La trypanosomose est une affection parasitaire
provoquée par la présence dans le plasma sanguin ou dans divers
liquides organiques d'un protozoaire flagellé appartenant à la
famille des Trypanosomatidae et au genre Trypanosoma. C'est
une affection typiquement africaine et prépondérante dans les
régions peuplées de glossines. Trois modes de transmissions
sont
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connus de la maladie:
- la transmission mécanique par les vecteurs
mécaniques tels que les tabanidea et les stomoxes ;
- la transmission sexuelle ;
- la transmission cyclique par les glossines.
Dans les régions où les glossines sont
absentes, la transmission no cyclique n'entraîne qu'une faible incidence
des trypanosomoses, sauf si la densité des vecteurs mécaniques,
dont les fluctuations liées aux variations saisonnières
augmentent (Itard, 2000).
L'importance des affections dépend donc
essentiellement de la présence des glossines. Les glossines ou mouches
tsé-tsé constituent les vrais vecteurs biologiques de la
trypanosomose animale africaine. Elles s'infestent lors de la prise de leur
repas sanguin sur un hôte malade. Au sein de la glossine, le protiste
pour l'homme et l'animal subit un cycle évolutif complexe
(transformations et des multiplications) dans le tube digestif et les glandes
salivaires aboutissant à l'apparition de formes infectantes dans
l'hypopharynx prêtes à être inoculées à un
hôte vertébré.
Les trypanosomes dont l'évolution se passe dans la
partie antérieure et moyenne du tube digestif appartiennent à la
section des salivaria. Elle s'applique à Trypanosoma
congolense, T. vivax, T. brucei ainsi qu'aux trypanosomes responsables de
la maladie du sommeil (T. b. gambiense et T. b. rhodesiense).
Certains autres trypanosomes classés dans la section des stercoraria
ont leur développement qui se déroule dans la partie
postérieure du tube digestif de l'insecte. La transmission du protiste
se fait par les fèces déposés sur la peau et les muqueuses
après une piqûre. Ils sont sans importance médicale. C'est
le cas de Trypanosoma grayi et T. grayi-like parasites des
reptiles (varans et crocodiles). La durée du cycle de
développement varie selon les espèces de trypanosomes :
T. vivax effectue un cycle beaucoup plus court qui
dure environ 10 à 15 jours. Parasite des bovins, ovins, caprins,
dromadaires et chevaux, ce protozoaire évolue successivement dans
l'oesophage, le labre et enfin l'hypopharynx. Toutes les espèces de
glossines sont susceptibles de le transmettre.
Chez T, congolense, les trypanosomes issus de
l'alimentation sanguine de la mouche, après l'intestin moyen remontent
les glandes salivaires, gagnent le labre et enfin l'hypopharynx. Son cycle dure
dix huit jours et il parasitent de nombreux mammifères domestiques
(bovins, moutons, chèvres, dromadaires, chiens et parfois les porcs).
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Les trypanosomes du genre brucei notamment T.
brucei gambiense, T. b. rhodesiense et T. b. brucei ont un cycle
beaucoup complexe et dure une trentaine de jours. Trois formes sont connues de
ces trypanosomes dont la forme courte. Seule cette forme peut se
développer chez la glossine une fois ingérée. Après
avoir traversé ou contourné la membrane péritrophique,
elle se retrouve dans l'espace ecto-périthrophique où elle se
différencie en trypomastigote procyclique. Après une division
active, elles donneront des mesotrypanosomes dans le pro-ventricule. Ceux ci
gagnent la trompe et se différencient ensuite en epimastigotes qui,
après une autre division et transformation aboutiront à des
formes infectantes (metacycliques) dans les glandes salivaires.
T. b. gambiense est responsable de la maladie du
sommeil en Afrique de l'ouest et centrale. Il est transmis par Glossina
palpalis et G. tachinoides. T. b. rhodesiense quant à lui
est transmis par les glossines du groupe morsistans. Il est
responsable de la maladie du sommeil en Afrique de l'Est.
Une glossine infectée reste infectante durant tout le
reste de sa vie et peut héberger plusieurs milliers de trypanosomes dont
une seule piqûre suffit pour infecter un mammifère, Au sein d'une
population de vecteurs, 3 à 10% seulement des glossines seraient
capables de transmettre la maladie (Koné, SD).