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L'instrumentalisation de la dollarisation dans la lutte contre l'inflation


par Jephté TSHIBAMBA WA TSHIBAMBA
Université Protestante au Congo - Licence 2019
  

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2.3.1.2. Taux d'inflation

Il s'agit de l'inflation réalisée ou courante et de la cible de l'inflation. La série de l'inflation (????) est exprimé comme étant égale au pourcentage du changement annuel de l'Indice de prix à la consommation. La cible de l'inflation est une cible annuelle de cet indicateur telle que fixée par la Banque Centrale elle-même.

Le rythme de formation des prix intérieurs avait sensiblement ralenti entre 2001 et 2004, à la faveur de la mise en oeuvre du Programme Intérimaire Renforcé et du Programme Économique du Gouvernement. Le taux d'inflation a, par la suite enregistré un trend haussier jusqu'à atteindre 53% en 2009, suite aux effets de la crise financière internationale.

S'en est suivi, une période de remarquable stabilité, le taux d'inflation évolue sous la barre de 2%, avant de connaitre une hausse due à une conjoncture internationale défavorable entre 2016 et 2017.

32

Tableau n°2 : Évolution du taux d'inflation fin de période (2001 - 2017)

Année Taux d'inflation (%)

2001

2002

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

135,1

15,8

4,4

9,2

21,5

18,2

9,9

27,6

53,4

9,8

15,4

2,7

1,07

1,07

0,85

23,6

54,7

 

Sources : Rapports annuels de la BCC et notes cours Questions Spéciales Théories et Politiques monétaire (NGONGA

V., 2019)

Figure n°3 : Évolution du taux d'inflation 2001 - 2017

160

140

120 100 80 60 40 20 0

 
 

Sources : nous même à partir du tableau 2

La situation de l'économie avant notre période était pratiquement chaotique, marquée essentiellement par la persistance de l'hyperinflation atteignant un pic de 511, 2% à la fin de l'année 2000.

33

Face à une économie au bord du gouffre, le Gouvernement central initie, avec certaines institutions des Brettons Woods telles que le FMI ainsi que la Banque Mondiale, un programme informel nommé « Programme Intérimaire Renforcé »5, PIR en sigle dans le but de relancer l'économie. Ce programme fut initié dans le but d'atteindre plusieurs objectifs parmi lesquels, nous voulons citer la cassation de l'hyperinflation, qui ne faisait que grimper depuis près d'une décennie.

Les résultats enregistrés au cours de cette période de programme renforcée sont globalement encourageants : en pratique, l'hyperinflation a été éradiquée passant à 20,3% à la fin de l'année 2002 et Janvier de la même année, il est observé une relative stabilité entre le mois de Septembre 2001 et Mars 2002, malgré certaines fluctuations économiques.

Suite aux résultats encourageant du PIR, spécialement en la maitrise relative de l'inflation qui a été ramenée de 511,3% en 2000 à 135% en 2001 et le gouvernement décida de mettre en oeuvre sur une échelle périodique allant de mai 2002 à mai 2005, soit dans une durée de trois ans, en vue de matérialiser le projet de reconstruction de l'économie nationale, un autre programme.

Ce programme porte le nom de « Programme Économique du Gouvernement »6, PEG en sigle. L'une des cibles de ce programme était de réaliser un taux d'inflation respectivement de 13% en 2002, de 6% en 2003, de 6% en 2004 et de 5% en 2005.

En 2002, l'évolution en pourcentage était de l'ordre de 15,8% en fin période et de 64,4% en moyenne annuelle, d'où une variation négative de 120,0% afin période et de 264,0% en moyenne annuelle.

Par ailleurs, le ralentissement notable du rythme de formation des prix observé en 2002 s'est poursuivi en 2003. Selon l'indice des prix à la consommation des ménages, calculé par la BCC, le taux d'inflation s'était établi à 4,4% contre 15,8% une année au paravent. Ce taux est de 1,6% inférieur à l'objectif de 6,0% fixé dans le PEG.

