4.2.4 -Les techniques DRS / CES modernes
Grâce aux projets et programmes, les paysans ont
bénéficié des formations pour la réalisation de
certains ouvrages anti-érosifs permettant aux paysans de
récupérer les terres dégradées ou d'atténuer
les effets de l'érosion hydrique ou éolienne. Parmi les pratiques
DRS/CES modernes, on a identifié : le zaï, les cordons pierreux et
le reboisement.
4.2.4.1 - Le zaï
A Belgou c'est une nouvelle technique en
expérimentation (photo 9). Il a été introduit dans la zone
par le PLCE en 2007. Cette technique vise à réduire les espaces
dénudés et accroître les productions
céréalières. C'est une technique destinée à
améliorer la survie des semis. Elle consiste à creuser des trous
de 25 à 30 cm de diamètre et 10 cm environ de profondeur et d'y
mettre du fumier. Ce dernier est légèrement recouvert par la
terre tirée du trou. Les semis se font après la première
« bonne pluie »
79
4.2.4.2 - Les cordons pierreux
Les cordons pierreux sont constitués d'alignement de
blocs de pierres suivant les courbes de niveau (photo 10). Cette technique vise
à ralentir le ruissellement des eaux de pluie. Ils servent à
piéger les éléments solides transportés par les
eaux de ruissellement (LOMPO.O, 2002)
Cette technique a été introduite dans le terroir
en 1997 par le PGRN/SY qui a réalisé l'aménagement
d'environ 30 ha de terre. Lors de nos travaux de terrain en août 2007,
nous avons trouvé sur place un nouveau projet (PLCE) qui intervient
également dans la lutte contre la dégradation des sols et la
récupération des terres. Le PLCE en deux années de
fonctionnement a réussi à récupérer environ 120 ha
de terre (cf carte 5). En plus des cordons pierreux, les projets interviennent
dans le reboisement.
Carte 5 : Terres récupérées et
anciens champs
Sources : Enquêtes de terrain et levés GPS, mai
2008
80
Photo 9 : Zaï en expérimentation
Pied de mil dans un zaï
Source : cliché de l'auteur, Août
2007
Photo 10: Terre en récupération grâce
au cordon pierreux
Cordon Pierreux
Source: cliché de l'auteur, Août 2007
81
4.2.4.3 - Les reboisements
Depuis les années 1980, le village de Belgou
procède à des reboisements, grâce à l'appui de
certains partenaires. Mais ces reboisements n'ont pas donné les
résultats escomptés. Ainsi, les deux derniers projets (PGRN/SY,
PLCE) ont tiré des leçons des précédents
échecs qui se situent à trois niveaux : la non-implication des
bénéficiaires (populations), l'inadéquation des techniques
de reboisement et la l'absence de protection des sites reboisés. De ces
constats, les nouveaux projets impliquent d'avantage les populations. En effet
pour un reboisement, les projets forment des villageois à la
réalisation des pépinières dans le village d'intervention.
Ensuite, les sites sont choisis de commun accord avec les villageois. La
difficulté technique était liée à la manière
dont les plantes étaient portées en terre. En effet, les trous
étaient faits à la daba. De ce fait, l'infiltration et les
retentions d'eau étaient faibles autour de la plante. Pour pallier ces
problèmes, les projets utilisent maintenant des bulldozers pour
réaliser des scarifiages ou des sous-solages en saison sèche. Les
billons ou les crevasses obtenus piègent l'eau, facilitent
l'infiltration et c'est à l'intérieur de ceux-ci que sont
plantés les jeunes Acacia nilotica, Acacia tortilis, Acacia laeta,
Acacia raddiana Prosopis juliflora, et Euphorbia balsamiflora.
Photo 11: Séance de reboisement
Source: cliché de l'auteur, Août 2007
Le PLCE en deux campagnes (2006, 2007) a porté en terre
respectivement 49 000 et 9 018 plants à Belgou. Pour motiver les
populations aux activités de reboisement, le PLCE octroie des primes en
nature ou en espèces aux participants aux activités. Ainsi, le
partenariat
82
PLCE/PAM a permis en juin 2007 la distribution de 5,4 tonnes
de mil, 1,1 tonnes de soja et 486 litres d'huile aux personnes ayant pris part
aux activités. Le projet a recruté des volontaires dans le
village pour assurer la sécurité des jeunes plants contre la
divagation des animaux.
En plus de ces ouvrages modernes, les paysans disposent de
techniques ou de pratiques traditionnelles pour lutter contre la
dégradation des terres.
|