REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
INSTITUT
NATIONNAL SPÉCIALISÉ DE LA FORMATION ET DE
L'ENSEIGNEMENT
PROFESSIONNELS
I.N.S.F.P DE OUAGUENOUN TIZI-OUZOU
Mémoire en vue de l'obtention du Diplôme de
Brevet de Technicien Supérieur en gestion des
ressources humaines
(G.R.H)
Thème
Impact de la mise en place de la
nouvelle grille des salaires sur la
motivation et la compétence
cas de la protection civile de
la wilaya de Tizi-Ouzou
Présenté par :
Dirigé par :
Mr. BENCHEIKHA Wahid Mr. CHENANE Arezki,
Mr. AMOKRANE Aissa Maître assistant
F.S.E.G.C - U.M.M.T.O
Promotion 2006 - 2009
Sommaire
Conclusion générale
Sommaire
Introduction générale et
problématique
Chapitre I : Emergence et développement de la fonction
ressources humaines (FRH) Introduction au chapitre
Section 1 : La fonction ressources humaines : naissance et
développement
Section 2 : Présentation de la fonction ressources
humaines dans l'organisation publique Conclusion au chapitre
Chapitre II : Les politiques de GRH : Théories et
pratiques
Introduction au chapitre
Section 1 : La politique de gestion des ressources humaines
Section 2 : La G.R.H et autres fonctions de l'entreprise
Conclusion au chapitre
Chapitre III : La politique de rémunération en
Algérie au sein d'une organisation publique
Introduction au chapitre
Section 1 : Cadre juridique et contexte général
Section 2 : La grille des salaires « politique de
rémunération »
Conclusion au chapitre
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la nouvelle grille
des salaires cas de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
Introduction au chapitre
Section 1 : Présentation de l'organisme d'accueil
Section 2 : Analyse du questionnaire
Conclusion au chapitre
Introduction générale et
problématique
1
Introduction Générale
Introduction générale et
problématique
De nos jours, dans les pays développés
ou avancés, la fonction « ressources humaines » occupe une
place importante au sein des organisations. C'est pourquoi, parmi les
difficultés auxquelles les organisations sont, aujourd'hui,
confrontées et qui portent atteinte à leur bon fonctionnement, on
cite, souvent la problématique de la gestion de la ressource humaine
(GRH).
Reléguée souvent au dernier plan, ces
dernières années, notamment en Algérie la fonction de la
gestion des ressources humaines occupe une place privilégiée dans
l'organigramme des organisations et ce quelles, qu'elles soient.
En effet, nous retrouvons malgré la
difficulté à mieux cerner les aspects objectifs de cette
fonction, des efforts quant à la prise en compte de cette ressource
apparaissent davantage dans les actions des entreprises et ce, pour une
meilleure efficacité dans la réalisation des objectifs
fixés par la direction. C'est dans cette perspective, que l'on peut
résumer à travers la rémunération,
compétence et motivation quelques éléments essentiels de
la fonction « ressources humaines ». Celles-ci constituent des
critères pertinents pouvant orienter l'entreprise dans
l'exécution de ses décisions arrêtées.
En Algérie, depuis l'ouverture à
l'économie de marché, les pouvoirs publics ne cessent de donner
une importance à la ressource humaine. Par ailleurs, le
développement et l'évolution de la fonction G.R.H a suivi et suit
toujours un parcours national notamment, dans les entreprises et les
organisations publiques (administrations publiques) ayant l'objectif de
réalisation du bien-être social à travers des politiques de
formation, de rémunération et de motivation et ce, par
référence à l'évolution de cette fonction dans les
pays développés.
La définition d'une politique de G.R.H au sein
d'une organisation publique est nettement différente par rapport
à une entreprise économique. C'est ce qui nous a motivé
à vouloir cerner cette préoccupation. Parmi les constituants
d'une politique de GRH est la politique de rémunération qui est
encadrée par une loi régissant la classification des fonctions et
de la gestion des compétences. Certes, l'évolution de la fonction
« ressources humaines » dans l'organisation publique
algérienne est une vérité incontournable.
Toutefois, il existe des particularités d'une
organisation à une autre. De même pour les résultats
réalisés par chaque organisation de la fonction publique. En
effet, il existe des disparités d'une organisation à une
autre.
2
Introduction Générale
Au niveau de la protection civile, bien qu'il existe
des améliorations, les rendements des agents demeurent en dessous des
aspirations des responsables. Mais, la nouvelle politique de
rémunération nouvellement adoptée, peut elle être un
facteur déterminant pouvant dynamiser la motivation et la
compétence au sein des organisations publiques ?
C'est ce que nous appelons la grille des salaires qui
définit les modalités pratiques de la rémunération,
de la gestion des compétences et des carrières au sein d'une
organisation publique.
En Algérie, depuis le SGT-1978 « statut
général du travailleur (loi n° 78-12 du 5 août 1978)
», il y a eu par la suite une loi algérianisée
définissant le statut général du travailleur qui s'est
adapté au contexte socio-économique caractérisée
par un système socialiste (gestion socialiste des entreprises, mise en
place d'une administration publique...etc).
Actuellement avec une conjoncture économique
favorable (prix du pétrole élevé), et
une situation sociale se caractérise par une
détérioration du pouvoir d'achat, on assiste à un
mouvement de « fuite » de compétence dans le secteur public au
profit du secteur économique censé d'être rentable et
productif. C'est dans ce contexte qu'une révision des statuts des
travailleurs de la fonction publique est mise en débat à travers
la promulgation d'une nouvelle grille des salaires.
Avant de procéder à l'analyse de la notion
de la nouvelle grille des salaires de la
fonction publique, il est indispensable de mettre en
relief les satisfactions et le développement de la ressource humaine
dans ce type d'organisation. La nouvelle grille des salaires peut-elle
être un vecteur et un moyen de développement de la ressource
humaine et le management des compétences, ou bien quelles sont
les nouveautés qui seront apportées dans ce système par
rapport à l'ancienne grille ?
Au cours de notre recherche qui s'est
déroulée au niveau de la protection civile de la wilaya de
Tizi-Ouzou, nous avons étudié les impacts de la mise en oeuvre de
la nouvelle grille des salaires sur la motivation et la
compétence.
La principale raison qui nous a poussé à
opter pour ce thème est la volonté de
comprendre les nouveautés apportées par
la nouvelle grille des salaires. Dans sa nouvelle politique de
rémunération, l'Algérie adapte à ses fonctionnaires
des changements concernant la classification de leurs statuts et ce, pour
toutes les types de fonctions publiques d'État. Donc, à travers
ce travail de recherche, nous avons essayé de donner une vision globale
sur
3
Introduction Générale
la politique de rémunération
appliquée nouvellement. Pour répondre aux questionnements ainsi
soulevés, nous avons subdivisé notre travail en quatre
chapitres.
Le premier chapitre traitera de l'émergence de
la fonction ressources humaines qui s'articule autours de la question du
développement de la fonction comportant les éléments
théoriques.
C'est au cours du deuxième chapitre que nous
allons nous intéresser aux politiques de gestion des ressources humaines
mise en place au sein des organisations publiques et privées
(entreprises).
Dans le troisième chapitre, il sera question de
spécifier l'étude des politiques de GRH au sein des organisations
publiques où nous avons pris l'exemple de la rémunération
et de la gestion des compétences.
Enfin, nous mettrons en pratique les
éléments théoriques au sein d'une organisation publique en
l'occurrence, la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou en
étudiant la grille des salaires objet auquel va porter le dernier
chapitre de notre mémoire. Notre travail s'achève par une
conclusion générale où nous avons émis quelques
remarques, suggestions et recommandations.
Il convient de signaler que chaque chapitre est
subdivisé en sections distinctes.
Chapitre I
Emergence et développement
de la fonction ressources humaines
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
4
Introduction au chapitre
Dans ce chapitre, il sera question d'aborder le volet
théorique relatif à la « gestion des ressources humaines
». En effet, la première section va porter sur la
présentation des fondements théoriques relatifs aux
développements de la « fonction ressources humaines ». La
deuxième section quant à elle est réservée à
l'adaptation des entreprises aux développements de F.R.H.
Section 1 : La fonction ressources humaines : naissance
et développement
Dans cette section, nous allons traiter dans le
premier point les étapes successives de l'émergence de la
fonction personnel et son passage à la fonction ressources humaines
puis, nous allons présenter ses principaux fondements
théoriques.
1-1 La naissance de la fonction personnel (la
période des deux guerres 1914-1945)
L'industrie naissante utilisait une main-d'oeuvre
nombreuse non spécialisée. Les méthodes de travail
étaient empiriques. La performance de la main-d'oeuvre était
faible. Vers 1880, avec Frederik Winslow Taylor, « l'organisation
scientifique de travail» (OST) est née. Par ses
expériences il a démontré que l'on pouvait accroître
l'efficacité du travail des salariés. Ses méthodes ont
abouti à la parcellisation des tâches ou à la
spécialisation et ont (les méthodes) fait sentir le besoin
d'améliorer la formation des salariés. L'OST a permis d'exploiter
au maximum les capacités des salariés (1). En effet,
L'OST signifie le chronométrage des durées d'exécution des
tâches de travail afin d'accroitre l'efficacité au travail
d'éviter les pertes de temps.
Avec le taylorisme, le développement de la
taille des organisations et la syndicalisation croissante, les services du
personnel apparaissent. Les activités principales de ces nouveaux
services seront le recrutement, la répartition des tâches, et les
problèmes de performance des salariés. La fonction personnel
apparaît au début du XXe siècle à partir
du moment où le chef d'entreprise n'est plus en mesure de gérer
l'ensemble du personnel qui lui est confié.
(1) PERETTI. J. M, Gestion
des ressources humaines, 8e édition (2003-2004) Vuibert, page
04.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
5
Trois étapes peuvent être
distinguées :
1ère Période :
avant 1914
La fonction n'existe guère et les
témoignages sont rares. A travers quelques romans, il est possible de
découvrir des exemples de pratique de gestion des ressources humaines.
Victor Hugo (Les Misérables), la Comtesse de Ségur (La fortune de
Gaspard), Hector Malot (En Famille), Emile Zola (au bonheur des dames) parmi
d'autres ont décrit des pratiques d'embauche, de licenciement, de
formation, de promotion et d'oeuvres sociales.
Les entreprises dont la taille pourrait justifier
l'émergence de la fonction sont encore peu nombreuses. Le recensement de
1896 révèle 472 établissements de plus de 500
salariés. Pendant cette période, la réglementation sociale
se développe avec des textes sur l'emploi des enfants (1841), le contrat
d'apprentissage (1855), le travail des femmes et des enfants (1874 et 1891), le
droit syndical (1884), l'inspection du travail (1874 et 1892), les accidents du
travail (1898), la durée de travail (1900 et 1905), le conseil des
prud'hommes (1905), la création du ministère de travail (1906),
l'hygiène et la sécurité (1913). En France, la fonction
n'émerge que tardivement. En 1898, il n'existe au crédit foncier
qu'un bureau de personnel dépendant du secrétariat
général.
Chez Paribas (banque), qui compte 40 personnes en
1912, une personne a la charge exclusive des questions du personnel. A la
société générale (banque), on note en 1909
l'existence d'un service du personnel rattaché au secrétariat
général. Un chef de personnel apparaît chez Renault avant
la guerre.
Il faut noter que parmi les six fonctions
distinguées par Henri Fayol qui s'est penché aux questions de
gestion des organisations (1), on cite :
- La fonction administrative (prévoir, organiser,
coordonner, commander, contrôler) ;
- La fonction technique ;
- La fonction commerciale ;
- La fonction financière ;
- La fonction comptabilité ;
- La fonction de sécurité ;
La fonction personnel n'est pas mentionnée.
Quelques aspects (sécurité de travail, hygiène) sont
intégrés dans les fonctions sécurité et
administrative.
(1) Fayol. H, Administration
générale et industrielle 1916. Ed, ENAG. Algérie 1990, pp
5 - 10.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
6
2ème Période : de
la première guerre à 1936
L'après-guerre connaît un
développement de la réglementation sociale: la négociation
collective (1919), la journée de 8 heures (1919), les assurances
sociales (1928.-1930), les allocations familiales (1932), les politiques des
oeuvres sociales se poursuivent et s'institutionnalisent à travers des
services sociaux. Le développement des lois sociales, le renforcement
des syndicats, les nouveaux besoins de gestion du personnel (formation,
recrutement et apprentissage) provoquent l'apparition d'un service de
personnel.
Dès 1917, le directeur technique de «
Peugeot » définit un plan des services administratifs comprenant
:
- au niveau central, un
service stratégique rassemblant de nombreuses informations dont, pour
personnel, «
Staratégique-Mutation-Avancement-Salaire-Conférence au
Personnel-Services des Bulletins des usines Peugeot » ;
- au niveau de chaque usine,
un service administratif s'occupe de « Pointatge-Embauchage
du Personnel-Caisse de secours-Retaites Ouvriers-Assurances-Retenues, etc.
Veilleurs-Commissionaires-Cocièrges-Surveillants (1)
».
Nous avons remarqué qu'à cette
époque la fonction ressources humaines s'émerge et prend
naissance dans plusieurs organismes. Beaucoup de responsables et de dirigeants
des grandes entreprises ont donné une importance majeure à
l'évolution et le développement de la fonction ressources
humaines et ses pratiques administratives.
3ème Période : de
1936 à la deuxième guerre
Les conséquences de la crise économique
de 1929, ont fait découvrir aux entreprises qu'il faut que quelqu'un ait
en permanence le rôle de rester en contact avec le service personnel et
de faire remonter l'information.
Peugeot crée en 1936 sa direction de personnel
et des relations syndicales et, en 1938, un département social qui
regroupe toutes les oeuvres sociales et un laboratoire de
psychotechnique.
(1). FOMBONNE. J, Personnel
et DRH (France 1830-1990), Vuibert, Paris, 2001, pp 295-296.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
7
Dugué Mac Carthy constate que « lorsqu'on
demandait en 1939 à un chef de personnel : `' de quoi vous occupez-vous
?, la réponse était du genre de celle-ci : De l'embauche, de la
paie, de l'administration et des délégués. Tel est bien le
moyen autours duquel s'est constituée la fonction (1).
La formation de la fonction du personnel selon
quelques spécialistes des grandes époques de l'évolution
industrielle que connait le monde, n'a eu un développement
qu'après plusieurs échecs dans la gestion des entreprises
causés par la non valorisation de cette fonction.
1.2 Le développement de la fonction personnel (la
révolution industrielle 1945 - 1975)
Le processus de structuration de la fonction personnel
s'est opéré, comme nous l'avons vu précédemment
porte essentiellement sur quelques aspects de gestion de
rémunération et de motivation. Mais c'est un contexte
économique et politique particulièrement favorable qui va servir
de levier au développement de la fonction ressources humaines. Cette
période qualifiée de « Trentes Glorieuses » - selon
l'expression de Jean FOURASTIE, va permettre d'impulser la mise en place de
structures et de procédures qui organisent et formalisent toutes les
grandes fonctions de l'entreprise (2).
Avec le développement de la notion d'entreprise
économiquement, c'est-à-dire l'évolution voire explosion
du marché mondial et la forte demande de la main d'oeuvre
professionnelle, les responsables ont rendu compte de la gravité de
négligé le facteur humain. C'est pendant toutes ces
périodes que le monde industriel a acquis son développement. Le
plein essor de la fonction personnel a fait naître une puissante
altération
entre tous les départements (services) de
l'entreprise et fait ré-institutionnaliser
l'organigramme des
organisations.
La période des nouvelles théories (1945
- 1965)
Ces années de croissances sont marquées
par l'accroissement de la population salariée et par l'évolution
du cadre réglementaire et des idées relatives à l'homme au
travail.
(1) D.MAC CARTHY, La Fonction Personnel, les Editions
d'organisation, 1983.
(2) LACONO. G, GESTION DES RESSOURCES HUMAINES, Edition
CASBAH, Alger, 2004, page 21.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
8
Les travaux d'Elton Mayo sont le point de
départ de nombreuses transformations des conditions matérielles
de travail. Les machines et les murs abandonnent le gris pour prendre des
couleurs. L'école des « Relations humaines » développe
son influence.
A la fin des années 50, d'autres travaux
américains sont connus en France. Jean FAMBONNE (1) a
souligné l'importance de ceux portant sur les styles de commandement
axés sur la production ou sur le personnel. Argyris analyse les
conceptions implicites de ceux qui ont un style de commandement directif et
contraignant et les met en contradiction avec les modifications
observées lors du développement psychologique des individus.
Douglas Mc Gregor récapitule les recherches précédentes en
formulant la théorie X, conception pessimiste du travailleur moyen qui
ne s'intéresse pas à son travail, et la théorie Y
fondée sur l'automotivation des individus. Les travaux de Maslow sur la
hiérarchie des besoins et d'Herzberg sur la satisfaction au travail ont
également une forte influence.
La période des entreprises modernes (1965 -
1975)
L'époque est marquée de l'arrivée
des « baby-boomers » sur le marché du travail,
l'évolution rapide des courants socioculturels, le développement
du cadre réglementaires et le cheminement des idées de
réformes de l'entreprise.
Les générations nombreuses nées
après la guerre arrivent progressivement sur le marché du travail
à partir de 1960, pour les enfants de 1946 entrés à 14ans
en apprentissage, et plus massivement dès 1965. Nés après
guerre, ils n'ont pas connu les « restrictions » et ont
bénéficié d'un meilleur niveau de formation initiale et de
confort. Leurs aspirations sont différentes de celles de leurs
prédécesseurs. Les entreprises sont confrontées à
une hétérogénéité des attentes des diverses
générations de salariés, à une contradiction entre
les priorités données au quantitatif ou au qualitatif.
L'évolution démographique entraîne celle des courants
socioculturels. Elle remet en cause le mode d'organisation dans l'entreprise.
Elle explique l'importance du mouvement social des 1968.
(1) Op.cit, FAMBONNE. J,
Personnel et DRH, pp 305-307.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
9
1-3 De la fonction personnel à la fonction
ressources humaines (F.R.H)
L'importance accordée par les entreprises au
management des ressources humaines est relativement récente. La fonction
personnel a émergé lentement dans la première
moitié du XXe siècle, s'est professionnalisée
dans la seconde moitié, est devenue fonction ressource humaines et est
reconnue comme une fonction stratégique à la fin de ce
siècle.
Dans les années 80, la fonction personnel se
transforme en fonction ressources humaines. Le changement d'appellation est un
changement de perspective et de pratiques. La conception traditionnelle de
personnel perçue comme une source de coûts qu'il faut minimiser
laisse place à la conception d'un personnel considéré
comme une ressource dont il faut optimiser l'utilisation.
Sur ce, l'auteur Besseyer cite «...
La direction des ressources humaines (DRH) est vision contemporaine de la
fonction, les femmes et les hommes de l'entreprise sont des ressources qu'il
faut mobiliser, développer, sur lesquelles il faut investir. Ces
ressources sont les premières ressources stratégiques de
l'entreprise, la fonction elle-même devient majeure et acquiert le statut
de grandes fonctions stratégiques»
(1).
Dans la citation l'auteur met l'accent sur la valeur
de savoir préserver l'homme et la femme comme étant une ressource
à mobiliser et à développer en grande partie. Elle joue
(la ressource humaine) le rôle majeur de la stratégie et la survis
de l'entreprise.
1-4 Les fondements théoriques de la FRH
Tout comme toutes les sciences de l'homme, la science
de l'organisation ne s'est pas développée de façon
linéaire. Elle a évolué selon un mouvement
perpétuel d'écoles et des théories les unes par les
autres. En effet, chaque mouvement s'est développé en
réaction de celui qui le précédait soit pour
compléter ses idées soit pour administrer ses
arguments.
La GRH tire ses fondements théoriques à
partir des théories des sciences de l'organisation ayant couronné
le siècle dernier. Pour ce, nous présenterons brièvement
quelques unes qui sont les plus célèbres. Dans ce qui suit, nous
essayerons de les présenter d'une façon brève et par ordre
chronologique.
(1) BESSEYER DES HORTES. C-H,
Vers une gestion stratégique des ressources humaines, les Editions
d'Organisation, 1987.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
10
1-4-1 Les théories traditionnelles
Dans un premier temps, nous allons aborder la place de
l'élément humain dans la théorie classique puis, dans un
deuxième temps, la théorie néo-classique ainsi que sa
vision sur ce même facteur.
1-4-1-1- La théorie classique
L'école classique constitue, de toute
évidence, la première approche scientifique dans le domaine des
organisations. Elle est issue des principes d'organisation mis en avant par Max
WEBER en Allemagne, H. FAYOL en France et F. W. TAYLOR aux Etats-Unis ainsi que
leurs successeurs. Même si elle repose sur une très pauvre opinion
de la valeur de l'individu, comme ses hypothèses le prouvent, ses
idées méritent d'être connues et discutées. Cette
école de pensée comprend de grandes orientations
résumées dans ce qui suit :
A)- la théorie de la gestion
administrative
Appelée aussi la théorie de la
bureaucratie, la théorie de la gestion administrative est une
école de pensée qui avait eu un grand retentissement entre les
deux guerres et après la seconde guerre mondiale. Elle prend naissance
des idées de Max WEBER sur l'autorité, des principes
d'organisation prônés par Henri FAYOL et les travaux de tous leurs
successeurs comme L. GULICK, L. URWICK etc. En effet, à une
époque où la gestion de l'entreprise se posait uniquement en
terme de production, les deux fondateurs de ce mouvement ont beaucoup
insisté sur le rôle de la fonction administrative dans la fixation
et la réalisation des objectifs de celle-ci.
A-1- Les types d'organisations selon Max WEBER
Par opposition à TAYLOR qui limite son champ de
recherche au travail ouvrier et à
l'industrie, Max WEBER propose une conception plus large
et applicable à toutes les
organisations (entreprises, administrations,
armées, banques, hôpitaux).
Il distingue trois types d'autorités dans
l'organisation (1) :
- l'autorité charismatique ;
- l'autorité traditionnelle ;
- l'autorité rationnelle -
légale ou bureaucratique.
(1) SCHEID. J. C, Les grand
auteurs en organisation, DUNON, Paris 1980, pp. 11-15.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
11
Contrairement à l'organisation charismatique
qui fonctionne dévouement de ses membres à un héros et
à l'organisation traditionnelle où les croyances, les usages et
les coutumes poussent à la soumission à l'obéissance. Le
modèle bureautique fonctionne sur la base des règles
écrites impersonnelles et l'autorité découle de la
légalité des ordres de la légitimité de ceux qui
les donnent.
D'après Max WEBER, c'est le modèle le
plus efficace et le plus adapté au monde moderne. D'ailleurs quelle que
soit la forme d'organisation (entreprises, armées, organismes d'Etat) et
quel que soit le mode d'organisation économique (capitaliste ou
socialiste), les systèmes bureautiques sont indispensables à leur
fonctionnement. Il suffit de regarder autours de chacun de nous, les
bureaucraties sont partout.
L'organisation bureaucratique est qualifiée de
rationnelle car elle est structurée en bureaux ayant en charge des
fonctions administratives et les employés sont
sélectionnés sur la base d'un concours ou en fonction de leurs
diplômes. Elle est dite aussi légale parce que l'autorité
est exercée à l'aide de normes et de procédures
impersonnelles. C'est au cours de cette période que la structure
informelle commence à se développer dans l'entreprise comme
fonction.
A-2- Les six grandes fonctions de l'organisation selon H.
FAYOL
Henri FAYOL discerne à l'intérieur de
l'entreprise six grandes fonctions sont (1) :
- La fonction technique dont le
rôle est de transformer les matières premières et
les
produits semi-finis en biens et services ;
- La fonction commerciale qui
s'occupe des achats et des ventes des entreprises ;
- La fonction financière
qui procède à la recherche des fonds dont
l'entreprise a besoin
et qui veille à leur utilisation optimale
;
- La fonction de sécurité
qui veille à la sécurité des biens et des
personnes à l'intérieur
de l'entreprise ;
- La fonction comptabilité
qui s'occupe de l'enregistrement des flux d'entrées et
de
sorties ;
- La fonction administrative
dont le rôle est de prévoir, d'organiser de
coordonner, de
commander et de contrôler.
(1) HELFER. J-P, ROJOT. J et
BERGMAN. A, Comportement et organisation, Vuibert, Paris, Avril 1989, p,
47.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
12
Au fur et à mesure que l'on
s'élève dans la hiérarchie, les activités
administratives ont un point de plus en plus grand et la prévoyance
constitue d'après FAYOL la principale composante de celles-ci car elle
met en jeu tous les services et toutes les fonctions de
l'entreprise.
Enfin Henri FAYOL relève que les
capacités administratives, qu'on dirait aujourd'hui managériales
ou de gestion, ne sont pas enseignées dans les grandes écoles au
même titre que les connaissances techniques et cela est dû à
l'absence d'un corps de théories assez développé dans le
domaine d'administration.
Dans la théorie de la gestion
administrative, les Hommes sont relégués au second
plan et la manière de les considérer peut se récapituler
en trois traits :
- l'employé est vu comme un instrument qui doit
exécuter sans discuter les tâches qui lui sont assignées
;
- le personnel de l'organisation est assimilé
à une constante et non à une variable de tout un système
;
- enfin les motivations de l'individu au travail ainsi
que ses besoins sont complètement ignorés.
B)- la théorie physiologique des
organisations.
Alors que H. FAYOL et ses partisans se sont
penchés de façon exclusive sur le travail de l'administration et
de bureau, F. W. TAYLOR et ses successeurs se sont intéressés
plutôt au travail ouvrier dans les ateliers.
TAYLOR. F. W est totalement convaincu du rôle
que peut jouer la science dans la suppression des effets néfastes de
l'organisation traditionnelle. D'une manière encore plus
générale, il milite pour une gestion scientifique, rationnelle et
moderne car le principal objectif du management est d'assurer le maximum de
prospérité aussi bien pour l'employeur que pour
l'employé.
B-1- le contenu de la méthode de TAYLOR
Il propose de remplacer la gestion courante inefficace
par l'organisation scientifique du travail (OST) qui consiste à
étudier, enregistrer, classer les connaissances traditionnelles et
empiriques des ouvriers qualifiés, les systématiser et les
enrichir par des connaissances théoriques et les observations sur le tas
des ingénieurs du bureau des méthodes. D'une
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
13
façon plus précise, il s'agit d'observer
au travail dix ou quinze ouvriers qualifiés très
entraînés dans l'exécution de leur tâche pour
définir les éléments de la séquence des
opérations auxquelles ils procèdent pour effectuer leur travail.
Ensuite, chaque élément était chronométré
pour chaque individu. Les gestes qui ne contribueraient pas directement
à l'exécution de la tâche étaient automatiquement
éliminés. Pour chaque élément, la méthode
d'exécution la plus rapide observée été
sélectionnée avec l'assemblage des gestes des plus efficaces et
les plus simples. Cette meilleure méthode d'exécution de la
tâche doit être suivie sans déviation par tous les
salariés qui sont affectés à cette fin. Enfin des
études additionnelles sont nécessaires afin de déterminer
les pauses et les périodes de repos.
Les principes du management scientifique tel qu'ils
sont énoncés par TAYLOR, repris et développés par
ses successeurs et ses disciplines sont les suivants (1) :
- le « One best way » : Parmi les
diverses méthodes et techniques utilisées pour la fabrication
d'un bien ou d'un segment d'un bien, il y a toujours une méthode et une
technique qui sont plus rapides et plus efficaces à toutes les autres.
Autrement dit, il existe pour chaque activité une façon optimale
de s'y prendre à une seule ;
- « le travail en miettes » : le
travail parcellaire consiste à décomposer les tâches en
opérations, les opérations en mouvements
élémentaires et les mouvements élémentaires en
unités de travail de base (Therbligs). La courbe d'apprentissage d'une
opération simple est très courte et plus favorable que celle
d'une opération complexe et a un cycle long. Plus l'on
répète une opération simple, mieux on la fait et plus elle
est simple et plus on l'apprend plus vite ;
- Le contrôle : à
l'opposé de FAYOL qui opte pour un contrôle pyramidal de type
militaire dans l'entreprise, Taylor préconise plutôt un
contrôle de type fonctionnel car, d'après lui chaque
supérieur hiérarchique va intervenir en fonction de son domaine
de connaissances et un seul chef ne peut pas maîtriser la totalité
des activités ;
- Le travail à la pièce : dans
cette conception, la rémunération doit être toujours
proportionnelle à la quantité de travail fourni (un salaire au
rendement) et cela afin de motiver le salarié au travail. D'ailleurs,
Taylor disait que lorsqu'il est demandé quotidiennement aux ouvriers de
travailler très rapidement, il est absolument nécessaire de
s'assurer qu'ils aient un salaire plus élevé chaque fois qu'ils
réussissent ».il disait aussi que « ce que le travailleur
demande à leurs employeurs, plus que toutes autres choses, c'est
un
(1) BALLE. C, Sociologie des
organisations. Édit. que sais-je, 2 édition, Paris 1992. p,
17.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
14
salaire élevé ; ce que les employeurs
veulent ce sont les bas coûts de production,...l'existence ou l'absence
de ces deux éléments constitue le meilleur indice d'un bon ou
d'un mauvais management.
B-2- la place de l'homme dans la théorie
physiologique des organisations
Tout comme la théorie de la gestion
administrative qui réduit l'homme à un simple instrument
d'action, la théorie physiologique des organisations traite l'homme au
travail comme une véritable machine qui doit répéter les
mêmes gestes, à l'infini, huit heures par jour et les mains
attachées à un système synchronisé par des
courroies pour le servir toutes les quelques secondes. D'ailleurs,
d'après ses tenants, l'individu est dépourvu de toute initiative
et la seule motivation est l'argent. En peu de mots, les partisans de cette
théorie ont une vision pessimiste sur lui et leurs études se
limitent aux aspects physiologiques de la personne et cela afin de l'exploiter
d'une manière scientifique.
Cependant des critiques ont été
apportées à cette théorie du fait qu'elle a une vision
mécaniste de l'Homme au travail. C'est-à-dire il est
considéré comme une machine.
C'est à ce juste titre que les
conséquences s'avueraient néfastes sur le côté
psychologique des théories (turnover, absentéisme
etc.).
