3-2 Transformation
Le maillon transformation demeure peu structuré. Les
femmes y occupent une place importante. C'est en 1984 que l'on assiste pour la
première fois à l'implantation du premier atelier villageois de
transformation. Plus tard, 45 autres unités de transformation
traditionnelle ont été installées, employant chacune 25
à 30 femmes22. La transformation de l'anacarde se
réalise essentiellement dans les régions des Hauts Bassins et des
Cascades. La capacité de transformation de l'anacarde au Burkina Faso
est estimée à 10 000 tonnes par an. Cependant, les
quantités transformées représentent moins de 50% de cette
capacité et 10% du volume de la production des noix23.
En 2012, l'on dénombrait dix unités de
transformation industrielles installées. La plus grande unité de
transformation est la Société de Transformation Industrielle de
l'Anacarde à Banfora (SOTRIA-B), qui a ouvert ses portes en 2006. En
2012, elle employait 2 000 personnes dont 90% de femmes.
Divers types de produits sortent de ces industries dont les
amandes blanches conventionnelles et les amandes grillées
destinées au marché sous-régional et international, les
amandes blanches bio-
22SUTTER Pierre Luc; Juillet 2010
23Ministère de l'agriculture et de la
sécurité alimentaire; Avril 2013
12
Analyse de la filière anacarde au Burkina
Faso: état des lieux et perspectives
TRAPCA_Arusha, novembre 2015
certifiées pour le marché Européen et les
pâtes de cajou, le caramel, le savon pour le marché local.
3-3 Exportation
3-3-1 Evolution des exportations
Le graphique 2 suivant permet de suivre l'évolution, entre
1995 et 2003, des exportations, toutes natures24 de noix de cajou et
des noix décortiquées (amandes).
valeurs en 70000
millier de dollars US
50000
40000
30000
20000
10000
0
60000
années
noix de cajou toutes natures
noix de cajou décortiquées
graphique 2: évolutions des exportations de
noix de cajou de 1995 à 2013
Source : construit par l'auteur à partir des
données extraites de WITS UN Comtrade 2013
Au graphique 2 ci-dessus, on observe que les exportations de
noix de cajou toutes natures ont eu une évolution non linéaire
entre 1995 à 2010, atteignant des niveaux élevés durant
les années 1997, 1999 et 2003, puis entre les années 2007 et
2010. Les valeurs des exportations sont restées cependant
inférieures à 10 000 000 $US. A partir de 2010 on observe une
augmentation très importante des exportations qui dépassent en
2011 la barre de 60 000 000 dollars US, soit environ 30 000 000 000 de francs
CFA. Cette croissance exceptionnelle en 2011 serait imputable au transit de la
noix brute de la Côte d'ivoire par le Burkina Faso, qui est ensuite
enregistré comme étant un produit burkinabè parce que
soumis au certificat d'origine25. En effet, les problèmes
politiques de la Côte d'ivoire ont entraîné l'installation
d'opérateurs ivoiriens sur le territoire burkinabè qui exportent
la noix brute à partir du nord de la Côte d'ivoire en passant par
Bobo-Dioulasso en
24 Fraiches, sèches, décortiquées ou non
25 Agence pour la Promotion des Exportations du Burkina ;
décembre 2012
13
Analyse de la filière anacarde au Burkina
Faso: état des lieux et perspectives TRAPCA_Arusha, novembre
2015
direction du Port de Tema au Ghana et de Lomé au Togo.
Les exportations rechutent en 2013 pour se placer entre 50 000 000 et 60 000
000 $US.
Les exportations des noix transformées, quant à
elles, sont restées stables avec des valeurs faibles jusqu'en 2010
où elles connaitront une croissance remarquable. Elles
dépasseront la valeur de 10 000 000 dollars US en 2013, soit environ 5
000 000 000 de FCFA. Cette croissance est due à l'implantation de
nouvelles unités de transformation et à la demande internationale
de plus en plus croissante.
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