Glossaire des personnalités
140
ABABOU, M'hamed (1938-disparu en 1971)
Originaire de Taza, M'hamed Ababou fut l'un des plus jeunes
officiers supérieurs du Maroc après l'indépendance.
Lieutenant-colonel des FAR, M'hamed Ababou a participé au premier coup
d'Etat au Palais de Skhirat alors qu'Hassan II fêtait son anniversaire
avec une importante délégation étrangère le 10
juillet 1971. Le coup d'Etat ayant échoué, M'hamed Ababou a
été arrêté et interné au PF2.
AGOULIZ, Mohamed (1927 ?- assassiné en
1964)
Originaire du sud marocain, Mohamed Agouliz fut très
tôt dans l'ALM. Surnommé « le Chef des Arabes », Mohamed
Agouliz multiplia des coups de main contre la police et contre des agents
d'autorité du Makhzen. Recherché par la Sûreté
Nationale, Agouliz fut condamné par contumace au procès de Rabat
du 14 mars 1964. Quelques mois plus tard, « le Chef des Arabes » a
été impitoyablement traqué et liquidé par le
Général Oufkir à Casablanca le 7 août 1964.
AHARDANE, Mahjoub (né en 1921 ?)
Personnage clé de la politique marocaine contemporaine,
Mahjoub Ahardane est l'archétype du seigneur féodal
impliqué dans le Mouvement National. Caïd à la fin des
années 1940 dans l'Atlas, il participa à la fondation du MP en
1957. Mahjoub Ahardane apparait comme un membre influent du Makhzen au sein des
partis politiques de tendance istiqlalienne (PI et PDI). En outre, il collabora
dans plusieurs gouvernements sous Hassan II et devint ministre de la
Télécommunication entre 1979 et 1981.
AMAOUI, Noubir (né en 1935)
Natif de la région casablancaise, Noubir Amaoui fut un
important personnage du syndicalisme au Maroc. Entre 1975 et 1978, il consolida
la CDT dont il a pris le secrétariat général. Lors des
événements de juin 1981, Noubir Amaoui a lancé l'appel
à la grève générale à l'encontre du
régime marocain. Arrêté, son syndicat interdit, les CLCRM
plaidèrent fortement en sa faveur en créant un comité de
soutien. Noubir Amaoui fut libéré en 1992.
BALAFREJ, Ahmed (1908-1990)
Originaire d'une famille bourgeoise de Rabat, Ahmed Balafrej
entra dans le monde politique dans les années 1930 et a participé
à la construction des premiers partis politiques dont le PN et le PI.
Secrétaire général de ce dernier parti entre 1943 et 1960,
il a constitué le premier Gouvernement National après
l'indépendance (PI du 3 décembre 1956 au 12 mai 1958). Son fils,
Anis Balafrej (surnommé « Che Mao »), s'est illustré
dans les mouvements d'extrême gauche à partir de 1968.
141
BASRI, Driss (1938-2007)
Natif de Settat, Driss Basri était fils d'un gardien de
prison. Commissaire, il gravit rapidement les échelons du
Ministère de l'Intérieur. A partir de 1969, Driss Basri devint
commissaire principal de la DGSN et il consolida l'appareil sécuritaire
en créant la DST et la DGED. Professeur de Droit, Basri est devenu le
troisième homme fort du régime d'Hassan II. Basri obtint de ce
dernier le Ministère de l'Intérieur pour vingt ans (1979-1999). A
la mort d'Hassan II, il fut limogé par Mohamed VI.
BASRI, Mohamed (Fqih) (1930-2003)
Mohamed Basri s'est illustré dans l'ALM et a
mené des actions contre les autorités françaises
dès 1954. Personnage influent de l'ALM, il entretenait des contacts avec
le groupe politique de Mehdi Ben Barka (UNFP) et d'Abdallah Ibrahim (UMT) et
aussi l'UNEM. Condamné dès le procès de mars 1964, Mohamed
Basri organisa des cellules de l'ALM dans les montagnes marocaines. Entre 1965
et 1973, il fut à l'initiative d'une guérilla contre le
régime d'Hassan II. Il rentra au Maroc en 1995 après 30 ans
d'exil.
BEN BARKA, Mehdi (1920- disparu en 1965)
Fils d'un petit commerçant de Rabat, Mehdi Ben Barka
fut une figure de proue du Mouvement National. Ayant participé aux
premiers gouvernements nationaux (1956-1960), dont il fut un temps le ministre
de l'Education, Ben Barka favorisa l'émergence de l'UNEM (1956) et
créa l'UNFP en 1959. Figure de proue de l'opposition politique marocaine
et du Mouvement des Non-Alignés, il prit le chemin de l'exil en 1963.
Leader charismatique, il fut enlevé par des agents de la CAB1 devant la
brasserie Lipp, à Paris, le 29 octobre 1965. Sa disparition a
marqué un premier schisme dans la gauche marocaine.
BEN SEDDIK, Mahjoub (1922-2010)
Membre fondateur du Mouvement Syndical, Mahjoub Ben Seddik fut
cheminot et affilié à la CGT et plus tard à l'UGSCM. Entre
1948 et 1955, Ben Seddik a fondé la première centrale syndicale
ouvrière marocaine : l'UMT. Il assura le secrétariat
général de ce syndicat jusqu'à sa mort.
BENJELLOUN, Omar (1936- assassiné en
1975)
Originaire d'Oujda, Omar Benjelloun fit des études de
télécommunication et de droit. Participant à la
création de l'UNFP, Omar Benjelloun faisait partie des membres influents
de la gauche marocaine entre 1959 et 1975. A cette date, il a participé
à la fondation de l'USFP dont il
142
dirigea le journal Al Moharrir. Très actif
dans l'UNEM et l'UMT, il fut plusieurs fois arrêté et
torturé. Omar Benjelloun fut visé par une première
tentative d'assassinat par colis piégé en 1973. Le 18
décembre 1975, il fut poignardé par des islamistes appartenant
aux Jeunesses Islamiques. Son frère, Ahmed, est resté actif au
sein de l'USFP.
