UNIVERSITY OF YAOUNDE I
--------------------------------
FACULTY OF SCIENCES
........................
DEPARTMENT OF COMPUTER SCIENCES
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
-----------------------------------
FACULTE DES SCIENCES
......................
DEPARTEMENT D'INFORMATIQUE
Sous la direction de :
Pr. Pauline FOTSO
Maître de Conférences
Année académique
2011/2012
251663360
Mémoire
Présenté et soutenu par
TEDONGMO Wilfried Baudouin
En vue de l'obtention du
DIPLOME DE MASTER2 EN INFORMATIQUE
Option Système d'Information et Génie
Logiciel
251662336
Modélisation des systèmes
d'élevage et simulation multi-agents d'une épidémie
animale en milieu rurale
1 DEDICACES
2 A mon feu
père DOUNGUE Marc et ma maman chérie MASSADO PaulineRemerciements
Mes remerciements vont :
À Dieu tout Puissant pour son amour qu'il porte
à notre égard, de m'avoir gardé, soutenu et permis que ce
travail ait lieu.
À l'Université de Yaoundé I, la
Faculté des Sciences et particulièrement le Département
d'Informatique avec tous ses enseignants pour l'accueil, l'encadrement et la
formation reçue.
À UNU-INRA-OU du Cameroun qui a bien voulu me compter
dans son équipe pour son projet qui a fait l'objet de mon stage, je vous
suis très reconnaissant.
J'exprime l'expression de ma profonde gratitude au Professeur
Pauline FOTSO pour avoir eu confiance en moi, qui m'a soutenu,
accompagné, conseillé et sans qui ce travail n'aura probablement
pas eu lieu.
Au Docteur Paulin YONTA MELATAGIA, pour la merveilleuse
expérience acquise tout au long de mon stage, pour toutes ses
appréciations pour améliorer la qualité de mon travail et
son précieux soutien scientifique.
Aux Membres du Jury qui me font l'honneur de partager avec moi
ce travail et de l'évaluer.
À Docteur Jean Pierre MVONDO pour la connaissance qu'il
nous a apporté dans le domaine de l'agronomie. Sans oublier tous les
ingénieurs agronomes (Carine OMOKO, Pierre, Innocent) pour leur apport
dans le domaine et leur soutien inconditionnel.
À Monsieur Elie FUTE, pour avoir accepté de
prendre de son temps pour nous imprégner dans le monde des
systèmes multi-agents.
À tous les membres de mon équipe de travail,
ANYENG Cyrille, BESSALA Brice, KELE Ripaul et PEUPIE Guy Bertrand, pour leur
support et les remarques qu'ils ont toujours su m'apporter pour me permettre
d'améliorer mon travail.
À tous les membres du laboratoire MAT, pour leur
conseil et leur sens de travail qu'ils m'ont inculpé.
À tous mes camarades de la promotion pour leur esprit
d'équipe et leur solidarité.
À toute ma famille, mes frères et soeurs, ainsi
qu'à tous mes amis qui de près ou de loin ont su me remonter le
moral dans les moments difficiles. Ces remerciements vont spécialement
à Papa DOUNGUE François, DCHINDA Landrine, DJIALA Bertori, MENGA
Rodrigue, NONO Guy, MBELE Lionel, Maxwell MANGA, TIOMO Boris, TCHIPNANG Arthur,
MBWENTCHOU Donald et vous tous.
À Dieu tout Puissant pour son amour qu'il porte
à notre égard, de m'avoir gardé, soutenu et permis que ce
travail ait lieu.
3 RESUME / ABSTRACT
Résumé : La
modélisation d'un système est une activité permettant
d'apprendre et de comprendre son fonctionnement afin d'élaborer les
méthodes et les techniques de prise de décision pour une
meilleure gestion. Ainsi, dans le cadre de notre mémoire, nous traitons
le cas de la modélisation des systèmes d'élevage qui font
partie intégrante des agro-systèmes et qui aujourd'hui
nécessitent de définir des nouvelles politiques pour la
préservation de la nature et le bien être des
sociétés. En passant par les principes de modélisation,
les modes de représentation, les méthodes/techniques de
modélisation des systèmes d'élevages et les
systèmes d'information d'élevage existants, nous avons
réalisé un modèle permettant d'archiver les données
du secteur d'élevage. De ce modèle, étant donné la
diversité des pathologies qui déstabilisent les pratiques
d'élevages en milieu rurale, nous nous sommes intéressés
à la modélisation et la simulation d'une épidémie
animale en milieu rurale qui est la peste porcine africaine. Or, l'une des
techniques qui connaît actuellement un essor dans le cadre de la
modélisation des systèmes complexes est la simulation
multi-agents. Cette modélisation et simulation multi-agents permettent
de sensibiliser l'ensemble des acteurs du domaine, de montrer comment cette
épizootie (épidémie animale) se propage et son impact sur
la filière porcine.
L'implémentation du modèle nous a montré
qu'en prenant les mesures de contrôles, l'on peut arriver à
réduire son impact.
Mots-clés : Modélisation,
simulation, système d'élevage, système d'information
d'élevage, systèmes multi-agents, épidémie
animale.
Abstract: Modeling of a system is an activity
that helps to learn and understand how it works so as to develop methods and
techniques for decision making for better management. Thus, within our
statement, we treat the case of modeling of breeding systems that are an
integral part of agricultural systems which needs today to be defined by new
policies for nature preservation and welfare of societies. Through the modeling
principles, modes of representation, methods / techniques for modeling breeding
systems and breeding information systems existing, we developed a model for
archiving data from the breeding sector. From this model, given the diversity
of diseases that disrupt breeding practices in rural areas, we focused on
modeling and simulation of an animal disease outbreak in rural areas such as
the African Swine Fever (ASF). Now, one of the techniques that is currently
experiencing a boom in the modeling of complex systems is the multi-agent
simulation. This multi-agent modeling and simulation help to educate all
stakeholders, to show how this epizootic spreads and its impact of the pig
industry.
Keywords: Modeling, simulation, breeding
system, breeding information system, multi-agent system, epizootic.
4 TABLE DES
MATIERES
DEDICACES
i
Remerciements
ii
RESUME / ABSTRACT
iii
Liste des Figures :
vii
Liste des Tableaux :
vii
Quelques Sigles et
Abréviations :
viii
Chapitre 1 : INTRODUCTION GENERALE
1
1.1 Contexte
1
1.2 Problématique
2
1.3 Plan du mémoire
3
Chapitre 2 : SYSTEMES MULTI-AGENTS
POUR LA MODELISATION DES SYSTEMES D'ELEVAGE
4
2.1 Les Systèmes d'information
d'élevage (SIE)
4
2.1.1 Définition d'élevage, de
système d'élevage
4
2.1.2 Notion de Système d'information
(SI)
5
2.1.3 Notion Système d'information
d'élevage (SIE)
6
2.1.4 Quelques plateformes existantes de
système d'information d'élevage
6
2.1.4.1 CountrySTAT
6
2.1.4.2 Système d'information sur le
pastoralisme au Sahel (SIPSA)
7
2.1.4.3 Système d'information de
gestion du secteur de l'élevage au Sénégal (SIGEL)
7
2.2 Modélisation des systèmes
d'élevage (SE)
8
2.2.1 Les finalités d'une
modélisation
8
2.2.1.1 Pour l'aide à la
décision
8
2.2.1.2 Pour apprendre et comprendre
8
2.2.2 Importances du facteur
géographique dans la modélisation d'un SE
9
2.2.3 Principes de modélisation des
SE
9
2.2.4 Modes de représentation des
systèmes d'élevage
10
2.2.5 Méthodes et techniques de
modélisation des SE
12
2.2.5.1 Optimisation
12
2.2.5.2 Simulation
12
2.3 Système multi-agents (SMA)
13
2.3.1 Notion d'agent
14
2.3.1.1 Agent & Objet
14
2.3.1.2 Définition d'agent
14
2.3.1.3 Principaux types d'agents
16
2.3.2 Définition Système
multi-agents
16
2.3.3 Modélisation et simulation
multi-agents
17
2.3.4 Quelques plateformes de simulations
multi-agents
19
2.4 Les systèmes multi-agents (SMA)
pour les systèmes d'élevage (SE)
20
2.4.1 SMA et SE
20
2.4.2 SMA dans la modélisation de la
propagation des épidémies animales
22
2.5 Conclusion
23
Chapitre 3 : MODELISATION D'UN SYSTEME
D'INFORMATION D'ELEVAGE ET SIMULATION MULTI-AGENTS D'UNE EPIDEMIE ANIMALE.
24
3.1 Modélisation d'un système
d'information d'élevage
24
3.1.1 Présentation du type de
modèle de système d'élevage
24
3.1.2 Quelques cas d'utilisation
25
3.1.3 Identification et
caractérisation des éléments du modèle
25
3.1.4 Modèle conceptuel du
système d'information d'élevage
26
3.2 Modélisation Multi-agents de la
propagation d'une épidémie animale en milieu rurale : Cas de
la peste porcine africaine
28
3.2.1 Contexte
28
3.2.2 Problématique
28
3.2.3 Méthodologie
29
3.2.4 Description de la peste porcine
africaine
29
3.2.4.1 Définition
29
3.2.4.2 Le virus
30
3.2.4.3 Transmission
30
3.2.4.4 Manifestation / Symptômes
31
3.2.5 Approche de modélisation
33
3.2.5.1 Modèle
33
3.2.5.2 Modélisation globale du
système
33
3.2.5.3 Définition des agents du
domaine
34
3.2.5.4 Modèle conceptuel agent du
système
35
3.2.5.5 Formalisme des agents
37
3.2.5.5.1 Agent Porc
37
3.2.5.5.2 Agent Autre animal
38
3.2.5.5.3 Agent Tique
39
3.2.5.5.4 Agent Intervenant,
matériel, aliment
40
3.2.5.6 Description formelle du
modèle
40
3.2.6 Résultats de simulations
42
3.2.6.1 Présentation des
paramètres d'entrées
42
3.2.6.2 Evolution de la simulation
44
3.2.6.3 Tableau récapitulatif de la
simulation
46
3.2.6.4 Observation
49
3.2.7 Conclusion
49
Chapitre 4 : CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
50
4.1 Conclusion générale
50
4.2 Perspectives
50
Bibliographie
51
5 Liste des Figures :
Figure 2.1 Structure d'un système d'information
[Saïd IZZA, 2006].
Figure 2.2 : Le modèle de base de la structure d'un
système d'élevage [Landais, 1993]
Figure 2.3 : Schéma développé du
système d'élevage : pôles et interfaces [Lhoste, 1984]
Figure 2.4 : Représentation classique d'un agent et de
son environnement [Wooldridge, 2000].
Figure 2.5 : L'agent, un processus cyclique à trois
phases : perception, délibération puis action [Ferber, 1995].
Figure 2.6 : Représentation schématique
d'un système multi-agents [Michel, 2004].
Figure 2.7 : Le méta-modèle AGR [Feber &
Gutknecht, 1988; Marilleau, 2006].
Figure 2.8 : Cycle de modélisation-simulation d'un
système. [Hutzler, 2012]
Figure 2.9 : Modèle conceptuel du modèle
multi-agents PastoTrop qui spatialise les choix alimentaires de bovins en libre
pâture [Chirat, 2009].
Figure 3.1 Diagramme de classe du modèle d'un
système d'élevage agropastoral.
Figure 3.2 : Structure de l'Asfarviridae.
Figure 3.3 : Architecture du modèle de propagation de
la peste porcine.
Figure 3.4 : Diagramme de classe des agents de NetLogo
(Environnement de simulation).
Figure 3.5 : Diagramme de classe conceptuel agent du
système.
Figure 3.6 : Diagramme d'état-transition d'un porc.
Figure 3.7 : Diagramme d'état-transition d'autre
animal.
Figure 3.8 : Diagramme d'état-transition d'une
tique.
Figure 3.9 : Diagramme d'état-transition d'un
intervenant, d'un matériel ou d'un aliment.
Figure 3.10 : Interface NetLogo5.0. Initialisation d'une
simulation de la PPA.
Figure 3.11 : Etat de la propagation de la peste le 10e
jour.
Figure 3.12 : Etat de la propagation de la peste le 20e
jour.
Figure 3.13 : Fin de la simulation de la peste après
38e jours de son introduction.
Figure 3.14 : Courbe de suivi de la propagation de la
peste.
Figure 3.15 : Courbe de suivi de la propagation de la peste
qui ressort individuellement le niveau des courbes.
6 Liste des
Tableaux :
Tableau 3.1 : Principaux symptômes de la peste porcine
africaine [Cruciere, 2003].
Tableau 3.2 : Tableau récapitulatif de la
simulation.
7 Quelques Sigles et
Abréviations :
AGR : Agent / Groupe / Rôle
CCIMA : Chambre de Commerce, d'Industrie des Mines et de
l'Artisanat
CMR : Cameroun
FAO : Food Agricultural Organisation
GAML : Generalized Analytical Markup Language
GIC : Groupement d'Intérêt Commun
GPL : General Public Licence
IFI : Institut de la Francophonie pour l'Informatique
INRA : Institute for Natural Resources of Africa
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
LGPL : Lesser General Public Licence
MINADER : Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OIE : Office International des Epizooties
PPA : Peste Porcine Africaine
PPC : Peste Porcine Classique
SE : Système d'élevage
SGBD : Système de gestion de base de données
SI : Système d'information
SIE : Système d'information d'élevage
SIG : Système d'information géographique
SMA : Système multi-agents
SQL : Structured Query Language
UMMISCO : Unité de modélisation
mathématique et informatique des Systèmes Complexes
UML : Unified Modeling Language
UNU : Université des Nations Unies / United
Nations University
XML : eXtensible Markup Language
Chapitre 1 : INTRODUCTION GENERALE
7.1 Contexte
L'activité agricole est l'un des principaux moyens
à travers lesquels les sociétés humaines gèrent le
vivant [Landais, 1993]. La gestion de cette activité est aujourd'hui de
plus en plus portée à l'attention de tous les pays ; que ce
soit les pays industrialisés, que ceux en voie de développement.
L'on assiste à des nouvelles techniques d'informations et de
télécommunications qui sont déployées dans ce
domaine pour la collecte de ces données et leur traitement ; ceci
pour apprendre et comprendre d'une part sa dynamique et d'autre part pour
l'aide à la prise de décisions. C'est ainsi que dans le souci du
suivi, de la vulgarisation et de la maîtrise des informations relatives
aux agro-systèmes1(*), l' Institute for Natural Resources of Africa (INRA)
de l'Université des Nations Unies (UNU) a mis sur pied un projet
intitulé « Development of MultiMedia database
with spacial referenced for agro-systems management
» ou « Mise
en oeuvre d'une base de données multimédia
géo-référencées pour la gestion des
agro-systèmes », afin de mieux établir
des politiques de gestions des ressources naturelles pour la
préservation de la nature et le bien être des
sociétés. L'agro-système qui définit comme
étant un écosystème agricole, modifié ou
créé, et contrôlé par l'homme afin d'exploiter une
part de la matière organique végétale ou animale qu'il
produit, et ce à des fins alimentaires, industrielles ou
énergétiques [Inra, 2012].
Un tel projet porte entre autre sur la réalisation
d'un système d'information géographique (SIG) qui regroupe
différentes méthodes et techniques informatiques, permettant de
modéliser, de saisir sous forme numérique, de stocker, de
gérer, de consulter, d'analyser, de représenter des objets ou des
collections d'objets géographiques, avec la particularité
essentielle de prendre en compte les caractéristiques spatiales de ces
objets au même titre que les attributs descriptifs qui y sont
attachés [Souris, 2011]. La mise en oeuvre d'un SIG repose sur cinq (5)
étapes, les 5A à savoir l'Abstraction, l'Acquisition,
l'Archivage, l'Analyse et l'Affichage [Denègre & Salgé,
1996].
