Analyse des mariages coutumiers. Du droit comorien au droit malgache.( Télécharger le fichier original )par Oumar IBRAZA Université de Toamasina - Maà®trise en droit privé 2013 |
Chapitre I : La formation du mariageNous allons diviser ce chapitre en deux sections. D'abord, nous parlerons de la demande en mariage et les fiançailles(I). Et enfin, nous verrons les empêchements du mariage etle rituel du mariagequi clôturera la fin de ce chapitre(II). Section I : La demande en mariage et les fiançaillesL'Aanda (9(*)) ou (Harussi) en tant que lien de solidarité familiale, demande beaucoup de critères à la fiancée. La célébration des fiançailles nécessite d'abord beaucoup de temps avant d'être mise à jour(2). Mais avant de voir ceci, il importe au préalable d'étudier les trois sortes de mariage àFoumbouni(1). §1. Les types des mariages àFoumbouniEn effet, à la Grande-Comore comme à Foumbouni d'ailleurs, qui est notre terrain d'étude, il existe trois modes de mariage. En d'autres termes, l'union de l'homme et de la femme est célébrée suivant trois modalités différentes ayant tout de même un même objet : le mariage (10(*)). Pour cela, il y a le mariage à la« DARWESHI »(A), ensuite le mariage « en petite maison », et enfin le « Grand mariage » ou « Aanda»(B). A. Le mariage à la « DARWESH »L'utilisation du mot « darweshi »s'apparente à une confrérie islamique (Shadhuli) aux Comores (Cheikh Saïd Muhammad Ben Cheikh) (11(*)). Le mot darweshi n'est rien d'autre qu'une union religieuse, c'est-à-dire, conforme au droit musulman, et à l'égalité. Pourtant, jusqu'à nos jours, on constate que les valeurs ou certaines valeurs relatives à la dignité humaine sont bafouées aux Comores. Le mariage à la darweshi se fait selon les valeurs strictes de l'islam : « l'exclusion est en principe totale entre le mariage selon la coutume et le mariage à la darweshi (ndolaYakydarweshi) ou selon Dieu (Ya lillah). La différence est fondée sur des bases idéologiques : C'est le choix de vie et de position sociale. Lors des fêtes de mariage à la darweshi, un simple repas est offert aux parents, à la limitation, dit-on, de ce que fit le prophète » (12(*)). Cette affirmation ne nous est pas étrangecar l'islam exclut tout gaspillage et manifeste un grand dédain vis-à-vis de la vantardise et de l'excès (13(*)). Des fois, les personnes qui rejettent le darweshi peuvent s'unir dans des liens matrimoniaux avec des gens de la même coutume ou wandruwa anda na mila. Dans ce cas, les darweshi reçoivent l'offre de boeuf sans pour autant s'engager dans le système d'échanges de coutume. Ainsi, les darweshiresfusent les dons et contre-dons et ne respectent pas la répartition hiérarchique. Leur partage se fait de façon égalitaire par le tirage au sort (kuria). Par conséquent, qu'en est - il des autres mariages ? * (9) Cette expression renvoie au grand mariage .Il est une coutume, par laquelle les hommes doivent rassembler d'importants moyens financiers en s'expatriant et en travaillant durement pendant de nombreuses années ; * (10) Lexique des termes juridiques, 16 ème édition, DALLOZ ,699 pages :Au plan du droit civil, le mariage est une union de l'homme et de la femme résultante d'une déclaration reçue en forme solennelle par l'officier d'état civil qui a reçu auparavant les consentements des futurs, en vue de la création d'une famille et d'une aide mutuelle dans la traversée de l'existence. L'homme et la femme ne peuvent contracter mariage avant 18 ans P.418 ; * (11) BlanchySOPHIE, le partage des boeufs dans les rituels sociaux du grand mariage à Ngazidja, 1996 tome 66 fascicule, écrivait de l'arabe darwesh derviche ou kafir .Il est née dans une famille des sultans du Bambao par sa mère et descendant du Prophète (sharij) par son père. Propagateur de la confrérie islamique shadhuliyya aux Comores, il prit l'initiative de mettre en question le système coutumier et se déclara lui-même darwesh, P.186 ; * (12) Blanchy SOPHIE, op.cit. P.186 ; * (13) On peut se référer à la sourate al-a'-raf, verset 206 du coran; |
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