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La tendance des médias occidentaux dans les conflits rebelles africains.

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par Espoir MWENYEMALI ITULAMYA
Université Pédagogique Nationale ( U.P.N) - Licence en Journalisme Politique Extérieure 2015
  

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II.3 APERÇU DE DIFFERENTS GROUPES REBELLES AFRICAINS

Les rébellions en Afrique trouvent leur fondement au lendemain de l'indépendance. Les guerres de sécession du Katanga, les affrontements interethniques du Rwanda, du Tchad ou du Soudan pour ne citer que ceux-là, témoignent d'un parcours de guerres historiques et fratricides que le continent ait vécues durant le XXème siècle. Ce phénomène va baisser d'intensité dans les années 70, puis ressurgir avec l'avènement de la démocratie. C'est en cette période que de centaines de rébellions vont naître de part et d'autre du continent avec pour but, la « revendication sociale ». Cette option plonge l'opinion publique dans une incompréhension et, révèle de profonds malaises qui sévissent sur le continent noir. Devenus théâtres d'affrontements armés, les pays africains sont dès lors victimes de la faillite ou de l'échec du processus démocratique. De nombreux groupes armés sont fragmentés en divers mouvements et changent de relations et de stratégies d'action au fil de temps.

Aujourd'hui en Afrique, faut-il le dévoiler, plus d'une dizaine de pays vit dans des conflits armés ou traverse des moments d'une sécurité précaire, liés soit à des conflits dans les pays voisins, soit à un contexte favorable au déclenchement d'un conflit armé quelconque.

Pour comprendre avec objectivité la multiplicité de groupes rebelles en Afrique et l'évolution de leurs mouvements, il est judicieux de s'intéresser à leur origine ainsi qu'à leur environnement psycho-social. Les rébellions en Afrique se ressemblent car elles partagent les mêmes

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missions ainsi que les mêmes concepteurs ; nous pouvons aussi dire qu'elles sont au service d'un même chef.

En dépit des armes à feu, les médias se veulent aussi un outil indispensable pour la survie de ces groupes rebelles. Le but premier, poursuivi par les médias occidentaux est de diaboliser la cible à abattre puis présenter la rébellion sous les habits de « sauveurs, de combattants de la liberté, des marginalisés de la gestion du pouvoir etc. ». Ce faisant, les concepteurs des rébellions préparent et conditionnent la communauté internationale de l'imminente agression contre le pays. Le tout soutenu par des résolutions fantaisistes, généralement rédigées par le pays initiateur.

Une fois la rébellion installée ou au pouvoir comme ce fut le cas pour la Côte D'Ivoire et la RCA, les multinationales occidentales imposent leur desiderata. Elles insistent pour avoir des contrats de plus de 80% en leur faveur, des terres et des villages pour l'exploitation agricole. En ce qui concerne les terres, elles encouragent les rebelles à les annexer, dépossédant les autochtones. Ensuite elles encouragent l'adoption de nouvelles lois sur le foncier rural, tout en encourageant une colonisation de la future main d'oeuvre dans la zone. Enfin, elles rachètent ces terres « officiellement » avec les nouveaux colons tout en leur demandant de rester dans la zone en qualité de main d'oeuvre. Cette politique est ainsi faite afin d'avoir le contrôle et le monopole de la culture de cacao et café, cultures dont les prix sur le marché échappent très souvent aux occidentaux. Désormais, elles seraient les premières à produire, écouler, vendre et décider du prix sur les marchés financiers. Ceci est un exemple parmi tant d'autres de l'annexion des terres.

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Les réserves de pétrole et les minéraux ne sont pas aussi épargnés. Ils mettront aussi la main la dessus. En clair, la rébellion sert à enrichir la métropole, visiblement en difficultés financières depuis que les Chinois ont commencé à envahir les pré-carrés et marchés des occidentaux en Afrique. En d'autres termes, ils utilisent la misère d'un groupe d'individus afin de les armer et déstabiliser un état souverain pour enfin s'en mettre plein les poches.

Les prétextes suivant sont abondamment utilisés, tels l'instauration de la démocratie, le respect des droits de l'homme, la lutte contre le terrorisme international, la sécurité sur le continent africain. Tout ceci afin de justifier la présence des forces étrangères sur les territoires Africains, violant de façon flagrante la souveraineté de ses Etats.

Une lecture des témoignages vécus de la vie des rébellions africaines, expriment les éléments qui déterminent leur dynamique. Les conflits armés internes, qualifiés par certains spécialistes de guerre civile, sont menés par des rébellions armées, formées sur le même territoire. Ces rébellions sont composées des ressortissants du pays même, des filles et garçons souvent en déperdition scolaire, vivant majoritairement dans les zones rurales, en proie à la pauvreté et à l'accès difficile aux structures socio-économiques de base. Il s'agit des catégories de population active, sans emploi, qui se lancent dans une course pour leur survie.28Les ex-militaires, qu'ils s'agissent des retraités valides, des radiés de l'armée pour cas d'indiscipline n'ayant pas été reconvertis, constituent un réservoir de main d'oeuvre militaire à laquelle les leaders des rébellions font recours

28P. Collier, economic causes of civil conflict and their implications for Policy, Banque Mondiale, Juin 2000.

29 P. collier, op.cit.

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pour la constitution de leur mouvement. Ces anciens militaires, nantis d'expérience et d'expertise, forment le cercle d'encadrement pour les combattants. Dès les premières heures de la formation du mouvement, ils participent à toutes les chaines qui vont du recrutement à la formation aux premiers assauts, dont ils assurent le commandement tactique à différents niveaux.

Les apprentis locaux, constitués de plus en plus des jeunes éleveurs et agriculteurs, résident dans les localités où prennent forme les rébellions. Ces jeunes dont la moyenne d'âge est de 23 ans, abandonnent troupeaux et plantations pour se faire enrôler car ayant été promis à une activité moderne et une vie meilleure. Pour ceux qui ne veulent pas s'engager, ils sont harcelés par leurs pairs ; leurs parents sont soumis à des menaces jusqu'à ce qu'ils cèdent sinon, ils fuient le village. La plupart des cas, ils consentent par obligation pour préserver leur vie et celle de leurs parents non pas seulement, des attaques des forces gouvernementales mais des représailles de leurs pairs. « Moi au début je ne pensais pas à la rébellion. Mais les militaires sont venus et ont brûlé les tentes et tués les animaux. Ils ont égorgé les chèvres et les ont brûlées aussi. Ils ont même tué un vieux qui ne savait rien. J'ai pu me cacher et je suis parti à pied. J'ai trouvé des gens qui m'ont amené vers,... Là il y avait des fronts et j'ai commencé avec eux. Au début je n'avais pas d'armes, ils ne voulaient pas m'en donner. »29

Certains agents des services public et privé, cadres de l'administration centrale ou régionale apportent leur soutien à des rébellions de manière multiforme : ils profitent au maximum de leurs relations pour galvaniser l'opinion publique nationale et internationale au profit de la rébellion qu'ils

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soutiennent et ce, contre le pouvoir en place. Officiellement agents au service de l'Etat mais en réalité, ils déstabilisent le pouvoir en faisant campagne de désinformation au profit des rébellions, fournissent et divulguent les informations classées confidentielles ; c'est le canal de la mobilisation de ressources et de logistiques pour la rébellion. Ils coopèrent avec l'administration de l'armée gouvernementale et communique les plans des opérations en cours ou en vue à la rébellion. Avec toutes ces contributions, la capacité d'une rébellion à déstabiliser le gouvernement de son propre pays s'affirme. Les rebelles disposent de moyens à tenir en échec l'armée régulière, vu l'environnement sociologique dans lequel elle s'est constituée.

Les rebellions se ressemblent et ont toutes les mêmes objectifs : détruire l'opposition ou les populations afin de s'accaparer des territoires riches en ressources naturelles. Tous ces grands concepts tels la démocratie, les droits de l'homme, la lutte contre le terrorisme international sont de la poudre aux yeux sinon pure distraction. Ils s'en foutent du bien-être des populations Africaines pourvu que les leurs soient dans une opulence insolente. Les rebelles africains se sont engagés dans une sphère de violence qu'ils n'ont pas choisie mais contraints de la pratiquer. Les victimes de ce marasme qui sont à la recherche de survie, ou du travail pour subvenir au besoin de leur famille, ne peuvent pas résister à des promesses alléchantes, modiques, risquées soient-elles. Pour les rebelles, mieux vaut se sacrifier pour survivre que de vivre dans la pauvreté avec une souffrance à vie, ils deviennent principaux acteurs des commerces illicites de toutes natures et auteurs de violences tous azimuts.

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Une fois le conflit éclaté, les théâtres des opérations se transforment en site de catastrophes naturelles. La violence étant particulièrement destructrice. Les moyens militaires en provenance des pays occidentaux passant par certains pays Africains « complices », et donnent une entière confiance à la rébellion qui dans la foulée veut montrer sa suprématie. La rébellion a une double pesanteur, celle de prouver d'une part au monde entier, qu'elle a la force militaire de mener le combat et d'autre part de remplir son contrat, celui de gagner du terrain pour continuer à bénéficier du soutien de ses bienfaiteurs. Il en résulte un débordement dans la conduite des opérations : aucune discipline, ni de règle d'engagement ne soit en mesure de gouverner le moral des combattants sur le terrain.

On parle également du printemps arabe africain. Ce dernier est un ensemble de contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variables, qui se sont produit dans de nombreux pays arabes africains, à partir de décembre 2010. L'expression de « Printemps arabe » fait référence au « Printemps des peuples » de 1848 auquel il a été comparé, tout comme le Printemps de Prague. Ces mouvements révolutionnaires nationaux sont aussi qualifiés de révolutions arabes, de révoltes arabes, ou encore de « réveil arabe», certains vont jusqu'à parler d'une révolution Facebook, d'une révolution Twitter voire d'une révolution 2.0 tant l'usage des réseaux sociaux aurait été important.

Ces événements ont commencé le 17décembre2010 dans la ville de Sidi Bouzid par la révolution en Tunisie qui a conduit Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir. D'autres peuples reprennent à leur tour le slogan « Dégage » (ou Erhal ! en arabe devenu le symbole de ces révolutions).

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Outre le départ des dictateurs et l'instauration d'une démocratie, les manifestants exigent un partage des richesses qui leur assure de meilleures conditions de vie, des emplois, et la dignité (« karama » en arabe). Alors que la révolution égyptienne provoque le départ d'Hosni Moubarak et une transition démocratique, les autres n'ont pas les mêmes conséquences : en Libye, elle tourne à la guerre civile entre les forces fidèles au régime de la Jamahiriya de Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l'ONU ; à Bahreïn, la solidarité contre-révolutionnaire des monarchies du golf Persique fait échec au mouvement de contestation mais elle reprend à partir de juin 2011 .

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery