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à‰tat des lieux de l'oeuvre des ONG internationales dans la région centre du Cameroun de 1960 à  2010.

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par Judith Tsafack
Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2013
  

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CONCLUSION

Le rôle des OING dans le processus de développement au Cameroun en général est sans cesse croissant. Ces organisations non étatiques représentent aujourd'hui des partenaires importants et comptent parmi les Partenaires Techniques et Financiers du gouvernement du Cameroun. Leurs actions apportent un appui considérable à l'Etat, garant des droits économiques, sociaux et culturels des populations camerounaises. Autant, le Cameroun dispose des atouts qui facilitent cet appui à l'action étatique, autant d'autres facteurs constituent des limites à lever afin de permettre une amélioration de la qualité de l'action des OING au Cameroun. Ces limites qui sont pour certaines d'ordre interne aux OING et pour d'autres liées aux acteurs locaux sont fort heureusement remédiables. La sous valorisation des compétences locales, l'injustice salariale, la course aux financements sont quelques unes de ces limites imputables aux OING, tandis que la lenteur administrative, l'irresponsabilité, la méfiance et les mauvaises pratiques sont attribuables aux acteurs locaux. La mauvaise gouvernance constitue une limite transversale et imputable aux différents acteurs impliqués dans le processus, qu'il s'agisse des OING, de l'Etat, des organisations locales etc.

C'est à ces divers acteurs que s'adressent les recommandations que nous avons formulé notamment la revalorisation des compétences locales, la coordination des actions, la reconsidération des thématiques d'intervention, la visibilité et la durabilité des actions ,la révision du cadre règlementaire, la création d'une institution en charge de la gestion de questions relatives aux OING. Par ailleurs, l'éthique et la transparence doivent être au centre de toute politique de développement de chacun de ces différents acteurs.

CONCLUSION GENERALE

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Au terme de ce travail dont l'objectif était de dresser un état des lieux de l'oeuvre des ONG internationales dans la région Centre du Cameroun de 1960 à 2010, nous relevons que notre approche s'est subdivisée en deux idées.

Dans la première partie, il s'est agi de présenter les fondements sociologiques, juridiques et politiques ayant servi de socle à l'émergence des OING au Cameroun. Ici nous avons relevé que la solidarité humaine, l'esprit d'un monde dans lequel l'on vit en communauté ont contribué à la responsabilité de porter assistance aux personnes vulnérables dans le monde. Des conventions internationales, régionales ainsi que des lois nationales ont légitimé l'existence des ONG et l'accomplissement par ces dernières des missions d'intérêt général, légitimant ainsi la solidarité aussi bien à l'échelle nationale, régionale qu'internationale. Cette solidarité s'exprimant à l'échelle internationale aboutit à l'arrivée dans les années 1960 des premières organisations de la société civile du Nord au Cameroun. Les résultats mitigés de la coopération gouvernementale (notamment de l'aide publique au développement), les méfaits des réformes économiques imposés par les institutions financières internationales et l'échec des politiques nationales inadaptées ont à joué un rôle important dans la détérioration des conditions de vie des populations au Cameroun. Dès lors, les pays du Nord comprennent la nécessité de faire des ONG de véritables partenaires au développement. Ces dernières s'installent progressivement au Cameroun et font désormais partie des acteurs clef du développement socio-économique du Cameroun.

Dans la deuxième partie, nous avons présenté une classification et une caractérisation des OING opérant dans la région du Centre, leurs différentes formes de partenariat qu'elles établissent dans le cadre de leurs activités, ainsi qu'une mise en relief de leurs actions concrètes dans cette localité. Ensuite, nous avons examiné les facteurs qui constituent des limites à une action efficace des OING et des recommandations ont été formulées à l'endroit des différents acteurs impliqués dans ce processus.

En effet, les OING actives dans notre région d'étude sont principalement d'origine occidentale et de type anglo-saxon. En effet, en dehors des ONG d'origine américaine dont les financements proviennent en grande partie du gouvernement américain, les autres sont indépendantes de leurs Etats d'origine du point de vue financier. Leurs ressources financières proviennent donc des sources diverses (siège de l'OING, bailleurs de fonds, les organisations internationales, les multinationales, les particuliers ...) et constituent pour certaines des enveloppes très considérables. Les ressources humaines quant à elles sont principalement constituées des nationaux quoi que les positions stratégiques soient plus occupées par le personnel international parfois du pays d'origine de l'ONG. Dans la mise en oeuvre de leurs

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projets, ces organisations établissent des partenariats avec d'autres acteurs notamment l'Etat, les OI, d'autres OING, les ONG et entreprises locales ... Ces projets sont principalement axées sur des questions de développement notamment la santé et le VIH/SIDA, l'éducation, le développement local, les droits de l'homme, l'environnement, et quelquefois sur des questions d'urgence humanitaire. Ces faits exposés confirment notre hypothèse de départ selon laquelle l'oeuvre des OING dans la région Centre du Cameroun est principalement axée sur le développement en vue d'une amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. Il convient ici de préciser que les interventions dans les domaines de la santé, le VIH/SIDA, l'éducation et le développement local retiennent plus l'attention des OING et couvrent plus de la moitié de leurs réalisations dans la région.

Toutefois, cette oeuvre sociale en faveur des personnes vulnérables de la région du Centre pourrait être plus efficace si une attention particulière était accordée par les différents intervenants à la question de bonne gouvernance. Elle devrait en effet occuper une place centrale dans les stratégies aussi bien des OING que l'Etat. Une révision du cadre réglementaire, une revalorisation des compétences locales, une réorientation des thématiques d'intervention, l'implication des populations dès la phase de conception des projets et une meilleure coordination des actions contribuerait à une action efficace et efficiente.

Au moment de terminer ce travail, nous réalisons l'importance et en même temps la complexité de la question de gouvernance au niveau global. En effet, si cette dernière a contribué à l'émergence des OING dans les pays en développement, il faut cependant dire qu'elle représente aujourd'hui un problème majeur pour cette catégorie d'acteurs du développement. Alors devrons-nous penser à une nouvelle catégorie d'acteurs ? Si non, ne devrait-on pas repenser l'aide au développement dans son ensemble ?

Finalement, loin d'être utopique, loin de remettre en cause l'action bienfaisante des OING au Cameroun, la question suivante nous taraude certes l'esprit : une amélioration significative du niveau de gouvernance au Cameroun ne permettrait-elle pas à l'Etat de garantir les droits économiques et sociaux de ses citoyens, réduisant ainsi sa dépendance à l'aide extérieure entre autres celle des organisations internationales non gouvernementales ?

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus