V : DISCUSSION DES RESULTATS
V.1. Les caractéristiques
sociodémographiques des hommes
Cette étude menée auprès des hommes en
âge de procréer (HAP), avait comme objectif général
d'identifier les facteurs limitant l'adhésion des hommes à la
planification familiale au niveau de la commune de Boghé.
? Age :
La majorité des HAP enquêtés avait un
âge moyen de 42 ans, l'âge minimum et l'âge maximum
étaient respectivement 19 ans et 62 ans. La majorité des HAP
âgés de moins de 25 ans avait déjà entendu parler de
la planification ; ce qui est à l'opposé des e propos, d'Akoto et
Kandem (2001) relatifs à l'augmentation d'une année dans la
tranche d'âge de 15 à 24 ans réduit de 54% les chances pour
les femmes en union de pratiquer la contraception moderne[10]. La tranche de
ceux âgés de plus de 50 ans n'étaient pas informés
sur la planification familiale, de ce fait, l'attitude ce groupe de HAP face
aux initiatives est très prépondérante surtout pour tout
ce qui a attrait à la santé et singulièrement la SR/PF.
? Occupation professionnelle :
L'occupation professionnelle semble être,
déterminante pour l'implication des hommes, dans les questions de SR/PF,
nous avons vu que la proportion (71%) des utilisateurs de PF, qui faisaient des
AGR était plus grande que celle des non AGR. Dans cette étude,
parmi les professions, les marabouts, qui représentent 3% de
l'échantillon, ils sont très écoutés, sont les
vecteurs de réussite ou d'échec des programmes de
santé.
? Situation matrimoniale :
Les hommes mariés sont 89% des HAP
enquêtés, cependant plusieurs d'entre eux n'ont pas les bonnes
informations sur la PF et ses avantages. On ne note pas un lien statistique
significatif entre le fait d'être marié et l'adoption de la PF par
la femme. En 1981 lors de la mise en place, des SSP et du volet SMI/PF, le
ministère mauritanien de la santé, avait encouragé la
création d'une association dénommée « Ecole des
Pères » dont le rôle était de sensibiliser les hommes
autour des problèmes de santé de la mère et de l'enfant [
11].Selon, Touré .L(1996),la participation des hommes
inclut également le nombre d'hommes qui encouragent et soutiennent
l'emploi de la contraception chez leur partenaire. [12]
? Régime matrimonial
La plupart des HAP mariés sont monogames, contre 25 %
de polygames. Parmi ces polygames, tous ont au moins deux (02) femmes dans le
foyer. En effet, la polygamie était une pratique courante dans cette
zone dont les habitants étaient presque tous des exploitants de grands
domaines agricoles et qui avaient besoin de bras pour
cultiver leurs champs. Certains hommes argumentaient que la
polygamie est une forme d'espacement des naissances pour la femme qui vient
d'avoir une coépouse. C'est tout à fait le contraire qui se
produit en général, car il se une compétition entre les
épouses, chacune voulant avoir plus d'enfants, ce qui confirme que la
polygamie serait un facteur limitant l'utilisation des services de PF selon
N.SAWADOGO [13].
? Niveau d'instruction
Il ressort de cette étude que le niveau d'instruction
contribue à l'adhésion ou non des hommes à la
planification familiale. A ce propos, plus le niveau d'instruction est
élevé plus, plus la pratique de la contraception est
élevée. Il ya un lien statistiquement significatif entre le
niveau d'études et l'utilisation d'une méthode contraceptive.
Plusieurs auteurs, comme R. FASSASSI [14] l'avaient
démontré dans leurs études, par rapport à la
contraception.
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