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Histoire du comité de lutte contre la répression au Maroc. Analyse d'une association centrée en Belgique 1972-1995.

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par ZIAD EL BAROUDI
Université Libre de Bruxelles - Master en Histoire finalité Archives et documents 2015
  

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B. Les Comités contre la Répression en Belgique : de Charleroi à Bruxelles 1973-1995

B.1 La composition des comités

La constitution des CCRM en Belgique a trouvé un cadre favorable par l'implantation d'une première cellule de l'UNEM à Bruxelles au mois de novembre 1965146. Le bureau bruxellois de l'UNEM avait son siège à l'Université Libre de Bruxelles. Qui plus est, la solidarité syndicale entre des jeunes étudiants marocains de l'UNEM et des membres des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes (JOC) à Charleroi a largement contribué à la naissance d'un bureau permanent du CCRM dans la même ville, durant la moitié de l'année 1973147. Durant la même année, le CCRM de Charleroi et la section bruxelloise de l'UNEM ont organisé, avec le Cercle du Libre Examen, à l'Université Libre de Bruxelles, une conférence relative à l'interdiction de l'UNEM au Maroc et au huitième anniversaire des événements du 23 mars 1965. Ces trois organisations ont convié Marcel Liebman*, un représentant d'Amnesty International et Pierre Le Grève* à prendre la parole148.

b.1.2 Le comité de Charleroi

Le CCRM de Charleroi est donc très lié à la JOC mais aussi aux Jeunesses Socialistes et Communistes Belges (JSB et JCB) et à des mineurs marocains, dont certains faisaient partie de l'UNFP149. Parmi les membres qui joueront un rôle fondamental dans la gestion du CCRM de Charleroi et, plus tard,

145 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°406, les CLCRM - Listes et organigrammes : Liste des comités en Europe datée de 1980.

146 Archives Personnelles de Mohamed El Baroudi, Documents relatifs à la gestion internes de l'UNEM section Bruxelles : Communiqué de l'UNEM section Bruxelles relatif à l'enlèvement de Mehdi Ben Barka à Paris, daté du 11 novembre 1965.

147 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°407, les CLCRM - Comptes rendus et documents internes : Bilan des activités du comité de Charleroi lors de la coordination des 25 et 26 octobre 1980.Informations données par le sociologue Mohamed Ouslikh, et les médecins Jacques Van Damnes et Jacques Charles. Interview du 1er avril 2014.

148 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°344, Documents relatifs au mouvement étudiant : UNEM : Conférence-débat organisé par l'UNEM et le Cercle du Libre Examen du vendredi 22 mars 1973.

149 Interview de Mohamed Ouslikh le 26 février 2014.

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dans la création du bureau bruxellois figure sans conteste Ernest Glinne*. Ernest Glinne*, socialiste de gauche, fut membre du Mouvement Wallon et successivement député de l'arrondissement administratif de Charleroi, bourgmestre de Courcelles, Ministre du Travail et de l'Emploi et député européen du Parti Socialiste entre 1961 et 1994. Sa solidarité envers les Mouvements de Libération Nationaux dans le Tiers- Monde l'avait conduit à soutenir la création du CCRM à Charleroi.

b.1.3 Le comité de Bruxelles

En 1976, à Bruxelles, et suite à la création du bureau carolorégien, une autre personne très impliquée dans la solidarité internationale faisait parler d'elle dans le monde politique belge : il s'agissait de Pierre Le Grève*.Vétéran de la guerre (1940-1945), Pierre Le Grève* fut professeur de morale laïque, trotskiste anti-stalinien et membre actif du Parti Communiste International pendant plus de 25 ans. Depuis 1954, Pierre Le Grève* s'est investi dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et créa en 1958, le Comité pour la Paix en Algérie. Par ailleurs, son implication dans la libération du peuple algérien fut telle que l'Organisation Armée Secrète manqua de l'assassiner par colis piégé150.

