l'hinterland à la voie routière en zone
CEMAC. Cette idée s'est vérifiée pendant cette crise
centrafricaine où le post acheminement par voie aérienne a
montré toute son importance durant une période d'un
mois124(*). Il faudrait
aussi que les transporteurs tentent autant que faire se peut de se comporter en
médiateur temporaire de crise. Il est donc question de penser à
une réorientation fonctionnelle et organique de cette activité
(section II).
SECT I : LA NECESSAIRE PROTECTION DE L'OPERATEUR
DE POST ACHEMINEMENT EN PERIODE DE CRISE PAR LES CLAUSES CONTRACTUELLES
Pour galvaniser les transporteurs à oeuvrer pour
l'acheminement des marchandises vers Bangui en cette période de crise,
il est impérieux de les auréoler d'un minimum de protection
contractuelle. Il s'agit de baliser le cadre de cette activité
logistique en période de turbulence. L'objectif étant de
créer des motivations supplémentaires pour redéployer les
camions de marchandises le long du corridor Douala-Bangui. Les destinataires
de marchandise situés à Bangui devraient faire preuve de
compréhension à l'égard des stipulations spéciales
voire exorbitantes de droit commun voulues par l'organisateur de transport en
temps de crise.
Ainsi, redynamiser le post acheminement sur le corridor
communautaire revient à alerter les transporteurs concernés sur
l'étendue des clauses qu'ils peuvent poser afin de garantir
l'exécution de leur part d'obligation contractuelle en cette
période de turbulence. La clause restrictive de livraison à la
frontière (par II) peut être formulée, de même que
d'autres stipulations spéciales (par I).
PAR I : L'INSERTION DES STIPULATIONS SPECIALES
Rappelons qu'en période de crise, la gestion du
post acheminement connaît une reconfiguration. En toute vraisemblance,
cette crise qui s'apparente à un goulot d'étranglement aux
livraisons vers Bangui s'avère difficilement maitrisable pour les
opérateurs du post acheminement communautaire, nécessitant ainsi
une protection contractuelle d'iceux dans l'exécution de leur part
d'obligation contractuelle en période de crise.C'est ainsi qu'un certain
nombre de stipulations inexistantes en période ordinaire peuvent
être suggérées pour soutenir la vitalité de cette
activité de logistique avale. Alors, sont donc envisageables les
stipulations liées aux frais supplémentaires (A), à
l'allongement du transit-time (B) et à l'irresponsabilité du
transporteur (C).
A. STIPULATIONS LIEES AUX FRAIS SUPPLEMENTAIRES
D'ACHEMINEMENT
Dans l'optique de soutenir le post acheminement des
marchandises en période de crise, il est nécessaire de
présenter au transporteur communautaire une motivation pouvant
déterminer son engagement. Une telle motivation peut provenir de
stipulations convenues par les parties. Les stipulations liées aux frais
supplémentaires s'avèreraient nécessaires pour couvrir un
certain nombre de dépenses engagées pour sécuriser le post
acheminement de bout en bout.
Le caractère vital du post acheminement en
période de crise rend son coût inestimable. L'enjeu est de
permettre à l'activité économique centrafricaine de
redémarrer et ce, quel que soit les frais supplémentaires
à supporter par les destinataires. Il est question de sécuriser
via le contrat, les charges financières du post acheminement pouvant
naitre éventuellement du fait de la crise. Cette suggestion viendrait
donc se joindre à l'escorte des cargaisons pour faire bouger
l'acheminement des biens vers la RCA en ce moment difficile. Ces stipulations
peuvent prendre les formulations variées telles que :
· Les frais de sécurisation de
cargaison
· Frais de risque de route
· Frais accessoires au transport
Au total, l'insertion d'une stipulation liée
aux frais supplémentaires pourrait booster le post acheminement sur le
corridor communautaire malgré la crise. Mais celle-ci ne devrait pas
être une passerelle pour fixer un coût de post acheminement
communautaire excessif comme cela a été énoncé plus
haut125(*).
Ainsi, le facteur coût supplémentaire
peut être un moteur à cette activité hautement
nécessaire à l'hinterland. A côté d'une telle
stipulation celle liée à l'allongement du transit-time est aussi
recommandable en temps de blocus.
B. STIPULATIONS LIEES A L'ALLONGEMENT DU
TRANSIT-TIME
Comme pour toute prestation de livraison, le post
acheminement vers l'hinterland est encadré dans un délai convenu
entre les parties. Encore appelé en pratique transit time126(*), ce délai
fixé pour l'acheminement des marchandises sur le principal corridor en
crise doit nécessairement être allongé en cette
période trouble.
Une clause relative à allongement du transit time
peut paraître nécessaire pour convaincre certains transporteurs
à se redéployer vers Bangui ; cette stipulation est d'autant
plus nécessaire quand on sait qu'un calendrier d'escorte devra
être suivi une fois à la frontière Cameroun-RCA. En
réalité, contrairement à la célérité
dans la livraison recherchée en période ordinaire, il faut
souligner qu'en période de tension l'objectif primordial est de
ravitailler selon une fréquence acceptable et à même
d'éviter une asphyxie économique du pays en conflit127(*).
Une telle suggestion a le mérite de prendre en
compte la reconfiguration du régime de gestion du post acheminement sur
un important corridor communautaire du fait de la crise. Cependant, il ne
saurait s'agir d'un allongement excessif contraire à l'esprit de
l'analyse, celle de survenir au besoin des populations meurtries. En fait, on
sait que le délai de route normale pour braver les 1500 km du
corridor Douala-Bangui est estimé à 5 à 7 jours128(*) ; alors, l'allongement
à convenir devrait être d'une durée raisonnable au regard
de ce délai standard.
A la vérité, ces mesures de protection
contractuelle de l'opérateur de transport vers Bangui ont pour but de
mettre ce dernier dans un cadre confortable pour l'exécution de son
obligation. Ceci permettrait à coup sûr de revitaliser le post
acheminement des marchandises vers la RCA en temps de conflit.
C. STIPULATIONS LIEES A L'IRRESPONSABILITE DU
TRANSPORTEUR
Pour persuader le transporteur de bonne foi à
acheminer les marchandises vers la RCA, les parties peuvent convenir de mettre
la responsabilité de ce dernier à l'abri de toute poursuite, pour
toute inexécution ou mauvaise exécution de son obligation
principale imputable directement voire indirectement à la crise.
Cette suggestion est aisément justifiable car
traditionnellement, les crises socio-politiques sont des risques
politiques qui font très toujours l'objet d'une clause
spéciale insérée dans les contrats internationaux. En
matière de post acheminement intracommunautaire, les crises
socio-politiques peuvent tomber sous le coup des cas de force majeure au
transport si le transporteur prouve leur rôle causal inévitable et
irréversible dans la perte, l'avarie ou le retard qui en
résulterait129(*). Dans toutes ces hypothèses, le principe est
l'irresponsabilité du transporteur130(*). A ce titre, on constate donc qu'une clause
d'irresponsabilité en cette période de crise est juridiquement
fondée et ne saurait être un abus contractuel. De plus à
titre de droit comparé, la jurisprudence française a fini par
considérer les clauses d'irresponsabilité comme valable en
matière contractuelle131(*).
Soutenuepar la loi, la jurisprudence et
même l'équité, la stipulation d'une clause
d'irresponsabilité à la faveur du transporteur en cette
période de turbulence chez le destinataire centrafricain, semble ne
souffrir d'aucune faille. Tout l'enjeu entre vue ici est de trouver les voies
et moyens pour redonner l'intensité au post acheminement vers Bangui,
gage de la reprise des activités économiques nationales et
sous-régionales. Toutefois, on devrait se méfier des
transporteurs de mauvaise foi qui pourraient faire preuve de
désinvolture après l'insertion d'une telle clause dans le
contrat. C'est donc pour éviter un tel risque que les parties peuvent
plutôt opter pour une clause plus particulière et manifestement
restrictive des obligations du transporteur et notamment celle de livraison
à la frontière.
PARII : LACLAUSE DE LA LIVRAISON A LA FRONTIERE
La réorganisation du post acheminement des
marchandises en période de turbulence dans le pays de destination,
pourrait passer par une gestion équitable des risques de
l'activité. En effet, pour éviter au transporteur de courir le
risque d'entrée dans un territoire en trouble dont il ne peut
maîtriser parfaitement les foyers de tension, le destinataire peut
logiquement assurer la prise en charge de la marchandise à partir de la
frontière. Dans ce sillage, les parties conviendront à
insérer une clause de livraison à la frontière.
Cette mesure de gestion du post acheminement n'est pas
nouvelle. En effet, avant l'entrée en jeu de nouvelles règles des
Incoterms132(*) 2010, il
existait un incoterm aujourd'hui supprimé, connu sous le terme
DAF133(*). Cet incoterm
permettait au transporteur de se libérer en livrant la cargaison
à la frontière du pays de destination. A l'analyse, cette formule
de livraison à la frontière s'entrevoit tout de même avec
le nouvel l'incoterm 2010 DAP134(*). Celui-ci permet aux parties de convenir un lieu de
livraison bien précisé et contextuellement ce lieu serait
à la frontière entre le Cameroun et la RCA.
Tableau n°9 :
Identification des villes frontières du Cameroun et de
RCA
Frontières
|
RCA
|
Cameroun
|
BELOKO
|
GAROUA-BOULAÏ
|
En optant pour la livraison à la
frontière, les parties feront donc le choix soit entre la ville
Camerounaise GAROUA BOULAI ou la
pénétrante Centrafricaine BELOKO.
Ainsi, il semble recommandable pour le transporteur multimodal135(*) de négocier en cette
période de crise chez le partenaire centrafricain, l'incoterm DAP dans
le connaissement, mettant ainsi le destinataire dans l'obligation de venir
à la frontière Cameroun-RCA prendre en charge sa marchandise pour
la faire entrer sur le territoire en crise.
Une telle clause permettrait assurément au
destinataire d'assurer l'acheminement de la marchandise dans les meilleurs
conditions de sécurité une fois que celle-ci ait
été post acheminée jusqu'à la frontière par
le transporteur. En fait, le destinataire à l'avantage d'être sur
le territoire en conflit, et de ce fait maitrise les foyers de tension et les
voies de contournement ; du moins mieux que le transporteur par
hypothèse loin du pays de destination en crise.
Il ne fait pas de doute qu'avec une telle clause, les
opérateurs de postacheminement le long du corridor
Douala-Bangui seraient contractuellement couvert et ouvert à la
continuité de l'activité en dépit de la crise. Il
reviendra donc aux destinataires de prendre attache avec les forces de l'ordre
en présence au dessein de faire une planification efficiente des
escortes des marchandises en temps réel à partir de la
frontière.
Le choix de l'incoterm DAP ou l'insertion expresse d'une
clause de livraison à la frontière semble donc être une
option de gestion efficace du post acheminement communautaire des marchandises
en temps de crise.
En bref, l'insertion de stipulations contractuelles
spéciales est une modeste recommandation à même de sauver
le post acheminement des marchandises vers Bangui, gage de la reprise des
activités économiques voire de la sérénité
dans le pays136(*). En
plus, faudrait-il plaider pour la réorientation de l'activité de
post acheminement en CEMAC.
SECT II : PLAIDOYER POUR UNE REORIENTATION
FONCTIONNELLE ET ORGANIQUE DU MANAGEMENTDU POST-ACHEMINEMENT EN ZONE CEMAC
Au contact de toute crise socio-politique, le post
acheminement des marchandises en zone CEMAC est exposé à deux
difficultés :
D'abord, l'activité logistique de post acheminement des
marchandises en zone CEMAC est extrêmement tributaire du transport
routier137(*).
Ensuite, les opérateurs de cette activité sont
souvent très peu hardis dans le sens d'intervenir directement ou
indirectement afin de faire entendre leur voix commune pour un retour à
la paix dans les Etats de la sous-région qu'ils desservent
traditionnellement.
Au regard de ces deux constantes, deux suggestions
allant dans ce sens devront être scrutées. Il s'agit de plaider
pour une réorientation du post acheminement communautaire dans l'optique
d'aboutir à une gestion durable de l'activité. C'est ainsi,
qu'une réorientation fonctionnelle du post acheminement des marchandises
en zone CEMAC (par I), sera associée à une réorientation
organique (par II) pour aboutir à cette gestion durable.
PAR I : LA REORIENTATION FONCTIONNELLE : la
quête d'une valorisation du post acheminement par d'autres modes de
transport (Aérien et ferroviaire)
Le post acheminement des marchandises en CEMAC doit
pouvoir s'adapter à toutes les circonstances et même les plus
austères comme la crise Centrafricaine. Pour ce faire, elle devrait se
délier de son extrême dépendance au transport par route en
faisant recours aux infrastructures d'autres modes de transport. A cet effet,
le recours au post acheminement des marchandises par voie aérienne (A)
et ferroviaire (B) sont des pistes recommandables pour une gestion durable de
cette activité.
A. LE POST ACHEMINEMENT PAR VOIE AERIENNE EN CEMAC
L'acheminement des marchandises par voie aérienne
après leur transport principal est possible mais peu usité en
zone CEMAC. L'importance d'une telle voie n'est plus à démontrer
même si la problématique de son coût demeure
d'actualité.