1-4-1-2- La théorie
néo-classique
Dans l'analyse de l'équilibre
général et dans la plupart des modèles d'équilibre
partiel, l'organisation ne constitue qu'une boucle parmi d'autres. Les
néo-classiques lui appliquent une approche en termes de «boite
noire (1) », dont le contenu est totalement
négligé par une raison ou une autre. De ce fait, elle est
réduite à une simple fonction technique de production qui
consiste naturellement à transformer les flux d'entrées
(matières premières, main-d'oeuvre) en flux de sorties (produits
finis, produits semis finis, services). Les tenants de cette théorie
assimilent l'entrepreneur à l'entreprise qu'il possède et qu'il
gère. D'après eux, l'entrepreneur prend les décisions sur
la base des flux d'informations qu'il reçoit et ne se fixe comme
objectif que la maximisation de son profit. Dans cette approche
l'élément humain, est ni plus ni moins un facteur comme tous les
autres facteurs (capital et technologie) entrant dans le choix de la
combinaison optimale de production. D'autre part, la main-d'oeuvre est
complètement substituable et son prix relève
(1) KOENIG. G, Les
théories de la firme, ECONOMICA, Paris, 1993. p. 07.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
15
du marché du travail c'est-à-dire du jeu
de l'offre et de la demande du travail. Enfin, en tant que propriétaire
de l'organisation, l'entrepreneur a le droit d'accroître ou de
réduire la force de travail en résiliant des contrats ou en
passant de nouveaux accords. Dans cette école de pensée,
l'ouvrier est complètement occulté et négligé. Ses
auteurs le mettent en même rang que les autres facteurs de production qui
s'achètent et se vendent sur le marché. Ceci est loin
d'être juste car l'entreprise ne peut pas s'approprier lu salaire comme
elle peut s'approprier les matières premières et les
équipements. C'est une véritable communauté humaine qui se
trouve à son intérieur et non pas seulement des machines, des
objets et des murs.
Voici en bref le contenu successif des théories
traditionnelles présentant les théories modernes dans le point
suivant.
1-4-2 Les théories modernes
Nous allons traiter ici la théorie des
relations humaines ainsi ses apports et ses limites ensuite la théorie
des ressources humaines qui vient juste après la première
école.
1-4-2-1- La théorie des relations
humaines
Cette nouvelle approche des problèmes humains
dans l'organisation trouve son origine dans les études et les
expériences réalisées par Elton MAYO, entre 1927 et 1932,
dans les usines de Hawthorne à la Western Electric Company aux
USA.
Par la suite, ses successeurs comme Kurt LEWIN et R.
LIKERT ont développé des nouvelles idées sur les effets
des styles de commandement utilisés par l'encadrement.
Les hypothèses qui sont derrière les
expériences d'Elton MAYO sont Tayloriennes. La première suppose
que les meilleures conditions matérielles de travail améliorent
le rendement. Donc, un meilleur éclairage est censé causer une
productivité plus accrue. La seconde prétend que la seule
motivation de l'Homme au travail est uniquement l'argent. La dernière
hypothèse est plutôt abstraite. D'après celle-ci, il y a
une bonne organisation et une seule.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
16
A cause des résultats qui ne confirment pas les
postulats de départ de cet auteur, les chercheurs en sciences sociales
venant après lui ont émis de nouvelles hypothèses sur le
comportement de l'individu au travail. Selon ces dernières (les auteurs
cités):
- chaque ouvrier veut se sentir utile et
important dans l'entreprise ;
- chaque salarié désire se
sentir intégré et être reconnu comme individu ;
- certains besoins motivent et incitent
l'individu à travailler beaucoup plus que le gain financier
(l'argent).
Voici quelques éléments auxquels nous
attacherons un intérêt particulier à ce présent
travail que nous tenterons de vérifier.
A)- La valeur de la théorie des relations
humaines
Les auteurs de l'école des relations humaines
apportent un enrichissement considérable dans la connaissance et la
compréhension du comportement humain au travail. A travers ses
expériences, E. MAYO montre les effets possibles des interactions entre
les subordonnés sur le rendement de l'atelier ou de l'usine. Par contre,
ses successeurs parlent de l'impact de la nature des rapports entre chefs et
subordonnées sur la productivité de ces derniers. En d'autres
termes, les retombées des systèmes de management sur le moral des
ouvriers et, par conséquence sur leur motivation au travail.
B)- Les limites de la théorie des relations
humaines
Sans doute, dans les années 1930, la
théorie des relations humaines a remporté une très vif
succès à cause du caractère optimiste de ses postulats de
départ et par le fait que parallèlement à l'idée se
démocratie qu'elle véhicule, la théorie affirme le respect
de la personne humaine et du principe de la liberté.
Cependant, elle a fait l'objet de violentes critiques.
Quelques unes sont peut être de nature méthodologique. Un petit
nombre d'auteurs critique la méthode de sélection des
salariés utilisée par Elton MAYO à l'usine de Hawthorne
ainsi que les différents tests d'éclairage qui ne visent,
d'après eux, qu'à montrer le rôle ou l'importance d'une
bonne ambiance et d'un bon moral au travail.
Kurt LEWIN, quant à lui, il lui est
rapproché d'avoir fait des expériences sur des mineurs et non pas
sur les gens majeurs car la psychologie des enfants est totalement
différentes de celle des adultes. Au-delà, de cette limite se
situent des critiques de fond. Les
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
17
économistes « ridiculisent »
l'abandon du stimulant matériel qui est l'argent. De plus, selon les
tenants de la théorie de la contingence, le meilleur style de leadership
n'existe pas en lui-même. Il dépend des circonstances auxquelles
on doit s'adapter.
1-4-2-2 Les théories des ressources
humaines
Avec les théories des ressources humaines, on
s'écarte un peu des idées de la théorie des relations
humaines et très nettement des conceptions de l'école classique
d'organisation. En premier lieu, les individus sont considérés
comme des ressources en majeure partie inexploitées. En second lieu, la
réalisation des objectifs de chaque organisation passe
nécessairement par la satisfaction des besoins du personnel et par le
développement de chaque membre au sein de chacune d'elles. En
conséquence, les dirigeants sont invités non seulement à
partager l'information avec les salariés afin d'améliorer leur
moral mais, à satisfaire également leur différents besoins
pour qu'il adhérent de leur plein gré aux objectifs de
l'organisation. En dernier lieu, les dimensions ignorées sur la nature
de l'Homme depuis longtemps sont mises en exergue dans le cadre de cette
approche.
Il s'agit donc bien d'une nouvelle appréhension
des problèmes humains dans l'entreprise. Les principaux auteurs de cette
école de pensée sont MASLOW. A, HERZBERG, F et D. MC.
GREGOR.
Bien que différentes dans leur
développement, les théories de ressources humaines reposent sur
les mêmes postulats de départ :
- Le travail n'est pas principalement
déplaisant ou ennuyant. Les individus désirent participer
à la réalisation des objectifs compréhensibles qu'ils ont
eux-mêmes aidé à fixer ;
- La plupart des individus peuvent faire preuve de
beaucoup plus d'initiatives, de créativité, d'autonomie et de
sens des responsabilités qu'il ne leur est demandé dans leur
travail ;
- Les individus sont capables de
s'auto-contrôler et de s'auto-diriger ;
- Les ressources ne sont pas utilisées de
façon optimale dans les entreprises.
Partant de ces principaux fondements avancés
par plusieurs auteurs comme E. MAYO ; K. LEWIN et d'autres, par rapport
à cette approche théorique de la fonction ressources humaines
nous distinguons par comparaison entre les deux différentes
théories, les conclusions suivantes :
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
18
La première, selon Elton MAYO, dans sa
théorie des relations humaines, « ...les meilleures conditions
matérielles de travail améliorent le rendement des individus
», il poursuit dans sa théorie « ...que la seule motivation de
l'Homme au travail est uniquement l'argent »
La deuxième, et contrairement à la
théorie des relations humaines, l'Homme est considéré
comme une ressource en majeure partie inexploitée dans cette seconde
théorie des ressources humaines. Est donc l'objectif de toute
organisation la satisfaction de son personnel par le développement de
chaque membre de sa ressource humaine.
A)- La théorie des besoins de
MASLOW
MASLOW. A, a été un des premiers
psychologues à se pencher sur les motivations de l'Homme au travail. Il
place des besoins de l'individu au centre de l'organisation. C'est pourquoi ses
idées, en partie, sont à l'origine du mouvement pour
l'amélioration de la qualité de la vie au travail.
Selon ce chercheur les besoins de tout être
humain peuvent être regroupés en cinq catégories (1) : les
besoins psychologiques, de sécurité, sociaux, d'estime et de
développement personnel.
Cette approche par les besoins a conduit des milliers
de managers à se pencher et à réfléchir sur
l'importance des besoins et sur le rôle de la motivation dans le
rendement de toute organisation.
B)- La théorie de HERZBERG
La principale découverte de HERZBERG. F
(2) fut que les circonstances qui menaient à la satisfaction
dans le travail étaient de nature différente de celles qui
causaient une non satisfaction. Les facteurs de satisfaction ou de motivation
sont liés au développement de la personne elle-même. Par
contre, les facteurs de non satisfaction se rapportent plutôt aux
conditions d'hygiène et à l'ambiance générale au
travail.
(1) Jean Pierre GRUERE et J. TABES, Traité des
organisations, PUF, Paris 1982, p. 24 et André LABOURDETTE,
Théorie des organisations, Presse Universitaire de France, Paris, 1992,
p. 30.
(2) Nicole AUBERT, J. P. GRUERE, J. JABES,
Hervé LAROCHE et Sandra MICHEL, « Management : Aspects humains et
organisations », PUF, Paris, 1991, pp. 197 -180.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
19
C)- Les théories de « X » et «
Y » de Douglas Mac GREGOR
En s'appuyant sur la classification des besoins de
MASLOW, il pense que deux conceptions de l'Homme peuvent être
envisagées : la théorie « x » et la théorie
« y » (1).
· La théorie « x »
Jusqu'à présent, les principes
d'organisation employés par la grande majorité des entreprises
sont ceux de l'école classique de l'organisation. Elle est fondée
sur un ensemble de croyances sur la nature de l'Homme. Selon cette conception
:
- l'Homme éprouve une aversion innée
pour le travail et il va faire son possible pour l'éviter ;
- la plupart des individus ne feront pas les efforts
requis pour permettre à l'entreprise d'atteindre ses objectifs s'ils ne
sont pas forcés, contrôlés, dirigés et
menacés de punitions ;
- l'être humain préfère être
dirigé et souhaite éviter toute responsabilité ;
-
l'Homme n'a que peu d'ambitions et désir sa sécurité avant
tout ;
- les buts personnels de l'individu sont
étrangers des buts de l'organisation.
Pour tous ces motifs, les organisations adaptent
souvent des systèmes de management de type autoritaire ou paternaliste
qui mettent l'accent surtout sur la contrainte et le
contrôle.
· la théorie « y »
Compte tenu de l'évolution de l'environnement
aujourd'hui, GREGOR estime que la conception « x » de l'Homme est
incapable de répondre à la fois aux objectifs des individus et de
l'organisation. La validité de la théorie et de plus en plus
contredite par les faits car elle ignore presque tous les besoins de l'Homme.
De plus, certains managers se retranchent toujours derrière la mauvaise
nature de l'Homme pour justifier leur échec dans la gestion. Pour toutes
ces raisons, il propose la théorie « y » qui repose sur les
idées suivantes :
- l'effort physique et mental dans le travail est aussi
naturel que le jeu ou le repos ; - le travail n'est pas en soi
déplaisant et désagréable ;
- le contrôle et la menace ne sont pas les seuls
moyens d'amener les employés à contribuer aux objectifs de
l'organisation ;
(1) P. BARANGER, J-P. HELFER,
J. ORSONI et J-M. PERETTI, Gestion : Les fonctions de l'entreprise, Vuibert,
Paris, 1985, p. 60.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
20
- l'homme est capable de se diriger et de se
contrôler lorsqu'il accepte les objectifs de son travail ;
- placé dans de bonnes conditions l'être
humain, et celui-ci apprend non seulement à accepter mais rechercher
également les responsabilités ;
- dans le travail l'Homme peut faire preuve de
beaucoup d'habilités et de créativités que l'on imagine
;
- dans l'organisation industrielle moderne, les
capacités intellectuelles du travailleur moyen sont
sous-utilisées.
Ce type de conception de l'Homme au travail encourage
la direction de l'organisation à promouvoir un « management
participatif » (1) basé sur la délégation de
l'autorité et des responsabilités au niveau inférieure de
la hiérarchie et libère de ce fait toutes les forces vives de
celle-ci.
1-4-3- les nouvelles théories
Nous présentons dans ce qui suit trois type de
théories : la théorie managériale, la théorie
behavioriste et la théorie du capital humain puisqu'elles s'inscrivent
en droite ligne avec notre préoccupation.
1-4-3-1- la théorie
managériale
Les hypothèses qui sous-tendent la
théorie néo-classique conduisent à assimiler le dirigeant
au propriétaire preneur de risque et bénéficiaire du
profit. Or, à l'heure actuelle, la grande partie des activités
industrielles dans la plupart des pays capitalistes est assurée par des
grandes organisations dont le capital se trouve aux mains des actionnaires et
la gestion aux mains des managers salariés. En effet, le
développement du type de sociétés anonymes a poussé
certains auteurs à s'interroger récemment sur la validité
de cette hypothèse néoclassique qui semble issue d'un contexte
social d'une époque aujourd'hui révolue.
En théorie, en suppose que le pouvoir de
contrôle relève de l'assemblée générale des
actionnaires car elle lui appartient de choisir les dirigeants, de
contrôler leur gestion et de les révoquer le cas
échéant. De ce fait, la gestion d'une organisation requiert une
complexité
(1) Le management
participatif peut aussi se définir comme « une mobilisation du
personnel par une démarche dont le but consiste à intégrer
les structures et les attitudes et qui repose sur une ambition de nature
collective»
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
21
d'où le recours au mangement pour agencer et
orienter les déférentes parties (actionnaires, salariés,
propriétaires etc.) vers le même objectif.
1-4-3-2- la théorie Behavioriste
Pendant longtemps, l'entreprise a été
assimilée à son propriétaire. Or, de nos temps, les
organisations ne reposent plus essentiellement sur le patrimoine personnel de
celle-ci. Les actionnaires se multiplient, la gestion se professionnalise, les
salariés imposent leurs conditions pour une meilleure
rétribution, l'environnement pèse et le dirigeant ne mène
plus les actions seules. Devant ce fait accompli, la théorie
traditionnelle qui s'intéressait à la façon dont les
ressources sont allouées est incapable d'expliquer les comportements
internes et d'évaluer leurs résultantes.
Partant de la critique du concept d'entreprise, les
théoriciens des comportements adaptent une nouvelle approche de
celle-ci. Ils la conçoivent comme une organisation ayant plusieurs
acteurs. De ce fait, les behavioristes rejettent totalement la vision selon
laquelle l'organisation poursuit un objectif unique et dont les
décideurs adaptent un comportement d'optimisation fondé sur une
rationalité complète. Les auteurs de la théorie proposent
la conception d'une organisation à objectifs multiples. Du fait de leur
rationalité limitée, ils se contentent d'un comportement de
satisfaction. L'étude des comportements des déférentes
parties conduisait à tracer des objectifs à poursuivre qui ne
vont pas à contre sens des motivations du groupe
(ressources).
1-4-3-3- la théorie du capital
humain
Elle considère l'Homme comme un capital auquel
on applique les schémas d'analyse réservés d'ordinaires au
capital matériel ou financier n'est pas du tout une idée
originale et portant, au cours des quarante dernières années, de
très nombreux théoriciens se sont bien intéressés
à ce thème (1).
Les partisans de cette tendance pensent qu'il existe
une étroite relation entre les investissements en capital humain et le
développement économique. D'après eux c'est en
investissant dans des ressources humaines qu'on augmente les compétences
et les
(1) Les textes qui
permettent le mieux de rendre compte de l'évolution des théories
et de nous renseigner sur le mode d'investissement dans le capital humain sont,
outre Jensen et Meckling (1998), le texte introductif au cours de Coordination,
Control and the Management of Organizations, l'ouvrage de Jensen (1998),
Foundations of rganizational Strategy, et celui de Brickley, Smith et Zimmerman
(1997), Managerial Economics and Organizational Architecture.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
22
qualifications des individus et qu'on croît la
productivité de tout un chacun. De ce fait tout comme il est possible
d'investir dans les biens matériels en achetant des équipements
ou des machines, il est possible d'investir dans les Hommes. C'est
l'investissement dans l'Homme qui se concrétise dans les
déférentes actions de formation et recyclage au présent du
personnel. Toutefois l'investissement dans la ressource humaine pour
élargir son savoir-faire doit obéir au même critère
que les investissements physiques, à savoir le coût et le
rendement attendus. Cependant, on ne peut à une certaine limite
considérer l'Homme au travail comme une machine à exploiter
à un but d'accroissement du profit.
Nous avons présenté dans cette
première section l'émergence de la fonction personnel dans les
années 1900 jusqu'à la première guerre mondiale et son
développement successif à partir des années de
deuxième guerre mondiale que l'on nommera des « Trentes Glorieuses
» et ce vers 1945 à 1975. Par la suite nous avons vu son
développement d'une fonction personnel à la fonction ressources
humaines et ce, à partir des années 1975. Nous avons
traité en grande partie les fondements théoriques de cette
dernière scindés en plusieurs théories dont nous avons
cité quelques unes comme les théories traditionnelles, les
théories néoclassique, etc. Nous poursuivrons notre étude
dans la seconde section essentiellement sur les principaux objectifs et
l'importante de la fonction ressources humaines dans une organisation en
générale, ainsi que nous introduisons quelques
généralités sur la notion organisation.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
23
Section 2 : Présentation de la fonction
ressources humaines dans l'organisation publique
Dans cette section, nous allons donner quelques
généralités de la notion de l'organisation en
général selon certains auteurs. Puis, nous allons
présenter la structure administrative et l'importance de la fonction
ressources humaines au sein des organisations publiques.
2-1- Généralités sur la notion de
l'organisation
Le dictionnaire de la langue française,
définit l'organisation comme étant « une action d'organiser
et manière dont sont agencés plusieurs éléments. En
économie l'organisation est considérée comme une
unité économique de production de biens ou de services à
but commercial »(1) . L'organisation est aussi une unité
qui a pour but la fourniture de biens ou de services à but non
commercial.
L'organisation reste un objet de motivation bien
particulier dans la mesure où elle est à la fois un objet
abstrait et théorique et une constitution humaine et sociale
(2). Il est important de ne point réduire les modèles
organisationnels aux définitions habituelles du « modèle
». Les modèles de l'organisation directe ne s'inscrivent pas dans
des schémas habituels. Mais ils ont une grande valeur heuristique et
pédagogique et permettant la communication entre les théoriciens
de l'organisation, managers et salariés. De même en reliant les
constrictions théoriques et les interprétations des pratiques,
ils contribuent la cohérence de notre perception. Par ailleurs, ils nous
aident à saisir l'existence des formes d'organisation
différentes.
L'organisation doit être orientée vers
l'innovation, l'économiste austro-américain Joseph
Schumpeter la considère comme une « destruction
créatrice (3) ». Elle doit être axée sur le
renoncement systématique à tout ce qui est établi,
habituel, familier et confortable, qu'il s'agisse d'un produit, d'un service,
d'un processus, de compétences, de relations humaines et sociales ou de
l'organisation elle-même.
L'organisation peut être définie comme un
ensemble de moyens ordonnés par les Hommes en vue de concrétiser
et de réaliser un but déterminé. Elle peut être
considérée comme une structure où existent trois types de
flux :
(1) Encyclopédie, dictionnaire de la langue
française et commerce, Ed, Intellect, Paris, 2000.
(2) NIKITIN. M, Modéliser le fonctionnement des
organisations, l'Harmattan, Paris 2002, p. 206
(3) DRUCKER. P, Du management, Village Mondial, Paris
2004, p. 133
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
- flux physiques : biens et/ou services ;
- flux financiers : argent ou ses supports
différents ;
- flux informationnels : informations qui circulent
entre les éléments de l'organisation. Elle suppose donc, une
action collective où chacun doit avoir un rôle précis dans
l'exécution de l'objectif initialement définit. Enfin, une
organisation est définie comme un regroupement humain, organisé
et hiérarchisé mettant en oeuvre des moyens matériels et
financiers pour réaliser un ou des objectifs précis. Nous
distinguons dans cette définition deux types d'organisation.
A/- L'organigramme et l'organisation
On associe souvent au mot « organisation »
le dessin d'un organigramme, arbre renversé qui représente le
découpage des responsabilités légitimes et la
hiérarchie du commandement. Du « direction générale
» DG, stratège suprême on descend vers les
départements et/ou fonctions, puis vers les directeurs des sections.
Cependant certaines directions simples ne sont rattachées à aucun
département, et sur le tronc de l'arbre se raccordent quelques branches
latérales (comme le montre le graphique ci-dessous) :
Schéma nO 1 : Type d'organigramme selon les
critères hiérarchico-fonctionnels
Direction générale
(D.G)
Fonction 1
|
Fonction 2
|
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Fonction 3
|
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Section 1
|
Section 2
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Section 3
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Section 4
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Section 5
|
Section 6
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|
|
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|
|
|
Service1 Service2 Service3 Service4
24
Source : élaboré par
nous-même
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
Certains directeurs ont, en fait, plus de pouvoir que
les autres dont en principe ils dépendent. Les directions
rattachées directement au DG, et placées au dessus des autres
directions, sont soit des noeuds de pouvoir important, ou bien des
unités de commandement.
Le découpage des services et des directions
varie d'une entreprise à l'autre. Toute entreprise produit et vend ;
elle comporte aussi des fonctions « support » : gestion des
ressources humaines, finance, informatique, juridique, communication ; parfois
elle s'est associée à des partenaires. On trouvera par exemple le
découpage suivant :
Schéma nO 2 : type de découpage de services
et/ou de directions dans une organisation
Direction générale
Commerce
Réseau
Marketing
Usines
Production
Logistique
Achats et ventes
Comptabilité
Finance
Trésorerie
Contrôle de gestion
Contrat de travail
DRH
Compétences
Promotion
Formation
Études
Informatique
Exploitation
Communication ...etc.
25
Source : élaboré par
nous-même
Chapitre I : Emergence et
développement de la Fonction Ressources Humaines
26
B/- Types d'organisation
Une organisation peut être lucrative ou non
lucrative.
B-1- Une entreprise économique
: une entreprise est une organisation combinant
des moyens appelés facteurs de production (capital, travail,
savoir-faire, matériel etc.), pour la production des biens ou des
services, destinés à la vente sur le marché, pour
atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée. L'entreprise est donc
animée par le profit et la rentabilité du fait, qu'elle combine
ses facteurs d'une façon optimale. C'est pourquoi elle est
considérée comme une organisation à but lucratif :
réalisation des profits.
B-2- Les administrations publiques
: ce sont des organisations à but non
lucratif. Leur mission est de fournir des services non marchands à la
collectivité. Un service est dit non marchand lorsque celui-ci est
cédé à un coût inférieur à son prix de
production, exemple d'un centre de formation ou d'un hôpital public.
Elles se résument dans toutes les institutions relevant de l'Etat au
niveau central et/ou local dont leurs missions est la fourniture des services
non marchants pour atteindre le bien être social.
C/- Aperçu sur la fonction publique
Les termes fonction et
publique (1) ainsi
réunis font d'abord songer aux activités des personnes publiques,
les fonctions publiques sont celles confiées à ces personnes par
la construction, les lois et règlements et qu'elles doivent accomplir en
vue de la satisfaction de l'intérêt général. A vrai
dire, dans cette acception matérielle, l'expression fonction publique
n'est plus guère utilisée aujourd'hui, on lui
préfère des expressions comme celle de service public, de mission
de personnes publiques. Lorsque l'expression fonction publique est
utilisée pour caractériser des administrations publiques on fait
plutôt référence aux fonctions publiques et non pas
à la fonction publique, sauf dans le cas où l'on dit d'une
personne qu'elle est chargée d'une fonction publique.
La fonction publique dans le monde est
différente d'un pays à l'autre, chose qui rend difficile la
possibilité de donner une définition unifiée en même
temps précise. Cette diversification du terme de fonction publique dans
le monde rentre également dans le cadre des structures nationales, et
reflète la civilisation, les traditions et la géographie de
chaque pays.
(1) LACHOUME. J. F, La
fonction publique, 2ème Edition DALLOZ, Paris
1997.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
27
L'adoption du système de la fonction publique
est claire dans certains pays notamment, comme le système
français dont l'Algérie fait référence du
modèle d'administration et de gestion de ses fonctionnaires.
Cependant on mentionnera qu'en France il existe trois
fonctions publiques, celle de l'Etat, celle des collectivités
territoriales et celle des hôpitaux publics. Ces trois dernières
ci-dessus ne sont pas autonomes dans ce qui concerne la gestion et les
procédures administratives.
Pour l'Algérie, dans sa législation,
« Il est entendu par institutions, et administrations publiques : les
institutions publiques, les administrations centrales de l'Etat, les services
déconcentrés en dépendant, les collectivités
territoriales, les établissements publics à caractère
administratifs, les établissements publics à caractère
scientifique, culturel et professionnel, les établissements publics
à caractère scientifique et technologique. » (1)
Toutes ces institutions d'Etat sont
centralisées à une seule direction nommée Direction
Générale de la Fonction Publique (DGFP). Par conséquent il
existe qu'une seule fonction publique en Algérie qu'est scindé en
plusieurs corps et types de fonctions à chaque secteur
d'activités déterminé par décret et/ou voie
règlementaire.
D/- Le parcours des administrations publiques
algériennes.
L'Etat et l'administration publique, leur
organisation, leur rôle, leur mode de fonctionnement et leur rapport
à la société et à l'économie ont, de tout
temps, été au centre des préoccupations des pouvoirs
publics algériens.
Au lendemain de l'indépendance, alors que le
mot d'ordre était à la construction de l'Etat, avec une fonction
publique naissante comme acteur-clé, la dynamique de réforme
s'est focalisée, pour des raisons historiques évidentes, sur
l'affirmation de la souveraineté, a travers notamment
l'algérianisation de l'encadrement de l'appareil administratif
hérité et l'adaptation du cadre normatif régissant son
fonctionnement. L'influence prépondérante du parti unique devait
se traduire, à cette époque, par une politisation du comportement
administratif, qui perdurera jusqu'à l'avènement du
multipartisme, au milieu des années 80.
Les années 70, marquées au plan mondial
par la première décennie de développement, ont
été pour l'Algérie, celles de la construction d'une base
industrielle relativement développée, centrée sur
l'entreprise publique, et de la mise en oeuvre de la
(1) cf. Ordonnance n°
06-03 du 15 Juillet 2006, portant statut général de la fonction
publique, article 2.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
28
planification centrale, à travers des plans
successifs de développement consacrant l'emprise de la décision
administrative sur l'affectation des ressources. La logique de l'Etat
providence, qui découle de ce choix systémique, a
profondément influencé la gestion publique, durant cette
période. Devant la faiblesse du secteur privé et l'inexistence
d'une société civile organisée, l'Etat et l'administration
ont constitué l'unique vecteur du développement économique
et de la cohésion sociale.
Les années 80, avec la crise de la dette et le
retournement du marché pétrolier et ses conséquences
dramatiques sur les pays exportateurs, ont été celles du doute
quant à la capacité de l'Etat à gérer seul
l'économie et la société. Le déclin du dirigisme et
la montée des valeurs du marché, devaient plonger
l'administration dans une profonde crise d'identité, que les pouvoirs
publics tentèrent de surmonter, dans l'urgence, par des mesures de
stabilisation conjoncturelle, jugées courageuses.
Les années 90, enfin, ont été
celles des transitions économiques et politiques difficiles. C'est sur
ce fonds d'institutions, de récession économique et
d'épuisement social que les premières mesures structurelles ont
été volontairement engagées par les pouvoirs publics,
avant d'être relayées, à partir de 1994, par le programme
d'ajustement structurel, dont les effets se sont fait sentir en termes de
réduction des effectifs du secteur public et de tarissement de certaines
sources de rente. Le constat qui s'impose, par conséquent, est celui de
l'absence d'une démarche d'ensemble, posant la problématique des
finalités de la réforme, du champ et des moyens d'intervention de
l'administration et de la nature de ses rapports avec le citoyen, d'une part,
et la société globale, d'autre part. Les actions de
réforme engagées, au cours de la décennie 90,
relèvent davantage de la recherche d'une issue contrôlée
aux contradictions d'une administration soumise a de fortes contraintes
économiques et a des pressions en faveur de l'ouverture politique et
sociale, que d'une stratégie délibérée. Ces mesures
restent globalement conservatrices de l'ordre administratif établi, au
sens ou évacuent totalement la dimension « ajustement culturel
(1)», c'est-à-dire de l'émergence de nouveaux
comportements administratifs, fondés sur l'efficacité,
l'équité et la transparence.
A la fin des années 90, le
périmètre de la réforme de l'Etat et de l'administration
est redéfini de manière plus ambitieuse. Un projet global prend
forme, en réponse à un besoin
(1) Reforme administrative et
gouvernance en Algérie : défis et options prioritaires. Azeddine
abdennour, expert national. NAPLES, 17-20 May 2004.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
29
pressant de cohérence et d'adéquation
entre les structures et les missions de l'administration, la gestion de
l'urgence et la maîtrise du long terme ou encore l'unité de son
action et la liberté des acteurs de la vie publique. Le projet,
impulsé par une réelle volonté politique, est porteur
d'une perception rénovée de la gestion publique, dont on peut
percevoir les signes précurseurs dans la constitution de 1996, qui
consacre l'impartialité de l'administration et clarifie ses
responsabilités.
L'intervention, au milieu des années 90, du
programme d'ajustement structurel, constitue une seconde inflexion, au sens ou
il dresse, pour la première fois, le constat de la centralisation
excessive du processus de décision, du coût élevé de
fonctionnement de l'appareil administratif et de l'inefficacité du
processus d'élaboration, de suivi et d'évaluation des politiques
publiques. L'appui international, au processus de modernisation administrative
et de concrétisation des principes de bonne gouvernance a eu, enfin,
pour effet, au delà des ressources mobilisées, de renouveler la
réflexion sur la réforme administrative et d'élargir son
champs a des thématiques nouvelles. La bonne gouvernance est
désormais au coeur de la réforme de l'Etat et de
l'administration. Elle constitue le principal déterminant d'une
démarche visant à doter l'Algérie d'une base
administrative stable, efficace et harmonieusement insérée dans
son environnement socio-économique.
C'est là une condition essentiel pour affronter
les principaux défis de la transition que sont :
- La relance du processus de
développement sur la base d'un partenariat actif entre
l'Etat, créateur d'un environnement politique et juridique favorable, le
secteur privé, principal créateur d'emploi et de revenus et la
société civile, créatrice de synergies entre le politique
et le social et selon un mode de développement ouvert, reposant sur la
réduction de la dépendance vis à vis des hydrocarbures et
une insertion avantageuse de l'Algérie dans les courants
d'échange mondiaux (accord d'association avec l'Union Européenne,
accession à l'Organisation Mondiale du Commerce etc.) ;
- La consolidation de la paix civile, de
la sécurité et de la stabilité des
institutions, en tant que condition essentielle a la poursuite de
la construction démocratique, de l'amélioration de la gestion des
affaires publiques et de renforcement de l'Etat de droit.
- L'amélioration de la situation
sociale, dans des conditions financières viables, à
la
fois par l'approfondissement de la réforme des secteurs sociaux et
par la création de conditions favorables a une croissance soutenues et
durable, créatrice d'emploi.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
30
E/- Vers la professionnalisation de la fonction
publique et l'adaptation des méthodes de gestion publique avec les
ressources humaines et la communication.
