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Indicateurs de la variable dépendante
-
Mésentente et divergences d'opinions sur les questions de
développement local
L'entente entre les populations, renforce la solidarité
et le lien social. On ne peut pas parler d'autopromotion communautaire, tant
qu'il n'y a pas d'entente entre les populations et tant qu'il existe des
divergences d'opinions sur les questions relatives au développement
local. Dans le canton d'Anfoin, les bénéficiaires des projets de
développement boycottent souvent les réunions communautaires,
à cause de la mésentente et des divergences d'opinion.
- Querelles liée à la chefferie
villageoise
Dans le canton d'Anfoin, certains villages n'ont pas de
chefferie. Des familles se disputent le trône de la chefferie. Or dans la
tradition au Togo, la désignation d'un chef se fait soit, par voie
de succession héréditaire, soit par voie de consultation
populaire. La chefferie traditionnelle d'un village est comparable à un
Etat dont le chef du village est comme le président de la
République. Un pays sans chef d'Etat, un est un pays où
règne le désordre, l'anarchie et l'instabilité.
- Absence d'élus locaux
L'enjeu fondamental de la mise en oeuvre de la
décentralisation au Togo a jusqu'à présent
été sa concrétisation. L'organisation de l'administration
territoriale est depuis longtemps marquée par un certain immobilisme.
Cette situation n'a pas aidé à la mise en route effective des
collectivités décentralisées. Les communes existantes, et
les préfectures n'ont jamais pu jouir d'une véritable autonomie
administrative effective malgré les dispositions législatives qui
ont été prises. Depuis 1987, il n'y a plus eu d'élections
locales. C'est ce qui explique l'absence d'élus locaux aux niveaux des
communes, des préfectures et des régions. Les communes et encore
moins les préfectures n'ont jamais pu s'administrer librement, c'est
à dire, jouir d'une autonomie effective. Cette absence d'élus
locaux constitue un des obstacles à l'autopromotion communautaire.
- Manque d'autonomie financière propre
à la communauté
La décentralisation, si elle est effective, le pouvoir
de décision en matière de développement local devrait
être conféré aux élus locaux. Chaque
préfecture devrait être dotée d'une autonomie
financière tout en disposant de ressources propres, et organisée
suivant les principes de la libre administration. La décentralisation
à travers la responsabilisation des acteurs locaux est une des
conditions à la mobilisation des ressources pour la dynamisation des
économies locales. Une autonomie financière permettra à
chaque préfecture d'impulser le développement de son
territoire.
- Absence de plan cantonal de développement
local
La planification du développement local étant
essentiellement orientée vers l'identification et la mise en oeuvre
d'initiatives destinées à réduire la pauvreté et
améliorer le niveau de vie des populations. Elle permet d'identifier
les problèmes locaux cruciaux, de favoriser une réflexion sur les
grands axes stratégiques de développement (exemple :
diversification de l'économie locale, amélioration des services
de santé de base, etc.). Il ne peut y avoir de développement
local, si un canton ne dispose pas d'un plan de développement qui leur
est propre.
1.5.2. Variablesindépendantes et ses indicateurs
Ce sont des variables que le chercheur manipule et essaie de
mesurer et de comprendre l'influence sur la variable dépendante.Elles
reposent sur des éléments pour rendre compte de la variable
dépendante qu'est les obstacles à l'autopromotion communautaire
des populations à base du canton d'Anfoin au Togo.
Ø Perte des valeurs de
solidarité
Jadis, les familles traditionnelles en Afrique étaient
unies et très solidaires. Ils partagent les mêmes buts et les
mêmes objectifs de la survie du groupe et la transmission du patrimoine
familiale de nos jours, l'indifférence qui est courante dans les grandes
villes africaines, gagne de plus en plus les villages africains. Tel est le cas
de certains villages du canton d'Anfoin. Le sens de
générosité et de la solidarité qui
caractérisait jadis les villages dudit canton s'effacer au profit de
l'individualisme. Tout ceci constitue un obstacle à l'autopromotion
communautaire des populations.
· Indicateurs
- Individualisme chez la population
Pour Durkheim (2007), là où la cohésion
des sociétés traditionnelles repose sur des liens communautaires,
la société contemporaine, basée sur la division du
travail, requiert une « solidarité organique » qui
rend caduc ces liens communautaires. Dans le canton d'Anfoin, la
spécialisation des tâches devient de plus en plus perceptible et
il n'est plus nécessaire d'entretenir des liens d'ordres affectif ou
moral pour amener les individus à coopérer entre eux.
- Recherche de l'intérêt
personnel
La recherche de l'intérêt personnel est le propre
des sociétés dominées par l'individualisme. Aujourd'hui,
dans les projets de développement à caractère
communautaire, beaucoup de leaders locaux, cherchent leurs
intérêts personnels à la place de l'intérêt
général de la communauté. Les projets de
développement sont pour eux, des occasions pour se remplir des poches.
Ceci constitue des pratiques entravant au développement local.
Ø Manque de cohésion sociale
Le manque de cohésion sociale conduit au
désordre et à la division. La division est source de conflit
empêchant les communautés de prendre en main, le
développement de leur milieu. Une société solidaire,
réussit mieux son autopromotion.
· Indicateurs
- effritement des liens sociaux
La modernité qui gagne les milieux ruraux se traduit
par une solidarité organique fondée sur la
complémentarité et l'interdépendance des individus et des
fonctions sociales qu'ils remplissent. Cette complémentarité, qui
résulte de la division du travail social est rendue possible, par un
affaiblissement de la conscience collective. L'affaiblissement de la conscience
collective ne garantit pas la cohésion sociale et donc conduit à
l'effritement des liens sociaux.
Ø Environnement sociopolitique peu ouvert aux
initiatives d'acteurs locaux
Quand les interventions qui sont censées favoriser les
dynamiques locales, mais qui, dans leur mise en oeuvre restent peu conformes
aux attentes des acteurs locaux, il y a refus de participation de la population
aux activités communautaires.
· Indicateurs
- Refus de participation de la population aux
activités communautaires
Il y a participation des populations aux initiatives
communautaires, dans la mesure où les actions répondent aux
priorités de ces dernières, mais aussi quand elles sont
associées aux prises de décision et à toutes les phases de
mise en oeuvre des projets.
Ce chapitre basé sur les cadres théoriques et
conceptuel de l'étude a permis d'exposer les motivations qui ont
suscité le choix du thème de recherche et la question du
développement local dans les pays en africains en général
et au Togo en particulier. Le chapitre nous a également apporté
un éclairage et les raisons qui expliquent la nécessité
d'une responsabilisation des communautés rurales pour leur
développement local. Il a par ailleurs précisé les
objectifs de recherche poursuivis et tenté de donner des réponses
provisoires aux questions formulées dans la problématique et les
variables et indicateurs qui en découlent de la thématique de
recherche.La question du développement local et de l'autopromotion des
communautés à la base a fait et continue de faire l'objet de
littérature abondante. C'est ce à quoi s'attèlera le
prochain chapitre.
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