L'importance du post acheminement des colis par voie
aérienne n'est plus à démontrer notamment en
période de crise. Les marchandises post acheminées par cette voie
bénéficient d'une sécurité naturelle138(*) et d'une
célérité certaine. D'ailleurs, les avantages du post
acheminement des marchandises par voies aériennes sont les
suivants139(*):
ü rapidité et sécurité
pour la marchandise,
ü emballage peu cher, zéro stockage ou
stockage moindre,
ü possibilité de desservir toutes
zones géographique de la sous-région car tous les six Etats de la
CEMAC comptent au moins un aéroport
Il s'avère donc nécessaire pour les
opérateurs du post acheminement de conseiller utilement cette voie au
client, surtout en période de tension comme c'est le cas en RCA. La
difficulté ici est néanmoins perceptible au niveau du tonnage.
Cette voie est particulièrement adaptée aux marchandises de bas
tonnage. En tant que mode adaptée au période d'urgence compte
tenu de sa rapidité, le post acheminement par voie aérienne doit
être valorisé dans la sous-région pour les colis moins
lourds. Cet impératif a d'ailleurs été prouvé par
la mise en oeuvre du pont aérien d'acheminement des produits de
première nécessité des organismes internationaux vers
Bangui140(*).C'est donc
une voie de contournement des corridors particulièrement exposés
en période de crise.
Cependant, la problématique du coût du post
acheminement par voie aérienne demeure tout aussi persistante.
En effet, le transport aérien représente un
indicateur du niveau de l'intégration régionale, or
l'épineuse question du coût du post acheminement des marchandises
par voie aérienne est un point d'achoppement à cette dynamique.
Cependant, le projet de création d'air CEMAC, une compagnie
aérienne sous régionale141(*), pourrait être un début de solution
à ce problème de coût élevé de
l'activité. A la vérité, il serait intéressant que
cette compagnie communautaire vienne permettre au post acheminement des
marchandises par voie aérienne de prendre son envol. Il serait donc
utile d'assigner entre autre mission à cette future compagnie, un
abaissement stratégique des coûts d'acheminement des marchandises
intracommunautaire.
Dès lors, contrairement au transport
communautaire par voie aérienne qui pose un problème de
coût, la voie ferroviaire met en relief un problème beaucoup plus
crucial lié aux infrastructures.
B. LE POST ACHEMINEMENT PAR VOIE FERROVIAIRE EN
CEMAC
La crise Centrafricaine a montré les failles
d'une gestion restrictive du post acheminement dans la sous-région et
précisément entre le Cameroun et les pays enclavés de la
zone CEMAC. La dépendance du post acheminement communautaire au
transport routier semble à l'évidence dangereuse. A cet
égard, nous recommandons une réorientation fonctionnelle de cette
activité. Il est question ici de mettre effectivement en place un
réseau ferroviaire interconnecté entre les pays de la
sous-région pour une diversification des moyens de post acheminement.
Il est question de renforcer la multifonctionnalité
rail-routeexistant de jamais de façon
évasive sur le corridor Douala-Bangui.
Tableau n°10 : Caractéristique
de la multifonctionnalité rail-routeexistant
présentement sur le corridor Douala-Bangui
Axe de transit
|
Rail - route
|
Total
multifonctionnalité
|
Distance en km
|
Durée
|
Rail
|
Route
|
Rail
|
Route
|
Distance (en km)
|
Durée
|
DOUALA-BELABO
|
556
|
|
2 à 3 j
|
|
1550
|
5 à 7j
|
BELABO-BANGUI
|
|
960
|
|
3 à 4 j
|
|
|
En l'état, le réseau ferroviaire existant
sur le corridor communautaire Douala-Bangui est largement insuffisant
or, le post acheminement des marchandises par rail à l'avantage par
rapport à la voie routière de pourvoir à un tonnage
très élevé. Ainsi, ce mode a la capacité de
transporter une quantité considérable de marchandises dans un
délai plus court que le corridor routier. En plus, toujours dans une
vision comparative au transport routier, les coûts de l'acheminement des
marchandises par rail sont modestes.
C'est donc pour toutes ces raisons que le post
acheminement communautaire par voie ferroviaire142(*) semblerait
adapté au période de crise au dessein de desservir une
quantité considérable des produits aux populations dans le
besoin. Il est donc impératif d'interpeler les Etats de la zone sur la
nécessité de mettre en place des liaisons ferroviaires, pour du
moins assurer la vitalité du post-acheminement pendant les
périodes de crise. D'ailleurs, le plan Roume des colonisateurs
français n'a pas totalement été réalisé a
fortiori en Afrique Equatoriale Française, il apparaît donc que le
Congo-océan n'a relié que Pointe-Noire à
Brazzaville143(*).
La RCA ainsi que le Tchad n'ont jamais été desservis par train.
Aussi, aucun de ces deux pays de l'hinterland n'a de voie de communication
ferroviaire avec le Cameroun. Pourtant cette dernière liaison est
nécessaire voire impérative pour post acheminer les marchandises
vers ces pays de l'hinterland à partir du port de Douala.
En outre, selon le Document de Stratégie pour
la Croissance et l'Emploi camerounais (DSCE), l'aménagement de nouvelles
voies ferrées aurait pour but d'achever l'intégration
économique des régions septentrionales et méridionales du
pays d'une part et, d'autre part, de désenclaver les pays voisins ne
disposant pas d'accès sur la mer144(*). Ce document évoque dans les
priorités du plan directeur national pour les chemins de fer,
le projet d'aménagement des chemins de fer sur les axes :
ü KRIBI - EBOLOWA - MBALAM ;
ü LIMBE - DOUALA - EDEA - KRIBI ;
ü EDEA - YAOUNDE - NGAOUNDAL ;
ü YAOUNDÉ - BELINGA - BOOUÉ ;
ü MINIM-MARTAP - NGAOUNDAL
ü NGAOUNDERE - GAROUA - MAROUA -
KOUSSERI
ü BELABO - BANGUI
Contextuellement, ces deux derniers axes
s'avèrent sans aucun doute capitaux au regard de la crise Centrafricaine
actuel et toute autre crise éventuelle. Dès lors, les
autorités des pays concernés et Camrailqui a le monopole
du transport ferroviaire au Cameroun145(*) sont donc vivement interpellés pour la mise
en oeuvre ce plan directeur qui semble vital pour toute la zone CEMAC. Alors,
avec la mise en oeuvre effective de cet axe ferroviaire, on aboutirait
salutairement à une diversification fonctionnelle du post acheminement
en zone CEMAC et précisément sur le corridor Douala-Bangui. L'axe
de transit serait donc durablement renforcé pour toute circonstance et
même celle de crise.
Au-delà du manque d'infrastructures, le post
acheminement par voie ferroviaire en CEMAC manque aussi d'un cadre juridique
adéquat. A cet effet, il est souligné que c'est dans ce
domaine que le vide juridique demeure le plus ressentir ; toutefois, tant
que les réseaux ferroviaires nationaux ne seront pas
interconnectés, aucune règlementation ne s'avèrerait
nécessaire dans la sous-région146(*).
Au demeurant, à côté de cette
diversification des moyens de post acheminement, nous préconisons
l'avènement nécessaire du transporteur-médiateur
indispensable pour vaincre la crise, goulot d'étranglement à
leur activité.
PAR II : LA REORIENTATION ORGANIQUE : promotion
du Transporteur-médiateur de crise
La stratégie du transport-médiateur
préconisée est essentiellement basée sur une tentative
d'apaisement des parties en conflit. Les raisons de cette réorientation
organique en période de crise (A), précèderont les moyens
d'action dont disposent les transporteurs pour mener autant que faire se peut
cette médiation (B).
A. DES FONDEMENTS
Le post-acheminement sur l'important corridor
communautaire Douala-Bangui est en perte de vitesse depuis le
début de la crise en décembre 2012. Celle-ci se pose ainsi comme
un énorme goulot d'étranglement aux livraisons vers les
destinataires localisés en Centrafrique. Dès lors, une
stratégie axée sur la tentative d'oeuvrer pour la pacification de
ce pays de l'hinterland s'avère incontournable pour relancer durablement
cette activité de logistique avale, d'où le vibrant appel
lancé aux opérateurs du post acheminement communautaire à
se comporter en médiateur temporaire de crise.
L'idée d'une intervention des opérateurs
de transports dans le jeu de l'apaisement de la crise Centrafricaine se pose
lorsqu'on sait le poids de l'activité de transport intracommunautaire
sur la vie économique des pays sans ouverture sur la mer. Compte tenu de
la place du post acheminement des marchandises dans les pays de l'hinterland de
la CEMAC à l'instar de la RCA, les opérateurs de ce secteur
(centrafricains et camerounais) ont une influence véritable sur la
politique économique du pays desservi et conséquemment, dans la
tentative de résolution des obstacles socio-économique qui
surviennent dans celui-ci. Par ailleurs, cette hégémonie des
transporteurs sur l'arrière-pays est encore plus remarquable lorsqu'on
sait que le corridor Douala-Bangui est aussi un important levier
d'exportation pour l'Afrique centrale147(*). Tout ceci militant en faveur d'une intervention
plus vivace des transporteurs communautaires dans la mouvance d'apaisement des
parties en conflit.
En réalité, bien qu'il ne s'agisse pas de
l'activité principale des opérateurs de transport de marchandise
intracommunautaire, la médiation en période de crise est une
activité accessoire nécessaire pour le bon déroulement du
post acheminement des marchandises. La mise en oeuvre de cette activité
audacieuse qu'est la médiation, traduirait à suffire la place
centrale de la logistique avale et de ses organes tant dans le ravitaillement
du pays en trouble, que dans la participation à la résolution de
cette crise qui envenime toute la sous-région d'Afrique centrale.
Ainsi, ces organisateurs de transport de la CEMAC
devraient plus que jamais diversifier leur stratégie en allant au
contact des goulots d'étranglement à leur activité ;
puisqu'en l'espèce ces goulots sont essentiellement des hommes, la carte
de la médiation nous paraît donc vivement opportune en pareille
circonstance.
L'objectif de cette analyse est donc d'interpeller
ces opérateurs à user autant que faire se peut leur poids pour
participer à l'accalmie en Centrafrique148(*).Cette réorientation
organique renvoie tout simplement à l'avènement des manageurs
médiateurs de crise en zone CEMAC. Dans un pays enclavé comme la
RCA, le manageur du post acheminement des marchandises vers ce territoire est
au coeur du développement de ce pays et donc particulièrement
concerné par le conflit, justifiant ainsi la nécessité
pour lui d'agir.
B. DES MOYENS D'ACTION
Par une action concertée, les transporteurs
devraient réorganiser leur mission en temps de crise afin d'y inclure la
médiation. Celle-ci devrait se faire de deux manières :
· soit en descendant sur les
lieux, mais cette option est opportune en début de
crise ; malheureusement lorsque l'enlisement perdure et s'avère
sérieuse, une telle descente semble compromise et beaucoup plus
délicate.
· soit en passant par les moyens de
communication multimédia ; il est question dans ce
cadre de préconiser aux transporteurs communautaires de faire entendre
leur voix par tout moyen de communication tels les presses, radio,
télévision, réseau sociaux.
Le but étant :
· de faire pression sur les dirigeants de la RCA,
ceux de la sous-région et toute la communauté internationale pour
une mobilisation réelle en vue de rétablir la situation, tout en
montrant que leur activité entravée par l'instabilité est
primordiale et sinequanone pour les populations dans le besoin 149(*), et devrait être
préserver;
· d'exhorter à la tolérance entre les
parties en conflit ;
· de sensibiliser les parties en conflit sur la
nécessité aussi bien économique qu'humanitaire de laisser
passer les cargaisons sur le corridor communautaire
concerné ;
· de proposer à leur niveau des pistes de
gestion de la turbulence en général ou du moins de la crise du
post acheminement sur le corridor en cause ;
Ainsi, ces transporteurs viendraient au côté de
tous les Hommes politiques150(*) déjà engagés dans la
médiation de ce conflit centrafricains. Toutefois, il n'est pas question
pour les opérateurs de post acheminement de mener une mission à
caractère politique, mais plutôt d'essayer de faire comprendre
aux mercenaires les enjeux économiques majeurs qui se dissimulent
derrière cette crise qu'ils se chargent d'alimenter. Plus
précisément, il faudrait via les moyens de communications directs
ou indirects toucher la sensibilité des parties en conflit sur le bien
fondée de la paix pour la prospérité de logistique avale
de post acheminement, gage de la survie économique de la zone CEMAC en
général et des pays de l'hinterland précisément.
En grosso modo, les opérateurs de transport
intracommunautaire devraient être moins timorés et apporter
sensiblement leur pièce à l'édifice de paix en RCA au
regard de leur poids dans la géostratégie des pays de
l'hinterland CEMAC. Dans ce sillage, leur apport pour la paix se doit donc
d'être ostensible et non timide comme quelques velléités
individuelles perceptibles ci et là. C'est l'occasion pour nous de
saluer les multiples sorties médiatiques du coordonnateur
Général du BGFT El Hadj OUMAROU, dans le sens de
décrier les méfaits de la crise et de proposer des pistes de
gestion de l'activité de transport le long du corridor communautaire en
turbulence.