Parlementaire et membre de la Centrale Générale des Services Publiques (CGSP) secteur Enseignement, il participa à la création de plusieurs comités de soutien aux pays du Tiers-Monde dont : le Comité contre le colonialisme et l'apartheid en Afrique du Sud (1964), le Comité National Viêtnam (1967), le Comité de soutien aux ressortissants chiliens (1974), et, plus tard, le Comité pour le Respect des Droits de l'Homme et de la Démocratie au Rwanda (1994).

Ami d'Ernest Glinne*, Pierre Le Grève s'est mobilisé en faveur de plusieurs ressortissants de pays dictatoriaux. Parmi ces ressortissants, citons pour l'année 1970, le cas d'Oliveira Vital recherché par le régime autoritaire de Salazar au Portugal151. Oliveira Vital, ne pouvant obtenir sa carte de séjour, était maintenu dans une situation de clandestinité. Après avoir mis sur pied un Comité de soutien en faveur des opposants politiques espagnols en 1965, Pierre Le Grève* intervint en faveur de plusieurs opposants politiques espagnols auprès du Ministère de la Justice belge. Ces opposants, réfugiés auprès du Haut-Commissariat de l'ONU, étaient impliqués dans le procès du Front de Libération de la Catalogne, le 25 mai 1972152. Il s'agit de Cervera- Hurtado, Romeu-Holler, Dicon-Ballaguer, Garcia-Sole et Jordi-Soriano Rubio. Homme des comités et internationaliste infatigable, Pierre Le Grève* commença à s'intéresser au Maroc à travers les rencontres de plusieurs ouvriers et étudiants marocains vers la fin des années 1960. Pierre Le Grève* est intervenu en faveur de plusieurs ressortissants marocains menacés d'expulsion153.

150 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°128, Algérie : La résistance par les textes, Témoignages de tortures pratiquées en France par les autorités nationales.

151 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°69, Correspondance générale pour les années 1970 à 1972 : Intervention en faveur d'Oliveira Vital le 24 avril 1970.

152 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°70, Correspondance générale pour les années 1973 à 1976 : Intervention auprès du groupe des Frontistes de Catalogne le 3 février 1973.

153 La correspondance de Pierre Le Grève avec Abderkam Tahar et avec l'ouvrier Mohamed El Moussaoui quant aux renouvellements des permis de travail est significative à cet égard. CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°254 et n°255, Correspondance de Pierre Le Grève avec Abderkam Tahar en 1969 et Mohamed El Moussaoui en 1972.

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Mais paradoxalement, ces premiers contacts politiques marocains se sont effectués à travers...les réseaux du FLN algérien154. Dans ces réseaux figurait un groupe d'hommes politiques belges forts proches du FLN tels : l'ancien Bourgmestre de Saint-Josse-Ten-Noode Guy Cudell* et l'avocat au barreau de Bruxelles Serge Moureaux*. Il y a aussi une raison supplémentaire à cette rencontre des militants marocains avec Pierre Le Grève*, c'est que, déjà depuis 1963, le parti de l'UNFP disposait de plusieurs stations-radios en Algérie. Et, au nom d'une solidarité militante entre l'UNFP et le FLN, l'Algérie, avant le coup d'Etat du Colonel Houari Boumédiene de 1965, servait de terre d'exil à l'opposition marocaine et inversement155.

