2.2 Problème
En hospitalisation, il est souhaitable que tous les patients
admis y restent jusqu'à la réalisation du traitement
définitif et l'obtention d'une autorisation de sortie de son
médecin traitant. D'après l'Agence Nationale
d'Accréditation et d'Évaluation en Santé, l' (A.N.A.E.S,
2004, p8) « la sortie est une période de fragilité pour
le malade, qui quitte l'état de patient hospitalisé,pris en
charge et entouré par l'équipe médicale et
paramédicale. La sortie doit donc être envisagée comme un
acte de soins à part entière permettant la continuité de
la prise encharge et la mise en place de systèmes d'alerte et de
protection» . La sortie doit être préparée
et s'inscrire dans la continuité de sa prise en charge (Garetier, 2011).
De la qualité de cette étape de la chaîne de soins
dépend l'évolution rapide vers l'amélioration de
l'état de santé, de l'autonomie ainsi que de la prévention
d'uneréhospitalisation future. Ainsi, en raison du caractère
imprévu ou inopiné des SCAM, les patients se retrouvent
exposés à un risque élevé de séquelles
dû aux complications. Ces complications (du fait de la rechute) sont
responsables d'une augmentation des coûts de traitement qui appauvrit
davantage les familles. Ces coûts ont un impact direct sur la
société (coûts indirects) du fait de l'arrêt
d'activité pendant le traitement par allongement de la période
d'hospitalisation. Cette rechute entraine également au niveau des
familles une perturbation de la stabilité psychologique des proches, une
augmentation du stress et de l'anxiété les prédisposant
à un certain nombre d'affections. La sortie contre avis médical
conduit parfois au décès du patient, venant ainsi perturber la
dynamique familiale. A ces différents éléments, se
surajoutent nos observations en situation d'immersion professionnelle
En effet lors de stages effectués dans
différentes structures hospitalières, nous avons
été témoin à plusieurs reprises, de patients qui
quelques heures après leur admission ou bien le jour suivant leur
admission décident d'interrompre leurs soins et de quitter
l'établissement. Deux cas ont particulièrement retenu notre
attention.
Pour le premier cas, deux jours après son
hospitalisation la patientedécide de retourner à la maison
malgré l'altération de son état de santé. Elle
sera réadmise 4 jours après dans un état plus grave et
décèdera quelques heures plus tard. Dans le même ordre
d'idée, nous avons été confrontée au cas d'une
autre patiente âgée de 29 ans et ayant subi une laparotomie au
CURY ; Un jour après l'intervention elle décide de quitter
la structure contre avis médical. Elle sera réadmise six jours
après pour infection du site opératoire et y restera pendant plus
d'un mois.Face à ces différents faits, il semble donc important
de questionner le phénomène de sortie contre avis
médical.
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