Enfin, l'idée d'une intervention plus énergique
des opérateurs de transports de la sous-région dans le jeu de
l'apaisement de ce pays de l'hinterland est ainsi suggérée au
dessein de susciter l'apport réel de ces organes clés pour
l'accalmie sur les corridors, car la crise centrafricaine est un frein au
développement du transport intracommunautaire CEMAC.
CONCLUSION CHAPITRE II
En définitive, la gestion du post
acheminement des marchandises vers l'hinterland est une nébuleuse en
période de crise. Il était donc question de trouver des
techniques de gestion adéquates et susceptibles d'être
envisagées pour redynamiser cette activité de logistique avale
nonobstant la turbulence. C'est dans ce sens que s'inscrivent les
recommandations ainsi suggérées. Dans un premier jalon, il s'agit
d'entourer les transporteurs, acteurs principaux de l'activité, de
clauses contractuelles conséquentes à même de les rassurer
dans l'exécution de leur part d'obligation contractuelle.
Dans un second jalon, il est suggéré
d'une part, de sonner le glas à l'extrême dépendance du
post acheminement communautaire au transport routier, avant de mettre l'accent
sur une nouvelle mission stratégique que la crise semble imposer
à cette activité de logistique avale, celle du
transporteur-médiateur.
Ainsi, l'optimisation du post acheminement en zone
CEMAC en période de crise, passe donc par le déploiement d'un
arsenal juridique151(*),
infrastructurel152(*) et
relationnel153(*).
CONCLUSION PARTIE II
Le management du post acheminement en
période de crise est très loin des standards attendus lors d'une
opération de logistique avale ordinaire. En effet, la livraison est le
point focal de la chaine logistique en tant que phase terminal de
l'opération. C'est donc à ce niveau que se joue la
fidélisation et la satisfaction optimale du client. Cependant, en
période de turbulence rendant la logistique de livraison
vulnérable comme c'est le cas en RCA, la gestion de cette
activité logistique se doit d'être reconfigurée. Cette
adaptation du régime de gestion du post acheminement à la crise
centrafricaine, a donc été à l'origine d'une suspension de
l'activité par certains opérateurs couplée à une
escorte des cargaisons des opérateurs plus audacieux par les forces de
la MISCA et SANGARIS. D'ailleurs, une diversification très ponctuelle du
post acheminement communautaire s'est rendue nécessaire avec le recours
temporaire au mode de transport aérien pour ravitailler ce pays de
l'hinterland CEMAC.
Dans l'optique de redéployer cette
activité quasiment ébranlée par la crise centrafricaine,
avons-nous fait des recommandations allant dans le sens d'une motivation des
transporteurs par l'insertion de clauses spéciales dans le contrat qui
les lient au destinataire. La particularité de la clause de livraison
à la frontière a aussi été ressortie avec une
préconisation du choix de l'incoterm DAP dans une logistique de bout en
bout154(*). Dans la
même veine, avons-nous suggérés une valorisation
fonctionnelle et organique de l'activité. Concrètement il est
impérieux que le post acheminement en zone CEMAC se libère du
joug du corridor routier Douala-Bangui. Il s'avère utile de mettre en
oeuvre des moyens financiers et infrastructurels à même de donner
une nouvelle orientation au post acheminement des marchandises en zone CEMAC.
Cette réorientation sera ainsi portée vers le post acheminement
par rail et par voie aérienne, indispensable en période ordinaire
et à plus forte raison en temps de crise. La première
leçon à tirer de cette crise centrafricaine pour les pays de la
sous-région en matière de post acheminement, est donc celle de la
nécessité de mettre effectivement en oeuvre d'une part leur
réseau ferroviaire et d'autre part la compagnie air CEMAC
projeté. Ceci est encore plus urgent pour les pays sans ouverture sur la
mer et leur principal pôle de ravitaillement qui est le
Cameroun155(*), afin de
pourvoir à une desserte en toute circonstance.
CONCLUSION GENERALE
En fin de compte, force est de constater que le post
acheminement en zone CEMAC est une activité vitale pour les pays de
l'hinterland. La valeur de cette activité de logistique avale s'est fait
ressentir depuis le début de la crise centrafricaine en décembre
2012.A cause de l'impossibilité de post a cheminer les marchandises vers
la RCA, l'on est passé d'une crise sociopolitique au départ,
à une crise alimentaire puis humanitaire.
C'est donc au regard de la sensibilité de cette
activité de logistique avale de post acheminement des marchandises en
CEMAC, que l'étude de l'impact de la crise centrafricaine sur celle-ci
s'est rendue intéressante à scruter. La tâche a donc
été de ressortir de façon concrète l'incidence de
la crise sur la consistance de cette activité et logiquement sur
l'économie de la Centrafrique et de la zone CEMAC. Dans un premier
temps, la crise centrafricaine a manifestement affecté la
vitalité du post acheminement communautaire tant dans son
intensité que dans sa sphère juridique. A l'analyse, cette
instabilité a causé un ralentissement du trafic sur le principal
corridor de post acheminement des marchandises vers la RCA. Une étude
comparative du trafic des marchandises sur le corridor Douala-Bangui
entre deux périodes (période ordinaire 2012 et période de
crise 2013) a donc montré une chute de 283992 TONNES soit 69.7% de ce
trafic, entrainant ainsi le PIB de la CEMAC vers le bas156(*). En outre, il a
été remarqué que l'environnement juridique de
l'activité a connu une logique transfiguration du régime de
responsabilité de certains acteurs du post acheminement. Toutefois, le
cadre réglementaire de cette activité est resté stable
avec le respect de toutes les exigences liées au transit, au quota de
répartition voire aux itinéraires.
Dans un second temps, l'instabilité
centrafricaine n'a pas manqué d'influencer le régime de gestion
du post acheminement vers ce pays de l'hinterland de la CEMAC. Ainsi, des
actions extraordinaires ont été entreprises en cette
période dans l'optique de préserver une offre minimum de
transport vers le pays en crise. Tout est parti de la fermeture temporaire des
frontières par les autorités camerounaises, puis d'une reprise
prudente avec des ponts aériens, pour enfin aboutir à l'escorte
des camions par les forces de la MISCA et SANGARIS.
A côté de ces mesures, il était
opportun de suggérer d'autres options pouvant permettre d'accompagner
utilement le post acheminement des marchandises vers la Centrafrique en
dépit de la crise. Il a été question de proposer des
mesures de gestion durables et adaptables à toutes les situations de
crise du post acheminement en zone CEMAC. A ce titre, l'aspect contractuel a
été ciblé au dessein de motiver les transporteurs
desservant le principal corridor par une large et légitime protection
contractuelle. Des stipulations spéciales voire exorbitantes, pourront
donc être insérées au contrat de transport routier vers
Bangui. Il s'agit de faire recours à certaines clauses telles que celles
visant l'ajustement des frais d'acheminement, l'allongement du transit-time, la
clause d'irresponsabilité ou encore de livraison à la
frontière.
Toujours dans le cadre des recommandations, avons-nous
suggéré une diversification permanente du post acheminement en
zone CEMAC. La trop grande dépendance du post acheminement au transport
routier a montré ses limites au cours de cette crise ; le recours
au mode aérien pour ravitailler les produits de certains organismes
internationaux au cours de cette crise, en est une illustration patente.
Dès lors, les Etats de la CEMAC et notamment la RCA et le TCHAD devront
être dotés d'un réseau ferroviaire intégrant
nécessairement les pays ayant une ouverture sur la mer de la zone et
notamment le Cameroun. Aussi, le transit communautaire par voie
aérienne devrait être envisagé et dynamisé; pour ce
faire la problématique du coût du post acheminement par cette
voie doit être abordée avec plus de sérieux entre les
autorités des Etats de la sous-région et les compagnies de
transport aériennes qui opèrent dans la zone. Par ailleurs, les
opérateurs de transport intracommunautaire devraient être moins
timorés et apporter leur pièce à l'édifice de paix
en RCA au regard de leur poids dans la géostratégie des pays de
l'hinterland CEMAC.
A la vérité, cette perturbation
ostensible du post acheminement sur l'important corridor communautaire
Douala-Bangui entraine à coup sûr une
désorganisation de toute la chaine logistique de transport dans la
sous-région. Du port d'accueil157(*)au pays de destination, en passant par le pays de
transit, la chaîne rencontre à cause de l'instabilité
centrafricaine d'énormes goulots d'étranglements. Les mesures
suggérées devront donc être prises en compte pour optimiser
les livraisons vers les destinataires situés en Centrafrique. Ceci est
d'autant plus important quand on sait que la recherche de la vitalité de
cette activité de post acheminement des marchandises renvoie
subséquemment à la quête d'une survivance économique
et sociale de la RCA. Ce travail est donc une modeste contribution à la
résolution d'un pan important de la crise centrafricaine.
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du transport ferroviaire des conteneurs en transit à CAMRAIL,
Mémoire de Master II en transports internationaux, Université de
Douala, 2011-2012.
III- ARTICLES
1) AKAM AKAM (A.),
· « Contrat de transport »,
in Encyclopédie du droit OHADA, déc. 2011.
· « L'information dans le contrat de
transport de marchandises par route : le Droit commun de contrat
à l'épreuve du Droit OHADA », in formation des
juristes camerounais en Droit OHADA, avril 2011,(http://
biblio.ohada.com).
2) BLANC (A.) et GOURIAND (O.),
« La concession de chemin de fer au Cameroun : les paradoxes
d'une réussite impopulaire », AFD, Août 2007 en
ligne sur www.afd.fr
3) BIPELE KEMFOUEDIO (J.), «
Commentaire du Traité révisé de la CEMAC: La CEMAC
à la recherche de son affermissement », JP n°87,
Juillet-Aout-Septembre 2011, pp. 103-121.
4) CABANIUS (P.),
« Amélioration du transport de transit dans la
Région d'Afrique Centrale », PREMIERE SESSION DU COMITE
INTERGOUVERNEMENTAL PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE INTERMINISTERIELLE
INTERNATIONAL SUR LA COOPERATION EN TRANSPORT DE TRANSIT,New York 23-27 juin
2003.
5) CHAPELON (L.), JOUVAUD (B.), et RAMORA (S.),
« Pour un système intégré de
pré- et post-acheminement des trafics ferroviaires grandes
lignes », UMR 6012 ESPACE CNRS-UNIVERSITE MONTPELLIER III,
2006.
6) KENGUEP (E.),
· « La réforme apportée par
l'entrée en vigueur du Nouvel Acte Uniforme de l'OHADA relatif au
contrat de transport de marchandise par route », CRAF Editions
2005.
· « L'uniformisation du
droit des transports en OHADA et CEMAC », CRAF, Novembre
2006.
· « La notion de conteneur en droit des
transports internationaux de marchandises par mer : l'apport des
règles de Rotterdam », Neptunus Revue
électronique, Centre du Droit maritime et océanique,
université de Nantes, vol 17, 2011.
· « Le commissionnaire de transport est-il
le mandataire de son commettant ?: une occasion manquée pour le
législateur OHADA », en ligne sur
www.crafi.net
7) DEBUCHY (G.) et PELISSON (C.),
« Optimisation logistique », ERC France
en ligne in ecr-all.org.
8) ECHANGES COMMERCIAUX DU GABON AVEC LES PAYS
AFRICAINS DE LA ZONE FRANC (PAZF), en ligne Investir en Zone
Franc -
www.izf.net.
9) GAUTRIEAUD (S.), « Le risque
pays : approche conceptuelle et approche pratique »,Centre
d'Economie du Développement - Université Montesquieu Bordeaux IV,
2003.
10) INVESTIR AU CAMEROUN, « 450
camions de marchandises bloqués sur le corridor
Douala-Bangui »,
www.investiraucameroun.com,
février 2014.
11) LACASSE (N.) et PUTZEYS
(J.), « L'Acte uniforme de l'OHADA relatif aux
contrats de transport de marchandises par route »,www.ohada .com/
Ohadata D-04-06.
12) NGANGA (H.),
« Présentation du corridor Cameroun Tchad
Centrafrique », OPSTAC ATTL, en ligne
www.iru.org.
13) SAVOYE (B.), « Chaine de
transport et compétitivité de l'économie
Camerounaise », AFD, février 1999.
14) TIDJANI (C.), « Programme
des transports en Afrique Centrale »,
Commission Economique de l'Afrique Centrale, Novembre
2008.
15) TRANSPORT FERROVIAIRE EN AFRIQUE, en
ligne sur
www.transport-ferroviaire_en
Afrique=mw-navigation
IV- LEGISLATION
1. Acte n°7/93-UDEAC-556 du 21 Juin 1993 sur le tarif des
douanes CEMAC.
2. Acte Uniforme OHADA relatif aux contrats de transport de
marchandises par route du 22 mars 2003.
3. Code communautaire de la route CEMAC, Mai 2002.
4. Code Communautaire de la marine marchande CEMAC, 2001.
5. Code de douane CEMAC, 2001.
6. Code Communautaire de la marine marchande CEMAC, 2012.
7. Code des assurances, CIMA, 2010.
8. Convention de la CNUCED relative au commerce de transit
des Etats sans littoral du 18 juillet 1965.
9. Convention de Genève du 19 mai 1956 relative au
contrat de transport international de marchandises par route.
10. Convention en matière de transports terrestres de
marchandises entre la REPUBLIQUE DU CAMEROUN et LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE du
22 décembre 1999.
11. Convention en matière de transports routiers entre
la REPUBLIQUE DU TCHAD et la REPUBLIQUE DU CAMEROUNdu 13 avril 1999.