BOUABID, Abderrahim (1922-1992)
Natif de Salé, Abderrahim Bouabid fut un acteur du
Mouvement National, participant à la consolidation du PI, de l'UNFP et
de l'USFP entre 1944 et 1975. Entre 1956 et 1960, Abderrahim Bouabid devint
successivement ministre de l'Economie, de l'Agriculture et des Finances. Avocat
de formation, il plaida en faveur des frontistes (Ilal Amam),
socialistes (USFP), syndicalistes (UMT et CDT) et journalistes inculpés
lors des procès politiques passés entre 1977 et 1983. Il fut
secrétaire général de l'USFP de 1975 à 1992.
BOUABID, Maâti (1927-1996)
Originaire de Casablanca, Maâti Bouabid a
participé au Gouvernement d'Abdallah Ibrahim en devenant ministre de
l'Emploi et des Affaires sociales en 1958. A partir de 1977 sous le
Gouvernement Osman, Maâti Bouabid reçu le Ministère de la
Justice. Il fut à la tête de trois gouvernements successifs - tout
en gardant le Ministère de la Justice - UC entre le 29 mars 1979 et le
30 novembre 1983. Durant ses mandats, il renforça les « partis
pivots » en vue d'assurer une meilleure hégémonie royale
à l'égard des mouvements de l'opposition.
BURGEON, Willy (né en 1940)
Originaire de La Louvière, Willy Burgeon est
licencié en Sciences commerciales et financières. Enseignant
entre 1963 et 1969, il entre a u PSB en 1971. Entre 1971 et 2006, Willy Burgeon
devient député wallon, conseiller communal et échevin de
Haine-Saint-Pierre et de Binche. Il participe à la réunion qui
allait consacrer la naissance du CCRM de Bruxelles le 23 juin 1977. Lorsque le
CCRM de Bruxelles organisait ses activités et ses réunions, Willy
Burgeon restait régulièrement informé par Pierre Le
Grève.
CROLOP-DOUCET, Annie et Philippe (née en 1944
et né en 1952)
Annie Crolop est enseignante en français. Membre de la
FGTB section Bruxelles-Hal-Vilvoorde dès 1966, Annie Crolop a
participé à l'élaboration des écoles
d'alphabétisation à partir de 1968. Ces cours étaient
dispensés aux immigrés espagnols, turcs et marocains. Entre 1968
et 1976, Annie Crolop collabora dans diverses formations données par la
FGTB, parmi lesquelles : des cours sur les problèmes des
délégués syndicaux, du droit social, des ateliers
populaires et une université
143
syndicale. Son mari, Philippe Doucet, est architecte de
formation. Actif dans l'alphabétisation des ouvriers immigrés,
Philippe Doucet a été amené à participer à
la fondation et à la gestion interne du CCRM. Ses principales fonctions
au sein du comité étaient d'écrire les comptes rendus des
réunions, de rédiger les bulletins d'information et
d'écrire les appels aux coordinations pour les CLCRM.
CUDELL, Guy (1917-1999)
Natif de Bruxelles, Guy Cudell fut un homme politique
socialiste. Bourgmestre de Saint-Josse-Ten-Noode depuis 1953 jusqu'à son
décès, Guy Cudell était aussi membre de la Chambre des
Représentants et secrétaire d'Etat aux affaires bruxelloises dans
les Gouvernements d'Edmond Leburton (du 26 janvier 1973 au 19 janvier 1974) et
de quelques Gouvernements de Wilfried Martens. Internationaliste, Guy Cudell a
apporté son soutien aux réseaux du FLN durant la guerre
d'Indépendance de l'Algérie (1954-1962). De la cause
algérienne, Cudell s'était sensibilisé à celle des
ressortissants marocains fuyant le régime d'Hassan II. En ce sens, il
participa fortement aux activités du CCRM de Bruxelles en disposant pour
ce dernier des autorisations de manifestation et d'affichage public.
DARAS, José (né en 1947)
Natif de Namur, José Daras est géographe de
formation. Sensibilisé aux questions sociales et environnementales,
José Daras a participé à la création du parti ECOLO
en 1980. Interpellé sur la répression politique au Maroc, il fut
présent lors de la réunion du 23 juin 1977 consacrant la
fondation du CCRM de Bruxelles. Député et ministre wallon entre
1981 et 2004, José Daras s'est illustré en posant des questions
parlementaires quant à la présence policière marocaine en
Belgique et à l'affaire Raes (1989 et 1994).
DAURE, Christine Jouvain-Serfaty
(1926-2014)
Christine Daure était la fille d'un physicien, recteur
de l'Université de Caen. Professeure d'histoire et de géographie,
elle s'installa au Maroc en 1962. Sensibilisée aux mouvements
d'extrême gauche marocains, elle fut amenée à soutenir les
activités de ces derniers (publications, protection envers les
étudiants recherchés etc.). Elle fit connaissance d'Abraham
Serfaty alors arrêté une première fois en 1972 et ne put se
marier avec lui qu'en 1986. Christine Jouvain milita activement pour
créer le premier CLCRM à Paris avec François Della Sudda.
Au vu des nombreuses informations relatives aux conditions de détention
dans les prisons marocaines,
Christine Jouvain a largement contribué à les
relayer auprès de Gilles Perrault pour la publication de « Notre
Ami le Roi » en 1991.
De WASSEIGE, Yves (né en 1925)
Originaire de Namur, Yves de Wasseige est diplômé
en génie civil des mines et en économie (19501951). Entre 1958 et
1975, de Wasseige travaille comme ingénieur sidérurgique de
Hainaut-Sambre. A partir de 1975, Yves de Wasseige entre de plein pied dans la
politique en adhérant au Mouvement Wallon et obtient le
secrétariat général du Rassemblement Wallon en 1980. Il a
été, en outre, plusieurs fois sénateur. Actif dans le
Gouvernement Tindemans, Yves de Wasseige participa à la fondation du
CCRM de Bruxelles en 1977.
DEJARDIN, Claude (né en 1938)
Originaire de Liège, Claude Dejardin entre comme agent
administratif à l'INR-RTBF. Régulièrement élu
député de l'arrondissement de Liège depuis 1971, Claude
Dejardin siège au Conseil Wallon entre 1980 et 1987. Socialiste et
spécialiste de la question de l'immigration en Belgique au sein du
parti, Claude Dejardin a créé un CCRM à Liège vers
1980. Entre 1981 et 1986, Claude Dejardin a interpellé plusieurs fois le
Parlement sur les relations commerciales entre la Belgique et le Maroc, dont
les exportations d' armes et le contrôle des professeurs de religion
islamique dans les établissements scolaires belges.
DLIMI, Ahmed (1930-1983)
Natif de Sidi Kacem, ville sur la côte atlantique
marocaine, Ahmed Dlimi a fait des études dans l'Ecole Militaire de
Casablanca en 1956. Parachutiste, il intégrait les FAR en 1957 et
participait au cabinet du Général Oufkir dont il en devint le
directeur-adjoint. Entre 1960 et 1973, le Colonel Dlimi consolida l'appareil
sécuritaire en renforçant le CAB1 et en créant les BS.
Après la mort du Général Oufkir, Ahmed Dlimi fut le
deuxième homme fort du régime d'Hassan II en procédant
à une féroce purge dans l'armée et les partis politiques.
Depuis la Marche Verte, survenue le 6 novembre 1975, le monarque l'a
nommé Commandant en Chef de l'armée marocaine. Le Commandant en
Chef est mort, dans des circonstances mystérieuses, d'un accident sur la
route de Marrakech le 25 janvier 1983.
144
DURY, Raymonde (née en 1947)
Femme politique belge francophone, Raymonde Dury
intégra le PSB et fut députée européenne de 1984
à 1998. Raymonde Dury s'est engagée en faveur du CCRM de
Bruxelles au début des années 1990.
EL ALAOUI, Hassan (II) (1929-1999)
Fils de Mohamed V, le prince Hassan a fait des études
de Droit à Rabat et à Bordeaux où il obtint un
diplôme en 1951. 16e roi de la dynastie alaouite, Hassan II
accéda au trône en 1961. Partisan du pouvoir fort et absolu,
Hassan II a été favorable au rapprochement av e c les Etats-Unis
et l'Europe occidentale durant la Guerre Froide. Privilégiant une
économie d'exportation, Hassan II s'est employé à mettre
au pas le Mouvement National en recourant systématiquement à la
force. Hassan II dirigeait le Parlement où il nommait un conseiller.
C'est durant son règne qu'apparut la question du Sahara. Son fils,
Mohamed VI, lui a succédé depuis 1999.
EL BAROUDI, Mohamed (1935-2007)
Originaire de la campagne casablancaise, Mohamed El Baroudi a
intégré le syndicalisme dès le début des
années 1950. Enseignant des cours d'alphabétisation, Mohamed El
Baroudi a participé à la création de l'UNEM et fut membre
de l'UNFP. Fuyant les purges à l'encontre du parti, Mohamed El Baroudi
prit le chemin de l'exil en 1963. Installé en Belgique en 1966, Mohamed
El Baroudi s'est employé à permettre aux immigrés
marocains de s'organiser en favorisant les cours d'alphabétisation et la
création du RDM (1975-1992). Entre- temps, il a concouru à la
création du CCRM de Bruxelles et informa régulièrement le
comité des événements politiques, sociaux et
économiques du Maroc.
EL FASSI, Allal (1910-1974)
Originaire de Fès, Allal El Fassi était de
formation alim. Très influencé par les courants
réformistes musulmans, Allal El Fassi a participé au Mouvement
National naissant en 1934. Membre fondateur du CALM et du PN entre 1934 et
1937, Allal El Fassi a contribué à la naissance du PI le 11
janvier 1944. À partir des années 1950, il participa à la
naissance du FI avec Mehdi Ben Barka. A la suite de problèmes internes
au FI, Allal El Fassi et ses partisans ont maintenu le PI après la
naissance de l'UNFP. Entre 1960 et 1963, Allal El Fassi a occupé le
Ministère des affaires islamiques. Il mourut à Bucarest en
1974.
145
EL HOUCINE, Manouzi (1943 - disparu en
1975)
146
Originaire de Tafraout, petite ville au sud du Maroc, Houcine
El Manouzi fit des études de mécanique à Casablanca.
Engagé comme stagiaire dans la Royal Air Maroc, il est renvoyé
pour activité syndicale. En 1963, Houcine El Manouzi s'est
installé à Bruxelles où il a travaillé comme
mécanicien à la SABENA. Il a participé à la
syndicalisation des immigrés marocains et à la fondation des
sections arabes de la FGTB et de la CSC à laquelle il fut
affilié. Membre de l'UNFP et de l'ALM, Houcine El Manouzi dut quitter
Bruxelles pour des raisons de sécurité. Installé en Lybie
en 1971, El Manouzi fut enlevé une première fois le
1er novembre 1972 à Tunis. Transféré au Maroc,
Houcine El Manouzi a pu s'évader le 13 juillet 1975 du PF2. Il est
arrêté par la police sept jours plus tard. Le CCRM de Bruxelles
publiait régulièrement une pétition exigeant sa
libération.
EL YOUSSOUFI, Abderrahmane (né en
1924)
Natif de Tanger, Abderrahmane El Youssoufi participe au
Mouvement National dès les années 1940. Membre du PI, il a obtenu
son diplôme en droit et en sciences politiques en France. Du PI,
Abderrahmane a participé à la constitution de l'UNFP dont il
devient un leader avec Mehdi Ben Barka. Condamné lors de la rafle du 16
juillet 1963 pour deux ans, Abderrahmane El Youssoufi quitte le Maroc pour la
France et y restera 15 ans. Entre-temps, il fut condamné à mort
par contumace. Il collabora à la constitution de l'USFP en 1975 dont il
est devenu membre du bureau politique en 1978. Revenu au Maroc en 1980, il a
succédé à Abderrahim Bouabid et devint secrétaire
général de l'USFP de 1992 à 2003. Brièvement
exilé volontairement à Cannes entre 1993 et 1995, il fut
chargé par Hassan II de constituer un gouvernement d'alternance dans
lequel il fut Premier ministre (1998-2002).
