DISCUSSION
Les déchets solides ménagers et excréta
sont devenus au XXIe siècle, un souci majeur des
environnementalistes et des dirigeants des Etats africains. Les déchets
ménagers jonchent les rues, les places publiques et rendent
l'environnement insalubre. Il faut alors rechercher les sources de production
et les méthodes de gestion des déchets adoptées par les
communautés africaines qui favorisent l'insalubrité. Cela futla
préoccupation majeure de DOSSOU (2002)dans sa recherche, il
trouve que les sources de production de déchets sont: la croissance
démographique et l'extension démesurée de la ville
d'Abomey-Calavi. Le chercheur insinue que la quantité de déchets
produite est en progression géométrique avec la croissance
démographique et l'urbanisation. Il se dégage une solution
immédiate celle de l'arrêt ou le contrôle des naissances.
Cette solution se heurte à une représentation ancestrale que les
africains font de l'enfant: «l'enfant est une richesse»
mieux, elle ne connaitra pas l'assentiment des démographes qui diront
que autoriser les naissances dans un Etat c'est permettre à ce dernier
de se développer. La gestion efficiente des déchets implique un
investissement technologique et humain alors la solution d'arrêt des
naissances est inopérante. Avec son taux d'accroissement 3,23% (INSAE,
2002), le Bénin ne peut qu'emprunter la voie de la gestion efficiente
des déchets au risque de s'enfoncer dans le cercle vicieux du
sous-développement. Selon la suite géométrique plus une
communauté augmente plus le volume de déchets produit est
considérable. La commune de Kpomassè n'a pu échapper
à cette triste réalité et ceci est dû au fait que
les communautés de Kpomassè adoptent des méthodes
traditionnelles de gestion des déchets solides ménagers. Selon
MAUSS cité par SOUSTELLE(1967) «ce qu'il y a de plus
important à étudier dans une société, ce sont les
tas d'ordures»,MAUSS montre ainsi que les déchets s'imposent aux
regards en société. A Kpomassè non seulement ils
s'imposent, ils sont la source de maladies et de pollution des eaux du lac
Ahémé. Cette commune connait une recrudescence de la
gestionanomique des déchets solides ménagers, le
phénomène est si récurrent qu'il interpelle la raison
scientifique qui doit l'aborder dans sa globalité afin de proposer des
approches de solutions efficaces à la résorption du
problème et le modèle d'analyse le plus adapté à
ces genres d'étude est l'approche systémique. Cette approche
utilisée dans ce travail a permis de décortiquer les
problèmes liés à la gestion des déchets solides
ménagers et excréta dans la commune de Kpomassè puis d'en
esquisser des approches de solutions efficaces. Les déchets ont
d'impacts négatifs sur la santé des communautés et
dégradent sévèrement l'esthétique de la commune.
Pour ODOULAMI(1999)qui étudiait la qualité des eaux dans
certaines villes du Bénin, les eaux renferment des rejets
générés par les activités humaines et les germes
fécaux qui sont responsables de plusieurs maladies dont le
choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde, les
gastroentérites et les parasitoses intestinales. Comme lui,
AHOTONDJI(2009) trouve que les déchets peuvent être
à l'origine de la stérilité, du cancer de la peau, de la
gorge, et des poumons. Les déchets polluent le sol et le sous-sol de la
commune en y laissant des substances toxiques et cancérigènes. Il
est certain que ces impacts des déchets énumérés,
enfoncent peu à peu les Etats africains dans le cercle vicieux du
sous-développement. Il faut donc que ces Etas s'affairent à
imiter les méthodes de gestion efficiente des déchets puisque de
toute évidence la communauté africaine augmente chaque
année. Quand on lit les travaux de VERNIER(2001) sur la
valorisation des déchets, il y a espoir pour les Etats africains parce
que leurs villes regorgent de volumes considérables de déchets.
VERNIER énumère l'importance de la valorisation des
déchets qu'il repartie à deux niveaux:
-Il note en premier lieu une économie financière
dans la mesure où la valorisation permet de donner de la valeur
financière à un matériau usagé;
-En second lieu, la valorisation des déchets permet
également une économie de matière bois pour le papier) ou
économie d'énergie recyclage du verre ou de l'aluminium). A
observé le dispositif de valorisation, il est probable de verser dans la
représentation ou la logique des communautés de Kpomassè
selon laquelle«la gestion efficiente des déchets est une ruse
du blanc pour extorquer de l'argent aux communautés
africaines.» parce que le containers
différencié dont VERNIER parle pour la valorisation des
déchets est un dispositif couteux et nécessite de lourds
investissements ce que les Etats africains ne peuvent pas mobiliser.
S'inscrivant dans cette même logique de valorisation des déchets
que VERNIER, TCHAKPA(2011) met l'accent sur les valeurs agronomiques
du compost qui est un dérivé des déchets. Ils viennent
ainsi d'ouvrir le vaste chantier de la valorisation des déchets qu'ils
conseillent comme la meilleure méthode de gestion efficiente des
déchets. Leurs recherches viennent de modifier les
représentations sociales qui font du déchet « un
obstacle au développement», elles montrent que les
déchets sont de vrais pourvoyeurs de devises. Selon le docteur Placide
F.G.A. CLEDJO du centre VALDERA de l'Université d'Abomey-Calavi, lors
d'un entretien à la télé BB24, une chaine de
télévision béninoise «on peut avoir du gaz
domestique et de l'énergie électrique à partir de la
valorisation des déchets», il rejoint ainsi les deux
précédents chercheurs de la valorisation des déchets. Le
bout du tunnel est tout trouvé pour les dirigeants africains, ils
peuvent dès lors insérer dans leurs plans de développement
la gestion efficiente et surtout la valorisation des déchets. Ici
à Kpomassè, le premier obstacle qu'il faudra franchir avant
d'instaurer les méthodes modernes de gestion des déchets est la
culture. Afin de résoudre ce problème que posent les cultures
africaines dans les Etats, il a été proposé une
thérapie de choc ce qu'il convient d'appeler la proposition de DJOHY. En
effet DJOHY(2012) préconise que pour instaurer les
méthodes de gestion efficiente des déchets dans la commune de
Parakou il faut: Une éducation environnementale afin de former des
citoyens responsables et soucieux de l'assainissement de l'environnement. Cette
solution sera d'une importance capitale pour aider la commune de
Kpomassè à sortir de l'insalubrité qui risque au fil du
temps de devenir un véritable obstacle à son
développement. Contrairement à DJOHY, GBEDO (2002)
propose plutôt que les communautés africaines et surtout celles de
Cotonou fassent recours aux pratiques endogènes de valorisation des
déchets ménagers. Selon elle, les pratiques endogènes de
valorisation des déchets sont moins couteuses, de plus la pratique
regorge d'énormes avantages pareils à ceux décrit par
VERNIER. A cette étape de la recherche, il faut suggérer à
la commune de Kpomassè d'inscrire parmi ses actions de
développement la valorisation des déchets. Elle en tirera du
compost pour l'agriculture et résoudre son problème
d'énergie électrique. De la production du compost susceptible
d'être vendu aux agriculteurs à celle du gaz domestique et
énergie électrique, les déchets sont de véritables
sources de mobilisation de ressources financières pour le
développement des communes africaines.
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