IV-1. ANALYSE FFOM DE LA REFORME DE LA GENDARMERIE
Le but de l'analyse FFOM de la réforme de la
Gendarmerie Nationale prenant en compte le Genre, est d'examiné dans
cette réforme de la Gendarmerie, à la fois les facteurs internes
et externes au processus d'intégration du Genre, en maximisant les
potentiels des forces et des opportunités et en minimisant les effets
des faiblesses et des menaces.
Le tableau (Cf. Tableau 4) reprend les forces, faiblesses,
opportunités et menaces identifiées dans la réforme de la
Gendarmerie:
Tableau 4 : Tableau FFOM de l'intégration du Genre
à la Gendarmerie Nationale
FORCES
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FAIBLESSES
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- Entrée effective du personnel féminin
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- Proportion de femme très faible: l'effectif
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dans l'institution;
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total des officiers et sous-officiers féminin
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- Mise en place d'infrastructures adaptées
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constitue 0,02% de l'ensemble du
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dans les Ecoles de formations de la
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personnel;
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Gendarmerie;
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- Toutes les femmes recrutées et formées
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- Etablissement de quota (10%) pour
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occupent des postes administratifs non
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accroitre le recrutement du personnel
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opérationnels;
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féminin;
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- Absence de formation spécifique sur la
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- Existence d'une Inspection Générale de la
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thématique de l'égalité du Genre dans
les
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Gendarmerie Nationale qui a pour mission
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modules de formation dans les Ecoles de la
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d'inspecter l'ensemble des formations,
structures et services de la Gendarmerie;
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Gendarmerie;
- Infrastructures sexo-pécifiques (notamment
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- Les officiers féminins participent à
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les toilettes) absentes dans les lieux de
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l'encadrement des filles Elèves sous-
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services;
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officiers dans deux écoles, ce qui accroit
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- Pas de budget spécifique au besoin de
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la confiance de celles-ci pendant leur
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Genre
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formation;
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- Absence de cellule ou point focal Genre
dans l'institution
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- Pas de collaboration formelle ou informelle avec des
organisations de de la société civile ou le Ministère en
charge de la Femme;
- Absence de mécanisme de suivi-évaluation
spécifique au Genre
- Le système de quota peut avoir un double impact:
limité le nombre de femmes qui voudraient embrasser la carrière
militaire, discriminer certains hommes répondant aux critères.
OPPORTUNITES
- La Côte d'Ivoire est État partie aux lois et
instruments internationaux et régionaux qui appellent les Institutions
du secteur de la Sécurité à redoubler d'efforts pour
garantir l'égalité des sexes ;
- Volonté politique manifestée au plus haut
niveau pour garantir l'égalité des sexes ;
- Engagement de la haute hiérarchie militaire
- Adoption de la Réforme de la Gendarmerie à
travers la LPM et la stratégie de Réforme du Secteur de la
Sécurité;
- Adoption d'une communication en conseil des ministres en vue
de l'intégration des femmes
MENACES
- Manque d'engouement des autres femmes à la
carrière de gendarme
- Persistance des préjugés socio - culturels au
sujet du Genre;
- hostilité du personnel masculin à
l'égard du personnel féminin, poussé par le désir
de garder la tradition du caractère « masculin» de
l'institution;
- Les femmes pourraient être gagnées par le
laxisme lié à l'occupation permanente des postes de soutien
(effet accoutumance);
- Départ précipité des femmes du corps
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83
Sources : Notre enquête, 2017
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Le tableau FFOM indique un effort consenti par les
autorités ivoiriennes aussi bien au niveau politique que militaire pour
transformer les institutions du secteur de la sécurité en vue de
les rendre professionnel avec pour principe directeur l'intégration du
Genre; ceci dans le but de les conformer aux standards internationaux en la
matière.
L'analyse du Genre au niveau du personnel de la Gendarmerie
Nationale fait état de fortes disparités au niveau de la
politique d'affectation et d'emploi du personnel.
En effet, le personnel féminin au sein de la
Gendarmerie National est au regard de l'écart existent dans
l'application du Genre, victime de discrimination en termes de postes qui leur
sont offerts d'évolution de carrière.
L'absence de visibilité des femmes aux emplois
opérationnels a plusieurs impacts. D'abord c'est une entorse aux
principes de l'égalité et de la non-discrimination, ensuite elle
mais en mal l'engagement et la volonté politique traduite par le
Gouvernement à travers l'adoption de la stratégie de
Réforme du Secteur de la Sécurité avec
l'intégration du Genre, adopté comme un des principes
directeurs.
Par ailleurs, les femmes ne sont pas valorisées, car
à compétence égale avec leurs frères d'armes, elles
sont reléguées à des fonctions de soutiens. De même,
elles pourraient ne pas constituer des modèles pour les autres femmes
qui souhaitent embrasser la carrière militaire.
La politique d'emploi de la Gendarmerie n'est pas efficiente,
en ce sens qu'elle n'utilise pas les ressources propres de la Gendarmerie,
c'est-à-dire le personnel féminin et masculin, de façon
équitable pour satisfaire aux objectifs de la réforme.
Toutefois, nos enquêtes sur le terrain nous ont permis
d'identifier des facteurs explicatifs de cet écart.
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