FIEVEZ, Joseph (né en 1936)
Originaire de la province de Namur, Joseph Fiévez est
un homme politique belge, militant wallon et syndicaliste du MOC. A partir de
1970, il intègre le PSC et ensuite le RW. Successivement
député de 1974 à 1977, et de 1979 à 1981, Joseph
Fiévez participe à la création du CCRM de Liège en
1980.
FAUST, Albert (1945-2004)
Syndicaliste actif au sein de la FGTB, Albert Faust a
été amené à suivre les activités du CCRM de
Bruxelles à travers la section arabe du syndicat. Mis au courant de la
répression politique au Maroc, il collabora à travers la FGTB
à soutenir les activités du CCRM, notamment en participant
à une mission d'observation organisée par la FGTB section
Charleroi en 1981.
147
GALAND, Pierre (né en 1940)
Bruxellois, Pierre Galand a fait des études
d'économie. Membre du MCP, il lance en 1967 avec Antoine Allard, dit le
Baron Rouge, OXFAM Belgique. En 1975, Pierre Galand participe à la
fondation du CNAPD et s'implique dans la création du CCRM de Bruxelles
deux ans plus tard. Cependant, Pierre Galand a aussi donné son appui au
Comité de Soutien au Peuple Sahraoui né parallèlement au
CCRM. Entre 1985 et 1988, il s'investit dans le Comité de Liaison des
ONG européennes avec la Commission européenne tout en luttant
contre l'apartheid en Afrique du Sud. Socialiste, il préside depuis 1986
plusieurs associations parmi lesquelles : l'Association belgo-palestinienne,
l'Organisation mondiale contre la torture - Europe, l'Association belge des
Amis du Monde diplomatique et la fondation Laïcité et Humanisme en
Afrique centrale.
GLINNE, Ernest (1931-2009)
Originaire du Hainaut, Ernest Glinne était un
socialiste de gauche, membre du Mouvement Wallon et successivement
député de l'arrondissement administratif de Charleroi,
bourgmestre de Courcelles, ministre du Travail et de l'Emploi et
député européen du Parti Socialiste entre 1961 et 1994. En
1981, Glinne manquait de peu la présidence du PSB. Internationaliste, il
a plaidé pour plusieurs ressortissants étrangers dont des
Chiliens, des Turcs et des Marocains. C'est durant son mandat
ministériel qu'est né le premier CCRM à Charleroi.
Impliqué dans les activités des CCRM de Charleroi et Bruxelles,
Ernest Glinne a permis aux CCRM un succès certain. Les contacts qu'il
entretenait avec Le Grève permettaient aux deux CCRM d'agir en synergie.
Ernest Glinne a posé plusieurs questions parlementaires parmi lesquelles
une question orale sur les activités des Amicales marocaines en 1976 et
les déplacements discrets du ministre marocain du Travail en 1978.
GOL, Jean (1942-1995)
Né à Hammersmith, Angleterre, Jean Gol fut un
homme politique et une figure du libéralisme. Diplômé en
Droit et en sciences juridiques (1964-1969). Fort actif dans le syndicalisme
universitaire et bien qu'il se soit défini comme socialiste, il lutta
contre le trotskisme dans le Parti wallon des Travailleurs. Entre 1971 et 1979,
Jean Gol devenait député de Liège, travaillait au
rapprochement entre les libéraux wallons et bruxellois, et créa
le PRL dont il fut le premier président jusqu'en 1981. Entre 1981 et
1985, il fut ministre de la Justice et vice-Premier ministre et participa
à plusieurs gouvernements de coalition avec Wilfried Martens (CVP).
Controversé sur la politique migratoire, Jean Gol travailla à la
loi du 28 juin 1984, dite la « loi Gol », relative à l'octroi
de la nationalité belge aux étrangers. Redevenu président
du PRL en 1992, Jean Gol s'est éteint brutalement en 1995. Louis Michel
lui succéda à la présidence du parti.
148
GUEDIRA, Ahmed Réda (1922-1995)
Natif de Rabat, Guédira fit des études d'avocat.
Devenu imprimeur royal en 1947, Ahmed Réda Guédira se lia
rapidement d'amitié avec Mohamed V, ce qui lui valut le Ministère
de l'Information et du Tourisme. A l'avènement d'Hassan II,
Guédira était le plus important Conseiller royal. Entre 1960 et
1964, il travailla à concentrer les partis de droite et de gauche entre
les mains du Palais par le biais du FDIC, de l'UGTM, de l'UGEM et du PSD. Il
devint ministre des Affaires Etrangères en 1965 et vers 1969, il
fusionna le FDIC avec le PDI pour donner naissance au PDC.
HOUTART, François (né en
1925)
François Houtart a suivi une formation en philosophie
et en théologie au Grand séminaire de Malines. Il travaillait
également avec l'abbé Joseph Cardijn à la JOC. Il est
ordonné prêtre en 1949. Professeur de sociologie à
l'Université Catholique de Louvain, membre fondateur du Centre
Tricontinental (CETRI) en 1976, François Houtart a pris connaissance de
la naissance du CCRM en 1977.
IBRAHIM, Abdallah (1918-2005)
Fils d'un petit commerçant, Abdallah Ibrahim fit des
études de théologie et devint alim en 1943. Actif au
sein du Mouvement National, il poursuivit des études à la
Sorbonne. Entre 1950 et 1955, il consolidait le Mouvement syndical et
participait à la fondation de l'UMT. En 1956, il devenait ministre du
Travail et des Questions Sociales et, deux ans plus tard, devenait Premier
ministre et ministre des Affaires Etrangères initiant le premier
gouvernement de gauche syndical (UMT du 24 décembre 1958 au 27 mai
1960). Il favorisa la naissance de l'UNFP mais rentra en désaccord avec
le secrétariat général du parti en 1962. Les multiples
pressions que son gouvernement subit de la part du PI, du PDI, des
féodaux du Makhzen et du Palais l'ont amené à être
démis de ses fonctions. Il se retira de la vie politique active en
devenant le secrétaire général de l'UNFP après sa
scission en 1973.
