2.2.3. Le Congo-Belge (1908-1960)
Après 1908, deux concepts caractérisent le
passage de l`EIC au Congo belge. Tantôt on parle d`annexion tantôt
de la sécession, qu`à cela ne tienne, il s`agit d`un acte d`union
qui laisse subsister deux Etats distincts dotés de leurs constitutions,
leurs gouvernements, leurs législations propres, mais la formule de
simple Union personnelle était dépassée car,
par-delà la personne du roi, la politique extérieure était
aussi commune à la Belgique et au Congo : conclusions des
traités, relations diplomatiques, politiques étrangères
(61).
Malgré ces échauffourées, le Congo
colonie Belge, quelle avenir pour ce territoire!
(59) KALUBI M. L., op cit, p3
(60) Ibidem., p4
(61) Ibidem., p83
Par TAMBWE URBAIN Kaweza
=`Soixante-dix-ans après son indépendance, la
Belgique avait, elle aussi, un empire colonial, au même titre que
d`autres nations européennes, de loin plus vielles qu`elle. Cet empire
avait ses caractéristiques. Loin d`être sur plusieurs continents,
à la manière française, britannique ou portugaise, il
était concentré sur un seul continent, non pas des régions
différentes, à l`exemple des possessions allemandes, mais comme
un seul ensemble, forgé d`une seule pièce« (62).
La question de la mise en oeuvre de tout cet espace saveur intéressante
d`autant qu`à elle-même, la Belgique, le moyen pour investir,
devrait venir de la colonie, alors qu`elle partagea des intérêts
avec d`autres puissances au sujet du Congo, et d`ailleurs pas encore
construite, mais, potentiellement très riche ; comment construirait-elle
un vaste champ léopoldien le confier comme celui-ci, au détriment
d`elle-même!
2.2.3.1. Bilan infrastructures
2.2.3.1.1. La première route : la route des
Caravanes
Selon DEWARD, G., il y a 100 ans au Congo, il n`existait pas
de routes. Seules des pistes étroites serpentaient à travers
forêt, brousse ou savane (1962).
=`La première route congolaise fut conçue par
Stanley, connue sous le nom de « Route des Caravanes », elle
fut réalisée en moins de deux ans, grâce au travail
opiniâtre des Blancs et des Noirs. La première route du Congo fut
celle qui relia Vivi au Stanley-pool en contournant les cataractes.
Conçue par Stanley, elle fut réalisée en moins de deux
ans. Pendant 16 ans, elle fut le seul chemin qui permis d`amener au coeur du
Congo : explorateurs, missionnaires, machines, outils et marchandises«
(63).
(62) KALUBI M. L., op cit, p350
(63) DEWARD, G., Histoire du Congo :
évolution du pays et de ses habitants, p88
Par TAMBWE URBAIN Kaweza
Pour ce qui concerne les infrastructures routières
construites par la Colonisation en RDC, le Comité de Transport du
Congo-Belge souligne que, les travaux d`équipement et du trafic sur le
bief moyen est quadruplé en 13 ans (418.000 tonnes en 1959). En
même temps, la durée de parcours des bateaux courriers et des
convois est très largement diminuée. Les chantiers navals de
l`Otraco et de Chanic sont agrandis et modernisés (64).
Aussi, l`année 1937 marque une étape dans
l`évolution du réseau routier car le rythme de son expansion
fléchit brusquement. A une époque de construction
fiévreuse (taux exponentiel annuel de 13,1% de 1925 à 1937)
succède une progression sensiblement plus lente (3,8% de 1937 à
1957) mais, par contre plus régulière et plus cohérente
car un programme interprovincial de construction routière a
été adopté en 1935 par le Conseil du gouvernement.
A partir de 1948 s`étend une nouvelle période
d`investissements publics, parmi lesquels les routes prennent une place
importante mais ces efforts portent moins sur l`extension que sur
l`amélioration du réseau. Au terme du plan, on aura
réalisé 1.545 kilomètres de routes asphaltées, et
100 kilomètres de routes gravelées, construit 611 ponts et
établi 40 bacs. Des sociétés de transports urbains sont
créées à Kinshasa (T.C.L) en 1954, et à Lubumbashi
(T.C.K) en 1957.
2.2.3.1.2. Les premières liaisons par
eau
La valeur économique du réseau hydrographique
congolais n`échappe point au génie créateur de
Léopold II. Par l`importance de son bassin 3.690.000 km2 le
Fleuve Congo se place au second rang dans le monde. La longueur de son cours
atteint 4.700 km le plus long parcours. Il possède une moyenne
exceptionnelle annuelle en débit de 41.000 m3/sc.
A la suite du voyage de Stanley, qui le premier reconnut le
Fleuve, Léopold II comprit que celui-ci constituerait la seule voie de
pénétration au coeur de
(64) Comité de Transport au Congo-Belge,
Transports au Congo-Belge 1959, p42
Par TAMBWE URBAIN Kaweza
43 | P a g e Mémoire de
Licence en Sciences Politiques et Administratives, Option Sciences
Politiques
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Politiques et Administratives, Option Sciences Politiques
45 | P a g e Mémoire de Licence en Sciences
Politiques et Administratives, Option Sciences Politiques
46 | P a g e Mémoire de Licence en Sciences
Politiques et Administratives, Option Sciences Politiques
l`Afrique et que pour ce faire, il s`avérait
indispensable de lancer des bateaux sur le Haut-Congo. Pour commencer le Royal
steam boat, propriété personnelle du Roi fut son don au
Comité d`Etudes du Haut-Congo (65) etc.