Dans le processus de la réalisation du projet, une
étude préliminaire dans l'abstraction, en vue de mettre sur pied
un modèle pour l'archivage des données a permis de subdiviser le
projet en différentes vues ou couches2(*) autonomes. Chaque couche va permettre d'identifier,
recenser et caractériser les informations spécifiques du domaine
considéré. Les couches qui ressortent de cette étude sont
reparties ainsi qu'il suit :
Ø Les couches principales : Parmi celles-ci, l'on
retrouve la couche des zones de cultures qui va nous informer sur les
différentes pratiques de cultures (maïs, sorgho, coton, manioc,
...), les acteurs du domaine et la production des exploitations dans une zone
bien défini. La couche des zones d'élevage qui va quant à
elle nous informe sur les pratiques d'élevages (boeufs, porcs, poulet,
mouton, ...), la répartition des unités de production et leur
production, les maladies qui infestent les animaux de la zone. La couche des
zones forestières qui présente les informations sur les
exploitations forestières, les exploitants de la forêt, les
animaux et les produits agricoles de la forêt.
Ø Les couches complémentaires : On retrouve
ici, la couche du réseau routier ou des transports qui présente
la circulation et l'accès à la zone, les différentes
routes et rues que l'on rencontre dans la zone. La couche de la couverture des
sols qui présente de quoi est couverte le sol (habitat, savane,
forêt, ...) et de l'utilisation des terres qui nous informe sur comment
est utilisé le sol (pour les bâtiments, les routes, ...). Cette
couche renseigne aussi sur la disponibilité des terres. La couche
sociodémographique qui informe sur la répartition de la
population de la zone, sa scolarisation, son ethnie, ses principales pratiques,
etc. La couche du relief et du climat qui présente les formes de
terrains que l'on rencontre dans la zone, les précipitations et les
températures qui peuvent être propices à une pratiques de
culture ou d'élevage. Pour terminer, nous avons la couche de
l'hydrographie et de la pêche qui permet de faire ressortir le
réseau hydrographique d'une zone, la disponibilité de l'eau pour
l'agriculture et les pratiques de la pêche.
De ce découpage, il a été question de
repartir les travaux selon les différentes couches et celle qui porte
à l'attention du présent document est la couche des zones
d'élevage. Cette couche se trouve être d'une importance capitale
dans l'atteinte de l'objectif principale de ce projet, puisque relevant
intégralement du domaine de l'agriculture.
On observe dans le monde une croissance rapide de la
production et de la consommation de produits animaux. Si les systèmes
d'élevage traditionnels contribuent aux moyens d'existence de 70% des
populations rurales pauvres, ce sont de plus en plus de grandes entreprises,
dotées de technologies sophistiquées et opérant à
l'échelle internationale, qui répondent à la croissance
rapide des marchés de la viande, du lait et des oeufs [FAO, 2012].
En 2005 au Cameroun, la contribution du secteur
d'élevage est estimée à 10% du PIB (Produit
Intérieur brut) du secteur [CCIMA, 2006]. La reprise de la croissance
amorcée depuis 2006 s'est poursuivie en 2007 et 2008 avec des taux de
croissance moyen du PIB par an supérieur à 3,5%. L'agriculture
contribue amplement à cette reprise et demeure à ce jour un des
principaux moteurs de la croissance au Cameroun [CountryStat CMR, 2009]. C'est
ainsi qu'en 2008, la contribution du secteur agricole à la croissance du
PIB a été estimée à près de 7% [MINADER,
2008].
7.2 Problématique
De nouvelles politiques de gestion des ressources naturelles
sont envisagées et appliquées aujourd'hui, et l'informatique se
met au service du politique pour l'aider à évaluer l'impact des
stratégies de gestion pour la variabilité de ces ressources.
Cette évaluation passe par la modélisation et la simulation.
Dans ce travail, nous nous intéressons à la
modélisation et à la simulation.
Le modèle étant une représentation
simplifiée d'un phénomène réel, la simulation
permet d'étudier le comportement du modèle et d'extrapoler
ensuite sur le phénomène initial pour en comprendre les
propriétés [Bakam, 2002].
Étant donné la multiplicité des objectifs
des systèmes d'élevage, qui sont fonctions des besoins et des
aspirations des individus concernés et des autres acteurs de la
filière aux niveaux local, national et international, il s'avère
important de définir et de caractériser les différents
types de modèle de système d'élevage qui peuvent
être envisagés pour la satisfaction d'un besoin. Dans la
même lancée, de pouvoir faire une simulation partant d'un
modèle bien défini, pour montrer à l'exemple d'une
épizootie (épidémie animale), comment elle peut se
répandre dans une région sur la population animale
considérée et quel peut être son impact dans son
environnement, sur la population et la société humaine en
général.
Un récapitulatif de ces problèmes porte nos
travaux sur deux grands axes à savoir :
1. La modélisation d'un système d'information
d'élevage.
2. La modélisation et la simulation multi-agents d'une
épidémie animale en milieu rurale.
7.3 Plan du mémoire
Afin de parvenir à une ébauche de solutions aux
différents problèmes posés ci-dessus, notre document sera
reparti ainsi que suit :
Ø Dans le chapitre 2 permettant de décrire les
travaux qui ont déjà été effectué dans le
domaine d'étude, nous présenterons tout d'abord les
systèmes d'informations d'élevage (SIE), suivi de la
modélisation des systèmes d'élevage (SE). Ensuite, nous
parlerons d'outils de modélisation des SE que sont les systèmes
multi-agents (SMA) et terminer ce chapitre avec les travaux qui ont
utilisé les SMA pour modéliser les SE.
Ø Dans le chapitre 3 consacrée à la
présentation de nos travaux, nous élaborerons un modèle
conceptuel d'un système d'information d'élevage. Ensuite, nous
présenterons un modèle conceptuel de la propagation d'une
épizootie en milieu rurale et les résultats de simulation
obtenus de ce modèle;
Ø Pour terminer, nous ferons une conclusion
générale qui récapitule d'abord l'ensemble des travaux
présentés dans le document et les perspectives à venir
pour la continuation des travaux du domaine qui a porté l'attention de
notre mémoire.
8 Chapitre 2 :
SYSTEMES MULTI-AGENTS POUR LA MODELISATION DES SYSTEMES D'ELEVAGE
Dans ce chapitre, nous présenterons tout d'abord les
systèmes d'information d'élevage (SIE), suivi de la
modélisation des systèmes d'élevage (SE). Ensuite, nous
parlerons d'outils de modélisation des SE que sont les systèmes
multi-agents (SMA) et terminer ce chapitre avec les travaux des SMA pour
modéliser les SE.
8.1 Les
Systèmes d'information d'élevage (SIE)
Au cours de cette section consacrée à la
présentation des systèmes d'information d'élevage, nous
allons tout d'abord définir ce qu'est l'élevage, ensuite un
système d'élevage. Nous allons par la suite présenter
d'une façon générale la notion de système
d'information, de SIE et quelques plateformes de système d'information
du secteur d'élevage.
8.1.1 Définition d'élevage,
de système d'élevage
L'élevage3(*) qui est la partie de
l'agriculture destinée à la production animales, est l'ensemble
des opérations qui assurent la multiplication à l'usage des
humains d'animaux souvent domestiques, parfois sauvages. L'ensemble des
sciences et des techniques mises en oeuvre dans l'élevage des animaux
pour l'obtention de produits ou de services à destination de l'homme est
la zootechnie4(*).
Cependant, une multitude de définitions du
système d'élevage sont proposées, mais l'une des plus
complètes et la plus fréquente dans la littérature, est
celle formulée par Landais. Il décrit le système
d'élevage comme « un ensemble d'éléments en
interaction dynamique organisé par l'homme en vue de valoriser des
ressources par l'intermédiaire d'animaux domestiques pour en obtenir des
productions variées ou pour répondre à d'autres
objectifs » [Landais & Bonnemaire, 1996]. Le système
d'élevage est inexistant, ce serait plutôt une conception ou une
représentation où « le choix des éléments
et des relations privilégiées relève d'une décision
arbitraire de l'observateur selon des objectifs propres et les résultats
attendus » [Pacaud & Cournut, 2007].
Dans la littérature, l'on distingue principalement
trois classes de systèmes de production d'élevage à savoir
[Steinfeld & Mäki-Hokkonen, 2012] :
Ø Le système extensif: suivi non rigoureux et
très peu de moyen mis en oeuvre;
Ø Le système semi-intensif: moyen de plus en
plus mis en oeuvre, présence d'un local, un peu plus de suivi.
Production forte que dans le cas précédent;
Ø Le système intensif: Tout est
contrôlé, allant de la nutrition au logement, qualité des
aliments, température, modification génétique de
l'animale. On recherche la productivité optimale. C'est l'élevage
industriel.
8.1.2 Notion de Système
d'information (SI)
La notion de système d'information est liée
à celle d'organisation. Une organisation étant le siège
d'activités les plus diverses visant à créer de la valeur
et dans laquelle l'information est considérée comme une essence
et une ressource vitale pour son fonctionnement [Izza, 2006].
Diverses définitions ont été
données pour cette notion de système d'information. Nous pouvons,
cependant, retenir qu'un système d'information est un ensemble
organisé de ressources matériels (machines informatiques,
supports, ...), personnel (utilisateurs, informaticiens, ...), données
(connaissances, modèles, ...), logiciels et procédures
(programmes informatique, des méthodes de travail, ...), permettant
d'acquérir, de traiter, de stocker et de communiquer des informations
sous des formes variées au sein d'une entreprise [Reix, 1995]. Une
représentation schématique est présentée par la
figure suivante.
Figure 2.1 Structure d'un système d'information
[Izza, 2006].
Un système d'information est perçu comme un sous
système d'une organisation. Son objectif est de fournir aux
différents niveaux de l'organisation les informations nécessaires
permettant de la faire fonctionner [Ermes, 1994]. Dans le même courant
d'idée, Lemoigne [Lemoigne, 1984] définit une organisation comme
la composition de trois types de systèmes :
- Le système opérant, qui réagit
aux événements quotidiens, qui viennent de l'environnement, selon
des règles définies. Il est chargé de transformer des
ressources ou flux primaires (flux financiers, flux de personnel, flux de
matière, flux d'information).
- Le système de pilotage, qui permet d'engager
le processus de décision tout en définissant au préalable
les objectifs, les critères d'évaluation et les règles de
gestion. Il dirige l'entreprise et maintient le cap sur les objectifs choisis.
- Le système d'information, qui relie les deux
systèmes précédents tout en jouant un rôle de
coupleur. Il correspond à la partie chargée de la collecte, du
traitement, du stockage et de la diffusion des informations. Il peut être
perçu comme une représentation de l'activité du
système opérant et/ou du système de pilotage.
Cette vue du système d'information est à
l'origine même de la typologie des Systèmes d'Information qui
distingue selon leur finalité principale: des systèmes
d'information supports d'opérations (traitement de transaction,
contrôle de processus industriels, etc.) et des systèmes
d'information supports de gestion (aide à la production de rapports,
aide à la décision, etc.) [Tessier, 1995]. Définissant
ainsi un système d'information, il peut nous arriver de confondre un
système d'information et un système informatique qui est la
partie automatisée d'un système d'information [Izza, 2006].
8.1.3 Notion Système d'information
d'élevage (SIE)
La notion de SIE se rapporte à la notion de
système d'information d'entreprise. Dans un tel cadre, la
définition et la spécification des besoins sont orientées
dans le domaine de l'élevage. L'entreprise de définissant ici par
l'élevage, les pratiques d'élevage ou les exploitations
d'élevage.
Comme tout SI, un SIE doit satisfaire à des besoins
spécifiques du domaine de l'élevage. Étant donné la
multiplicité des besoins et des aspirations des éléments
qui portent l'intérêt à la réalisation du SIE, il
est très important comme dans le cas de tout SI de comprendre et de bien
formaliser les besoins des clients ou des utilisateurs du système
à produire.
8.1.4 Quelques plateformes existantes de
système d'information d'élevage
8.1.4.1 CountrySTAT
CountrySTAT5(*) est un système d'informations
statistiques développé par la FAO, en ligne sur l'alimentation et
l'agriculture à l'échelle nationale et internationale. Il permet
aux décideurs d'accéder aux statistiques de multiples secteurs
thématiques (production, prix, commerce international, consommation,
etc.) en favorisant l'analyse, l'élaboration et le suivi de politiques
dans le but d'éradiquer l'extrême pauvreté et la faim dans
le monde.
L'approche de CountrySTAT est basée sur l'application
de données et métadonnées standards de FAOSTAT. Le
système Web a été développé depuis Mai 2004
utilisant PX-Web au siège de la FAO. Nombreux pays ont manifesté
leur intérêt et sont en train de l'adopter dans leur
système statistique national. En outre, CountrySTAT a une
stratégie de renforcement des capacités au niveau des pays pour
rendre le système durable à long terme.
Ce système est très large et répond de
nombreux objectifs. Cependant, il n'est premièrement pas
géo-référencé. De plus les informations fournies
restent au niveau des pays et non au niveau des différentes subdivisions
administratives du pays.
8.1.4.2 Système d'information sur le pastoralisme au
Sahel (SIPSA)
L'objectif ultime de la SIPSA6(*) est de contribuer au développement durable des
sociétés pastorales au Sahel. La principale idée de cet
objectif est d'améliorer la prise de décision en matière
de formulation et mise en oeuvre de politique pastorale, notamment en ce qui
concerne leur transparence, l'implication des acteurs et la prise en compte des
multiples composantes du pastoralisme. Ceci en favorisant la circulation
d'information spécifique et actualisée et en proposant un soutien
direct à la formulation et mise en oeuvre de politiques.
La SIPSA traite un grand nombre de thèmes donc nous
pouvons mentionner par exemple la sécurisation de la mobilité
pastorale, la prévention des conflits entre pasteurs et agro-pasteurs,
la réglementation de l'accès à la ressource, la gestion
des épisodes de sécheresse, la gestion durable des
pâturages et lutte contre la désertification, la gestion de l'eau,
les prix et marchés.
Le premier inconvénient de ce système est qu'il
ne traite pas les données géo-référencées en
plus des données multimédias. De plus, il n'intègre pas
les informations sur la gestion des unités de production animale
(alimentation, suivi, santé).
8.1.4.3 Système d'information de gestion du secteur de
l'élevage au Sénégal (SIGEL)
Le SIGEL7(*) est un système d'information pour gérer
et de traiter l'information zoo sanitaire, zootechnique et zoo
économique, et de suivre le développement du secteur de
l'élevage. Il traite l'information relevant des différents
domaines de l'élevage, à savoir les productions animales, la
situation pastorale, la santé animale, la santé publique
vétérinaire, mais aussi les données connexes impactant le
secteur. Ce système a pour but de mettre en place des outils de
diffusion permettant aux utilisateurs de consulter les données rendues
publiques et d'effectuer des requêtes sur une série de
critères. Il permet par ailleurs une représentation
cartographique du secteur de l'élevage et de prendre en charge
l'intégration, la gestion et la diffusion de données
géographiques croisées avec les indicateurs de suivi.
Ce système est vraiment pluridimensionnel dans la
notion de suivi du secteur d'élevage. Mais il n'intègre pas les
potentialités et les pratiques et le suivi des organismes ou
associations présentes dans les zones d'élevage. De plus, ce
système ne traite pas les données multimédias.
8.2 Modélisation des
systèmes d'élevage (SE)
Le processus de modélisation est une activité
qui consiste à produire des modèles. Un modèle permettant
de donner une représentation structurée d'un système
faisant l'objet d'une étude. Le concept de modèle est
perçu de façon différente selon l'utilisateur. Pour le
commun des mortels, un modèle est perçu comme un objet
réel dont on cherche à donner une représentation, ou qu'on
cherche à imiter. Tandis que pour les scientifiques, un modèle se
définit comme une construction abstraire qui permet de comprendre le
fonctionnement d'un système afin de répondre à une
question qui le concerne [Marilleau, 2006].
8.2.1 Les
finalités d'une modélisation
Parmi les différentes finalités d'une
modélisation, deux sont très nettement dominantes dans la
littérature : la modélisation pour l'aide à la
décision d'acteurs et la modélisation pour l'apport de
connaissances [Pacaud & Cournut, 2007].
8.2.1.1 Pour l'aide
à la décision
Par définition, un modèle ou un système
(au sens outil) a une finalité d'aide à la décision quand
il a pour objectif de faciliter ou d'améliorer le processus de prise de
décision stratégique ou opérationnelle d'acteurs, qui
évoluent dans un environnement plus ou moins précis et plus ou
moins incertain [Attonaty, Chatelin & al., 1999]. Un tel modèle est
aussi appelé « modèle pour l'action ». Les
modèles qui affichent une finalité d'aide à la
décision sont relativement nombreux et sont tous des modèles
implémentés.
La finalité des modèles « pour
décider » n'est pas tant d'aider à la réflexion d'un
acteur réel mais plutôt d'aider à la réflexion sur
des modifications décisionnelles. Ces considérations, au coeur
des débats sur les « Decisionnal Support Systems »
soulèvent également les questions d'identification de marges de
manoeuvre décisionnelles [Joannon, 2004].
8.2.1.2 Pour
apprendre et comprendre
La deuxième grande finalité et
caractéristique des modèles est leur apport de connaissances
à plusieurs niveaux. Jouven met en évidence cet apport en deux
temps ; d'une part, pendant la phase d'élaboration du modèle, la
réflexion autour de l'intégration de la connaissance dans le
modèle peut permettre de dégager certaines
propriétés émergentes et d'étudier le
fonctionnement d'un système difficile à décrire par les
méthodes classiques. D'autre part, à partir des simulations
effectuées grâce au modèle, il est possible de
répondre à un certain nombre de questions scientifiques
difficilement traitées dans les réflexions classiques [Jouven,
2006].
Le modèle pour apprendre et/ou comprendre s'inscrit
dans la notion de « Knowledge representation »
définie par Davis et al. et reprise par Guerrin ([Davis, Shrobe &
al., 1993], [Guerrin 2007]). Cette notion peut se décliner en 5
composantes : un substitut du réel, une ontologie, un schéma de
rationalité, un cadre computationnel et un langage de communication. Ces
modèles aident à « mieux comprendre pour mieux gérer
» [Guerrin, 2007].
Juristo et al. déclinent cette finalité d'apport
de connaissances en plusieurs buts [Juristo & Moreno, 2000] :
ü Un but de compréhension : représenter un
système réel et un problème à résoudre ;
ü Un but de communication : utilisation d'un langage
compréhensible ;
ü Un but de synthèse : mise à plat de la
connaissance à incorporer dans le modèle.
8.2.2 Importances
du facteur géographique dans la modélisation d'un SE
Dans le processus de modélisation des systèmes
d'élevage, la facteur géographique est d'une grande importance
car permet de situer d'une part le modèle à réaliser. Dans
la littérature, l'on rencontre deux grandes catégories de logique
de représentation des SE [Pacaud & Cournut, 2007] :
Ø Les systèmes inscrits dans une logique
économique de subsistance : Cette première
catégorie comprend les systèmes d'élevage tels qu'ils sont
abordés par des pays en voie de développement. Ces
systèmes sont rarement spécialisés et sont souvent
associés à une économie de subsistance, marquée
essentiellement par l'agriculture vivrière et l'autoconsommation des
productions. La représentation de ces systèmes dans les
modèles est toujours marquée par une approche qui reste
très globale et qui prend en compte un grand nombre de facteurs de
production sociaux, politiques et environnementaux [Thornton, Galvin & al.,
2003].
Ø Les systèmes inscrits dans une logique
d'économie de marché : Ce sont les systèmes
d'élevage de territoires où l'agriculture atteint un niveau
d'intensification plus important. Par opposition au premier cas, les
modèles représentant ces systèmes n'offrent en
général plus cette vision globale du système et ne
prennent pas en compte autant d'enjeux externes. Ils sont focalisés sur
un processus ou un phénomène particulier. L'angle d'attaque peut
être porté du côté du fonctionnement du troupeau ou
la gestion des surfaces ou du pâturage [Cournut, 2001].
8.2.3 Principes de
modélisation des SE
Pour comprendre le fonctionnement des exploitations agricoles,
plusieurs auteurs évoquent deux approches conceptuelles : l'une
centrée sur l'analyse des pratiques des agriculteurs et l'autre qui
s'attache à comprendre comment les agriculteurs prennent leurs
décisions [Sébillotte & Soler, 1990]. Dans cette optique,
Cournut qualifiera la modélisation systémique de
l'activité agricole comme « une démarche permettant de
rendre compte d'un ensemble de décisions humaines finalisées,
d'actions concrètes et matérielles orientant des processus
biologiques et de formaliser les liens complexes qui les associent »
[Cournut, 2001]. La modélisation dynamique du fonctionnement des
élevages est aussi un moyen de s'atteler à des cohérences
de plusieurs ordres, notamment techniques, économiques et sociales
[Cros, Duru & al., 2004]. Ainsi, l'on peut regrouper les différentes
articulations mise en jeu pour la réalisation d'un modèle
d'élevage.
Cependant, une diversité des points d'attention peuvent
être élaborés pour une modélisation d'un SE. Ces
points d'attention permettent de définir l'angle d'attaque du
système à modéliser. Les principaux points d'attention
dans la modélisation d'un SE sont les suivants [Pacaud &
Cournut, 2007] :
Ø La modélisation centrée sur la
dynamique du fonctionnement du troupeau. Dans cette catégorie
de modélisation, on retrouve deux principales tendances :
ü Le modèle se focalise sur le fonctionnement du
troupeau en général. Le nombre des animaux qui compose le
troupeau évolue avec le temps. Les états de transition sont ceux
du troupeau et non d'un individu du troupeau.
ü Le modèle qui met l'accent sur l'aspect
individuel des animaux. Les changements d'états dans le troupeau sont
asynchrones. Dans ces modèles, un individu peut évoluer
indépendamment des autres individus en fonction
d'événements particuliers. Ces modèles sont dits
individus-centrés.
Ø La modélisation de la gestion du
territoire. Les modèles mise en oeuvre dans cette
catégorie permettent par exemple d'évaluer l'impact de
changements climatiques sur le fonctionnement des systèmes
d'élevage, d'aborder les questions de durabilité
écologique des exploitations ou de représenter le fonctionnement
de la prairie.
Ø La modélisation de la combinaison
troupeau et territoire. Trois principales représentations sont
à relever :
ü La représentation du cycle de l'azote et des
flux de matières organiques ;
ü La représentation des systèmes de
pâtures ;
ü La représentation du système
fourrager.
Ø La modélisation de l'activité
de l'éleveur. La représentation explicite de
l'activité humaine est indispensable pour l'aide à la gestion de
systèmes de production agricoles. Cette représentation se
résume en deux niveaux :
ü Dans les aspects économiques : On
étudie les interactions entre composantes de production et composantes
économiques dans les systèmes d'exploitation ;
ü Dans l'organisation du travail : On relève
à ce niveau la modélisation de la main d'oeuvre pour le
travail.
8.2.4 Modes de
représentation des systèmes d'élevage
Dans ses travaux de thèse, Bernard mentionne que la
conception d'un modèle de système d'élevage
nécessite de faire une représentation qui permet de mieux
appréhender le phénomène étudié [Bernard,
2010]. Ainsi, une première représentation par Landais qui permet
l'identification des éléments et des interactions à
prendre en compte pour comprendre le fonctionnement d'un système
d'élevage, conduit à un schéma général de
départ extrêmement simple (Figure 2.2).
Figure 2.2 : Le modèle de base de la
structure d'un système d'élevage [Landais, 1993]
Parti de cette représentation, l'on rencontre diverses
autres représentations de SE développées dans la
littérature. Parmi ces représentations, figure un schéma
proposé originellement par Lhoste puis repris et complété
par Landais. Cette conception, dont une version est proposée en figure
2.3, définit le système d'élevage comme un système
piloté à trois pôles à savoir :
Ø Le pôle « éleveur »,
identifié comme le pôle principal. C'est au sein de ce pôle
que Landais situe une dimension « travail » et il souligne que «
différentes études ont montré l'importance que prend ce
facteur (le travail) dans les motivations et les choix des éleveurs, et
il n'est plus possible de le négliger ».
Ø Le pôle « troupeau » qui peut
être vu comme un agrégat dont les caractéristiques
résultent de la somme des individus qui le composent ou bien comme une
véritable entité avec ses propres règles de
fonctionnement.
Ø Le pôle « territoire » où se
situe la dimension spatiale. Le « territoire » ne doit pas être
réduit à des surfaces fourragères exploitées, mais
« doit être perçu comme un milieu structuré, support
contrasté (dans l'espace et dans le temps) de ressources et de
contraintes » [Landais & Bonnemaire, 1996].
Figure 2.3 : Schéma
développé du système d'élevage : pôles et
interfaces [Lhoste, 1984]
8.2.5
Méthodes et techniques de modélisation des SE
Deux méthodes sont largement dominantes pour la
modélisation des systèmes d'élevage : Optimisation et
Simulation.
8.2.5.1
Optimisation
Les modèles basés sur des techniques
d'optimisation sont les modèles où le fonctionnement du
système est basé sur un ou plusieurs objectifs explicites qui est
(sont) sensé(s) refléter le comportement du preneur de
décision ou ses objectifs. Les modèles d'optimisation relatifs
aux systèmes d'élevage visent à optimiser certaines
pratiques agricoles ou stratégies (gestion) ou à identifier un
système optimal, le plus souvent dans un but purement économique,
parfois technique [Pacaud & Cournut, 2007].
Parmi les techniques de mise en oeuvre des modèles
d'optimisation, deux principales restent dominantes [Pacaud & Cournut,
2007] :
Ø La programmation linéaire qui est la plus
fréquente dans les modèles des systèmes d'élevage,
implique que la fonction objectif et les contraintes évoluent de
manière linéaire ;
Ø La programmation dynamique qui admet qu'une solution
optimale se compose nécessairement de sous-solutions optimales.
Stonehouse et al. [Stonehouse & al., 2002]
caractérisent les modèles d'optimisation comme étant
proches du mode de décision de l'agriculteur, permettant la prise en
compte de contraintes variées, particulièrement adaptés
à l'évaluation de politiques environnementales.
Cros et al. émettent quelques réserves dans
l'utilisation de l'optimisation dans les questions de stratégies de
gestion des exploitations agricoles dans le sens où i) il n'y a
généralement pas une seule solution optimale qui répond
à un problème particulier dans la gestion « car
l'efficacité d'une solution dépend de contraintes
spécifiques et du jugement subjectif de l'agriculteur » et ii) la
gestion d'un système de production agricole est
généralement trop complexe pour être
représentée de manière pertinente par l'optimisation et la
nécessité de simplifier la représentation des
stratégies a pour conséquence leur impossibilité de
réalisation dans la pratique [Cros, Duru & al., 2004]. De plus, les
modèles d'optimisation spécifient systématiquement une
hypothèse de comportement, ce qui les différencie des
modèles de simulation [Weersink, Jeffrey & al., 2002].
8.2.5.2
Simulation
La simulation consiste à faire évoluer une
abstraction d'un système au cours du temps afin d'aider à
comprendre le fonctionnement et le comportement de ce système et
à appréhender certaines de ses caractéristiques dynamiques
dans l'objectif d'évaluer différentes décisions [Hill,
1993].
Les méthodes de simulation sont fréquemment
opposées aux méthodes d'optimisation [Guerrin, 2007]. La
modélisation par simulation permet une meilleure
révélation des clés, des leviers et des processus [Cros,
Duru & al., 2004]. Elle permet entre autre de rendre compte de la
complexité de la relation entre les processus décisionnel et
biophysique, de prendre en compte le rôle essentiel des
événements aléatoires (comme l'aléa climatique), de
tester des règles de gestion et ainsi explorer les problèmes de
gestion des exploitations agricoles et de situer les marges de manoeuvre les
plus importantes pour cibler où peuvent intervenir des
améliorations.
Coleno et al. ajoutent que la simulation est utile quand la
question n'est pas de trouver une solution optimale mais d'explorer la
diversité des solutions possibles pour identifier les paramètres
qui apporteraient une amélioration significative [Coleno & Duru,
1999].
Une large gamme de technique de modélisation par
simulation est présente dans la littérature. L'application de la
méthode par simulation demande de définir l'échelle de
l'étude, le niveau d'abstraction et de préciser les choix
techniques qui doivent effectués. Ainsi, dans un cadre temporel du
modèle, une opposition est faite entre les modèles de simulation
à temps continu et les modèles de simulation discrète
où le temps est divisé en intervalles au cours desquels il ne se
passe rien. La modélisation par événements discrets est
surtout employée dans les modèles de fonctionnement de troupeau
[Pacaud & Cournut, 2007].
L'utilisation de méthodes stochastiques pour
représenter la complexité et l'aspect aléatoire de
certains phénomènes naturels est très fréquente.
Cette utilisation de l'aléa peut s'opérer de différentes
façons :
Ø L'utilisation d'équations
différentielles stochastiques dans le cas de modèles
mathématiques basés sur des équations.
Ø Le recours au principe de Monte-Carlo qui repose sur
la loi des grands nombres : en répétant un grand nombre de fois
une expérience (comme une simulation), de façon
(théoriquement) indépendante, on obtient une approximation de
plus en plus fiable de la vraie valeur de l'espérance du
phénomène observé.
Ø L'utilisation des techniques de Markov qui sont des
processus stochastiques qui permettent de prédire l'état futur du
système à partir de l'état présent. Les changements
d'état des entités du système sont gouvernés par
des distributions de probabilités qui introduisent un aléa.
L'on rencontre aussi les méthodes déterministes,
où, à une « condition initiale » donnée à
l'instant « présent » va correspondre à chaque instant
ultérieur un et un seul état « futur » possible. On
utilise aussi des techniques mécanistes destinées à
révéler plus ou moins finement certains processus ou
phénomènes et les techniques empiriques qui s'appuient sur
l'expérimentation ou l'observation.
L'une des techniques porte sur la simulation multi-agents qui
connaît actuellement un essor très important dans le cadre de la
modélisation des systèmes complexes, le plus souvent à une
échelle d'organisation territoriale. Elle offre l'intérêt
de pouvoir mieux étudier les systèmes combinant des dynamiques
naturelles et des dynamiques sociales, ce qui est le cas des systèmes
d'élevage [Bah, Touré & al., 2006].
8.3 Système
multi-agents (SMA)
De la notion de système multi-agents, se dégage
immédiatement l'idée d'un système qui est fait de
plusieurs agents. Le concept d'agent reste donc le pivot de ce domaine et
l'interprétation qu'on a de ce terme, doit être le premier dans
l'exploitation de l'univers multi-agents [Bakam, 2002].
8.3.1 Notion
d'agent
8.3.1.1 Agent &
Objet
La notion d'agent s'apparente beaucoup au concept classique
d'objet qui est une structure encapsulant les données (attributs) et les
procédures (méthodes). La programmation objet, basée sur
le paradigme « Objet = données + méthodes »,
se distingue clairement de la programmation structurée, traduite par
« Programme = données + procédures » [Bakam,
2002].
L'agent étend un objet en y ajoutant son autonomie et
ses objectifs propres. Ceci dit, lorsqu'un agent reçoit un message, il
met en oeuvre avec son contexte interne et sa perception un véritable
protocole de communication, contrairement à un objet qui active
simplement une méthode associée si elle a été
implémentée lors de sa définition. On se demande à
savoir qu'est ce qu'un agent ?
8.3.1.2
Définition d'agent
Répondre à cette question est aujourd'hui encore
quelque peu embarrassant car il n'existe pas de dé?nition formelle
relative à l'implémentation. La programmation orientée
agent est donc aujourd'hui beaucoup plus une manière de penser un
système informatique qu'une technique d'implémentation
particulière. Ainsi, la plupart des dé?nitions qui ont
été proposées pour le terme agent s'attachent à
décrire des principes généraux liés à cette
approche ([Ferber, 1995], [Russell & Norvig, 2003], [Briot & Demazeau,
2001]).
L'une des dé?nitions les plus célèbres de
la notion d'agent a été formulée par [Russell &
Norvig, 2003], ils considèrent un agent comme « Tout ce qui
peut être vu comme percevant son environnement à l'aide de
capteurs et agissant sur cet environnement à l'aide d'effecteurs, de
façon autonome». Cette dé?nition très
générale et volontairement minimaliste dans sa formulation
(uniquement). Elle est étendue par Ferber pour, en outre, accentuer
l'importance de l'environnement (qui demeurait rarement spéci?é).