A l'ère de la gouvernance, la dimension civique
prend un relief particulier dans la relation entre l'administration et le
citoyen, considéré désormais comme « client (1)
» avec ses exigences, en termes de qualité et de rapidité du
service public et ses implications sur le fonctionnement de l'administration,
dont la prestation est jugée au regard des critères de
management, de professionnalisme d'expertise et d'aptitude psychologique, en
vigueur dans le secteur privé.
L'enjeu, à ce niveau de priorité, est de
restituer au service public sa vocation, grâce a une administration
publique compétente, au service de l'intérêt
général. La politique des cadres joue un rôle
décisive, a cet égard, car c'est par leur exemplarité que
sont promues les valeurs fondatrices de la bonne gouvernance, que sont la
loyauté, le professionnalisme, l'intégrité et la
neutralité. Les actions entreprises, à envisagées, dans ce
cadre, portent, dans la phase actuelle, sur la refonte du statut de la fonction
publique, dans le sens d'une plus grande flexibilité dans la gestion de
la ressource humaine, l'intensification des efforts en matière de
formation, pour permettre à l'administrateur de faire face à la
complexité de sa nouvelle mission et, enfin, sur un effort de
communication pour rétablir les ponts entre l'administration et le
citoyen.
La démarche de réforme de l'Etat et de
l'administration, dans une perspective bonne gouvernance, définie dans
ses grandes lignes, reste à parachever quant a ses modalités et
son instrumentation de mise en oeuvre. Les pouvoirs publics s'y emploient avec
d'autant plus de détermination que l'immobilisme de l'administration,
dans un environnement interne et externe qui bouge, constitue une contrainte
majeure pour le développement économique et social du pays. Sans
attendre l'aboutissent du processus plusieurs initiatives ont été
prises dans le sens de l'amélioration de la qualité du service
public et de la décentralisation du pouvoirs de décision,
notamment dans le domaine économique. C'est ainsi que :
- Certains contrôles a priori ont
été supprimés ou allégés ;
- La contractualisation se généralise,
au détriment de l'injonction, entre l'administration et les entreprises
et organismes publics assujettis à des services publics ;
(1) Op. cit. NAPLES, 17-20
May 2004.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
31
- Les procédures de préparation du
budget sont revues dans le sens d'une responsabilité accrue des
gestionnaires en matière de répartition des enveloppes
financières ;
- Allégement de la procédure de passation
des marchés publics ;
- L'initiative est redonnée au niveau local, en
matière d'investissement public, à travers notamment le plan de
soutien à la relance économique, le fonds spécial de
développement des régions du Sud et la transfert vers les walis
de l'essentiel des opérations centralisée. Si ces initiatives,
s'insèrent dans le cadre de la nouvelle vision de la réforme de
l'Etat et vont globalement dans le sens de la refondation de l'administration
publique algérienne, il reste a formaliser une stratégie de mise
en oeuvre, qui fait aujourd'hui défaut. C'est là une
priorité qui vient s'ajouter a celles déjà
énoncées.
F/- définition d'un fonctionnaire
La juridiction algérienne dans son ordonnance
n° 66/133 du 2 juin 1966 relative au statut général de la
fonction publique, article 1 stipule : « sont
fonctionnaires, les personnes qui, nommées dans un emploi permanent, ou
été titularisées dans un grade de la hiérarchie des
administrations centrales de l'Etat, des services extérieurs en
dépendant, les collectivités locales ainsi que les
établissements et organismes publics selon des modalités
fixées par décret »
Le fonctionnaire est donc dans une situation
statutaire et réglementaire vis-à-vis de l'organisme employeur ce
qui fait que les statuts qui le régissent lui reconnaissent un certain
nombre de droits et le soumettent à des conditions.
En conclusion, pour écarter toute confusion,
nous devons nécessairement faire une distinction entre les
professionnels qui sont au service de l'Etat mais ils n'ont pas le même
statut de fonctionnaire. C'est-à-dire ils ne sont pas inclus dans les
ordonnances qui régissent le statut type de la fonction publique, ce
qu'il est difficile à faire distinction, car ils sont payés sur
les fonds publics. Pour cela, nous devons pas considérons tous les
travailleurs au service de l'Etat comme étant des fonctionnaires.
L'ordonnance n°06/03 du 15 juillet 2006 dans son deuxième article
poursuit « les magistrats, les personnels militaires et civiles de la
défense nationale... » sont exclus de cette présente
ordonnance.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
32
2-2- La définition de la gestion des ressources
humaines
Les auteurs définissent différemment la
fonction ressources humaines. La fonction ressources humaines « est cette
partie de l'administration générale qui a pour mission de penser,
de planifier, de regrouper, de coordonner, d'intégrer, de diriger et de
contrôler les activités de chaque supérieur
hiérarchique lorsqu'il vise à se doter d'un personnel
compétent, à le conserver, à l'utiliser et à le
développer en vue d'atteindre les objectifs de son organisation »
(1), et selon Bernard GALAMBAUD, les auteurs ne sont pas unanimes
sur la définition de celle-ci. En effet d'après lui, «
certains auteurs définissent cette fonction comme l'ensemble des actes
de conception et d'animation du système social de l'organisation.
D'autres la définissent comme l'organe regroupant tous les
spécialistes, dans l'organisation, qui font profession d'intervenir sur
le système social. Gestionnaire du personnel, formateur, responsable de
l'information interne, ergonomie, etc. (2) ». Si dans
l'organisation il n'existe pas de fonction ressources humaines, le
système social est entièrement pensé et animé par
la hiérarchie. Dans le cas inverse, en revanche, la conception et la
conduite du système social sont partagées entre cette fonction et
la ligne hiérarchique.
Pour notre part, contrairement à la gestion des
ressources humaines qui est un corps de connaissances théoriques et
opérationnelles, la fonction ressources humaines et l'entité
organisationnelle qui assure l'ensemble des activités dont le rôle
est de maintenir à la disposition de l'organisation les moyens humains
nécessaires, quantitativement et qualitativement, à son
fonctionnement et qui met évidemment en pratique l'ensemble de ces
connaissances. Aussi et comme son nom l'indique, la gestion des ressources
humaines (GRH) de l'entreprise a pour objet, de gérer les hommes et les
femmes, membre de personnel de l'entreprise considérée, en tant
que ressource qu'il faut optimiser.
La GRH est donc bien une discipline de gestion globale
d'une organisation (par exemple : une entreprise, une administration), au
même titre que la gestion financière (qui gère la ressource
financière), la gestion de production (qui gère les ressources
nécessaires à l'exploitation de l'entreprise). De ce fait, la
fonction GRH, en tant que gestion d'une ressource, se décompose en une
partie administrative (service paie, congés payés), une partie
d'organisation de l'utilisation de la ressource (gestion des conditions de
travail), une partie d'optimisation à court, moyen et lent terme de la
ressource (par la formation) et enfin une
(1) COTÉ. M, La gestion des ressources humaines,
Ed, Vuibert, Paris, 1975, p. 4.
(2) GALAMBAUD. B, des hommes à gérer,
Entreprise moderne d'édition, Paris, p. 30.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
33
partie de conception stratégique globalisant
tous les aspects précédents et les inscrivants dans une
démarche sensée, cohérente et continue.
Partant de l'expression « service du personnel
» à celle de « fonction ressources humaines », la
fonction à été renommée à plusieurs reprises
et le terme « ressources » renvoie à une richesse
possédée qui peut être exploitée et
développée.
On retrouve dans la fonction ressources humaines
généralement deux catégories de postes d'encadrement qui
sont les suivants (1) :
- Les généralistes :
(le directeur des ressources humaines et le chef de personnel)
;
- Les spécialistes :
(le responsable d'administration du personnel, le responsable du
recrutement, le responsable des études sociales, le responsable de
l'organisation et des conditions de travail, le responsable de l'information el
la communication, le responsables de relations avec les organisations
syndicales, le responsable de gestion des cadres et l'auditeur
social).
En ce qui concerne enfin la taille de la fonction,
bien que certains auteurs pensent que celui-ci croît avec le nombre des
salariés, il faut souligner qu'aucune règle n'a été
établie en ce domaine, surtout avec les progrès de
l'informatique.
A partir de ces diverses définitions
avancées par plusieurs auteurs qu'on a cité au-dessus nous
pouvons comprendre l'importance et l'utilité de la fonction ressources
humaines au sein de l'organisation que nous présenterons dans ce qui
suit.
2-3- L'importance de la fonction ressources humaines dans
l'organisation
La fonction ressources humaines est-elle aussi
importante que les autres fonctions de l'organisation ? Pour répondre
à cette question, il faut analyser les principales activités de
quelques services de la fonction.
Commençons par le service de recrutement qui a
pour rôle de ramener le personnel dont l'organisation a besoin. La
formation qui constitue un besoin aussi bien pour l'individu que pour
l'organisation. D'un côté, elle permet l'apprentissage de
nouvelles technologies et contribue à l'épanouissement de
l'ouvrier. D'un autre côté, elle améliore le rendement du
travail.
De même pour le service de communication,
l'information représente à la fois un besoin pour
l'employé et l'organisation. D'une part, grâce à la
communication, le salarié
(1) HELFER J. P et ORSONI. J,
Gestion, Ed, Vuibert, Paris, 1985, pp. 351 et 352.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
34
s'informe sur tout l'organigramme de l'organisation et
fait part de ses attentes et de ses aspirations à la direction. D'autre
part, l'information n'est pas uniquement un moyen de répartition et de
coordination des tâches mais elle est aussi un vecteur de transmission
des ordres et des consignes au niveau de l'organisation.
L'importance de la fonction ressources humaines peut
nous paraître également dans le rôle que le service des
études sociales et celui d'hygiène et de sécurité
jouent dans la réduction des coûts sociaux qui résultent
des grèves, de l'absentéisme, des accidents du travail, des
maladies professionnelles et de mauvaises conditions de travail.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
35
2-4- La fonction ressources humaines au sein des
organisations publiques
Dans les années à venir, la fonction
publique va connaître de profonds bouleversements annoncés par de
nombreux observateurs : impact des lois de décentralisation,
volonté politique de déconcentration, libre circulation des
travailleurs, développement de l'administration électronique,
modification radicale des méthodes budgétaires et comptables
conduisant à substituer une logique de résultats à une
logique de moyens, diffusion d'une certaine forme d'idéologie
gestionnaire avec ses critères de performance, d'efficacité ou
encore d'efficience, renouvellement démographique important avec son
spectre de pénurie de main d'oeuvre, redéploiements des
effectifs, renforcement de la concurrence non seulement entre le secteur
privé et public, mais aussi entre les fonctions publiques pour attirer
et fidéliser les jeunes diplômés, etc. constituent tout un
ensemble d'évolutions et de défis susceptibles de faire
évoluer en profondeur les logiques et pratiques de GRH dans les
fonctions publiques d'Etat, territoriale et hospitalière (1).
En fait, longtemps installées dans une logique administrative,
égalitariste et statutaire, les pratiques de la GRH publique paraissent
converger de plus en plus, parfois d'ailleurs sans esprit critique, vers celles
des entreprises privées érigées en idéal normatif.
On retrouve ainsi un certain nombre de thèmes et de chantiers familiers
aux spécialistes de la GRH des structures privées, comme
l'individualisation de la rémunération, la gestion des
compétences, des carrières ou encore de la formation
professionnelle, l'évaluation des personnels, la mise en place de
démarches de gestion prévisionnelle de l'emploi et des
compétences, etc. Cette évolution n'est pas
étrangère à la nécessité pour les
institutions publiques de faire preuve d'une efficacité accrue
réclamée de longue date par le pouvoir politique, la
société civile ou encore les usagers des services publics. Dans
une conjoncture où leurs doléances et leurs critiques trouvent
souvent un écho bienveillant dans les médias, la fonction
publique ne paraît plus pouvoir s'exonérer d'une recherche
d'amélioration continue de ses prestations souvent ajournée par
un réflexe corporatiste la conduisant à s'instituer comme un
tiers-secteur. Certes, la fortune contemporaine des discours relatifs à
ces exigences de performance ou d'efficacité ne saurait être
décontextualisée des spécificités
institutionnelles, organisationnelles, culturelles ou encore juridiques du
secteur public. Elle pose, en filigrane, la délicate question de
la
(1) Colloque sur quelle
gestion des ressources humaines au sein des fonctions publiques, juin 2006,
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales «
Université de Lille 2 ».
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
36
compatibilité des normes et de
l'idéologie gestionnaires avec les notions de service public et
d'intérêt général. En fait, cette migration des
normes gestionnaires et managériales vers le secteur public a pour
corollaire naturel une remise en cause plus ou moins profonde des logiques et
pratiques de gestion de la fonction publique pour rendre possible la mise en
place d'une véritable gestion des ressources humaines qui dépasse
la simple application des règles administratives.
2-5- Les activités de la fonction ressources
humaines
On peut considérer que la fonction ressources
humaines recouvre, en réalité, trois missions (1). La
première est celle d'administration du personnel, dont le champ est
celui de relation contractuelle qui existe entre l'organisation et chaque
salarié qu'elle embauche. Cette relation se traduit en effet par un
contrat de travail définissant les droits et les devoirs
réciproques : salaires, avantages sociaux, garanties d'emploi, horaires
de travail, contenu de la tâche, respect de la discipline et du
règlement intérieur, etc. Dans cette perspective, les individus
sont des « ayants droits » à qui il faut assurer les
prestations promises et dont il convient d'obtenir les services convenus. A ce
la, s'ajoute l'exécution des tâches administratives
évidentes telles que la paie, les formalités d'embauche, la tenu
des fichiers ou le traitement des informations pour les organismes internes et
externes.
La deuxième mission est celle de gestion du
personnel qui regroupe toutes les tâches qui se rapportent à la
gestion de l'emploi (gestion prévisionnelle des ressources humaines, le
processus de recrutement, l'appréciation du personnel et la gestion des
carrières), à la gestion des rémunérations et
à la gestion de la formation.
Enfin, la fonction ressources humaines comporte un
volet que l'on qualifie généralement de «
développement social » (2). Celui-ci renvoie en fait
à toutes les activités qui concourent à
l'amélioration des conditions de vie dans les organisations et à
l'affranchissement de chaque salarié telles que l'information et la
communication, l'amélioration des conditions de travail et de
sécurité, les relations avec les syndicats, les études et
les oeuvres sociales.
(1) DESREUMAUX. A, Introduction à la gestion des
entreprises, Ed. Armand Colin, Paris, 1992.
(2) BARON. X, L'organisation des fonctions centrales de
gestion des ressources humaines, Revue française de gestion, janvier -
février 1993, pp, 10 - 12.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
37
2-6- Les objectifs de la fonction ressources humaines
Dans son ouvrage qui s'intitule « gestion des
ressources humaines », Marcel COTÉ
résume les objectifs de la fonction ressources
humaines en trois catégories (1) :
- les objectifs économiques ;
- les objectifs humains et sociaux ;
- les objectifs d'actualisation et de
perfectionnement.
A/- Les objectifs économiques
Du point de vue économique, la fonction
ressources humaines cherche en fait l'utilisation la plus optimale des moyens
dont l'organisation dispose afin d'accroître ses résultats
financiers. Cependant, ceci n'est réalisable que si la fonction permet
:
1- l'utilisation la plus rationnelle des
habilités et des aptitudes de chacun des ses membres ;
2- la répartition la plus adéquate des
effectifs en évitant au maximum les situations de déficit ou de
abondance d'effectifs ;
3- l'affectation de chaque individu en fonction de
son profil personnel et des exigences du poste à pourvoir ;
4- la réduction des coûts sociaux qu
sont considérés comme des coûts cachés, notamment :
les grèves, l'absentéisme et les accidents de travail
;
5- l'adhésion complète et massive du
personnel aux objectifs de l'organisation.
B/- Les objectifs humains et sociaux
En ce moment, la plupart des études
psychosociologiques mettent l'accent sur la nécessité de prise en
charge des besoins et des aspirations du personnel tels que les besoins
physiologiques, de sécurité, d'estime, d'appartenance,
d'autonomie, d'accomplissement (de réalisation de soi), de
reconnaissance, d'avancement, de communication, de relations sociales,
d'implication, de responsabilisation et de participation à la
gestion.
C/- Les objectifs d'actualisation et de
perfectionnement
Afin de faire face aux mutations économiques,
technologiques, politiques, sociales et culturelles de l'environnement, chaque
organisation doit favoriser par le biais de la fonction ressources humaines le
développement des éléments suivants :
(1) Marcel. C, op. cit, pp, 6
et 7.
1-
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
38
l'actualisation des connaissances et du savoir-faire de son
personnel ;
2- l'apprentissage de nouvelles technologies ;
3- le développement des aptitudes et des
compétences de chaque salarié.
Dans ce but, le service de formation est contraint de
concevoir une politique de formation intégrant les objectifs ci-dessus
ainsi qu'un programme de travail incluant :
1- des actions de formations internes ;
2- des actions de formations externes
(stages);
3- des recyclages ;
4- et des séminaires.
Pour notre part nous tirons de ces titres avancés
que la GRH est un ensemble de
pratiques ayant pour but de mobiliser et
développer les ressources humaines pour une grande
efficacité et efficience, en soutien de la
stratégie d'une organisation (association, entreprise,
administration publique, etc.). C'est une activité
essentiellement fonctionnelle de l'entreprise,
de nature transversale (horizontale) par opposition
à une activité hiérarchique (verticale).
En résumé, la gestion des ressources
humaines couvre de nombreux domaines,
intervenant à tous les stades de la « vie
» des collaborateurs :
- le recrutement ;
- la gestion des carrières ;
- la formation
- l'évaluation des performances ;
- la gestion des conflits ;
- la concertation sociale ;
- la motivation et l'implication du personnel
;
- la communication ;
- la satisfaction au travail ;
- les conditions de travail.
Et bien entendu la gestion des organisations. Ces
missions sont bien entendu prises en
charge par les directeurs des ressources humaines en
collaboration avec les autres directions
et les managers des entreprises et/ou
administrations.
Chapitre I : Emergence et développement de la
Fonction Ressources Humaines
39
Conclusion au chapitre
Dans la première section nous avons
parlé de la naissance et du développement de la fonction
ressources humaines qui a bouleversé le monde du travail. Plusieurs
auteurs comme (Jean Marie PERETTI, Dimitri Weiss, Peter DRUCKER etc.) ont
tenté de réaliser un précis historique sur sa naissance et
sur son émergence et développement de la fonction personnel
à la fonction ressources humaines.
Comme embrayons vers la fin du XIXéme
siècle, la fonction ressources humaines prend naissance dans les pays
où la révolution industrielle a poussé l'homme au travail
à réfléchir et à définir sa place dans
l'entreprise. Les courants théoriques avancés par F. W. TAYLOR
portant sur l'amélioration et la recherche de la notion d'organisation
notamment, dans son application de l'organisation scientifique de travail, dans
ses pratiques de gestion et d'organisation des Hommes au travail, Taylor n'a
donné aucune valeur sociale à l'Homme, contrairement à ses
successeurs comme (FAYOL, MC. D. GREGOR etc.), il a compté les Hommes
parmi ses machines qu'exécutent une tâche ou un geste
habituel.
Dans la seconde section qui est
particulièrement consacrée à l'importance et à la
présentation des activités et des objectifs de la fonction
ressources humaines au sein des organisations en générales
notamment, dans la fonction ou l'organisation publique qui est notre objet
d'étude. Pour ce, nous nous intéresserons à la
présentation des déférentes politique du personnel objet
auquel nous tenterons de suivre dans le second chapitre.
Chapitre II
Les politiques de G.R.H ;
Théories et pratiques
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
40
Introduction au chapitre
Dans ce chapitre qui s'étale sur deux sections,
nous allons traiter les différentes politiques du personnel (politiques
de gestion des ressources humaines). La première section traite
principalement des pratiques liées à la gestion du personnel
essentiellement confondues par plusieurs analystes. Il s'agit, ici, des
politiques du personnel d'ensemble dans ses grands axes. Puis, nous aborderons
dans la deuxième section, une présentation de la fonction gestion
des ressources humaines dans l'organigramme de l'organisation et ce, par
rapport aux autres fonctions telles que la fonction de production, la fonction
informatique et autres fonctions.
Section 1 : La politique de gestion des ressources
humaines
Cette section fera l'objet d'une présentation
globale de l'aspect stratégique et politique de la gestion des
ressources humaines ainsi que les déférentes définitions
et généralités de la notion politique en économie
d'entreprise. Nous avons partagé la section en deux axes principaux dont
le premier est la présentation des politiques de G.R.H comme un ensemble
de décisions du personnel à long terme et le deuxième qui
donnera une autre forme de politiques de l'entreprise qu'on nommera politique
de G.RH par thème.
I- Généralités sur la politique de
gestion
Avant de rentrer dans le vif du sujet relatif à
la définition d'une telle politique générale pour
l'organisation, il faudra d'abord définir le terme « politique
».
Citons la définition donnée par G.
PILLOT (1) : « une politique est un ensemble d'intentions
cohérentes concernant l'avenir de l'organisation et son évolution
à partir de la situation actuelle. »
Citons une autre définition donnée par
GUILLAUMES (2) : « c'est un outil sous forme écrite qui regroupe en
un ensemble organique, et sous forme qui en facilite l'application quotidienne,
des principes fondamentaux de direction et d'organisation d'entreprise
d'aujourd'hui. »
(1) PILLOT. G, Maîtrise de la gestion. Ed, I. F.
G, Paris, 1979, p.413.
(2) GUILLAUMES, Vers une politique de gestion
concentrée. Ed, Org, Paris 1973.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
41
Pour sa part, le professeur Henri TEZENAS DU MONTREL,
définit la politique de gestion comme suit : « guide de la prise de
décisions, la politique est un ensemble des ambitions, des principes et
des objectifs fournissant la base de la planification détaillée
et de l'action définitive. » (1)
Compte tenu des spécificités du pays
mais aussi du contexte dans lequel évolue l'organisation, nous
considérons une politique comme une série d'objectifs mixtes
influant à la fois sur l'avenir de l'organisation et sur celui de
l'économie nationale.
II- Nature et intérêt de politique du
personnel
Nous appellerons politique de personnel, l'ensemble
des principes directeurs consciemment articulés autours desquels
s'ordonnent les différentes actions de « gestion des ressources
humaines » dans l'organisation. Si l'on considère l'ensemble des
actions de G.R.H, on parle de politique de personnel d'ensemble. Si l'on ne
considère qu'une partie de la G.R.H (rémunération,
recrutement, appréciation du personnel, compétence), on parle de
politique de personnel par thème : politiques de
rémunération, politiques de recrutement, etc. Nombreuses sont les
entreprises qui n'ont pas de tels principes directeurs à la fois
clairement articulés et réellement utilisés en pratique.
Mais très nombreuses sont les entreprises dans lesquelles existent des
pratiques assez constantes que l'on nommera pratiques du personnel ou pratiques
de G.R.H. Dans ce qui suit, nous présenterons quelques exemples
pratiques de politiques de GRH mises en application.
1)- Les politiques de personnel d'ensemble
Les onze politiques du personnel d'ensemble
décrites ci-dessous, doivent être considérées comme
des « types purs », qui décrivent certaines organisations de
façon fidèle, les autres étant un mélange de
plusieurs de ces types (2). En d'autres termes, il s'agit de
politiques globales (pures) et de politiques spécifiques prenant un seul
axe lié à la gestion du personnel. Elle sont
résumées dans ce qui suit :
(1) TEZENAS DU MONTREL. H, Dictionnaire des sciences de
la gestion, Mame, Paris 1992.
(2) ROMELAER. P, Gestion des ressources humaines, Ed,
ARMAND COLIN, Paris 1993, P. 309-315
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
42
A)- politique n°1 : L'administration du personnel
comme fonction dominante
Cette politique met l'accent sur la tenue des dossiers
du personnel, le recueil d'informations sur les absences et retards, la gestion
de la paie, les dates de congés, la gestion administratives des
situations de congé maternité, d'accidents du travail, de
chômage partiel.
b)- politique n° 2 : Le droit du travail comme
élément dominant
Cette politique met l'accent sur la
spécification précise dans le contrat de travail des droits et
obligations des parties, dans la formation et l'information de la
hiérarchie dans le domaine du droit du travail, dans l'utilisation
rigoureuse des mécanismes disciplinaires et des textes
conventionnels.
c)- politique n° 3 : Les relations sociales comme
fonction essentielle
Cette politique met l'accent sur le fonctionnement
des instances représentatives en passant des obligations minimales
d'information et de consultation à une pratique de
quasi-négociation. Elle met également l'accent sur les contacts
directs intenses avec la représentation du personnel hors fonctionnement
des instances, ainsi que sur la négociation d'accords d'entreprises et
d'établissement, de façon à réguler par ce biais
une partie substantielle de la gestion des ressources humaines. C'est dans ce
contexte que le syndicat est considéré comme une instance de
partenariat et non de divergence devant les objectifs fixés dans le
cadre de la politique générale de l'organisation.
d)- politique n° 4 : Discipline et
autorité
La hiérarchie a le pouvoir et doit faire
régner l'ordre. Les salariés sont là pour travailler, et
tous le reste doit être maintenu au minimum. C'est l'exact contraire de
la précédente politique qui ne tient en compte que la structure
formelle de l'organisation sans prise en compte des aspects sociologiques dans
lesquels évolue le personnel.
e)- politique n° 5 : La fidélisation du
personnel
Celle-ci met, souvent, l'accent sur la prime
d'ancienneté, les oeuvres sociales, les avantages en nature, la
possibilité d'acquérir à prix bas des produits de
l'entreprise, ainsi que sur les services et le soutien au personnel (dans les
relations avec les administrations, dans les difficultés personnelles,
etc.). Dans cette politique on privilégie plutôt
l'expérience acquise au détriment de la compétence qui en
principe favorise l'innovation et le savoir-
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
43
faire. C'est dans cette perspective que dans le
contexte actuel, l'Algérie à l'instar des autres pays a
instaurée dans la nouvelle grille de salaire qu'on verra
ultérieurement un système basé sur la compétence
comme facteur de motivation.
f)- Politique n° 6 : Les relations
humaines
Ici l'accent est mis sur la qualité
psychologique et communicationnelle des entretiens de recrutement et
d'évaluation, sur les études de motivation, la formation de
l'encadrement à des styles de leadership
participatifs, l'utilisation d'enquêtes internes,
l'enrichissement et l'élargissement du travail, les groupes semis
autonomes, et des cercles de qualité centrée sur les
communication et l'échange.
g)- Politique n° 7 : La gestion des ressources
humaines par les systèmes
Elle met l'accent sur les systèmes (de
recrutement, de qualification, de rémunération, de promotion,
d'évaluation, etc.) elle est axée sur le caractère
logique, cohérent et complet des actions de G.R.H, s'accompagne
d'objectifs, de procédures, et d'une professionnalisation du travail de
G.R.H. Elle s'accompagne aussi souvent d'un rôle plus important du
département ressources humaines. Ici la vision systémique est
dominante et considère que le sous-système personnel constitue la
colonne vertébrale dans l'articulation des autres
sous-systèmes.
h)- politique n° 8 : La gestion du personnel par
motivation et concurrence interne
Centrée sur la définition d'objectifs
motivants, l'utilisation d'une part d'une rémunération variable
en fonction des résultats, d'une comparaison systémique entre
salariés, sur les concours et «challenges » (1),
sur des primes au « meilleurs vendeurs du mois », sur la mise en
concurrence de plusieurs personnes sur chaque possibilités de promotion,
sur la mobilité verticale forte pour les salariés ayant des
performances exceptionnelles.
(1) Le Dictionnaire (Petit
Larousse 1991) de la langue française, donne plusieurs significations au
mot challenges. « C'est une épreuve ; Une récompense ; une
entreprise difficile dans laquelle on s'engage comme pour relever un
défi ». Désormais, les responsables des entreprises
emploient ce type d'épreuves afin de créer une concurrence
à l'interne de l'organisation et ce, en vue de faire de mieux, motiver,
sa ressource humaine.
i)- Chapitre II : Les politiques de GRH: théories
et pratiques
44
politique n° 9 : La gestion du personnel par la
communication
Elle met l'accent sur la communication à tous
les niveaux, de l'explication du bulletin de salaire à des
présentations sur la stratégie et des résultats de
l'entreprise, en passant par des actions de communication entre
départements commerciaux et de production, journal et projet
d'entreprise, et échange d'information sur les expériences
locales.
j)- Politique n° 10 : La gestion du personnel par
le développement des individus
Cette politique de personnel est basée sur la
formation et la gestion des compétences, avec trois soucis majeurs
:
- utiliser de façon optimale les ressources
humaines existantes ;
- permettre à chaque personne de croître
en compétence, en autonomie et en responsabilité ;
- disposer d'une flexibilité et d'un «
stock » de compétences permettant à l'entreprise d'aborder
les développements futurs prévisibles des incertitudes, crises et
opportunités.
En sommes, il convient de s'adapter à
l'environnement externe de l'organisation en optimisant les
potentialités existantes, humain surtout.
Cette politique utilise de façon intense
l'évaluation des salariés et la gestion prévisionnelle des
compétences. Les dispositifs de formation et description de postes y
sont en général importants : ils servent à détecter
le potentiel d'évaluation, et vérifier que le salarié a su
maître en oeuvre de façon satisfaisante ses nouvelles
compétences dans la pratique.
k)- Politique n° 11 : La gestion économique
et stratégique des ressources humaines
Cette dernière tient compte de la
rentabilité des ressources humaines. Les concepts d' «
investissement-formation », les tableaux de bord, l'intégration
entre la gestion des ressources humaines, la stratégie de l'entreprise
et les projets des responsables hiérarchiques, et sur le contrôle
à posteriori de l'efficacité des actions engagées trouvent
leurs places dans cette orientation politique.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
45
L'exposé des pratiques et politiques de
personnel que nous venons de faire correspond sensiblement à
l'évolution au cours des cinquante dernières années des
idées dominantes que les praticiens et les entreprises se sont fait de
la fonction ressources humaines. La première époque a
considéré la fonction comme essentiellement composée d'un
volet administratif et d'un volet d'autorité (politique n° 1 et 4
ci-dessus). Dans cette première époque, que l'on peut situer
avant 1936, le chef du personnel a, comme son titre l'indique, vocation
à faire régner l'ordre. Puis le droit du travail est
progressivement devenu notablement plus complexe, et s'est enrichi d'un droit
de la présentation du personnel, en particulier en 1936 et 1945. Sous
cette impulsion, on a vu la fonction prendre naturellement une orientation plus
juridique et sociale, et se développer des politiques de personnel
assises sur la régulation sociale par les contrats de travail et par les
relations avec la représentation du personnel (politique n° 2 et 3
ci-dessus). La politique de gestion des relations humaines (politique n° 6
ci-dessus) a toujours été assimilée à un discours
qu'à des pratiques. Elle a son origine dans les travaux universitaires
américaines des années 1930 à 1945 sur la motivation et la
participation, véhiculés par les spécialistes de
psychologie sociales et de psychologie du travail.
La principale pratique qui a marqué la fonction
est ce que nous avons appelé la gestion par les systèmes
(politique n° 7 ci-dessus). Cette politique a son origine dans le monde
d'organisation progressivement adoptée par les grands groupes
industriels américains dans les années 1960, et on peut relier ce
caractère systémique de la gestion à l'essor du
contrôle de gestion et au développement de la planification
d'entreprises : c'est à la même époque que se
développent le processus budgétaire, la planification
stratégique, l'articulation entre plans à long terme et budgets
opérationnels. La gestion des ressources humaines par les
systèmes s'inscrit dans le même état d'esprit.
Les politiques de personnel axées sur la
motivation et la concurrence interne, sur le communication, sur le
développement des individus, et sur une vision économique et
stratégiques de la fonction (politique n° 9, 8, 10 et 11 ci-dessus)
apparaissent comme des développements plus récents, encore
incomplets et non totalement fixés. On y trouve à la fois la mode
du projet d'entreprise, le développement des budgets de communication,
et les tentatives en cours de développer une gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences dans une
perspective d'intégration des ressources humaines à la
stratégie de l'entreprise.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
46
2)- Les grands axes politiques de la G.R.H (politiques
de personnel par thème)
Dans la multitude des domaines d'action formant ce qu'il
est convenu d'appeler
couramment la gestion du personnel, nous avons choisi
quatre axes principaux :
Cette restriction n'est pas pour autant
réductrice ; en effet, comme nous aurons
l'occasion de la montrer ultérieurement, la
plupart des sous domaines de préoccupation
peuvent être ressemblé sans
difficulté auteur de ces politiques :
- politique de l'emploi ;
- politique de participation ;
- politique de valorisation ;
- politique de rémunération ;
a) la politique de l'emploi
L'emploi est au coeur de la gestion des entreprises et
revêt une importance capitale.
Quelle que soit l'ambition de la G.R.H, il nous
paraît opportun d'en connaître les
déterminants stratégiques, de
préciser les alternatives politique de sa gestion en fonction
des
horizons de calcules adoptés et d'en
décrire les modalités d'administration au quotidien.
Une bonne gestion d'emploi doit répondre à
ces ambitions politiques :
- les orientations stratégiques et leurs
incidences sur l'emploi ;
- la connaissance des emplois ;
- la gestion des emplois (à court et à
long terme) ;
- l'administration des emplois et des effectifs
;
- les spécificités de la gestion de
l'emploi.
b) La politique de participation
Le mot « participation » recouvre des
significations nombreuses dans le domaine des « ressources humaines »
R.H :
- certains lui accordent un sens restreint des
comportements coopératifs (personne s'intéressant au travail...)
;
- d'autres lui attribuent un sens plus fort
d'implication personnel dans les orientations principales de l'entreprise
;
- d'autres, encore, lui réservent le sens
d'intéressement aux résultats (réduit à l'aspect de
rétribution des performances), et d'autres critères.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
47
Quelle qu'en soit l'étendue effective, nous
considérons que la participation représente la forme
supérieure de la valorisation des personnes dans une organisation, dans
la mesure où elle dépasse les aspects strictement physiques et de
confort au travail.
L'importance accordée à la participation
dépend, d'abord, de la conception que s'en fait le dirigeant, mais aussi
de trois grands types d'influences :
- celles des pouvoirs publics (législateurs,
gouvernement...) qui prennent des dispositions incitatives ;
- celles des modes d'organisation et de gestion
;
- et celles des salariés qui expriment à
travers des revendications sociales une volonté de travailler autrement
c'est-à-dire de participer.
c) La politique de valorisation
Peu d'entreprises développent une
stratégie de « ressources humaines » à moyen ou
à long terme. « La plupart, par négligence ou par
idéologie rétrograde, gèrent leur personnel avec un
horizon de calcul reproché et sont plus enclines à utiliser les
qualités immédiates de leurs collaborateurs qu'à se
soucier de les valoriser. »(1)
La valorisation des ressources humaines peut avoir
plusieurs signification et formes pour une entreprise ainsi que pour son
dirigeant (valorisation financière, psychologique, sociale
etc.).
Elle peut se manifester concrètement par trois
types d'actions complémentaires qui s'inscrivent nécessairement
dans la durée :
- l'appréciation des qualités des
collaborateurs : c'est-à-dire de leurs capacités d'adaptation, de
leadership et des progressions manifestées au travers de l'acquisition
d'expériences, de savoir faire, de réalisation de performances
afin de gérer leur carrières au sein de l'entreprise.
- le développement de la formation du personnel
pour répondre à la fois aux exigences d'adaptabilité de
l'entreprise et à un souci légitime de promotion et de
développement personnel en utilisant les incitations légales,
mais aussi si possible en les dépensant de manière
ambitieuse.
- l'amélioration des conditions de travail (du
point de vue du temps des aspects physiques et psychiques) de la
sécurité, de l'hygiène, du confort, des équipements
sociaux et
(1) BOISLANDELLE. H. M,
gestion des ressources humaines dans Les PME. Ed, Vuibert, Paris, 2003, page
212.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
48
des oeuvres sociales et ce, pour répondre
à des exigences sociales et économiques en
évolution.
d) La politique de rémunération
On entend par rémunération l'ensemble
des allocations monétaires ou en nature octroyées au personnel au
titre de son travail ou de son appartenance à l'entreprise.
La rémunération peut être
conçue comme un processus d'échange, de transaction, entre la
direction de l'entreprise et les salariés individuellement ou
collectivement, revêtant simultanément plusieurs dimensions :
psychologique, sociologique, politique, éthique et
économique.
Les principes fondamentaux d'une politique de
rémunération peuvent être essentiellement les suivants
:
- acquérir et conserver des individus en nombre
et en qualification suffisants pour réaliser les objectifs de
l'entreprise ;
- provoquer un niveau élevé de
performances (quantitatif et qualitatif) chez les salariés ;
- prévenir le dysfonctionnement social pouvant
résulter d'une rémunération inadéquate
(absentéisme, rotation) ;
- obtenir un sentiment de satisfaction des
salariés à l'égard de la
rémunération.
La rémunération est probablement la
variable qui exerce le plus grand nombre d'incidences directes et indirectes
dans l'entreprise. Pour les gestionnaires de l'entreprise elle
représente, d'un point de vue comptable et économique, un des
coûts les plus importants. Pour le personnel, elle représente,
à l'inverse, la source principale de revenu. Par les uns et autres, elle
peut être considérée comme un facteur important de
motivation même si les angles de vues sont différents.
A la fois, coût, revenu et facteur de
motivation, la rémunération peut être source de
désaccords et de conflits. La comptabitité des surplus
(1), conçue pour éclairer la politique de d'opposition
entre, d'une part, les intérêts des propriétaires et
dirigeants de l'entreprise et, d'autre part, ceux du personnel.
(1) BOISLANDELLE. H. M,
partage du surplus et analyse politique de l'entreprise, thèse de
Doctorat en science de gestion, Université de Montpellier.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
49
Dans l'aspect rémunération on retient
essentiellement la motivation qui est terminée en fonction de la
rétribution aussi objective qu'elle soit. C'est l'objet du point
suivant.
3) les conclusions de la motivation et la
compétence sur la politique de rémunération du
personnel
3-1) définition de la motivation au
travail
Le dictionnaire (Le Robert) de la langue
française, donne plusieurs définitions de la motivation
:
« Relation d'un acte aux motifs qui l'explique ou
le justifie. Exposé des motifs sur lesquels repose une décision ;
ou encore, un ensemble de facteurs déterminant le comportement de
l'agent économique ; plus particulièrement du consommateur ; La
motivation est aussi une action des forces (conscientes ou inconscientes) qui
détermine le comportement » (1)
Plusieurs auteurs comme (Porter, Steers et Pinder) se
sont intéressés à donner une seule signification à
la motivation. Ils proposent plusieurs définitions
résumées en trois dénominateurs communs
caractérisant la motivation. « 1 - Ce qui stimule le comportement
humain : ce sont les forces énergiques chez les individus qui les
poussent à se comporter de certains comportements et les forces
environnementales qui souvent déclenchent ces conduites. 2 - Ce qui
dirige ou canalise un tel comportement : (... il s'agit de ce qui oriente les
individus vers des objectifs). Leur comportement est dirigé vers quelque
chose. 3 - Comment ce comportement est maintenu et soutenu les forces chez les
individus et dans leurs cadres environnants qui renvoient de l'information aux
individus soit pour renforcer l'intensité de leur dynamisme et
l'orientation de leur énergie soit pour les détournés de
leur ligne de conduite et réorienter leur efforts »
(2).
L'analyse de ces définitions et des ouvrages
correspondant indique que nous pouvons concevoir la motivation comme
l'énergie qui détermine un type de comportements particuliers.
C'est-à-dire qu'a l'inverse des comportements au travail habituels, tel
que le turn-over, l'absentéisme, la ponctualité,
l'obéissance, la mobilité...
etc. la motivation
au
(1) Le Robert, Dictionnaires de la langue
française, Ed, le Robert, Paris, 1999.
(2) ROUSSEL. P, Rémunération, motivation
et satisfaction au travail. Ed ECONOMICA.1996
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
50
travail est un construit hypothétique,
c'est-à-dire un concept représentant un processus physique
supposé, non observable directement.
A la suite de ces développements, nous proposons
une définition de ce concept :
La motivation au travail est un processus qui implique
la volonté de faire les efforts d'orienter et soutenir durablement le
salarié vers la réalisation des objectifs et de la charge au
travail, et de concrétiser cette intention en comportement effectif au
mieux des capacités du personnel.
3-2) La compétence au travail
La notion de compétence est devenue un
thème incontournable dans le domaine des ressources humaines. Affirmant
une rupture avec la logique du poste, la logique compétence veut mettre
l'accent sur les capacités d'actions et d'initiative des individus dans
leurs situations professionnelles. La gestion des/ou par les compétences
a pour objectif d'organiser et d'instrumenter une prise de décision
orientée vers la production et la diffusion de ces compétences,
rendant ainsi nécessaire leur repérage et leur reconnaissance.
Cela dit, de nombreux travaux de recherche, principalement monographiques, ont
mis en évidence ces dernières années le décalage
existant entre cette ambition et des réalités multi
formés, marqués par des évolutions mesurées ou
incomplètes au regard de ce que devait être un «
modèle » de la compétence (1).
Aujourd'hui, parler de démarche
compétence fait clairement référence à une vision
très intégrée de la compétence au sein de
l'organisation (entreprise ou administration). Les auteurs (Masson et Parlier)
définissent ainsi la démarche compétence comme un choix
managérial, comme une volonté de mettre en place une politique de
valorisation des compétences afin de tirer un meilleur parti des
salariés, passant par une prescription, une évolution et un
développement de compétences, et nécessitant une
organisation du travail plus ouverte, une variable reconnaissance, et une
explicitation des enjeux, notamment stratégique, de la gestion des
compétences.
La notion de compétence constitue, aujourd'hui,
l'objet d'un large débat entre les organisations et les praticiens en
ressources humaines. Sans anticiper sur une définition de la
compétence, on sent bien que celle-ci est liée à
l'aptitude du travailleur à faire face à des situations
inconnues, imprévisibles. La modernisation du travail ainsi que la
mondialisation
(1) Revue de GRH, n°66.
Oct, Nov, Dec 2007. Editions ESKA, page, 18.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
51
imposent souvent des exigences très complexes
aux individus, telles que la maîtrise de l'outil socioculturel (diverses
connaissances), la maîtrise de l'outil matériel
(informatique).
« Les individus doivent posséder un
éventail de compétences pour relever les défis complexes
du monde moderne et ils ne leur suffit pas de maîtriser un savoir faire
bien défini. « ...le concept de la compétence ne renvoie pas
uniquement au savoir et savoir-faire, il implique aussi la capacité
à répondre à des exigences complexes et à pouvoir
mobiliser et exploiter des ressources psychosociales, dans un contexte
particulier.» (1)
En l'absence d'une définition claire et
précise de la compétence, due à la diversité des
champs théoriques qui se sont intéressés à la
notion de compétence, tel que « l'Ergonomie »(2),
la psychologie et la sociologie. Nous présentons quelques tentatives de
définitions de la compétence.
Partant, de la définition du dictionnaire
donnée par le « Petit Larousse », le mot compétence a
une double signification :
Dans le domaine professionnel, la compétence
est définie comme un savoir-agir résultant de la mobilisation et
de l'utilisation efficace d'un ensemble de ressources internes ou externes dans
des situations relevant d'un contexte professionnel.
Dans le domaine de l'enseignement, la
compétence désigne, la mobilisation d'un ensemble de ressources
(savoir, savoir-faire, savoir-pratiquer), en vue de résoudre une
situation complexe (3).
Il résulte que, dans une définition
comme l'autre, la compétence est liée fortement à une
situation de problème à résoudre. Compte à Larousse
commercial, il définit la compétence comme : « l'ensemble
des connaissances, qualités, capacités, aptitudes qui mettent en
mesure de discuter, de consulter, de décider sur tout ce qui concerne
son métier, elle suppose des connaissances raisonnées »
(4).
Pour rendre compte au mieux de la complexité du
concept de compétence, nous retenons la définition de Florent
CHENU qui se veut plus détaillée, être «
compétent »(5), c'est être capable, grâce
à des démarches réflexives, de contextualiser et de
décontextualiser des savoirs standardiser de manière à
être performant dans des situations complexes dont le
(1) MEDEF : Mouvement des entreprises de France (voir
site : http//:medef.fr)
(2) Ensemble des études et des recherches sur
l'organisation méthodique du travail et l'aménagement de
l'équipement en fonction des possibilités de l'homme
(Larousse).
(3) Larousse commercial de 1930.
(4) Le petit Larousse année 1987
(5) Florent. CH, art « vers une définition
de la notion de compétence »
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
52
caractère inédit est
déterminé par les exigences d'employabilité (polyvalence,
mobilité, adaptabilité) de l'environnement.
3-3) La rémunération du
personnel
L'importance de la politique de
rémunération dans l'entreprise tient à l'importance des
rémunérations dans la valeur ajoutée et à
l'influence de la rétribution sur le comportement des
salariés.
Selon J. M PERETTI, la fonction
rémunération est assez développée dans sa
conception (1). Désormais, rémunérer ne
signifie pas seulement payer, mais aussi attirer, motiver, retenir les
salariés performants dont la fidélisation est indispensable
à la réussite de l'entreprise. La rémunération
devient une composante essentielle et reconnue de la stratégie des
ressources humaines.
Les systèmes et les politiques de
rémunération sont, aujourd'hui, l'objet de profondes
transformations. Ces politiques constituent une partie intégrante de la
politique des ressources humaines, support indispensable à la
stratégie de l'entreprise, instrument de création de valeurs. En
fait, elles sont également, un outil-clé du succès de
l'entreprise et sa pérennité.
Il apparaît de ce qui précède, que
la pratique de la GRH dans ces aspects ; rémunération -
compétence et motivation dépendent de plusieurs facteurs hormis
ceux que nous avons évoqué
précédemment.
Nous proposons dans le point suivant une
synthèse liée à ses aspects qui constitueront un cas
pratique dans le dernier chapitre.
3-4) Synthèse sur la gestion des
compétences - rémunération et motivation
Le développement de la gestion des
compétences conduit les responsables des ressources humaines à se
poser, une nouvelle fois, la question de la politique de
rémunération et de la motivation des salariés au
travail.
Parallèlement au respect des obligations
légales, règlementaires, et contractuelles, l'entreprise
développe sa politique de rémunération en fonction de
divers critères qui lui sont propres :
(1) PERETTI. J. M, ressources
humaines. Vuibert 8ème Ed. Paris 2003.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
53
- le classement des emplois les uns par rapport aux
autres (classification) et hiérarchisation des salaires qui en
découlent ;
- la place relative accordée aux
différentes composantes de la rémunération (partie fixe et
variable en fonction des paramètres comme le rendement, la performance
etc.) ;
- l'évolution de la masse salariale et du
coût du travail en fonction des résultats de l'entreprise
(1).
La politique de rémunération
fondée sur les concepts d'équité et de
compétitivité se sont progressivement imposées au niveau
mondial. Une certaine forme de confusion s'est, semble-t-il introduite, entre
gestion des compétences et rémunération de ces mêmes
compétences.
La gestion des compétences s'est peu à
peu imposée comme une nécessité tant pour l'entreprise que
pour les salariés.
Deux approches sont principalement
développées :
- la plus ancienne consiste à identifier les
compétences requises pour chaque poste et le niveau souhaitable pour
chacune d'elles. C'est une extension quasi naturelle des classifications des
conventions collectives, des classements multiples par points.
- Quant à la nouvelle approche, elle consiste
au non recensement des compétences requises par l'organisation, mais
celles acquises par les salariés dans les divers métiers dans la
branche professionnelle dans lesquelles ils se sont
spécialisés.
Ici, l'accent est mis beaucoup plus au
phénomène d'apprentissage, c'est-à-dire,
d'expérience que sur le savoir-faire et compétences pratiques et
théorique acquises. Par ailleurs, la rémunération des
compétences demande beaucoup de précautions dans sa mise en
place. Elle dépendra de la qualité du dialogue spécial, du
soin apporté à la méthodologie et sera probablement
réservée à des entreprises culturellement prêtes
à l'accepter.
On peut, à l'extrême, se demander si, de
toute façon, les systèmes de rémunération ne
finissent pas par prendre en compte la compétence pour définir,
avec plus au moins de décalage ou d'anticipation, le niveau de
récompense. La rémunération accompagnant la progression
dans un métier donné, dans le cadre du parcours professionnel. La
fonction publique peut en être une illustration qui comporte, cependant,
le plus souvent, un risque de moindre mobilité.
(1) BOYER. L et EQUILBEY. N :
GRH nouvelles pratiques, édit EMS. Paris 2003.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
54
La mobilité est entendue comme
phénomène consistant à quitter les organisations non
motivantes et qui ne tiennent pas compte d'une meilleure gestion des
compétences est des carrières.
A titre d'exemple, en l'Algérie depuis
très longtemps, la fonction publique (les administrations publiques)
étaient non attractives des compétences. C'est aussi qu'il y a eu
urgence de revoir le système de « gestion des ressources humaines
» (compétence - rémunération).
En fin de compte, la GRH n'est pas dissociable des
autres fonctions ; elles en sont initialement liées et
interdépendantes. C'est dans cette optique, que nous avons
réservée dans la section suivante l'étude de cette
relation afin d'appréhende le fonctionnement global d'une organisation
devant l'atteinte des objectifs fixés.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories
et pratiques
55
Section 2 : La G.R.H et autres fonctions de
l'entreprise
Nous avons vu dans ce qui précède la
nature et l'intérêt de politique de personnel des connaissances et
des techniques de droit de travail et de gestion des ressources humaines. Ces
connaissances et techniques ne doivent pas être mises en oeuvre sans
tenir compte des du critères spécifiques des départements
de l'entreprise, et des besoins concrets de la direction, de la
hiérarchie et des salariés.
Dans cette situation, le département R.H peut
être qualifié de technocratique ou d'administratif au sens
péjoratif du terme. Et ce n'est certainement pas l'objet que poursuivent
les directeurs des R.H dans les années 1990 (1).
Nous examinons ici la nature des rapports qui existent
entre le département R.H et le reste de l'entreprise. D'une façon
générale :
- le département des R.H est tributaire de
certains autres départements pour la fourniture d'informations qui sont
nécessaires à l'accomplissement de son travail ;
- le département des R.H peut chercher à
apporter une expertise ou à faire respecter des principes directeurs
à certains départements de l'entreprise ;
- les actions conduites dans certains
départements de l'entreprise sont en interférence directe avec
les actions des ressources humaines, et doivent donc faire l'objet d'une
concertation, d'une appropriation ou d'un abandon par les R.H, avec de
possibles dérives vers des situations de concurrence, de conflit, ou de
confusion de responsabilités.
Ce sont ces questions que nous traiterons dans ce
présent titre, en commençant par examiner les relations de
travail entre R.H et principales fonction de l'entreprise.
2-1- Gestion des ressources humaines et gestion de
production
Nous appellerons, ici, production, la fonction
primaire de l'entreprise quand elle peut être séparée de la
commercialisation. Nous donnerons à ce terme une acception large
incluant la production industrielle (fabrication, transformation, assemblage,
emballage...) et la protection de service (contrats d'assurance, prêts
aux entreprises, prestation de conseil...).
La conception des postes de travail peut tenir compte
de façon insuffisante d'un certain nombre de facteurs liés aux
ressources humaines :
(1) ROMELEAR. P, gestion des
ressources humaines. Ed. ARMAND COLIN. Paris 1993, page, 275.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
56
- le souci de maintenir aux postes de travail une
logique propre que le salarié puisse comprendre ;
- la possibilité de décentraliser certaines
décisions au niveau de l'opérateur ;
- la prise en compte des besoins psychologues et
physiologiques (besoins de variétés, stabilités...)
;
- les conséquences des variations de rythme de
l'opérateur et de la conception d'un poste de travail sue la
classification ;
- les conséquences le l'évolution des
critères de bon fonctionnement sur l'intéressement et les primes
;
- les conséquences des systèmes
d'évaluation sur le comportement et la motivation des
opérateurs.
2-2- Gestion des ressources humaines et marketing-vente
La G.R.H dans les départements commerciaux
comporte quelques aspects spécifiques. Les méthodes de
recrutement sont, plus que dans les départements productions, orienter
vers la recherche de profils de personnalité et de personnes
maîtrisant des comportements, en particuliers dans les domaines des
relations interpersonnelle et de la communication.
Le département R.H est également en
relation avec les départements commerciaux pour discuter du lien entre
les prévisions de ventes et l'évolution des effectifs
commerciaux.
2-3- Gestion des ressources humaines et
comptabilité
Les ressources humaines sont dans l'ensemble en
position de demandeur vis-à-vis des comptables, notamment, en ce qui
concerne la gestion administrative des salaires et des charges sociales,
l'élaboration des déclarations annuelles des salaires et une
partie de l'élaboration du plan social. Dans ces domaines, il leur
revient de maintenir les comptables informés des évolutions de la
législation et du système de rémunération de
l'entreprise, en procèdent avec suffisamment des délais pour
permettre les adaptations sans heurts ; il leur revient également de
collaborer avec les comptables et les informaticiens dans le choix des
logiciels de comptabilité pour la partie salaires, et pour ce qui
concerne la comptabilité des formats de données, des
définitions de concepts et l'inopérabilité des
systèmes.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
57
2-4- Gestion des ressources humaines, finance, et
investissement
Le département ressources humaines doit (ou
devrait) apporter son concours lors de
l'évaluation du coût salarial dans les
décisions d'investissement :
- pour valider ou corriger le mode de calcul, et
éviter que le « promoteur » de
l'investissement n'aboutisse à une
rentabilité prévisionnelle irréalistement forte par
suite
d'erreurs ou omissions ;
- pour intégrer les coûts de formation, qui
peuvent représenter 6% et plus de la masse
salariale ;
- pour discuter de la possibilité effective
d'adapter la main-d'oeuvre, et de trouver le
personnel adéquat ; et en déduire une
estimation des délais et des coûts à prendre en
compte
dans la mise en oeuvre de l'investissement ;
- pour estimer les conséquences de
l'investissement sur l'évolution des qualifications,
compétences et effectifs ;
- pour la comparaison entre prévisions et
réalisations.
Les ressources humaines ont également un
rôle naturel à jouer dans :
- la discussion des aspects financiers et fiscaux des
politiques de sous-traitance, de
recours au travail temporaire, d'impartition, de
délocalisation d'activité ;
- les aspects salariaux et d'effectifs dans les processus
budgétaire annuel ;
- la conception des plans de compression et de
réorganisation, et l'estimation du coût
des plans de mutation, de conversion, ou de licenciement
en cas de baisse locale
d'effectif etc.
De plus, le département RH peut acquérir
plus de crédibilité auprès des autres
départements s'il prend lui-même en compte
la dimension financière :
- suivi du coût des absences ;
- estimation du coût de l'heure effectivement
travaillée par départements et
services ;
- estimation de la rentabilité des actions
d'amélioration de la sécurité ;
- estimation de l'impact et de la rentabilité de
l'effort de formation ;
- suivi des coûts d'administration du
personnel.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
58
2-5- Gestion des ressources humaines et informatique
Le département ressources humaines est d'abord
vis-à-vis de l'informatique en position de client interne pour ce qui
concerne le système d'informations des ressources humaines. Certaines
informations qui lui sont utiles sont d'office enregistrées pour les
besoins des traitements administratifs et comptables (pointage, absences,
maladies accidents du travail, congés formation, gestion administrative
des salaires er des charges sociales).
Dans ce domaine, les spécialistes des
ressources humaines doivent collaborer avec les informaticiens pour
déterminer les formats d'enregistrement et de traitement
utilisés, de façon à pouvoir utiliser les données
dans des bases de données et des traitements qui lui sont propres, comme
les dossiers individuels (administratifs, de suivi de carrière,
d'évolution de la rémunération, d'évolution des
appréciations, de suivi de la formation), les statistiques d'absences
(réparties par motif d'absence, par niveau, par département et
service).
Le département ressources humaines doit aussi
collaborer avec le département informatique dans la mesure où
l'informatique intervient de plus en plus :
- dans la définition de travail effectué
par les salariés : structure des données manipulées par le
salarié dans son travail, présentation des écrans, modes
de navigation dans les bases de données, établissement des
procédures de saisie, de consultation et de traitement des information
;
- dans la conception des messageries
électroniques et des réseaux locaux industriels ;
- dans la conception d'aide à la
décision.
- Enfin, l'informatique et ressources humaines ont une
interface pour les questions relatives au choix des matériels et
logiciels utilisés pour les ressources humaines de façon
spécifiques ou conjointement avec les autres
départements.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
59
2-6- Gestion des ressources humaines et
stratégie
La fonction ressources humaines est d'importance
stratégique, tout comme les autres fonctions de l'entreprise. Son
directeur a vocation à intervenir auprès de la direction
générale pour :
- déterminer les compétences
distinctives ou stratégiques de l'entreprise pour que la GRH les
renforce. Ceci, exige des recrutements et des maintiens d'emplois qui apportent
des contraintes aux plans opérationnels de marketing, finance, et
production ;
- alerter la direction générale sur les
conséquences des projets stratégiques dans le domaine des
ressources humaines ;
- intervenir dans la définition des politiques
d'impartition1, de sous-traitance d'activités, de
délocalisation en province ou à l'étranger pour des motifs
liés au coût salarial ou à la localisation des
bénéfices ;
- contribuer à rendre l'entreprise plus souple,
plus adaptée aux évolutions de la conjoncture, des
marchés, des produits, de la concurrence et des
technologies.
Il n'est pas toujours reconnu que la fonction
ressources humaines est aussi stratégique que la production, le
marketing, ou des spécialités fonctionnelles comme la finance ou
l'informatique. Dans certains fonctionnements d'entreprises, elle est
considérée comme une fonction secondaire : l'entreprise fait un
plan stratégique, qui se traduit en plans marketing et financier, puis
en plans de production et de vente. La GRH doit suivre, sans qu'on lui accorde
toujours les délais ou les moyens nécessaires, sauf dans les cas
de crises ou de modifications substantielles de l'effectif. Le personnel est
ajusté à la baisse en cas de retournement de la conjoncture, avec
une rapidité qui peut poser des problèmes : conflits,
démotivation, désengagements des salariés, perte de
confiance, perte de qualifications. Les hausses d'effectif se font trop
rapidement pour que le personnel puisse être convenablement
intégré et formé.
(1) Op.cit, ROMELEAR. P,
Gestion des ressources humaines, page, 283.
Chapitre II : Les politiques de GRH: théories et
pratiques
60
Conclusion au chapitre
La politique de GRH est un ensemble de
procédures et de décisions des grandes entreprises industrielles,
en particulier, l'industrie de l'automobile (Ford, Peugeot, Citroën.),
qu'opère le monde dans les années 1936 et 1960. La politique de
GRH est désormais, la doctrine de plusieurs chefs et dirigeants (Taylor,
Ford et Fayol...) à l'époque de la révolution
industrielle. Par conséquent, considéré la gestion des
ressources humaines comme politique de gestion d'entreprise, est
déjà prendre acte d'une caractéristique, qui n'est pas
propre aux activités de ressource humaine (R.H) mais, qui est
particulièrement importante pour spécifier le fonctionnement
d'une organisation.
C'est pourquoi nous sommes intéressé
à traiter dans la première section les aspects théoriques
de la notion politique de personnel selon quelques auteurs comme (G. PILLOT,
GUILLAUMES et Henri TEZENAS DU MONTREL etc.) qui ont participé
pleinement à faciliter la compréhension de l'énigme de la
politique d'entreprise et la modernisation de ses différentes fonctions
avec l'introduction en grande partie de la fonction ressources humaines dans la
réalisation et la définition de cette politique.
Dans la deuxième section, nous avons
abordé une analyse sur le fait de comparaison de la fonction GRH qui
joue le rôle de médiateur directe dans l'entreprise par rapport
à ses différents départements et aussi par rapport
à la survie de la culture et la stratégie des dirigeants
vis-à-vis de leurs subordonnés tout en leur définissant un
salaire motivant pour répondre aux besoins de l'organisation qui sera
l'objet de notre troisième chapitre où nus allons aborder les
politiques de rémunérations en Algérie. Nous tiendrons
compte de leurs spécificités particulièrement au sein des
organisations publiques (la fonction publique).
Chapitre III
La politique de rémunération en
Algérie
au sein d'une organisation publique
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
61
Introduction au chapitre
Dans ce chapitre nous allons aborder en grande partie,
les différents types de politiques algériennes concernant la
rémunération de ses travailleurs en général, et des
agents fonctionnaires des institutions et administrations publiques en
particulier appliquée en Algérie.
Toutefois, nous intéresserons dans la
première section à donner quelques aspects théoriques des
divers textes législatifs qui régissent la fonction publique en
Algérie, et ses principaux objectifs, ensuite, nous présenterons
le taux d'agents publics (fonctionnaires) qui constitue la fonction publique
algérienne en chiffres et tableaux statistiques. Par ailleurs, nous
avons collecté quelques informations importantes sur la direction
générale de la fonction publique, ses missions et son
organisation que nous aborderons à la fin de la section.
C'est à partir de la deuxième section,
que nous allons s'inspirer du modèle de politique de
rémunération algérienne. En détaillant, nous allons
parler sur la grille des salaires et ses conséquences au fil des
années de l'après indépendance, notamment, sa chronologie
de 1962 jusqu'à l'année en cours. Notre étude s'accentue,
principalement, sur la définition et l'analyse de la nouvelle politique
de rémunération, mis en application depuis peu de temps, dans les
institutions et administrations publiques. Cette dernière vise à
donner une revalorisation du secteur public et une harmonisation des salaires
en fonction de compétence et qualification des agents de la fonction
publique.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
62
Section 1 : Cadre juridique et contexte
général
La section suivante, fera l'objet d'introduction de
plusieurs titres, lois, décrets, ordonnances et instructions
ministérielles qui, détermine le contexte général
de la fonction publique en Algérie, notamment, son plan et sa
structuration hiérarchique. Nous allons aussi avancer, d'une part, son
effectif global qu'il la constitue, et d'autre part, la répartition des
fonctionnaires selon plusieurs critères.
1. l'ensemble des textes législatifs
Depuis l'indépendance, une série de
textes juridiques est mise en place en adaptation aux différentes
conjonctures sociales, économiques et politiques du pays. Cet arsenal
juridique est résumé dans les textes suivants :
- L'ordonnance n° 66/133 du 02 juin 1966, portant
statut générale de la fonction publique, notamment, son l'article
31 ;
- la loi n° 78/12 du 05 août 1978, relative
au statut général des travailleurs notamment, ses articles
n° 127 à 132 ;
- le décret n° 85/59 du 23 mars 1985,
portant statut type des travailleurs des institutions et administrations
publiques ;
- l'ordonnance n° 06/03 du 15 juillet 2006
portant statut générale de la fonction publique notamment,
l'article 32.
2. La fonction publique algérienne
Le nouveau statut général de la fonction
publique, comprenant 224 articles (1) dont nous nous sommes
procuré une copie, et qui vient en approbation de l'ordonnance
n°06-03 du 16 juillet 2006, se substituera ainsi au décret
n°85-59 du 23 mars 1985 portant statut-type des travailleurs des
institutions et administrations publiques, et à la loi n°78-18 du
05 août 1978 portant statut général du travailleur qui a
été, à son tour, abrogée par la loi n°9011 du
21 avril 1990.
(1) J. O de la
république algérienne N° 46, ordonnance n°66-133 du 2
juin 1966 portant statut général de la fonction publique. Loi
n° 78-12 du 5 août 1978 relative au statut général du
travailleur, l'ordonnance n°06-03 du 16 juillet 2006.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
63
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
Considérée comme le premier secteur
employeur en Algérie, la fonction publique est restée à la
traîne en matière des rémunérations. La faiblesse
des salaires est à l'origine de la désertion du secteur par de
nombreux cadres partis à la recherche de meilleures conditions de
travail. En effet, comme en témoigne la répartition des effectifs
de la fonction publique par niveau d'instruction, le secteur ne compte que
307.772 cadres, soit 19,8%(1) de la totalité des
fonctionnaires. Ainsi, l'élaboration de ce nouveau système des
rémunérations vise à exhorter les cadres qualifiés
à rejoindre la fonction publique. En plus de ce système, les
salaires de la fonction publique seront également révisés
à la faveur de l'élaboration des statuts particuliers des
différents secteurs faisant partie de la fonction publique. La direction
générale de la fonction publique représente l'Etat
employeur avec 1.553.546(2) fonctionnaires et agents publics lors de
l'adoption du statut général de la fonction publique à la
faveur de l'ordonnance n°06-03 du 15 juillet 2006, un certain
nombre de réformes a été décidé de
façon à valoriser les ressources humaines et à
réhabiliter la formation au profit des fonctionnaires, de
réaffirmer les principes d'impartialité de l'administration
publique et de mettre l'accent sur les règles de l'éthique et de
la déontologie dans la fonction publique. Il y a également la
mise en place d'un certain nombre de principes nouveaux qui vont régir
le système de classification et de rémunération des
fonctionnaires. Donc, un groupe interministériel, présidé
par la direction générale de la fonction publique, a
été mis en place afin de définir le nouveau système
de rémunération des fonctionnaires. Evidemment, l'objectif est
d'aller vers un régime de rémunération qui tient compte de
tous les paramètres internes et externes au secteur et qui sera motivant
et incitatif.
Les fonctionnaires, aujourd'hui, sont en effet
régis par 42 statuts particuliers et sont regroupés dans 478
grades organisés en 281 corps spécifiques (3). Le
nouveau statut devra permettre notamment d'adapter les missions de la fonction
publique au nouveau rôle de l'Etat, de garantir l'unité,
l'identité et la cohérence d'ensemble du secteur de la fonction
publique en tant qu'émanation de l'Etat employeur, mais aussi de
favoriser l'émergence d'une administration performante, proche du
citoyen et en mesure de répondre efficacement aux exigences du service
public.
(1) Statistiques de la direction générale
de la fonction publique (DGFP) pour l'année 2007.
(2) Op.cit D.G.F.P , 2007.
(3) Récit recueilli du quotidien d'Oran
synthèse réalisée le 8 juin 2006.
64
2.a. Les principaux objectifs de la fonction publique
algérienne
Le nouveau dispositif de la fonction publique
s'appuiera sur quatre principes majeurs (1) :
- le principe d'unité de la fonction publique
qui implique que les fonctionnaires seront régis par des règles
qui résultent des missions de puissance publique et de service
public.
- le principe de parité qui vise à
assurer une égalité en droits, obligations et déroulement
de carrière pour l'ensemble des fonctionnaires, quels que soient
l'administration d'appartenance et le lieu d'exercice des missions en
Algérie.
- le principe de modernité qui impose à
l'administration de se doter de moyens modernes et de recourir à la
formation pour l'exercice de misions de plus en plus complexes.
- Enfin, le principe de flexibilité statutaire
qui assure une plus grande souplesse dans la prise en charge des
spécificités attachées à certaines
activités, sans que ce principe n'ait d'application rétroactive
sur les personnels en place.
Le nouveau statut général sera, à
la fois, l'expression des d'objectifs de tous les fonctionnaires, qui exercent
les missions pérennes de l'Etat, et le cadre dans lequel seront
élaborés des statuts particuliers applicables aux
différents corps de fonctionnaires. Il consacre, par ailleurs,
l'institution d'un Conseil supérieur de la fonction publique ainsi que
des organes collégiaux de concertation et de proposition.
2.b . Agrégats relatifs aux effectifs de la
fonction publique en 2007
Etant donné que les effectifs de la fonction
publique en Algérie s'élèvent à 1.553.546
fonctionnaires et agents publics, il est nécessaire de faire une
répartition des fonctionnaires de la fonction publique selon sa nature
juridique de la relation de travail, les niveaux institutionnels, secteurs
d'activités, niveaux de qualification, niveaux institutionnels et
qualification à la fois, et les personnels féminins ainsi que la
pyramide des âges.
(1) Interview du chef du
gouvernement, op.cit, le quotidien d'Oran 08 Juin 2006.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
2-b-1)- répartition des effectifs de la fonction
publique par Nature Juridique de la
relation de travail
La répartition des effectifs de la fonction
publique, selon la nature juridique de la relation de travail, se
présente comme suit
- Fonctionnaires Titulaires : 1.298.115
agents
- Contractuels : 139.371 agents -
Vacataires : 116.060 agents.
Graphique n°2: répartition des
effectifs de la F.P par nature juridique de la relation de travail
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
2-b-2)- répartition des effectifs de la fonction
publique par Niveaux Institutionnels
- Administrations Centrales : 217.925 agents
- Services Déconcentrés : 779.710
agents
- Administration Communale : 197.889 agents
- Etablissements Publics à caractère
Administratif : 358.022 agents
Graphique n°3: répartition des
effectifs de la fonction publique par Niveaux Institutionnels
65
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
2-b-3)- répartition des effectifs de la
fonction publique par Secteurs d'Activités
- Education Nationale : 491.455 agents
(31,6%)
- Intérieur et Collectivités Locales :
481.720 agents (31,0%)
- Santé Publique : 189.053 agents
(12,2%)
- Enseignement Supérieur : 95.619 agents
(6,2%)
- Finances : 64.496 agents (4,1%)
- Formation et Enseignement Professionnel : 37.096
agents (2,4%)
- Justice : 32.596 agents (2,1%)
- Autres Secteurs : 161.511 agents (10,4%)
Graphique n°4:
répartition des effectifs de la fonction publique
par Secteurs d'Activités
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
2-b-4)- répartition des effectifs de la fonction
publique par Niveaux de Qualification
Encadrement : catégories 15 et plus Maîtrise
: catégories 11 et 14
Exécution : catégories 10 et
moins
- Encadrement : 307.772 agents -
Maîtrise : 538.116 agents - Exécution :
707.658 agents
Graphique n°5: répartition des
effectifs de la fonction publique par Niveaux de Qualification
66
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
67
2-b-5)- répartition des effectifs de la fonction
publique par niveaux institutionnels et qualifications
(i) Administrations Centrales
- Encadrement : 25.720 agents -
Maîtrise : 63.525 agents
- Exécution : 128.680 agents
Graphique n°6: répartition des
effectifs de la fonction publique (Administrations centrales)
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
(ii) Services Déconcentrés de
l'État
- Encadrement : 178.725 agents -
Maîtrise : 359.637 agents - Exécution :
241.348 agents
Graphique n°7: répartition des effectifs de
la fonction publique (Services déconcentrés de
l'Etat)
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
(iii) Administrations Communales
- Encadrement : 15.064 agents -
Maîtrise : 12.699 agents
- Exécution : 170.123 agents
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
68
Graphique n°8: répartition des
effectifs de la fonction publique (Administrations communales)
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP) (iv)
Etablissements Publics à Caractère
Administratif
- Encadrement : 88.260 agents -
Maîtrise : 102.255 agents - Exécution :
167.507 agents
Graphique n°9: répartition des
effectifs de la fonction publique (établissements publics à
caractère administratif)
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
2-c)- Personnels Féminins
Les personnels féminins en activité dans la
fonction publique représentent 436.543 agents, soit un taux de 28,1 % de
l'effectif global.
La répartition de l'effectif féminin par
secteur d'activité est la suivante :
- Education Nationale : 200.646 agents
(46,0%)
- Santé Publique : 78.799 agents
(18,0%)
- Intérieur et Collectivités Locales :
50.182 agents (11,5 %)
- Enseignement Supérieur : 28.633 agents
(6,5%)
- Formation et Enseignement Professionnels : 11.627
agents (2,7%)
- Autres Secteurs : 66.656 agents (15,3%)
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
69
Graphique n°10: répartition de
l'effectif féminin de la F.P par secteur d'activité
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP) 2-d)-
Pyramide des âges
La ventilation des fonctionnaires et agents publics par
tranches d'âge se présente comme suit
- moins de 30 ans : 276.265 agents, (17,8%)
- 30 à 40 ans : 650.096 agents,
(41,8%)
- 41 à 50 ans : 441.504 agents,
(28,4%)
- 51 à 55 ans : 127.265 agents, (8,2%)
- 56 à 59 ans : 46.084 agents, (3,0%)
- plus de 60 ans : 12.332 agents, (0,8%)
Graphique n°11: répartition des
fonctionnaires et agents publics par tranches d'âge
Source : direction
générale de la fonction publique (DGFP)
3- La direction générale de la fonction
publique « D.G.F.P »
La « direction générale de la
fonction publique » (D.G.F.P) a été créée
à la faveur du décret n° 62-526 du 18 Septembre
1962.
Depuis sa création, la « direction
générale de la fonction publique » (D.G.F.P) a connu
plusieurs rattachements institutionnels et restructurations organiques, sans
pour autant perdre son statut de direction générale. Voir annexe
n°01 : les différents textes réglementaires qui ont
marqué l'institution et la restructuration de la (D.G.F.P).
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
70
3-a)- Organisation de la direction générale
de la fonction publique
En vertu du décret présidentiel n°
06-177 du 31 mai 2006, la direction générale de la fonction
publique est rattachée à la présidence de la
république (Secrétariat Général du
Gouvernement).
En vertu du décret exécutif n°
03-191 du 28 avril 2003, la direction générale de la fonction
publique est organisée en cinq (5) directions centrales, à savoir
:
La direction des statuts des emplois publics
- sous-direction de la réglementation et des
statuts ; - sous-direction des rémunérations et
du régime social ; - sous-direction de l'orientation et
du contentieux ; - sous-direction de la documentation et des
archives.
La direction de la régulation des effectifs et de
la valorisation des ressources humaines
- sous-direction de la régulation des effectifs
;
- sous-direction de la formation ;
- sous-direction de la coopération et des
relations extérieures.
La direction de l'application et du
contrôle
- sous-direction du contrôle ;
- sous-direction des concours et examens ; -
sous-direction de la gestion des cadres.
La direction de l'informatique
- sous-direction des réseaux ;
- sous-direction des logiciels et applications
;
- sous-direction de la maintenance des équipements
informatiques.
La direction de l'administration des moyens
- sous-direction des personnels ;
- sous-direction du budget et de la comptabilité ;
- sous-direction des moyens
généraux.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
71
La direction générale de la fonction
publique comprend également : Une inspection
générale
Créée par décret exécutif
n° 03-191 du 28 avril 2003, l'inspection générale de la
direction générale de la fonction publique est un organe
permanent d'inspection, de contrôle,
d'audit et d'évaluation, placé sous
l'autorité du directeur général de la fonction publique.
Un comité interministériel de la formation
Créé par décret exécutif
n° 04-146 du 19 Mai 2004, le comité interministériel de la
formation est un organe de concertation et de coordination en matière de
formation
administrative, présidé par le Directeur
Général de la fonction publique. Il est chargé de proposer
les éléments de la politique nationale de formation dans les
institutions et
administration publiques.
Des inspections de la fonction publique
La direction générale de la fonction
publique dispose de 48 Inspections de la fonction publique au niveau des
wilayas. Conformément au décret exécutif n° 98-112 du
6 Avril 1998, les Inspections de la fonction publique veillent à
l'application de la législation et de la
réglementation relatives à la gestion de
la carrière des fonctionnaires dans les différentes institutions
et administrations publiques implantées dans la wilaya.
A ce titre, elles sont chargées notamment
:
- de veiller au strict respect des règles
d'accès à la fonction publique ;
- d'arrêter conjointement avec les institutions
et les administrations publiques implantées dans la wilaya
conformément à la réglementation en vigueur les plans
annuels de gestion des ressources humaines de ces institutions et
administrations publiques et d'en suivre l'exécution;
- d'exercer le contrôle de
légalité à posteriori sur les actes de gestion des
ressources humaines
relevant des institutions et administrations publiques
conformément aux procédures établies ; -
de faire procéder à la révision de tout acte de
gestion individuel de carrière jugé non
conforme à la réglementation en
vigueur;
- d'assister les différentes institutions et
administrations publiques dans le traitement des affaires contentieuses
relatives à la situation administrative des fonctionnaires et agents
publics de l'Etat;
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
72
- de procéder, en relation avec les services
concernés à l'évaluation des mesures arrêtées
en matière de gestion des ressources humaines ;
- de suivre l'évolution de effectifs dans les
institutions et administrations publiques et de proposer toute mesure de
régulation y afférente ;
- de recueillir et d'exploiter toute information en
vue de l'établissement des statistiques liées à l'emploi
dans les institutions et administrations publiques ;
- de contribuer dans la limite de ses attributions
à la prévention et au règlement des conflits de travail
dans les institutions et administrations publiques ;
- d'apporter toute assistance aux services
chargés de la gestion des ressources humaines dans la
préparation, l'organisation et le déroulement des concours,
examens et tests professionnels dans les institutions et administrations
publiques ;
- d'assurer la représentation de la direction
générale de la fonction publique au sein des conseils
d'administration ou d'orientation des établissements publics locaux
à caractère administratif ;
- d'organiser, d'animer et de diffuser tout programme
d'information en direction des gestionnaires des ressources humaines des
institutions et administrations publiques.
3-b)- Missions de la direction générale de la
fonction publique
En vertu du décret exécutif
n°03-190 du 28 Avril 2003, la direction générale de la
fonction publique propose dans le cadre de la politique générale
du gouvernement et de son
programme d'action, les mesures de nature à
assurer une gestion cohérente des ressources
humaines de
l'administration publique, notamment à travers la définition des
règles
statutaires, le régime des
rémunérations, la gestion prévisionnelle des emplois, des
effectifs
et des compétences, les actions de formation et les
systèmes d'information.
A ce titre, elle est chargée notamment
:
- de proposer les éléments de la
politique gouvernementale en matière de fonction publique et les mesures
nécessaires à sa mise en oeuvre ;
- de veiller à l'application de la
législation et de la réglementation relatives à la
fonction publique ;
- d'assurer la conformité des textes
régissant les fonctionnaires et agents publics avec les principes
fondamentaux du statut général de la fonction publique
;
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
73
- d'élaborer les cadres juridiques relatifs au
déroulement de la carrière des fonctionnaires et agents publics
relevant des institutions et administrations publiques et de veiller à
leur adaptation aux évolutions des missions de l'administration publique
;
- d'élaborer, en relation avec les institutions
et administrations publiques concernées, le système de
rémunération et le régime indemnitaire concernant les
fonctionnaires et agents publics ;
- d'élaborer, en relation avec les institutions
et administrations publiques concernées, le système de
classification des emplois publics ;
- de veiller à la régulation et la
rationalisation des effectifs de la fonction publique ;
- de déterminer, conjointement avec le
ministère des finances et les secteurs concernés, le nombre des
postes supérieurs des institutions et administrations publiques
;
- de promouvoir un système de gestion
prévisionnelle des ressources humaines dans la fonction publique
;
- de procéder, en tant que de besoin, à
l'interprétation de la législation et de la réglementation
relatives à la fonction publique ;
- d'oeuvrer, en relation avec les administrations
concernées, à la valorisation des ressources humaines au sein du
secteur de la fonction publique, notamment par la définition d'une
politique de formation et de perfectionnement des fonctionnaires ;
- d'élaborer et de proposer les mesures
générales et particulières relatives aux fonctions
supérieures de l'Etat et d'assurer, en relation avec les
autorités compétentes, la gestion de la carrière des
cadres concernés ;
- de proposer, en accord avec les institutions
concernées, toutes mesures susceptibles de concourir à
l'amélioration et au renforcement de la protection sociale des
fonctionnaires et agents publics, notamment en matière de régime
social et de retraite ;
- de contribuer à la mise en place d'un cadre
de concertation socioprofessionnelle et à l'amélioration des
conditions générales de travail dans le secteur de la fonction
publique;
- de suivre le traitement et le règlement du
contentieux de la fonction publique ;
- de promouvoir la coopération internationale
en matière de fonction publique.
En matière statutaire, la direction
générale de la fonction publique définit les cadres
juridiques relatifs aux emplois publics et à l'organisation de la
carrière des fonctionnaires et agents publics.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
74
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
Dans ce cadre, elle est tenue :
- d'élaborer et de mettre en oeuvre,
conformément à la législation en matière de
fonction publique, les dispositions statutaires communes à l'ensemble
des emplois publics;
- d'élaborer conjointement avec les
institutions et administrations publiques concernées, les textes
spécifiques régissant la carrière de leurs
personnels;
- de déterminer les règles relatives aux
recrutements, à l'organisation et au déroulement des concours
pour l'accès aux emplois publics;
- d'élaborer, en relation avec les institutions
et administrations publiques concernées et conformément aux
procédures établies, les textes relatifs à la
rémunération et au régime indemnitaire applicables aux
fonctionnaires et agents publics;
- d'élaborer, en relation avec les institutions
et administrations publiques concernées et conformément aux
procédures établies, les textes relatifs à la
classification des emplois publics;
- de veiller à la mise en oeuvre des
procédures afférentes au règlement des conflits
individuels et collectifs de travail dans le secteur de la fonction
publique;
- d'orienter et d'assister les institutions et
administrations publiques dans le règlement du contentieux de la
fonction publique;
- de suivre, en relation avec les autorités
concernées, la situation administrative des cadres titulaires de
fonctions supérieures de l'Etat et d'en suivre
l'évolution.
En matière de régulation et de
valorisation des ressources humaines, la direction générale de la
fonction publique assure la rationalisation des effectifs et la valorisation
des ressources humaines dans les institutions et administrations publiques en
vue de leur utilisation optimale.
Dans ce cadre, elle veille notamment à
:
- promouvoir la gestion prévisionnelle des
ressources humaines dans le secteur de la fonction publique en vue d'assurer
l'adéquation constante entre les besoins en effectifs tant sur le plan
quantitatif que qualitatif et les missions des institutions et administrations
publiques ;
- définir les règles et conditions
relatives à la formation, au perfectionnement et au recyclage des
fonctionnaires et agents publics ;
- assurer la planification et la coordination des
actions de formation préparant à l'accès aux emplois
publics, en fonction des besoins quantitatifs et qualitatifs des institutions
et administrations publiques;
75
En matière d'audit et de contrôle de
gestion, la direction générale de la fonction publique veille au
respect de l'application des textes législatifs et réglementaires
régissant la fonction publique. Dans ce cadre, elle assure le
contrôle sur les actes administratifs relatifs à la gestion de la
carrière des fonctionnaires et agents publics ainsi que les missions
d'inspection et d'audit de la gestion des ressources humaines dans les
institutions et administrations publiques.
En matière de coopération, la direction
générale de la fonction publique veille à promouvoir les
échanges avec les partenaires étrangers et en organise la mise en
oeuvre avec les autorités compétentes.
3-c)- La gestion des ressources humaines dans la fonction
publique
En vertu des décrets exécutifs n°
95-126 du 29 avril 1995 et 96-92 du 03 Mars 1996, la gestion des ressources
humaines dans la fonction publique a pour finalité la gestion
prévisionnelle des emplois ainsi que l'amélioration des
qualifications des fonctionnaires.
Le système de gestion des ressources humaines
dans la fonction publique s'appuie sur deux instruments de prévision, de
suivi et de contrôle, à savoir :
- les plans annuels de gestion des ressources humaines ou
plans GRH ;
- Les plans sectoriels annuels ou pluriannuels de
formation, de recyclage et de perfectionnement des fonctionnaires.
i) Le plan annuel de gestion des ressources humaines ou
plans GRH
La consécration des plans annuels de gestion
des ressources humaines au niveau des différentes institutions et
administrations publiques s'inscrit dans l'objectif d'une gestion
prévisionnelle des effectifs de la fonction publique,
conformément à la réglementation en vigueur, chaque
institution ou administration publique établit, annuellement, un plan
G.R.H. où sont inscrites les diverses opérations de gestion des
ressources humaines prévues au titre de l'exercice budgétaire
considéré, notamment :
- les recrutements ; - les promotions
;
- les mouvements périodiques de fonctionnaires
;
- les mises à la retraite.
76
ii) Le plan sectoriel annuel ou pluriannuel de
formation, de recyclage et de perfectionnement des fonctionnaires
La consécration de plans sectoriels annuels ou
pluriannuels de formation, de perfectionnement et de recyclage des
fonctionnaires au niveau des institutions et administrations publiques,
s'inscrit dans l'objectif d'établir une étroite
corrélation entre les missions, les emplois et les qualifications.
Conformément à la réglementation en vigueur, chaque
institution ou administration publique établit dans un cadre annuel ou
pluriannuel un plan de formation où sont inscrites les
différentes opérations de formation envisagées, les
catégories de fonctionnaires concernés ainsi que la durée
des cycles de formation projetés.
Après, avoir présenté la
structure principale de la fonction publique algérienne qui est une
organisation complète constituant plusieurs corps différents,
nous nous intéresserons, dans ce qui suit, à sa politique de
rémunération de ses fonctionnaires et répondre à
des demandes, parfois liées aux manques de gestion et de bonnes
décisions des responsables. Nous étudierons principalement la
nouvelle grille des salaires.
Section 2 : la grille des salaires « politique de
rémunération »
Nous allons reprendre dans cette section quelques
principaux titres qui constituent, la grille des salaires et la politique de
rémunération de la fonction publique et ce, tout en faisant
recours aux années 1962, 1978 et 1985, jusqu'à l'année en
cours. Nous présenterons les deux grilles des salaires, notamment,
l'ancienne et la nouvelle grille indiciaire ainsi, que les méthodes de
calcul de salaire de base d'un fonctionnaire et quelques
généralités sur les statuts particuliers.
1- Contexte d'élaboration
L'élaboration d'un nouveau système de
rémunération est attendue depuis les années 1990 puisque
la nouvelle législation algérienne avait prévu un nouveau
statut général de la fonction publique et une nouvelle grille
nationale des salaires.
La décennie noire a empêché la
concrétisation de cette revendication. Entre temps, le pouvoir d'achat
s'est dégradé et les qualifications ont été remises
en cause. Le fonctionnaire a payé le tribut pendant que s'amassaient des
fortunes.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
77
Durant cette longue période de turbulence,
l'ancien système des salaires a été
déstructuré sous l'effet des reclassements, de la création
de régimes indemnitaires pour certaines catégories,
destinés à répondre à des exigences d'urgences
sociales mais ce qui a profondément bouleversé sa
cohérence d'ensemble.
A vrai dire, la fixation du « salaire minimum
» a toujours été bien avant l'avènement du S.G.T,
(statut général des travailleurs), une prérogative de
l'Etat. Ce qu'apporte en fait le S.G.T, ce sont des modalités plus
« rationnelles » de calcul du montant de cette
rémunération minimale. En effet, « dans la
détermination du S.N.M.G, il est tenu compte de l'évolution des
prix de produits et services de première nécessité et de
large consommation, définis par un -budget familial type- fixé
par voie réglementaire » (1).
L'élaboration de ce budget familial type
s'appuie sur un relevé périodique des prix des produits sur le
marché, effectué par les services du ministère du travail
et des affaires sociales. La compilation de ces prix « par postes de
consommation » donnera à un salaire théorique
attribué à un « travailleur type », père de
famille (2).
En réalité, l'Etat n'a jamais tenu
compte des résultats de cette méthode de calcul. Le S.N.M.G,
constitue en général 50% (3) des dépenses
réelles constituant le budget type en question. Ceci ne doit pas
être étonnant quand on connaît la teneur d'un article du
S.G.T, à travers lequel la nécessité de préserver
les « besoins vitaux des travailleurs » est contrebalancée par
la nécessité de tenir compte des « possibilités
économiques du pays » : « le salaire national minimum garanti
S.N.M.G., applicable dans tous les secteurs d'activité est fixé
par décret en fonction des besoins vitaux des travailleurs et des
possibilités économiques du pays » (4).
Pour la détermination du S.N.M.G, il est tenu
compte de l'évolution :
· de la productivité moyenne nationale
enregistrée;
· de l'indice des prix à la
consommation;
· de la conjoncture économique
générale.
(1) MENTRI. M, Essai d'analyse de la législation
et de la réglementation du travail. P.52.
(2) Les services du ministère du travail ont
toujours pris comme spécimen une famille de sept personnes : le couple
et cinq enfants. Du point de vue socioprofessionnel, l'épouse est
considérée comme inactive « sans emploi » et
l'époux, un ouvrier sans qualification.
(3) BENAMROUCHE. A, grèves et conflits
politiques en Algérie. Edition KARTHALA. Paris 1998, page
40.
(4) Article 129 de la loi 78-12 du 5 août 1978
portant statut général du travailleur.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
78
Par ailleurs, il faut noter que le salaire national
minimum garanti, comprend le salaire de base, les indemnités et primes
de toute nature à l'exclusion des indemnités versées au
titre de remboursement de frais engagés par le travailleur.
2)- l'ancienne grille des salaires
Il aura fallu attendre sept années entre la
promulgation du statut général du travailleur (1978 et la
publication d'un texte d'application relatif aux salaires 1985), pour voir se
concrétiser l'un des principes de la loi portant S.G.T, à savoir
la révision du système des salaires. Un décret a
été promulgué en 1985, en application du S.G.T. Il avait
pour objectif de mettre en place un système des salaires dont la
catégorie principale est le calcul du salaire de base. Une
méthode de calcul à été instituée, elle
comporte deux instruments principaux. Du fait : une classification des postes
de travail et une échelle indiciaire des salaries correspondant à
cette classification.
Le résultat de ce vaste chantier a
été l'élaboration d'une nomenclature nationale comprenant
des milliers de postes de travail. L'adoption de la nouvelle nomenclature a
permis par la suite l'établissement d'une « grille des
salaires ».
Elle comprend vingt (20) catégories
elles-mêmes subdivisées en sections. Catégories et sections
devaient couvrir un éventail de groupes socioprofessionnels, allant de
l'ouvrier sans qualification au cadre supérieur. Un indice minimum et un
indice maximum devaient être attribués à chaque
catégorie. Les valeurs indiciaires de la catégorie la moins
élevée et celle de la catégorie la plus
élevée sont respectivement à 100 et 800 points,
le point indiciaire ayant une valeur monétaire.
Étant une échelle de
référence, la grille nationale des salaires devait constituer un
instrument de travail pour les gestionnaires en vue de l'élaboration des
grilles des salaires au niveau de leurs entreprises respectives. À
chaque poste de travail devait correspondre un salaire de base lui-même
égal à l'indice de la section.
Il faut noter, également, que la nomenclature
nationale des postes de travail dont il a été question a
prévu une description très détaillée du poste de
travail et de ses exigences : description des tâches liées au
poste ; exigences du poste en matière d'expérience et de
qualification et aussi que les conditions de travail liées à ce
poste.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
79
2-a)- la méthode de détermination des
points indiciaires
Pour déterminer le nombre des points
indiciaires par poste de travail et donc le salaire lié au poste, on
devait tenir compte de cinq critères :
1- la classification ;
2- la responsabilité ;
3- les efforts ;
4- les conditions de travail ;
5- les contraintes et les exigences
particulières.
Ainsi chaque critère comportait-il des
sous-critères. À titre d'exemple, le critère «
qualification » referme trois
sous-critères : la formation de base ; la formation professionnelle et
l'expérience professionnelle.
Critère et sous-critères ont
évidemment des valeurs indiciaires. C'est la sommation de ces valeurs
qui constitue, en effet, le nombre de points indiciaires par poste de travail
se traduisant par le salaire attribué à celui-ci.
En 1985, la valeur du point indiciaire qui a
été retenue varie entre 9 et 10 D.A, en fonction des branches
d'activités économiques.
Exemple de calcul de salaire de base
(1) (année
1985)
Prenons un exemple pour illustrer ce qui
précède. Soit un ouvrier qui occupe un poste de travail
classé dans la catégorie 6, 1ère section dont
l'indice est égal à 169 points. Le salaire de base de cet ouvrier
sera égal à 1 521 ou 1 690 D.A selon que la valeur indiciaire est
égale à 9 ou 10 DA.
À l'épreuve des faits, ce système
originellement égalitaire tout au moins porteur d'une certaine justice
sociale, s'est vidée de sa substance.
Pour contourner ses effets de nivellement, on
créa des salaires « hors catégories
» bénéficiant aux cadres supérieurs de
l'Etat et de l'armée. En effet, la classification des postes de travail
n'avait prévu des passerelles souples entre les différentes
catégories de façon à permettre l'évolution des
carrières par la promotion interne, l'ancienneté et/ou la
qualification.
Ainsi, en confirmant les travailleurs dans les postes
qu'ils occupaient à la date de la publication du décret
d'application du S.G.T., le législateur ne leur a pas rendu service,
puisqu'il a, par ailleurs, soumis les accès aux postes existants,
nouvellement crées ou libérés,
(1) Nous nous inspirons d'un
exemple donné par Messaoud MENTRI Op.cit, p 62
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
80
à des conditions draconiennes. C'est dire que
le système mis en place a crée une situation figée et
statique. Au plafonnement de certaines
catégories des travailleurs, s'est ajoutée l'incapacité
dans laquelle se trouvaient les responsables d'entreprises et organisations
publiques de recruter une main-d'oeuvre qualifiée répondant aux
normes requises.
2-b)- Les primes et indemnités au salaire de
base
Des primes et indemnités prévues par la
loi viennent s'ajouter au salaire de base. Elles sont distribuées dans
certains cas en fonction des conditions de travail, de l'expérience ou
du rendement.
- Ainsi les indemnités dites de « nuisance
», de « danger » ou d'«insalubrité »
accompagnant certains postes de travail à haut risque (travail en
hauteur, bruit, chaleur, matières toxiques, manque d'hygiène
etc.). L'indemnité de « zone » récompense les
travailleurs affectés dans des régions où les conditions
de travail liés au climat sont difficiles, comme celles du Sahara par
exemple. L'indemnité du travail posté concerne quant à
elle, des salariés qui effectuent un travail en dehors des horaires
normaux (heures supplémentaires, travail de nuit etc.) suivant un
système relatif dit « 2 x 8 » ou « 3 x 8 ». Quant
à « l'indemnité forfaitaire du service permanent »,
elle est versée précisément à ces postes. C'est le
cas par exemple des chauffeurs d'ambulance qui peuvent être
appelés à travailler à tout moment en dehors des horaires
normaux du travail.
- L'indemnité d'expérience est une
indemnité dont le montant est proportionnel au nombre d'années
travaillées. Le montant attribué à chaque année de
travail diffère selon que le travailleur bénéficiaire
appartient à telle ou telle catégorie socioprofessionnelle ou
à telle ou telle branche d'activité
économique.
En plus de ces indemnités, la loi a
prévu des primes de rendement individuel et collectif. Elles sont
instituées par un décret d'application (1)
D'après ce texte, lorsque la production atteint
un niveau supérieur à 60% des objectifs escomptés, une
prime est accordée. Cette prime est dite collective quand la performance
concerne l'unité de production ou l'entreprise dans son ensemble. Le
collectif de l'unité ou de l'entreprise ayant atteint ce résultat
par rapport au plan de production bénéficiera d'une
récompense sous forme de quotes-parts distribuées à chaque
travailleur.
(1) Décret
n°80-40 du 23 février 1980 portant situation de la
réglementation économique des salaires et de la stimulation
matérielle collective et individuelle.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
81
Leurs montants sont fixés par la tutelle
administrative (Ministère). La prime est dite individuelle quand un
travailleur dépasse 60% de l'objectif résultant des
normes de productivité liée à son poste de
travail.
Là aussi, le système des primes et
indemnités mis en place par le S.G.T, a provoqué de nombreux
conflits. Les collectifs en grève ont tantôt remis en cause les
modalités de calcul de primes individuelles et collectives, tantôt
récusé les sanctions négatives qui les frappaient, les
considérant injustes, par ce que ne tenant pas en compte des facteurs
réels ayant pu entraîner des baisses de la production et la
mauvaise gestion des responsables.
En dehors des primes, individuelles et collectives,
les débrayages ont porté aussi sur les modalités de
classification des postes de travail et de la sous-estimation de certains
postes du point de vue de leur cotation indiciaire. L'élimination de
certains postes de travail ouvrant droit aux indemnités dans les
nomenclatures a aussi entraîné des réactions
conflictuelles. C'est pour ces raisons qu'il était urgent de revoir
cette grille des salaires en l'adaptant à ces réalités
sociales et économiques.
2-c)- Vers la négociation d'une nouvelle grille
de salaire (grève et revendication)
Quelques données statistiques
D'après les estimations de François
Weiss (1), les grèves recensées en 1963 se
seraient élevées à une centaine (2). Le
décompte d'une statistique partielle (3) relative aux
conflits du travail au premier semestre 1964 (33
grèves), montre une forte concentration dans l'Algérois
(90%), une grande intensité conflictuelle (une durée
moyenne évaluée à huit jours) mais paradoxalement une
faible ampleur du mouvement (participation gréviste).
« Pour toute l'année
1964, le nombre de grévistes serait de 9
000, soit 4,5% de l'effectif total des travailleurs du secteur
privé non agricole, estimé à 200 000.
Selon les mêmes sources, la majorité des grévistes touchent
alors les résultats auxquels elles sont parvenues durant ce laps de
temps. Il fut convenu d'un commun accord que les négociations, allaient
reprendre à partir de septembre 1992. Un calendrier a
même été arrêté à cet effet. Dans
l'esprit des négociateurs, les décisions devaient
déboucher sur la
(1) Dans ce bref aperçu sur les grèves
qu'opère l'Algérie durant cette période, nous nous
inspirons en grande partie des travaux de cet auteur : François Weiss :
Doctrine et action syndicale en Algérie. « les conflits de travail
en Algérie dans le secteur privé non agricole », Revue
algérienne des sciences juridiques, politiques et économiques,
n°1, Mars 1966. pp17-71, téléchargée par le biais de
l'Internet. http// :www.revue-algérienne.sjpe.org
(2) L'auteur dans sa recherche à utiliser
plusieurs sources pour cette estimation : presse, inspection du travail,
préfectures, employeurs.
(3) Statistiques émanant de Direction
départemental du travail d'Alger
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
82
signature d'un accord global collectif ayant forte de
convention collective partielle à déposer auprès de
l'inspection eu travail » (
1).
Au total, les points de discussion retenus par les
deux parties sont au nombre de sept. Ils couvrent un éventail qui va des
salaires aux indemnités salariales aux questions relatives au transport
et au logement, en passant par le statut des oeuvres sociales.
L'évaluation de la négociation nécessite l'étude du
traitement qui a été réservé à chaque par
les deux parties et les accords (ou désaccords) respectifs auxquels
elles sont arrivées.
2-d)- La définition d'une nouvelle grille des
salaires
L'adoption d'un commun accord d'une nouvelle grille
des salaires part d'une critique de l'ancienne grille mise en place dans le
cadre général du S.G.T, comme nous l'avons déjà vu,
la grille S.G.T, en s'intéressant uniquement au poste de travail
(indépendamment de la personne qui l'occupe) a négligé les
compétences et les performances individuelles. Celles-ci étaient
censées exister dans la définition du poste lui-même comme
autant d'« exigences du poste de travail ». L'individu salarié
était dissous dans un moule général défini par des
(critères objectifs) liés exclusivement à la production.
Mais cette logique productiviste n'a pas été respectée
jusqu'au bout. L'application de la grille S.G.T, au début des
années 1980 a d'abord confirmé les travailleurs dans les postes
qu'ils occupaient et pour lesquels, le plus souvent, n'avaient pas les
capacités requises. C'est le premier point qu'a posé
l'application de S.G.T. Il est le résultat d'un compromis entre les
syndicats et le gouvernement. Pour le premier cas, il s s'agissait de
défendre une situation acquise. Pour le second, cette confirmation aux
postes de travail allait servir toute une clientèle (se recrutant le
plus souvent dans les classes moyennes) dont la nomination/désignation
était subordonné à des rapports de type clanique et tribal
au détriment des compétences (2). Aussi la grille
S.G.T, a-t-elle crée un véritable cloisonnement entre les postes
de travail. Le passage d'un poste à un autre n'était pas
étant évident parce qu'il n'obéit pas à des
critères rigoureux (renvoyant le plus souvent à la possession
d'un Diplôme) ; si bien qu'un salarié pouvait
végéter au même poste jusqu'à la retraite. C'est
contre ce plafonnement que se sont battus les syndicats à un certain
moment ; mais sans remettre en cause la logique du système dans son
ensemble.
(1) BENAMROUCHE. A, Grèves et conflits politiques
en Algérie op.cit pp 233-234.
(2) Idem, pp 235-236.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
83
Les revendications portaient alors sur l'augmentation
de nombres d'échelles et d'échelons de poste de travail
considéré comme ayant été sous-coté par
l'opération de classification initiée par le
gouvernement.
La nouvelle grille proposée par le syndicat est
accepté par la direction et repose sur un principe très simple :
au blocage de l'évolution « verticale » des salaires, il faut
opposer une évolution « horizontale » qui tient compte
à la fois des performance et de l'expérience individuelles
acquises au poste de travail. Contrairement, la nouvelle grille prévoit
pour chaque poste un « avancement horizontal » annuel par le biais
d'un certain nombre d'échelons (plus précisément trois
03 échelons au maximum). Cette proposition est
complétée par une autre : la transformation de l'ancienne
indemnité de l'expérience professionnelle (I.E.P)
instituée par le S.G.T, en une indemnité d'ancienneté
proportionnelle du montant du salaire de base.
D'apparences similaires, les deux indemnités
(I.E.P, et indemnité d'ancienneté) sont fondamentalement de par
leur mode de calcul respectif. L'I.E.P, représente un taux par rapport
au salaire de confirmation. Elle est intégrée d'une
manière différenciée, en fonction des catégories
professionnelles.
Quant à l'indemnité nouvellement
introduite elle représente un taux unique pour l'ensemble des
catégories professionnelles. Le salaire de référence n'est
pas le salaire de confirmation (c'est-à-dire celui de la
carrière), mais le salaire en vigueur au moment de l'application de
ladite indemnité.
3)- la nouvelle grille des salaires
L'ordonnance n° 06-03 du 15
juillet 2006 portant statut général de la fonction
publique, notamment, dans son chapitre II, article n°8, a prévu une
nouvelle grille des salaires pour les agents de la fonction publique. Cette
dernière a comme premier objectif, d'encourager le fonctionnaire et
créer une classe moyenne afin d'assurer la stabilité sociale,
puisqu'une fois ce nouveau système validé par le chef de l'Etat,
il n'y aura plus d'anarchie dans les augmentations des salaires et le passage
d'un grade à un autre sera mieux géré, d'autant que cette
revalorisation sera basée sur un seul point indiciaire qui est la
qualification au lieu des 78 points qui n'avaient rien à voir avec la
compétence du fonctionnaire. Techniquement parlant, la valeur du point
indiciaire est de 45 DA. Cette valeur sera multipliée par le
grade pour obtenir la valeur de l'augmentation. En outre, le nouveau
système de revalorisation parle de 17 catégories au lieu de
20 dans l'ancien
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
84
système avec 7 autres sous-divisions. Ces
catégories, qui sortent de la classification sont divisées en
quatre groupes; le premier est celui de la conception qui commence de la
catégorie 11 à 17 et englobe aussi les 7 sous-divisions, le
second est celui de l'application qui englobe la catégorie 9 à 10
; le troisième groupe est celui de la maîtrise qui touche les
catégories 7 et 8 et enfin le groupe de l'exécution qui englobe
les catégories 1 à 6. Ces groupes sont divisés dans la
rémunération de la fonction publique du 1er au
12ème grade. Concernant la classification de la
qualification, il s'agit de deux échelons, le premier est le point
indiciaire vertical qui débute du niveau de la 6ème
année et le second qui est le point indiciaire horizontal englobe les 7
sous-divisions hors classement. Ce dernier englobe les professeurs et les
chercheurs de l'université et les maîtres assistants dans les
hôpitaux universitaires qui sont le sommet de la grille indiciaire. C'est
la prise en compte, en fait, de la formation et d'où la
compétence constituant un critère fondamental dans la
classification.
3-a)- la grille indiciaire des traitements et des
niveaux de qualification
Le décret présidentiel n°07-304 du
29 septembre 2007, résulte à l'article 2 une nouvelle grille
indiciaire des traitements, suivie par une grille des niveaux de qualification
telle que prévue dans l'article 3. Nous allons donner dans ce qui suit,
deux tableaux représentatifs des deux grilles prévues par cette
nouvelle législation mise en vigueur. Le premier est consacré
à la grille indiciaire des traitements et le second représentera
la grille du niveau de qualification et de classification des grades, tel
qu'attesté par les titres et diplômes sanctionnant les divers
cycles d'enseignement et de formation.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
Tableau n°1 : La grille indiciaire des
traitements
Source : Op.cit: JORA n° 61 du 30 septembre
2007
85
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
86
La grille indiciaire comporte un indice
minimal et un indice maximal au plan
vertical. Ces derniers correspondent respectivement au niveau de qualification
le plus bas et au niveau de qualification le plus élevé des
niveaux de qualification requis pour l'accès aux différents
grades de la fonction publique. La progression verticale de la grille
indiciaire s'inscrit donc entre l'indice minimal de la première
catégorie fixée à 200 et l'indice maximal de la
dernière subdivision hors-catégorie fixée 1480
(1). Elle s'effectue de catégorie à catégorie
et de groupe à groupe. Cette double progression vise à bonifier
la promotion professionnelle ainsi que l'évolution dans les niveaux de
qualification.
Dans sa progression au plan vertical, elle correspond
au passage d'un grade à un grade supérieur. Au plan horizontal la
progression indiciaire correspond à l'avancement d'échelons dans
le cadre de la prise en compte de l'expérience
professionnelle.
(1) Décret
présidentiel n° 07-304 du 29 septembre 2007 fixant la grille
indiciaire des traitements et le régime de rémunération
des fonctionnaires.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
87
Tableau n°2 : La grille des niveaux de
qualification
Source : JORA n° 61 du 30 septembre 2007 fixant la
grille indiciaire des traitements et le régime de
rémunération des fonctionnaires.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
88
Les corps des fonctionnaires sont classés selon
les niveaux de qualification requis au sein des
quatre (4) groupes suivants
:
Le groupe .A
- Comprend l'ensemble des fonctionnaires ayant le niveau
de qualification requis pour
l'exercice d'activités de conception, de
recherche, d'études ou tout niveau de qualification
comparable;
Le groupe .B
- Comprend l'ensemble des fonctionnaires ayant le niveau
de qualification requis pour
l'exercice d'activités d'application ou tout
niveau de qualification comparable ;
Le groupe .C
- Comprend l'ensemble des fonctionnaires ayant le niveau
de qualification requis pour
l'exercice d'activités de maîtrise ou tout
niveau de qualification comparable ;
Le groupe .D
- Comprend l'ensemble des fonctionnaires ayant le niveau
de qualification requis pour
l'exercice d'activités d'exécution ou tout
niveau de qualification comparable.
Les groupes peuvent être scindés en
sous-groupes.
3-b)- la grille indiciaire des fonctions
supérieures de l'Etat
Le décret présidentiel n°07-305 du
29 septembre 2007 susmentionné, a consacré une nouvelle grille
indiciaire des fonctions supérieures de l'Etat.
Au plan vertical, la grille indiciaire des fonctions
supérieures de l'Etat démarre à l'indice de base 2900 qui
correspond à la catégorie A, section
1, et progresse à raison de 150 points indiciaire par
section, pour atteindre l'indice de base maximal de la catégorie
G, section unique, soit 4700 (1).
Au plan horizontal, la grille indiciaire progresse
à raison de 5% par échelon correspondant
à deux années d'ancienneté dans la fonction
supérieure, pour atteindre 60% de l'indice de base au douzième
(12ème) et dernier échelon, comme le montre le tableau
ci-
après :
(1) Op. Cit. Décret
présidentiel n° 07-304 du 29 septembre 2007
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
89
Tableau n°3 : La grille indiciaire des
fonctions supérieures
CATEGORIE
|
SECTION
|
BASE
INDICE
DE
|
1er
|
2ème
|
3ème
|
4ème
|
5ème
|
INDICE ECHELLONS
6ème
|
7ème
|
8ème
|
9ème
|
10ème
|
11ème
|
12ème
|
|
1
|
2900
|
3045
|
3190
|
3335
|
3480
|
3625
|
3770
|
3915
|
4060
|
4205
|
4350
|
4495
|
4640
|
A
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
3050
|
3203
|
3355
|
3508
|
3660
|
3813
|
3965
|
4118
|
4270
|
4423
|
4575
|
4728
|
4880
|
|
1
|
3200
|
3360
|
3520
|
3680
|
3840
|
4000
|
4160
|
4320
|
4480
|
4640
|
4800
|
4960
|
5120
|
B
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
3350
|
3518
|
3685
|
3853
|
4020
|
4188
|
4355
|
4523
|
4690
|
4858
|
5025
|
5193
|
5360
|
|
1
|
3500
|
3675
|
3850
|
4025
|
4200
|
4375
|
4550
|
4725
|
4900
|
5075
|
5250
|
5425
|
5600
|
C
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
3650
|
3833
|
4015
|
4198
|
4380
|
4563
|
4745
|
4928
|
5110
|
5390
|
5475
|
5658
|
5840
|
|
1
|
3800
|
3990
|
4180
|
4370
|
4560
|
4750
|
4940
|
5130
|
5320
|
5510
|
5700
|
5890
|
6080
|
D
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
3950
|
4148
|
4345
|
4543
|
4740
|
4938
|
5135
|
5333
|
5530
|
5728
|
5925
|
6123
|
6320
|
|
1
|
4100
|
4305
|
4510
|
4715
|
4920
|
5125
|
5330
|
5535
|
5740
|
5945
|
6150
|
6355
|
6560
|
E
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
4250
|
4463
|
4875
|
4888
|
5100
|
5313
|
5525
|
5738
|
5950
|
6163
|
6375
|
6588
|
6800
|
|
1
|
4400
|
4620
|
4840
|
5060
|
5280
|
5500
|
5720
|
5940
|
6160
|
6380
|
6600
|
6820
|
7040
|
F
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
4550
|
4778
|
5005
|
5233
|
5460
|
5688
|
5915
|
6143
|
6370
|
6598
|
6825
|
7053
|
7280
|
G
|
SECTION UNIQUE
|
4700
|
4935
|
5170
|
5405
|
5640
|
5875
|
6110
|
6345
|
6580
|
6815
|
7050
|
7285
|
7520
|
Source : instruction interministérielle du 27
février 2008 relative à la mise en oeuvre du décret
exécutif n° 08-70 du 26 février 2008, portant institution
d'une indemnité forfaitaire compensatrice (IFC) au profit de certains
fonctionnaires et agents publics relevant des institutions et administrations
publiques.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
90
3-c)- Apports et quelques aspects comparatifs
(nouveautés du nouveau
système)
Dans cette nouvelle grille des salaires mise en
application depuis le mois de janvier de l'année 2008, il n'existe que
quelques redéfinitions des points communs de l'ancien système. Ce
que nous avons pu tirer de cette nouvelle législation est le suivant
:
- définition d'une nouvelle indemnité
ajoutée au salaire de base. Décret exécutif
n°0870 du 26 février2008. L'indemnité
forfaitaire compensatrice (I.F.C) est servie :
i)- Aux fonctionnaires titulaires et stagiaires
classés aux catégories 1 à 17 da la grille indiciaire des
traitements ;
ii)- Aux agents contractuels classés dans
l'une des grilles « la grille des emplois fixée à l'article
45 du décret présidentiel n°07-308 du 29 septembre 2007 et
la grille indiciaire des traitements fixée par le décret
présidentiel n°07-304 du 29 septembre 2007).
- l'intégration de l'indemnité
complémentaire de revenu (I.C.R) et de l'indemnité de
sujétion spécial (I.S.S) ou de toute autre indemnité de
même nature, à savoir : l'indemnité complémentaire,
l'indemnité spécifique globale, l'indemnité de service
public local, l'indemnité d'investigation douanière et
l'indemnité de servitude prévue par le décret
exécutif n°92-35 du 2 février 1992 portant institution
d'indemnités au profit des personnels de l'inspection
générale des finances. Ces indemnités ont fait l'objet
d'une intégration dans le traitement ;
- Contrairement à l'ancien système, qui
comporte 20 catégories de classification des grades, le nouveau
système comporte, quant à lui, 24 catégories dont 7 sont
consacrées à certains niveaux élevés
(hors-catégories).
Ainsi il y a nouveauté concernant la
méthode de détermination de la valeur du point indiciaire.
Prenons l'exemple de la circulaire interministérielle du 12
décembre 2000 modifiant celle du 21 mars 1998 portant la
définition des modalités de mise en oeuvre, dans les institutions
et administrations publiques, de la mesure relative à l'augmentation du
S.N.M.G, porté à 8 000 D.A/mois (1), suivi
après d'une autre augmentation portée à 12 000 DA/mois par
la circulaire interministérielle du 27 décembre 2006 relative
à la mise en oeuvre du S.N.M.G. La valeur 46,15 D.A que comprend le
point indiciaire calculé par rapport au nombre d'heures
travaillées. Quant à ce dernier (nouveau système) le point
indiciaire est de 45 D.A calculé comme suit :
(1) Circulaire
interministérielle du 12 décembre 2000 portant la
définition des modalités de mise en oeuvre, dans les institutions
et administrations publiques, de la mesure relative à l'augmentation du
S.N.M.G.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
91
Soit l'indice minimal du traitement de base, qui est
de 200 points, représente une valeur monétaire minimale
définie par la réglementation du nouveau barème des
rémunérations à 9 000 D.A. La méthode est simple,
pour déterminer la valeur du point indiciaire, il suffit de partager
9000/200. La valeur du point indiciaire du nouveau système est donc de
45 dinars algériens.
- L'indice de la catégorie la moins
élevée et celui de la catégorie la plus
élevée dans l'ancien système sont respectivement à
100 et 800 points. Par contre, dans le nouveau système, l'indice minimal
est de 200 et le maximal fixé à 1480 points, ce qui
génère un écart énorme.
- Les 10 échelons qui permettent au plan
horizontal, la progression indiciaire correspondent à l'avancement
d'échelon dans le cadre de la prise en compte de l'expérience
professionnelle que comprend l'ancien système sont dans le nouveau
système de nombre de 12 échelons.
- Il convient de souligner aussi que le taux maximal
de la prime de rendement est de 30%. Elle est calculée à base du
montant de la rémunération principale du fonctionnaire, tel que
prévue par le barème des rémunérations de 2001,
multiplié par 30%.
Les points que nous avons tirés de ce nouveau
système qui comprend d'une part, la grille indiciaire des traitements et
d'autre part, la grille des niveaux de qualification, sont une illustration de
l'instruction interministérielle du 27 février 2008 relative
à la mise en oeuvre du décret exécutif n°08-70 du 26
février 2008 portant institution d'une indemnité forfaitaire
compensatrice au profit de certains fonctionnaires et agents publics relevant
des institutions et administrations publiques. Aussi, nous avons fait
comparaison entre les deux systèmes notamment, le barème des
rémunérations de la circulaire interministérielle du 12
décembre 2000 relative à la mise en oeuvre du salaire national
minimal garanti dans les institutions et administrations publiques et
l'ordonnance n°06-03 du 15 juillet 2006 portant statut
général de la fonction publique.
3-d)- Mode de calcul de la
rémunération
Conformément à l'article 119 du statut
général, la rémunération comprend :
- le traitement ;
- les primes et indemnités.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
92
Le traitement : Il
est déterminé en fonction de l'indice minimal de la
catégorie de classement du grade auquel s'ajoute l'indice correspondant
à l'échelon occupé. Le traitement résulte donc de
la somme de l'indice minimal de l'indice d'échelon multiplié par
la valeur du point indiciaire.
Exemple de calcul du traitement d'un fonctionnaire
classé à la catégorie 10 au 11ème
échelon (année 2008).
Le traitement est déterminé comme suit (1)
:
- l'indice minimal correspondant à la
catégorie 10 = 453
- indice du 11ème échelon =
249
- traitement de base : 453 x 45DA = 20385 DA
- indice de traitement = indice minimal + indice
d'échelon : 453 + 249 = 702
Le traitement résulte du produit de l'indice du
traitement égal à 702 par la valeur du point indiciaire
fixée à 45 DA, soit : 702 x 45 = 31590 DA
Les primes et indemnités
: Il y a lieu de préciser que les
régimes indemnitaires afférents aux différents corps de
fonctionnaires feront l'objet d'une harmonisation, après l'adoption de
l'ensemble des statuts particuliers.
Aussi, à titre transitoire, les
différentes primes et indemnités continueront à être
servies selon le mode de calcul de l'assiette prévue par la
réglementation en vigueur au 31 décembre 2007, à
l'exception de l'I.C.R et de l'I.S.S ou de toute autre indemnité de
même nature. Dans cet ordre d'idée, les fonctionnaires
recrutés dans le cadre des nouveaux statuts particuliers,
bénéficieront des mêmes primes et indemnités servies
aux fonctionnaires de même grade.
Exemple de calcul de la prime de rendement (année
2008).
Le calcul de la prime de rendement d'un fonctionnaire
classé à la catégorie 11 section 2 de la grille
prévue par le décret n° 85-59 du 23 mars 1985 portant statut
type des travailleurs des institutions et administrations publiques, au
10ème échelon s'effectue comme suit :
- Taux de prime de rendement : 30% de la
rémunération principale.
A supposer que le fonctionnaire concerné ait
obtenu une note de 18/20, il bénéfice d'un taux de 27% de la
prime de rendement, soit : 11 247 x 27% = 3 037DA
(1) Instruction
interministérielle du 27 février 2008 relative à la mise
en oeuvre du décret exécutif n° 08-70 du 26 février
2008, portant institution d'une indemnité forfaitaire compensatrice
(IFC) au profit de certains fonctionnaires et agents publics relevant des
institutions et administrations publiques.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
93
Il y a lieu de souligner que les différentiels
S.N.M.G continue à être calculé conformément aux
dispositions de la circulaire interministérielle du 27 décembre
2006 relative à la mise en oeuvre du S.N.M.G. Dans ce cas, la
rémunération à prendre en compte pour la
détermination du différentiel S.N.M.G doit être
calculé, selon le cas, conformément aux dispositions des
instructions n°07 du 29 décembre 2007 et n°10 du 14 janvier
2008, suscitées.
Cas d'un agent contractuel exerçant à
temps partiel :
Exemple de calcul de la rémunération d'un
ouvrier professionnel classé à la catégorie 4
section 2, en activité au 31 décembre
2007, exerçant à temps partiel et ne bénéficie pas
de l'indemnité d'expérience professionnelle, reclassé dans
l'emploi d'ouvrier professionnel de niveau 3, catégorie
2, indice 219 :
- traitement de base : 219 x 45DA = 9855
DA
- traitement de base horaire : 9855 DA = 56,85
DA
173,33 (1)
- indemnité d'expérience professionnelle :
néant
- S.N.M.G horaire : 12000DA = 69,23
DA
173,33
- différentiel S.N.M.G : 69,23 - 56,85 =
12,38DA
- bonification de l'IFP horaire : 9855x10% (2) =
5,68DA
173,33
- indemnité forfaitaire compensatrice (IFC) :
3200 DA = 18,46DA
173,33
La rémunération mensuelle globale brute
devant être servie à l'agent ayant travaillé un mois entier
est de : (56,85+12,38+5,68+18,46) x 108,33 (3) = 10114,77DA
Les formules utilisées dans le calcul
- une année de travail est égale à
52 semaines ;
- 52 = (13 x 20)/5 ;
- 173,33 = (8 x 5 x 52)/12 ;
- 108,33 = (5 x 5 x 52)/12.
(1) La durée légale de travail par jour
est fixée à 8h. La législation algérienne
concernant cette dernière a fixé comme référence ;
5 jours par semaine, 20 jours par mois et 52 semaines par an de travail, dont
cumule la formule horaire 173 heures et 33 minutes (173,33/ mois).
(2) Le fonctionnaire dont la nouvelle
rémunération est inférieure ou égale à la
rémunération qu'il percevait antérieurement au
1er janvier 2008, bénéficie en outre d'un montant
équivalent à l'avancement de deux échelons dans sa
catégorie de reclassement, soit 10% du traitement de base.
(3) Pour le cas de calcul du traitement mensuel des
agents contractuels exerçant à temps partiel, la formule horaire
est de 108 heures et 33 minutes (108,33 / mois) de travail.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
94
3-e)-L'expérience professionnelle
La valorisation de l'expérience professionnelle
acquise par le fonctionnaire se traduit par un avancement d'échelon.
L'avancement consiste dans le passage d'un échelon à
l'échelon immédiatement supérieur, de façon
continuelle, dans la limite de 12 échelons selon une
durée variant de 30 à 42 ans.
L'ancienneté exigée pour l'avancement dans chaque échelon
est fixée à trois durées d'avancement au plus, minimale,
moyenne et maximale, conformément au tableau ci-après
:
Tableau n°5 : l'avancement des
échelons dans l'expérience professionnelle des
fonctionnaires
Source : JORA n° 61 du 30 septembre 2007 fixant la
grille indiciaire des traitements et le régime de
rémunération des fonctionnaires.
Le fonctionnaire bénéficie d'un
avancement lorsqu'il réunit, à l'année
considérée, l'ancienneté requise dans les durées
minimales, moyennes ou maximales selon les proportions respectives de
4 et 2 sur 10
fonctionnaires. Lorsque le statut particulier consacre deux rythmes
d'avancement, les proportions sont fixées respectivement à
6 et 4 sur 10
fonctionnaires.
L'avancement est de droit à la durée
maximale sous réserve des dispositions de l'article 163 de l'ordonnance
n°06-03 du 15 juillet 2006, susvisée.
Le fonctionnaire titulaire d'un poste supérieur
ou d'une fonction supérieure de l'Etat bénéficie du droit
d'un avancement à la durée minimale, hors les proportions
prévues à l'article 12 de l'ordonnance. C'est-à-dire sans
qu'il puisse réunir les conditions d'un simple
fonctionnaire.
Le fonctionnaire promu à un grade
supérieur est reclassé à l'échelon correspondant
à l'indice égal ou immédiatement supérieur à
l'indice de l'échelon qu'il détient dans son grade d'origine. Le
reliquat d'ancienneté est préservé et pris en compte dans
l'avancement dans le nouveau grade.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
95
L'ordonnance poursuit dans son article 16 que,
lorsqu'un fonctionnaire a exercé une activité salariée
avant son recrutement, il bénéficie après titularisation
dans son grade, de la prise en compte de l'expérience professionnelle
acquise au taux de : 1,4% du traitement de base par année
d'activité dans les institutions et administrations publiques ; 0,7% du
traitement de base par année d'activité dans les autres
secteurs.
4)- Le statut particulier
Conformément à l'article 3 de
l'ordonnance n°06-03 du 15 juillet 2006 portant statut
général de la fonction publique, il est dévolu aux statuts
particuliers, pris par décret , le soin de préciser pour les
différents corps de fonctionnaires les dispositions du dit
statut.
Toutefois et compte tenu des
spécificités inhérentes aux corps des agents diplomatiques
et consulaires, des personnels enseignants de l'enseignement supérieurs,
des chercheurs, des personnels appartenant aux corps spécifiques de la
sûreté nationale, de la garde communale, de l'administration des
forêts, de la protection civile, des transmissions nationales, de la
sécurité des communications et des
télécommunications, de l'administration pénitentiaire et
de l'administration des douanes ainsi que les personnels relevant du corps des
greffes de juridictions et des corps spécifiques de l'administration des
affaires religieuses, les statuts particuliers les régissant peuvent
prévoir des dispositions dérogatoires à la présente
ordonnance en matière de droits et obligations de déroulement de
la carrière et de discipline générale.
Conformément à l'instruction n°1 du
20 Février 1990, relative aux modalités d'intégration des
fonctionnaires dans le cadre des nouveaux statuts particuliers pris en
application de l'article 4 du décret n° 85-59 du 23 Mars
1985, il est préciser d'appliquer les
modalités communes des dispositions permanentes de ces statuts
particuliers.
Dans ce cadre, l'instruction a pour but de
préciser l'intégration des fonctionnaires, la conception
générale ayant présidé à leur
élaboration ainsi que le contenu de leur dispositif statutaire commun,
en vue de leur permettre de procéder à leur mise en oeuvre la
plus harmonieuse.
Les modalités d'application des dispositions
spécifiques à certains statuts feront l'objet, d'instruction
spéciale de chacune des administrations concernées, ou de textes
particuliers lorsque ces statuts particuliers le prévoient.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
96
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
4-a)- Conception générale des
nouveaux statuts particuliers
Conformément aux dispositions du statut type et
notamment à son article 4, un double cadre statutaire
caractérisé par la distinction des corps communs par rapport aux
corps spécifiques a été mis en place. Par ailleurs, la
prise en charge de certaines spécificités a conduit à
adopter un statut particulier propre aux ouvriers professionnels, conducteurs
d'automobiles et appariteurs, et à prévoir un cadre statutaire
adapté à la situation de certaines catégories de personnel
relevant de corps de fonctionnaires régis par un statut particulier
spécifique à une administration et exerçant en dehors du
secteur dont relève leur statut de rattachement.
Le gestionnaire se trouve donc en présence de
quatre catégories statutaires distinctes, suivant qu'un fonctionnaire
est régi :
i) Par le statut particulier des corps communs
;
ii) Par le statut particulier des corps des ouvriers
professionnels, des conducteurs d'automobiles et appariteurs;
iii) Par le statut particulier spécifique
applicable aux travailleurs de son administration employeur;
iv) Par un statut particulier spécifique
à une administration déterminée et en activité dans
une autre administration.
i) fonctionnaires régis par le statut
particulier des corps communs
Promulgué par le décret n° 89-224 du
5 Décembre 1989, le statut particulier des corps
communs regroupe tous les corps de fonctionnaires
appartenant aux filières communes à
l'ensemble des administrations publiques. Il s'agit des
filières de:
- l'administration générale;
- de la statistique et de l'analyse de
l'économie;
- de 1 `informatique;
- des laboratoires et de la maintenance;
- de la documentation et archives.
ii) fonctionnaires régis par le statut des
ouvriers professionnels, conducteurs d'automobiles et agents de
service
Conçu selon les principes qui régissent
celui des corps communs dont il constitue le complément. Ce statut
particulier appelle les mêmes observations que celles
développées au
97
premier ci-dessus, hormis que son champ d'application
inclue les corps de personnels communaux.
iii) fonctionnaires régis par les statuts
particuliers spécifiques
A la différence des corps communs, les
fonctionnaires régis par un statut particulier spécifique sont en
position d'activité au sein d'une administration
déterminée, telle que définie dans le champ d'application
de chaque statut. Le caractère spécifique de ces corps de
fonctionnaires résulte de l'homogénéité de
l'administration qui les emploie, qu'elle relève d'un ministère,
d'un groupe de ministères ou d'un grand service public.
A titre d'exemple, et pour les statuts
déjà adoptés ceci a conduit à l'élaboration
des statuts particuliers spécifiques aux administrations
chargées:
- de l'agriculture;
- du commerce;
- des douanes;
- des industries et des mines;
- etc.
iv) fonctionnaires régis par un statut
particulier spécifique à une administration
déterminée et en activité dans une autre
administration
Lorsque certains fonctionnaires appartenant à
des corps spécifiques à une administration
déterminée (Education, Formation Professionnelle par exemple)
sont susceptibles d'être recrutés sur des postes permanents par
d'autres administrations que celles dont relève leur statut particulier,
l'extension du champ d'application des statuts de ces corps est permise lorsque
ceux-ci le prévoient. Dans ce cas, un arrêté conjoint des
ministres concernés et de l'autorité chargée de la
fonction publique fixe la liste des corps et celle des administrations et
établissements publics concernés.
On remarquera que cet arrêté
interministériel équivaut à la création des corps
considérés auprès de ces administrations. La souplesse de
ce système permettra à chaque administration d'y recourir pour
satisfaire des besoins en personnel spécialisés. La gestion des
carrières des agents relevant de ce cadre statutaire se faisant sur la
base des dispositions de leur statut particulier spécifique impose aux
gestionnaires, la maîtrise de plusieurs statuts particuliers.
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
98
4-b)- Dispositions communes à l'ensemble des
statuts particuliers
L'application des nouveaux statuts particuliers
nécessite la mise en oeuvre de
certaines dispositions communes dont certaines
constituent des innovations par rapport à
l'ancien cadre statutaire en vigueur.
Ces dispositions concernent notamment:
- Le recrutement;
- La confirmation;
- L'avancement;
- Les postes supérieurs;
- Les commissions du personnel.
- au choix (sur liste d'aptitude).
Si leur définition ne s'impose pas, certaines de
ces notions demandent à être précisées
en ce qui concerne les modalités de leur mise en
oeuvre.
Conclusion au chapitre
Nous avons vu, à travers l'étude que
porte notre chapitre consacré, essentiellement, à la
définition des nouveaux éléments qu'englobe le nouveau
système de rémunération des salariés, notamment, au
sein des organisations et administrations publiques, que l'Algérie
s'apprête à réformer sa fonction publique dont le projet
confirme le système de carrière pour le fonctionnaire tout en
réservant une place importante au système de
l'emploi.
Le chapitre a traité l'ensemble des textes
législatifs et contexte générale de la fonction publique
et ce, afin de réorganiser le cadre juridique de la gestion des
ressources humaines exerçant au niveau des administrations, institutions
et organismes publics en Algérie. Par ailleurs, la réforme du
statut général de la fonction publique s'impose car la situation
actuelle se caractérise par un cadre juridique inadapté et des
distorsions qui la placent souvent en décalage par rapport aux mutations
politiques, économiques et sociales que connaît le
pays.
Dans la deuxième section, nous avons
traité, principalement, les différentes disparités de la
politique de rémunération au sein des organisations publiques.
Ensuite, nous avons vu aussi que l'expérience professionnelle, le
système de classification et de
Chapitre III : les politiques de
rémunération en Algérie au sein d'une organisation
publique
99
rémunération des emplois publics est
fondé sur le critère du niveau de qualification attesté
par des titres, diplômes ou cycles de formation.
Les éléments que nous avons
abordé au cours de la deuxième section ont porté
essentiellement sur les analyses et définitions des diverses grilles des
salaires constatées au fil des années de
post-indépendance, c'est-à-dire à partir des années
1962 jusqu'à l'année en cours. Nous avons présenté
aussi quelques exemples de calcul de salaire de base, que ce soit dans
l'ancienne grille ou dans la nouvelle grille et dont, nous avons tiré
des comparaisons des deux grilles, afin de répondre directement à
notre objet de recherche et c'est le cas d'étude que porte notre dernier
chapitre où nous allons mettre en pratique nos informations
théoriques concernant cette nouvelle grille des salaires au niveau d'une
organisation publique à savoir la protection civile.
Chapitre IV
Cas pratique ; Mise en place de la
nouvelle grille des salaires
100
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Introduction au chapitre
Ce dernier chapitre constitue une étude d'un
cas pratique relatif à l'impact de la mise en place de la nouvelle
grille des salaires au niveau d'une administration publique qui requiert une
place privilégiée dans l'ensemble des administrations publiques,
vue la sensibilité du service qu'elle fournit. Il s'agit du corps de la
protection civile au niveau de la direction de la wilaya de
Tizi-Ouzou.
Pour se faire, nous avons scindé le chapitre en
deux sections distinctes. Dans la première, nous avons
présenté l'organisme d'accueil avec un éclairage sur la
protection civile algérienne, pour évoquer ensuite celle de la
wilaya de Tizi-Ouzou en ce focalisant sur la fonction de la GRH. C'est au cours
de la deuxième section qu'on a mis en pratique les
éléments théoriques des chapitres
précédents. Pour étayer notre étude liée
à l'impact de la mise en place de la nouvelle grille des salaires, nous
avons procédé à l'élaboration d'un instrument de
recherche à savoir le questionnaire qui est destiné aux
différentes catégories socioprofessionnelles (grades) relevant
des corps constitués de la protection civile, puis nous avons
analysé les résultats des questionnaires avec quelques
conclusions sur les conséquences de cette nouvelle conception des
salaires sur les travailleurs du point de vue compétence et
motivation.
Section 1 : présentation de l'organisme
d'accueil
Avant d'aborder la question de la nouvelle grille des
salaires, nous avons jugé utile de présenter un aperçu
historique sur la protection civile algérienne à savoir sa
formation et son développement au fil des années
précédentes, puis nous avons exposé l'organigramme de
celle de Tizi-Ouzou, toutefois, accompagné d'une description de ses
différents services, notamment, celui de l'administration et de la
logistique qui est notre objet d'étude.
1) aperçu général sur la protection
civile algérienne
Depuis sa création au lendemain de
l'indépendance, le corps de la protection civile algérienne a
connu différentes phases dans l'évolution de son organisation et
des missions qui lui sont assignées en relation avec le
développement socio-économique du pays et des
101
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
besoins nouveaux qui ne cessent d'accroître et
celui-ci a suscité en matière de sécurité des
personnes et des biens.
Embryonnaire et hétérogène
à ses débuts, de par sa composante et des moyens dont il
disposait, le corps de la protection civile va progressivement sortir de
l'ornière pour atteindre le niveau de développement dont il se
prévaut actuellement en termes d'organisation, d'effectifs ou de moyens
opérationnels et d'unités d'intervention. Durant la
période coloniale, ce fut le corps des sapeurs pompiers et les
contingents de bénévoles qui assuraient les missions
traditionnelles de sauvetage, secours et lutte contre les incendies
principalement dans certaines grandes villes du pays. Ces effectifs
étaient rattachés globalement aux
municipalités.
Postérieurement à l'indépendance,
le service national de la protection civile, qui allait prendre le relais en
1964, fût crée en l'absence d'une véritable organisation
des secours, de mettre en place un organe réglementaire à
même d'une part, de combler le vide laissé par le départ
massif de la composante Européenne et, d'autre part, de prendre en
charge la mission générale de sauvegarde des personnes et des
biens sous le triptyque « prévention - prévision - secours
». Néanmoins, la gestion administrative et la prise en charge
salariale des sapeurs pompiers relevaient encore des
municipalités.
Désormais, et à la faveur du
décret n°64-129 du 15 avril 1964 portant organisation
administrative de la protection civile, « l'aide et l'assistance aux
personnes en danger n'est pas seulement une obligation légale mais un
devoir de solidarité ... »(1). L'édifice mis en
place sera conforté en 1970 par l'étatisation et l'uniformisation
des corps. C'est précisément cette réorganisation et les
profonds changements qu'elle a opéré qui vont donner à ce
corps ses "titres de noblesse" et esquisser son profil actuel en termes de
professionnalisation, de disponibilité et de mobilisation,
d'homogénéisation et d'uniformisation des ses effectifs,
d'organisation pyramidale et de discipline paramilitaire ( hiérarchie)
.
Cette organisation sera complétée
dès 1976 par la substitution de l'ex service national de la protection
civile et la création de la direction générale à la
faveur du décret 76-39 du 20 février 1976. Dès lors, la
direction générale de la protection civile se voit
dotée
(1) cf. : Décret
n° 64-129 du 15 Avril 1964 relatif à l'organisation est
l'administrative de la protection civile.
102
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
de deux directions; l'une technique, la direction de
l'action opérationnelle et l'autre à caractère
administratif, en l'occurrence, la direction des études et des moyens.
Le nouvel organigramme sera adopté en 1991 et la protection civile
bénéficie, désormais, de l'autonomie financière,
qui lui permet d'avoir une meilleure maîtrise sur l'action
opérationnelle à l'instar des autres secteurs activant dans le
cadre de la mission générale de sécurité, elle est
rattachée au Ministère de l'intérieur et des
collectivités locales (M.I.C.L). Aussi, le premier statut particulier
des agents de la protection civile sera adopté durant la même
année et définira les tâches dévolues aux
différents corps en l'occurrence, les officiers supérieurs, les
officiers subalternes, les sous officiers et les sapeurs auxquels viendra
s'ajouter le corps des médecins de la protection civile six
années plus tard. En 1992, deux autres décrets viendront
renforcer le dispositif réglementaire et organisationnel de la
protection civile avec la création de l'inspection
générale des services qui constitue un organe permanent
d'inspection, de contrôle et d'évaluation, et les services
extérieurs regroupés au niveau de chaque wilaya, au sein d'une
direction composée des services de prévention, de protection
générale et de l'administration et des moyens.
1-1- La formation du corps de la protection civile
Depuis l'organisation administrative de la protection
civile réalisée par le décret n° 64 -129 du 15 avril
1964 le contingent mis à la charge des collectivités locales au
titre des dépenses de ce service a connu, à l'instar des deux
précédents décrets, plusieurs modifications.
Les taux de cotisation communale d'abonnement au
service départemental de la protection civile et des secours ont
été fixés par l'arrêté du 06 novembre 1967.
Le taux varie dans les limites d'une fourchette fixée entre 0,35 et 0,70
DA/habitant (recensement du 04 avril 1966). Le taux de 0,35 DA est
appliqué automatiquement aux communes qui possèdent un corps de
sapeurs de pompiers professionnels (1) ou qui ont
bénéficié durant l'année 1967 des subventions
exceptionnelles du fonds communal de solidarité. Les autres communes ont
appliqué, en 1968, le taux de 0,70 DA/habitant (2).
(1) Décret n° 65-84 du 24 mars 1965 portant
unification des conditions de service des sapeurs pompiers
professionnels.
(2) Circulaire relative à l'établissement
des budgets communaux pour l'exercice 1968, page 15.
103
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Malgré les dispositions favorables du
décret du 24 mars 1965 qui avaient déchargé les communes
d'une partie des dépenses du service de la protection civile, celles-ci
avaient continué à supporter des charges résultant du
fonctionnement, de l'entretien et de l'équipement de ce service, de plus
en plus lourdes, à tel point que ce contingent parut
intolérable.
Pour des raisons qui tiennent à la fois
à une plus juste répartition des charges de protection civile et
à la volonté de rationalisation de ce service public, l'Etat
résolut de le « nationaliser » totalement à compter de
1970. Désormais, tous les biens mobiliers, quelques soit leur mode
d'acquisition, précédemment gérés par les
collectivités locales ou les syndicats intercommunaux de secours et de
lutte contre l'incendie, dans le cadre général de la mission de
la protection civile, font partie du domaine de l'Etat et figurent sur les
registres d'inventaires du service national de la protection civile et des
services de protection civile et des secours des wilayas (1).
Malgré la nationalisation du service, les
collectivités locales restent tenues de payer un contingent, mais cette
fois uniquement à titre de participation aux dépenses de
fonctionnement à l'exécution de l'équipement. Les taux de
la cotisation imposée aux communes et wilayas ont été
plusieurs fois modifiés (2), ainsi que la participation de
ces collectivités est supportée à raison de 40% par les
wilayas et 60% par les communes.
A)- Législation
La protection civile est régie par un ensemble
de textes réglementaires qui définissent son organisation et son
fonctionnement, notamment, au plan de son organisation administrative et le
plan technique et opérationnel. Voir annexe
n°02.
L'ensemble de ces textes fixe les règles de
prévention et détermine les procédures du contrôle
administratif et technique des différents types d'établissements,
ainsi que les règles et mesures techniques de leur protection contre les
risques d'incendie et de panique.
(1) Arrêté Interministériel du 16
mars 1970 relatif à la prise en charge par le budget de l'Etat des
dépenses de fonctionnement des services de la protection
civile.
(2) Voir par exemple : l'arrêté n°
11678 du 12 novembre 1969 fixant pour l'année 1970 les taux des
contributions des communes et des wilayas au service de la protection civile et
des secours, de même arrêté du 25 janvier 1972 (J.O.
n°58 du 21 juillet 1970) ; arrêté du 17 avril 1973 (J.O.
n° 37 du 08 mai 1973) ; arrêté du 10 avril 1974 (J.O. n°
44 du 31 mai 1974).
104
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
En 1985, deux décrets ont institué le
plan de prévention et le plan O.R.S.E.C., déterminant
«l'organisation des secours en cas de catastrophes» au niveau de
l'unité (Entité socio-économique) de la commune et de la
wilaya et fixe les règles de coordination (1).
Les mesures organisationnelles, techniques et
matérielles constituent le plan O.R.S.E.C., qui recense les moyens
humains et matériels à mettre en oeuvre et fixe les niveaux de
commandement et les modules d'intervention chargés de prendre en charge
la catastrophe dans toutes ses manifestations.
B)- Mission
La sécurité des personnes et des biens
est une mission assurée par l'Etat. La protection civile, placée
sous l'autorité du Ministre de l'Intérieur et des
collectivités locales, assure cette tâche à travers les
prérogatives suivantes:
- veiller à la protection des personnes et des
biens contre les risques de sinistres et de catastrophes résultant du
fait de l'homme ou de la nature;
- étudier, animer et contrôler les mesures
de protection civile à l'échelle nationale;
- édicter et initier, en relation avec les
structures concernées, toute action
d'assistance et de secours de nature à faire face
aux sinistres, calamités et catastrophes;
- animer et contrôler les plans de
prévention des risques de catastrophes ainsi que
les plans d'organisation des interventions et des
secours en cas de catastrophes ;
- prêter aide et assistance, dans le cadre
international aux pays victimes des catastrophes sur demande des
autorités étatiques.
C)- Réglementation et
exécution
La protection civile sous tutelle du Ministère
de l'Intérieur jouit d'une autonomie de gestion administrative et
financière, depuis la dernière réorganisation de ses
structures intervenue en 1992. La gestion administrative et technique est
centralisée. Cependant, celle-ci est tempérée par une
déconcentration partielle relative à certains actes
administratifs, financiers et décision de commandement
opérationnel à caractère local.
En matière de prévention dans les
établissements recevant du public, ou les installations classées,
le Protection civile fait partie et anime respectivement la
commission
(1) Décret n°
85-231 du 25 août 1985 fixant les conditions et modalités
d'organisation et de mise en oeuvre des interventions et secours en cas de
catastrophes; et le Décret n° 85-232 du 25 août 1985 relatif
à la prévention des risques de catastrophes.
105
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
de prévention et de protection civile et la
commission de surveillance et de contrôle au niveau de chaque
wilaya.
La protection civile délivre le certificat de
conformité pour l'ouverture ou la modification de tout
établissement à caractère industriel ou commercial, elle
assure des contrôles programmés ou inopinés pour
vérifier si les mesures de sécurité
préconisées sont respectées.
D)- Organisation
La création de la « direction
générale de la protection civile » (1) D.G.P.C qui est
intervenue en application de ce texte répondait à une
préoccupation essentielle, à savoir donner une nouvelle dynamique
à la mission de protection des personnes et des biens et à la
mise en oeuvre des conditions pratiques de sa
concrétisation.
La direction générale de la protection
civile se composait de deux directions
- la direction de l'action
opérationnelle;
- la direction des études et des
moyens.
Au niveau local: un service de la protection civile et
des secours.
Une nouvelle organisation des structures de la direction
générale de la protection
civile fut opérée en 1991 et qui a
permis une redéfinition des attributions et la valorisation des
fonctions de prévention, de formation, de planification des secours et
gestion des moyens humains et matériels (2). L'action de
contrôle a été renforcée par la création
d'une Inspection générale des services.
La direction générale de la protection
civile se compose donc, en vertu de cette
nouvelle organisation de quatre (04) Directions, qui
sont:
- la direction de la prévention;
- la direction de l'organisation et de la coordination
des secours;
- la direction des personnels et de la
formation;
- la direction de la logistique et des
infrastructures.
(1) cf. : Décret n° 76-39 du 20
Février 1976 portant organisation centrale du Ministère de
l'intérieur.
(2) Décret Exécutif 91.503 du 21
décembre 1991, portant organisation de l'administration centrale de la
direction générale de la protection civile.
106
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Au niveau local, l'organisation de la protection
civile répond au plan suivant :
- Une direction de la protection civile par wilaya qui
dispose des structures de gestion techniques, administratives et
financières;
- Une Unité principale pour assurer la
coordination et la couverture opérationnelle et technique;
- Une unité secondaire par
daïra;
- Une unité de secteur par commune;
- Un poste avancé dans les régions
où existe un risque spécifique ou des zones
particulièrement éloignées.
La gestion des situations d'urgence, catastrophes
naturelles ou technologiques s'effectue conformément au décret
n°85.231 du 25 août 1985 fixant les conditions et modalités
d'organisation et de mise en oeuvre des interventions et secours en cas de
catastrophes.
La répartition des unités d'intervention
de la protection civile, suit le découpage géographique
administratif national et permet d'assurer une large couverture
opérationnelle en matière de prévention, secours,
sauvetage et assistance aux personnes en danger.
Les unités d'intervention de la protection
civile sont dotées de matériels et équipement
destinés à assurer la sécurité des personnes et des
biens face aux catastrophes. Selon l'ampleur et l'étendue de la
catastrophe, les moyens humains et matériels particuliers peuvent
intervenir à titre de renfort à partir des autres
collectivités territoriales.
L'organisation de la coordination de ces moyens
s'effectue à partir de la direction générale de la
protection civile.
Dans le cadre du secours aérien, la direction
générale de la protection civile dispose d'avions légers
pour la surveillance des feux de forêts, et des plages lors de la saison
estivale. La protection civile envisage de renforcer sa flottille
aérienne par des hélicoptères qui seront utilisés
dans les missions de sauvetage et de secours terrestre et maritime, de
transport de groupes héliportés dans les massifs forestiers
inaccessibles et pour assister les populations sinistrées et
isolées (inondations).
La protection civile compte développer
également le secours maritime pour assurer la protection des
installations portuaires et organiser la lutte contre les incendies de navires
à quai.
107
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
E)- Personnel
L'encadrement et les ressources humaines de la
protection civile sont composés d'un personnel technique d'intervention
constitué uniquement de professionnels, pris en charge sur le budget
général de l'Etat.
L'Etatisation des services de la protection civile en
1970, a permis la création d'un corps homogène de professionnels.
Il n'existe pas de volontaires ou bénévoles au sein de la
protection civile.
Le décret 91.274 du 10 août 1991 portant
statut particulier des agents de la protection civile fixe les droits et
obligations des agents de la protection civile.
L'organisation de la protection civile obéit
à des règles de fonctionnement paramilitaire reposant sur une
hiérarchie de grades répartis en corps d'officiers, sous
officiers et sapeurs en activité dans des casernements et unités
d'intervention, mobilisés en permanence.
Le personnel de la protection civile est
affecté dans les unités d'intervention sur le territoire
national, permettant d'assurer une couverture opérationnelle.
L'Administration centrale et locale de la protection civile est
également composée de corps particuliers de fonctionnaires:
cadres supérieurs, et corps communs (assistants administratifs,
administrateurs, ingénieurs d'Etat, etc.) qui concourent à la
gestion administrative, financière et technique des structures de la
protection civile.
f)- Formation
Le décret 64.129 du 15 avril 1964 portant
Organisation Administrative de la protection civile a mis en place une
structure de formation, l'Ecole Nationale de la protection civile est
destinée à assurer la formation des cadres
spécialisés de la protection civile.
Cette école dispose d'une unité
d'instruction et d'intervention chargée d'assurer le support logistique
et pédagogique.
Le décret 83.101 du 5 février 1983 a
doté l'école d'une autonomie financière en
précisant les missions de cette institution qui s'établissent
comme suit :
- assurer la mise en oeuvre de programmes de formation
des officiers, sous-officiers nationaux et étrangers dans un cadre de
coopération ;
108
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
- apporter un concours pédagogique aux
différents cycles d'instruction et de perfectionnement
spécialisé au niveau des centres d'instruction régionaux
;
- assurer des stages de recyclage et de
perfectionnement aux officiers et cadres techniques candidats aux examens
professionnels.
L'accès à l'Ecole Nationale de la
protection civile, s'effectue sur titre et sur concours. Les candidats aux
concours d'accès à l'école, sont astreints à une
formation technique spécialisée qui touche tous les aspects de
prévention, de protection générale et
d'intervention.
La durée des cycles de formation varie selon le
grade:
- pour les officiers : 3 années ;
- pour les sous-officiers : 2 années au niveau des
centres régionaux d'instruction ;
- les sapeurs reçoivent une formation
spécifique d'une durée d'une année durant
laquelle ils reçoivent une initiation aux
différentes techniques et méthodes de secours, sauvetage,
extinction, prévention, mécanique général,
etc.
- L'Ecole Nationale de la protection civile forme des
officiers-ingénieurs recrutés sur titre et astreints à une
formation de mise à niveau.
La protection civile dispose également d'une
Ecole de Formation de sous-officiers en cours de mise en place, qui constitue
également un centre de recyclage et de perfectionnement.
La protection civile s'est dotée de six annexes
ou centres de formation sous la tutelle de l'Ecole Nationale de la protection
civile, destinées à dispenser des formations spécifiques
et spécialisées telles que : la prévention, la pollution
marine, la lutte contre les feux de forêts, les feux d'hydrocarbures, la
plongée subaquatique, les accidents de la circulation.
La direction générale de la protection
civile a lancé un nouveau mode de formation et d'information du citoyen
à savoir l'organisation de caravanes qui se déplacent à
travers le territoire national pour la sensibilisation du public et surtout des
enfants. Les thèmes sont variés; deux caravanes ont
déjà été organisées dans le cadre de la
campagne antiscorpionique (1) et des dangers et risques du gaz. Ces
caravanes sont animées par des
(1) Au Sud du pays, la
sensibilisation de la population vis-à-vis les différents
accidents domestiques relevant du manque d'attention des citoyens est parmi les
principaux activités de la protection civile, à savoir la lute
contre les serpents venimeux et les scorpions dangereux.
109
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
agents de la protection civile et des troupes de
théâtre, elles donnent les conseils et recommandations de prudence
face à ces risques.
G)-Equipement / Matériel
L'ensemble des unités de la protection civile
sont équipées de matériel technique
spécialisé pour tous types d'intervention, spécifiques
à la région et aux risques.
La direction générale de la protection
civile a doté ses unités d'intervention des moyens
nécessaires tels que :
- des fourgons pompe-tonne pour les secours, sauvetage
d'intervention d'extinction d'incendie, sauvetage déblaiement, etc.
;
- des camions citerne incendie feux de forêts
pour la lutte active contre les incendies de forêts ;
- des camions de lutte contre les incendies
d'hydrocarbures, d'aéronefs ;
- d'embarcations pneumatiques pour assurer la
surveillance des plages et baignades ; - d'ambulances d'évacuation
sanitaires et d'ambulances médicalisées.
Le personnel d'intervention de la protection civile
est équipé de tenue d'intervention et d'approche permettant
d'assurer la sécurité individuelle de l'agent.
H)- Finances
Les dépenses de fonctionnement et
d'équipement de la protection civile sont prises en charge sur le budget
de l'Etat. Les crédits sont délégués au Directeur
Général de la protection civile, ordonnateur primaire, et aux
Directeurs de la protection civile, services déconcentrés
ordonnateurs secondaires qui assurent l'exécution du budget.
Après avoir présenté ce bref
aperçu sur l'historique et le fonctionnement de la protection civile, il
convient maintenant de présenter concrètement la protection
civile de la wilaya de Tizi-Ouzou où nous avons effectué notre
stage pratique.
110
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
2)- la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou 2-1-
historique
Selon les informations que nous avons pu recueillir
pendant notre recherche, la wilaya de Tizi-Ouzou ne dispose que d'un centre de
secours en 1964, sis à l'époque au 58ème avenue
ABANE Ramdane au centre ville de la wilaya.
Comme le précise le décret
exécutif n° 91 - 503 du 21 Décembre 1991,
portant
organisation de l'administration centrale de la direction
générale de la protection civile, au
niveau local, l'organisation de la protection civile
répond au plan suivant :
- Une direction de la protection civile par wilaya qui
dispose des structures de
gestion techniques, administratives et
financières;
- Une Unité principale pour assurer la
coordination et la couverture opérationnelle
et technique;
- Une unité secondaire par Daïra;
- Une unité de secteur par Commune;
- Un poste avancé dans les régions
où existe un risque spécifique ou des zones
particulièrement
éloignées.
La direction de la protection civile de la wilaya de
Tizi-Ouzou, dispose uniquement
de onze (11) unités de protection civile, dont une
unité principale et les autres sont
secondaires, elle dispose aussi d'un (01) poste
avancé. Par ailleurs, il faut noter que toutes
ces unités ci-dessous sont
énumérées pour la couverture de 21 daïras, 67
communes et
voire plus de 1400 villages qui comptent une population
de l'ordre de 1.119,646 (1) habitant.
Parmi les douze unités que compte la wilaya, onze
unités sont implantées sur les
piedmonts, les crêtes et les montagnes. Elles sont
comme suit :
- Unité principale de la protection civile de la
wilaya de Tizi-Ouzou ;
- Unité secondaire de Ain El Hammam;
- Unité secondaire de Azazga ;
- Unité secondaire de Azeffoun ;
- Unité secondaire de Bouzeguene ;
- Unité secondaire de Draâ Ben Khedda
;
- Unité secondaire de Draâ El Mizan
;
(1) Office National des
Statistiques, ONS, Recensement Général de la Population et de
l'Habitat, R.G.P.H, année 2008.
111
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
- Unité secondaire de Larbaâ Nath Irathen
;
- Unité secondaire de Tigzirt ;
- Unité secondaire des Ouacifs ; -
Unité secondaire des Ouadias.
La wilaya de Tizi-Ouzou dispose aussi d'un poste
avancé, éloignée du chef-lieu de la wilaya.
Implanté à la Daïra de Tigzirt :
- Poste avancé (maritime) de Tigzirt.
Ce dernier est chargé de veiller au quotidien
de la population de la commune et celui des plusieurs estivants que compte la
région pendant les saisons estivales.
2-2- Les principales missions de la protection civile
de la wilaya de Tizi-Ouzou
La wilaya de Tizi-Ouzou occupe un pourcentage de 0,13%
du territoire national, soit 2.957,93 km2. Elle est limitée
à l'Est par la wilaya de Bejaia, à l'Ouest par la wilaya de
Boumerdès, au Sud par la wilaya de Bouira et au Nord par la mer
méditerranée.
Elle présente un relief montagneux
accidenté, constitué par les chaînes côtières
; la vallée du SEBAOU, le massif de la grande Kabylie, le bassin de la
région de DRAA EL MIZAN et les chaînes du DJURDJURA au
Sud.
Sa superficie forestière est estimée
à cent quinze mille (115000) hectares (1), réparties comme suit
:
- domaine public : 38 646Ha ;
- domaine privé : 76 354Ha.
Vu sa situation géographique et ses diverses
richesses naturelles (forêt, montagnes, réserves d'eau potable,
sites historiques, touristiques), la wilaya de Tizi-Ouzou, souffre d'un manque
énorme dans la protection de son patrimoine. C'est dans cette optique,
que la direction de la protection civile, collabore avec les différentes
directions relevant du M.A.T.E.T (Ministère de l'Aménagement du
Territoire, de l'Environnement et du Tourisme) et ce, afin de veiller sur la
préservation des patrimoines et des biens sous un triple signe à
savoir : la prévention, la prévision et
l'intervention.
(1) Dierction de conservation
des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou, 2008.
