Section 2. THEORIE SUR LES
DEPENSES PUBLIQUES
Les dépenses publiques constituent une canalisation des
recettes, des impôts et des emprunts vers une réalisation de
certains objectifs choisis. Mais, l'Etat se heurte à des nombreuses
difficultés pour identifier, concevoir et réaliser les
opérations orientées vers la consommation, l'investissement
susceptible d'élever le revenu.
C'est ainsi qu'on peut constater que certaines dépenses
comme les dépenses de transfert finissent par favoriser la consommation
au détriment de l'épargne et par conséquent au
détriment de la formation du capital.
Pour mieux comprendre les effets des dépenses
publiques, il convient de faire le contour des arguments théoriques et
une analyse détaillée. C'est pour cela que nous avons
intégré les dépenses publiques dans les différents
courants de pensées. Nous avons retenu l'approche néoclassique et
l'approche keynésienne.
2.1. APPROCHE NEOCLASSIQUE
Cette approche stipule que les dépenses publiques
s'effectuent en fonction des ressources publiques, c'est-à-dire qu'on ne
doit pas dépenser plus qu'on encaisse. Selon le modèle
néoclassique, l'Etat, pour financer ses dépenses, peut recourir
à l'emprunt.
Pour satisfaire le besoin de l'emprunt du secteur public, le
gouvernement est obligé d'augmenter l'offre des titres publics. Ce qui
réduit leur prix et augmente le taux d'intérêt du
marché. Ceci résulte de la loi de l'offre et de la demande selon
laquelle pour augmenter les quantités échangées, il faut
diminuer les prix, ce qui a pour conséquence l'éviction de
certains investissements privés productifs suite à la
réduction du capital.
Pour les néoclassiques, l'accroissement des
dépenses publiques est une promesse des difficultés
économiques dans le futur avec une baisse du bien-être.
En effet, la matière utilisée par le
gouvernement pour financer ses dépenses affecte le niveau de
consommation, d'investissement et d'exportation. Ainsi, l'accroissement des
dépenses publiques est compensé par une baisse des
investissements privés, pour remédier à cette situation,
il faut que les agents privés prévoient rationnellement les
accroissements des charges futures.
En effet, plus l'Etat emprunte, plus il aura affaire au
remboursement des intérêts et du capital, car l'accroissement de
la dette publique accroît les intérêts de la dette.
Il n'y arrivera qu'en procédant à des nouveaux
emprunts et ainsi de suite. Ceci le conduit dans une crise d'endettement dont
il n'est pas sûr de dépasser.
2.2. APPROCHE KEYNESIENNE
L'analyse des dépenses publiques dans la théorie
keynésienne découle de l'effet du multiplicateur. Elle est donc
étroitement liée aux fondements même de la thèse de
Keynes.
Pour Keynes, l'augmentation des dépenses publiques
augmente l'output à concurrence de la diminution de la propension
marginale à épargner. Ainsi, les dépenses publiques
exercent un effet multiplicateur sur le revenu des agents et donc sur toute
économie.
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