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Enquête ethnobotanique sur l'utilisation traditionnelle des cosmétiques naturels en Algérie


par Khedim Soheir et Hamdi Sirine
Faculté de médecine d’Oran département de pharmacie - Docteur en Pharmacie 2019
  

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Introduction

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La cosmétique répond depuis la nuit des temps aux besoins de l'homme ; comme l'hygiène, l'entretiens du corps et de la peau, et la faculté de se distinguer et de se valoriser par son apparence.

Le contexte mondial actuel du développement du marché cosmétique s'oriente de plus en plus vers des produits naturels, plus particulièrement vers les matières végétales.

Bien que la cosmétique soit omniprésente et encrée dans différentes cultures, son usage traditionnel semble peu exploité.

En Algérie, la cosmétique traditionnelle fait partie intégrante de la culture locale. Afin de la préserver, ces connaissances sont transmises au fil des générations. Ayant une position géographique privilégiée, l'Algérie possède une flore extrêmement riche et variée. Par ailleurs, le passage de plusieurs civilisations a pu influencer les pratiques et les connaissances de sa population, ce qui présente un intérêt scientifique pour la compréhension et le savoir dans le domaine de l'ethnobotanique.

Divers travaux de recherches ethnobotaniques ont été entrepris en Algérie, mais peu se sont intéressées à l'utilisation traditionnelle des cosmétiques naturels. En effet, à ce jour, une seule étude a été publiée ; elle a été réalisée dans trois villes du nord-est algérien : Annaba, El Tarf, et Skikda pour évaluer quantitativement l'utilisation des plantes dans les applications phyto-cosmétiques [1].

Ce mémoire de fin d'étude est motivée par le désir de connaitre les traditions cosmétiques qui sont souvent négligées, et dont la connaissance n'est que partielle à l'heure actuelle, ainsi que de valoriser les savoirs faires locaux.

Notre travail consiste en une enquête ethnobotanique en Algérie auprès de la communauté féminine, avec pour objectif principal :

? L'inventaire des plantes traditionnellement utilisées en cosmétique naturelle. D'autres objectifs, secondaires, ont été également visés, notamment :

? L'évaluation des habitudes et de l'usage traditionnel des cosmétiques naturels en Algérie par la communauté féminine ;

? Le recueil des recettes traditionnelles d'utilisation ;

? L'évaluation du savoir-faire populaire à la lumière des travaux scientifiques.

Afin de présenter notre travail, nous avons structuré ce manuscrit en deux parties. Dans la première, une revue bibliographique organisée en trois chapitres dédiés à la présentation du

Introduction

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système tégumentaire d'une part, des cosmétiques conventionnels, puis naturels d'une autre part. La deuxième partie du manuscrit comprend le volet pratique de notre étude ; elle présente notre méthodologie de travail et discute l'essentiel de nos résultats analysés à l'aide d'indices ethnobotaniques quantitatifs.

Partie 1 : Revue

bibliographique

Chapitre I : Présentation du

système tégumentaire

Chapitre I : Présentation du système tégumentaire

Revue Bibliographique

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I.1. Structure générale I.1.1. Peau

La peau également appelée tégument (du latin tegumentum, couverture), enveloppe du corps humain est l'un des organes les plus importants du corps, avec un poids de 4kg et une superficie de 2m2 chez un adulte moyen. Son épaisseur varie selon la zone corporelle, plus épaisse au niveau de la paume des mains et de la plante du pied, et plus fine sur le reste du corps. En moyenne elle mesure 2mm.

La peau est constituée de trois tissus superposés : externe l'épiderme, intermédiaire le derme - profond l'hypoderme [2] [3] détaillés dans la figure 01.

Figure 01. Ultrastructure de la peau (d'après Pour la Science, mars 1986) [2].

Chapitre I : Présentation du système tégumentaire

Revue Bibliographique

I.1.1.1. Epiderme

L'épiderme est formé d'un épithélium de revêtement stratifié, pavimenteux, kératinisé mesurant de 0,1 mm (paupières) à 1 mm (paume des mains et plante des pieds) [5], non vascularisé, contrairement au derme et à l'hypoderme sous-jacents. Les nutriments lui proviennent du derme et y pénètrent par diffusion [2]. Il est essentiellement constitué de quatre types cellulaires : les kératinocytes en grande majorité (90%) [4] qui permettent son renouvellement constant [6], les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel [4] [5] [6].

