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La tendance des médias occidentaux dans les conflits rebelles africains.

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par Espoir MWENYEMALI ITULAMYA
Université Pédagogique Nationale ( U.P.N) - Licence en Journalisme Politique Extérieure 2015
  

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CHAPITRE TROISIEME : TRAITEMENT DES INFORMATIONS DU M23 PAR LA RFI.

Le travail du journaliste n'a jamais été facile comme d'aucuns peuvent le croire, surtout lorsqu'il faut couvrir les conflits armés. En pareille situation le journaliste dit « reporter de guerre » va à la recherche de l'information au risque de perdre sa vie. Comme si cela ne suffisait pas, le plus dur revient au traitement d'informations recueillies car une fois qu'elles sont mal-élaborées, celles-ci peuvent causer plusieurs dommages.

Depuis la gestation du mouvement du 23 mars, en Avril 2012, jusqu'à sa fin, le 5 Novembre 2013, la Radio France Internationale a couvert, en toute exclusivité ces évènements, grâce à ses envoyés spéciaux, et ses nombreux correspondants. Cette manière de faire a fait naitre une certaine confiance pour le public envers cette station de radio diffusion, allant jusqu'à endormir tout esprit critique qui pouvait animer son public. Pendant ce temps, la tendance manifestée par la RFI s'est avérée objective pour la plupart des auditeurs et même pour les autres médias, qui en ce temps, la citent en tant que source, vu le monopole qu'elle détenait de la couverture de la dite guerre.

C'est en ce sens donc que la RFI dirigea la société pendant toute la période qu'a durée la rébellion du M23, exerçant le rôle voulu aux médias selon la théorie de l'agenda setting que nous avons appliquée dans le cadre de notre étude. L'influence qu'apportait la RFI par le traitement de ses informations était très remarquable. Sous toutes ses formes, la collecte, le traitement ainsi que la diffusion des informations du M23 relèvent de la théorie du message. Nous constatons la première influence étant de l'ordre hiérarchique, du fait que pendant cette crise imposait le thème qu'il fallait

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aborder, de la même manière que la théorie du message le dégage. Il ressort de cette théorie «l'idée que les médias ont pour rôle de définir pour son public, ce à quoi il faut penser »30. Cette influence n'a pas seulement était hiérarchique mais aussi et surtout formelle. Le traitement des informations par un média et par conséquent par la RFI, parce que c'est d'elle qu'il s'agit constitue une influence. Les informations diffusées déjà raffinées, c'est à dire qu'elles n'étaient pas brutes.

Il suffisait au cours de cette période que la Radio France internationale annonce la prise d'un village par les troupes rebelles du M23 pour que toute la population soit en ébullition, sans avoir vu pour autant un seul rebelle, ni avoir entendu le moindre crépitement de bal. Le 19 novembre 2012, au soir de la prise de la ville de Goma, la Radio France Internationale anticipe l'évènement en faisant parler dans un duplex le porte-parole du mouvement du 23 mars, le colonel Vianney KAZARAMA. Nous transcrivons ce duplex avant de l'analyser pour mettre en exergue la partialité de la RFI.

30R.DEBRAY, la médiologie générale, Paris, Gallimard, 1991, p 32.

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Vianney KAZARAMA en duplex avec Christophe BOISBOUVIER

sur la RFI :31

Vianney KAZARAMA. : Nous sommes bien donc au Nord -Est de la ville de GOMA, c'est le M23 déjà qui contrôle, les combats sont déjà en train de se dérouler dans la ville de Goma. Du coup l'aéroport est déjà pris par les éléments du M23. Les forces armées de la République Démocratique du Congo sont tous entrain de fuir vers SAKE, MINOVA, elles sont entrain de piller les biens de la population, nous sommes en train de poursuivre les FARDC.

RFI : vous aviez dit que vous ne prendrez pas la ville de GOMA ?

Vianney K. : Nous sommes attaqués très tôt le matin. Nous avons fait contre-offensive.

RFI : Et vous entendez prendre le contrôle de l'ensemble de la ville ?

Vianney K. : oui, justement tout à fait. Nous sommes en train de neutraliser la capacité des forces armées de Kinshasa avec leurs alliés des FDLR nous sommes en train aussi d'appeler la population de rester au calme et je crois que demain matin il y aura une situation qui est totalement apaisée.

Analyse:

L'authenticité de ce message est certaine, cependant sa valeur suscite plusieurs doutes d'après nos analyses. Dans cet élément le colonel Vianney KAZARAMA répond d'un langage facile au journaliste Christophe BOISBOUVIER, lorsque nous savons tous le niveau bas d'études de la plupart de ces militaires ainsi que l'inadaptation à la langue française qui

31 www.rfi.fr/archives-m23

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caractérise non seulement ces rebelles mais l'ensemble des rwandophones. Il ressort de ces mêmes analyses que l'interlocuteur de la RFI, à savoir le colonel Vianney KAZARAMA serait en train de lire certainement ses déclarations, comme preuve une déclaration pleine des calambours. D'après nous cela implique qu'il aurait d'avance reçu une grille des questions pour lesquelles il aurait certainement prévu des réponses préfabriquées. En diffusant cet élément la RFI a violé l'article 13 du code de déontologie et d'éthique du journaliste congolais qui stipule ce qu'un journaliste a le devoir de : « Faire preuve de retenue dans la présentation des faits de nature à mettre en danger ou de nuire aux intérêts vitaux de l'Etat et de la société ».

III.1.les facteurs déterminants la tendance de la RFI

Plusieurs facteurs ont déterminé le penchant de la Radio France Internationale dans ces conflits armés. Parmi eux nous pouvons citer :

1. Contrainte d'influence dit à la course à l'audimat :

L'une de causes non négligeables influençant la prise de position par la RFI face aux conflits en RDC est le fait que de nombreuses chaines européennes émettant en Afrique et pour l'Afrique sont préoccupées par course à l'audimat. Faut-il alors dans ce cas mystifier les faits afin que ces derniers soient plus intéressants ? Ici le journaliste ne rend pas compte de faits tels qu'ils se déroulent mais vise plutôt traiter l'information de manière à drainer un grand public !

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