I.3. Enoncé du
problème
Le Couffo fait partie des départements ayant
bénéficié de la réalisation d'AEV depuis 1990.
Cependant, le suivi de la gestion par la commune est aussi insuffisant avec
seulement 47% des AEV en affermage pour lesquelles le fermier fournit
régulièrement à la commune les comptes rendus mensuels. On
constate, pour la régularité de remise des documents, le
même contraste entre les communes que celui déjà
relevé pour l'évolution du processus de mise en affermage. Et
même lorsque les données de suivi sont fournies
régulièrement, il n'y a pratiquement aucune analyse de la part de
la commune.
Par ailleurs, la gestion communautaire qui était faite
de ces ouvrages a laissé champ libre aux gestionnaires communautaires
d'utiliser les fonds issus de la vente de l'eau à d'autres fins. La
conséquence immédiate est l'abandon des ouvrages (car les fonds
sont dilapidés), les Bornes Fontaines restent plusieurs mois sans
être réparées. Du coup, les populations font recours
à d'autres sources alternatives dont les eaux de citerne et de puits
traditionnels pour lesquelles l'entretien n'est pas du tout assuré. Cet
état de chose ralentit l'allure de l'atteinte des objectifs, car une
chose est d'avoir l'ouvrage, mais l'autre chose la plus importante est la
permanence de la fourniture de l'eau aux populations.
I.4. Description des dimensions du
problème
La gestion des adductions d'eau villageoises dans le Couffo
pose d'énormes problèmes qui méritent d'être
étudiés afin de tenter des approches de solutions.
L'approvisionnement en eau potable à partir des
adductions d'eau villageoise (AEV) s'est rapidement développé au
Bénin ces dernières années pour l'alimentation en eau
potable de village ou ensemble de villages de 2.000 à plus de 10.000
habitants. Il existe ainsi actuellement plus de 60 AEV sur l'ensemble du
département. Dans le passé, la gestion des AEV a
été confiée par l'Etat à des Associations des
Usagers de l'Eau (AUE) créées au sein des communautés
concernées. Cependant, à partir de 2003, le contexte du secteur
de l'eau, et par conséquent de la gestion des AEV, a
profondément changé avec la mise en place effective des communes
dans le cadre de la décentralisation administrative. Aujourd'hui, la
maîtrise d'ouvrage pour l'alimentation en eau potable de leur territoire
revient par la loi aux communes. Après deux à trois années
de mise en oeuvre, la gestion communautaire des AEV a montré ses
limites. Un diagnostic exhaustif des AEV réalisées en 2007 au
démarrage de l'Initiative Eau dans les centres semi-urbains a mis en
lumière certaines insuffisances de la gestion communautaire au
début de la professionnalisation qui constituent un risque pour la
durabilité de ces équipements.
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