Les kératinocytes prennent naissance au niveau de la couche basale aussi appelée stratum corneum, se différencient au fil de leur passage vers les couches supérieures, épineuse, granuleuse et finissent par s'aplatir, perdre leur noyaux et former la couche cornée qui est une couche protectrice et semi-perméable grâce à la synthèse de kératine molle [4] [5] [6]. Dans une peau normale la différenciation des kératinocytes de la couche basale à la couche cornée s'effectue entre 28 et 50 jours [6].

On distingue cinq couches différentes dans l'épiderme selon le stade de différenciation des kératinocytes qui les composent : germinative, épineuse, granuleuse, claire, et cornée [3] [6]. Les mélanocytes constituent 5 à 10% des cellules totales de l'épiderme, localisés dans le follicule pileux et la couche basale [3]. Ils sont spécialisés dans la production de mélanine [3] [5] [7] qui colore et protège le poil et la peau des rayons ultraviolets nocifs [3].

Les cellules de Langerhans constituent 3 à 8 % de la population cellulaire épidermique [5]. Issues de précurseurs hématopoïétiques elles sont essentiellement localisées dans la couche épineuse de l'épiderme [3] [5]. Leur fonction immunitaire repose sur leur attitude à capter les antigènes exogènes, en les présentant aux lymphocytes T ganglionnaires [3] [5] [7].

Les cellules de Merkel sont des acteurs clés du système Neuro-Endocrino-Immunitaire cutané [3]. Elles envoient des prolongements dendritiques entre les keratinocytes et les cellules de Langerhans et peuvent former des synapses avec des neurones sensoriels [8], par ailleurs leur fonction de mécanorécepteurs est responsable de la sensation tactile fine [3] [8].

Elles sont irrégulièrement réparties dans l'épiderme inter folliculaire, et sont particulièrement abondante au niveau des lèvres, paume, la pulpe des doigts et du dos des pieds [5] [8].

I.1.1.2. Derme

Il s'agit d'un tissu conjonctif considéré comme l'armature de la peau. Essentiellement constitué de fibroblastes (cellules fixes) de cellules sanguines (cellules mobiles) en association avec le

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Chapitre I : Présentation du système tégumentaire

Revue Bibliographique

collagène, l'élastine et la réticuline qui baignent dans la substance fondamentale. Cette dernière joue un rôle de cohésion et est constituée de mucopolysacccharides dont l'acide hyaluronique [2] [5].

I.1.1.3. Hypoderme

C'est la couche la plus profonde et la plus épaisse de la peau [9]. Il s'inscrit dans la continuité du derme. C'est un tissus adipeux innervés et vascularisé, non seulement caractérisé par la présence de lobules graisseux constitués d'adipocytes et de fibres de collagène et d'élastine assurant la tenue du tissus et le passage des nerfs et vaisseaux, mais également des fibroblastes et les cellules du système immunitaire [3] [4] [5].

L'hypoderme constitue un coussin amortisseur, qui fait office de protection mécanique, permet également d'isoler le corps des variations thermiques [5] [9].

Si le derme peut être considéré comme réserve d'eau, la graisse stockée au sein des adipocytes de l'hypoderme constitue une réserve d'énergie. Celles-ci peuvent être facilement remises en circulation par voie sanguine en cas d'effort intense ou de défaut d'apport énergétique [3] [5]. I.1.2. Annexes cutanées

Elles comprennent les phanères (ongles et poils) et les glandes (les glandes sébacées, les glandes sudoripares eccrines et apocrines) [2] [3].

I.1.2.1. Appareil pilosébacé

Le follicule pileux né dans le derme, traverse l'épiderme et débouche à la surface de la peau par l'orifice pilo-sébacé. La partie du poil alors visible est nommé tige pilaire qui contient l'écorce et la cuticule, et de la mélanine en quantité variable. Le poil est protégé par deux gaines folliculaires. Le follicule pileux est lié à trois annexes : le muscle arrecteur, la glande sébacée et la glande sudoripare apocrine retrouvée dans certaines régions du corps [3] [10].