Pour [Ferber, 1995], « On appelle agent une entité
physique ou virtuelle
a. qui est capable d'agir dans un environnement,
b. qui peut communiquer directement avec d'autres
agents,
c. qui est mue par un ensemble de tendances (sous la forme
d'objectifs individuels ou d'une fonction de satisfaction, voire de survie,
qu'elle cherche à optimiser),
d. qui possède des ressources propres,
e. qui est capable de percevoir (mais de manière
limitée) son environnement,
f. qui ne dispose que d'une représentation partiel
le de cet environnement (et éventuellement aucune),
g. qui possède des compétences et o?re des
services,
h. qui peut éventuellement se reproduire,
i. dont le comportement tend à satisfaire ses
objectifs, en tenant compte des ressources et des compétences dont elle
dispose, et en fonction de sa perception, de ses représentations et des
communications qu'elle reçoit. »
Cette dé?nition énonce les
propriétés minimales dont disposent un agent pour qu'il soit
considéré en tant que tel. Ces caractéristiques se
résument en quatre mots [Wooldridge, 1997] :
Ø l'autonomie :
capacité à évoluer selon un comportement propre sans
intervention de l'extérieur ;
Ø la réactivité :
capacité à réagir en fonction d'évènements
extérieurs ;
Ø la pro-activité :
capacité à prendre des décisions de manière plus ou
moins élaborée a?n d'accomplir des objectifs ;
Ø la sociabilité :
capacité à interagir avec d'autres agents.
De cette autre définition, il est facile de voir qu'un
agent possède un état interne qui change en fonction de ses
perceptions (entrées) et on parle du comportement d'un agent pour
quali?er la manière dont il réagit à son environnement
(relation E/S). On le représente d'ailleurs souvent de manière
abstraite à l'aide du schéma suivant (?gure 2.4) [Wooldridge,
2000]:
Figure 2.4 : Représentation classique d'un
agent et de son environnement [Wooldridge, 2000].
Comme le montre cette ?gure, un agent est dé?ni par un
ensemble de perceptions (entrées), un ensemble d'actions (sorties) et on
parle de l'architecture interne de l'agent pour désigner les
mécanismes qui dé?nissent sa dynamique intrinsèque
[Michel, 2004]. On utilise aussi fréquemment les termes
senseurs et e?ecteurs pour désigner les moyens par
lesquels un agent interagit avec son environnement. L'architecture interne d'un
agent est perçue comme un processus cyclique comportant trois phases
successives : perception, délibération et
action [Ferber, 1995] (figure 2.5) :
Figure 2.5 : L'agent, un processus cyclique
à trois phases : perception,
délibération puis action [Ferber,
1995].
8.3.1.3 Principaux
types d'agents
En fonction du degré de détails des
connaissances d'un agent, ou de la complexité de ses
fonctionnalités (on parlera aussi de granularité d'un agent), on
distingue dans les systèmes multi-agents deux principales
catégories d'agent : les agents cognitifs et les agents
réactifs.
Les agents cognitifs sont des agents capables à seuls
d'effectuer des opérations complexes. Ils sont dotés d'une grande
capacité de perception, de raisonnement et d'action [Bakam, 2002]. Ce
type d'agent est parfois qualifié d'intelligent ou rationnel [Michel,
2004].
Par contre, les agents purement réactifs sont vus comme
des entités qui ne font que réagir de manière
mécanique aux stimuli qu'ils perçoivent. Ils n'ont pas de buts
explicites. Pour autant, il ne faut pas en déduire que les agents
réactifs ne peuvent exhiber un comportement qui, pour un observateur
extérieur, ne peut être considéré comme intelligent.
Le classique exemple de la fourmilière en est l'illustration : les
fourmis n'ont a priori pas de capacités cognitives mais elles
accomplissent cependant des tâches extrêmement complexes [Michel,
2004]. Les agents réactifs sont perçus comme une approche
plutôt biologique de la notion d'agent [Bakam, 2002].
8.3.2
Définition Système multi-agents
251657216De façon générale, un
système multi-agents (SMA) peut être considérer comme tout
simplement un ensemble d'agents partageant un environnement commun. On peut
donc représenter un système multi-agents comme suit :
Figure 2.6 : Représentation
schématique d'un système multi-agents [Michel, 2004].
Ce schéma ressort les trois éléments que
compose un SMA à savoir Agents, Environnement et Interactions. [Feber,
1995] définit un SMA comme un système composé des
éléments suivants :
1. Un environnement E, c'est-à-dire un espace
disposant généralement d'une métrique.
2. Un ensemble d'objets O. Ces objets sont situés,
c'est-à-dire que, pour tout objet, il est possible, à un moment
donné, d'associer une position dans E. Ces objets sont passifs,
c'est-à-dire qu'ils peuvent être perçus,
créés, détruits et modi?és par les agents.
3. Un ensemble A d'agents, qui sont des objets
particuliers (A ?O), lesquels représentent les entités actives du
système.
4. Un ensemble de relations R qui unissent des objets (et
donc des agents) entre eux.
5. Un ensemble d'opérations Op permettant aux
agents de A de percevoir, produire, consommer, transformer et manipuler des
objets de O.
6. Des opérateurs chargés de
représenter l'application de ces opérations et la réaction
du monde à cette tentative de modi?cation, que l'on appellera les lois
de l'univers.
Cette définition est synthétisée par
celle de Demazeau [Demazeau, 2001] qui propose de définir un SMA comme
un ensemble d'agents potentiellement
organisés qui interagissent dans un
environnement commun. Cette définition fait ressortir
les quatre éléments de l'approche VOYELLES qui consiste à
considérer que l'analyse, le design, l'implémentation et le
déploiement d'un système multi-agents peuvent être
étudiés en fonction de quatre aspects fondamentaux à
savoir : Agents, Environnement, Interaction et Organisation. En voici une
description simpli?ée [Michel, 2004] :
Ø Agents : architectures internes des
agents.
Ø Environnement : le milieu dans
lequel évoluent les agents.
Ø Interaction : les moyens par
lesquels les agents interagissent.
Ø Organisation : les moyens
utilisés pour structurer l'ensemble des entités.
Les SMA au même titre que le concept d'objet, de
composant ou d'aspect, entrent dans une démarche de structuration de la
pensée qui aide les scienti?ques ou industriels à résoudre
les divers problèmes auxquels ils sont confrontés. Les
systèmes multi-agents sont considérés comme une suite
logique du concept objet ([Ferber, 1995], [Wooldridge, 1997]) apportant
davantage de modularité grâce à ses facultés
d'adaptation, d'apprentissage et d'autonomie.
8.3.3
Modélisation et simulation multi-agents
Le monde de la modélisation agent a connu des grands
mouvements et on distingue en général deux approches ou
méthodes de modélisation à savoir [Fute, 2012] :
Ø L'approche de modélisation centrée
agent : elle est essentiellement centré sur l'agent et sur ses
aspects individuels. On a par exemple l'approche ACMAS8(*) où le SMA est
conçu sur la base des états mentaux des agents (but,
désir, croyance, intention, engagement, etc.) ;
Ø L'approche de modélisation centrée
groupe : On considère une organisation où les agents forment
des groupes et des hiérarchies, et suivent des règles et des
comportements spécifiques. Comme exemple d'approche, nous avons
OCMAS9(*).
Une méthode se dé?nissant comme un processus
structuré, réutilisable à souhait dans un domaine
d'application limité [Marilleau, 2006]. Dans le processus d'analyse et
de conception des SMA, l'approche organisationnelle fondé sur trois
éléments à savoir Agent, Groupe et Rôle [Marilleau,
2006], présente de nombreuses avantages à savoir :
hétérogénéité des langages,
modularité, multiples architectures, un panel large d'applications, et
une plus grande sécurité des applications [Fute, 2012]. Mais
plusieurs méthodologies existantes adoptant l'approche organisationnelle
durant l'analyse et reviennent à une approche centrée-agent au
fil de la conception, pour obtenir une implantation complètement
centrée-agent, perdant ainsi une grande partie des avantages de
l'approche organisationnelle. Ceci peut aisément être
expliqué par l'absence de plate-forme multi-agents véritablement
organisationnelle permettant d'implanter la notion de rôle en tant
qu'entité de premier ordre et autorisant ainsi une dynamique importante
pour les rôles d'un agent [Fute, 2012]. L'architecture AGR qui s'inscrit
dans une approche organisationnelle est la suivante :
Figure 2.7 : Le méta-modèle AGR
[Feber & Gutknecht, 1988; Marilleau, 2006].
Dans ses travaux de thèse [Marilleau, 2006] conclu
qu'un travail modélisation-simulation se résume à
l'élaboration de quatre modèles intermédiaires :
Ø le modèle du domaine qui
décrit le système dans sa globalité, dans un langage
naturel ou sous la forme de règles ;
Ø le modèle de conception qui est une
représentation structurée et rigoureuse du système. Il
s'agit d'un intermédiaire entre le modèle du domaine et le
modèle computationnel ;
Ø le modèle computationnel qui
modélise par des algorithmes le système en vue de les
implémenter dans un simulateur ;
Ø le modèle d'analyse qui constitue le
résultat des simulations qui seront étudiées ensuite.
La figure ci-dessous montre le cycle de
modélisation-simulation qui part du système réel à
la publication des résultats. Il fait ressortir les différents
types d'acteurs qui interviennent dans ce processus et leur niveau
d'intervention. On comprend que comme dans un processus la réalisation
d'un système d'information où plusieurs parties prenantes sont
mises en jeu, le processus de modélisation-simulation fait aussi
intervenir les classes de personnes différentes.
Figure 2.8 : Cycle de
modélisation-simulation d'un système [Hutzler, 2012].
8.3.4 Quelques
plateformes de simulations multi-agents
La simulation étant une activité visant à
faire évoluer un modèle pour expliciter les dynamiques
intéressantes du système étudié [Marilleau,
2006].
L'objectif des plateformes de simulation est de proposer un
cadre logiciel facilitant l'implémentation et l'exécution de
simulateurs. Un simulateur se définissant comme étant un
programme informatique capable d'interpréter des modèles
dynamiques, et utilisé pour produire des perturbations
désirées sur des modèles [Marilleau, 2006].
On récence dans le monde plus de 400 plateformes de
simulations [Marilleau, 2006]. Nous nous intéressons à quelques
unes qui sont présentées dans la suite.
NetLogo
NetLogo10(*) est un environnement de modélisation
programmable pour simuler des phénomènes naturels et sociaux. Il
a été rédigé par Uri Wilensky en 1999 et a
été en constante évolution depuis le Centre
d'apprentissage Connecté (Center for Connected Learning) et
Computer-Based Modeling. C'est un environnement de programmation pour la
modélisation/ simulation de phénomènes collectifs
naturels. NetLogo est particulièrement bien adapté pour la
modélisation de systèmes complexes en développement au fil
du temps. Il est aussi bien adapté à la modélisation de
systèmes complexes composés de centaines, de milliers d'agents
agissant en parallèle. Il est également un environnement de
création qui permet aux élèves, les enseignants et les
concepteurs de programme de créer leurs propres modèles. Il est
multiplateforme, programmé entièrement en Java, avec un
environnement de modèle en 2D et 3D. Avec son client HubNet, les
simulations peuvent être sauvegardées comme des applets et
être embarquées dans des pages web. NeLogo dispose d'une extension
SIG qui fournit les possibilités de charger les données vecteurs
(points, lignes et polygones) et raster (grilles) dans les modèles.
GAMA: GIS & Agent-based Modelling
Architecture
GAMA11(*) est une plate-forme de simulation, qui vise
à fournir aux experts sur le terrain, aux modélisateurs et aux
informaticiens, une modélisation complète et un environnement de
développement de simulation pour la construction spatialement explicite
des simulations multi-agents. Il a été développé
par le MSI équipe de recherche (situé au sein des IFI, Hanoi, et
une partie de l'IRD / UPMC international de recherche de l'unité
UMMISCO) depuis 2007. Il permet la possibilité d'utiliser les
données SIG, la capacité de gérer un grand nombre
d'agents. Il offre une plateforme pour les expériences à
contrôle automatisé et permet la possibilité aux
utilisateurs non informaticiens de concevoir les modèles scientifiques
et d'interagir avec les agents lors des simulations. Sa plateforme de
simulation à base d'agents est sous licence GPL,
développée en JAVA et son langage est GAML qui est un langage de
modélisation complet basé sur XML.
Madkit : Multi Agent Development
Kit
MadKit12(*) est une plateforme open source multi-agents modulaire
et évolutive écrit en Java et repose sur le modèle
organisationnel AGR (Agent/Groupe/Rôle). Des agents MadKit jouent un
rôle dans les groupes et ainsi créer des sociétés
artificielles. MadKit ne vous impose aucune considération sur la
structure interne des agents, ce qui permet à un développeur
construire librement ses propres architectures d'agents. MadKit est un logiciel
libre basé sur la licence LGPL, mettant en vedette la création
artificielle des agents et une gestion du cycle de vie, une infrastructure
organisationnelle pour communication entre les agents, une grande
hétérogénéité dans les architectures
d'agents: Pas de modèle d'agent prédéfini. Le principal
défaut de Madkit tient à son implantation du modèle
organisationnel et notamment du concept de Rôle. Les rôles ne sont
pas véritablement des comportements que les agents peuvent
acquérir dynamiquement, mais sont réduits à de simples
tags. Cette approche des rôles nuit gravement à la
modularité et à la généricité des
organisations [Fute, 2012].
8.4 Les systèmes multi-agents
(SMA) pour les systèmes d'élevage (SE)
8.4.1 SMA et SE
Un système complexe étant composé d'un
grand nombre d'éléments ou d'entités qui interagissent
simultanément [Weber, 2007]. Un système d'élevage
composé par exemple des animaux, d'éleveurs, évoluant dans
un environnement, est lui aussi constitué d'un ensemble
d'éléments qui interagissent comme un système multi-agents
composé des agents en interactions. Dès lors, l'on
aperçoit une certaine similitude entre système d'élevage
et système multi-agents. Janssen indique que les systèmes
multi-agents sont spécialement adaptés lorsqu'il s'agit de
simuler le fonctionnement de systèmes composés par des agents
hétérogènes qui interagissent et qui sont
influencés par leur localisation dans l'espace au sein des situations
qui peuvent être hors d'équilibre [Janssen, 2002].
Nombreux sont les travaux de modélisation et de
simulation du domaine d'élevage qui ont été
effectués avec la technologie des SMA.
Dans leurs travaux, Dumont et Hill montrent
l'intérêt des modèles multi-agents pour apporter des
réponses à des questions de comportements de groupes d'animaux,
car ils permettent de représenter les conséquences d'interactions
d'agents agissant en parallèle, ce qui va influencer l'ensemble du
système [Dumont & Hill, 2001]. L'implémentation de ce
modèle a permis de simuler individuellement le déplacement
d'animaux et d'évaluer ainsi l'effet de changement au niveau des
capacités de l'animal ou de facteurs environnementaux ou de combinaisons
des deux éléments.
D'autres modèles multi-agents cherchent à
représenter la gestion d'un troupeau allaitant [Ingrand, Dedieu &
al., 2002], l'interaction entre troupeau et ressources herbagères
[Baumont, Cohen-Salmon & al., 2004] ou encore les problèmes de
remembrement [McAllister, Gross & al., 2006]. Dans ce dernier modèle
qui inclut l'échelle territoriale, l'entreprise pastorale est
elle-même un agent du modèle.
Dans ses travaux de thèse, Chirat [Chirat, 2009]
présente un modèle multi-agents PastoTrop qui spatialise les
choix alimentaires de bovins en libre pâture sur des territoires
pastoraux et agropastoraux, en zones tropicales sèches. PastoTrop situe
le modèle sur parcours (agro)pastoraux tropicaux, mais illustre aussi
les facteurs d'orientation des bovins pour les aménagements du parcours
et les aires de végétation [Chirat, 2009]. Ce modèle est
présenté par la figure ci-dessous :
Figure 2.9 : Modèle conceptuel du
modèle multi-agents PastoTrop qui spatialise les choix alimentaires de
bovins en libre pâture [Chirat, 2009].