12. Convention inter-Etats de transport multimodal des
marchandises en Afrique centrale, Libreville, Gabon, 1996.
13. Décret n°90/1/PM du 9 Novembre 1990 fixant
les conditions et modalités d'obtention de la licence de transport
routier et de la carte bleue modifié par le décret
n°99/866/PM du 15 décembre 1999.
14. Décret n°2004/0607/PM du 17 Mars 2004 fixant
les conditions d'accès à la profession de transporteur routier et
auxiliaire de transport routier.
15. Règlement n°06/10-UEAC-204-CM-21 du 28
octobre 2010 portant adoption de l'accord relatif à la sureté de
l'aviation civile des Etats membres de la CEMAC.
16. Règlement n°07/10-UEAC-205-CM-21 du 28
octobre 2010 portant adoption de la réglementation sur le régime
de Transit communautaire et mécanisme de cautionnement unique.
V- DOCUMENTS PRATIQUES
1- CAMEROON NATIONAL SHIPPERS COUNCIL,
Free regional training seminar on understanding and apply customs
procedures in the CEMAC zone, April 2011.
2- CNUCED, Etude sur les
opportunités commerciales en Afrique centrale pays francophones des
sous-régions, MEKONG, CEMAC ET UEMOA, 2008.
3- Conditions Générales de vente de la
CAMRAIL.
4- Conditions Générales de ventes de
TRANSIMEX
5- GUICHET UNIQUE DES OPERATIONS DU COMMERCE
EXTERIEUR, Manuel des procédures, Juillet 2007.
6- Lettre de voiture/ lettre de voiture
internationale
7- NOTE D'ANALYSE DES PRE ET POST ACHEMINEMENTS SUR LA
PERIODE 2007-2012, DGITM/DST/PTF4 Pré et post
acheminements, Août 2013.
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES
Tableau n°1 : Etude comparative du
volume des marchandises acheminées sur le corridor Douala-Bangui entre
2012 et 2013
Tableau n°2 : Estimation des pertes des
transporteurs en 2013
Tableau n°3 : Comparaison de l'offre
moyenne de transport de l'entreprise sur le corridor Douala-Bangui entre
2012 et 2013
Tableau n°4 : Les checks points
officiels sur le corridor Douala-Bangui
Tableau n°5 : Caractéristique du
corridor Douala-Bangui
Tableau n°6 :Les postes de
péage routier sur le corridor
Tableau n°7: Calendrier d'escorte des
cargaisons vers Bangui et de Bangui vers le Cameroun
Tableau n°8 : Estimation mensuelle du
nombre de camions escortés entre janvier-février 2014
Tableau n°9: Identification des villes
frontières du Cameroun et de RCA
Tableau n°10 :
Caractéristique de la multifonctionnalité rail-route existant
présentement sur le corridor Douala-Bangui
Fig1 : Schéma de la gravitation
des prix sur le marché
Fig2 : Présentation du
réseau de l'entreprise TRANSIMEX
Fig3 : La fonction de satisfaction du
client à TRANSIMEX
Fig4 : Images d'escorte des cargaisons
vers Bangui
LISTE DES ANNEXES :
ANNEXE I : PRESENTATION DE LA CARTE DE LA ZONE
CEMAC
ANNEXE II : CONDITIONS GENERALES DE VENTE DE
TRANSIMEX INTEGRANT QUELQUES STIPULATIONS SPECIALES POUR LES EVENEMENTS DE
FORCE MAJEURE
ANNEXE III : CONVENTION EN MATIERE DE
TRANSPORTS TERRESTRES DE MARCHANDISES ENTRE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN ET LA
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE DU 22 DECEMBRE 1999
ANNEXE IV : CONVENTION DU 13 AVRIL 1999 EN
MATIERE DE TRANSPORTS ROUTIERS ENTRE LA REPUBLIQUE DU TCHAD ET LA REPUBLIQUE DU
CAMEROUN
ANNEXE I : PRESENTATION DE LA CARTE DE LA ZONE
CEMAC158(*)
Source :« CONNAITRE LA CEMAC »,
www.cemac.int
ANNEXE II : CONDITIONS GENERALES DE VENTE DE TRANSIMEX
INTEGRANT QUELQUES STIPULATIONS SPECIALES POUR LES EVENEMENTS DE FORCE
MAJEURE
ANNEXE III : CONVENTION EN MATIERE DE TRANSPORTS
TERRESTRES DE MARCHANDISES ENTRE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN ET LA REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE DU 22 DECEMBRE 1999
Le Gouvernement de la République du Cameroun d'une
part, et Le Gouvernement de la République Centrafricaine, d'autre part,
Vu la convention de la CNUCED du 08 juillet 1965 relative au
commerce de transit des Etats sans littoral ;
Vu l'acte n° 15-84-UDEAC-146 du 19 décembre 1984,
portant adoption de la Convention réglementant les transports terrestres
en UDEAC ;
Vu l'acte n° 3-96-UDEAC-574-CE-31 du 5 juillet 1996
portant adoption du cadre juridique d'exploitation des transports routier de
marchandises diverses dénommé « Convention Inter-Etats de
transport routier de Marchandises Diverses » ;
Vu l'acte n° 5/96-UDEAC-612-CE-31 du 5 Juillet 1996
fixant les conditions de l'exercice de la profession de transporteur routier
inter-Etats de marchandises diverses ;
Vu la Convention en matière de transport terrestre
entre la République du Cameroun et la République Centrafricaine
signée à Yaoundé le 25 août 1989 ;
Considérant que l'évolution des échanges
commerciaux entra la République du Cameroun et la République
Centrafricaine nécessite la révision de la convention en
matière de fret signée à Yaoundé le 25 août
1989 ;
Désireux de renforcer leurs liens de solidarité
et de fraternité par le développement harmonieux et
concerté de leur système de transport ;
Désireux de favoriser les transports terrestres de
marchandises entre les deux pays ainsi que le transit à travers leurs
territoires ;
Sont convenus de ce qui suit :
CHAPITRE I : CHAMP D'APPLICATION ET DEFINITION
Article premier : Champ d'application
Les dispositions de la présente Convention s'appliquent
aux transports terrestres de marchandises effectués entre la
République du Cameroun et la République Centrafricaine ou en
transit sur le territoire de l'un ou de l'autre des Etats par des
opérateurs nationaux au moyen de véhicules immatriculés
dans l'un ou de l'autre des deux Etats contractants.
Article 2 : Définitions
Au titre de la présente Convention, et pour son
application, on entend par :
1°- Fret en transit : Est considéré
comme fret en transit toutes marchandises importées ou exportées
quelque soit son propriétaire, en transit au port maritime, aux
terminaux de chemins de fer, dans les entrepôts de stockage des usines ou
des sociétés de transit à destination ou en provenance de
l'un ou de l'autre des Etats contractants.
2°- Transporteur : Toute personne physique de
nationalité Centrafricaine ou Camerounaise ou personne morale de droit
centrafricain ou camerounais dûment autorisée à effectuer
le transport routier de marchandises conformément aux dispositions
légales et réglementaires en vigueur dans son pays.
3°- Véhicule : Tout véhicule routier,
ainsi que toute remorque ou semi- remorque conçue pour y être
attelée et affectée au transport de marchandises de plus de 3,5
tonnes de poids total en charge autorisée.
CHAPITRE II : LES TRANSPORTS ROUTIERS
Article 3 :
Le transport routier de marchandises au départ ou en
transit sur leurs territoires effectué au moyen de véhicules
immatriculés dans l'un ou l'autre des deux Etats est soumis à la
présenté Convention.
Article 4 :
Les transporteurs d'un Etat contractant ne peuvent effectuer
de transport entre deux lieux situés sur le territoire de l'autre
partie, sauf dérogation spéciale du Ministre chargé des
Transports ou disposition contraire édictée par une convention
spéciale.
Article 5 :
Les transporteurs d'un Etat contractant ne peuvent effectuer
de transport à partir du territoire de l'autre Etat vers un pays tiers.
CHAPITRE III : LE TRANSIT ET LA REPARTITION DU FRET
Article 6 :
Le transport terrestre de marchandises en transit par les
ports maritimes, les terminaux de chemin de fer ou tout autre point
d'embarquement, ainsi que les frets d'origine locale à destination du
marché intérieur de l'un ou l'autre pays, est assuré par
les transporteurs habilités des deux à effectuer le transport
terrestre international, selon la clé de répartition de fret
suivante :
1°- Transporteurs
Centrafricains.............................................................60%
2°- Transporteurs
Camerounais......................................................... 40%
Lorsque les circonstances l'exigent, un des Etats contractants
peut renoncer à tout ou partie de son quota, sans compensation aucune au
profit des transporteurs de l'autre Etat.
Article 7 :
Les achats directs des deux Gouvernements et les dons faits
à ceux-ci par des pays amis ou des organismes internationaux sont
transportés exclusivement par les transporteurs du pays destinataire.
Toutefois, en cas de congestion des installations d'accueil,
de stockage des dons ou en cas d'arrivage massif dûment constatée
par l'une des parties et notifiée à l'autre, la
répartition se fait après concertation entre les organismes
techniques habilités.
Article 8 :
La répartition du fret à destination ou en
provenance de la République Centrafricaine est assurée
conjointement par le Bureau d'Affrètement Routier Centrafricain (BARC)
et le Bureau de Gestion de Fret Terrestre Camerounais (BGFT).
A cet effet, les sociétés de transit
agréées et les sociétés exportatrices
installées dans l'un ou l'autre des deux pays sont tenues de
déclarer et de confier les frets terrestres aux organismes
chargés de la répartition conformément à l'article
6 de la présente Convention.
Le BARC et le BGFT sont en outre chargés de la gestion
de tout instrument de facilitation du transport en transit notamment la
vignette spéciale et le sauf-conduit international institués par
la présente Convention. Ces organismes de contrôle et de gestion
de fret peuvent implanter des agences là où ils les jugent
utiles.
Article 9 :
La République Centrafricaine et la République du
Cameroun s'engagent à maintenir en toute circonstance, la liberté
de transit des marchandises à destination ou en provenance des deux pays
et à faciliter les formalités douanières et
administratives de transit sur toutes les voies définies dans la
présente Convention.
De manière générale, ils s'engagent
à prendre toutes mesures nécessaires et efficaces pour
éliminer toutes entraves à la fluidité du transport en
transit sur leurs territoires.
Article 10 :
Tout véhicule de l'un ou l'autre Etat muni d'une lettre
de voiture, d'une vignette spéciale et d'un sauf-conduit international
délivrés par les organismes compétent ne peut être
soumis à aucun contrôle routier quelconque qu'à des points
fixes déterminés de commun accord par les autorités
compétentes des deux parties.
CHAPITRE IV : LES ITINERAIRES
Article 11 :
Sont reconnues comme voies terrestres légales pour le
transit des marchandises en provenance ou à destination de la
République Centrafricaine, les itinéraires suivants :
1°- sur le territoire camerounais.
a) Voies Routières
i) Douala - Yaoundé - Nanga/Eboko - Bertoua-Garoua
Boulaï ;
ii) Douala - Yaoundé - Abong/Mbang - Bertoua -
BatouriKentzou
iii) Douala - Yaoundé - Bertoua -
BatouriYakadoumaNgoka Frontière ;
b) Voies combinées (Rail - Route)
i) Douala - Belabo - Bertoua - Garoua Boulaï ;
ii) Douala - Belabo - Bertoua - Batouri - Kentzou ;
iii) Douala Ngaoundéré - Meiganga - Garoua
Boulaï.
2°- Sur le territoire centrafricain
a) Voies Routières
i) Bangui - Bouar - Baboua - Beloko ;
ii) Bangui - Camot - Berberati - Gamboula ;
iii) Bangui - Bossangoa - Pende - N'dim - Bouar - Beloko ;
iv) Nola - Tomori frontière
d) D'autres voies légales peuvent, en cas de besoin,
être ajoutées à cette liste, par voie d'avenant à la
présente Convention en fonction du développement des
infrastructures.
CHAPITRE V : DES DISPOSITIONS FINALES
Article 12 :
Chaque Etat s'engage pour l'application de sa
réglementation à accorder un traitement égal et non
discriminatoire aux transporteurs effectuant le transport terrestre
international sur son territoire.
Article 13 :
Les deux Etats contractants acceptent de se communiquer les
textes législatifs et réglementaires relatifs au transport
terrestre et s'engagent à faire respecter aux professionnels de
transport, la réglementation en vigueur dans chaque Etat.
Les transporteurs, au sens de la présente convention,
sont tenus à l'obligation de se munir d'une vignette spéciale et
d'un sauf-conduit international, dont les modalités de production et de
distribution sont conjointement fixées par le BARC et le BGFT.
Article 14 :
Toute infraction aux dispositions de la présente
Convention dûment constatée par les organismes de gestion de fret
compétents exposera le contrevenant dans le pays où l'infraction
a été commise aux sanctions suivantes :
1°- retrait temporaire de l'autorisation de transport
pendant une durée de trois (3) mois ;
2°- en cas de récidive, le retrait de
l'autorisation de transport est définitif.
Article 15 :
Le BARC et le BGFT sont tenus d'échanger
trimestriellement les données statistiques sur le flux de transport
terrestre international et leur répartition entre transporteurs.