Le muscle arrecteur du poil provoque une boursouflure communément appelé chair de poule, résultant d'une torsion du derme qui l'environne, réponse à un stimulus (froid ou peur) [3] [10].

Les glandes sébacées sécrètent le sébum, composé lipidique qui se dépose sur l'épiderme et a un rôle bactéricide et antifongique ; il protège également l'épiderme du frottement et de la déshydratation. La densité de répartition des glandes sébacées est variable. Sur le visage, on les retrouve volumineuses et en grande quantité au niveau de la région médio faciale (front, nez, menton) [3] [10].

I.1.2.2. Appareil sudoripare

Les glandes sudoripares sont des glandes exocrines reliées au derme et à l'épiderme. Elles possèdent des canaux excréteurs qui s'ouvrent soit à la surface de l'épiderme, soit au niveau d'un

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Chapitre I : Présentation du système tégumentaire

Revue Bibliographique

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follicule pileux. On trouve deux grands types de glandes eccrines et les glandes et apocrines [3] [10].

Les glandes sudoripares eccrines produisent la sueur qui est libérée à la surface de la peau, provoquant son rafraîchissement, ce qui régule ainsi la température corporelle [3]. On les retrouve au niveau du derme et de l'épiderme, plus nombreuses au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds [3] [10]. La sueur est composée d'eau, de chlorure de sodium, de potassium, d'acide urique et d'ammoniaque [3].

Les glandes sudoripares apocrines se trouvent dans des régions précises de l'organisme (aisselles, pubis et régions génitales), et sont toujours reliées à un follicule pilo-sébacé [3] [10]. Le fonctionnement et le développement de ces glandes dépendent essentiellement des hormones sexuelles. Leur produit de sécrétion est gras, alcalin, laiteux et inodore, sauf présence d'agents bactériens [3] [10].

I.1.2.3. Appareil unguéal

Les ongles sont des formations épidermiques, qui protègent les extrémités des doigts et des orteils. Ils sont constitués de couches très kératinisés en deux parties distinctes : l'une cachée, la racine qui s'étends profondément dans le derme. L'autre visible, la tablette unguéale qui se repose sur le lit de l'ongle. Des indications importantes sur la circulation sanguine au niveau du derme sont fournies à l'examen de la tablette [3] [10] [11].

I.2. Fonctions

La peau constitue l'interface d'échange entre le milieu intérieur de l'organisme et son environnement, et ce en le renseignant sur ses besoins et en lui permettant de répondre aux perturbations externes (température, humidité, bactéries, UV...) [4].

I.2.1. Protection et barrière

La peau exerce d'abord une fonction protectrice, vis à vis de toutes les agressions venues de l'extérieur [12].

Contre les agressions mécaniques : La peau assure une protection souple et efficace à 3 niveaux : la kératine de la couche cornée, solide barrière continue ; les fibres du derme, collagènes, qui confèrent à la peau leur force de tension, et élasticité grâce auxquelles la peau revient en place après étirement ; ainsi que le coussin graisseux de l'hypoderme, qui protège les muscles et les os sous-jacents contre les chocs et les pressions [12].

Contre les agressions chimiques : La couche cornée et le film formé par la sueur et le sébum forment une barrière, mais cette dernière n'est pas infranchissable. Certains produits peuvent pénétrer lentement à travers la peau pour gagner la circulation générale. Cette pénétration peut

être utilisée pour l'application de certains médicaments. A l'inverse, elle représente un danger vis à vis de produits toxiques [12].

Contre les microorganismes : la défense de la peau est assurée par la couche cornée, les cellules immunitaires du derme, et aussi par la flore microbienne commensale qui s'oppose au développement de la flore dite pathogène (streptocoque, staphylocoque doré ...). Cette flore normale doit donc être respectée. L'emploi de produits antiseptiques pour la toilette quotidienne est déconseillé [12].

En outre, la défense antimicrobienne de la peau est assurée grâce à une légère acidité de la couche cornée (pH5) et à la libération d'agents bactéricides tels que les â-défensines, les antileucoprotéases, le lysozyme et la RNase [12].

