Conclusion de la partie 2)
Le tourisme est une activité qui à bien des
aspects représente un avantage pour les pays du sud. Elle ne
nécessite pas l'utilisation de matières premières dont le
prix est fortement volatile, elle ne nécessite pas vraiment
l'utilisation de produits manufacturés (permet donc d'échapper
à la dégradation des termes de l'échange). Elle
nécessite cependant un patrimoine naturel, mais les pays du sud en sont
généralement bien dotés (grâce à des paysages
qui sont très différents, les plages, la montagne, les
vallées). C'est la valorisation de ce patrimoine qui fera la
différence, cela passe par un investissement dans l'éducation et
la santé (capital humain). Le tourisme nécessite
généralement une combinaison productive intense en travail, c'est
le cas dans les pays du sud, le travail coute moins cher que le capital
à cause de la main d'oeuvre pas cher. Le tourisme permettra
également sous ses formes les plus responsables de répondre aux
piliers du développement durable, et donc de préserver
l'environnement. Dans ce schéma de pensée il n'y a plus de choix
cornélien à faire entre
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protection de l'environnement et croissance économique.
Les devises et les capitaux récoltés devraient cependant
être réorientés vers les populations les plus pauvres. Cela
permettrait alors de faire accepter certaines concessions accordés aux
touristes, cela permettrait surtout d'avoir une population en meilleur
santé, plus éduqué, éloigné des pentes
glissantes de la précarité. Le tourisme peut véritablement
alors être source de lien social.
Conclusion générale
La croissance économique reste donc un
élément sine qua non au développement des pays du sud.
Sans croissance économique il semblerait que le développement ne
soit pas possible. D'ailleurs pour sanctuariser leur développement, les
pays du nord ont connu des épisodes de croissance très forte lors
des tentes glorieuses (environ 5% de taux de croissance annuel moyen selon
l'INSEE de 1947 à 1972 en France). Les fruits de la croissance
économiques doivent cependant être répartis à
l'ensemble de la collectivité, et donc ne doivent pas être
captés par une minorité. La redistribution des revenus est donc
à cet égard un enjeu pour assurer le développement des
pays du sud. Cependant la croissance économique comporte certaines
limites. D'une part en terme méthodologique, la variation du PIB
mesurant la croissance économique ne prend pas en compte certaines
activités bénévoles ou domestiques, cela ne veut pourtant
pas dire qu'elles ne sont pas socialement utiles. Le bien être qui est
une finalité à laquelle chaque individu aspire n'est pas
exprimé par la variation du PIB. De plus les activités
industrielles pour arriver à une croissance économique dynamique
provoquent des phénomènes de pollution de l'air du sol et de
l'eau. La santé humaine est directement menacée par ces
phénomènes de pollution. Les activités de combustion vont
également fomenter une hausse des températures et donc une
récurrence des phénomènes cycloniques.
L'écosystème des pays du sud est également menacé
notamment par le processus d'abattage des arbres. Les pays du sud risquent donc
d'être les premières victimes des changements climatiques et des
externalités liés à la pollution. Face à
l'impératif de stimuler l'ensemble des déterminants de la
croissance économique (demande agrégée principalement
comprenant la demande de consommation des ménages et des
administrations, et la demande d'investissement des entreprises) pour oeuvrer
à la faveur d'un développement humain mais également de
protéger davantage leur environnement local, car les populations des
pays du sud sont les premières victimes de la dérégulation
du climat entre autre. Les pays du sud peuvent donc se retrouver en face d'un
dilemme. L'équation peut même paraitre insoluble. La commission de
Brundtland de 1987 a donné des pistes pour concilier croissance
économique et protection de l'environnement. Elle a même
intégré une dimension sociale avec la prise en compte des
générations futures mais également des «
générations présentes » qui sont pauvres ou
démunis. Les piliers du développement durable ont cependant
souffert d'atermoiements de la part des gouvernements qui n'ont rien mis en
place depuis le protocole de Kyoto en 1997 et surtout la Cop 21 en 2015.
D'autres économistes ont reproché au concept de
développement durable de manquer d'objectifs chiffrés ou de
modalités d'application.
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L'OCDE a proposé pour accentuer le développement
durable, le concept de croissance verte. Cependant ce concept semble
inopérant pour les pays du sud, car il nécessite un
investissement majeur, même les pays du Nord n'ont pas entamé
cette phase de verdissement de la croissance. D'autres ont montré de
façon paradoxale que la croissance était la solution aux
phénomènes de pollutions. Les récents
phénomènes météorologiques démontrent que
les pays du sud ne peuvent « jouer aux dés » et doivent
concilier croissance économique et protection de l'environnement.
Certains penseurs ont martelés le concept de décroissance,
cependant il semble bien trop radical, et les avancées technologiques
devraient être ralenties au maximum, ce qui contrevient à toute
idée de progrès. Un des secteurs porteurs pour les pays du sud de
s'émanciper du dilemme croissance et protection de l'environnent est le
tourisme. Dans ses formes les plus responsables comme l'éco tourisme et
le tourisme durable, la croissance soutenable est parfaitement respecté.
Le tourisme permet par ailleurs de collecter des devises
étrangères, et des capitaux via les investissements directs
à l'étranger. Le tourisme permet donc d'investir grâce
à cette accumulation, d'investir dans le capital humain ou même de
diversifier son activité grâce à ces fonds propres.
Cependant un control plus poussé des devises ou des produits
touristiques vendus à l'étranger devraient être mis en
place. Cela permettrait d'éviter des fuites. Les pays du du sud doivent
également être vigilants aux aspirations de leur population pour
ne pas les exclure dans le cadre d'un développement touristique. En
effet un tourisme mal planifié peut engendrer également des
externalités comme l'acculturation ou la destruction du patrimoine
naturel des pays du sud. Pour illustrer le développement durable des
pays du sud via le tourisme nous avons pris l'exemple de l'ile Maurice.
C'était une ile qui à la fin des années 60 était
dans une certaine atonie à cause d'une démographie galopante et
d'une dépendance au secteur agricole. Grace à des politiques
volontaristes et d'outils comme la zone franche et la valorisation d'un
patrimoine naturelle l'ile Maurice a déjoué les pronostics la
condamnant à la récession ou à la spirale inflationniste.
L'ile Maurice au cours des 15 dernières années a même
consolidé « son produit touristique » en montant en gamme dans
les services mais également dans les emplois proposés. L'ile
Maurice est même un exemple à suivre pour d'autre pays du sud dans
le domaine touristique. Cependant elle a encore des défis à
affronter notamment inclure dans la croissance économique l'ensemble de
la population, ou rendre ses pratiques touristiques plus respectueuse de
l'environnement, car beaucoup d'espèces ont disparues ou sont en voies
d'extinctions. Dans ce mémoire nous nous sommes limités à
savoir si la croissance économique pouvait être conjuguée
avec la protection de l'environnement. Nous ne nous somme pas questionné
si la croissance économique serait infinis dans un monde ou les
grandeurs physiques sont finis. Nous avons choisi le prisme du
développement touristique pour répondre au pilier du
développement durable, car elle ne nécessite pas dans un premier
temps une dotation importante en capital humain, ou une combinaison des
facteurs intenses en capital. Cependant d'autres secteurs sont également
une possibilité de
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développement pour les pays du sud. Le secteur des
énergies renouvelables en est la parfaite illustration. En effet les
pays du sud ont l'avantage d'être à proximité de l'ensemble
des énergies surtout le soleil (climat tropical) et d'être
à proximités des plages ou des
océans (énergies hydrauliques). Cependant il
faut avoir en esprit que cette « transition écologique «
nécessite une combinaison productive intense en capital et une forte
dotation en capital humain (ingénieurs). Ce secteur semble donc
plutôt réservé aux pays en développement comme le
brésil qui a déjà une croissance économique et des
structures solides, mais qui cherche à pérenniser son
développement (et à inclure plus d'individus dans le
processus).
Liste des annexes
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Principale zone cyclonique du monde
Source : meteosinotica
En cas d'une hausse de la température ce sont davantage
ces zones qui sont concernés par les phénomènes
cycloniques plus récurrents.
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Ce tableau montre que le secteur touristique est porteur, les
arrivées de touristes ont été en constante augmentation.
Il est intéressant de voir qu'outre des « géants du tourisme
» comme la France ou les Etats-Unis, il y' a des pays du sud comme la
Thaïlande ou l'Arabie Saoudite.
Liste des Abréviations et des acronymes
OMC = Organisation mondial du commerce, son siège
social est à Genève en suisse.
OMT= organisation mondial du tourisme son siège social est
à Madrid.
WTTC= World Travel and tourism council. C'est une sorte de
conseil pour les voyages et pour le tourisme
Pnud= Programme des Nations unies pour le
développement, son siège social est à New-York
Ocde= Organisation de coopération pour le
développement économique, son siège social est à
Paris.
Insee= Institut national de la statistique et des études
économiques.
MOBAA= Mauritius Offshore Business Activities loi qui essaye
de capter les capitaux étrangers à Maurice.
Tcam= Taux de croissance annuel moyen
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