4- OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE
Les objectifs se déclinent en objectif
général et en objectifs spécifiques.
4.1.OBJECTIF GENERAL
Cette étude vise à analyser les facteurs de la
pérennisation des acquis ou non des projets hydrauliques de l'ONG AIDE
dans le District d'Abidjan.
4.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
De façon spécifique, il s'agit de :
v Etudier le dispositif institutionnel mis en place par l'ONG
AIDE pour la réalisation des projets.
v Etudier les perceptions que se font les
bénéficiaires des projets hydrauliques réalisés par
l'ONG AIDE.
5- HYPOTHESE
PRINCIPALE
Le mode de fonctionnement de l'ONG AIDE et l'attitude des
communautés bénéficiaires vis-à-vis des
réalisations de l'ONG sont des facteurs entravant la
pérennisation des acquis.
6- HYPOTHESES
SECONDAIRES
v La stratégie d'intervention de l'ONG ne favorise pas
la durabilité de ses réalisations
v Les bénéficiaires ne sont pas
conditionnés à soutenir les projets de l'ONG AIDE
7- REVUE DE LA
LITTÉRATURE
Dans le cadre de la réalisation de la présente
étude, nous avons sélectionné des documents et les avons
organisés pour en retirer un bénéfice maximum. Ala suite
des lectures réalisées, nous avons défini trois
thématiques dans lesquelles ont été répartis les
documents consultés.Les différentes thématiques renferment
les écrits qui traitent du mode d'engagement des ONG et leurs
contraintes, ensuite des déterminants socioculturels qui peuvent
entraver la bonne continuité des apports des ONG de bienfaisance et
enfin la question de la gouvernance socio-économique. Pour la
réalisation de cette revue de la littérature nous avons pu
consulter des ouvrages, des thèses, des articles scientifiques, des
rapports de séminaires et colloques, et avons eu recours à des
sites internet pour la documentation en ligne. Cette revue de
littérature nous a permis de prendre connaissance des travaux
antérieurs sur notre problématique.
6.1. MODES D'ENGAGEMENT ET
CONTRAINTES
Depuis la fin de la colonisation, les nouveaux États
indépendants étaient appelés à répondre aux
besoins de leurs sujets. Cette idée est partagée durant
près de deux décennies avant que, dans les années 1980, le
rôle de l'État ne soit réévalué en faveur du
« secteur privé » censé répondre aux
attentes des consommateurs, Carbone(2003). À la chute du mur de Berlin,
la société civile intègre le nouvel agenda politique du
développement et le modifie. La notion de société civile
semble trouver alors une incarnation dans la prolifération associative
des années 1990 à l'échelle planétaire plus
particulièrement sous la forme d'un sigle en voie d'universalisation,
Salamon et al. (1999). Ce « boom » associatif s'inscrit
dans le contexte particulier d'une critique radicale du rôle de
l'État comme acteur du développement économique (bien
visible à travers la multiplication des plans d'ajustement structurel ou
encore la promotion de la bonne gouvernance).
En Côte d'Ivoire, c'est à la faveur de la crise
économique de 1980 que les Organisations de la Société
Civile (OSC) ont commencé leur apparition. Au fur et à mesure que
l'Etat se montre peu présent du fait des difficultés
économiques, les bonnes volontés se rendent compte qu'elles
peuvent apporter leur concours et s'engagent à se mettre en association.
Pour Dozon et Guillaume, (1994) sans l'engagement de la société
civile il est difficile d'être un citoyen. Par exemple, l'engagement des
syndicats en Afrique a permis d'accélérer le processus de
décolonisation et la promotion socio-économique des travailleurs.
En effet, comme le souligne Touré (1984) : « A travers les
organisations professionnelles et syndicales le monde du travail a joué
un rôle de premier plan dans la conquête de la souveraineté
nationale et internationale des pays d'Afrique noire ». Et
aujourd'hui, les travailleurs et leurs organisations syndicales peuvent se
targuer d'avoir participé à l'édification de la nation
ivoirienne, d'abord en réalisant l'unité d'une partie de la
population active, puis en contribuant effectivement au développement
économique et social de la Côte d'Ivoire.
