4.3 - LES STRATEGIES DE CONTOURNEMENT
C'est l'ensemble des pratiques qui visent à faire face
aux risques de baisse des revenus monétaires agricoles, pastorales, aux
risques de baisse des réserves vivrières et aux
difficultés pour en acheter. A Belgou elles consistent en la
diversification des activités agricoles et pastorales, à la
pratique d'activités extra-agricoles et pastorales et à
l'émigration.
4.3.1 - La pratique de l'orpaillage
« Si on n'avait pas l'or ici, je ne sais pas ce qu'on
serait devenu » tels sont les propos de la présidente du
Groupement Villageois Féminin (GVF). Ceci montre l'importance
accordée à l'orpaillage dans le village. C'est la
véritable activité génératrice de revenus
après l'agriculture et l'élevage. Cette activité concerne
toutes les couches sociales du village, mais elle est plus l'affaire des femmes
qui s'y adonnent en toutes saisons. Quant aux hommes, c'est après les
récoltes qu'ils la pratiquent. L'exploitation du minerai se fait
généralement à ciel ouvert. Les orpailleuses creusent le
sol et retirent la terre qui est plusieurs fois lavée dans un ustensile.
Le lavage se termine souvent par l'apparition des pépites d'or au fond
de l'ustensile.
Les enquêtes ont permis de savoir que la majeure partie
de la population traverse les périodes de soudure en achetant les
céréales avec les revenus tirés de l'orpaillage. Lorsque
le ménage dispose de quoi se nourrir, ces revenus sont réinvestis
dans le bétail. Le ménage entretient les animaux et les vend le
jour où le besoin financier se fait sentir. C'est pourquoi on trouve
dans presque chaque famille ce qu'on appelle « mouton de l'or »,
« chèvre de l'or » et même « boeuf de l'or ».
En plus de l'orpaillage, l'embouche est un monopole des femmes du village.
4.3.2 - La pratique de l'embouche bovine et ovine
La pratique de l'activité dans le village remonte
à une dizaine d'années. C'est dans les années 1990 qu'elle
fut vulgarisée par le Projet de Gestion des Ressources Naturelles dans
le
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Seno et le Yagha (PGRN/SY). De nos jours, c'est la caisse
populaire de Falangountou qui soutient les femmes qui mènent
l'activité en leur octroyant des crédits d'embouche.
La caisse octroie chaque année des prêts à
dix femmes du groupement féminin. Chaque femme reçoit la somme de
50 000 FCFA qu'elle rembourse avec un intérêt de 10%. Les montants
contractés permettent l'achat des animaux à engraisser ainsi que
l'achat de leur alimentation (photo 12). Le suivi médical des animaux
est assuré par un agent du ministère des ressources animales
résidant à Falangountou. L'embouche consiste à maintenir
les animaux au piquet en leur apportant l'alimentation nécessaire
à leur croissance rapide. L'alimentation est généralement
composée de son de céréale, de SPAT, de fourrage sec, de
restes de repas. Les bénéfices tirés de l'activité
permettent aux femmes de subvenir à certains de leurs besoins comme
l'achat de pagnes, de parures (colliers, bracelets, boucles d'oreille...)
Photo 12 : Deux béliers en embouche
Source cliché de l'auteur, Août2007
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