b.1.3.1 Rencontres à la CGSP

A la suite ces événements que prennent contact, entre autres, Mohamed El Baroudi* et Pierre Le Grève*, tous les deux alors membres de la CGSP secteur Enseignement. Mohamed El Baroudi* était depuis le début des années 1960 membre de l'UNFP. Ayant quitté le Maroc à la suite de la rafle du 16 juillet 1963 à l'encontre de son parti, il s'exila en Algérie. Depuis 1963, dans le cadre de la mission confiée par le parti, Mohamed El Baroudi*devait participer à la consolidation des mouvements syndicaux des ouvriers marocains en France dont l'AMF. En 1966, il finira par s'installer en Belgique. Depuis son installation en Belgique, Mohamed El Baroudi*, fort d'une expérience politique déjà acquise au Maroc, va s'employer à comprendre le paysage politique européen. Pour ce faire, il multiplie ses contacts au sein de la CGSP, mais aussi de la CSC et de la FGTB. Cette prise de connaissance du paysage syndical belge va être suivie d'une recherche d'une méthode de travail. Les recherches bibliographiques répétées sur l'histoire du Maroc à l'Albertine vont pousser Mohamed El Baroudi* à mieux situer l'enjeu du Maroc vis-à-vis de l'Europe mais aussi sur l'échiquier politique international. Il fallait aussi compter avec une forte implantation des immigrés marocains à Bruxelles. De plus, Mohamed El Baroudi* était attentif aux idées et savoir-faire des autres mouvements politiques, des autres syndicats et des autres Mouvements de Libération du Tiers-Monde. Ainsi, de 1966 jusqu'en 1972, Mohamed El Baroudi* va progressivement se doter d'une méthode de travail. Cette méthode ne sera pas sans influence plus tard dans le CCRM de Bruxelles, car il s'agira d'abord de faire comprendre à la partie belge du Comité, l'actualité politique, économique, sociale et culturelle du Maroc.

De la CGSP secteur Enseignement est aussi issue une femme pourvue d'une rigoureuse méthode de

travail, il s'agit de Louise Lacharon*. Licenciée en philologie romane, Louise Lacharon* est écrivaine retraitée et fut anciennement enseignante au niveau « régendat ». Longtemps présidente de la CGSP secteur Enseignement, elle va être la véritable cheville ouvrière du bureau bruxellois du CCRM où elle passera beaucoup de temps à lire, corriger, envoyer les communiqués et les PV des réunions entre les bureaux des CCRM et les administrations publiques.

154 P. LE GREVE, Souvenirs d'un marxiste anti-stalinien, Bruxelles, Seconde Carnets de route, 1996, pp. 217-221.

155 De 1959 jusqu'à 1965, l'UNFP avait établi des stations radios à Alger.

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b.1.3.2 De la CGSP aux mouvements associatifs belges

Comme à Charleroi, le futur bureau bruxellois a été le fait de jeunes étudiants belges issus de la FGTB mais aussi du Mouvement Chrétien pour la Paix (MCP), d'OXFAM-Belgique et de la Coordination Nationale d'Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD). Parmi ces jeunes, figuraient Philippe Doucet*, alors fraîchement diplômé en architecture et sa femme Annie Crolop* enseignante et membre de la FGTB156. Annie Crolop* dispensait, alors, des cours d'alphabétisation dès 1967, dans les locaux de la FGTB au 43 rue de Suède dans la commune de Saint-Gilles. Ces cours dispensés aux immigrés espagnols, marocains et turcs ont aboutis, à la naissance du Collectif Alpha en 1971157.

Philippe Doucet a joué un rôle de « secrétaire-adjoint » au sein du Comité, où il passera beaucoup de temps à rédiger les bulletins d'informations et les communiqués pour les coordinations des comités sur lesquels nous reviendrons plus loin. Avec Pierre Le Grève*, Mohamed El Baroudi* et Louise Lacharon*, Philippe Doucet* s'est attaché à concentrer les informations sur la répression politique au Maroc reçues des autres Comités, dont celui de Paris. Il rédigeait, par ailleurs, les comptes rendus des réunions. En plus du jeune couple, il y avait Pierre Galand* alors jeune économiste et membre fondateur d'OXFAM-Belgique et du CNAPD. Pierre Galand a fortement participé au travail de terrain du CCRM durant les premières années de son existence158.

