I.6. L'uniforme scolaire contre la délinquance en
milieu scolaire
L'uniforme scolaire produit des changements qualitatifs
remarquables au sein des structures scolaires. En effet, il crée un
climat propice à l'apprentissage et à l'enseignement au sein des
classes et dans les établissements.
Pour BÉRÉ Adélaïde(2007), le port
de la tenue scolaire met l'enseignant et l'apprenant dans de bonnes
dispositions car il réduit, voire supprime le port de certaines tenues
indécentes (mini-jupes, tenues transparentes, moulantes, haillons). Ces
tenues mettent certainement les professeurs et les élèves, mal
à l'aise durant les cours, comme en témoignent les propos d'un
élève : « l'habillement indécent, surtout quand
cela porte atteinte à la pudeur me tourmente les pensées. Cela me
fait perdre les idées et je n'arrive pas à me concentrer comme il
faut pour travailler; surtout quand c'est une fille de laclasse ».
Les établissements scolaires s'allouent les services
de couturiers ou donnent des critères ainsi que les motifs de l'uniforme
aux parents qui désirent coudre ailleurs. En général, pour
les garçons, il faut une chemise simple et un pantalon, et pour les
filles une chemise simple et une jupe simple. L'uniforme scolaire
atténue le harcèlement sexuel en milieu scolaire, évite de
voir les habillements extravagants des filles et certains styles de
garçons.
Il est à noter aussi que l'uniforme évite aussi
le port de certaines tenues affichant l'effigie d'hommes politique ou faisant
la publicité d'alcool, de tabac ou de drogue; toute chose pouvant
inciter les élèves à la délinquance.
I.7. Les mémoires
Nous ne pouvons pas traiter de l'uniforme scolaire sans nous
intéresser aux recherches et études faites autour de la question
à travers des mémoires. Il s'agit entre autre de mémoires
de fin de formation qui ont invité les autorités politiques et
éducativesà instaurer le port de l'uniforme scolaire dans les
établissements d'enseignement du Burkina Faso. Parmi ceux-ci, nous
pouvons relever : « Enjeux du port de l'uniforme à
l'école : cas desétablissements primaires et secondaires de la
région du centre-est» de Timothée OUOBA, ÉNSK,
Koudougou 2003; «Les enjeux du port de l'uniforme scolaire dans les
établissementsd'enseignement secondaire de la ville de
Ouagadougou» de Adélaïde BÉRÉ, CISU, 2007
et « Analyse critique du port de l'uniforme scolaire dans les
établissements d'enseignementsecondaire » de Léocadie
BAMBARA, CE, ÉNS/UK, Koudougou 2011.
Ces trois(03) mémoires que nous avons parcourus
traitent tous du port de l'uniforme scolaire. Si le travail de OUOBA T. s'est
effectué avant la vulgarisation de l'uniforme dans les
établissements secondaires, celui de BÉRÉ À. s'est
déroulé pendant la période de sensibilisation ou de
l'instauration de l'uniforme scolaire. Tous les trois auteurs relèvent
la nécessité et les avantages qu'il comporte pour le
système éducatif burkinabè. Pour cela, OUOBA T. propose
des voies et moyens pour parvenir à cette instauration. Quant à
BÉRÉ A., en plus de son plaidoyer pour l'adoption de l'uniforme
scolaire, elle relève les difficultés et obstacles qui entravent
son appropriation par les élèves. BAMBARA L., quant à
elle, s'est intéressée aux insuffisances que comporte le port de
l'uniforme scolaire à l'état actuel de son application dans les
établissements secondaires.
Ces différents auteurs ont donc eu pour souci majeur
d'encourager l'adoption de l'uniforme dans les établissements et, pour
ce faire, ont annoncé une panoplie de suggestions à l'endroit de
tous les acteurs de l'éducation pour y parvenir.
L'une d'une mission de l'uniforme scolaire étant de
promouvoir les valeurs morales notamment dans le rappel de bonnes moeurs dans
le domaine de l'habillement, nous avons jugé utile de faire appel
à SAVADOGO T. Michel dans son mémoire de fin de formation
à l'emploi de Conseiller d'Éducation dont le thème est :
« Situation sur la formation civique et morale des
élèves du secondaire : Etat des lieux. Enjeux et perspectives
», ÉNS/UK, Koudougou 2012. Ce dernier part du constat que
l'enseignement secondaire ne forme pas ses apprenants à la vie
communautaire ou sociale. Parlant de la nécessité du vivre
ensemble, il affirme que« la diversité est aussi un autre
phénomène qui préoccupe les sociétés
contemporaines. La vie en société commande immanquablement celle
de la vie en groupe ou en communauté. Or, il se révèle que
les groupes n'ont pas très souvent les mêmes origines, ne
partagent pas forcément les mêmes valeurs et ne partagent pas non
plus les mêmes idéaux ».SAVADOGO T. Michel se demande
aussi si un système éducatif peut être performant en
s'appuyant uniquement sur la formation intellectuelle au détriment des
valeurs morales et civiques. Se rendant à l'évidence, il
relève que« les comportements déviants des
élèves ne proviennent pas uniquement de l'absence de la formation
civique et morale au secondaire. La famille y a sa part de
responsabilité, de même que les médias et par
l'évolution de la technologie et des moyens de communication, sans
oublier les facteurs sociopolitiques qui ont contribué très
souvent à saper le sentiment national de certains Burkinabè de la
diaspora ». Ainsi, les facteurs explicatifs de cet état de
fait vont au-delà du cadre scolaire, parce que l'étude laisse
constater que l'institution scolaireà elle toute seule ne viendra pas
à bout de ce phénomène.
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