2.
Problématique
La littérature sur la relation entre
la sphère financière et la sphère réelle de
l'économie est très fournie. Elle remonte aux travaux de
Schumpeter (1911), qui évoquait déjà le
rôle fondamental du secteur financier dans le développement des
activités économiques. Cependant, c'est depuis les travaux
théoriques de McKinnon (1973) et de Shaw (1973) sur la théorie
de la libéralisation financière que cette relation a eu une
envergure mondiale.
McMilan et Rodrik(2011) et McMilan et al. (2014) ont
montré que la transformation structurelle, au lieu d'avoir
facilité la migration des ressources des secteurs les moins productifs
vers les plus productifs, avait eu l'effet inverse dans les pays
d'Amérique latine et d'ASS, contribuant ainsi négativement
à la croissance totale de la productivité du travail. Pourtant le
secteur manufacturier n'est pas le principale bénéficiaire de
cette réaffectation de la main d'oeuvre et sa productivité n'est
pas beaucoup plus élevée que celle d'autre secteur.
Dans l'étude influente de Kuznets, Les principaux
aspects de la transformation structurelle étaient le déclin part
de l'agriculture dans la production totale, et la migration du secteur de
l'agriculture à faible revenu vers le secteur de l'industrie à
revenu élevé Kuznets (1955). Au fil du temps, le processus de
transformation structurelle est devenu un mécanisme multiple. Les pays
africains de la zone Franc Africaine, à l'instar de la majorité
des pays du continent peinent toujours à amorcer un réel
processus de transformation structurelle. La part moyenne des industries
manufacturières dans leur PIB se situe au tour de 10 % dans les
sous-périodes 1995-1999 et 2000-2016, selon la Commission Economique
des Nations Unies pour le Développement (CNUCED); ce qui illustre une
tendance à la désindustrialisation. Des études tendent
à expliquer les faibles performances économiques de ces pays.
Ce pendant jusqu'à présent, la transformation
structurelle demeure difficile à atteindre en Afrique, cela est due
entre autre au faible financement de l'économie avec un système
financier sous développer. Le crédit bancaire au secteur
privé a été plus dynamique dans la zone UEMOA que dans la
CEMAC .Au Sénégal et au Togo ou il a atteint 30 % du PIB en
moyenne entre 2010 et 2016 (Banque Mondial 2016).Il a atteint environ 38 % du
PIB en Côte d'Ivoire (Banque Mondiale 2016), alors quedans la zone CEMAC,
il a été plus important au Cameroun 27,03 % du PIB suivi de la
République du Congo 19,97 % du PIB et du Gabon 19,22 % du PIB
(Banque Mondiale 2016). Il convient de préciser qu'il a
été noté un effondrement du crédit au secteur
privé dans les 10 voire 15 années après la
dévaluation dans tous les pays de la zone Franc. Une
légère reprise est notée dans la période 2010-2016.
Le niveau de crédit bancaire au secteur privé dans la zone franc
Africaine n'a jamais dépassé le pourcentage des pays
émergent comme la Chine, la Corée, le Singapour et la
Thaïlande, il s'est situé respectivement à 156,7 %, 143,3 %,
147,3 % et 132,9 % sur la période 1960-2016 (Banque Mondiale 2016). Il
convient de préciser que ces portions observées dans les pays de
la zone Franc sont du même ordre que celles notées dans la plupart
des pays d'Afrique Subsaharienne avec par exemple 15,65 % au Nigéria,
18,56 % au Ghana (Banque Mondiale 2016).
Cependant, elles sont plus importantes en Afrique du Nord et
en Afrique du Sud où la moyenne se situe respectivement à 60 %
et à 65 % du PIB (Banque Mondiale 2016), la capitalisation
boursière et le taux d'accès des entreprises au service financier
sont faible alors que dans d'autres régions c'est plus
élevé. Par ailleurs, Il laisse apparaître que la moyenne de
la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le PIB des
économies de la zone Franc est en deçà de la moyenne
africaine dans toutes les sous-périodes considérées 1995 -
2016. Sa tendance est également baissière passant de 12.36%
à 10.36 %. Elle baisse en moyenne de 0.75 point par an entre 1995 et
2016 (Banque Mondial 2016). Cette baisse est expliquée pour une grande
partie par l'effondrement de la production manufacturière observé
dans la zone CEMAC où elle est passée de 13.79 % à 6.52 %
en zone UEMOA elle est passée de 10,94 à 14,2 de la même
période (Banque Mondial 2016),tandis que les meilleurs performance
étant enregistrées dans la Communauté de
développement de l'Afrique austral (SADC),le marché commun de
l'Afrique de l''Est et de l'Afrique australe (COMESSA),et l'Union du Maghreb
arabe (UMA) (Rapport de l'ACET 2017).Cette situation est très
différente de celle des pays d'Asie en développement qui est de
29,7 % à 24 ,63 % de la même période .La moyenne de
secteur industriel dans cette zone est de 11,16 % du PIB , le secteur
agricole 29,75 % du PIB, le secteur des services représente, en moyenne,
45.38 % du PIB de ces pays. (Banque Mondiale, 2016).
En prenant en compte la statistique, nous observons que la
zone Franc Africaine possède une faible valeur ajoutée
manufacturière dans le PIB des économies, la capitalisation
boursière et le taux d'accès des entreprises au service financier
sont faible, le secteur industriel, le secteur agricole et le secteur des
services présentent une faible statistique par rapport aux pays
émergents comme la Chine, la Corée, le Singapour et la
Thaïlande c'est aussi plus faible par rapport aux pays de l'Afrique du
Nord et l'Afrique du Sud celle explique une faible transformation structurelle
dans la zone franc et le financement de l'économie est l'un des facteurs
qui peut canaliser la transformation structurelle dans cette zone.
Partant de développement ci-dessous pouvons-nous donc
pose la question de savoir: Quel est l'effet du financement de
l'économie sur la transformation structurelle en Zone Franc
Africaine ?
De manière spécifique
· Quel est l'effet du financement de l'économie
sur la diversification des exportations en Zone franc Africaine ?
· Quel est l'effet du financement de l'économie
sur l'industrialisation en Zone franc Africaine ?
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