A cet effet, ils établissent les lettres de voiture
obligatoires pour tout transport entre les deux Etats.
Article 16 :
Les tarifs de transport de marchandises effectué entre
les deux pays sont établis par les opérateurs économiques,
en référence au barème indicatif, concerté et
publié périodiquement par les autorités compétentes
des deux Etats contractants et reflétant la situation du marché.
Article 17 :
Les difficultés dans l'application de la convention
résultant de l'interprétation de ses dispositions devront
être soumises à la Commission Technique Mixte Permanente des
Transports.
Article 18 :
La commission technique mixte permanente des transports est
l'organe chargé de faire le bilan de l'état des relations en
matière des transports entre les deux pays. Elle se réunira pour
toutes les fois que les circonstances l'exigent, et au moins une fois par
an.
Article 19 :
L'Etat contractant qui souhaiterait apporter une modification
à toute clause de la présente Convention, saisira l'autre Etat
par écrit, trois mois au moins avant la tenue de la prochaine assise de
la Commission Technique Mixte Permanente des Transports.
Article 20 :
La présente Convention peut être
dénoncée par l'un des Etats après un préavis de six
(6) mois.
Article 21 :
La présente Convention, conclue pour une durée
de cinq ans, renouvelable par tacite reconduction, entrera en vigueur à
partir de la date de sa signature. Elle abroge et remplace la convention de
Yaoundé signée le 25 Août 1989.
Article 22 :
Les Ministres des Transports des deux pays sont chargés
de l'application de la présente Convention.
En foi de quoi, les soussignés à ce,
dûment mandatés par leurs Gouvernements respectifs, ont
signé la présente Convention en double exemplaire, chacun faisant
également foi.
Fait à Douala, le 22 Décembre 1999.
Pour le Gouvernement de La République Centrafricaine,
Le Ministre des Transports, de L'Aviation Civile et du
Désenclavement
Désiré PENDEMOU.
Pour le Gouvernement de la République du Cameroun,
Le Ministre des Transports,
Joseph TSANGA ABANDA.
ANNEXE IV : CONVENTION DU 13 AVRIL 1999 EN MATIERE
DE TRANSPORTS ROUTIERS ENTRE LA REPUBLIQUE DU TCHAD ET LA REPUBLIQUE DU
CAMEROUN
Le Gouvernement de la République du Tchad d'une part,
et Le Gouvernement de la République du Cameroun, d'autre part,
Vu la Convention de la CNUCED du 08 Juillet 1965 relative au
commerce de transit des Etats sans littoral ;
Vu l'acte n°15/84-UDEAC-146 du 19 Décembre 1984,
portant adoption de la Convention réglementant les transports routiers
en UDEAC ;
Vu l'acte n°5/96-UDEAC-612-CE-31 du 5 Juillet 1996
portant réglementation des conditions d'Exercice de la Profession de
transporteur routier Inter-Etats de Marchandises Diverses ;
Considérant que l'évolution des échanges
commerciaux entre la République du Cameroun et la République du
Tchad nécessite la révision de la décision en
matière de fret signée à Ngaoundéré le 12
Avril 1975 ;
Désireux de renforcer leurs liens de solidarité
et de fraternité par le développement harmonieux et
concerté de leur système de transport ;
Désireux de favoriser les transports routiers de
marchandises entre les deux pays ainsi que le transit à travers leurs
territoires ;
Sont convenus de ce qui suit :
TITRE I - CHAMP D'APPLICATION ET DEFINITIONS :
Article premier : Champ d'application
Les dispositions du présent accord s'appliquent aux
transports routiers de marchandises effectués entre la République
du Tchad et la République du Cameroun ou en transit sur le territoire de
l'un ou de l'autre des Etats par des opérateurs nationaux au moyen des
véhicules immatriculés dans l'un ou l'autre des deux Etats
contractants.
Article2 : Définitions
Au titre du présent accord et pour son application, on
entend par :
1°- Transporteur : Toute personne physique de
nationalité tchadienne ou camerounaise ou une personne morale de droit
tchadien ou camerounais dûment autorisée à effectuer le
transport routier de marchandises conformément aux dispositions
légales et réglementaires en vigueur dans son pays.
2°- Véhicule : Tout véhicule routier,
ainsi que toute remorque ou semi- remorque conçue pour y être
attelée et affectée au transport de marchandises de plus de 3,5
tonnes de poids total en charge autorisé.
TITRE II - LES TRANSPORTS ROUTIERS
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
Article 3 :
Le transport routier de marchandises ou en transit sur leurs
territoires effectué au moyen de véhicules immatriculés
dans l'un ou l'autre des deux Etats est soumis à la présente
Convention.
Article 4 :
Les transporteurs d'une partie contractante ne peuvent
effectuer de transport entre deux lieux situés sur le territoire de
l'autre partie, sauf dérogation spéciale du Ministre
chargé des Transports ou dispositions contraires édictées
par une convention spéciale.
Article 5 :
Les transporteurs d'une partie contractante ne peuvent
effectuer de transport à partir du territoire de l'autre partie vers un
Etat tiers.
CHAPITRE II : LE TRANSIT.
Article 6 :
Le transport terrestre des marchandises en transit entre la
République du Tchad et la République du Cameroun est
assuré par les transporteurs habiletés par les deux pays selon la
clé de répartition suivante à partir des ports de
débarquement :
1°- 65% pour les transporteurs tchadiens ;
2°- 35% pour les transporteurs camerounais.
Lorsque les circonstances l'exigent, une des parties
contractantes peut renoncer à tout ou partie de son quota, sans
compensation aucune au profit des transporteurs du pays destinataire.
Article 7 :
La répartition du fret à destination ou en
provenance du Tchad est assurée conjointement par le Bureau National de
Fret Tchadien (BNF) et le Bureau de Gestion de Fret Terrestre Camerounais
(BGFT).
Le BNF et le BGFT sont en outre chargés de la gestion
de tout instrument de facilitation du transport en transit notamment la
vignette spéciale et le sauf-conduit international.
Ces organismes de contrôle peuvent implanter des agences
là où ils jugent utiles.
Article 8 :
La République du Tchad et la République du
Cameroun s'engagent à maintenir en toute circonstance, la liberté
de transit des marchandises à destination ou en provenance des deux pays
et à faciliter les formalités douanières et
administratives de transit sur toutes les voies définies dans la
présente Convention.
CHAPITRE III : LES ITINERAIRES
Article 9 :
Sont reconnues comme voies terrestres légales pour le
transit des marchandises tchadiennes, les itinéraires suivants :
1°) sur le territoire camerounais.
a) Voies routières
i) Douala - Yaoundé - Nanga/Eboko - Bertoua - Garoua
Boulai - Meiganga - Ngaoundéré - Garoua - Maroua -
Kousseri - Frontière Tchadienne ;
ii) Douala - Yaoundé - Abong/Mbang - Bertoua -
Garoua Boulai - Ngaoundéré - Garoua - Figuil - Frontière
Tchadienne ;
iii) Douala - Yaoundé - Abong/Mbang - Bertoua -
Garoua Boulai - Ngaoundéré - Touboro ;
iv) Douala - Yaoundé - Abong/Mbang - Bertoua -
Garoua Boulai - Ngaoundal - Frontière Tchadienne.
b) Voies combinées (rail-route)
i) Douala - Ngaoundéré par le chemin de fer;
ii) Ngaoundéré - Garoua - Figuil -
Frontière Tchadienne ;
iii) Ngaoundéré - Garoua - Maroua - Kousseri
- Frontière Tchadienne ;
iv) Ngaoundéré - Touboro - Frontière
Tchadienne ;
v) Douala - Ngaoundéré par chemin de fer;
vi) Ngaoundal - Meiganga - Frontière Tchadienne.
2°) sur le territoire tchadien :
a) Voies routières
i) Ngueli - Ndjamena ;
ii) Lere - Moundou - Sarh ;
iii) Larmanaye - Moundou - Sarh ;
iv) Gadjibian - Doba - Moundou.
3°) d'autres voies peuvent, en tant que de besoin,
être ajoutées à cette liste, par voie d'avenant à la
présente Convention en fonction du développement des
infrastructures.
CHAPITRE III : DES DISPOSITIONS FINALES
Article 10 :
Chaque partie s'engage pour l'application de sa
réglementation à accorder un traitement égal et non
discriminatoire aux transporteurs effectuant le transport terrestre
international sur son territoire.
Article 11 :
Les deux parties acceptent de se communiquer les textes
législatifs et réglementaires relatifs au transport terrestre et
s'engagent à faire respecter aux professionnels du transport, la
réglementation en vigueur dans chaque Etat.
Les transporteurs, au sens de la présente convention,
sont tenus à l'obligation de se munir d'une vignette spéciale et
d'un sauf-conduit international.
Article 12 :
Les deux parties contractantes conviennent d'échanger
régulièrement des données statistiques sur le flux de
transport terrestre international et leur répartition entre les
transporteurs.
A cet effet, les deux organismes visés à
l'article 7 ci-dessus établissent les lettres de voiture.
Article 13 :
Les cas de violation des dispositions prévues dans la
présente convention seront soumis aux autorités
compétentes.
Les difficultés dans l'application de la convention
résultant de l'interprétation de ses dispositions devront
être soumises à la commission technique mixte permanente des
transports.
Article 14 :
La commission technique mixte permanente des transports est
l'organe chargé de faire le bilan de l'état des relations en
matière des transports entre les deux pays. Elle se réunira
toutes les fois que les circonstances l'exigent, et au moins une fois par
année.
Article 15 :
La partie contractante qui souhaiterait apporter une
modification à toute clause de la présente convention, saisit
l'autre partie par écrit, trois mois au moins avant la tenue de la
prochaine session de la commission technique mixte permanente des transports.
Article 16 :
La présente convention peut être
dénoncée par l'une des parties après un préavis de
six (6) mois.
Article 17 :
La présente convention, conclue pour une durée
de cinq ans, renouvelable par tacite reconduction, entrera en vigueur à
partir de la date de sa signature.
Article 18 :
Les Ministres des Transports des deux pays sont chargés
de l'application de la présente convention.
En foi de quoi, les soussignés à ce,
dûment mandatés par leurs Gouvernements respectifs, ont
signés la présente convention en double exemplaire, chacun
faisant également foi.
Fait à Douala, le 13 Avril 1999.