8.4.2 SMA dans la
modélisation de la propagation des épidémies animales
Le premier travail de modélisation en
épidémiologie a été réalisé par
Bernoulli, vers la fin du dix-huitième siècle (1760), pour
évaluer l'efficacité de la variolisation : nombre de morts
évités et gain d'espérance de vie. La modélisation
« fonctionnelle » d'un système épidémique part
de l'apparaître des phénomènes observés,
l'expression du système, pour poser des hypothèses sur les
processus de contrôles sous-jacents [Sabatier, Bicout & al., 2005].
Les principaux modèles retrouvées dans la littérature sont
le modèle SI (Sensible-Infecté), le modèle SIR
(Sensible-Infecté-Guéri ou Immunisé) qui est le plus
utilisé et le modèle SEIR
(Sensible-Exposé-Infecté-Guéri) [Choisy, 2010].
Dans leur article, Ivorra et al. [Ivorra & al., 2009]
présentent un modèle hybride spatial développé pour
la propagation de la peste porcine classique (PPC). Ce modèle est
basé sur la combinaison d'un modèle stochastique
individu-centré, basé sur un modèle de
Sensible-infecté.
Un travail de modélisation multi-agents consacré
à la peste bubonique Malgache a été effectué par
Lepierre [Lepierre, 2006], pour représenter la dynamique des
interactions afin de mieux comprendre, par des simulations exploratoires,
l'expression spatiotemporelle de la peste à grande échelle, au
cours d'une phase d'épidémie. Cette modélisation passe par
la définition des diagrammes d'états UML pour caractériser
les agents qui interviennent dans l'expression de la peste.
Dans ses travaux de thèse, Weber présente une
simulation orientée agents pour la propagation d'un parasite dans un
écosystème : Cryptosporidium. Ce parasite infecte les
humains comme les animaux et qui se vit le plus dans l'élevage bovin
[Weber, 2007]. Au cours de ses travaux sur la race bovine, il définit
individuellement les caractéristiques des agents du domaine, ensuite les
interactions entre ces agents, avant de faire une simulation.
9 Conclusion
Ce chapitre nous a permis de définir et
présenter les travaux effectués dans le domaine des
systèmes d'information d'élevage, de la modélisation des
systèmes d'élevage, des systèmes multi-agents et des
systèmes multi-agents pour les systèmes d'élevage.
Au cours de ce chapitre, nous avons insisté sur la
modélisation des systèmes d'élevages et l'interaction
entre les systèmes multi-agents et les systèmes d'élevage.
Nous avons aussi présenté les travaux qui ont été
effectués pour la modélisation des systèmes
d'élevage en utilisant la technologie des systèmes multi-agents
et aussi les systèmes multi-agents dans la modélisation de la
propagation des épidémies animales.
Dans la suite de nos travaux, nous définirons et
élaborerons une modélisation d'un système d'information
d'élevage dans un contexte bien précis. Par la suite, nous ferons
une modélisation et simulation de la propagation d'une
épidémie animale en milieu rural. L'épidémie
considérée est la Peste Porcine Africaine (PPA).
Chapitre 3 : MODELISATION
D'UN SYSTEME D'INFORMATION D'ELEVAGE ET SIMULATION MULTI-AGENTS D'UNE EPIDEMIE
ANIMALE.
Ce chapitre consacré à la présentation de
nos travaux est reparti en deux grandes parties. Nous présenterons en
premier le modèle conceptuel d'un système d'information
d'élevage dans un agro-système avec des centres
d'intérêt bien défini. En second, nous présenterons
nos travaux sur la modélisation multi-agents et la simulation d'une
épidémie animale en milieu rurale. L'épidémie qui
est portée à notre étude est la peste porcine africaine
(PPA).
9.1
Modélisation d'un système d'information d'élevage
L'un des objectifs premiers de notre travail est la
« Mise en oeuvre d'une base de données
multimédia géo-référencées pour la gestion
des agro-systèmes » où nous nous
intéressons au secteur d'élevage.
La réalisation de ce travail passe par la
définition d'un modèle conceptuel pour l'archivage des
données relevant du secteur de l'élevage. Afin de concevoir le
modèle, n'étant pas du domaine, nous avons eu des entretiens, des
séances de travail et des échanges avec des ingénieurs
agronomes du domaine et les chercheurs. En plus de ces atouts, des articles et
des documents reçus, nous avons pu obtenir le formulaire APESS13(*) pour les enquêtes de
ménages. Ce formulaire permet à la collecte des données du
secteur couplé agriculture-élevage et il a été
réalisé dans le cadre du projet intitulé
« Intensification durable des systèmes
intégrés agriculture-élevage en vue d'accroître la
productivité agropastorale et la sécurité alimentaire en
Afrique de l'Ouest et du Centre ».
Ainsi, pour réaliser un modèle pour la base de
données du secteur d'élevage, il est important de définir
tout d'abord la logique du modèle à mettre en oeuvre, de
poursuivre avec quelques cas d'utilisations du système à
modéliser. Ensuite, d'identifier et caractériser les
éléments qui vont intervenir dans la modélisation afin de
présenter le modèle conceptuel
géo-référencé et multimédia pour l'archivage
des données du secteur d'élevage.
i. Présentation du type de
modèle de système d'élevage
Dans un environnement où la production des foyers est
à but autoconsommation pour satisfaire les besoins du foyer, la
représentation d'un système d'élevage porte beaucoup plus
sur la maîtrise de la sécurité alimentaire [Pacaud &
Cournut, 2007].
Dans un environnement comme le notre, la
représentation d'un système d'élevage porte le plus
à la maitrise de la sécurité alimentaire. La production
des foyers est à but autoconsommation et vente pour satisfaire les
besoins du foyer. Dans ce système, l'on doit prendre en compte
un grand nombre de facteurs de production sociaux, politiques et
environnementaux [Thornton, Galvin & al., 2003]. Les objectifs majeurs
d'une telle représentation sont d'étudier différentes
stratégies de gestion du territoire ou de vente des animaux pour
survenir à des besoins des foyers agricoles. Un système qui
s'intéresse à une telle étude est un système
inscrit dans une logique économique de subsistance [Pacaud &
Cournut, 2007].
Dans la suite, étant donné que notre
modèle doit porter sur un système qui s'inscrit dans une logique
économique de subsistance, nous nous proposons de proposer quelques cas
d'utilisation, ensuite d'identifier les éléments du domaine et de
les définir.
Dans la suite, ayant défini la logique du modèle
à réaliser et afin de parvenir à la réalisation du
modèle conceptuel pour stocker des données du secteur
d'élevage, nous énumérons quelques cas d'utilisations.
Cette énumération doit être suivie de l'identification et
caractérisation des éléments du modèle à
mettre en oeuvre. Cette dernière permet d'exhiber les entités et
leurs propriétés qui vont constituer le modèle.
ii. Quelques cas
d'utilisation
Les cas d'utilisation sont au centre de l'ingénierie
logiciel. Ils permettent à la définition et la
spécification des besoins fonctionnels d'un système. Ils
recensent et décrivent les principales fonctionnalités attendues
du système. C'est le support de référence tout au long du
processus de développement du système. La recherche des cas
d'utilisation permet, en particulier, de formaliser les réponses aux
questions : « Pourquoi » (les intentions du système)
et "Pour qui" (les acteurs) [Capuozzo, 2004].
Nous pouvons entre autre recenser quelques cas d'utilisation
par des scénarii permettant de définir quelques besoins
fonctionnels du système d'informations d'élevage. Ces besoins
sont présentés comme suit :
Ø Renseigner sur l'effectif des animaux d'une
unité de production;
Ø Renseigner sur l'effectif des exploitations
d'élevage d'une zone;
Ø Renseigner sur les maladies des animaux concernant la
morbidité et mortalité;
Ø Renseigner sur l'effectif d'animaux vaccinés
et les vaccins utilisés;
Ø Renseigner sur l'outillage et les équipements
d'élevage;
Ø Renseigner sur les services et organes
présents dans une localité.
iii. Identification et caractérisation des
éléments du modèle
La modélisation d'un système passe par
l'identification et la caractérisation des éléments qui
vont permettre la compréhension du modèle. Ce modèle
réalisé, il va permettre de présenter le squelette du
système et pour l'archivage des données. Cette phase
d'identification et caractérisation a permis de recenser les
éléments ci-dessous :
Ø La zone : division administrative où se
pratique l'élevage;
Ø La superficie de la zone et la superficie
utilisée pour la production animale ;
Ø Les facteurs de la zone : édaphiques
(sols), climatiques (climat), topographiques (relief) ;
Ø La population humaine de la zone : culture,
pratique prédominante, les appartenances religieuses et les tabous (les
interdictions);
Ø Les politiques mises sur pied pour valoriser le
développement du domaine de l'élevage et/ou de la pêche
dans la zone : faire ressortir les politiques que la juridiction
légale a mise sur pied pour valoriser les investissements en
matière d'élevage dans la zone;
Ø Le cheptel : c'est le nombre total des animaux
élevés dans une zone. C'est l'ensemble des têtes
d'animaux d'élevage que l'on rencontre dans la zone. Il se
caractérise par les filières pratiquées (bovin, caprin,
porcine, etc.), les races d'animaux, leur sexe et la reproduction de ces
animaux;
Ø Les systèmes de productions
pratiqués : ils se caractérisent par le niveau de
technologie utilisée (le logement), la nutrition (le contrôle de
l'alimentation), la nature du personnel, les rendements (bas et incertains,
moyens, très élevés et sûr);
Ø Les services et organes présents dans la
zone : renseignent sur les services vétérinaires existants
dans la zone, les services agricoles (associations, GIC, ONG,
Coopératives) et leurs fonctions ;
Ø Le potentiel de la zone : c'est son niveau de
développement lié à l'élevage ;
Ø Les limites : on renseigne ici sur les facteurs
de risque et les facteurs limitant la productivité du troupeau au sein
du système de production, car ils peuvent influer sur le potentiel de
développement du système.
iv. Modèle
conceptuel du système d'information d'élevage
La représentation du modèle conceptuel d'un
système est de nos jours réalisé en utilisant
particulièrement le langage de modélisation UML. Ceci part par la
construction de l'un de ses multiples diagrammes qui le « diagramme
de classe ». Ainsi, nous présentons notre modèle du
système construit pour l'archivage des données du secteur
d'élevage en utilisant le diagramme de classe UML. La figure 3.1
présente le diagramme de classe du système exempt des
méthodes ou opérations.
Figure 3.1 Diagramme de classe du modèle d'un
système d'élevage agropastoral.
Ce modèle permet de présenter l'ensemble
des classes ou des tables qui vont permettre la construction de la base de
données. Chaque classe ou entité a été
caractérisée par ses propriétés ou attributs et les
relations qu'elle a avec les autres classes du système.
Parti de ce modèle, dans la suite de nos
travaux, nous observons les maladies animales qui infestent les troupeaux et
impactent considérablement les pratiques d'élevage en milieu
rurale.
Ce modèle permet de présenter l'ensemble des
classes ou des tables qui vont permettre la construction de la base de
données. Chaque classe ou entité a été
caractérisée par ses entités ou attributs et les relations
qu'elle a avec les autres classes du système.
Ce modèle a été réalisé
dans l'environnement Enterprise Architech qui est un atelier de Génie
Logiciel. Ayant mis en oeuvre du tel modèle dont chaque entité
possède ses attributs dans cet environnement, il est possible d'extraire
directement le schéma SQL des tables pour créer la base de
données.
Dans notre cas, afin de faire les tests d'importation et de
création de la base de données du secteur d'élevage, nous
avons précisé que le Système de gestion de base de
données (SGBD) à utiliser est PostgreSQL. Ce choix a
été fait par ce qu'il possède une extension spatiale
PostGIS, compatible avec plusieurs environnements de digitalisation des
données comme QuantumGIS et MapInfo. Il faut mentionner que PostgreSQL
est open source et libre.
Parti de ce modèle, dans la suite de nos
travaux, nous observons les maladies animales qui infestent les troupeaux et
impactent considérablement les pratiques d'élevage en milieu
rurale.
Parti de ce modèle, étant donné la
pluralité des maladies qui infestent les animaux dans les unités
de production ou exploitation et impactent considérablement les
pratiques d'élevage, la suite de nos travaux portera sur la
modélisation et la simulationl'étude de la propagation d'une
épidémie en milieu rurale.
b. Modélisation Multi-agents de
la propagation d'une épidémie animale en milieu rurale : Cas
de la peste porcine africaine
i. Contexte
Après avoir mis sur pied le modèle conceptuel du
système d'information d'élevage, il nous a été
demandé d'explorer le monde des systèmes multi-agents, puisqu'ils
sont très utilisés pour la modélisation et simulation des
systèmes complexes où s'intègrent les
agro-systèmes. Cette modélisation et simulation permettant
d'apprendre et de comprendre ces systèmes afin de mieux établir
les politiques de prise de décision [Pacaud & Cournut, 2007].
Ayant fait les travaux de modélisation portant
sur le secteur de l'élevage, il a été question de
dégager du modèle mis en oeuvre, une partie qui va porter
à l'attention du système multi-agents.
Ayant fait les travaux de modélisation portant sur le
secteur de l'élevage, il a été question de d'extraire du
modèle mis en oeuvre, un sous-système qui va porter à
l'étude des systèmes multi-agents. Nous avons opté
d'explorer l'impact que peut avoir une épizootie14(*) (épidémie
animale) sur une filière animale en milieu rurale. C'est où nous
nous sommes retrouvés dans le monde de la modélisation
épidémiologique. En cette période (Juin/Juillet), une
épidémie du nom de Peste Porcine Africaine (PPA) frappait la
filière porcine dans les hauts-plateaux de l'Ouest Cameroun. Ce qui a
dès lors porté à notre attention et où le cas de
notre modélisation et simulation multi-agents est axée.
ii.
Problématique
L'introduction de la Peste Porcine Africaine (PPA) dans une
zone engendre de nombreuses pertes économiques ainsi qu'une profonde
désorganisation de la filière porcine. De nombreux
élevages « modernes » au cheptel important disparaissent. La
viande de porc devient de se fait très rare et chère sur le
marché, et reste pas moins très appréciée par les
consommateurs [Franco, 2007].
Dans un souci de compréhension de la propagation de la
peste porcine africaine, nous nous intéressons à la façon
dont cette peste peut évoluer dans une population de porc en milieu
rurale.
Ceci nous amène à avoir quelques
préoccupations :
Ø Quelles sont les sources de provenance de la
maladie et quel est l'agent pathogène responsable de la maladie
?
Ø Comment se propage t-elle et quels sont les vecteurs
de transmissions ou de propagation?
Ø Quels en sont les symptômes et quelle est la
période d'incubation (durée entre l'infection et la manifestation
de la maladie) et la durée de manifestation de la maladie ?
L'apport de réponses à ces différentes
questions nous permettra premièrement de présenter et de
définir tous les éléments qui interviennent dans la
propagation, de connaitre leur fonctionnement afin de les caractériser
de manière formelle.
Cette étude la propagation
de la peste porcine africaine en milieu rurale par une analyse va permettre de
mettre en oeuvre un modèle de propagation et de simuler par des agents
pour une zone, ses dégâts ; de sensibiliser la population
éleveur, les organes institutionnels présents dans la zone, le
pouvoir public et privé concernant les sources de provenance
potentielles, des acteurs de propagation et les impacts que cette
dernière a sur la filière porcine.
iii. Méthodologie
Une prise de connaissance de la peste porcine, de sa
définition à sa manifestation, de la période d'incubation
et des agents vecteurs de transmission, nous permettra de mieux cerner sa
propagation.
L'objectif étant de proposer une approche de
modélisation un modèle agent de la propagation de la
peste porcine africaine, il est important de décrire premièrement
cette épizootie. Ensuite, nous allons, pour l'approche de
modélisation le modèle, définir l'architecture du
système, définir l'ensemble des agents qui y interviennent en
précisant le rôle de chaque agent, décrire le
fonctionnement de chaque agent, proposer un diagramme de classe du
système, suivi de la formalisation des agents qui passe par des
diagrammes d'états-transition des agents du système et proposer
des algorithmes pour une simulation de la propagation. Enfin, nous
décrirons les résultats de simulations que nous avons
réalisées.
iv. Description de
la peste porcine africaine
1. Définition
La peste porcine africaine (PPA) ou African Swine Fever est
une maladie infectieuse, contagieuse, hémorragique affectant les
suidés. Toutes les classes d'âge sont sensibles à la
maladie. Sa haute contagiosité, ainsi que la mortalité
élevée qu'elle entraîne, qui lui ont valu le terme de peste
et lui donnent une importance considérable pour l'élevage porcin.