Afin de permettre une circulation rapide et aisée sur
le réseau des rivières congolaises, cinq petits bateaux à
vapeur furent amenés au-delà des cataractes. Ils
transportèrent Stanley et les pionniers vers toutes les régions
inconnues du Congo. Puis des bateaux de plus en plus gros les
remplacèrent tandis que des ports étaient construits sur les
rives du fleuve, des rivières et des lacs.
Signalons encore ici selon Isidore NDAYWEL é Nziem,
dans Nouvelles histoires du Congo : des Origines à la
République Démocratique, Préfacé par ELIKYA
MBOKOLO que, =`c`est à partir de 1881, qu`il y avait eu le lancement sur
le fleuve de l`En Avant, premier bateau à vapeur au Congo. Une liaison
maritime fut également établie entre le Congo et la Belgique
dès 1891(66)«. Par la mise en oeuvre des voies
d`accès et les transports maritimes, le Port de Matadi
bénéficie juste avant la guerre d`importants travaux. =`La guerre
interrompt tout nouvel effort d`équipement et ce n`est qu`en 1950 que
sont entreprises les réalisations du Plan décennale qui
augmentent la capacité du port de moitié, la portant à
plus de 4 millions de tonnes par an. Les drapages font passer le mouillage
à 30 pieds. Le balisage lumineux est mis en place en 1956. Le port de
Boma est également agrandi et équipé«
(67).
2.2.3.1.3. Le premier chemin de fer
congolais
Le 12 mars 1877, Stanley venant de l`Est parvient au Stanley
pool. Le 31 Juillet 1889 la Compagnie du Chemin de fer du Congo est
constituée à Bruxelles. Le 15 mars 1890, la construction du
chemin de fer commence à Matadi. Le 16 mars 1898, au Stanley Pool, les
sifflets des locomotives venant
(65) Comité de Transport au Congo-Belge, op cit,
p9
(66) NDAYWEL, E. I., Nouvelle Histoire du Congo : des
Origines à la République Démocratique, p92
(67) Comité de Transport au Congo-Belge, idem,
pp42-43
Par TAMBWE URBAIN Kaweza
de Matadi mêlent leurs appels à ceux des
sirènes des petits steamers déjà lancés sur les
eaux du Pool. (L`âme de construction : Albert Thys).
Suivi des travaux des C.F.L avec Baron Edouard Empain
(Stanleyville-Ponthierville 1906, Kindu (Port-Empain)-Kongolo 1910,
Kabalo-Albertville 1915, Kongo-Kabalo 1939, Kabalo-Kabongo 1956) ; le BECEKA
avec Jean Jadot couvrant : Arrivée du rail rhodésien à la
frontière 1909, Arrivée de la première locomotive à
Elisabethville 1910, Arrivée du rail à Bukama1919, inauguration
de la ligne Prot-Francqui-Bukama en présence de leurs Majestés le
Roi Albert et la Reine Elisabeth 1928, inauguration de la ligne Tenke-Dilolo en
jonction avec la C.F.B. partant du port de Lobito 1931, inauguration de la
jonction ferrée Kamina-Kabalo 1956 (68). Cent trente-deux
Européens et 1.800 travailleurs noirs et chinois reposent dans les
cimetières qui s`échelonnent le long de la ligne, mais eux et
leurs compagnons avaient contribué à gagner la bataille du Rail
qui représentait 388 km de voies ferrée, 99 ponts
métalliques totalisant 20 km, 1250 aqueducs d`acier, 600.000
m3 de maçonneries, 3 millions de m3 de
terrassement.
La Route des Caravanes ne suffisait pas pour assurer le
développement du Congo et le relier au monde extérieur. Passant
à travers les Monts de Cristal, une ligne de chemin de fer unit Matadi
à Léopoldville. Ce Chemin de fer, le premier d`Afrique centrale,
fut terminé en 1889. Actuellement, 5.000 km de voies ferrées
sillonnent le vaste Congo (69).
2.2.3.1.4. Les premières liaisons
aériennes
La première ligne aérienne reliant
Léopoldville à Stanleyville fut inaugurée en 1920. La
SABENA, fondée trois ans plus tard, couvrit peu à peu le Congo de
son réseau aérien. Le premier voyage Belgique-Congo en avion eut
lieu en 1925 ; mais il fallut attendre dix ans pour qu`une liaison
régulière fût établie. Actuellement, Belgique et
Congo sont reliés en 8 heures environ (70).
(68) Comité de Transport au Congo-Belge, op
cit, pp6-9
(69) DEWARD, G., op cit, p96
(70) Idem, p99
Par TAMBWE URBAIN Kaweza
Voyant le côté exploitation de transport
aérien, immédiatement après la guerre, la SABENA reprend
toutes ses activités. Elles vont connaitre une expansion sans
précèdent.
De 1945 à 1960, la longueur du réseau
aérien intérieur est multipliée par 2,5, le nombre de
localités desservies doublé et le trafic multiplié par
huit. La Sabena reprend, en 1949, l`exploitation de plusieurs petites
sociétés qui desservent certaines régions du Congo. La
ligne Belgique-Congo voit son trafic plus que septuplé entre 1946 et
1960 (71). Actuellement, plusieurs agences interviennent.
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