Pour le Gouvernement de La République du Cameroun
Le Ministre des Transports
Joseph TSANGA ABANDA
Pour le Gouvernement de La République du Tchad,
Le Ministre des Travaux Publics
Des Transports, de l'Habitat et de
L'Urbanisme,
Ahmed Lamine - Ali.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE........................................................................................i
REMERCIEMENTS..............................................................................ii
PRINCIPALES
ABREVIATIONS............................................................iii
RESUME..........................................................................................iv
ABSTRACT........................................................................................v
SOMMAIRE......................................................................................vi
LISTES DES TABLEAUX ET
FIGURES..................................................vii
INTRODUCTION
GENERALE..................................................................1
PARTIE I : L'IMPACT DE LA CRISE CENTRAFRICAINE SUR LA VITALITE
DU POST ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES EN ZONE CEMAC..........8
CHAPITRE I : LA BAISSE DRASTIQUE DE L'INTENSITE DU POST
ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES SUR UN IMPORTANT CORRIDOR
COMMUNAUTAIRE............................................................................9
SECT I : L'ETAT DES LIEUX DU POST ACHEMINEMENT SUR CORRIDOR
DOUALA-BANGUI
.............................................................................9
PAR I : LA CHUTE SENSIBLE DU VOLUME DE MARCHANDISES ACHEMINEES
VERS LA RCA...............................................................10
PAR II : L'AUGMENTATION DU COUT DU POST ACHEMINEMENT
COMMUNAUTAIRE...........................................................................12
A-EXPLOSION DU COUT DU POST ACHEMINEMENT DES MARCHANDISES SUR LE
CORRIDOR DOUALA-BANGUI.................................................12
B- LA JUSTIFICATION MACRO ECONOMIQUE : la
supériorité de la demande de transport vers la RCA sur
l'offre...............................................................13
SECT II : L'INCIDENCE SUR LES OPERATEURS DE TRANSPORT DE
LA
ZONE............................................................................................ .15
PAR I : DES PESANTEURS SUBIES PAR CERTAINS ACTEURS DU POST
ACHEMINEMENT..............................................................................15
A-LES PERTES ENREGISTREES PAR LES
TRANSPORTEURS.....................15
B- LES VICISSITUDES DU PORT AUTONOME DE DOUALA IMPUTABLES A LA
CRISE......................................................................................18
PAR II : LE CAS SPECIFIQUE DE
TRANSIMEX....................................19
A- PRESENTATION DE L'ENTREPRISE
TRANSIMEX...........................19
B- L'INCIDENCE DE LA CRISE SUR L'ACTIVITE DE POST ACHEMINEMENT
DE
TRANSIMEX...............................................................................22
CONCLUSION DU CHAPITRE
I............................................................25
CHAPITRE II : LA STABILITE RELATIVE DE LA SPHERE JURIDIQUE DU
POST ACHEMINEMENT COMMUNAUTAIRE DES MARCHANDISES..........26
SECT I : LE MAINTIEN DU CADRE REGLEMENTAIRE DU
POST-ACHEMINEMENT EN ZONE
CEMAC...................................................26
PAR I : LE NECESSAIRE RESPECT DES FORMALITES DE
TRANSIT.........27
PAR II : LE RESPECT DES CONVENTIONS BILATERALES RELATIVES AU
POST-ACHEMINEMENT
.....................................................................30
A- LES QUOTAS DE REPARTITION DU FRET ENTRE LES
TRANSPORTEURS.............................................................................30
B- LES ORGANISMES DE REGULATION DU POST ACHEMINEMENT
COMMUNUATAIRE...........................................................................32
C- LA STABILITE DES ITINERAIRES OU VOIES TERRESTRES LEGALES ET
CHECK POINTS DU CORRIDOR DOUALA-BANGUI.................................33
SECT II : LA PROBLEMATIQUE DU REGIME DE RESPONSABILITE DU
TRANSPORTEUR ET DE L'ASSUREUR EN MATIERE DE POST-ACHEMINEMENT EN PERIODE DE
CRISE.............................................35
PAR I : L'IRRESPONSABILITE DE PRINCIPE DU TRANSPORTEUR : la force
majeure..............................................................................................36
PAR II : LE CARACTERE INOPERANT DE L'ASSURANCE EN TEMPS DE
CONFLIT.........................................................................................38
A- PRECISIONS PREALABLES SUR L'ASSURANCE EN MATIERE DE POST
ACHEMINEMENT.....................................................................38
B- L'IRRESPONSABILITE DE PRINCIPE DE L'ASSUREUR : exclusion des
risques
deguerre.................................................................................40
CONCLUSION CHAPITRE
II................................................................42
CONCLUSION PARTIE
I.....................................................................43
PARTIE II : L'IMPACT DE LA CRISE CENTRAFRICAINE SUR LA
GESTION DU POST ACHEMINEMENT COMMUNAUTAIRE DES
MARCHANDISES......................................................................................................44
CHAPITRE I : LES MESURES ENGAGEES POUR LA GESTION DU POST
ACHEMINEMENT PENDANT LA
CRISE................................................45
SECT I : IDENTIFICATION DES ACTIONS
ENTREPRISES........................45
PAR I : L'INTERRUPTION MOMENTANEE DU
POST-ACHEMINEMENT.............................................................................46
A- INTERRUPTION PAR LES AUTORITES : la fermeture temporaire de
la
frontière...........................................................................................46
B- INTERRUPTION PAR LES OPERATEURS DE POST ACHEMINEMENT : la
prudence sur toute la chaine logistique de transport des cargaisons
centrafricaines....................................................................................47
PAR II : LA SECURISATION DU
POST-ACHEMINEMENT........................48
A- LE CHOIX TEMPORAIRE DE LA VOIE AERIENNE POUR LE
POST-ACHEMINEMENT VERS
BANGUI.........................................................49
B- L'ESCORTE DES
CARGAISONS...................................................50
SECT II : LA PORTEE DES ACTIONS
MENEES.......................................53
PAR I: DES ACTIONS HUMAINEMENT
CONSIDERABLES.............................................................................54
PAR II : DES ACTIONS ECONOMIQUEMENT SANS EFFET
MAJEUR..........................................................................................55
CONCLUSION CHAPITRE
I.................................................................57
CHAPITRE II : LES MESURES RECOMMANDABLES POUR LA GESTION DU
POST ACHEMINEMENT COMMUNAUTAIRE EN PERIODE DE CRISE.......58
SECT I : LA NECESSAIRE PROTECTION DE L'OPERATEUR DE POST
ACHEMINEMENT EN PERIODE DE CRISE PAR LES CLAUSES
CONTRACTUELLES............................................................................59
PAR I : L'INSERTION DES STIPULATIONS
SPECIALES............................59
A- STIPULATIONS LIEES AUX FRAIS SUPPLEMENTAIRES
D'ACHEMINEMENT..........................................................................60
B- STIPULATIONS LIEES A L'ALLONGEMENT DU
TRANSIT-TIME..............................................................................................61
C- STIPULATIONS LIEES A L'IRRESPONSABILITE DU
TRANSPORTEUR..............................................................................62
PAR II : LA CLAUSE DE LA LIVRAISON A LA
FRONTIERE......................63
SECT II : PLAIDOYER POUR UNE REORIENTATION FONCTIONNELLE ET
ORGANIQIUE DU MANAGEMENT DU POST-ACHEMINEMENT EN ZONE
CEMAC..........................................................................................65
PAR I : LA REORIENTATION FONCTIONNELLE : la quête d'une
valorisation du post acheminement par d'autres modes de transport
(Aérien et ferroviaire)............66
A- LE POST ACHEMINEMENT PAR VOIE AERIENNE EN
CEMAC..........67
B- LE POST ACHEMINEMENT PAR VOIE FERROVIAIRE EN CEMAC
....68
PAR II : LA REORIENTATION ORGANIQUE : promotion du
Transporteur-médiateur de
crise................................................................................71
A- DES FONDEMENTS
..................................................................71
B- DES MOYENS
D'ACTION...........................................................72
CONCLUSION CHAPITRE
II................................................................75
CONLUSION PARTIE
II.....................................................................76
CONCLUSION
GENERALE..................................................................78
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................81
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES....................................................88
LISTE DES
ANNEXES........................................................................89
TABLE DES
MATIERES....................................................................107
* 1 La Communauté
Économique et Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC)
regroupe 6 pays, à savoir le Cameroun, le Congo, le Gabon, la
Guinée Équatoriale, la République de Centrafrique et le
Tchad. Elle se donne comme mission de promouvoir un
développement harmonieux des Etats membres dans le cadre de
l'institution d'un véritable marché commun basé sur la
libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services. La
CEMAC est née de l'ancienne UDEAC l'Union Douanière et Economique
de l'Afrique Centrale (UDEAC), précédée par l'Union
Douanière Équatoriale (UDE). Son cycle historique se
présente comme suit :
· Juin 1959, Création de l'Union Douanière
Equatoriale (UDE).
· 1961, adhésion de l'Etat du Cameroun.
· 8 décembre 1964, signature à Brazzaville
du traité instituant l'Union Douanière et Economique de l'Afrique
Centrale (UDEAC).
· 1983, adhésion de la Guinée Equatoriale
à l'UDEAC.
· 16 mars 1994, signature à N'Djamena au Tchad du
Traité instituant la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale (CEMAC) ; voir à cet
effet « CONNAITRE LA CEMAC »,
www.cemac.int, recueillit le 27 février 2014.
* 2BOKALLI (V.E.) et
SOSSA (D.C.), OHADA, Droit des contrats de transport
de marchandises par route, Bruylant, Bruxelles, 2006, P.1.
* 3 C'est ainsi qu'il est
martelé que la mise en place du marché commun recherché ne
pouvait se faire sans le préalable de la libération de tous les
obstacles à la liberté de circulation des facteurs de production,
notamment la libre circulation des personnes, des services et des
capitaux ; voir en ce sens GNIEMPIEBA TONNANG (E.),
Droit matériel et intégration sous-région ale en
Afrique centrale (contribution à l'étude des mutations
récentes du marché intérieur et du droit de la concurrence
CEMAC), Thèse pour le diplôme de doctorat en droit et
financement du développement, Université de NICE-SOPHIA
ANTILOPOLIS, 2004.
* 4 Le terme marchandise est
simplement entendu ici comme tout bien mobilier (conteneurisé ou non)
dans le commerce, exclusion faite des marchandises dangereuses,
conformément aux dispositions combinées des articles 1 et 2 de
l'Acte Uniforme OHADA relatif au Contrat de transport des marchandises par
route du 22 mars 2003.
* 5 Pays de l'hinterland
entendus comme pays sans ouverture sur la mer et la CEMAC en compte 2 à
savoir TCHAD ET LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ; voir à ce sujet,
PORT-SYNTHESE, Le port de Douala : une vocation
régionale, 2009, p.3.
* 6 En effet, la logistique
peut être segmentée en trois divisions : la logistique amont
(approvisionnement, pré-acheminement) - la logistique interne (gestion
de la production et des encours le cas échéant) - et le
logistique avale ou logistique de livraison comprenant surtout le
transport vers le destinataire qui est l'expression même du
post-acheminement consistant au déplacement du produit du lieu de
débarquement au lieu de livraison ;
* 7 Ce transport principal
est généralement maritime dans la
chaine logistique de transport.
* 8 Ainsi, il peut arriver
que les parties concluent initialement un contrat dépassant le cadre
du transport principal stricto sensu. Dans ce cas, le transporteur émet
un titre de transport de bout en bout et dans ce cas, il effectuera d'abord le
préacheminement puis le transport principal et enfin se chargera aussi
du post acheminement. Voir ici PICON (D.), L'absence de
faute du transporteur maritime de marchandises, Master Droit des Affaires,
Université Paul Cézanne, 2004.
* 9KENGUEP
(E.), Droit des transports OHADA et CEMAC, éditions
CRAF 2012, p. 212.
* 10 Ce cas de
post-acheminement ne pose pas de problèmes majeurs si ne sont ceux
liés à l'état plus ou moins défectueuses des
infrastructures routières et ferroviaires internes, couplés aux
tracasseries policières.
* 11Voir en ce sens les
articles 149 à 157 du Code des douanes CEMAC du
03 Août 2001.
* 12 Article 156 et suivants
du Code des douanes CEMAC. Cet article 156 dispose que
« Le transit consiste dans la faculté de transporter des
marchandises sous douane soit à destination, soit au départ d'un
point déterminé du territoire douanier.
Sauf dispositions contraires, les marchandises
expédiées en transit bénéficient de la suspension
des droits, taxes, prohibitions et autres mesures économiques, fiscales
ou douanières applicables aux marchandises ».
* 13 Ça peut
être à l'intérieur d'un même Etat (transit
national).
* 14Le pays de transit
étant par hypothèse un pays de la zone.
* 15 Le transit a donc pour
but d'éviter que la marchandise ne fasse l'objet d'abord d'un
régime de mise en consommation au Cameroun (IM4) et ensuite d'une
exportation vers la RCA (EX.1), ce qui serait moins bénéfique
pour l'opérateur
* 16MAKIELA-MAGAMBOU
(G.), LA LOGISTIQUE PORTUAIRE AU GABON Contribution à une
géographie des transports de la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), Thèse de
Géographie pour l'obtention du grade de Doctorat nouveau Régime,
UNIVERSITE PAUL VALERY - MONTPELLIER III, 2007, p.359.
* 17 Cf. AKAM AKAM
(A.),« contrat de transport », in
Encyclopédie du droit OHADA, déc. 2011, p.549, cité par
KENGUEP (E.), op. cit. , pp. 2-3.
* 18 Il est important de
mentionner les ports ayant une ouverture sur la mer de l'Afrique
centrale ; il s'agit notamment du Port de pointe noire au
Congo, port gentil et le port de Libreville (Owendo) au
Gabon, port de Malabo et Bata en Guinée
Equatoriale, le port de Kribi quasi-opérationnel et
particulièrement le Port de Douala au Cameroun qui se
pose en plaque tournante pour les deux pays sans littoral de la
sous-région d'Afrique centrale.
* 19 Voir ainsi la
Convention en matière de transports terrestres de marchandises entre la
république du Cameroun et la république Centrafricaine du 22
décembre 1999 et aussi Convention du 13 avril 1999 en matière de
transports routiers entre la république du Tchad et la république
du Cameroun.
* 20 Selon les observateurs,
les marchandises à destination du Tchad pour un montant annuel de 340
milliards de FCFA transitent chaque année par le territoire camerounais
et empruntent le corridor Douala-Ndjamena, cf.
ECONOMIE-CENTRAFRIQUE-presse.com,
www.agenceecofin.com
(recueilli le 05 mars 2014)
* 21Cf.
ECONOMIE-CENTRAFRIQUE-presse.com,
www.agenceecofin.com(recueilli
le 05 mars 2014)
* 22 DICTIONNAIRE HACHETTE,
éd. 2001, pp. 468-469.
* 23 En l'espèce, la
crise déclenche avec la coalition rebelle de Séléka,
formée par des membres de la Convention des patriotes pour le salut du
Kodro (CPSK), de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP),
de l'UFDR, et du Front démocratique du peuple centrafricain et
dirigée par Michel Am NondokroDjotodia, qui ont pris les armes le 10
décembre 2012 et conquis un certain nombre de villes au nord, au centre
et à l'est du pays (dont Bria, Bambari, Ouadda, Ndélé,
Batangafo, et Kaga-Bandoro), afin selon ses porte-paroles « de faire
respecter les accords de paix ». Le 24 mars 2013, Bozizé s'est
enfuit au Cameroun, la Selekaannonca alors la prise du palais
présidentiel et son chef Michel Djotodia s'autoproclamait
président de la République. Incapable de rétablir l'ordre,
la situation s'enlise et la crise débouche sur des affrontements
inter-religieux bloquant de ce fait toutes les activités et en
l'occurrence le post acheminement, malgré l'arrivé de la force
SANGARIS, de la MISCA et surtout de CATHERINE SAMBA PANZA à la
tête de Commission Nationale de Transition le 20 janvier 2014. Cette
crise a apporté une modification institutionnelle importante et
inopinée au sein de la CEMAC avec la déportation du siège
de la CEMAC de Bangui vers Libreville le 21 mars 2014. Le 11 avril 2014, le
Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la
résolution 2149 portant mis en place de la MINUSCA qui doit compter
jusqu'à 12000 hommes avec pour mission de mener une opération de
maintien de la paix en RCA dès le 15 septembre 2014 pour stabiliser le
pays. Elle aura aussi pour rôle de préparer les élections
d'ici février 2015.