Elle fut identifiée pour la première fois en 1910 au Kenya, par
Montgomery [Franco, 2007]. Les espèces sensibles à l'infection
sont les porcs domestiques et les sangliers européens [Franco, 2007]. La
PPA apparait au Cameroun dans les années 1980 et sévit surtout
dans les hautes terres de l'ouest Cameroun.
La peste porcine africaine a été
inscrite sur la liste des maladies qui figurent dans l'édition 2011 du
Code sanitaire pour les animaux terrestres publié par l'Organisation
mondiale de la santé animale (OIE) (article 1.2.3). Il s'agit d'une
maladie à notification obligatoire auprès de l'OIE (article
1.1.3) - Notification des maladies et informations
épidémiologiques).
2. Le virus
Le virus de la PPA appartient à la famille des
Asfarviridae (ou African Swine Fever-like viruses) et au genre
Asfivirus, dont il est le seul représentant. Il s'agit d'un virus
enveloppé, composé d'un ADN double brin, d'une taille variant de
170 à 190 kilobases selon la souche. Le virion est constitué
d'éléments concentriques (core, couches lipidiques internes,
capside icosaédrique) entourés d'une enveloppe externe. Sa taille
moyenne est de 200 nm [Franco, 2007].
Figure 3.2 : Structure de l'Asfarviridae
[Virus PPA, 2012]
Une des caractéristiques fondamentales du virus de la
PPA est sa résistance prolongée dans le milieu extérieur
et dans les milieux biologiques. Il résiste plus de 11 jours dans les
fèces et plus de 16 jours dans le sang putréfié d'un porc.
Il peut résister pendant 18 mois dans du sang ou du sérum
stocké à température ambiante [Franco, 2012].
3. Transmission
Sources de virus :
Le sang, les tissus et les produits de sécrétion
et d'excrétion des animaux malades ou morts sont virulents. Lors de la
transmission par contact, la pénétration peut se faire par voie
digestive, respiratoire ou transcutanée. Les animaux peuvent être
porteurs sains. Tel est le cas des suidés sauvages africains et des
porcs domestiques des régions enzootiques ([Cruciere, 2003], [Toma
\& al., 2001]).
Transmission directe :
La transmission du virus entre porcs domestiques se
réalise le plus fréquemment par contact direct entre animaux
malades et animaux sains. L'infection se fait par voie oronasale suite à
un contact direct avec un animal infecté ([Cruciere, 2003], [Toma \&
al., 2001]).
Transmission indirecte :
La distribution d'eaux grasses ou de viande contaminée
est un mode de transmission indirecte. Elle peut également avoir lieu
par piqûre d'une tique infectée, qui joue le rôle de vecteur
biologique. Enfin, de part l'extrême résistance du virus dans le
milieu extérieur, la transmission peut avoir lieu par un vecteur
mécanique : locaux, véhicules, instruments, vêtements
contaminés ([Cruciere, 2003], [Toma \& al., 2001]).
([Cruciere, 2003], [Toma & al., 2001])
4. Manifestation / Symptômes
Sous ses formes hautement virulentes la peste porcine
africaine se caractérise par une forte fièvre, une perte
d'appétit, des hémorragies au niveau de la peau et des organes
internes.
Chez les porcs domestiques, directement après infection
de l'animal, le virus se dissémine alors dans tout l'organisme. 48
heures après, une virémie qui désigne la présence
de virus dans le sang, est à l'origine d'une hyperthermie importante.
Elle s'accompagne de la phase d'excrétion virale, une forte
fièvre, une perte d'appétit, des hémorragies au niveau de
la peau et des organes internes qui dure une à deux semaines. La
mortalité des animaux infectés peut atteindre 100%. La rate, le
foie, les noeuds lymphatiques et le poumon sont les principaux sites de
réplication. Chez les porcs qui réchappent à la maladie,
l'excrétion du virus a lieu pendant plusieurs mois, principalement par
les voies respiratoires supérieures et par les urines et les
fèces. ([Cruciere, 2003], [Franco, 2007]).
Les symptômes sont variables selon la virulence de la
souche, l'état physiologique de l'hôte, et la durée de
l'infection dans l'élevage et dans le pays. On distingue ainsi cinq
formes cliniques évolutives : suraiguë, aiguë, subaiguë,
chronique et subclinique.
La période d'incubation qui est le délai entre
la contamination et l'apparition des premiers symptômes est elle aussi
variable, selon la voie d'inoculation, la dose infectieuse, et la souche virale
mise en jeu. Elle est comprise entre 4 et 19 jours (au maximum 40 jours)
[Franco, 2007].
Il n'existe pour l'instant aucun traitement ni vaccin efficace
de lutte contre la peste porcine africaine dans la littérature
scientifique [OIE, 2012]. Le moyen le plus souvent utilisé pour y faire
face est l'abattage de tous les animaux infectés dans un milieu, voire
même l'abattage de tous les animaux lorsque l'un d'eux est atteint par la
maladie. La peste porcine africaine ne constitue pas une menace pour la
santé de l'homme [OIE, 2012]
Le tableau 3.1 décrit de façon
détaillée les symptômes rencontrés dans les
différentes formes de l'épizootie.
Tableau 3.1 : Principaux symptômes de la peste
porcine africaine [Cruciere, 2003].
Formes
|
Symptomatologie
|
Suraiguë
|
- Hyperthermie (41-42°C)
- Mort en 2 à 3 jours (morbidité et
mortalité avoisinant les 100 %)
|
Aiguë
|
- Hyperthermie (40-41°C)
- Perte d'appétit et anorexie
- Abattement et prostration
- Troubles de la locomotion (faiblesse du train
postérieur)
- Troubles respiratoires (polypnée et dyspnée)
- Congestion des muqueuses et rougeur cutanée
- Cyanose des extrémités : oreilles, queue,
pattes, cuisses
- Diarrhée sanguinolente ou constipation
- Vomissements
- Troubles nerveux
- Avortements
- Leucopénie
- Mort en 7 à 10 jours (près de 100 % de
mortalité)
|
Subaiguë
|
- Persistance de la fièvre pendant 10 à 14 jours
- Signes cliniques identiques à ceux observés
pour la forme aiguë
- Mortalité après 11 jours (fonction de
l'état physiologique de l'animal)
- Avortements
- Survie possible
|
Chronique
|
- Signes cliniques identiques à ceux de la forme
aiguë mais atténués
- Hyperthermie (39,5-40°C)
- Somnolence, démarche difficile (arthrite)
- Perte d'appétit et amaigrissement
- Poils ternes, ulcères au niveau des articulations
- Evolution sur 20 à 30 jours
- Survie possible
|
Subclinique
|
- Absence de signes cliniques
- Avortements possibles
|
v. Approche de modélisation
1. Modèle
« A model is at best and imperfect
representation of the real system » [Pandey & Hardaker, 1995].
Cette définition ressort la notion de simplification qui est
inhérente à tout travail de modélisation. La
finalité d'un travail de modélisation peut revêtir
plusieurs aspects: réponse à une question scientifique,
création d'un outil opérationnel pour l'aide à la
décision, représentation d'un système, apports
pédagogiques etc. Coquillard et al. définissent un modèle
comme une abstraction qui simplifie le système réel pour se
focaliser sur des aspects qui intéressent le modélisateur
(reliés à des enjeux disciplinaires) et qui définissent la
problématique du modèle [Coquillard & Hill, 1997].
Dans notre cas, la modélisation est de nature aide
à la décision en se sens où elle permet de ressortir le
phénomène de la propagation. Ceci pour une meilleure
compréhension du phénomène, afin de prendre les mesures et
y faire face. Elle est aussi de nature a aussi un aspect
réponse à une question scientifique dans ce sens où elle
permet d'enrichir la littérature.
2. Modélisation globale du
système
Dans un environnement multi-agents, il s'avère
très important de représenter l'ensemble des interactions qui
peuvent exister entre les éléments du milieu
considéré. Ces interactions permettent de mettre en exergue la
dynamique des éléments qui constituent cet environnement. Le
schéma de la figure 3.3 présente celle de notre
environnement.
Milieu rural (Environnement)
Unité de Production
Troupeau
Porc
Intervenants
Observateur
Virus PPA
5
3
1
2
Tiques
Animaux
Humains
Matériels
Aliments
Agents Vecteurs
4st
Figure 3.3 : Architecture du modèle de
propagation de la peste porcine.
Les interactions entre les éléments de
l'environnement sont décrites comme suit :
1. Le virus ou agent pathogène réside chez les
agents vecteurs15(*) qui
sont des réservoirs16(*) du virus.
2. L'infection des animaux d'un troupeau ou d'une unité
de production est faite à travers un agent vecteur qui est responsable
de la propagation de la peste. Un porc est lui-même un agent vecteur.
3. Cette relation représente les actions que peuvent
avoir les intervenants (personnes intérieures ou extérieures de
l'unité de production : éleveurs,
vétérinaires, marchants,...) et sur une unité. Ces
intervenants sont des agents vecteurs.
4. Un intervenant est un agent vecteur.
5. Cette dernière relation représente les
interactions entre l'environnement d'exécution et l'observateur qui est
chargé d'informer sur la propagation de la maladie, les statistiques des
animaux infectés et ceux qui sont encore sensibles. Il est externe
à l'environnement.
3. Définition des agents du
domaine
Une étude du domaine nous a permis de dégager
les agents du système qui sont : les intervenants, le troupeau, le
porc, le vecteur (le porc, humain, un tique, eau grasse, matériel
souillé), l'agent pathogène ; tout ceci dans un
environnement.
Observateur : collecte les informations
sur les animaux sains, infectés, contagieux, malades, mort de suite de
la peste, guéri ou porteur de la maladie sans manifestation. En
général, il collecte toutes les informations ou recense tous les
mouvements qui se produisent dans une unité de production ou dans tout
l'environnement de propagation. Ce n'est pas un agent du système mais de
l'environnement de simulation.
Troupeau : C'est une organisation de
porcs, un agent set.
Porc : Agent sensible ou
susceptible17(*) à
la maladie ;
Vecteur de transmission/propagation (agent
vecteur) : C'est un agent qui sert de propagation de la maladie.
Un vecteur peut être :
Ø Le porc : Transmission par
contact direct, par excrétion, par voie respiratoire ;
Ø La tique : Acarien parasite des
animaux comme le porc. Lorsqu'elle pique un porc contagieux, après 15
à 21 jours, elle devient un agent vecteur. Elle peut de ce fait
transmettre la maladie par piqûre d'un porc sain. Une tique peut aussi
transmettre le virus à une autre par voie transovarienne, sexuelle. Le
virus peut persister jusqu'à 8 ans après l'infection chez une
tique. Après un repas sanguin rapide sur leur hôte, elles restent
nichées dans des fissures du sol et sont de ce fait difficiles à
mettre en évidence. Très résistantes, elles peuvent
survivre de 5 à 6 années sans nourriture.
Ø Humains : Etant en contact avec
un porc ou un agent vecteur porteur du virus, il peut en emporter et infecter
un porc ou un autre agent vecteur par contact.
Ø Les autres animaux : On peut
avoir des animaux domestiques comme le chien, le chat qui entrent en contact
avec le virus et le propage. En Afrique, les suidés sauvages comme le
phacochère (Phacochoerus aethiopicus), l'hylochère
(Hylochoerus meinertzhageni) et le potamochère
(Potamochoerus porcus) sont des réservoirs du virus et des
porteurs sains.
Ø Eau grasse : Le porc s'est
hydraté avec une eau contaminée ;
Ø Aliments : Le porc a
consommé un aliment infecté ;
Ø Le matériel
souillé : Par contact avec un matériel
souillé, l'animal est infecté. On peut citer : les locaux,
les véhicules, les instruments, les vêtements
contaminés.
Intervenant : La personne qui intervient
dans une unité de production. Il peut être un éleveur, un
vétérinaire, etc.
Agent pathogène (Virus) : C'est
l'agent infectant, responsable de la peste. C'est lui qui est à
l'origine de la maladie de l'animale.
4. Modèle conceptuel agent du
système
Un formalisme classique de présentation des
modèles est l'UML (Unified Modeling Language). L'intérêt
des modèles conceptuels en UML est de proposer un schéma de fait
synthétique de l'organisation des entités (modèles
statiques) et des processus de décision des agents (modèles
dynamiques) [Chirat, 2010]. Nous présentons ici le diagramme de classes
conceptuel agent de la propagation de la peste porcine africaine en milieu
rurale en passant par une représentation des différents
agents de notre environnement de simulation NetLogo. Ce diagramme
permet de ressortir les entités, les propriétés, les
méthodes et les relations entre les différentes entités de
notre modèle.
Figure 3.4 : Diagramme de classe des agents de
NetLogo (Environnement de simulation).
Figure 3.5 : Diagramme de classe
conceptuel agent du système.
5. Formalisme des agents
a. Agent Porc
Dans une zone atteinte par l'épizootie, un porc peut
être dans l'un des états suivants :
Ø Etat Susceptible ou sensible :
Le porc ne porte pas encore le virus mais est sensible à l'infection;
Ø Etat infecté : Le porc
vient de contacter la maladie. Il est porteur simple et ne peut pas encore la
transmettre ;
Ø Etat contagieux ou infectieux :
Le porc est un agent vecteur de propagation de la maladie, mais il ne manifeste
pas encore les signes cliniques de la maladie ;
Ø Etat malade ou signes
cliniques : Le porc présente déjà les signes
cliniques de la maladie et est toujours contagieux ;
Ø Etat immunisé : L'animal
a résisté à l'infection;
Ø Etat mort : L'animal n'a pas
peu résisté à l'infection et il est mort.
La représentation de la dynamique des états d'un
porc est la suivante :
Figure 3.6 : Diagramme
d'état-transition d'un porc.
Les différentes transitions entre les états sont
décrites comme suit :
1. Lorsqu'un porc est infecté, suivant sa race, sa
forme physiologique et la quantité des pathogènes reçus
à l'infection, il peut mettre entre 2 à 4 jours après
lesquels il devient contagieux.
2. Lorsqu'un porc passe à l'état contagieux,
suivant la souche du virus et de la forme de la maladie dans la zone, si c'est
une épizootie ou une enzootie, en association avec les paramètres
cités en 1, l'animal doit mettre un certain nombre de jours après
lesquels il sera soit immunisé soit passé aux signes cliniques,
suivant sa résistance à la maladie.
3. L'animal n'a pas résisté et passe aux signes
cliniques.
4. L'animal a résisté et est immunisé.
5. Lorsqu'un porc passe à l'état malade ou
signes cliniques, il peut après un certain nombre de jours suivant les
éléments décrits en 2, soit être immunisé,
soit mourir.
6. L'animal n'a pas résisté, meurt et disparait
de l'environnement de simulation.
7. L'animal a résisté et passe à
l'état immunisé.
8. Lorsqu'un porc passe à l'état
immunisé, il va y rester pendant un certain temps après lequel il
redeviendra sensible à la maladie.
Les différentes actions d'un agent Porc sont les
suivantes :
- Se déplacer
- Se nourrir
- Propager la maladie s'il est contagieux
- Changer d'état pour la persistance de la maladie ou
une résistance.
Un troupeau étant constitué d'un ensemble de
porcs. La caractérisation des états d'un troupeau est alors la
suivante :
1. Un troupeau est supposé dans l'état
« sensible » (S) si aucun porc du troupeau
n'est infecté.
2. L'état
« infecté » (I) est supposé
pour les troupeaux ayant au moins un porc infecté (mais il n'est
toujours pas contagieux pour les autres porcs).
3. L'état
« contagieux » (C) est supposé pour
les troupeaux avec au moins un porc qui a atteint la période de
latence18(*).
4. L'état des « signes
cliniques » ou
« malade » (M) est supposé pour les
troupeaux avec au moins un porc qui a atteint la période d'incubation
(il présente des symptômes physiques, tels que la fièvre).