Contre les agents oxydants : les polluants atmosphériques et les rayonnements agressent constamment la peau. Pour s'en protéger, elle filtre 70% du rayonnement UVB et limite la production d'espèces réactives à l'oxygène (ROS) ; et ce grâce à ses systèmes d'élimination des radicaux libres : système enzymatique (catalase et superoxyde dismutase) et non enzymatique (vit E et C, acide urique et glutathion) [12].

I.2.2. Thermorégulation

Les échanges thermiques au niveau de la peau dépendent du système vasculaire cutané et des glandes sudoripares qui sont sous le control du centre thermorégulateur. La vasodilatation élimine l'énergie thermique, tandis que la vasoconstriction évite une perte trop importante [13] [14]. Par ailleurs, les glandes sudoripares permettent à l'organisme d'évacuer de l'énergie thermique sous forme de vapeur d'eau : il y'a refroidissement par évaporation [13].

I.2.3. Fonction métabolique (synthèse de vit D)

La vitamine D est synthétisée en premier lieu dans l'épiderme, au niveau des kératinocytes. Après exposition aux rayons ultraviolets B, la vitamine D3 ou cholécalciférol est synthétisée à partir de son précurseur (le 7-déhydrocholestérol). Elle est ensuite doublement hydroxylée au niveau du foie puis au niveau du rein aboutissant au calcitriol forme hormonale active de la vitamine D3. Cette dernière est essentielle à la régulation du calcium et du phosphate de l'organisme [3].

I.2.4. Fonction sensorielle

Grace aux terminaisons nerveuses la peau capte des informations cognitives, qu'elle transmet au cerveau. Ce que lui donne sa fonction sensorielle permettant défense et adaptation au milieu environnant [5] [13].

Chapitre I : Présentation du système tégumentaire

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L'organisme est sensible à la pression, à la douleur, et aux variations de la température grâce aux : corpuscules lamelleux qui se trouvent dans les couches profondes du derme ou de l'hypoderme, et aux terminaisons nerveuses libres se situant dans toute la peau. Elle apprécie les formes, la nature et le contact d'objets grâce aux corpuscules tactiles capsulés localisées dans les papilles du derme [13].

Chapitre II :

Les cosmétiques

Chapitre II : Les cosmétiques

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II.1. Législation et règlementation

II.1.1. Définition

Les produits cosmétiques sont définit par l'article 2 du décret exécutif n°97-37, du 5 Ramadhan 1417 correspondant au 14janvier 1997 du journal officiel de la république algérienne.

« On entend par produit cosmétique et produit d'hygiène corporelle, toute substance ou préparation autre que les médicaments, destinée à être mise en contact avec diverses parties superficielles du corps humain tels que l'épiderme, le système pileux et capillaire, les ongles, les lèvres, les paupières, les dents et les muqueuses, en vue de les nettoyer, de les protéger, de les maintenir en bon état, d'en modifier l'aspect, de les parfumer ou d'en corriger l'odeur. » [15].

Cette définition se rapproche très fortement de celle de la directive européenne 76/768/CEE du 27.07.1976. JOCE L262 du 27.09.76 qui a été établie pour définir les produits cosmétiques dans le but de les commercialiser, ainsi que pour assurer la sécurité des consommateurs.

Cette dernière définit le produit cosmétique comme suit : « On entend par produit cosmétique toute substance ou préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue exclusivement ou principalement de les nettoyer, de les parfumer, d'en modifier l'aspect et/ou de corriger les odeurs corporelles et/ou de les protéger ou de les maintenir en bon état. » [16].

II.1.2. Règlementation :

La mise sur le marché des produits cosmétiques est encadrée par le décret exécutif N° 10-114 du 18 Avril 2010 modifiant et complétant le décret exécutif N° 97-37 du 14 Janvier 1997 définissant les conditions et les modalités de fabrication, de conditionnement, d'importation, et de commercialisation, sur le marché national, des produits cosmétiques et d'hygiène corporelle. On y retrouve :

· La liste des produits considérés comme produit cosmétiques (annexe I du JO).

· Les substances prohibées dans la composition des cosmétiques (annexe II du JO).

