Chapitre 3 : DYNAMIQUE DU PAYSAGE
Dans ce chapitre, seront identifiés les facteurs de
l'évolution du paysage à Assomé, avec au centre l'homme
comme « facteur écologique » majeur.
L'homme dans un milieu comme facteur de stabilité, de
progrès, de frein ou de dégradation ou de
l'écosystème doit manifester son rôle sociale. La
localité d'Assomé n'y échappe pas car son milieu
façonne l'identité de la communauté humaine qui y habite.
En effet, l'emprise humaine sur le milieu conjugue avec les facteurs naturels
pour déterminer l'évolution du paysage du terroir marquée
par une profonde dégradation du couvert végétal et du
sol.
3.1.
Les facteurs naturels
Parmi les facteurs naturels qui conditionnent
l'évolution du paysage du terroir d'Assomé nous distinguons
essentiellementle climat, la topographie et la nature des formations
superficielles.
3.1.1.
Le climat
Plusieurs études ont déjà montré
que les facteurs climatiques généraux déterminent bien
souvent l'importance et les modalités de l'évolution actuelle des
milieux naturels.
3.1.1.1. L'influence des oscillations
paléoclimatiques
La présence des terrasses alluviales
étagées autour de la basse vallée du Zio, dans une
disposition où les plus anciennes renfermant des éléments
du type grossier (galets, graviers) sont les plus hautes ; et les plus
récentes constituées d'éléments fins (sables,
argiles, limons) occupant les basses topographies ; sous tend le fait que
cette région n'a pas échappé aux influences des climats
passés. En effet, leur élaboration est le résultat de
séquences caractérisées par une alternance de climat
humide et de climat sec. A en croire Gnongbo (1996), les modifications
climatiques du quaternaire ont à plusieurs reprises remodelé et
façonné à leur guise les modelés dans les
régions méridionales du Togo. Il apporte donc la preuve que la
morphologie et les formations superficielles actuelles de la basse
vallée du Zio en général et d'Assomé en particulier
sont des héritages des fluctuations climatiques du Quaternaire.
De même que le sol, la nature du couvert
végétal a également subit de profondes modifications au
cours du Quaternaire. La végétation forestière s'est
repliée en faveur des savanes actuelles qui dominent les bas-plateaux
détritiques côtiers. Pour Gayibor (1986) et Gnongbo (1996), c'est
la phase sèche ogolienne qui serait à l'origine du recul de la
couverture forestière progressivement remplacée par les savanes,
principalement dans les régions méridionales du Togo. De ce fait,
les forêts mésophiles actuelles à l'instar de la
forêt sacrée d'Assomé apparaissent comme le reliquat
suffisamment dégradé d'une forêt ombrophile climacique
attestée par l'existence de l'Antiaris africana, le Khaya
senegalensis et le Ceïba pentendra.Ainsi les oscillations
paléoclimatiques ont laissé des héritages morphologiques,
pédologiques et phytogéographiques qui déterminent
l'évolution actuelle du paysage dans la basse vallée du Zio en
général et à Assomé en particulier.
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