5. Les troupeaux dans l'un ou l'autre des deux états
« contagieux » et « les signes cliniques » sont
considérés comme une source potentielle d'infection à
d'autres troupeaux de porcs.
6. L'ordre de transition d'un état à un autre
est le suivant :
S I C M
b. Agent Autre animal
Comme décrit dans la partie de définition des
agents, un autre animal peut être un animal domestique ou un suidé
sauvage. La caractérisation des états par lesquels il peut
transiter est représentée par la figure suivante :
Figure 3.7 : Diagramme
d'état-transition d'autre animal.
1. Si l'animal est un animal domestique, il va mettre 0
à 2 jours avec le virus. Si par contre c'est un animal de la famille des
suidés, l'infection dure presque toute la vie.
Les actions d'un agent Autre Animal sont les suivantes :
- Se déplacer
- Propager la maladie s'il a été en contact avec
un agent contagieux
- Changer d'état.
c. Agent Tique
Acarien parasite des animaux comme le porc, une tique dans un
milieu en présence de la PPA peut transiter dans les états
représentés comme suit :
Figure 3.8 : Diagramme d'état-transition
d'une tique.
Une tique peut mourir suite à la désinfection
des lieux, à son âge ou tué par un porc, un humain.
Les actions d'un agent Tique peuvent être les
suivantes :
- Se déplacer
- S'accrocher sur une hôte (un suidé)
- Piquer un suidé pour propager la maladie si elle est
contagieuse
- Changer d'état.
d. Agent Intervenant, matériel,
aliment
La caractérisation des états par lesquels
transitent ces agents est représentée par la figure
suivante :
Figure 3.9 : Diagramme d'état-transition
d'un intervenant, d'un matériel ou d'un aliment.
Les différentes actions de ces agents sont les
suivantes
- Seule un intervenant se déplace
- Tous ces agents peuvent propager la maladie s'ils ont
été en contact avec un agent contagieux
- Ils peuvent changer d'état.
6. Description formelle du
modèle
Le modèle que nous présentons tire ses sources
du modèle réalisé par Ivorra et al. [Ivorra & al.,
2009], vu que la peste porcine classique (PPC) et la peste porcine africaine
(PPA) ont beaucoup de similarités du point de vu agents vecteurs,
symptômes et mode de transmissions. Il est très difficile de faire
la différence entre les deux, mais seulement que la PPC est
préventive et la PPA non [Franco, 2007].
Considérons un intervalle de temps [0, T], T un entier
positif, le nombre maximal de jours pendant lesquels la propagation est
effectuée dans la zone.
1. Un animal est contagieux ou agent vecteur s'il est dans
l'un des états suivants : contagieux, signes cliniques ou
immunisé.
2. Comment se fait la propagation de la
maladie ?
Si un porc est contagieux, il peut rependre la maladie autour
de lui. S'il y a un autre porc proche de lui qui est sensible, il peut
être contaminé. Il est affecté un nombre aléatoire
compris entre 0 et 100 exclu pour matérialiser la probabilité que
l'animal sensible soit infecté. Si ce nombre est inférieur au
paramètre de transmission â, alors l'animal est
infecté, sinon il ne l'est pas et reste sensible à la maladie
[Klinkenberg & al., 2002].
Si un intervenant est en contact avec un porc contagieux, il
peut être infecté. S'il est infecté, un nombre
aléatoire compris entre 0 et 2 lui est affecté pour
représenter le nombre de jours qu'il peut propager la maladie à
d'autres troupeaux, porcs, autres animaux ou intervenants. Ce nombre
matérialise le nombre de jours que l'intervenant va porter le virus et
pourra le propager.
Si un intervenant porte la maladie, il peut contaminer les
animaux et les intervenants qui se rapprochent de lui. Cette propagation se
fait en utilisant le paramètre de transmission
â.
S'il y a une tique à l'état sensible sur un porc
contagieux, elle peut être infectée. Si elle est infectée,
un nombre aléatoire entre 15 et 21 lui est affecté pour
représenter le nombre de jours pendant lequel elle restera
infectée avant d'être contagieuse. Lorsque ce nombre de jours est
atteint, elle passe à l'état contagieux et va infecter les porcs
sensibles sur lesquels elle va s'accrocher et piquer.
Lorsqu'un porc contagieux passe sur un lieu, il peut y laisser
la maladie ce qui fait que si quelques temps après lui un autre animal
sensible ou un intervenant se rend sur ce même endroit, en fonction du
paramètre de transmission, il peut être infecté.
3. L'évolution journalière de la peste est
déterminée en fonction du nombre de porcs déjà
contagieux dans la zone, du type du système d'élevage
pratiqué et de la répartition des animaux dans le troupeau. Un
animal qui vient d'être infecté ne peut pas transmettre la maladie
à un autre.
Cette évolution journalière S(t) et I(t)
respectivement du nombre de porcs sensible et du nombre de porcs porteurs de la
maladie le jour t est obtenue en utilisant une variable aléatoire P(t)
suivant une distribution de Poisson de moyenne â(S(t) * I(t))/
(S(t) + I(t)) [Ivorra & al., 2009]. On obtient donc :
S(t+1) = S(t) - P(t), I(t+1) = I(t) + P(t).
4. La transition d'un porc de l'état
« infecté » à
« contagieux » dépend de la période de
«latence» qui suit une distribution de Poisson avec une moyenne de 2
jours après la première infection du porc considéré
[Ivorra & al., 2009]. Car l'animal infecté peut commencer à
sécréter le virus après deux jours ou plus.
5. La transition d'un porc de l'état
« contagieux » aux « signes cliniques »
ou « malade » (présente les signes de la maladie)
dépend de la période d'incubation qui suit une distribution de
Poisson avec une moyenne m qui est fonction du
paramètre de guérison á
précisé [Klinkenberg & al., 2002]. À la fin de la
période de l'état contagieux, suivant la dynamique des
symptômes considérée, un nombre entier aléatoire
compris entre 0 et 100 exclus est généré et affecté
à l'animal pour matérialiser la virulence de la souche,
l'état physiologique de l'hôte, et la durée de l'infection
dans l'élevage et dans le pays. Si ce nombre est inférieur au
seuil de résistance de la maladie qui est le paramètre de
guérison, l'animal ne sera pas malade, il passe à l'état
immunisé.
6. La transition de l'animal de l'état
« malade » à la mort de l'animal suit une
distribution de Poisson avec une moyenne m de jours du
début de l'état malade. À la fin de la période de
l'état malade, suivant la dynamique des symptômes
considérée, un nombre entier aléatoire compris entre 0 et
100 exclus est généré et affecté à l'anima.
Si ce nombre est inférieur au paramètre de guérison,
l'animal passe à l'état immunisé, sinon, il meurt.
7. Soit C(t), M(t), IM(t) et D(t) respectivement le nombre de
porcs à l'état contagieux, malade, immunisé et mort le
jour t, on a :
C(t) = ? (porc (état=contagieux),
t)
M(t) = ? (porc (état=malade),
t)
IM(t) = ? (porc (état=immune), t)
D(t) = ? (porc (mort), t)
vi.
Résultats de simulations
1. Présentation des
paramètres d'entrées
Afin de percevoir la propagation de la PPA dans une zone
rurale, nous présentons ici une simulation qui montre son
évolution et ses dégâts au cours du temps. Notre simulation
a été faite avec le simulateur multi-agents NetLogo5.0.
Initialement, l'on doit définir certains
paramètres d'entrées comme suit :
Ø Le nombre de porcs mis en jeu défini ici par
number-porcs ;
Ø Le nombre parmi eux initialement infectés
initial-infected ;
Ø max-day-propagation qui permet de
définir le nombre de jour maximal de propagation dans la zone et peut
être ajusté au cours de la simulation ;
Ø infection-chance qui permet de
définir le seuil de probabilité d'infection d'un animal qui est
proche d'un agent vecteur contagieux ;
Ø resistance-chance qui permet de
définir le seuil de probabilité qu'un porc infecté
résiste ou pas à la maladie ;
Ø day-immune qui permet de
définir par une distribution de Poisson le nombre de jours qu'un porc va
rester dans l'immunité, avec sa valeur minimale qui est de 0 car un porc
peut ne pas rester immuniser. Dans ce cas, un porc s'il résiste à
la maladie passe à l'état sensible ;
Ø les paramètres
number-of-person, number-of-tiques,
number-other-animal, initial-person-infected,
initial-tiques-infected et
initial-otheranimal-infect permettent de définir
respectivement le nombre initial d'intervenants, de tiques, d'autres animaux
(domestiques ou suidés sauvages), d'intervenants infectés, de
tiques contagieuses et des autres animaux infectés pour les
suidés et contagieux pour les domestiques. Le matériel et les
aliments sont considérés comme des agents non mobiles du
système.
Etant données la diversité de la source de
provenance de la maladie dans une zone, qui peut être des porcs, des
intervenants, des tiques ou des animaux qui sont des réservoirs, nous
présentons ci-dessous un exemple de simulation avec initialement 100
porcs, dont 2 infectés. La probabilité qu'un porc résiste
à l'infection à 5%, la probabilité qu'un porc soit
infecté à 100% et le nombre de jours d'immunité à
80. On introduit aussi 5 intervenants avec 0 infecté et 5 tiques avec 0
infectées, 5 autres animaux avec 0 infecté.
Figure 3.10 : Interface NetLogo5.0.
Initialisation d'une simulation de la PPA.
Cette figure nous montre que les 2 porcs de couleur bleu
infectés vont mettre chacun 2 et 3 jours avant de devenir contagieux.
2. Evolution de la simulation
Au cours de la simulation, en utilisant l'algorithme
décrit ci-haut, on obtient la figure ci-dessous.
Figure 3.11 : Etat de la propagation de la peste
le 10e jour.
On observe avec les moniteurs de gauche que presque la
moitié des porcs ont déjà été
infectés avec 1 mort. La propagation est très forte dans les
secteurs où il y a déjà un porc contagieux. Chaque porc
non sensible présente le nombre de jours qu'il va passer dans cet
état. La couleur des animaux est définie comme suit :
Ø Vert : le porc ou l'agent en
général est à l'état sensible ou
susceptible ;
Ø Bleu : le porc ou l'agent en
général est à l'état est infecté ;
Ø Jaune : le porc ou l'agent en
général est à l'état est contagieux ;
Ø Rouge : le porc ou l'agent en
général est à l'état malade, présente les
signes cliniques ;
Ø Gris : le porc a résisté à
la maladie. Il est immunisé.
Les patches de couleur bleu sont ceux infectés et qui
peuvent infecter un porc si ce dernier se rapproche de ce patch.
Figure 3.12 : Etat de la propagation de la peste le
20e jour.
Il ne reste plus que 4 porcs sensibles et déjà
26 porcs sont morts.
A la fin de la simulation, l'on observe la figure
suivante :
Figure 3.13 : Fin de la simulation de la peste
après 38e jours de son introduction.
On constate dans cette simulation qu'après 38 jours,
seulement 12 porcs ont résisté à la maladie.
La simulation s'arête dans l'un des cas
suivants :
Ø Le nombre de jours maximum de propagation est
survenu,
Ø Tous porcs sont à l'état
immunisé,
Ø Tous les porcs sont morts.
3. Tableau récapitulatif de la
simulation
Tableau 3.2 : Tableau récapitulatif de la
simulation.
Jour
|
Données
|
Observations
|
1e
|
- 100 porcs avec 2 infectés.
- Probabilité qu'un porc proche d'un vecteur
infecté a d'être infecté à 100%
- Probabilité de résister à la maladie
5%
- 5 intervenants avec 0 infecté
- 5 tiques avec 0 infecté
- 5 autres animaux avec 0 infecté.
|
On a 98 sensibles et 2 infectés.
Parmi les 5 autres animaux, on 3 animaux domestiques et 2
suidés sauvages.
|
10e
|
Le nombre de porcs à chaque état :
- Sensible : 73
- Infecté : 6
- Contagieux : 17
- Signe clinique : 2
- Immunisé : 0
- Mort : 2
|
On observe que deux porcs sont morts. La propagation est
très forte dans les secteurs où il y a déjà un porc
contagieux. Chaque porc non sensible présente le nombre de jours qu'il
va passer dans cet état.
|
20e
|
Le nombre de porcs à chaque état :
- Sensible : 12
- Infecté : 16
- Contagieux : 28
- Signe clinique : 24
- Immunisé : 1
- Mort : 19
|
Il ne reste plus que 12 porcs sensibles et déjà
19 porcs sont morts. De plus nombreux de ceux qui restent manifeste la
maladie.
|
38e
|
Le nombre de porcs à chaque état :
- Sensible : 0
- Infecté : 0
- Contagieux : 0
- Signe clinique : 0
- Immunisé : 12
- Mort : 88
|
On constate dans cette simulation qu'après 38 jours,
seulement 12 porcs ont résisté à la maladie.
Cette simulation décrit la forme aiguë de la peste
porcine où la morbidité et la mortalité sont à
presque 100 %.
|
Voici la courbe qui décrit l'ensemble des
évènements qui ce sont produits tout au long de la simulation.
Figure 3.14 : Courbe de suivi de la propagation
de la peste.
Figure 3.15 : Courbe de suivi de la propagation
de la peste qui ressort individuellement le niveau des courbes.
NB : Lorsqu'un porc est malade,
son déplacement est très réduit car il ne possède
plus assez d'énergie pour le faire. Cette simulation décrit la
forme aiguë de peste porcine où la morbidité et la
mortalité sont à presque 100 %. La résistance à une
infection est très peu probable.
4. Observation
Parti de la définition et de la description de la PPA,
nous avons mis en oeuvre une modèle conception de la propagation de la
PPA, suivi d'une description algorithmique. De ce modèle conceptuel,
nous observons que la maladie se propage intensément dans les zones
où la concentration des porcs est forte, ce qui est d'ailleurs le cas
comme le montre les résultats de simulations. Celle-ci, par le
déplacement des porcs et de tous les autres acteurs, se repend et
attaque tous les porcs de la zone.
Des premiers résultats de simulation le propagation de
la PPA tel que présenté par le schéma de la figure
\ref{f24}, l'on s'aperçoit que sa morbidité est à 100% et
sa mortalité est très élevée car grand nombre de
porcs qui sont infectés ne résiste pas à la maladie. De
plus, on constate qu'après 8 jours de la présence de la PPA dans
l'ensemble du troupeau, les porcs commencent à mourir. Ceci par le
tableau 3.1 [Cruciere, 2003] de la description de PPA, nous amène
à dire que cette simulation décrit la forme aigüe des
symptômes de la PPA. Dans cette simulation, nous n'avons pas introduit
les mesures de précautions. Cette peste est dévastatrice de la
filière porcine et ses pertes sont énormes. Au Cameroun par
exemple la PPA, cette peste se repend dans une zone en une trentaine de jours
[Tanon, 2012]. Cette peste a causé de nombreuses pertes dans les hautes
terres de l'Ouest Cameroun dans la période de Mai/Juillet.
D'après le modèle conceptuel du schéma de
la figure \ref{f15} et la description algorithmique effectuée, l'on peut
s'apercevoir qu'en protégeant les exploitations (unités de
production animale) contre l'accès aux animaux étrangers, les
personnes étrangères, aussi en désinfectant les lieux des
tiques, l'on arrive à réduire probabilité que son
exploitation soit atteint. Cette réduction passe aussi par un
contrôle rigoureux de l'alimentation des animaux. Ces mesures de
précautions permettent de réduire les champs d'action des agents
vecteurs de la peste. C'est ainsi que les résultats de la simulation
illustrée dans la figure \ref{f25}, nous présente une forte
réduction de la morbidité et de la mortalité des porcs. Au
cours de la simulation, l'on s'aperçoit qu'en faisant un élevage
ou les porcs sont éloignées les uns des autres et en s'occupant
individuellement d'eux, en éloignant les porcs atteints par la maladie,
l'on réduit sa propagation au sein de l'exploitation et augmente la
probabilité qu'un porc ne soit pas atteint et donc puisse passer la
période de propagation. Ce qui a d'ailleurs été le cas de
ces deuxièmes résultats de simulation.
Au cours de cette partie des résultats de simulation,
nous avons essayé de présenter comment la PPA peut se rependre
dans une région suite à une source de provenance comme le porc.