JOSPA, Yvonne (1910-2000)
Originaire de l'ancienne Bessarabie, région entre
l'Ukraine, la Roumanie et de la Moldavie, Yvonne Jospa (Have Groisman de son
véritable nom) a participé, entre 1933 et 1942, à la
création de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme et au
Comité de Défense des Juifs. Epouse d'Hertz Jospa et communiste,
Yvonne Jospa fut assistante sociale et contribua à l'organisation de
filières secrètes pour les brigades internationales de Belgique
durant la guerre civile d'Espagne (19361939). Vers 1964, elle créa
l'aile belge du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre
les
149
peuples en fondant le MRAX. En sa qualité de
présidente du MRAX, elle fournit une aide pratique au CCRM de Bruxelles
en versant une cotisation et en apposant des affiches au profit du CCRM.
KIEJMAN, George (né en 1932)
Originaire de Pologne, George Kiejman s'est installé
avec sa mère à Paris durant la guerre. Il poursuivit des
études d'avocat à la Sorbonne. Spécialisé dans le
Droit public et pénal, George Kiejman a plaidé en faveur de
plusieurs affaires dont les affaires Pierre Goldman (1976), Guy Debord (1977)
et la famille Oufkir (1987). George Kiejman et Bernard Dartevelle ont rendue
publique la détention secrète de la famille Oufkir.
Cette affaire a permis à Gilles Perrault de donner des
renseignements supplémentaires sur la répression politique.
LAÂBI, Abdellatif (né en 1942)
Originaire de Fès, Abdellatif Laâbi est un
traducteur, écrivain et poète marocain. Membre du PCM,
Laâbi a créé l'une des revues culturelles et politiques les
plus importantes au Maroc en 1966 : Souffles (Anfas). Il
fonda aussi l'Association de Recherche Culturelle et l'Union des Ecrivains
Marocains.
Passé au PLS, Abdellatif Laâbi a participé
à la fondation du mouvement Ilal Amam. Arrêté et
torturé en 1973, son cas a été défendu par les
CLCRM. Ces derniers ont constitué un comité de soutien ;
grâce à la mobilisation de l'opinion en sa faveur, il fut
libéré en 1980.
LACHARON, Louise (née en 1926)
Licenciée en philologie romane, Louise Lacharon fut
professeure à l'Ecole normale moyenne Charles Buls. A partir de 1960,
elle milita activement au sein de la CGSP secteur Enseignement dont elle
présida la Commission Exécutive pendant trente ans. Ecrivaine,
Louise Lacharon fut la « numéro 2 » du CCRM de Bruxelles. Ses
fonctions au sein du comité ont été principalement
d'écrire les communiqués avec Philippe Doucet, de contacter les
membres de la CGSP secteur Enseignement lorsque le CCRM élaborait une
action, de dessiner les affiches, de dresser des plans d'affichage et de tirer
les affiches et les tracts.
LAGHZAOUI, Mohamed (inconnu)
Il existe peu d'informations sur Mohamed Laghzaoui. Les maigres
renseignements à son égard indiquent qu'il fut proche du PI,
patron de la DGSN entre 1956 et 1960, membre du FDIC et
ministre de l'Industrie Moderne, des Mines, du Tourisme et de
l'Artisanat dans le Gouvernement Hassan II - Bahnini (du 8 juin 1965 au 11
novembre 1967). Lorsqu'il fut patron de la DGSN, il organisa plusieurs
enlèvements et assassinats principalement dans les rangs de l'ALM, de
l'UMT, du PCM et du PDI.
LALLEMAND, Roger (né en 1932)
Natif du Hainaut, Roger Lallemand est licencié en
philologie romane et docteur en droit de l'Université Libre de
Bruxelles. Devenu avocat, il fut sénateur entre 1979 et 1999. Roger
Lallemand fut présent lors de la création du CCRM de Bruxelles.
Il s'est illustré dans l'affaire Régis Debray et dans celle du
gynécologue Willy Peers.
LE GREVE, Pierre (1916-2004)
Né dans une famille bourgeoise, Pierre Le Grève
fut dès son plus jeune âge interpellé par les
inégalités sociales et les conditions sociales. Etudiant à
l'Université Libre de Bruxelles, il adhéra au marxisme et plus
particulièrement au trotskisme. Membre du Parti Communiste
International, Le Grève collabora au journal La Gauche
dès 1957. Membre de la CGSP, de la FGTB, député
socialiste et internationaliste, Le Grève multiplia les contacts avec
des ressortissants étrangers et les activités de plusieurs
comités. Entre 1954 et 1998, sa solidarité s'exerçait au
bénéfice des ressortissants d'Afrique du Sud, d'Algérie,
d'Angola, du Chili, du Zaïre, de l'Espagne, du Kurdistan, du Maroc, des
Îles Maurice, d'Israël-Palestine, de Namibie, du Rwanda, de la
Turquie, du Vietnam, d'Argentine, de Cuba, de la Hongrie, du Pérou, de
Tchécoslovaquie, d'Irlande et de l'Uruguay. Principal membre fondateur
du CCRM de Bruxelles, Le Grève a contribué à constituer
une caisse de résonnance en faveur des détenus politiques au
Maroc auprès de l'opinion publique belge.
LIEBMAN, Marcel (1929-1986)
Issu d'une famille d'origine juive polonaise, Marcel Liebman
fut historien du socialisme et du communisme. Il a publié de nombreux
essais réputés, notamment sur la Révolution russe, le
léninisme et le mouvement ouvrier belge. Il fut aussi un
précurseur du dialogue israélo-palestinien. De 1962 à
1967, il fut rédacteur dans l'hebdomadaire La Gauche et fonda,
après 1968, la revue Mai qui exista jusqu'en 1973.
Professeur à l'Université Libre de Bruxelles, il
participa en 1976 à la création de l'Association Belgo-
Palestinienne, avec Naïm Khader et Pierre Galand, et en devint le
secrétaire général.
150
LYOUSSI, Lahcen (1903-1970)
151
Originaire de Sefrou, ville de l'Atlas marocain, Lahcen
Lyoussi fut caïd durant le Protectorat de 1926 à 1946.
Devenu ministre de l'Intérieur dans le Gouvernement intérimaire
(1955-1956), il a joué un rôle important avec le caïd
Addi ou Bihi dans les révoltes rurales survenues dans l'Atlas et
dans le Rif entre 1957 et 1959. Le Colonel Lyoussi, par son titre de
caïd, représentait la seigneurie féodale
opposée au PI.
MARTENS, Wilfried (1936-2013)
Originaire de Flandre orientale, Wilfried Martens était
un homme politique belge. Docteur en droit, Wilfried Martens fut actif dans
l'association des étudiants flamands et l'association des catholiques
flamands (1958-1962). Travaillant dans les cabinets des Premiers ministres
Pierre Harmel (PSC du 28 juillet 1965 au 11 février 1966) et Paul Van
Den Boyenants (PSC du 19 mars1966 au 1er avril 1968), Wilfried
Martens devint président du CVP en 1972. Il prit la tête de neuf
gouvernements entre 1979 et 1991. Durant ses mandats, il concrétisa
l'existence des Régions wallonne et flamande.
MEKKI NACIRI, Mohamed (1906-1994)
Né d'une famille prestigieuse de Rabat, Mohamed Mekki
Naciri fit des études de littérature et de philosophie au Caire,
de pédagogie à Paris et de droit à Genève. Membre
incontournable du Mouvement National naissant, il a participé à
la fondation du CALM et fonda le PUM. Sous son impulsion, plusieurs
écoles arabisantes virent le jour à Tétouan et à
Tanger. Membre du CNC, il participa à la rédaction de la
première Constitution de 1962. Professeur de droit islamique à
Rabat et à Fès, il devint le ministre des Affaires Islamiques et
de la culture en 1972.
MEKOUAR, Ahmed (1892-1988)
Natif de Fès, Ahmed Mekouar fut une figure du Mouvement
National. Ahmed Mekouar représentait la jeune classe intellectuelle
marocaine durant les années 1920. En 1925, il fit connaissance d'Allal
El Fassi dont il se fit le propagateur du réformisme islamique. Il
s'opposa vigoureusement au dahir berbère en 1930 et fut
signataire de la charte du PI en 1944. Ahmed Mekouar participa au CNC jusqu'en
1963, date à laquelle il se retira de la vie politique.
MENEBHI, Saïda (1952-1977)
Native de Marrakech, Saïda Menebhi fut professeure
d'anglais et militante au sein de l'UNEM. Militante féministe, elle fut
très active au sein du mouvement Ilal Amam.
Arrêtée en 1976 et condamnée au procès des
frontistes de janvier 1977, Saïda Menebhi a subi plusieurs tortures
152
physiques et psychologiques. En guise de protestation contre
les autorités, elle entama une grève de la faim dont elle en
succomba le 11 décembre 1977. Durant son incarcération,
Saïda Menebhi a composé plusieurs poésies dont un recueil a
été publié par les CLCRM de France et des Pays-Bas.
MESSAÂDI, Abbas (assassiné en
1956)
Originaire du Rif, Abbas Messaâdi fut une figure de
l'ALM. Retranché dans les montagnes du Rif, Abbas Messaâdi n'a
jamais voulu déposer les armes au profit du Gouvernement
intérimaire. Alors qu'Abbas Messaâdi entrait en pourparlers avec
le groupe politique de Mehdi Ben Barka, il fut abattu par des policiers
relevant de la DGSN de Mohamed Laghzaoui sur la route de Fès.
MINKOWSKI, Alexander (1915-2004)
Alexander Minkowski fut pédiatre français.
Proche du CLCRM de Paris, Alexander Minkowski a participé à
plusieurs missions médicales entre 1977 et 1980. Comme prolongement des
missions médicales, Alexander Minkowski a aussi participé au
colloque de Strasbourg dans lequel il a présenté les conditions
sanitaires des détenus politiques au Maroc. Il fut membre du conseil
régional d'Île-de-France et du comité de parrainage de la
Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et
de non-violence durant les années 1980 et 1990.
MITTERRAND, François (1916-1996)
Homme politique français, François Mitterrand
fut président de la République entre le 21 mai 1981 et le 17 mai
1995. Premier président socialiste depuis le Front Populaire (1936),
François Mitterrand suscita plusieurs espoirs nationaux. Il abolit la
peine de mort, permit la régularisation des étrangers en
situation irrégulière et autorisa l'établissement des
radios locales privées. Il visita le Maroc, lors d'un voyage
diplomatique, le 29 janvier 1983. Cette visite s'effectua dans le contexte
d'une grave crise économique et sociale. Suscitant des espoirs dans les
partis d'opposions marocains, François Mitterrand ne cessa pas moins les
relations diplomatiques entre la France et le Maroc. Cependant, « Notre
Ami le Roi » de Gilles Perrault a créé un incident
diplomatique entre les deux pays. Son épouse, Danielle Mitterrand, fut
sensibilisée à la répression politique au Maroc et apporta
une aide aux CLCRM à travers la Fondation Danielle Mitterrand - France
Libertés.
MOINS, Jacques (1930-2011)
Jacques Moins fut avocat honoraire, ancien conseiller
d'Agglomération de Bruxelles et de la Ville de Bruxelles.
Spécialisé en droit des sociétés, Jacques Moins
était membre du PCB. Il plaida en faveur des parties civiles dans le
drame du Bois-du-Cazier en 1956. Jacques Moins a été à
l'initiative de plusieurs ASBL et était fortement
préoccupé par la culture. Présent lors de la
réunion
153
constitutive du CCRM, Jacques Moins suivait avec beaucoup
d'intérêt les activités de ce dernier. Président de
la Fondation Joseph Jacquemotte entre 1985 et 1989, il fut aussi
rédacteur en chef du Drapeau Rouge et contribua à
arrimer l'activisme politique et culturel. De ce fait il a versé une
cotisation régulière au profit du CCRM de Bruxelles.
