Troisième partie :
Vision
du
développement
d'Assomé
La vision du développement renvoie aux orientations
futures du développement à Assomé en adéquation
avec les réalités biophysiques, socio-anthropologiques et
économiques locales. Néanmoins avant d'aborder cet aspect, il
serait d'une grande utilité de faire l'état des lieux de la
situation du développement par la présentation des contraintes,
des potentialités et des acquis socioéconomiques du terroir
d'Assomé en matière de développement.
Chapitre 8. : POTENTIALITES ET CONTRAINTES DE
DEVELOPPEMENT.
Le processus de développement est une
problématique qui évolue à travers la synthèse de
la dynamique potentialités/contraintes inhérente aux
sociétés et aux espaces géographiques en quête d'un
bien-être social, économique, culturel et environnemental. Ainsi
ce chapitre présente un récapitulatif des potentialités et
contraintes à considérer dans le cadre d'un programme de
développement du terroir d'Assomé.
8.1. Les Contraintes
A l'instar de tous les espaces géographiques
subsahariens constitués, il est évident qu'Assomé aussi la
croissance démographique et la pauvreté ont entraîné
une exploitation abusive des ressources. Le couvert végétal et
les sols ont été fortement dégradés au point de
rompre l'équilibre naturel de l'environnement. Cette situation conduit,
le terroir d'Assomé investi par cette étude, à des crises
écologique et sociale qui handicapent sérieusementson
développement.
8.1.1. Les Contraintes physiques
Les contraintes physiques du développement du terroir
sont marquées par la perte de la diversité biologique,
l'aridification du climat, et les pertes de terres cultivables.
8.1.1.1. L'aridification de la
région
L'aridification du climat s'exprime à travers la
diminution progressive des cumuls annuels de pluies depuis quelques
décennies déjà. Rappelons brièvement que notre zone
d'étude fait partie intégrante de la Région Maritime
délimitée au sud par la latitude 6° alors que la latitude
7° constitue sa limite nord. Elle se situe par conséquent dans la
zone de climat subéquatorial caractérisée par l'abondance
de pluie et de végétation. Mais au contraire, la région
est soumise depuis quelques décennies à des conditions
climatiques particulièrement moins pluvieuses. Cette faiblesse
pluviométrique que Attignon (1960) a appelée « anomalie
climatique du sud Togo » relève de l'inscription de la
côte togolaise sur la diagonale de sécheresse, qui va de
Téma à Grand-Popo (Edjamé & al, 1992). . De plus, on
constate, ces dernières années, une tendance à la
disparition du pic d'octobre, caractéristique du climat
subéquatorial.
La comparaison des normales de pluies des périodes de
1961 à 1990, 1971 à 2000 avec les tendances de la
pluviométrie sur les dix dernières années (1998 à
2008) (Figure 20)traduit bien cette aridification de la région.
Figure 17 : Courbes
comparatives des normes pluviométriques de 1961-1990, 1971-2000 et la
décennie 1998-2008.
On remarque d'après la figure ci-dessus que la courbe
de la norme de 1961-1990 est nettement au-dessus de celle de la norme de
(1971-2000) qui, elle-même, est au-dessus de la courbe de la
dernière décennie (1998-2008). Ce qui traduit une diminution de
la pluviométrie. Les hauteurs de pluie s'amenuisent au fil des
années. De plus, on constate ces dernières années, une
tendance à la disparition du pic d'octobre, caractéristique du
climat subéquatorial. Cette anomalie se trouve renforcée ces
dernières années par des perturbations liées à la
variabilité climatique qui accentuent encore plus l'assèchement
du climat.
Pour le démontrer, nous avons calculé les
indices d'aridité de notre zone d'étude et son évolution
entre les années 1990 et 2005. Ces indices ont été
calculés à partir de la formule de E. De Mamorte revue en
1942 :
Où
P = Somme annuelle des précipitations
p = Précipitation du mois le plus sec
T = Température moyenne annuelle
t = Température du mois le plus sec
Comme l'indice varie en sens contraire de l'aridité on
a :
Pour I < 5 alors il y a aridité absolue
Pour 5 < I < 10 alors il y a aridité
Pour 10 > I >20 alors il y a semi-aridité
878 12 ( 8 )
+
26, 9 + 10
27 + 10 26
I 1990 = = = 13
2
2
I 1990 = 13
757, 3
12 (6)
+
27, 4 + 10
27, 8 + 10 22, 15
I 2005 = = = 11, 07
2
2
I 2005 = 11, 07
Les indices I 1990 = 13 et I 2005 =
11,07 sont toutes deux comprise dans l'intervalle 10 < I < 20, ce qui
signifie que notre zone d'étude est en proie à une semi -
aridité.
De même I 1990 = 13 > I 2005 =
11,07 dénote que la décroissance des indices évolue vers
10.
On peut alors en déduire que l'assèchement du
climat et ses conséquences sur le couvert végétal dans le
Sud-Togo, continuent de nos jours et prennent de l'ampleur avec le concours de
l'emprise dévastatrice des sociétés humaines.
Pour ce qui est d'Assomé, si des actions
concrètes ne sont pas menées pour freiner le recul
considérable des formations, on risque de tendre vers une
désertification de la région. En dehors de sa
végétation qui se dégrade, les terres aussi subissent des
attaques de toute sorte perturbant ainsi l'activité agricole qui devient
de plus en plus précaire dans la région.
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