Mais de brusques événements vont précipiter la création du CCRM bruxellois. Parmi ceux-ci : l'agression physique de militants marocains par les Amicales lors d'un meeting à la Madeleine organisé par le RDM et la FGTB en décembre 1975159. Cette agression des Amicales fut une réponse à une manifestation organisée par des ouvriers marocains à Anvers, exigeant la dissolution des Amicales, le 2 février 1975160. Ensuite vint l'expulsion de Christine Jouvain*, future épouse d'Abraham Serfaty*, par les autorités marocaines durant l'été 1976161 et enfin, la perquisition musclée d'une Brigade de Surveillance et de Recherche au domicile de Mohamed El Baroudi* le 16 juin 1977162. La BSR avait été informée par des policiers marocains de la présence de Mohamed El Baroudi*sur le territoire belge. Cet incident fut porté à la connaissance de Serge Moureaux* qui, comme en témoigne une lettre écrite à Pierre Le Grève : «

156A. LEDUC (dir.), Mohamed El Baroudi : un « Fil Rouge » de 40 ans d'immigration marocaine à Bruxelles, Bruxelles, CFS asbl, N°7-8, 2007, pp. 40-50. Interview de Philippe Doucet et Annie Crolop le12 avril 2014.

157 A. LEDUC (dir.), Fil rouge. En quête de sens..., Bruxelles, Les Cahiers du Fil Rouge, CFS asbl, N°1, 2005-2006, pp. 4-5.

158 Interview de Pierre Galand le 26 mars 2014.

159 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°398, Correspondances diverses 1977-1994 : Communiqué du CCRM relatif au meeting du 10 février 1978 à 20h00 à la salle de la Madeleine

160 Archives Personnelles de Mohamed El Baroudi, Documents relatifs à la gestion interne du RDM : Dossier relatif aux activités des Amicales Associations de Solidarité des Travailleurs et Commerçants Marocains : Le rôle des Amicales des ouvriers et commerçants en Europe, Paris, octobre 1975, p. 11.

161 CH. DAURE-SERFATY, Lettre du Maroc, op. cit., p. 34.

162 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°71, Correspondance générale pour l'année 1977 : Communiqué relatif à la perquisition effectuée par la BSR au domicile de Mohamed El Baroudi du 16 juin 1977.

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ne pouvait tolérer le contrôle des opposants marocains par certains éléments de la police belge collaborant avec la police marocaine163».

b.1.3.3 Des mouvements associatifs belges aux représentants politiques belges

Face à ces événements précipités et fort de ses relations politiques, Pierre Le Grève* a contacté plusieurs représentants politiques importants, ainsi que des représentants de la société civile belge pour organiser une réunion visant à la création dans un premier temps d'un « Comité de Soutien et de Défense des Marocains Démocrates »164. Mais, au vu de la situation urgente, il ne fallait pas trop tergiverser sur la nécessité d'être totalement original vis-à-vis des travaux effectués par les comités de France et de Charleroi. Par conséquent, les membres de cette réunion ont maintenu les grandes lignes directrices des comités déjà existants en France. Lors de cette réunion, étaient présents bien sûr le premier « noyau dur » composé des personnes mentionnées plus haut mais aussi de membres du Parti Communiste Belge (PCB), du Parti Social-Chrétien (PSC), du Rassemblement Wallon (RW), des Fédéralistes Démocrates Francophones (FDF), et du Parti Socialiste Belge (PSB).

Les premiers partis politiques belges à avoir apporté le premier élan du CCRM étaient le PSC-CVP, le PSB-PCB et le RW. Ce soutien est fort représentatif de la composition du Gouvernement Tindemans (CVP du 25 avril 1974 au 11 octobre 1978)165. Etaient donc présents Léo Tindemans*, en personne, membre de la Christelijke Volkspartij (CVP devenu CD&V) devenu Premier ministre et succédant à Edmond Leburton (PSB). Ensuite, Jacques Moins* avocat au barreau de Bruxelles, président alors du PCB166, membre actif de la Fondation Joseph Jacquemotte et très impliqué dans les activités culturelles des associations des communautés immigrées167. Aux côtés de Jacques Moins*, se trouvait son homologue flamand du Kommunistische Partij van België (KPB) Louis Van Geyt*. On notait aussi la présence d'Yves de Wasseige* représentant du RW. Etaient aussi présents, du futur Parti ECOLO (fondé en 1980), Xavier Winkel* et José Daras*. Serge Moureaux* représentait la tendance FDF. Chez les socialistes enfin étaient présents à cette réunion, Willy Burgeon*, député de 1971 à 1995 et Roger Lallemand*, sénateur entre 1979 et 1999. Avec les représentants politiques, des figures de la société civile belge s'étaient aussi montrées dont François Rigaux*, ancien juriste et professeur à l'Université Catholique de Louvain (UCL), François Houtart*, fondateur du Centre Tricontinental (CETRI) situé dans la même ville, ainsi que Paulette Pierson- Mathy, juriste, professeur à l'Université Libre de Bruxelles (ULB) et spécialiste de l'Afrique du Sud. Toutefois, il fallait distinguer les membres actifs du Comité d'avec les

