L'instrumentalisation de la dollarisation dans la lutte contre l'inflationpar Jephté TSHIBAMBA WA TSHIBAMBA Université Protestante au Congo - Licence 2019 |
CONCLUSION GÉNÉRALENotre travail de recherche s'était fixé comme but de savoir si le Banquier Central Congolais pouvait réussir à atteindre la stabilité du niveau général des prix en utilisant la dollarisation. Il avait pour titre « Instrumentalisation de la dollarisation dans la lutte contre l'inflation : Cas de la RDC ». Nous sommes d'abord partis des hypothèses selon lesquelles l'instrumentalisation de la dollarisation par la BCC a eu un effet positif sur la politique monétaire visant à stabiliser le niveau général des prix qui, en plus d'avoir été stabilisé depuis, n'a plus jamais atteint le niveau d'hyperinflation et que cette instrumentalisation devait être une mesure d'urgence et non définitive, afin d'éviter de retomber dans les travers des montées inflationnistes. Eu égard aux hypothèses émises, les objectifs poursuivis par ce travail étaient de démontrer comment l'instrumentalisation de la dollarisation a contribué à la lutte contre l'hyperinflation ; c'est-à-dire dans une situation d'hyperinflation, à quel niveau de dollarisation l'autorité monétaire pouvait continuer à utiliser efficacement ses instruments, afin de stabiliser le niveau général des prix et d'expliquer pourquoi cette mesure d'instrumentalisation ne devrait être qu'une mesure temporaire et non définitive. Nous avons utilisé la méthode hypothético-déductive ainsi que l'analyse économétrique des données primaires, afin de vérifier les hypothèses émises à l'introduction. Les tests réalisés nous ont permis de comprendre qu'un taux de dollarisation compris entre 37,07% et 40,77% n'entrave en rien l'efficacité de l'action de l'autorité monétaire à travers ses instruments, qui nous ont servi des variables à savoir, le taux de change officiel et le taux directeur. Ces tests nous ont aussi permis de savoir que l'économie congolaise pouvait être considérée comme une « économie fortement dollarisée » lorsque son taux de dollarisation avait dépassé 40,77%. Ensuite, nous avons pu, grâce à ces tests, arriver aux conclusions suivantes : - L'instrumentalisation de la dollarisation, à des fins de politiques monétaires, s'est avérée efficace dans le cas de la RDC, puisque le pays a quitté l'état de l'hyperinflation depuis cette décision de 2001 en une situation d'inflation modérée ou rampante en moyenne ; - L'économie congolaise pouvait être considérée comme une économie fortement dollarisée, lorsque son taux de dollarisation devint strictement supérieur à 40,77% et donc, après avoir atteint ce niveau de dollarisation, l'autorité monétaire devait commencer le processus inverse, celui de dédollariser l'économie nationale, au risque de retomber dans les travers d'instabilités. Ces affirmations nous ont mené à la conclusion selon laquelle la dollarisation devait être une mesure d'urgence, une simple sorte d'artifice servant à aider l'autorité monétaire à stabiliser le niveau général des prix et qu'après avoir atteint cette stabilité, le processus inverse de dédollarisation devait être enclenché. Enfin, nous avons analysé les mesures visant à dédollariser l'économie congolaise depuis 2012, nous avons vu leurs limites, et aussi les enseignements que l'économie congolaise pouvais tirer des mesures de dédollarisation opérées dans d'autres économies. Nous avons aussi parlé des causes de la persistance de la dollarisation en RDC et avons suggéré quelques conseils visant à aider l'autorité monétaire dans sa lutte contre la dollarisation. Il est vrai que nous n'avons pas épuisé tous les aspects ou détails relatifs à notre problématique. Nous pensons même qu'il y aurait encore beaucoup à dire sur la persistance de la dollarisation au sein de l'économie congolaise, malgré la stabilité du cadre macroéconomique depuis un certain temps. Cependant, nous pensons avoir fait l'essentiel par rapport aux objectifs que nous nous sommes assignés au tout début. Nous demandons à d'autres chercheurs, préoccupés par ce thème de la dollarisation de l'économie congolaise, de son impact sur l'économie des ménages, ou encore au sujet de sa persistance au sein de l'économie congolaise d'y apporter un surplus. Aucune oeuvre humaine n'est parfaite, dit-on. Nous demanderions à nos chers lecteurs de ne pas nous tenir rigueur à toute forme d'imperfection qu'ils vont sans doute déceler dans cette oeuvre. Par ailleurs, nous restons très attentifs à toutes les observations et remarques constructives tenant à maximiser les points forts de la dollarisation d'une économie et / ou à soulager certaines faiblesses observées. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES I. OUVRAGE
II. ARTICLES ET REVUES 5. ARES, M. (2001), A quand le règne du dollar ? instabilité économique, crise politique et intégration monétaire dans les Amériques, Études Internationales, Volume XXXII, p. 747-772.
66 11. Felix F., Charlotte L., et Samir J. (2013), Vers une politique monétaire plus efficace : Le cas de la République Démocratique du Congo, IMF Working Paper, WP/13/226, International Monetary Fund.
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