· Les restrictions à respecter dans la composition de ces derniers (annexe III du JO).

· La liste des colorants autorisés (annexe IV du JO).

· La liste des conservateurs autorisés (annexe V du JO).

· La liste des filtres UV que peuvent contenir les produits cosmétiques (annexe VI du JO).

Chapitre II : Les cosmétiques

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L'article 13 du même journal officiel soumet les produits cosmétiques et d'hygiène corporelle à une autorisation préalable pour toute fabrication, conditionnement ou importation délivré sur la base d'un dossier adressé aux services de la direction du commerce de la wilaya [15].

II.1.3. Produits à statut particulier

II.1.3.1. Produit dit « frontière »

Il est parfois difficile de différencier entre produit cosmétique et médicament. Certains produits sont très proches des médicaments par leur composition ou leur action revendiquée [17]. Ils contiennent au moins un ingrédient de distinction et prétendent des bienfaits supérieurs aux capacités des produits purement cosmétiques généralement en apportant une modification thérapeutique de la physiologie de la peau et/ou une inhibition du processus d'une maladie [18].

Le terme cosméceutique, unissant les deux mots cosmétique et pharmaceutique, a été donné à ces produits et popularisé par le Dr Klingman dans les années 80. Ce dernier a également proposé une distinction en deux catégories de produits : les isocosmétiques qui conservent le bon état de la peau (crèmes hydratantes, protection solaire), et les améinocosmétiques qui améliorent l'état de la peau (crèmes aux hydroxyacides) [17].

II.1.3.2. Nutricosmétiques

Les nutricosmétiques succèdent aux cosméceutiques dans le marché des produits de beauté en prétendant améliorer la santé, l'élasticité et la beauté de la peau de l'intérieur [19].

Il est bien établi dans la définition qu'un produit cosmétique est destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain, les nutricosmétiques ou cosmétiques oraux n'entrent donc pas dans le domaine des cosmétiques. Les produits qui en font partie sont des compléments alimentaires [16].

II.1.4. Cosmétovigilence

Dans les conditions normales d'utilisation les cosmétiques ne doivent pas nuire à la santé humaine. Bien que les produits cosmétiques soient encadrés notamment en Algérie par une autorisation préalable (article 13 JO) ainsi que leurs composition via diverses restrictions (détaillées dans les annexes II, III, IV, V, et VI du JO) [14] ; il n'y a pas de certitude absolue d'innocuité avant l'utilisation à grande échelle [20].

Il est donc essentiel de fournir une surveillance après commercialisation pour assurer la sécurité du consommateur. La vigilance est une structure de recueil d'informations sur les effets indésirables, et lorsqu'il s'agit de produits cosmétiques on parle donc de cosmétovigilence [20].

En Algérie, après la mise sur le marché des produits cosmétiques, le système de cosmétovigilance encourage la déclaration des effets indésirables, ainsi que le recueil

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d'informations relatives à ces effets dans un but préventif. Ainsi, les professionnels de la santé mais aussi les consommateurs et les professionnels de la beauté peuvent déclarer tous les effets indésirables graves dont ils ont connaissance, susceptibles de résulter de l'utilisation d'un produit cosmétique ou de son mésusage [21].

Ces déclarations s'effectuent à l'aide d'une fiche de cosmétovigilence dite fiche rose disponible sur le site web du Centre national de pharmacovigilance et de matériovigilance (annexe1).

II.2. Les catégories de produits cosmétiques II.2.1. Produits d'hygiène corporelle

II.2.1.1. Produits nettoyants et démaquillants

Ils nettoient et rafraichissent la peau en éliminant toutes impuretés retrouvée à sa surface. Grace aux agents tensioactifs présents dans leur composition. L'utilisation des différents nettoyants varie selon plusieurs critères : selon l'âge du sujet, types de peau, la région à nettoyer, et selon leur présentation liquide ou solide, avec ou sans rinçage [22].

Savon : c'est le plus utilisé des produits d'hygiène. Le savon est un sel d'acides gras obtenu par action d'une base forte sur des matières grasses d'origine animale ou végétale. C'est un tensioactif anionique, a un PH alcalin ce qui le rend agressif sur la peau, d'où la nécessité d'un rinçage soigneux [22] [23] [24] [25].

Syndets : c'est une évolution du savon ordinaire, formulé à base de tensioactif de synthèse. Ils ont un pouvoir bactéricide et propriété de mousse et de rinçage supérieur à celui des savons. Moins agressifs et plus doux, ils maintiennent l'hydratation de la peau [26] [27].

Laits de toilettes : Ce sont des émulsions nettoyantes ou démaquillantes. Ils permettent un nettoyage à sec ou avec rinçage. Ils ont une bonne tolérance et se trouvent en variation selon les types de peaux [22] [28].

Toniques ou lotions nettoyantes : constituent une bonne option de nettoyage aux peaux sensibles, grâce à leur composition de tensioactifs non ionique. Elles peuvent également avoir un effet rafraichissant, adoucissant ou astringent selon l'actif ajouté. Une application simple au coton est suffisante [22].

Démaquillants spécifiques (yeux et lèvres) : à base d'eau thermale ou purifiée, doux et anti irritants. Démaquillent le pourtour de l'oeil (sourcils, cils, paupière) et les lèvres. Existent sous différentes formes généralement sans rinçage. Seuls les démaquillants waterproof qui ont une composition plus spécifique huileuse nécessitent un rinçage [22].

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Produits pour le bain et la douche : c'est une forme améliorée de savon pour le nettoyage du corps. Le plus souvent sous forme de gel moussant bien parfumé. Certains permettent aussi d'hydrater la peau, leur application est suivie d'un bon rinçage [28].

II.2.1.2. Déodorants et anti transpirants

? Les anti-transpirants contrôlent la transpiration et l'odeur qu'elle produit, grâce à des principes actifs tels que les sels d'aluminium. Par un mécanisme physique, ils forment un bouchon peux profond près de la partie supérieure de la glande sudoripare diminuant ainsi l'écoulement de la sueur [22] [30].

? Les déodorants sont destinés à supprimer ou à masquer les odeurs dues aux secrétions apocrines. Ils agissent soit par action antimicrobienne (Triclosan, aluminium, zirconium, alcools et glycols) en limitant la prolifération des bactéries, soit en neutralisant les molécules responsables des mauvaises odeurs. Les déodorants peuvent également contenir des antioxydants et des parfums afin de masquer les mauvaises odeurs et procurer une sensation agréable et fraiche [22] [31].

II.2.1.3. Produits de rasage

Ce sont des produits cosmétiques destinés à la population masculine. Ils apportent une action adoucissante, antiseptique, hypoallergénique et anti-irritante. Ils sont disponibles sur le marché en mousse, gel ou en crème [32] [33].

II.2.1.4. Produits d'épilation

L'épilation est essentiellement à but esthétique mais constitue aussi un geste d'hygiène. Elle est pratiquée soit par des moyens mécaniques (pince, cire), par destruction chimique (dépilatoires) ou encore par destruction électrique ou par irradiation laser [29] [35].

Les cires, qu'elles soient chaudes réutilisables ou froides à usage unique, permettent l'arrachage du poil grâce à leur propriété adhésive et collante. Elles sont à base de résines naturelles ou synthétiques ou à base de sucre [29] [34].

Les dépilatoires chimiques sont composés essentiellement d'un dérivé de soufre (acide thioglycolique et thiolactique), ils permettent l'enlèvement du poil de la surface et non pas de la racine [29].

II.2.1.5. Hygiène buccale

Le brossage est le principal mécanisme de nettoyage des dents. Il se fait au dentifrice : une crème pâteuse aromatisée, composée essentiellement d'un abrasif (phosphate dicalcique, silice ou bien carbonate de calcium), d'un tensioactif, un agent de prévention des carries comme le fluorure de sodium et un humectant (glycérine ou sorbitol). D'autres alternatives sont utilisées

aussi comme les poudres dentifrices et les bains de bouches qui contiennent une forte dose d'essence de menthe ou de thym, des agents antiseptiques et un pourcentage d'alcool mélangé à de l'eau [29] [36] [37].

