6.2 Les facteurs individuels favorisant
les sorties contre avis médical
Ces éléments sont présentés dans
la littérature comme étant les facteurs liés au patient
(Mohseni et al., 2015; Noohi, Komsari, Nakhaee, & Feyzabadi, 2013). Dans le
cadre de cette étude, les difficultés évoquées par
les patients/proches nous ont permis de ressortir certains nombres de raisons
relatifs à ce facteur qui sous-tendent leur sorite. Il s'agit entre
autres des contraintes financières (revenu) qui est d'une part dû
à leur qualification. Elle est partagé par la majorité de
nos patients et rejoignent ainsi les conclusions d'autres études sur le
sujet (Akinbodewa et al., 2016; Bahadori, Raadabadi, Salimi, & Ravangard,
2013; Hadadi, Khashayar, Karbakhsh, & Vasheghani Farahani, 2016; Marcoux et
al., 2017; Mohseni et al., 2015; Muftau Jimoh et al., 2015; Noohi et al.,
2013). Ces auteurs le relie au statut économique des patients et lui
attribue 39,2% de responsabilité dans cette sortie (Muftau Jimoh et al.,
2015). Ceci pourrait être le résultat de la pauvreté
ambiante et l'inexistence d'un système de sécurité sociale
ou encore d'assurance maladie universelle (système de financement). Nos
participants ayant déclarés en majorité payer leur frais
de leur poche, l'on pourrait ainsi penser que leur faible revenu entraine la
sollicitation de la sortie dès lors qu'ils ne sont plus capables de
payer. La variation du taux de SCAM dans les pays développés et
ceux en voie de développement serait ainsi attribuable à cette
contrainte financière, garantissant l'accès ou non à un
système d'assurance (Ba et al., 2016).
Quoique le revenu semble guider la décision de la
majorité de nos participants, le sentiment de
bien-être/amélioration de l'état semble avoir
également une incidence dans ce choix. Un de nos participants rappelait
déjà, « je suis sortie parce que je voyais ma fille
qui allait déjà mieux ». Ce sentiment de
bien-être, de recouvrement ou encore l'amélioration de
l'état général est largement reporté dans la
littérature comme contributif à la sortie (Bahadori et al., 2013;
Hadadi et al., 2016; Karimi et al., 2014; Mohseni et al., 2015; Muftau Jimoh et
al., 2015; Noohi et al., 2013; Saravi, Zadeh, Siamian, & Yahghoobian, 2013;
Sayed, Jabbour, Maatouk, Bachir, & Dagher, 2016). L'insuffisance des moyens
peut ainsi justifier qu'un parent puisse solliciter la sortie une fois qu'il
voit un début de rétablissement. Cependant, cette attitude des
patients en cas d'amélioration pourrait révéler un
certains déficit de communication entre soignant et soigné.
Contrairement à nos résultats, l'absence d'amélioration
est également reporté comme état un élément
conduisant à cette sortie (Devpura, Bhadesia, Nimbalkar, Desai, &
Phatak, 2016).
La confiance est plus que jamais un élément
indispensable à la situation de soin. L'absence de celle-ci peut
conduire à un échec dans la tentative de restauration de la
santé des individus. En dépit du fait qu'elle puisse être
associée à des facteurs liés à l'environnement de
soin, nous présentons ici la perte de confiance comme facteur lié
aux patients contributif au phénomène de SCAM. Cette perte de
confiance nait des difficultés à la relation
soignant-soigné qu'observe certains patients. Elle s'étend de la
relation entre soignant-soigné à la médecine positive
(Akinbodewa et al., 2016). Cet auteur a trouvé dans ses travaux que
2,1% des personnes sorties contre avis médical ne faisait pas confiance
en la médecine positive. Dans notre contexte, celle-ci fait plus
référence à une perte de confiance au personnel soignant
du fait de l'insatisfaction en regard du service rendu. Cette insatisfaction
met ainsi en exergue l`influence que l'environnement de soin peut jouer dans
la genèse du phénomène d'intérêt.
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