3.2.3. Education et santé
Au début, l`enseignement est mis en place par des
missions chrétiennes privées qui financent leurs activités
par l'agriculture ou la sylviculture d'exportation (Concordat avec le Vatican
en 1906). Par exemple, en 1948, environ 99,6 % des structures d`enseignement
sont contrôlées par les missions chrétiennes, 0,4 % sont
détenues par des entreprises privées pour former leurs futurs
employés.
En 1940, le taux de scolarisation des enfants de 6 à 14
ans était de 12 % et en 1954 de 37 %, ce qui plaçait le Congo
à l`époque aux côtés de l'Italie. Ces statistiques
cachent néanmoins un important gâchis scolaire : sur douze
élèves à l`école primaire, un seul achevait le
cycle et des titulaires du certificat primaire seul un sur six accédait
à l`école secondaire. Les missionnaires n`étaient
évidemment ni pédagogues ni diplômés en lettre ou en
science, mais diplômés en théologie : leur objectif
était plutôt de former des catéchumènes. Les
missions étaient tenues par une majorité de missionnaires
catholiques, les plus nombreux étant les flamands. Ceux-ci
étaient tenus à une connaissance relative du français.
Depuis les débuts de la colonisation jusqu'à la fin de celle-ci,
le français fut, en effet, la langue imposée au Congo belge. On
trouve également des missionnaires américains ou scandinaves dont
le français n'était pas la langue maternelle et qui
représentaient les tentatives de diverses églises protestantes de
se faire une place en Afrique.
L`enseignement secondaire destiné aux Congolais
était presque uniquement axé sur les études
professionnelles ou techniques ; ce n`est qu'à partir de 1955 qu'on
commença à développer les écoles secondaires (une
comparaison peut se faire avec le Cameroun : en 1952, sous le mandat
français, il y avait déjà 8 000 élèves dans
les écoles secondaires). Lors de l'indépendance, le Congo
disposait cependant de deux universités comptant 466 étudiants
blancs et noirs : l'Université Lovanium, fondée en 1954, et
l'Université d'Elisabethville créée en 1956. Mais, en
dehors de ces universités, la ségrégation raciale de fait
séparait les enfants blancs et noirs
87 | P a g e Mémoire de Licence en Sciences
Politiques et Administratives, Option Sciences Politiques
qui fréquentaient des établissements scolaires
distincts, situation qui changea avec le développement des écoles
secondaires, Athénées et Collèges.
Dans de nombreuses écoles, le fait de parler une langue
congolaise était proscrit au niveau secondaire au profit du
français, de même que la pratique de l'islam. Par contre, au
niveau primaire, le Congo belge fut l`une des seules colonies d`Afrique
où les langues locales (kikongo, lingala, tshiluba et swahili) furent
enseignées, et ceci grâce aux missionnaires. Qui plus est, les
langues congolaises pouvaient être utilisées dans la musique
populaire, ce qui a permis à l`industrie musicale congolaise de
démarrer à cette époque. Les missions remplaçaient
l'éducation tribale traditionnelle qui n'avait rien de scolaire.
Actuellement, notre système éducatif
hérite du système éducatif colonial, le sens de former les
personnes généralistes, et avec la production de nos
universités, nous assistons à une surqualification des produits
universitaires sur les besoins modiques de la société, pour les
petits travaux d`administration et au sein des entreprises publiques et
privées.
L`arrivée des universités amènent dans le
marché d`emploi une surqualification dont, les recommandations des
expériences pour les nouveaux engagés justifient que la
société ne peut pas supporter toute cette qualité des
licenciés formés. C`est une des sources d`un taux
élevé de chômage en RDC.
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