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Les obstacles à  l'autopromotion communautaire des populations à  la base du canton d'Anfoin au Togo.

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par Kossi Mawulé ATCHOTIN
Université de Lomé - Master recherche 2014
  

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2.2.2.2. Théorie de la décentralisation

La théorie de la décentralisation part du principe que pour amorcer un développement local et participatif, il faut accorder un certain pouvoir à des collectivités locales reconnues par la constitution ou par la loi. La décentralisation et le désengagement doivent, par des effets de synergie qui restent à définir, permettre aux populations rurales d'assurer leur développement, plus et de meilleure façon. La décentralisation apparaît comme un effet direct d'une critique de l'Etat au nom de la société civile et d'un renforcement des rapports entre le monde urbain et le monde rural. Jacob cité par Hong et al, (Camara M., 2007).

Pour Souare et al, (2010), l'objectif de la décentralisation est la prise en charge par les populations elles mêmes de la gestion de leurs propres affaires. Cette prise en charge implique, par conséquent, d'organiser un transfert de compétence de pouvoir et moyens de l'Etat central vers les entités territoriales auxquelles il est reconnu une certaine autonomie, ceci dans le respect et les limites qui découlent du caractère indivisible de l'Etat qui demeure le gardien de l'unité politique et sociale pour l'ensemble du territoire du pays.

Pour la Banque Mondiale (2011), la décentralisation joue des rôles importants dans l'augmentation de la participation des citoyens dans les activités politiques, économiques et sociales dans les pays en développement, la décentralisation contribue à atténuer les goulots d'étranglement dans les prises de décisions, là où elle fonctionne efficacement. Elle permet aussi de réduire des procédures bureaucratiques complexes et à accroître l'attention des officiels sur les conditions et les besoins locaux. Elle favorise une plus grande représentation politique des divers groupes politiques, ethniques, religieux et culturels dans le processus des prises de décision.

La décentralisation implique donc, une impérieuse nécessité de créer ou renforcer au niveau des collectivités décentralisées les capacités des ressources humaines qui interviennent aux différents niveaux. Il s'agit donc d'une oeuvre de longue haleine et dont la finalité est un meilleur bien-être de la population.

2.2.2.3. Théorie du changement social

Le changement social est l'un des objets les plus controversés chez les sociologues. C'est pourtant l'un des objets privilégiés de la sociologie avec le fonctionnement de la société. Selon la définition de RocherG., le changement social est : 

« Toute transformation observable dans le temps, qui affecte, d'une manière qui ne soit que provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et qui modifie le cours de son histoire »(RocherG., 1968 :22).

En effet, pour RocherG., il y a d'abord lieu de faire une distinction entre l'évolution sociale et le changement social. On s'accorde généralement à dire que l'évolution sociale est l'ensemble des transformations que connaît une société pendant une longue période, c'est-à-dire pendant une période qui dépasse la vie d'une seule génération ou même de plusieurs générations. L'évolution sociale se rapporte donc à ce qu'on pourrait appeler des tendances séculaires qu'on ne peut observer à une échelle réduite, mais qui apparaissent lorsqu'on adopte une perspective à très longue terme.

Le changement social quant à lui, selon Rocher, consiste plutôt en des transformations observables et vérifiables sur de plus courtes périodes de temps. Ce changement affecte les représentations, les moeurs, et touche donc à la culture générale.

Les sociologues, rechignant aujourd'hui aux théories générales, traitent donc du changement social qui s'inscrit dans le court ou moyen terme. Certains vont jusqu'à rejeter toute possibilité de théorie du changement social, considérant que la sociologie doit se limiter à « l'analyse de processus de changement datés et signés » (Boudon R. et Bourricaud F., 1982 :64). Mais « les sociologues marxistes ont continué d'appliquer à des champs spécifiques (l'Etat, la question urbaine, le développement, etc.) le principe du changement social par les conflits de classe » (Durand J.-M et Weil R., 2006 : 397).

Au-delà de tout cela, il faut souligner que les auteurs qui se sont préoccupés de définir le changement social, le caractérisent par les trois dimensions suivantes :

- Le changement social est repérable dans le temps ; c'est-à-dire que l'on peut désigner ce qui a été modifié entre deux moments. Il tend donc à être identifié par rapport à une situation de référence. Dans le cas de cette recherche il s'illustre par le fait que jadis, les pratiques traditionnelles jouent un rôle important dans la vie des populations. Ces pratiques empreintes de différentes normes, sont consacrées par la tradition et demeurent les garants de l'équilibre social et de la prospérité des populations.Au rang de ces richesses, on note l'importance accordée au travail, la préservation de la nature, la cohésion, l'honnêteté, le respect des cadets envers les aînés et la solidarité familiale (entraide, unité de production et de résidence).Ces valeurs ont pour vocation de maintenir l'ordre social. Cependant, de nos jours, certaines de ces vertus ont totalement disparu. D'autres, par contre, essaient difficilement de survivre tandis qu'une grande part est devenue méconnaissable en raison des mutations qu'elles ont connues.C'est dans cet état de déperdition culturelle que se trouvent actuellement la plupart des zones rurales du Togo.

- le changement social est durable ; c'est-à-dire que les transformations structurelles observées ont une certaine stabilité.

- le changement social est évidemment un phénomène collectif ; il concerne une communauté, une organisation, une collectivité ou des individus pris collectivement. Le changement social fait appel à des facteurs tels que le progrès technique (les innovations), les valeurs culturelles, la démographie etc.).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille