III.2. la tendance rebelle de la RFI
D'une manière simple, nous avons défini la
tendance d'un média, dans le cadre de notre étude, comme
étant son penchant en faveur d'une partie impliquée dans un fait
donné. Souvenons-nous que la RFI est un organe public français,
financé en grande partie par le gouvernement français et que son
président est nommé par le président du Conseil
Supérieur de l'Audiovisuel qui est à son tour nommé par le
président de la république. Partant de ces connexions personne ne
peut s'interroger sur ce à quoi peut ressembler la couleur du traitement
des informations de la Radio France Internationale !
Le rôle joué par la RFI dans la crise du M23 est
très considérable. Plus que les médias locaux, cet organe
français a couvert l'intégralité de la crise opposant le
gouvernement de la république démocratique du Congo aux rebelles
du M23. La libre circulation dont jouissaient ces journalistes, reporters,
envoyés spéciaux, correspondants, dans les zones en feu par
rapport à ceux d'autres médias ne témoigne pas son
professionnalisme mais plutôt le climat coopératif qui existait
entre
53
cette presse et la rébellion du 23 mars. Vu ces
imputations, nous ne pouvons pas douter une seule fois d'une certaine prise de
position que prendrait la RFI en faveur de cette rébellion dans le
traitement de ses nouvelles.
Le gouvernement congolais estime que le rôle des
journalistes de la Radio France Internationale était, durant l'existence
de ce mouvement à l'Est de la RDC, confondu avec celui des
propagandistes ou encore des agents de marketing au service du mouvement du 23
Mars. Au cours d'un point de presse en février 2013, le Ministre
congolais des Médias et porte-parole du gouvernement alla jusqu'à
avertir la RFI, compte ténue de sa position vis-à-vis de la
rébellion du M23. Il dit ce qui suit : « Le gouvernement
congolais proteste de la légèreté de la chaîne RFI
dont le traitement de l'information a donné une consistance de mauvais
aloi à des rumeurs malveillantes et sans fondement. De même le
gouvernement de la République exprime ses réserves face à
ce qui apparait de plus en plus sur ce média comme une véritable
apologie de la rébellion du M23 qui est pourtant
étiquetée, force négative et terroriste, par les instances
des nations unies »32. Comme si ces mots n'étaient
pas plus claires pour se faire comprendre, Lambert MENDE apostropha cette
station de radiodiffusion en ce terme : « ... si entre-temps il y a
des choses graves, le gouvernement ne manquera pas de prendre les mesures qui
s'imposent ».
La partialité affichée par la RFI dans le
traitement de ces nouvelles en rapport avec le M23 n'a pas été la
seule revendication du gouvernement Congolais. Il en est de même pour de
nombreux Etats Africains, en l'occurrence l'Angola. Dans un article
publié par le journal le
32 M.,Lambert, point de presse du 13 février 2012.
54
Potentiel en date du 17 juillet, Luanda démentait
catégoriquement la présence des éléments M23 sur
son sol. Alors que la RFI affirmait le contraire. En guise de réponse
à l'information émise par la Radio France Internationale,
l'exécutif angolais déclara, par le truchement de son Ambassadeur
qu'il n'avait jamais entretenu des bases militaires du M23, ni entretenu des
contacts particuliers avec ce mouvement rebelle congolais. L'Angola qualifia
même cette information l'accusant de « folle rumeur », ce qui
alla jusqu'à discréditer le service de ce média mondiale
en Afrique.
Il ne suffit pas d'appartenir à une classe politique
pour découvrir ce qu'a été la tendance de la RFI pendant
ces conflits rebelles. Pour déterminer la tendance de ce média
nous avons mis en oeuvre les connaissances apprises tout au long de parcours
universitaire afin de démontrer après analyse de divers
reportages, interviews et autres genres utilisés par la Radio France
Internationale, la partialité de ce média qui s'aligne sur les
lignes gouvernementales de la France et non informationnelles.
|