On observe que la PPA se repend très fortement dans une zone où
les porcs sont proches les uns des autres. Celle-ci, par le déplacement
des porcs et de tous les autres acteurs, se repend et attaque tous les porcs de
la zone. Sa morbidité est à 100% et sa mortalité est
très élevée car grand nombre de porcs qui sont
infectés ne résiste pas à la maladie. De plus, on constate
qu'après 8 jours de la présence de la PPA dans l'ensemble du
troupeau, les porcs commencent à mourir. Ceci par le tableau 3.1
[Cruciere, 2003] nous amène à dire que cette simulation
décrit la forme aigüe des symptômes de la PPA. Cette peste
est dévastateur de la filière porcine et ses pertes sont vraiment
très énormes comme l'a montré les résultats de la
simulation.
La grande difficulté de l'étude de la PPA est
due au fait que lorsque celle-ci attaque une localité ou une
exploitation, tous les animaux qui s'y trouvent sont abattus. Ce qui rend
l'étude de l'évolution de cette épizootie assez complexe.
Mais d'après le modèle réalisé et la simulation
effectuée, l'on peut déduire qu'en protégeant les
exploitations contre l'accès aux animaux étrangers, les personnes
étrangères, aussi en désinfectant les lieux des tiques,
l'on arrive à réduire probabilité que son exploitation
soit atteint. Cette réduction passe aussi par un contrôle
rigoureux de l'alimentation des animaux. Au cours de la simulation, l'on
s'aperçoit qu'en faisant un élevage ou les porcs sont
éloignées les uns des autres et en s'occupant individuellement
d'eux, en éloignant les porcs atteints par la maladie, l'on
réduit sa propagation au sein de l'exploitation et augmente la
probabilité qu'un porc ne soit pas atteint et donc puisse passer la
période de propagation.
Au Cameroun par exemple la PPA, cette peste se repend dans une
zone en une trentaine de jour (Innocent TANON, Juillet 2012, Ingénieurs
Agro-Zootechniciens, Dschang). Cette peste a causé de nombreuses pertes
dans les hautes terres de l'Ouest Cameroun dans la période de
Mai/Juillet.
7. Conclusion
Dans ce chapitre consacré à nos travaux ou
apports au monde scientifique, nous avons effectué la
modélisation d'un système d'information d'élevage dans un
agro-système et terminé par la Modélisation / Simulation
multi-agents de la propagation d'une épidémie animale qui
présente l'impact d'une telle épidémie sur la
filière animale considérée ici comme la filière
porcine en milieu rurale.
Au cours de la modélisation du système
d'information d'élevage, nous avons présenté un
modèle conceptuel pour l'archivage des données du secteur
d'élevage dans notre contexte.
Parlant de la Modélisation / Simulation multi-agents
de la propagation de la peste porcine africaine, nous avons fait ressortir en
passant par une modélisation et la simulation l'impact que cette peste a
sur la filière porcine suite à une infection dans une zone. Pour
la simulation, nous considérerons une zone avec les troupeaux repartis
de façon aléatoire dans toute la zone.
La suite de notre mémoire portera sur une conclusion
générale des travaux présentés et des perspectives
pour la continuité des travaux.
10 Chapitre 4 : CONCLUSION
ET PERSPECTIVES
8. 9. Conclusion
générale
Tout long de notre travail, nous avons traité la
modélisation d'un système d'information d'élevage et le
couple modélisation/simulation multi-agents de la propagation d'une
épidémie animale. Ces deux problèmes sont liés par
le fait que la modélisation de la propagation d'une
épidémie dans un système d'élevage par d'abord de
la compréhension de ce dernier.
La modélisation du système d'information
d'élevage a été faite pour répondre au besoin qui
nous a été posé au départ concernant la mise
d'une base de données multimédias
géo-référencées pour la gestion des
agro-systèmes par UNU/INRA et où notre étude sur le
secteur d'élevage. Ce travail nous a permis de comprendre le
fonctionnement des systèmes d'élevage et nous avons mis sur pied,
en plus du modèle conceptuel présenté, un dictionnaire de
données pour un système d'information d'élevage.
Dans la continuité de nos travaux, après avoir
réalisé le dictionnaire de données, nous avons
proposé une approche de modélisation de la Peste Porcine
Africaine (PPA). Dans cette approche de modélisation, nous avons
présenté l'architecture du système à
définir, suivi d'un diagramme de classe du modèle avec l'ensemble
des agents qui interviennent dans le processus de la propagation et
défini chaque par des diagrammes d'états transitions. Par la
suite, nous avons implémenté le modèle et effectué
des simulations pour répondre à la question de montrer l'impact
que cette épizootie a sur la filière porcine. Nous avons ainsi
présenté par des simulations avec NetLogo comment cette
épizootie peut se rependre dans une zone sur cette filière, sa
morbidité et sa mortalité.
\section{Rappel de la problématique}
Le présent document porte sur la modélisation
des systèmes d'élevage et la simulation multi-agents de la
propagation de la PPA. Ce sujet est extrait du problème
générale qui a fait l'objet de notre sage de Master 2 à
savoir : \emph{la mise en oeuvre d'une base de données
multimédias géo-référencées pour la gestion
des agro-systèmes} où nous avons travaillé sur la partie
des systèmes d'élevage. Ainsi, tourné vers le
problème des systèmes d'élevage, ceci a porté nos
travaux sur deux grands axes à savoir :
1. La modélisation d'un système d'information
d'élevage (SIE).
2. La modélisation et la simulation multi-agents d'une
épidémie animale en milieu rurale.
\section{Système d'information d'élevage
(SIE) : Travail effectué et résultats}
\subsection{ Travail effectué }
Dans une logique de mettre en oeuvre le modèle pour
l'archivage des données du secteur d'élevage, nous avons
commencé par définir un ensemble de termes liés au
système d'élevage (SE) et système d'information,
parlé de la notion de SIE et présenté quelques plateformes
existantes de SIE. Ensuite, nous avons présenté dans la
modélisation des systèmes d'élevage telle que
présente dans la littérature, les finalités d'un travail
de modélisation, l'importance du facteur géographique dans un tel
domaine, les modes de représentations des systèmes
d'élevage, les principes et les techniques de modélisation des
SE.
Partant de ces éléments de la
littérature, avec les entretiens avec les thématiciens
(chercheurs et ingénieurs) du domaine de l'agronomie et l'aide de
l'APESS par son formulaire des enquêtes de ménages, nous sommes
arrivés à définir les étapes à suivre, avec
les éléments pour mettre en oeuvre le modèle de SIE. Dans
cette logique, nous avons commencé par présenter le type de
modèle de système d'élevage à mettre en oeuvre.
Ensuite, nous avons proposé quelques cas d'utilisation de notre
système. Ces cas d'utilisation on permit d'identifier et de
caractériser les éléments du modèle. Partant de
cette identification et caractérisation, nous sommes parvenus à
mettre en oeuvre le modèle de SIE qui est illustré dans la figure
\ref{f10} et qui présente les différentes entités du
domaine, avec leurs attributs et les interactions qui existent entre elles.
Ce modèle a permis en de réaliser le
dictionnaire de données qui constituait la suite du résultat
attendu du travail de modélisation du SIE. En suite pour les besoins de
test du modèle, nous avons extrait le script SQL pour l'intégrer
dans un SGBD qui ici est PostgreSQL avec son extension PostGIS pour les
données géo-référencés.
Afin de montrer la réalisation des cas d'utilisation
que nous avons énumérée par notre modèle, nous
avons réalisé quelques diagrammes de collaborations.
Dans notre travail, nous avons pour un premier temps
modélisé un système d'information d'élevage,
ensuite, nous avons modélisé et simulé en utilisant le
système multi-agents la propagation d'une épidémie
animale. %Ces deux problèmes sont liés par le fait que la
modélisation de la propagation d'une épidémie dans un
système d'élevage par d'abord de la compréhension de ce
dernier.
\\
La modélisation du système d'information
d'élevage a été faite dans le cadre de notre sujet de
stage au Laboratoire MAT à savoir : \emph{la mise en oeuvre d'une base
de données multimédias
géo-référencées pour la gestion des
agro-systèmes} où nous avons travaillé sur la couche des
systèmes d'élevage. % par UNU/INRA et où notre
étude sur le secteur d'élevage.
Après une étude du domaine, nous avons mis sur
pied, en plus du modèle conceptuel de données, un dictionnaire de
données pour un système d'information d'élevage. \\
\section{Système multi-agents (SMA) : travail
effectué et résultats}
Dans ce travail de SMA, dans une optique de pouvoir mettre en
oeuvre un modèle muti-agents de la propagation de peste porcine
africaine (PPA) en milieu rurale et de faire les simulations, nous avons
commencé par définir la notion d'agent qui est une entité
autonome, en relation avec la notion d'objet et présenté les
principaux types d'agents. Ensuite, nous avons défini ce qu'est un
système multi-agents qui se résume à un ensemble d'agents
potentiellement organisés qui interagissent dans un environnement
commun. Cette définition est illustré dans la figure \ref{f6}.
Ensuite, nous avons présenté tel que décrit dans la
littérature la notion de modélisation des SMA où nous
avons illustré deux approches à savoir : l'approche de
modélisation centrée agent et l'approche de
modélisation centrée groupe dans lequel on définit le
modèle AGR (Agent/Groupe/Rôle) qui est illustré dans la
figure \ref{f7}. Dans cette suite, Marilleau [Marilleau, 2006] dans ses
travaux de thèse conclut en définissant les différents
modèles d'un travail de modélisation-simulation et dont le
schéma de la figure \ref{f8} qui présentes les étapes d'un
tel travail. Nous avons ainsi poursuivi les travaux par la présentation
de quelques plateformes de simulation multi-agents.
Cette présentation des SMA étant ainsi faite,
nous avons poursuivi nos travaux avec la présentation des SMA pour les
SE dans lequel nous présentons les travaux du domaine de SE qui ont
été effectués en utilisant les SMA comme le montre Chirat
[Chirat, 2010] dans ses travaux de thèses avec son modèle
multi-agents PastoTrop illustré par la figure \ref{f9}. Ensuite, nous
avons présenté les travaux de modélisation de la
propagation des épidémies animales en utilisant les SMA où
nous énumérons les principaux modèles, les travaux
d'Ivorra et al. [Ivorra & al., 2009] et des travaux de thèse de
Weber [Weber, 2007]. Cette étude nous a ainsi permit d'avoir une
connaissance du domaine des SMA et de leur pratique dans les SE pour pouvoir
réaliser un modèle multi-agents de la propagation de PPA.
Afin de parvenir à ce modèle, en passant par la
description de la PPA, nous avons défini par le schéma de la
figure \ref{f13} une architecture qui présente tous les acteurs et le
milieu de la propagation. Ensuite, nous avons réalisé un
modèle conceptuel, continuant avec les digrammes d'états
transitions qui décrivent les états par lesquels peuvent
transiter un acteur et ses différentes actions. Nous avons poursuivi
avec une description algorithmique de la propagation de la PPA.
Le modèle étant mis en oeuvre, nous avons
poursuivi avec la phase d'implémentation en utilisant l'environnement de
simulation multi-agent NetLogo du modèle réalisé, la
simulation et la présentation des résultats assortis de ces
simulations. De ces résultats, nous avons observé une forte
propagation de l'épidémie dans un milieu ou les porcs sont
concentrés, et ne prenant pas les mesures de précautions ou de
contrôles, l'épidémie peut prendre une forme aigüe ou
la morbidité et la mortalité sont à presque 100%
[Cruciere, 2003], ceci par le schéma de la figure \ref{f24}. En prenant
les mesures de précautions ou de contrôles tels que
illustrés par les résultats de la deuxième simulation
illustré dans la figure \ref{f26}, nous observons une réduction
considérable de morbidité et la mortalité de animaux.
Par la suite, nous avons proposé une approche de
modélisation de la propagation de la Peste Porcine Africaine (PPA). Dans
cette approche, nous avons présenté l'architecture du
système, suivie d'un diagramme de classe du modèle avec
l'ensemble des agents qui interviennent dans le processus avec leurs diagrammes
d'états transitions. Pour terminer, nous avons implémenté
avec NetLogo le modèle et effectué des simulations pour montrer
l'impact que cette épizootie a sur la filière porcine. %Nous
avons ainsi présenté par des simulations comment cette
épizootie peut se rependre dans une zone sur cette filière, sa
morbidité et sa mortalité. \\
en passant par la description de la PPA, nous avons
défini par le schéma de la figure \ref{f13} une architecture qui
présente tous les acteurs et le milieu de la propagation. Ensuite, nous
avons réalisé un modèle conceptuel, continuant avec les
digrammes d'états transitions qui décrivent les états par
lesquels peuvent transiter un acteur et ses différentes actions. Nous
avons poursuivi avec une description algorithmique de la propagation de la PPA
, mis fait ressortir l'impact que cette peste a sur la filière porcine
suite à une infection dans une zone.
a. Perspectives
Quelques perspectives pour une continuité de nos
travaux :
1. Concernant la base de données multimédia
géo-référencées, nous projetons de fusionner les
différentes couches ou vues définies et de la mettre en oeuvre
avec un SGBD disposant d'une extension pour les données
géo-référencées comme PostgreSql avec sa cartouche
PostGIS ou Oracle avec son extension OracleSpacial. Nous optons le plus pour
PostgreSql/PostGIS, car il est open source et free.
2. Parlant de la Peste Porcine Africaine, nous projetons de
faire une simulation avec les données
géo-référencées de terrain, les données
collectés pour le calibrage et la représentation de plusieurs
exploitations d'élevage avec la répartition des troupeaux
présents dans ces derniers avant la présence de la peste. Car
dans notre simulation, les troupeaux ne sont pas définis, les porcs sont
repartis de façon aléatoire dans la zone.
3. Après avoir simulé un cas avec les
données réelles de la PPA, nous projetons continuer avec les
pestes qui infestent les bovins comme la trypanosomiase.
4. Pour poursuivre l'exploration du modèle de
système d'information du secteur d'élevage, nous pouvons par
exemple explorer la production dans une exploitation d'élevage en
relation avec le système de production mis en oeuvre.
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* 1
Agro-systèmes : Ecosystème agricole,
modifié ou créé, et contrôlé par l'homme afin
d'exploiter une part de la matière organique végétale ou
animale qu'il produit, et ce à des fins alimentaires, industrielles ou
énergétiques.
www.inra.fr/presse/inventaire_cartographie_nationale_biodiversite_microbienne_des_sols,
Mai 2012
* 2 Une
couche est une unité d'information
géographique élémentaire qui peut être
demandée sous forme de carte à un serveur conformément
à la norme EN ISO 19128. (INSPIRE)
* 3 Elevage :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Élevage.htm
* 4 Zootechnie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zootechnie.htm
* 5 CountrySTAT :
http://www.fao.org/economic/ess/ess-capacity/countrystathome/fr/
* 6 SIPSA :
http://www.fao.org/agriculture/lead/themes0/drylands/information0/fr/
* 7 SIGEL :
http://www.sigel.gouv.sn/fronts
* 8 ACMAS pour «Agent
Centered Multi-Agent Systems»
* 9 OCMAS pour
«Organisation Centered Multi-Agent Systems»
* 10
Netlogo : http://ccl.northwestern.edu/netlogo/
* 11 GAMA :
http://code.google.com/p/gama-platform/
* 12 Madkit :
http://www.madkit.org
* 13 APESS :
Association pour la Promotion de l'Elevage au Sahel et en Savane
* 14 Epizootie : c'est
l'épidémie chez le règne animal, c'est une maladie
frappant, dans une région plus ou moins vaste, une espèce ou un
groupe d'espèces animales.
* 15 Vecteur : « Etre
vivants qui à l'occasion de relations écologiques acquiert un
agent pathogène sur un hôte, et le transmet ensuite à un
autre hôte. » [Wilkinson, 1989]
* 16 Réservoir :
« Espèce(s), milieu(x) ou mécanisme(s) permettant la survie
d'un agent pathogène considéré en tant qu'espèce.
»
* 17 Sensibilité :
« Aptitude à exprimer cliniquement l'action d'un agent
pathogène. »
* 18 Période de
latence : Temps après lequel un animal passe de l'état
infecté à l'état contagieux.
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