II.2.2. Produits de soin pour le visage et le corps

II.2.2.1. Crèmes de soin

Elles sont destinées à la protection de la peau des agressions extérieurs et permettent la correction des défauts de la peau (peau sèche, grasse ou sensible, les taches noires, rides...). Ce sont des émulsions présentes en deux phases eau/huile, huile/eau ou en trois phases huile/eau/huile ou eau/huile/eau [29] [38].

a) Crèmes de protection : elles protègent la peau des agressions extérieures (soleil, rayons UV, ventilation intense...). Ce sont des émulsions avec une texture plus ou moins liquide ou pâteuse de type E/H, riche en corps gras, en cires et en produits occlusifs [29] [38].

b) Crèmes base de maquillage : ce sont des émulsions légères et fluides de type H/E appliquées seules ou avant l'utilisation du fond de teint ou de poudre de maquillage. Elles pénètrent facilement la couche cornée et permettent une meilleure fixation du maquillage tout au long de la journée [29] [38].

c) Crèmes de soins spécifiques :

- Soin hydratant : La crème hydratante est une substance hygroscopique et hydrophile qui couvre la surface cutanée et empêche la peau de perdre l'eau lors de la transpiration. Il existe celles pour peaux sèches essentiellement anti-déshydratantes et celles pour peaux grasses, composée principalement d'agents absorbants et séborégulateurs comme l'argile et le zinc. Elles contiennent aussi des substances matifiantes, des gélifiants et des antioxydants [29] [38] [39].

- Soins anti-acnéiques : elles limitent la prolifération des bactéries et jouent un rôle dans la régulation du sébum en diminuant sa production [29] [38].

- Soin pour peaux sénescentes : les soins antivieillissement, anti-âge et antiride, sont des soins qui luttent contre le vieillissement cutané. Ils sont riches en substances actives agissant sur les fibroblastes dermiques, stimulant le renouvellement cellulaire, hydratant, qui permettent l'amélioration de la tonicité et l'élasticité de la peau [29] [38].

- Soin anti rougeurs : apaisent les irritations et les rougeurs du visage. Elles contiennent des substances actives qui améliorent la microcirculation cutanée [29] [38].

- Soins contour des yeux : ce sont des crèmes fluides et légères, pauvre en matière grasse, dépourvu d'alcool et de parfums. Elles contiennent des agents tenseurs, des décongestionnants et des hydratants [29].

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- Soin des lèvres : riche en substances naturelles nourrissantes et réparatrices, ce sont généralement des soins à base d'huile et de beurre végétal comme l'huile d'argan et le beurre de karité, qui permet une bonne action émolliente et une forte hydratation [38] [40].

II.2.2.2. Masques

Les masques sont des préparations cosmétiques destinées à être appliquées sur le visage en couche épaisse avec un temps de pause déterminé. Ils contiennent plusieurs ingrédients à principes actifs différents, choisis en considération du type de peau et selon l'effet désiré. Plusieurs types sont disponibles, on trouve :

? Les masques crèmes ou en gel qui nettoient, hydratent et nourrissent la peau, conseillés aux peaux sèches.

? Les masques terreux à base d'argile et de substances qui absorbent l'excès de sébum, indiqués souvent aux peaux grasses.

? Les masques pélliculables et coagulables à froid qui ont une action stimulante et raffermissant, composés à base de polymères filmogènes ayant un effet occlusif très hydratant, conseillés le plus souvent pour les peaux déshydratées et vieillissantes.

? Les masques plâtres sont auto-chauffants dégageant de la chaleur à l'application. Ils durcissent après séchage, et se retirent par décollement [29] [38].

II.2.2.3. Produits de gommage

Le gommage est destiné à faire disparaitre les petites imperfections de la peau par une action superficielle au niveau des premières assises de la couche cornée. Il existe deux façon de gommages : un gommage mécanique obtenue par un frottement d'un produit gommant contenant des granules plus ou moins grosses, la poudre des noyaux d'abricots et les billes de polyéthylène sont les abrasifs les plus utilisés, et un gommage chimique à base de deux substances actives : les alpha-hydro acides principalement l'acide glycolique a une concentration dépassant les 10% et l'acide salicylique à une concentration plus faible [29] [38].

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard