3. Transmission
Sources de virus :
Le sang, les tissus et les produits de sécrétion
et d'excrétion des animaux malades ou morts sont virulents. Lors de la
transmission par contact, la pénétration peut se faire par voie
digestive, respiratoire ou transcutanée. Les animaux peuvent être
porteurs sains. Tel est le cas des suidés sauvages africains et des
porcs domestiques des régions enzootiques ([Cruciere, 2003], [Toma
\& al., 2001]).
Transmission directe :
La transmission du virus entre porcs domestiques se
réalise le plus fréquemment par contact direct entre animaux
malades et animaux sains. L'infection se fait par voie oronasale suite à
un contact direct avec un animal infecté ([Cruciere, 2003], [Toma \&
al., 2001]).
Transmission indirecte :
La distribution d'eaux grasses ou de viande contaminée
est un mode de transmission indirecte. Elle peut également avoir lieu
par piqûre d'une tique infectée, qui joue le rôle de vecteur
biologique. Enfin, de part l'extrême résistance du virus dans le
milieu extérieur, la transmission peut avoir lieu par un vecteur
mécanique : locaux, véhicules, instruments, vêtements
contaminés ([Cruciere, 2003], [Toma \& al., 2001]).
([Cruciere, 2003], [Toma & al., 2001])
4. Manifestation / Symptômes
Sous ses formes hautement virulentes la peste porcine
africaine se caractérise par une forte fièvre, une perte
d'appétit, des hémorragies au niveau de la peau et des organes
internes.
Chez les porcs domestiques, directement après infection
de l'animal, le virus se dissémine alors dans tout l'organisme. 48
heures après, une virémie qui désigne la présence
de virus dans le sang, est à l'origine d'une hyperthermie importante.
Elle s'accompagne de la phase d'excrétion virale, une forte
fièvre, une perte d'appétit, des hémorragies au niveau de
la peau et des organes internes qui dure une à deux semaines. La
mortalité des animaux infectés peut atteindre 100%. La rate, le
foie, les noeuds lymphatiques et le poumon sont les principaux sites de
réplication. Chez les porcs qui réchappent à la maladie,
l'excrétion du virus a lieu pendant plusieurs mois, principalement par
les voies respiratoires supérieures et par les urines et les
fèces. ([Cruciere, 2003], [Franco, 2007]).
Les symptômes sont variables selon la virulence de la
souche, l'état physiologique de l'hôte, et la durée de
l'infection dans l'élevage et dans le pays. On distingue ainsi cinq
formes cliniques évolutives : suraiguë, aiguë, subaiguë,
chronique et subclinique.
La période d'incubation qui est le délai entre
la contamination et l'apparition des premiers symptômes est elle aussi
variable, selon la voie d'inoculation, la dose infectieuse, et la souche virale
mise en jeu. Elle est comprise entre 4 et 19 jours (au maximum 40 jours)
[Franco, 2007].
Il n'existe pour l'instant aucun traitement ni vaccin efficace
de lutte contre la peste porcine africaine dans la littérature
scientifique [OIE, 2012]. Le moyen le plus souvent utilisé pour y faire
face est l'abattage de tous les animaux infectés dans un milieu, voire
même l'abattage de tous les animaux lorsque l'un d'eux est atteint par la
maladie. La peste porcine africaine ne constitue pas une menace pour la
santé de l'homme [OIE, 2012]
Le tableau 3.1 décrit de façon
détaillée les symptômes rencontrés dans les
différentes formes de l'épizootie.
Tableau 3.1 : Principaux symptômes de la peste
porcine africaine [Cruciere, 2003].
Formes
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Symptomatologie
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Suraiguë
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- Hyperthermie (41-42°C)
- Mort en 2 à 3 jours (morbidité et
mortalité avoisinant les 100 %)
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Aiguë
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- Hyperthermie (40-41°C)
- Perte d'appétit et anorexie
- Abattement et prostration
- Troubles de la locomotion (faiblesse du train
postérieur)
- Troubles respiratoires (polypnée et dyspnée)
- Congestion des muqueuses et rougeur cutanée
- Cyanose des extrémités : oreilles, queue,
pattes, cuisses
- Diarrhée sanguinolente ou constipation
- Vomissements
- Troubles nerveux
- Avortements
- Leucopénie
- Mort en 7 à 10 jours (près de 100 % de
mortalité)
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Subaiguë
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- Persistance de la fièvre pendant 10 à 14 jours
- Signes cliniques identiques à ceux observés
pour la forme aiguë
- Mortalité après 11 jours (fonction de
l'état physiologique de l'animal)
- Avortements
- Survie possible
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Chronique
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- Signes cliniques identiques à ceux de la forme
aiguë mais atténués
- Hyperthermie (39,5-40°C)
- Somnolence, démarche difficile (arthrite)
- Perte d'appétit et amaigrissement
- Poils ternes, ulcères au niveau des articulations
- Evolution sur 20 à 30 jours
- Survie possible
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Subclinique
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- Absence de signes cliniques
- Avortements possibles
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