Paragraphe 1) une approche controversée
C'est en réaction au rapport Meadows qui
réfléchissait à la nécessité d'un
ralentissement voire d'une cessation de la croissance économique que les
défenseurs de la croissance se sont manifestés. En prenant
illustration sur l'accord de libre-échange Nord-américain Krueger
et Grossman montrent que la pollution par le dioxyde de souffre augmente
corrélativement avec le Pib jusqu'à atteindre un certain seuil,
et lorsque le PIB continuer lui à augmenter la pollution de dioxyde de
souffre décroit dans le même temps. Cette approche
considère l'environnement comme un bien de luxe, en effet au
départ les ménages et les entreprises sont « contraints
» de polluer car ils ont un revenu peu élevé, ils n'ont les
moyens de traiter les déchets par exemple ou de consommer des produits
bio. Leur revenu continue cependant de croitre et un certain niveau ils
prennent conscience que l'environnement est un bien dont il faut
préserver, ils réduisent alors leur taux de pollution,
investissent dans des dispositifs dépolluants (c'est le cas de
catalyseur qui brule une seconde fois les émissions
d'échappements). Il arrive donc une situation d'équilibre entre
croissance économique et protection de l'environnement. Cette conception
de la croissance peut bien à des égards se rapprocher de
l'idéologie des climato septiques qui pensent que les activités
de l'homme ne sont pas responsables à part entières des mutations
climatiques, mais c'est une « marche naturelle du monde ». Le
réchauffement climatique serait inhérent à
l'évolution dans le temps.
Paragraphe 2) la courbe environnementale de
Kuznets.
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Source : école des mines de paris
Cette courbe en forme de u inversé a été
renommé « courbe environnemental de Kuznets » par le
département environnement de la banque mondiale. C'est une analogie avec
la courbe de Kuznets qui faisait une corrélation entre la hausse du Pib
et la réduction des inégalités. En effet selon kuznets
dans un premier temps à mesure que le Pib augmentait les
inégalités se creusaient. L'investissement dans des capitaux
physiques ou techniques faisait que les rendements d'échelles
étaient croissants et que donc la productivité augmentait, la
valeur ajoutée aussi, et les bénéfices pour les
entreprises. Ces inégalités continuaient d'augmenter
corrélativement avec la croissance économique, cependant il
arrivait un niveau ou les inégalités cessaient de se creuser en
raison de l'accumulation de capital qui s'estompait également.
Arrivé à ce seuil les agents économiques investissent
davantage dans le capital humain, la santé et l'éducation sont
donc les fers de lance de l'activité économique, la croissance
économique profite alors à tous. C'est une vision assez
mécanique de la réduction des inégalités. Pour
paraphraser la courbe de Kuznets les économistes libéraux
favorables à une croissance infinie démontrent que dans un
premier temps la pollution augmente en même temps que la croissance
économique. Les activités polluantes sont au départ
nécessaire dans les économies en voie d'industrialisation, car
cela constitue en quelque sorte le carburant vers l'industrialisation. Arrive
à un certain niveau de revenus les pays sont devenus
industrialisés et ont pris conscience que l'environnement est un bien
qu'il faut préserver. Des investissements en recherche et
développement sont donc consentis pour créer des dispositifs
dépolluant les économies. Sous l'impact technologique de la
croissance, les entreprises investissent davantage dans des modes de
productions
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propres et pour amortir ces investissements étalent
leur production sur une plus grande quantité. Cela leur permet de
réaliser des économies d'échelles. (Ex des catalyseurs,
des filtres à particules, des électrovannes egr). Les
ménages adoptent des pratiques écoresponsables (le tri
sélectif, la consommation de produit biologique), tout cela créer
des débouchés pour les entreprises c'est le mécanisme de
la demande anticipée (Keynes). Les chefs d'entreprises délaissent
alors les activités industrielles pour les activités de service,
c'est la tertiarisation de l'économie. Nous assistons à une
économie post-industrielle, c'est l'ère de la consommation de
masse. Ce scénario d'économie qui n'a pas été
confronté au dilemme entre protection de l'environnement et croissance
économique a été véridique surtout chez les Bric
(Brésil, Russie, Inde, chine). Au vu des effets néfastes de la
pollution sur les pays du sud ou des conséquences futures du changement
climatique, ce positionnement n'est peut-être pas le plus indiqué
pour s'assurer un développement durable.
Nous avons donc vu le positionnement de certains
néoclassiques quant à la dichotomie entre croissance
économique et protection de l'environnement, tachons de voir que la
protection de l'environnement et la croissance économique ne constitue
également pas un dilemme pour les pays du sud, mais cette fois ci pour
des raisons bien différentes.
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