163 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°398, Correspondances diverses 1977-1994 : Lettre adressée au CCRM par Serge Moureaux sur la perquisition au domicile de Mohamed El Baroudi et la complicité des polices belges et marocaine, datée du 29 février 1980.

164 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°71, Correspondance générale pour l'année 1977 : PV d'une réunion passée entre Pierre Le Grève et plusieurs responsables politiques belges, daté du 27 juin 1977.

165 CRISP, Documents Politiques, Gouvernements Fédéraux depuis 1944 : Gouvernements Léo Tindemans I, II, III, IV.

166 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°398, Correspondances diverses 1977-1994 : Lettre de Jacques Moins à Pierre Le Grève confirmant son adhésion au CCRM datée du 24 juin 1977.

167 CARCOB - Archives Communiste (Bruxelles), Fonds Jacques Moins, Boîte N°7, Liasse n°3, Notes personnelles de Jacques Moins relatives à sa participation à la Fondation Joseph Jacquemotte, non datées.

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membres prête-noms, car la participation de chaque membre se faisait en fonction de ses disponibilités et de son emploi du temps. Les membres prête-noms permettaient aussi au Comité de disposer d'un premier capital de sympathie et d'une certaine protection.

En date du 23 juin 1977, à la suite d'une importante réunion, était né à Bruxelles un Comité de Lutte contre la Répression au Maroc. Repris à l'adresse sise 8 avenue du Furet 1170 Bruxelles, le bureau bruxellois nouvellement né ne sera pas tout de suite effectif. En effet, en fonction du capital humain et matériel rendu accessible par les membres adhérents du bureau bruxellois, il fallait faire connaître l'existence du Comité contre la Répression au Maroc au grand public. Aussi, le CCRM a activé ses contacts dans le monde syndical pour l'organisation d'un premier meeting le 10 février 1978 dans la salle de la Madeleine168.

Le CCRM va contacter à cet effet la JOC, le MCP, le Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX) en la personne d'Yvonne Jospa*, la JCB, l'Union Belge pour la Défense et pour la Paix (UBDP), le Mouvement pour l'autogestion socialiste, le PSB, le Collectif des Avocats, l'Ecole d'alphabétisation de Mons-Borinage et la Ligue Internationale pour le Droit à la Libération des Peuples169. Ces mouvements ont soutenu l'initiative de ce meeting fondateur tout en s'engageant à distribuer des tracts ou à poser des affiches en faveur du CCRM170. Le meeting a eu un retentissement considérable auprès d'un public fort nombreux, et de cet événement, le CCRM a tiré une première leçon dans un compte rendu qui reprend les grandes lignes de Paris tout en l'adaptant à la situation belge. Une esquisse des objectifs du CCRM de Bruxelles est énoncée en ces quelques termes : « (...) Que le Comité contre la Répression à Bruxelles soutient les démocrates marocains. (...) Que le Comité contre la Répression à Bruxelles va relayer les travaux du Comité de Paris. (...) Que le Comité contre la Répression dénonce la présence de la police marocaine à travers les actes d'intimidations et de violences perpétrés par les Amicales (...)171. »

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