Après un ralentissement remarquable en 2003, le rythme de formation des prix s'est accéléré en 2004. Selon l'indice des prix à la consommation des ménages calculé par la BCC, le taux

5 MINISTERE DE L'ECONOMIE (2017), Politique économique du gouvernement 2001-2030. Disponible sur : http://www.mineconomie.gouv.cd/spip.php?article5 (Consulté 02 septembre 2019)

6 MINISTERE DE L'ECONOMIE (2017), Politique économique du gouvernement 2001-2030. Disponible sur : http://www.mineconomie.gouv.cd/spip.php?article5 (Consulté 02 septembre 2019)

En 2010, le taux d'inflation annuelle s'est situé à 9,8% contre une réalisation de 53,4% en 2009 et un objectif de 9,9% sur l'ensemble de l'année.

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d'inflation fin période s'était établi à 9,2% en 2004 contre 4,4% une année au paravent. Ce taux est de 0,3 point de pourcentage supérieur à l'objectif de 8,9% prévu dans le PEG.

Comme en 2004, le processus de désinflation de l'économie observé entre 2001 et 2003 ne s'était pas poursuivi en 2005, en dépit des efforts entrepris au cours du second semestre de cette année. En effet au cours de l'année 2005, l'inflation s'est établie à 21,5% contre 9,2% en 2004 et 8,5% pour la moyenne. Cette réalisation situé le taux d'inflation à 1,3% point le pourcentage inferieur à l'objectif révisé de 22,6% retenu pour l'année.

Comparativement à l'année 2005, il a été observé une atténuation des tensions inflationnistes en 2006, corrélées positivement au ralentissement de l'expansion monétaire. En effet, en glissement annuel, le taux d'inflation s'est établi à 18,2% contre 21,5% en 2005, soit un recul de 3,1 points de pourcentage. En moyenne annuelle, il se situe à 13,2% contre 21,4% l'année précédente.

Au cours de l'exercice 2007, le rythme de formation des prix des intérieurs, la désinflation de l'économie, notée depuis 2005, s'est poursuivie. Au terme de l'année (2007), le taux d'inflation s'est établi à 9,9% contre 18,2% et 21,5% respectivement en 2006 et 2005.

Cependant, la volatilité de l'inflation, est demeurée l'un des problèmes auxquels se trouve contrée la politique monétaire, hormis la dollarisation et la sous bancarisation de l'économie nationale.

En 2008, le taux d'inflation a atteint 27,6% contre un objectif de 23,5%. Le rythme de formation des prix intérieurs a connu une accélération, situant le taux d'inflation annuel à 27,57% contre 9,96% en 2007.

Par ailleurs, la reprise de l'inflation observée en 2008 s'est accélérée en 2009, avec une ampleur jamais atteinte depuis que le pays a renoué sa coopération avec la communauté financière internationale.

En effet, le taux d'inflation s'est élevé à 53,4% contre 27,6% une année au paravent, soit un écart à la hausse de 25,6 points de pourcentage. Cette situation est consécutive à la conjugaison des chocs à la fois endogènes et exogènes tenant principalement à la forte dépréciation de la monnaie nationale face aux devises étrangères dans une économie fortement dollarisée.

35

L'année 2011, a été marqué par l'accélération du rythme de formation des prix intérieurs. En effet, le taux d'inflation, à fin période s'est situé à 15,4% contre 9,8% pour l'année précédente.

En 2012 la situation s'était un peu améliorée, l'inflation s'était située à 2,79%. En effet, sur le marché des biens et services, l'inflation s'était de nouveau repliée, se situant à 1,07% en 2013 contre 2,72% en 2012, face à un niveau programmé de 4,0%. En 2014, l'on observa un statuquo sur l'évolution du niveau général des prix. Ce dernier resta à 1,07% comme l'année précédente.

En 2015, l'inflation calculée par la BCC est demeurée sous contrôle, s'établissant à 0,85 % contre 1,07% en 2014 et un niveau programmé de 3,5%. Cette situation tient principalement de la faiblesse de l'inflation importée, couplée à la stabilité du taux de change.

En 2016, l'inflation mesurée par l'IPC global en RDC a largement été à la hausse, atteignant 23,60% après 0,85% en 2015 et 1,07% en 2014, contre un objectif annuel de 4,20%, soit un écart négatif de 19,40 points. Cette évolution est consécutive notamment à la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères.

Le taux d'inflation s'est inscrit largement en hausse par rapport à son niveau de 2016, se situant à 54,71% en 2017 contre 23,60% en 2016, face à une prévision annuelle de 40,0%.

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