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Etude épidémiologique, clinique et thérapeutique de la fièvre typhoàŻde en ville de Goma


par Kandeke KAMBALE
ISTM/Goma - Graduat 2019
  

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CHAPITRE I : INTRODUCTION

1.1. EPIDEMIOLOGIE

La fièvre typhoïde est une infection potentiellement mortelle due à la bactérie Salmonella typhi. Elle se propage en général par l'eau ou les aliments contaminés. Une fois la bactérie ingérée, elle se multiplie et passe dans la circulation sanguine. [1]

C'est une maladie à répartition ubiquitaire ; elle est présente dans tous les pays en développement (PED) a faible niveau d'hygiène avec, en 2016, dans le monde, un nombre de cas estime à 26,9 millions de cas avec une incidence supérieure à 100 cas

/100,000 dans les PED versus inférieur à 1 cas /100,000 dans les pays développés. [2]

Le réservoir est humain ; rôle des porteurs sains. C'est une maladie du péril fécal. La transmission peut être directe interhumaine, mais le plus souvent indirecte à partir d'aliments (ou d'eau) contaminés : coquillages, fruits de mer, légumes crus contamines ; aliments manipules par un porteur de bactéries. [2]

La seule espèce (99.5 % des cas) de salmonelle pathogène pour l'homme est Salmonella enterica causant la fièvre typhoïde est due aux stéréotypes Typhi (S.

Typhi), et Paratyphi. [3]

La mortalité est de l'ordre de 1 % si bien traitée ; 10 à 25 % en l'absence de traitement antibiotique approprie. [2]

Dans de nombreux pays en voie de développement, il s'agit d'une infection endémique liée à la précarité des conditions sanitaires ; elle pose alors un véritable problème de santé publique.Le diagnostic de la fièvre typhoïde n'est pas toujours aisé car les signes cliniques ne sont pas spécifiques et les diagnostics alternatifs sont nombreux. [4]

Dans les pays industrialisés, la plupart des fièvres typhoïdes sont contractées lors d'un voyage à l'étranger. 100 à 200 souches de Salmonella typhi sont isolées en France chaque année, provenant presque exclusivement de cas importés. [5]

L'OMS, selon son rapport annuel de 2018 estime que, chaque année, de 11 à 20 millions de personnes contractent cette maladie et que de 128 000 à 161 000 en meurent dans le monde. [1]

Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des maladies infectieuses potentiellement mortelles en l'absence de traitement. Ces fièvres surviennent le plus souvent dans des zones où l'hygiène est précaire et frappent principalement les pays en voie de développement. Dans le monde, il y a 20 millions de cas et plus de 200 000 morts par an. En France, de 100 à 150 cas sont répertoriés chaque année chez des voyageurs ou des personnes originaires de zones d'endémie (Afrique, Asie, Amérique latine). Toujours en France, 8000 à 10 000 souches expertisées chaque année par le centre national de référence [6]

Si la quasi-disparition de la fièvre typhoïde a été observé en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord, cette maladie reste très prévalue dans le reste du monde et en particulier en Asie et en Afrique. [7]

A Mayotte, En 2016, 13 cas ont été signalés dans le village de Longoni, au nord de l'île. Les investigations, réalisées par les enquêteurs de la Cellule de veille, d'alerte et de gestion sanitaire (CVAGS) de l'Agence de santé Océan Indien (ARS OI), avaient permis d'identifier la rivière de Longoni, fréquentée par 9 des cas au cours du mois précédent le début de leurs symptômes, comme source de contamination probable. En 2017, de nouveaux cas ont été signalés dans la même région, regroupés dans les villages de Koungou et Longoni. [8]

Au Maroc, la fièvre typhoïde demeure une maladie infectieuse d'actualité, fréquente chez l'enfant, et sévissant sur un mode endémique. Des cliniciens ont mené une étude rétrospective qui a intéressé aux dossiers des malades hospitalisés dans le service des maladies infectieuses pédiatriques de l'hôpital d'enfants de Casablanca entre janvier 2010 et décembre 2017. Au cours de cette période, 918 enfants ont été hospitalisés pour fièvre typhoïde. Le seul critère d'inclusion retenu a été une hémoculture positive à Salmonella typhi, parathyphi A, B ou C. Ainsi, parmi 918 dossiers consultés, 291 cas de fivère typhoïde ont été confirmés à l'hémoculture. Au total, 31 enfants avec un seul type de complication, 5 enfants avec 2 types de complication, 1 enfant avec 3 types de complication. Ces complications se répartissent ainsi : complications neuropsychiatriques (17 cas), complications digestives (13 cas), complications hématologiques (6 cas), complications pleuropulmonaires (5 cas), complications cardiovasculaires (2 cas), complications rénales (2 cas). [9]

En Algérie en 2016, la FT était la deuxième maladie la plus rencontrée au niveau du service des maladies infectieuses au CHU de Tlemcen après la brucellose. En 2012, la FT était classée la première maladie rencontrée au niveau service des maladies infectieuses au CHU de Tlemcen parmi toutes les maladies avec un pourcentage de 12.8%. En 2013, l'hépatite était la maladie majoritaire du service des maladies infectieuses après laquelle se classe la FT avec un pourcentage de 12,62%. [10]

Au Cameroun en 2017, 171 cas suspects de fièvre typhoïde (taux d'attaque : 684/ 10.000 habitants) dont 4 cas de décès (taux de létalité : 2,23%) ont été notifiés dans le village de Gassa. L'épidémie a duré 40 jours, avec une phase aiguë de 9 jours où 153 cas ont été enregistrés, et une phase d'accalmie de 20 jours et des cas sporadiques dans les 2 dernières semaines.

Le cas index a eu lieu à la semaine épidémiologique 23 (12 juin 2011 plus précisément), avec un pic à la semaine 24 (103 cas avec 2 décès), dont le taux d'attaque de 412/10.000 habitants, avec un taux de létalité de 1,94%. Durant toute l'épidémie, on a enregistré 4 décès, dont un à la semaine 23 et un à l semaine 24, deux à la semaine 25. [11]

La République Démocratique du Congo, notre pays, est également victime de cette maladie. Elle est un des pays à conditions hygiéniques très précaires. Pas de progrès de l'hygiène et d'amélioration des conditions d'approvisionnement en eau potable. Les principaux véhicules de transmission sont l'eau et les aliments. [12]

Entre le 1er et le 10 décembre 2014, on a dénombré 615 cas souffrant d'une péritonite avec ou sans perforation, dont 134 mortels (taux de létalité de 21,8%). S. typhi a été retrouvée dans 5 échantillons sur 32. [13]

En 2016, MSF a notifié 13 000 consultations et soigné près de 4 000 cas suspects de FT, près de 500 patients hospitalisés et assurés 36 interventions chirurgicale dans la région centre de la RDC. [15]

Le Nord-Kivu n'échappe pas à la fièvre typhoïde. En 2017, on y a enregistré 4913 cas de FT avec 4 décès. [16]

Dans la ville de Goma, les cas de FT en 2016 étaient de 17 744 cas avec 0 cas de décès et en 2017 étaient de 18 042 cas avec un cas de décès. Dans la zone de Karisimbi, la fièvre typhoïde a représenté 13 146 cas avec 0 cas de décès en 2016 et 9556 cas avec 0 cas de décès en 2017. [17]

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