* 24GAUTRIEAUD
(S.), « Le risque pays : approche conceptuelle et
approche pratique »,Centre d'Economie du Développement -
Université Montesquieu Bordeaux IV, p.17
* 25 Voir dans ce sens
WAKAP CHONGANG (B.), L'exploitation du monopole
conféré par la propriété industrielle et l'exercice
des pratiques anticoncurrentielles en zone OAPI, Mémoire Master
Droit des affaires et de l'entreprise, Université de Dschang, 2013,
p.121.
* 26 Ainsi jusqu'en 2006,
les échanges commerciaux globaux entre le Gabon et la RCA par exemple ne
s'évaluaient qu'à 2,4 pourcent ; voir à cet effet
ECHANGES COMMERCIAUX DU GABON AVEC LES PAYS AFRICAINS DE LA ZONE FRANC (PAZF),
en ligne Investir en Zone Franc -
www.izf.net(recueilli le 5 mars
2014)
* 27CABANIUS (P.),
« Amélioration du transport de transit dans la
Région d'Afrique Centrale », PREMIERE SESSION DU COMITE
INTERGOUVERNEMENTAL PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE INTERMINISTERIELLE
INTERNATIONAL SUR LA COOPERATION EN TRANSPORT DE TRANSIT, New York 23-27 juin
2003, p.6.
* 28 Corridor
Transéquatorial : Sarh (Tchad) - Bangui 640 km (route) ;
Bangui-Brazzaville 1,200 km (fleuve) ; Brazzaville -Pointe Noire 512 km
(fer) ; Voir NJANKE TATCHOU (M), Transport et
échanges commerciaux dans les pays de la CEMAC, DESS en
économie, Université de Yaoundé II, 2008.
* 29Check-points
officiels sur le Corridor Bangui- Douala
RCA : Pk12 (sortie Bangui), Bouar,
Beloko.
Cameroun : Garoua- Boulaï, Bonis,
Yassa
Distance et Délais de route du corridor
Douala - Bangui 1500 Km 5 à 7 jours
Route en terres et revêtue
* 30 Cf.
fr.wikipedia.org/wiki/logistique_militaire.
* 31 Particulièrement
du Port de Douala au Cameroun qui se pose à l'heure actuelle en plaque
tournante pour les deux pays sans littoral de la sous-région d'Afrique
centrale
* 32 Voir NJANKE
TATCHOU (M.), op.cit., p.17.
* 33
PAM :Programme Alimentaire Mondiale en anglais WFP (World
Food Program) est un organisme d'aide alimentaire de l'ONU, suite à une
série de catastrophe durant l'année 1962, l'Assemblée
Générale des Nations Unies décida en 1963 de créer
cette organisme pour venir en aide aux personnes les plus démunies au
monde.
* 34 Article 1 de l'Acte
Uniforme OHADA relatif au Contrat de transport des marchandises par route du 22
mars 2003.
* 35BGFT et BARC
* 36Construction de
l'auteur à partir des données recueillies au BGFT le 14 Mars
2014
* 37 Organismes à
l'instar le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), Médecins Sans
Frontière (MSF), voire UNICEF.
* 38 Voir à ce sujet
GARNIER Stéphan (REPRESENTANT DE LA BANQUE MONDIALE),
à l'ouverture de la semaine de facilitation des transports
et du transit en zone CEMAC, Douala, 4 Février 2014.
* 39GARNIER (S.),
op. cit.
* 40 A titre de rappel, il
s'agit d'un coût moyen sur le corridor DOUALA-BANGUI qui
résulte selon la Banque Mondiale de la cotation qui suit : soit 20t
X 1500 km X 100f ; Voir GARNIER Stéphan
op.cit.
* 41Cf. Consulter pour plus
d'information www.pearson.fr
* 42 Cf.
wikipedia.org/wiki/offre_et_demande
* 43PIB vue sous l'angle de
la production= sommes valeurs+TVA+Droits et taxes sur les
importations-subventions sur les produits.
* 44Cf. LI
ZHIJIAN, CEMAC : La croissance du PIB atteindrait
5,3% en 2014, article publié sur french.china.org.cn. mis
à jour le 18-12-2013 ; dans la même lancée la BEAC a
rappelé que le PIB est passé de 5,1% en 2012 à seulement
2,6% en 2013. Cette chute du PIB est due entre autre à la baisse de la
production pétrolière, des investissements publics et aussi
à l'avènement du conflit sociopolitique centrafricain.
* 45 Ces auteurs sont :
Consignataires, acconiers, chargeurs, transitaires, Banques, Administration de
douane etc...
* 46Cf. www.agenceecofin.com
recueilli le 5/3/2014
* 47
ECONOMIE-CENTRAFRIQUE-presse.com,
www.agenceecofin.com
(recueilli le 05 mars 2014)
* 48Lire INVESTIR AU
CAMEROUN « 450 camions de marchandises bloqués sur le corridor
Douala-Bangui » en ligne sur
www.investiraucameroun.com,
édition du 5 février 2014.
* 49Construction de
l'auteur à partir des chiffres publiés sur cameroun24.net le 5
février2014
* 50 Lire JOS
PRESS, article sur l'économie camerounaise
étranglée par le conflit en Centrafrique, en ligne sur
www.jolpress.com, recueilli le 2
Avril 2014.
* 51 Cette exigence de
fonds est d'ailleurs plus marquée de nos jours avec le
phénomène de superposition d'activités logistique au sein
d'une même entreprise.
* 52
PAD-CHARGEUR-ARMATEUR-DOUANE-BANQUE-TRANSPORTEURS-DESTINATAIRE
* 53 A ce problème de
saturation du port autonome de Douala, le Cameroun semble avoir la solution
idéale, celle de la mise en place d'un port en eau profonde à
Kribi. Ce port viendra assurément libérer une bonne partie de
l'espace portuaire de Douala en délocalisant une partie du
trafic ;
*
54PORT-SYNTHESE, Le port de Douala : une
vocation régionale, 2009, p.5.
* 55Ainsi, l'autre
axe du post acheminement communautaire des marchandises en zone CEMAC notamment
le corridor Douala-Ndjamena, semble aussi affecté par
alourdissement du passage des marchandises en transit pour le Tchad, au niveau
du PAD en tant que plateforme d'éclatement.
* 56 Cessation pendant toute
la période de crise.
*
57Source :
http://transimex-cm.com
* 58C'est-à-dire une
logistique globale de la porte du vendeur à la porte de
l'acheteur ; ceci renvoie à un enchainement des processus :
négoce international, consignation du navire, acconage, transfert MAD
(magasin et aire de dédouanement), dédouanement, stockage et
livraison (post acheminement) au destinataire.
* 59 C'est en
réalité une activité qui fait intervenir toutes les
directions mais le maillon directement concerné c'est la direction
transport.
* 60 Il n'est pas anodin de
souligner que TRANSIMEX à une très grande flotte.
* 61 La lettre de voiture
est le document liant le client et l'entreprise. Ce document doit être
accompagné des documents de transit (qui seront scruter plus
bas) ;
* 62 Ce tracking est fait
par GPS (géolocalisation par satellite) principalement.
* 63Construction de
l'auteur à partir des données recueillies sur le
terrain
* 64 Cas de force majeur de
la crise caractérisé par son imprévisibilité,
irrésistibilité et son caractère extérieur au
transporteur.
* 65 En fait, le post
acheminement communautaire ne bénéficie pas automatiquement du
régime douanier de transit. Celui-ci peut aussi être l'objet d'un
régime de mise en consommation au Cameroun (IM4) et ensuite faire
l'objet d'une exportation vers la RCA (EX.1), ce qui serait moins
bénéfique pour l'opérateur.
* 66 Voir l'article 1 du
code douane CEMAC
* 67 GUICHET UNIQUE DES
OPERATIONS DU COMMERCE EXTERIEUR Manuel Des Procédures, 2007,
pp.15-16.
* 68 Le transitaire est
acteur du post acheminement qui « effectue pour le compte de son
client toutes opérations juridiques et matérielles relatives
à l'exécution ou à la livraison de la
marchandise » ; cf. article 451 du CODE DE LA MARINE
MARCHANDE DE LA C.E.M.A.C. de 2001. Selon la doctrine, il s'agit d'un
mandataire salarié qui agit sur instructions de son mandant
exprimées dans un ordre de transit ; lire à ce titre
KENGUEP (E.), op. cit, p.214.
* 69 Le commissionnaire
agrée en douane est un acteur majeur dans le processus de
dédouanement et partant du transit. Cette profession est
organisée par les articles 112 à 119 du code douane CEMAC
couplés à l'acte n°31 modifiant l'acte n°114/69 fixant
le statut des Commissionnaires agréés en douane. Personne
physique ou morale, il doit être doté d'un agreement
personnel ou pour la société et pour toute personne
habilitée à représenter la société selon le
cas. Cet agreement est donné par le Conseil des Ministres de l'UEAC
après avis du Comité Consultatif National des commissionnaires en
douane agréés. Les CAD ont pour fonction d'accomplir pour autrui
les formalités douanières concernant la déclaration en
détail des marchandises. Aussi, Toute personne physique ou morale qui,
sans exercer la profession de commissionnaire en douane entend, à
l'occasion de son industrie ou de son commerce, faire à la douane des
déclarations en détail pour autrui, doit obtenir
l'autorisation de dédouaner du Directeur national des Douanes
à titre temporaire et révocable et pour des opérations
déterminées, dans des conditions
déterminées par chaque État. Lire à cet effet les
articles 113 et 114 du code de douane CEMAC.
* 70 Article 164 du code de
douane CEMAC « ... Cette déclaration est établie sur un
imprimé D 15 bis dénommé déclaration de transit
simplifié. Le primat est annoté par les agents des douanes et
remis au déclarant pour accompagner la marchandise jusqu'au lieu de
destination ».
* 71 Ordre de transit dans
certaines entreprises ;
* 72Sydonia :
système douanier automatisé. Il s'inscrit dans le cadre de la
réforme et la modernisation de l'administration douanière
camerounaise. Cette innovation est une conséquence de l'ouverture du
marché camerounais vers l'étranger ; voir à cet effet
le système douanier automatisé (SYDONIA), en ligne sur
http://cameroon.thebeehive.org,
recueilli le 07 Avril 2014.
* 73 Notamment les
Certificats de contrôle et d'origine ; voir à cet effet le
système douanier automatisé (SYDONIA), en ligne sur
http://cameroon.thebeehive.org,
recueilli le 07 Avril 2014.
* 74 Via le système
NEXUS +.
* 75Il est tout de
même souligné que ce système de GPS est inopérant
pour ce qui est du transit par voie de rail avec CAMRAIL ;voir ici
TEKOU TENE (J.),L'optimisation du transport ferroviaire
des conteneurs en transit à CAMRAIL, Mémoire de Master II
en transports internationaux, Université de Douala, 2011-2012, p.28.
* 76 La Facture
définitive du fournisseur, la Facture du fret, Une Attestation
d'assurance d'une compagnie locale, Le Connaissement ou lettre de transport
maritime, Le titre d'importation domicilié, Le Reçu de la banque
attestant du paiement des redevances portuaires facturées par le PAD,
l'attestation de Cautionnement bancaire couvrant les droits et taxes
éventuellement exigés, les Certificats de réexportation
émis par les autorités camerounaises, selon le type de
marchandises déclarées, certificat sanitaire ou phytosanitaire ;
certificat de conformité ; certificat de salubrité le cas
échéant, et Le bordereau électronique de suivi des
cargaisons du pays de destination si exigé.
* 77 Cette
convention couplée à celle passée entre le Cameroun
et le Tchad ont pour base la convention de la Conférence des
Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) du 08
juillet 1965 relative au commerce de transit des Etats sans littoral
ainsi qu'aux actes de l'Union Douanière des Etats de l'Afrique Centrale
(UDEAC) relatifs à l'adoption de la convention réglementant les
transports terrestres en UDEAC entériné le 19 décembre
1984 et de la convention Inter-Etats de transport routier de marchandises
diverses signée le 05 juillet 1996 ; lire à cet effet,
NGANGA (H.), « Présentation du corridor
Cameroun Tchad Centrafrique » par le Président de l'
OPSTAC et de l' ATTL, en ligne sur
www.iru.org, recueilli le 5 mars
2014.
* 78Convention du 13 avril 1999
en matière de transports routiers entre la république du Tchad et
la république du Cameroun.
* 79 Article 1 sur le champ
d'application desdites conventions.
* 80 Article 6 de la
Convention du 13 avril 1999 en matière de transports routiers entre la
république du Tchad et la république du Cameroun ;
* 81 Voir l'article 7 de la
convention bilatérale liant le Cameroun et le Tchad.
* 82 A ce titre le BGFT par
exemple peut être localisé à Douala,
Ngaoundéré et Belabo.
* 83 La lettre de voiture
internationale est particulièrement délivrée par le
BGFT.
* 84 Tableau
présentant la carte des corridors conventionnels, non conventionnels
des check-points et des postes de contrôle frontaliers
juxtaposés ;
source :NGANGA (H.),
« Présentation du corridor Cameroun Tchad
Centrafrique par le Président de l' OPSTAC et de l'
ATTL », en ligne sur www.iru.org,
* 85AKAM AKAM (A.),
« L'information dans le contrat de transport de
marchandises par route : le Droit commun de contrat à
l'épreuve du Droit OHADA » in formation des juristes
camerounais en Droit OHADA, avril 2011, p.2. (http:// biblio.ohada.com).
* 86 Article 16 de l'Acte
Uniforme OHADA relatif aux contrats de transport de marchandises par route du
22 mars 2003.
* 87KENGUEP
(E.), op. cit , p.271.
* 88 Selon l'article 17 de
l'Acte Uniforme sus-cité, « Le transporteur est
exonéré de responsabilité s'il prouve que la perte,
l'avarie ou le retard a eu pour cause une faute ou un ordre de l'ayant droit,
un vice propre de la marchandise ou des circonstances que le
transporteur ne pouvait pas éviter et aux conséquences desquelles
il ne pouvait remédier.
2) Le transporteur est exonéré de
responsabilité lorsque la perte ou l'avarie résulte des risques
particuliers inhérents à l'un ou à plusieurs des faits
suivants :
· a) emploi de véhicules ouverts et non
bâchés, lorsque cet emploi a été convenu d'une
manière expresse et mentionné à la lettre de voiture ;
· b) absence ou défectuosité de
l'emballage pour les marchandises exposées par leur nature à des
déchets ou avaries quand elles sont mal emballées ou pas
emballées ;
· c) manutention, chargement, arrimage ou
déchargement de la marchandise par l'expéditeur ou le
destinataire ou des personnes agissant pour le compte de l'expéditeur ou
du destinataire ;
· d) nature de certaines marchandises
exposées, par des causes inhérentes à cette nature
même, soit à la perte totale ou partielle, soit à l'avarie,
notamment par bris, détérioration spontanée, dessiccation,
coulage ou déchet normal ;
· e) insuffisance ou imperfection des marques ou
des numéros de colis ;
· f) transport d'animaux
vivants. »
* 89 La doctrine souligne
que cette formule utilisée par le législateur communautaire de
l'OHADA « renvoie à la notion classique de force majeure,
qui par définition constitue un événement
extérieur, imprévisible et irrésistible » ;
KENGUEP (E), Droit des transports terrestres,
aériens et maritimes, Editions CRAF, 2010, p.56.
* 90 DEFINITION JURIDIQUE DE
LA FORCE MAJEUR, en ligne sur
www.dictionnaire.com recueilli
sur 09 Avril 2014.
* 91 Voir à cet effet
Cass. Civ.3ème chbre, 22 février 2006, n°641 du 1er juin
2006 ;
* 92 Voir en ce sens les
articles 103 et 104 du code de commerce ; voir en outre, TGI du Wouri
jugement civil n°864 du 14 Novembre 2007, aff. SAFMARINE CONTAINER LINER
C/ Sociétés CAMRAIL et SAGA CAMEROUN, inédit.
* 93 Voir à titre
d'illustration la clause VII intitulée « exclusions et
force majeure » des conditions de vente de TRANSIMEX.
* 94 Article 17 (4) de
l'Acte Uniforme sus-cité.
* 95 Véritable
propriétaire de la marchandise.
* 96AKAM AKAM (A.),
op. cit., p.12.
* 97Voir dans le même
sens KEMJOU NJIMILY (S.), L'assurance de la marchandise
en transports multimodaux en zone CEMAC, Mémoire de Master II en
transports internationaux, 2010-2011, p.29.
* 98CAF (coût,
assurance, fret) le vendeur s'oblige à conclure le contrat de transport
et à mettre la marchandise à bord ainsi qu'à l'assurer
contre les risques de ce transport.
* 99 Sur la question
voir, BOUTCHUENG KENMOGNE (E. G.), La protection du
marché de l'assurance maritime sur les facultés au Cameroun,
Mémoire de Master II en transports internationaux, Université de
Douala, 2011-2012
* 100Pratiquement, ces
personnes assurées par l'assuré (organisateur du post
acheminement-commettant) sont les chauffeurs (préposés) de cet
opérateur de transport.
* 101 La notion de chose
renvoi contextuellement à la flotte de l'opérateur.
* 102ARTICLE 51 du code
CIMA
*
103DAP(DeliveredAt Place, named
place of destination): Le vendeur doit livrer les marchandises en les mettant
à la disposition de l'acheteur sur le moyen de transport arrivant
prêtes pour être déchargées à l'endroit
convenu, si spécifié, au lieu de destination convenu à la
date ou dans les délais convenus. Le vendeur assume les risques
liés à l'acheminement des marchandises jusqu'au lieu de
destination. DDP (DeliveredDutyPaid ou Rendu droits
acquittés), à l'inverse du terme EXW à l'usine, ce terme
désigne l'obligation maximum du vendeur. Le vendeur fait tout, y compris
le dédouanement à l'import et le paiement des droits et taxes
exigibles. Le transfert des frais et risques se fait à la livraison chez
l'acheteur. Le déchargement incombe en frais et risques à
l'acheteur ; cf. INCOTERM en ligne sur
www.conex.net, recueilli le 10 avril
2014.
* 104Au-delà du
caractère inopérant de l'assurance que l'opérateur du post
acheminement peut contracter pour assurer l'acheminement des marchandises, la
crise peut aussi rendre inopérant l'assurance des dommages
causés à la flotte automobile du transporteur notamment si le
lien de causalité est établi entre les dommages et cette crise
notamment via les armes ou explosifs (article 206 (2) du code
CIMA).
* 105KEMJOU NJIMILY
(S.),op. cit., p.8.
* 106Lire INVESTIR
AU CAMEROUN « le commerce paralysé suite à la fermeture
des frontières Cameroun-RCA» en ligne sur
www.investiraucameroun.com,
édition du 23 Août 2013.
*
107Voir« La frontière à nouveau
ouverte sur l'axe Douala-Bangui » en ligne sur
www.agenceecofin.com,
édition du 9 septembre 2014.
* 108Pour toutes ces
opérations qui incomberont aux autorités centrafricaines, les
transporteurs se sont engagés débourser, chacun, la somme de 90
800 francs CFA. Consulter pour plus d'information « La
frontière à nouveau ouverte sur l'axe
Douala-Bangui »
www.agenceecofin.com,
édition du 9 septembre 2014.
* 109Voir en ce sens, la
fonction
sécurité-fiabilité-rapidité-respect des
délais qui accompagne l'activité de post acheminement
en temps ordinaire dans l'entreprise TRANSIMEX.
* 110La Mission
Internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine ou
M.I.S.C.A. est une mission de maintien de la paix en République
centrafricaine autorisée le 5 décembre 2013 par le conseil de
sécurité des Nations unies via la résolution
2127 demandée par la France ; lire Mission
internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine en
ligne sur http//fr.wikipedia.org, recueilli le 14 avril
2014.
* 111 Opération mis
en place le 5 décembre 2013 par le Président de la
République français afin de renforcer le dispositif militaire
français en Centrafrique afin d'éviter une catastrophe
humanitaire dans le pays ;cf.www.defense.gouv.fr.
* 112Organismes à
l'instar le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), Médecins Sans
Frontière (MSF), voire UNICEF.
* 113 Information RFI du
19/2/2014.
* 114Voir ainsi l'article
rédigé par le PAM sur le « Début du
pont aérien du pam vers la Centrafrique confrontée à une
grave crise alimentaire » en ligne sur
fr.wfp.org,publié le 12 février 2014.
* 115Article Op.
cit.
*
116Source :à partir des
données recueillies sur le site de l'Union Africaine,
www.peaceau.org.
* 117Voir le PREMIER
RAPPORT INTERIMAIRE DE LA COMMISSION DE L'UNION AFRICAINE SUR LA SITUATION EN
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET LES ACTIVITES DE LA MISSION INTERNATIONALE DE
SOUTIEN A LA CENTRAFRIQUE SOUS CONDUITE AFRICAINE, en ligne sur
www.peace.org publié le 22 -
03 - 2014, p.15.
* 118 Voir ACAP
presse dans sa publication du 10 février 2014, en ligne sur
www.acap-cf.info .
* 119Voir ainsi l'article
rédigé par le PAM sur le Début du pont
aérien du PAM vers la Centrafrique confrontée à une grave
crise alimentaire en ligne sur fr.wfp.org,publié le
12 février 2014, p.2.
* 120 Cf. dossier sur la
Présentation de la Centrafrique, en ligne sur
www.diplomatie.gouv.fr
recueilli le 16 Avril 2014.
*
121 Ibid.
* 122Comme étant
indiscutablement la crise sociopolitique qui secoue le pays.
* 123 Techniquement, le
post acheminement est en réalité un processus de
l'activité de livraison.
* 124 Il s'agit du mois de
février 2014.
* 125 Voir ici le
paragraphe II du chapitre premier, de la
première partie.
* 126 Délai de
livraison quittant du pays de transit au territoire de destination.
* 127 Une telle stipulation
contractuelle sort du cadre ordinaire de gestion de toute activité
logistique. En fait, l'allongement du transit time est par exemple contraire
à l'esprit de la livraison juste à temps qui
s'avère invraisemblable en période de tension.
* 128NGANGA
(H.),opcit, p.29.
* 129 Article 17 Acte
Uniforme OHADA relatif aux contrats de transport de marchandises par route
* 130 Voire du
débiteur de la prestation dans le cadre du risque
politique ; cf.GAUTRIEAUD (S.), op
cit.,p.2.
* 131Cass. Civ., 2é,
17 février 1955, D.1956 .17note Esmein ; voir aussi Cass.
civ., 2é, 28 nov.1963, RTDciv.1964, obs.R.Rodière
* 132Les incoterms,
contraction d' « International Commercial Terms », déterminent
une série de règles applicables aux relations commerciales
internationales et apportent des précisions sur la livraison des
marchandises vendues : prise en charge du transport, assurances,
formalités en douane, droits et taxes, obligations de
dédouanement, transfert des risques ; Voir à ce sujet LES
REGLEMENTATIONS ET FORMALITES INTERNATIONALES, CCI-COTE D'OR, Dijon, Mars
2013.
* 133Delivered At
Frontier
* 134
Delivered at place of destination named place of destination
* 135 Transporteur
multimodal est celui qui assurera l'unicité logistique
c'est-à-dire, fera le préacheminement dans le pays d'acquisition
de la marchandise puis prendra en charge le transport maritime principal et
enfin livrera via un post acheminement au lieu convenu dans le pays de
destination.
* 136 Cette recommandation
relative à l'insertion de stipulation spéciale est en
réalité l'appel à la souplesse et à
l'équité contractuelle et applicable dans tous les cas de crise
ou blocus du post acheminement;
* 137 On peut parler de
difficulté d'ordre infrastructurel
* 138
Sécurité naturelle en ce sens que le
« corridor » aérien est inatteignable par
ces soubresauts d'insécurité.
* 139Lire à cet
effet CONTRAT DE TRANSPORT, en ligne sur http:fr.wikipedia.org recueilli
le 21 Avril 2014.
* 140 Voir ainsi la
deuxième partie,(chapitre I,
première section; PARII-A).
* 141NJANKE TATCHOU
( M.),op.cit., p.19.
* 142 L'escorte de ce post
acheminement par voie ferroviaire s'avérerait aussi indispensable en
temps de crise.
* 143 Lire pour toutes ces
précisions, KENGUEP (E.), Droit des transports
OHADA et CEMAC, op. cit, pp.32-33.
*
144 DOCUMENT DE STRATEGIE POUR LA
CROISSANCE ET L'EMPLOI, CAMEROUN 2010, p.60.
* 145KENGUEP
(E.), op. cit, p.33.
* 146Ibid.
pp.32-33.
* 147Grâce à
un préacheminement des marchandises provenant Centrafrique et dans une
certaine mesure du Congo sur ce corridor.
* 148 Accalmie en
Centrafrique corolaire indubitable à la renaissance de leur
activité sur les corridors.
* 149 Les transporteurs ne
devraient pas limiter à s'alarmer des pertes financières
causées par la crise.
* 150 Il s'agit de
quasiment tous les chefs d'Etas des pays de la CEMAC et notamment le
président de l'Etat congolais Denis SASSOU NGUESSO,
médiateur de la crise centrafricaine au nom de la CEEAC.
* 151 Par les clauses
contractuelles.
* 152 Par la mise en place
du réseau ferroviaire communautaire et la compagnie aérienne AIR
CEMAC.
* 153 Par le plaidoyer pour
le transporteur-médiateur.
*
154L'incotermdelivered at place of destination named place
of destination boundary Cameroon-RCA.
* 155
Précisément le réseau entre le Cameroun et la RCA/
Cameroun et le Tchad.
* 156 Il s'agit notamment
du PIB de l'année 2013car selon la BEAC le PIB est passé de
5,1% en 2012 à seulement 2,6% en 2013. La crise du post acheminement
communautaire est entre autre l'une des causes de cette baisse.
* 157 Le PAD
précisément.
* 158 Il se décline
de cette annexe que la zone CEMAC a effectivement 4 pays avec ouverture sur
la mer (Cameroun, Guinée Equatoriale, Gabon, Congo) et 2 pays sans
ouverture sur la mer (la RCA et le Tchad).
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