La société civile joue un rôle
considérable dans l'émergence d'une nouvelle manière de
faire de la politique dont l'humanité a un besoin urgent pour faire face
au bien-être des populations. Selon Sylla (op.cit.), la plupart des ONG
sont nées à partir de 1990 en Côte d'Ivoire,
c'est-à-dire avec le processus de démocratisation. Cette
ouverture du marché politique est favorable à l'éclosion
des OSC. Certaines d'entre elles, opèrent sur toute l'étendue du
territoire national. Ce sont les organisations religieuses, les organisations
de développement communautaire, de défense des droits de l'Homme
et les associations des consommateurs. D'autres mènent leurs
activités dans les entreprises uniquement : ce sont les syndicats,
d'entreprise. Les associations des étudiants oeuvrent dans les
établissements scolaires et universitaires. Toutefois, l'engagement des
ONG a été plus accentué à la faveur de la crise
militaro-politique de septembre 2002. Cette crise qu'a connue le pays a
donné lieu à une mobilisation sociale et les OSC ont
été impliquées pour suppléer l'absence de l'Etat
dans certaines régions du pays et assister les populations
vulnérables, notamment du point de vue médical, psychologique et
de la défense de leurs droits. Les moyens d'action des OSC sont
nombreux. Toutes les organisations utilisent la sensibilisation, la formation,
l'information et l'éducation. En plus de ces moyens, certaines
organisations se distinguent par la négociation, le plaidoyer, le
lobbying, le boycott et la grève. Ce sont les associations
estudiantines, les syndicats d'entreprise et les associations des
consommateurs.
L'environnement dans lequel évoluent les OSC constitue
parfois des contraintes à leur émergence. Ces contraintes sont
selon Revel et Roca (1998) d'ordre socio-politique. Sur le plan
socio-politique, ces auteurs se réfèrent à la
défaillance de l'Etat providence et posent l'hypothèse que plus
étendu est l'Etat providence, plus restreint sera la place de la
société civile dans le processus de gouvernance économique
du pays. Ils indexent également le cadre juridique et politique en
posant l'hypothèse que les systèmes de droits coutumiers sont
plus favorables à l'émergence des ONG que le système de
droit « positif ». A ce sujet, une étude
menée en Côte d'Ivoire par Sylla (2002) affirme que le cadre
institutionnel, en ne prenant pas en compte les spécificités de
la société civile, constitue un frein à
l'épanouissement de celle-ci. En effet, en Côte d'Ivoire, les ONG
sont régies par la loi n° 60-315 du 21 septembre 1960 relative aux
associations. Cette loi qui a été prise au lendemain des
indépendances dans un contexte de monopartisme est la même que
celle qui régit les associations du type parti politique, organisation
religieuse, etc.; il s'agit de la loi régissant les associations
à but non lucratif.
Sur le plan économique, Sylla (2005) et Kompaoré
(1985) mettent l'accent sur le manque de matériel, de formation des
membres et l'absence d'une véritable stratégie de financement au
niveau de la société civile africaine, qui se contente selon
Sylla(2005) de jouer les « enfants gâtés »
pour attirer la sympathie des bailleurs de fonds. Cette situation freine la
société civile dans l'exercice de son pouvoir de contrôle
et accroit du coup le déficit de gouvernance économique. C'est
l'une des raisons pour lesquelles les organisations de la société
civile ivoirienne sont en particulier incapables d'influencer les débats
internationaux qui intéressent leurs pays ou leurs membres, car elles
n'ont pas les moyens de s'organiser avec leurs pairs nationaux et
transnationaux de façon à arrêter des positions communes
sur diverses questions.
Selon Adou (2008), la société civile en
Côte d'Ivoire est minée par de nombreux problèmes qui
l'empêchent de remplir sa fonction qui lui est dévolue. Ce sont
entre autres, le conflit de rôle des OSC ; la perception religieuse
des questions sociales et la mauvaise appréciation de la
société ivoirienne par les OSC elles-mêmes. Alors qu'il est
admis que la société civile doit être assez forte pour
constituer un véritable lieu des contre-pouvoirs face à la
société politique. Nous retenons que, seule une
société civile forte est susceptible d'améliorer la
gestion des finances publiques, de participer au renforcement de la performance
du secteur public et d'accroître la responsabilité dans la
fourniture des services.
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