2.2.1.Activité
La croissance en Zone CEMAC a été soutenue
principalement par le secteur non pétrolier, qui a contribué
à hauteur de 3,5 % à la croissance du PIB de la Zone, en
revanche, la contribution du secteur pétrolier a été
négative, du fait de la diminution de la production
pétrolière. Cette dernière a reculée de 3,9 % en
1an, passant de 56,8 Millions de tonnes en 2005 à 54,6 Millions de
tonnes en 2006 ; Cette diminution est due à la baisse de la production
du Gabon passant de 13 Millions à 11 Millions de Tonnes en 1 an. La
production vivrière a augmenté de 3% grâce à
l'accroissement des superficies cultivées et à des conditions
climatiques favorables. S'agissant de l'industrie du bois, l'augmentation de la
production d'agrumes a été de 12,2%, l'apport des industries
minières a été positif, traduisant la relance de la
production de Diamants bruts et du Manganèse.Le taux d'investissement a
progressé en 2006, passant ainsi de 26,5% en 2005 à 28,7% en
2006, grâce à la relance des programmes d'investissements publics
dans les domaines des infrastructures collectives et au dynamisme des
investissements dans le secteur pétroliers.
Graphique 4 : Evolution delapart de crédit
bancaire au secteur privé dans lePIB dans la CEMAC
Source : L'auteur à partir des
données de la Banque Mondial(WDI2019)
Le crédit bancaire au secteur privé est
toujours peu profond et n'a jamais dépassé 25 % du PIB en moyenne
sur la période 1995-2016, alors que dans les pays émergents comme
la Chine, la Corée, le Singapour et la Thaïlande, il s'est
situé respectivement à 156,7 %, 143,3 %, 147,3 % et 132,9 % en
2016 (Banque mondiale 2017). Il convient de préciser que ces portions
observées dans les pays de lazone Franc sont du même ordre que
celles notées dans la plupart des pays d'AfriqueSubsaharienne avec par
exemple 15,65 %. Cependant, elles sont plus importantes en Afrique du Nord et
en Afrique duSud où la moyenne se situe respectivement à 60 % et
à 65 % du PIB. Cette tendance globale cache une certaine
disparité dans la distribution du créditbancaire au secteur
privé entre les pays de la zone Franc. En effet, le crédit
bancaire ausecteur privé a été plus dynamique dans la zone
UEMOA.
2.1.6. L'inflation
Après le regain des tensions inflationnistes
observé en 2005, l'année 2006 s'est caractérisée
parune nouvelle hausse du taux d'inflation, en moyenne annuelle, l'indice des
prix à la consommation des ménages a progressé de 5,3%
après les 2,9% en 2005. Cette accentuation des tensions inflationnistes
est observée dans l'ensemble des pays de la Zone CEMAC. Cette
évolution résulte principalement de la diffusion aux
marchés domestique de la hausse des cours internationaux du
pétrole brut, du fait de la levée progressive par les
États des mécanismes de blocage des prix à la pompe.
Graphique 5 : Evolution de l'inflation dans la
zone CEMAC
Source : L'auteur à
partir des données de la Banque Mondiale (WDI 2019)
Les faits stylisés laissent apparaître que la
zone Franc est toujours à la marge du processus d'industrialisation
par rapport à certains pays d'Afrique subsaharienne et d'Asie en
développement malgré les politiques d'incitations notamment dans
le secteur financier et monétaire. Certains pays africains de la zone
Franc ont même connu des phases de désindustrialisation
nécessitant ainsi de s'interroger sur le rôle du
secteur financier, à travers les crédits alloués au
secteur privé, dans ce processus.
Evolution des quelques indicateurs de transformation
structurelle en Zone Franc Africaine.
Au lendemain des indépendances, la plupart des pays
africains ont entamés un processus de diversification de leurs
structures économiques, à travers des politiques industrielles de
substitution aux importations, afin de réduire progressivement leur
dépendance à l'égard des produits de base. Ces
expériences d'industrialisation ont néanmoins abouti à des
échecs, du fait en particulier de la crise de la dette qu'on subit les
pays en développement au cours des années 1980. Le creusement des
déficits commerciaux, lié à la progression des
importations, et l'augmentation des déficits publics, résultant
de l'interventionnisme des Etats ont conduit à une réorientation
des stratégies de développement et à la privatisation du
tissu industriel à partir des années 1990.
En dépit de ces échecs, l'exigence d'une
réorientation des politiques de développement des pays africains
demeure, afin de promouvoir une plus grande diversification du tissu productif.
La diversification joue en effet un rôle essentiel dans la maitrise des
aléas de la conjoncture et réduit l'impact des fluctuations des
cours des matières premières sur les économies. Elle doit
aussi permettre une amélioration de la compétitivité
internationale.
Graphique 6. Evolution de nombre des produits
exportés en zone CEMAC
Source : L'auteur
à partir des données de la Banque Mondial(WDI2019)
Graphique 7. Evolution de nombre des produits
exportés dans la zone UEMOA
Source : L'auteur à
partir des données de la Banque Mondiale (WDI 2019)
Graphique 8. Evolution de nombre des produits
exportés au monde
Source : L'auteur
à partir des données de la Banque Mondial(WDI2019)
Les trois graphiques ci-haut nous présentent
l'évolution des nombres de produits exportés dans la zone CEMAC,
dans la zone UEMOA ainsi que dans le monde. De ce fait, nous constatons que le
nombre desproduits exportés dans la zone Franc Africaine n'a jamais
dépassé 200 en % annuel. Nousobservonsune évolution dans
l'Asie, Amérique latine, en ASS et dans les pays de l'OCED.
Les économies des pays de la CEMAC apparaissent
fortement concentrées autour des secteurs pétroliers, minier et
agricole. Si l'embellie observée au cours des années
récentes sur les marchés mondiaux des matières
premières a permis un sensible redressement des performances
macroéconomique de la CEMAC, ces économies ne demeurent pas moins
vulnérables à un risque de retournement de la conjoncture
internationale. Cette vulnérabilité doit conduire à
repenser les stratégies de développement à moyen et long
terme dans l'optique de rendre durable les performances Macroéconomique
récentes.La présente étude donne un bref aperçu de
l'opportunité d'une diversification des bases productives, en mettant en
relief les enjeux et les déterminants de celle-ci.
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