MOULAERT, Colette (née en 1945)
Native de Bruxelles, Colette Moulaert fit des études de
médecine et de pédiatrie à l'Université Libre de
Bruxelles. Ses activités ont porté sur la maltraitance infantile.
Elle a participé à plusieurs missions médicales dans
divers pays. Ces pays sont le Burkina Faso, la Palestine-Israël,
l'ancienne Yougoslavie, l'Irak et l'Algérie. En septembre 1984, Colette
Moulaert, part son appartenance au CCRM, a participé à une
mission médicale au Maroc. Le rapport de cette mission a permis aux CCRM
de Belgique de plaider en faveur des étudiants marocains
grévistes.
MOUREAUX, Serge (né en 1934)
Bruxellois, Serge Moureaux est avocat et docteur en droit.
Engagé, il fut responsable permanent du collectif belge des avocats du
Front de libération nationale algérien de 1958 à 1962. Ses
relations avec Guy Cudell et Pierre Le Grève ont amené Serge
Moureaux à être un membre actif au sein du CCRM de Bruxelles.
Attentif aux activités des militants marocains en Belgique, Serge
Moureaux participa à la constitution des dossiers sur la
répression politique au Maroc dont quelques informations étaient
reprises dans les bulletins d'information du CCRM. Serge Moureaux fut aussi un
homme politique, tendance FDF.
NOLS, Roger (1922-2004)
Natif de la province de Liège, Roger Nols fut un homme
politique belge tendance FDF. Bourgmestre de la commune de Schaerbeek entre
1970 et 1989, Roger Nols fut controversé quant à sa politique
d'enseignement et, plus largement, sur la gestion de sa commune dans laquelle
il interdit l'intégration de sa population d'origine turque et
marocaine. Passant du FDF au PRL, il finit par rejoindre le Front National en
1995.
OSMAN, Ahmed (né en 1930)
Natif d'Oujda, Ahmed Osman fut Premier ministre marocain du 20
novembre 1972 au 29 mars 1979. Fondateur du RNI, Ahmed Osman apparaissait comme
l'un des plus importants conseillers d'Hassan II durant les années 1970.
Plusieurs fois ministre d'Etat et ambassadeur aux Etats-Unis, au
154
Canada et au Mexique, il prit la direction du Cabinet royal en
1971. Ahmed Osman a participé au fractionnement de l'opposition de la
gauche en renforçant les « partis pivots ».
OUAZZANI, Mohamed Hassan (1910-1978)
Natif de Fès, Mohamed Hassan Ouazzani a grandi dans une
grande famille de propriétaires terriens. De Rabat à la Sorbonne,
Mohamed Hassan Ouazzani fit des études de sciences politiques. Entre
1932 et 1934, il participait à la création des journaux des
premiers partis politiques marocains dont L'Action et L'Opinion
Publique. Membre fondateur du PDI, il en fut le secrétaire
général jusqu'en 1970 date à laquelle le PDI devenait le
PDC.
OUFKIR, Mohamed (1920-1972)
Natif de Boudenib, ville au sud-est du Maroc, Mohamed Oufkir
fut formé au Collège d'Azrou et compléta sa formation
à l'Ecole Militaire de Casablanca. Sous-lieutenant de l'armée
française lors de la Campagne d'Italie en 1944, Mohamed Oufkir fut
nommé Aide-de-camp de Mohamed V en 1955. Devenu Général,
Mohamed Oufkir a succédé à Mohamed Laghzaoui dans la DGSN
et participa à la création du CAB 1 en 1960. Successivement
ministre de l'Intérieur et de la Défense (1964 et 1971) Mohamed
Oufkir fut le premier homme fort du régime d'Hassan II. Sur ordre
d'Hassan II, Mohamed Oufki r supervisa l a répression militaire envers
les manifestants casablancais lors des émeutes du 23 mars 1 965. Le
Général Oufkir fut en outre impliqué, avec le Colonel
Dlimi, à l'enlèvement de Mehdi Ben Barka le 29 octobre 1965.
Impliqué dans l e deuxième coup d'Etat du « Boeing Royal
» en 1972, le Général mourut dans d'étranges
circonstances dans lesquelles il se serait « suicidé » en se
tirant plusieurs balles dans le dos. En guise de vengeance envers le
Général, Hassan II fit interner sa femme et ses enfants dans
divers bagnes entre 1972 et 1989.
PERRAULT, Gilles (né en 1931)
Gilles Perrault (Jacques Peyroles de son véritable nom)
est un journaliste et écrivain français. Devenu avocat
après ses études à l 'Institut d'études politiques
à Paris, il s'intéressa aux réseaux de résistance
et d'espionnage actifs durant la Seconde Guerre Mondiale. Auteur de plusieurs
romans, Gilles Perrault sympathisa avec les mouvements d'extrême gauche
et adhéra au PCF en 1978. Proche du CLCRM de Paris, Gilles Perrault a
été connu par son best-seller dénonçant la
répression politique au Maroc : « Notre Ami Le Roi ».
Sollicité pour plusieurs rencontres organisées par les CLCRM,
Gilles Perrault prit la parole lors du meeting organisé par le CCRM de
Bruxelles le 14 février 1991 à la Salle de La Madeleine.
155
RIGAUX, François (1926-2013)
François Rigaux fut professeur à
l'Université Catholique de Louvain et juriste international belge.
François Rigaux présida de 1975 à 1979 l'association
Belgique-Kampuchéa qui établissait des liens entre les milieux
maoïstes belges et le régime des Khmers rouges au Cambodge.
À ce titre, François Rigaux fut à la tête de la
première délégation occidentale à
pénétrer au Cambodge en 1978 et publia à son retour un
témoignage détaillé sur la situation du pays.
SANGUINETTI, Antoine (1917-2004)
Natif d'Egypte et d'origine italienne, Antoine Sanguinetti
servit dans l'armée française comme fusilier marin. Proche du
gaullisme de gauche puis du PSF, Antoine Sanguinetti devint Major
général de la Marine et vice-amiral d'escadre entre 1972 et 1974.
Engagé en faveur des clandestins et contre la répression
politique dans les pays du Tiers Monde, l'amiral Sanguinetti militait
activement dans la Ligue des Droits de l'Homme.
SERFATY, Abraham (1926-2010)
Issu d'une famille juive tangéroise, Abraham Serfaty a
fait des études de génie des mines. Militant communiste
dès 1943, il participa à la fondation du PCM. Opposant au
Protectorat, Abraham Serfaty resta actif dans les mouvements d'extrême
gauche en participant à la fondation du PLS et d'Ilal Amam
(1968- 1972). Recherché par la police marocaine, il est
arrêté une première fois en 1972. A cette date sa soeur,
Evelyne, subit plusieurs sévices au centre de détention Derb
Moulay Chérif. Arrêté une seconde fois et violemment
torturé en 1974, il fut condamné au procès des frontistes
et fut incarcéré jusqu'en 1991. Pendant sa détention, il
épousa Christine Jouvin. Relâché, la nationalité
marocaine lui a été refusée jusqu'en 1999 pour avoir
reconnu l'indépendance du Sahara occidental. Le cas d'Abraham Serfaty a
été défendu par les CLCRM.
TINDEMANS, Léo (1922-2014)
Originaire de la province d'Anvers, Léo Tindemans fut
journaliste et homme politique. Entre 1965 et 1976, il fut bourgmestre
d'Edegem. Depuis 1961, Léo Tindemans devint député,
ministre des Affaires communautaires flamandes en 1970, puis de l'Agriculture
et de la Classe ouvrière (19711973). Membre du CVP, Léo Tindemans
devint Premier ministre de quatre gouvernements successifs (CVP du 25 avril
1974 au 11 octobre 1978). Le CCRM bruxellois naquit durant son quatrième
gouvernement et il demanda régulièrement à Pierre Le
Grève des informations sur les événements politiques au
Maroc. Entre 1981 et 1989, Léo Tindemans fut ministre des Affaires
156
Etrangères et suivit avec grand intérêt
les manifestations qui ont secoué le Maroc entre 1981 et 1984.
TORRES, Abdelkhalaq (1910-1970)
Fils du pacha de Tanger, Abdelkhalaq Torrès
était un leader du Mouvement National dans le nord du Maroc.
Naïb de Mohamed V à Tétouan, il s'était
opposé au protectorat espagnol. Torrès fonda le PRN entre 1927 et
1935. Proche des figures réformistes dont Chakib Al Arsalane,
Abdelkhalaq Torrès s'était aussi rapproché de l'Allemagne
hitlérienne. A l'indépendance, il fut ministre de la Justice sous
Mohamed V.
VAN DEN BROUCKE, André (1928-2007)
Natif de Courtrai, André Vanden Broucke était le
fils d'un maréchal-ferrant. Après une formation de tailleur, il
obtient ensuite un diplôme d'Assistant social à l'école
sociale de Courtrai. Il commenca à être actif à la FGTB
nationale en 1951, secteur services entreprises. En 1964, André Van Den
Broucke devint secrétaire national adjoint de la CGSP. Il en fut ensuite
président de 1979 à 1982 pour devenir président de
l'interprofessionnelle FGTB jusqu'en 1989. Il fut mis au courant de la
répression politique au Maroc dont celle des grèves
entamées par les groupes des étudiants arrêtés en
1984.
VAN GEYT, Louis (né en 1927)
Natif de la province d'Anvers, Louis Van Geyt est un homme
politique belge. Figure du communisme en Belgique, il assura la
présidence du KPB de 1972 à 1989. Sensible à la lutte
internationale, il s'associa au CCRM de Bruxelles alors que ce dernier
organisait des manifestations en faveur des événements de 1981 et
1984.
WINKEL, Xavier (né en 1950)
Homme politique belge, Xavier Winkel est membre d'Ecolo. En
1977, il fut un des fondateurs des Amis de la Terre en Belgique. En 1980, il
ouvrit un café-restaurant écologique 'Le Gaspi', qui devint un
endroit de rencontre pour personnes aux idées alternatives. Le parti
Ecolo y organisa maintes réunions. En 1982, il fut le fondateur de la
section Ecolo Schaerbeek et fut élu conseiller communal. Il fut
échevin de la culture et des sports de 1990 à 2000. En 1992, en
collaboration avec Pierre Galand, Xavier Winkel a plaidé pour une
participation de la Belgique à l'observation des accords de
cessez-le-feu entre le Maroc et le POLISARIO dans la Chambre des
Représentants.
157
YATA, Ali (1920-1997)
Né de père algérien et de mère
marocaine, Ali Yata a suivi des cours au Lycée Lyautey à
Casablanca. Membre actif du PN, il participa à la fondation du PCM
durant le mois de juillet 1943. En 1945, il prit la tête du parti
jusqu'à sa mort, assistant aux multiples scissions du PCM (19431968), du
PLS (1968-1974) et du PPS depuis 1974. Incarcéré plusieurs fois
sous le protectorat et sous le régime d'Hassan II, Ali Yata a pris ses
distances envers l'USFP et les mouvements d'extrême gauche où ces
derniers ont accusé les communistes de s'être ralliés
à la monarchie marocaine.
ZEROUAL, Abdellatif (1951-1974)
Natif de la province casablancaise, Abdellatif Zeroual fut
professeur de philosophie et poète. Membre actif de l'UNEM, il fut l'un
des dirigeants d'Ilal Amam et fut arrêté le 14 novembre
1974 au Derb Moulay Chérif. Torturé violemment dans le centre de
détention, il mourut des suites des sévices physiques. Les CLCRM
lui ont rendu hommage en publiant des extraits de sa poésie « Le
Martyr » dans leur bulletin d'information.
158
|