112
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
En outre, parmi ses principales missions, on peut citer
:
- L'extinction des incendies et le sauvetage des
personnes ;
- L'intervention en cas de catastrophes naturelles
;
- La surveillance des baignades et plages ;
- L'évacuation sanitaire ;
- L'intervention en cas d'accidents domestiques et de
circulation ;
- Secours et sauvetages en milieu aquatique (mer,
barrage...) ;
- La sensibilisation et l'information du public dans le
cadre de la stratégie
nationale pour la réduction des effets des
catastrophes, naturelles et technologiques ;
- Le suivi collaboration avec les services de
sécurité du transport des matières
et produits dangereux ;
- La surveillance et le contrôle des
établissements recevant du public ;
- La prévention des risques majeurs.
2-3- Présentation de la fonction GRH de la
protection civile de Tizi-Ouzou
La gestion des ressources humaines est une question
toujours présente dans les débats relatifs à
l'administration publique. Quoi qu'elle soit souvent balisée par des
textes juridiques et réglementaires, sa pertinence ne peut être
résumée au seul respect des procédures. En effet, l'esprit
d'initiative et la performance sont des caractéristiques sur lesquelles
doit se fonder toute gestion des ressources humaines. En ce sens, elle
constitue un défi important à relever (1). Par
ailleurs, l'encadrement des ressources humaines de la protection civile est
composé d'un personnel technique d'intervention constitué
uniquement de professionnels, pris en charge sur le budget
général de l'Etat.
L'Etatisation des services de la protection civile en
1970, a permis la création d'un corps homogène de professionnels.
Il n'existe pas de volontaires ou bénévoles au sein de la
protection civile. Le décret 91.274 du 10 août 1991 portant statut
particulier des agents de la protection civile fixe les droits et obligations
des agents de la protection civile.
(1) Moulai K., les
contraintes à l'action publique locale, approche en termes de
décisions financières communales, cas des communes de la wilaya
de Tizi-Ouzou, université M. Mammeri, Tizi-Ouzou, U.M.M.T.O, 2005, page
63.
113
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
L'organisation de la protection civile obéit
à des règles de fonctionnement paramilitaire reposant sur une
hiérarchie de grades répartis, en corps d'officiers, sous
officiers et sapeurs en activité dans des casernements et unités
d'intervention, mobilisés en permanence.
Le personnel de la direction de la protection civile
de la wilaya de Tizi-ouzou est affecté dans les unités
d'intervention, permettant d'assurer une couverture opérationnelle de
toutes les Daïras et Communes de la wilaya. Par ailleurs, l'administration
de la protection civile est également composée de corps
particuliers de fonctionnaires: cadres supérieurs, et corps communs
(assistants administratifs, administrateurs, ingénieurs d'Etat, etc.)
qui concourent à la gestion administrative, financière et
technique des structures de la protection civile.
La direction de la protection civile de la wilaya de
Tizi-ouzou, quant à elle, elle n'échappe pas à la
réglementation de la fonction publique et ce, comme toutes les autres
institutions publiques de l'Etat la « gestion des ressources humaines
» n'existe, que théoriquement, dans des textes et des lois
réglementaires.
Sur le terrain, le terme gestion des ressources
humaines est traduit, pratiquement, à l'accomplissement des tâches
administratives, et à la gestion des différents bureaux de la
structure. C'est ce que nous montre l'organigramme ci-dessous, portant la
présentation des différents services de la direction de la
protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Centre de coordination Opérationnel
Schéma n° 3 : Organigramme de la structure
« direction de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
»
Direction générale de la
protection
civile
Secrétaire
Service de
l'administration et de
logistique (S.A.L)
Service de la
protection
générale
(S.P.G)
Bureau de patrimoine
|
|
Bureau de la formation
|
|
Bureau de la comptabilité et des
finances
|
|
Bureau des effectifs et de l'action
sociale
|
Bureau des plans
Bureau du dispositif de protection
Bureau des
transmissions
opérationnelles
Bureau du secours médical
Service de la
prévention (S.P)
Bureau des études
Bureau de contrôle
Bureau des statistiques,
documentation &
sensibilisation
Bureau de la cartographie et des
risques
spécieux
Unité principale de la protection civile de la
Wilaya
Unité secondaire de la
protection civile de :
- Ain El Hammam;
- Azazga ;
- Azeffoun ;
- Bouzeguene ;
- Draâ Ben Khedda ;
- Draâ El Mizan ;
- Larbaâ Nath Irathen ;
- Ouacifs ;
- Ouadias ;
- Tigzirt.
Poste avancé de la
protection civile de :
- Tigzirt.
|
114
Source : élaboré par nous
même à partir des données de la protection civile de la
wilaya de Tizi-Ouzou. Année 2008.
115
Chapitre IV : La mise en place de la nouvelle grille
des salaires, cas de la P.C de Tizi-Ouzou
2-4- Description de l'organigramme
2-4-1-) Le directeur général de la
protection civile
Considéré comme fonctionnaire
supérieur de l'Etat, sous l'autorité du Wali, le
Directeur général de la protection civile
est chargé de :
- assurer la coordination des secours en cas de
catastrophe ;
- animer les activités de prévention et de
protection civile au niveau de la
wilaya, conformément aux dispositions
réglementaires en vigueur ;
Parallèlement, à ses missions de gestion
des moyens humains et matériels, le
Directeur général de la protection civile
est doté de la qualité d'ordonnateur des crédits
qui
lui sont délégués.
La structure organisationnelle de la direction
générale de la protection civile de la
wilaya de Tizi-Ouzou est composée de trois (03)
principaux services. Chaque service est
scindé en quatre (04) bureaux. Ces services sont
présentés dans le point suivant.
2-4-2-) Les services de la direction
générale de la protection civile de Tizi-Ouzou
Conformément à l'organigramme
présenté précédemment, les trois services de
la
direction générale sont comme suit
:
A-) Le Service de l'Administration et de Logistique
(S.A.L)
Il est chargé d'assurer les missions suivantes
:
- l'élaboration et le suivi des programmes de
formation et de recyclage au
profit des agents de la protection civile et des agents
de sécurité des unités socio-
économiques ;
- le suivi et la gestion des carrières du
personnel de la protection civile ainsi
que la régularisation de leurs différentes
situations administratives ;
- la comptabilité et la finance ;
- l'entretien et la maintenance des infrastructures, des
engins et véhicules de la
protection civile ;
- la gestion des matériels ;
- la supervision et l'organisation des concours de
recrutement externes.
Le service de l'administration et de logistique est
ainsi composé de quatre bureaux
répartis comme suit :
116
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
i)- Bureau du patrimoine : Parmi ses missions, on
cite : la prévision des besoins ; l'établissement et engagement
des bons de commandes ; le suivi des travaux ; la gestion du matériel et
l'élaboration des bilans et inventaires de fin
d'année.
ii)- Bureau de formation : Il s'occupe de la gestion
et la mise en pratique des différents programmes de la protection
civile, l'organisation des concours aux nouveaux sapeurs pompiers. Sa mission
principale est la formation et la sensibilisation des agents de la protection
civile.
iii)- Bureau de la comptabilité et finance :
Il est tenu d'assurer l'adoption et l'engagement du budget ; la
prévision budgétaire ; la mise en place des crédits et
l'élaboration et/ou le contrôle des fiches de paie, ainsi que le
traitement des différentes factures.
iv)- Bureau des effectifs et de l'action sociale : Ce
dernier a pour missions : l'établissement des fiches de suivi de
carrières pour les agents nouvellement recrutés ; la promotion
des agents « avancement des échelons, nomination, confirmation,
mutation... » ; de mettre en relation et en coordination les unités
de protection civile des Daïras de la wilaya avec d'autres unités
relevant du territoire national et/ou international ; la gestion des oeuvres
sociales ; la mise à jour des fichiers en cas de changement de situation
; répondre aux différentes demandes des agents ;
l'évaluation des agents de la protection civile ; l'application des
décisions arrêtées « sanction, avertissement... »
; la rédaction et le traitement des documents administratifs de la
structure.
B-) Le Service de la Protection Générale
(S.P.G)
Celui-ci est chargé d'assurer :
- la simulation des plans par les exercices
opérationnels ;
- le suivi et le contrôle de
l'élaboration des différents plans d'organisation des
interventions et des secours en collaboration avec les autorités et
responsables locaux au niveau de la wilaya ;
- la programmation des exercices au profit des
unités socio-économiques ;
- l'organisation et le suivi de la compagne estivale
(lutte contre les incendies de forêts et la surveillance des plages et
baignades) ;
- la mise en place et le suivi des différents
dispositifs pour la couverture des compagnes, festivités, manifestations
et les événements sociaux ;
117
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
- la coordination des interventions et des secours lors
des grands événements ;
- La mise en place des dispositifs de protection lors des
examens de fin d'année
(6ème, BEM, et BAC) ;
- l'installation et la maintenance des équipements
de transmission et la fiabilité
du réseau ;
- l'établissement chaque fin d'année un
rapport d'activité, un inventaire du
matériel de transmission ;
- le suivi des secours médicaux ;
- la promotion du secourisme de masse ;
- l'élaboration des bilans d'activité des
interventions effectuées par ambulance ;
- le suivi médical des agents de la protection
civile et leurs familles.
De même, ce service de protection
générale, se compose de quatre bureaux à savoir
:
i)- Bureau des plans ;
ii)- Bureau des dispositifs de protection ;
iii)- Bureau des transmissions opérationnelles
;
iv)- Bureau du secours médical.
C-) Le Service de la Prévention (S.P)
Ce dernier a pour activité :
- le suivi et le contrôle de l'application des
dispositions préventives dans les établissements publics
;
- les études des différents dossiers et
demandes d'autorisation d'exploitation et de création de diverses
activités (les établissements recevant du public ; les immeubles
à grandes hauteurs ; les bâtiments à usage d'habitation ;
les lotissements...) ;
- la collaboration avec les différentes
commissions dans les études et thèmes en matière de
protection civile ;
- l'élaboration et l'analyse des statistiques
enregistrées ;
- la sensibilisation et l'information ;
- l'élaboration d'une cartographie des risques
à travers le territoire de la wilaya ; - l'assistance à des
réunions et/ou des séances de travail à la demande des
autorités locales ;
118
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
- l'étude des dossiers émanant de la
direction de la wilaya (direction d'urbanisme et construction) pour la
délivrance d'un permis de construction, d'un permis de lotir
;
- d'assurer la diffusion des informations relatives
aux activités opérationnelles et techniques des services de la
protection civile.
Les bureaux du service de prévention sont
:
i)- Bureau des études ;
ii)- Bureau de contrôle ;
iii)- Bureau des statistiques, documentation et
sensibilisation ;
iv)- Bureau de la cartographie et des risques
spéciaux.
Après avoir présenté cette
structure organisationnelle de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou,
il ressort qu'elle n'a pas prévu dans son organigramme une fonction
distincte, et autonome s'occupant de la GRH. Celle-ci se résume en fait
à certaines tâches regroupées au sein du S.A.L et plus
précisément au niveau des bureaux de la formation et celui des
effectifs et de l'action sociale.
En effet, il n'y a pas de différentiation plus
nette entre les missions traitant la ressource humaine avec les autres
fonctions à titre d'exemple les fonctions comptabilité,
financière et sociale, qui paradoxalement sont liées entre elles.
Celui-ci dénote, par ailleurs d'une inadaptation de la structure aux
exigences d'une gestion performante en dépit de la stratégie bien
tracée par la protection civile.
C'est ainsi que nous avons voulu approcher cette
problématique pour nous intéresser à la GRH au niveau de
cette structure afin de vérifier si la nouvelle grille des salaires
peut-elle être une opportunité pour apprécier au mieux le
personnel dans l'esprit de créer une dynamique allant dans le sens de
développer la fonction RH au détriment des théories
évoquées précédemment.
Pour ce faire, nous avons élaboré un
questionnaire pour vérifier si la nouvelle grille des salaires est elle
motivante et à quel degré a-t-elle pris en considération
la compétence au niveau de ce corps.
C'est l'objet auquel nous nous attacherons d'aborder
dans la deuxième section de ce chapitre.
119
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Section 2 : L'analyse du questionnaire
Dans cette section du cas pratique, au sein de la
protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou, nous avons traité les
questionnaires que nous avons mis à la disposition des agents de la
protection civile et ce, durant notre stage pratique qui s'est étale du
mois de Février jusqu'à Juillet 2008.
L'analyse du questionnaire se constitue en premier
point, de la présentation de l'outil de l'enquête, de
définir et de préciser notre population ciblée, et en
dernier point, de l'analyse des résultats collectés, bien
sûr après dépouillement de l'ensemble des questionnaires
adressés à l'ensemble des travailleurs de toutes les
catégories socioprofessionnelles.
1)- Définition d'échantillon
En dépit, des efforts déployés
par les pouvoirs publics, la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
souffre toujours d'un manque de différents moyens, notamment, le manque
d'effectif. Cependant, la protection civile étant une institution
publique, elle est soumise aux règles de la fonction publique dans sa
structure administrative, et la gestion de son effectif (sa ressource humaine).
C'est pourquoi, nous avons choisi ce type d'organisation pour réaliser
notre étude. Notre échantillon alors est fait d'une
manière aléatoire du fait que nous avons pris en
considération toutes les catégories socioprofessionnelles
relevant du corps constitué.
A)- présentation de l'outil de la recherche
Dans le cadre de la réalisation du
présent mémoire, nous avons choisi d'utiliser comme outil de
recherche, le questionnaire.
Cet outil nous permet d'avoir le maximum d'information
et d'échapper aux faux prétextes de manque de temps, et/ou de
disponibilité. Le questionnaire permet une meilleure lisibilité
et également, il permet la réalisation d'une étude
comparative entre les différentes réponses. Les personnes
interrogées sont informées que l'anonymats leurs est
assuré, et celui de leurs services seront préservés pour
les encourager à faire des réponses spontanées et
discrètes. C'est-à-dire des réponses sincères,
fidèles et libres.
120
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
B)- la population ciblée
Notre questionnaire a été distribué
principalement au corps constitué de la protection civile de la wilaya
de Tizi-Ouzou. A travers les tableaux ci-dessous nous allons mettre en
évidence les informations se rapportant à cet
échantillon.
Tableau n° 5 : Tableau récapitulatif
des effectifs par grade et par tâche
Cible
|
grade
|
Tâches occupées
|
administratives
|
techniques
|
formations
|
aménagées
|
corps
constitués
|
Officiers
Sous/officiers Agents
|
35
31
06
|
40
43
508
|
02
04
00
|
00
09
20
|
Total par tâche
|
72
|
591
|
06
|
29
|
Total général
|
698
|
Source : bureau des effectifs de la
protection civil de Tizi-Ouzou, 2008.
L'effectif de la protection civile est de 698 agents,
répartis dans ce tableau en quatre différentes (tâches),
postes au sein des ensembles des unités rattachées directement
à la direction générale sise au chef lieu de la Wilaya.
Selon sa structure, chaque unité comprend principalement des
tâches administratives, techniques, formations et postes
aménagés. Dans le bureau des effectifs de la direction
générale seulement, 72 agents occupent les tâches
administratives, 06 agents formateurs, 591 agents techniques et 29 postes
aménagés, qui sont répartis à travers toutes les
unités qu'occupe la wilaya de Tizi-Ouzou.
Après la répartition des agents par type
de tâche occupée au sein des structures, on remarque que
l'effectif se rapportant aux tâches techniques est de grande
majorité. Cela peut s'expliquer par l'importance de l'activité
technique au sein du corps de la protection civile.
121
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Tableau n°6: les catégories
socioprofessionnelles des agents de la protection civile de
Tizi-Ouzou
Grade
|
Nombre
|
officiers
|
77
|
sous/officiers
|
87
|
agents
|
534
|
Total
|
698
|
Source: bureau des effectifs,
2008
La direction générale de la protection
civile de la wilaya de Tizi-Ouzou compte parmi ses effectifs globaux, 698
agents répartis selon trois catégories socioprofessionnelles. Le
tableau ci-dessus nous illustre cette répartition respective de
tous
les effectifs de la protection civile, à travers
toutes les unités de la wilaya.
Graphique n°11 : La répartition des
catégories socioprofessionnelles des agents.
officiers s/officiers agents
87
77
534
Source : établi par
nous-même à partir des données de la protection civile,
2008
Partant de ce nombre d'effectif qui est de 698 agents
que compte la direction générale de la protection civile à
travers toute la wilaya de Tizi-Ouzou, on remarque dans le graphique ci-dessus
que seulement 77 agents sont des officiers et 87 autres sont des sous
officiers. Par ailleurs, il faut noter que ce nombre d'agents de maîtrise
est réparti à travers toutes les unités qui
représentent un faible taux d'effectif d'exécutants qui est de
534 agents dont la majorité sont des agents d'intervention et sapeurs
pompiers. Ce taux d'effectif est non seulement faible pour satisfaire les
demandes de toute la population de la wilaya mais, aussi il ne peut
répondre à la grande superficie de cette dernière qui est
de 2.957,93 km2.
Une fois présenté ces statistiques, il
convient de dresser quelques informations synthétiques liées au
questionnaire que nous avons élaboré.
122
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Tableau n°7 : Collecte des questionnaires
distribués par grade et par sexe à la protection
civile
questionnaires distribués
|
questionnaires
récupérés
|
questionnaires non restitués
|
102
|
grade
|
femme
|
homme
|
19
|
officier s/officier agent
|
02
03
05
|
22
13
38
|
totaux
|
10
|
73
|
83
|
Source : élaboré par
nous-même à partir des données du questionnaire
Il apparaît que notre échantillon ainsi
composé de 102 agents de différentes catégories
socioprofessionnelles représentatif, a reçu un écho
favorable de la part des agents interrogés du fait que nous avons
restitué 83 questionnaires, soit un taux de 85% de la population
interrogée.
2)- Analyse des résultats
A)- questions relatives à la motivation des
agents
Le tableau suivant nous donne les résultats des
agents de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou vis-à-vis de
leur motivation dans l'exécution de leurs postes.
Tableau n°8 : Présentation des
fréquences relatives aux motivations des agents
motivation
|
effectifs
|
fréquence %
|
Estime
|
10
|
12
|
Reconnaissance
|
11
|
13,30
|
Humanitaire
|
45
|
54,30
|
Matérielle
|
17
|
20,40
|
Total
|
83
|
100
|
Source : élaboré par
nous-même à partir des données du questionnaire
123
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Graphique n°12 : Répartition des
différentes motivations des agents de la protection civile
Source : élaboré par
nous-même
D'après les résultats que nous avons
obtenus, 54,3 % parmi les effectifs de la
protection civile sont davantage motivé à l'exécution de
leur travail. Un taux de 45 agents de la population ciblée,
affirme favorablement la motivation humanitaire qu'explique le rattachement des
agents à la société civile. Suivie par la motivation
matérielle qui est de 20,4%, la reconnaissance 13,3
% et en dernier, on trouve la motivation d'estime de soi,
seulement, à 12% de l'ensemble des effectifs.
B)- questions relatives à la valorisation des
compétences
Dans le tableau suivant, nous allons analyser les
résultats des agents de la protection civile sur la valorisation de
leurs compétences de la part de leurs responsables
hiérarchiques.
Tableau n°9 : La
valorisation des compétences dans le corps de la protection
civile
compétence
|
effectifs
|
fréquence %
|
valorisés
|
12
|
14,40
|
non valorisés
|
71
|
85,60
|
Total
|
83
|
100
|
Source : élaboré par
nous-même à partir des données du questionnaire
Selon le tableau, seulement, 14, 4% de notre
échantillon déclarent satisfaits du système de
valorisation des compétences qui existe au sein de la protection civile.
En parallèle un taux élevé, estimé à
85,6% des agents interviewés, parmi la même population
que nous avons ciblé déplore totalement le système
existant.
124
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Graphique n°13 :
représentation graphique de la valorisation des
compétences dans la P.C
Source : élaboré par
nous-même
L'analyse des réponses aux questions se
rapportant à l'évaluation des compétences, nous
révèle la méconnaissance et l'insatisfaction de la
population ciblée au système et des méthodes
d'évaluation en vigueur d'une part, ainsi qu'un nombre de lacunes dues
au comportement volontaire ou involontaire de certains gestionnaires des
ressources humaines et/ou des responsables des bureaux (chef de bureau
effectif, chef de service etc.) d'autre part. D'ailleurs, parmi les formules
constituant les commentaires des questionnaires reçus sont :
rétention de l'information, manque de transparence, opacité, non
valorisation des efforts, absence de mesures d'encouragement, non connaissance
du système d'évaluation en vigueur. Un taux de 85,6 % de la
population interrogée considère le système actuel ne
permet pas une évolution rapide de la carrière du fonctionnaire
(agent de la protection civile), le considérant comme un système
lourd, basé sur l'ancienneté et n'accorde aucune
considération aux compétences individuelles ou collectives. La
progression de carrière se fait de manière automatique et
limitée en application des dispositions statutaires, le rôle de la
hiérarchie dans la progression est presque insignifiant.
En effet, la compétence et la performance des
fonctionnaires ne sont pas réellement évaluées et ne
constituent pas un facteur de progression de la carrière. Ces anomalies
sont dues en partie à l'absence du professionnalisme dans la gestion des
ressources humaines, et au mode de fonctionnement.
C)- questions relatives à la l'information et
la communication
Le tableau ci-dessous reprend les réponses des
agents de la protection civile que nous avons recueilli du questionnaire durant
notre stage pratique et
125
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
ce, afin d'arriver à élaborer une analyse
sur l'importance que donne les responsables de la protection civile à
l'information et la communication au sein de la structure.
Tableau n°10 L'information et la
communication dans la protection civile
information & communication
|
effectifs
|
fréquence %
|
informés
|
11
|
13,20
|
non informés
|
72
|
86,80
|
Total
|
83
|
100
|
Source : élaboré par
nous-même à partir des données du questionnaire
Dans le tableau ci-dessus, présentant l'aspect
de l'information et de la communication au sein de la protection civile, on a
enregistré uniquement 13,2% de l'échantillon qui sont
informés, le reste qui est de 86, 8% sont non seulement pas
informés mais, aussi ils ignorent totalement l'existence de ce
système de communication au sein de leur organisme.
Graphique n°14 :
représentation graphique de l'importance de
l'information et la communication au sein de la protection civile
Source : élaboré
par nous-même
Toutefois, après dépouillement et
analyse des réponses relatives à l'information et à la
communication internes, il apparaît que 87% des réponses
collectées sont négatives. D'ailleurs, les emplacements
réservés aux commentaires concernant ces questions sont
pratiquement remplis par des expressions comme : « manque d'écoute,
communication à sens unique, décisions unilatérales,
relations de travail difficiles avec la structure chargée de la gestion
des effectifs».
126
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
L'étude des réponses collectées nous
révèle une situation de non communication ou de mauvaise
communication interne. Cela nous permet de dire qu'une telle situation peut
constituer dans l'avenir un frein pour le développement du corps de la
protection civile.
D)- questions relatives à la
rémunération des agents de la protection civile (ancienne et
nouvelle grille des salaires)
Nous aborderons dans le tableau ci-dessous, l'avis des
agents de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou sur la nouvelle
grille des salaires appliquée nouvellement dans toutes les institutions
et administrations publiques, notamment, au sein de leur organisme.
Tableau n°11 :
Tableau comparatif du degré de satisfaction (en %) entre
l'ancienne et la nouvelle grille des salaires par grade au sein de la direction
de la protection civile de Tizi-Ouzou
Grade Grille
|
A
|
B
|
C
|
totaux
|
officier
|
s/officier
|
agents
|
effectifs
|
fréquence
|
effectifs
|
fréquence
|
effectifs
|
fréquence
|
Ancienne grille
|
10
|
12 %
|
8
|
9,6%
|
34
|
40,9%
|
Nouvelle grille
|
14
|
16,9%
|
8
|
9,6%
|
9
|
10,9%
|
Total fréquence
|
|
28,9%
|
|
19,2%
|
|
51,8%
|
100%
|
Total effectif
|
24
|
|
16
|
|
43
|
|
83
|
Source : élaboré par
nous-même à partir des données du questionnaire
A partir de ces données, que nous avons
recueilli durant notre étude pratique, nous avons analysé les
réponses obtenues par les différents grades du corps de la
protection civile et ce, afin d'atteindre l'objectif recherché par notre
travail. Pour ce faire, nous avons additionné la totalité des
fréquences et effectifs pour chaque grille. C'est ce que nous allons
présenter dans le tableau suivant :
127
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Tableau n°12 :
Totalité (fréquences et effectifs) pour chaque
grille des salaires
|
Ancienne grille
|
|
Nouvelle grille
|
|
A + B + C
|
|
A + B + C
|
effectif
|
|
fréquence
|
effectif
|
|
fréquence
|
52
|
|
62,6%
|
31
|
|
37,4%
|
Source : élaboré par
nous-même à partir des données du questionnaire
Graphique n°15 :
représentation graphique du classement des grilles de
salaire au sein de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
Source : élaboré par
nous-même
A partir des pourcentages qui figurent dans le tableau
ci-dessus, ainsi que le graphique qui l'accompagne, il apparaît que le
taux d'insatisfaction de la nouvelle grille des salaires par rapport, à
l'ancienne au sein de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou est
important. Par ailleurs, nous soulignons que la majorité des
résultats que nous avons recueilli à travers tous nos tableaux
statistiques sont des réponses directes des différents grades
(officiers, sous officiers et agents) du corps de la protection civile de la
wilaya de Tizi-Ouzou.
En comparaison avec le nouveau système,
l'ancienne grille des salaires est favorablement acceptée par les
agents. Soit 62,6% de notre échantillon déclarent une
satisfaction auprès de l'ancien système de
rémunération. Par contre, la nouvelle grille représente
qu'un faible pourcentage qui est de 37,4 de la population
ciblée.
128
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
Cela, peut s'expliqué par la fragilité
du système de rémunération nouvellement adopté aux
différentes institutions et administrations publiques. D'ailleurs tous
les agents que nous avons interviewés durant la distribution des
questionnaires, réfutent et rejettent de manière
catégorique la nouvelle grille des salaires en soutenant que les
augmentations sont dérisoires et ne répondent pas aux attentes
des fonctionnaires.
De notre part, en essayant de décortiquer la
nouvelle grille des salaires, en réalité, il n'y a pas eu
d'augmentations conséquentes et que celle-ci (la nouvelle grille des
salaires) ne répond pas aux aspirations des agents de la protection
civile en particulier, et celles des fonctionnaires en général.
La nouvelle grille n'est autre qu'un réaménagement de l'ancienne
grille, et en fait, rien d'autre qu'une addition des différentes
indemnités « indemnité spécifique de sujétion
(ISS), indemnité de compétence sur le revenu (ICR) etc. » au
salaire de base.
Enfin, la particularité des
établissements relevant du régime de la fonction publique est que
:
- Les rémunérations sont
négociées dans le cadre de la grille de la fonction publique
;
- Les promotions sont décidées par les
commissions paritaires dans le cadre des dispositions dictées par les
statuts, dont l'avis du responsable hiérarchique est rarement pris en
considération ;
- Les paramètres d'avancement dans ce
système sont : le diplôme, l'ancienneté, le statut. En plus
de certaines dispositions particulières concernant certaines
catégories du personnel telles que membres ALN, OCFLN et les fils de
Chahid, Moudjahid.
Quoi qu'elle constitue un soulagement partiel du fait
qu'en plus à moyen terme cette grille aura un impact positif du moment
qu'elle privilégie la compétence, si dépositions
rigoureuses seront mises en oeuvres.
Conclusion au chapitre
A l'issue de ce dernier chapitre de notre travail,
où nous avons mis en relief, les domaines et les missions de la
protection civile algérienne liées à la protection de
l'environnement, des biens publics et des personnes, nous avons, à
travers cette institution organisationnelle relavant de la fonction publique,
essayé de faire une recherche axée sur le
129
Chapitre IV : Cas pratique : mise en place de la
nouvelle grille des salaires, cas de la protection civile de Tizi-Ouzou
monde de rémunération des agents
publics. Pour ce faire, nous avons partagé le chapitre en deux sections.
La première traite, en général, l'historique et la
formation du corps de la protection civile algérienne, et en
particulier, celle de la wilaya de Tizi-Ouzou, où nous avons fait notre
étude de cas qui s'étale sur l'étude d'un sujet sensible,
à savoir la rémunération de ses agents
(fonctionnaires).
C'est dans cette optique, que nous avons
élaboré dans la deuxième section un outil de recherche
destiné, particulièrement, aux agents de la direction de la
protection civile de Tizi-Ouzou et ce, afin d'affirmer les résultats de
notre étude de cas qui mène sur la mise en place de la nouvelle
grille des salaires et ses conséquences sur la motivation et la
compétence de ces derniers.
Cependant, l'analyse des données recueillies
sur le terrain montre que les fonctionnaires de la protection civile de la
wilaya de Tizi-Ouzou, refusent intégralement d'une part, le nouveau
dispositif de rémunération appliqué au sein de leur
établissement, et d'autre part, ils ignorent leur méconnaissance
des textes et procédures règlementaires relatives à la
gestion de leurs carrières. Cette spécificité constitue
une infirmité certaine pour une bonne motivation et une progression
normale des agents.
Les services chargés de la gestion des
ressources humaines de la protection civile procèdent à une
promotion qui ne tient pas compte de critères objectifs. Par
conséquent, le critère pris en considération dans les
opérations de promotion des agents de la protection civile est «
l'ancienneté » calculée par le/ou les agents
concernés.
Le critère de compétence est
relégué au second plan, comme s'est presque le cas dans
l'ensemble des établissements relavant de la fonction publique. La
valeur compétence n'est pas au centre des préoccupations de leurs
dirigeants et ce malgré que les théories impliquent
nécessairement une considération de la gestion des ressources
humaines comme nous l'avons souligné dans la partie
théorique.
Cependant, les pouvoirs publics ont dû consentir
les effets appréciables pour l'amélioration des modalités
de rémunération, de promotions de la fonction publique à
travers cette modeste réforme des statuts du corps.
Conclusion générale
130
Conclusion Générale
Conclusion générale
Depuis la fin des années 1940 et le
début des années 1950, on assiste à une véritable
profusion de nouvelles techniques de « management des ressources humaines
».
Cette expression est venue progressivement prendre
place à la formule « administration du personnel »,
utilisée durant quelques décennies. La fonction semble de plus en
plus considérée comme une fonction à part entière,
aussi importante que les autres fonctions, du moins sur le plan du
discours.
Ceci est vérifié et argumenté
dans le premier chapitre de notre travail développé par notre
étude à la gestion des ressources humaines.
A partir de ce constat, nous pouvons souligner que la
structure chargée de la GRH fait de moins en moins partie des directions
administratives et des moyens généreux. Elle est devenue
rattachée directement à la direction générale.
Cette tendance est bien avancée dans les pays occidentaux et demeure
timide et modeste dans les entreprises algériennes, surtout dans les
institutions et administrations publiques. Dans un grand nombre de cas, elle
reste encore comme un simple service qui est rattaché à la
direction administrative.
Par conséquent, le positionnement de la
fonction RH dans l'organigramme de l'organisation et/ou de l'entreprise
algérienne ainsi que la terminologie utilisée pour la
désigner ne sont pas objectifs. Ils témoignent du niveau
d'importance accordé à l'élément humain dans
l'organisation. Ils sont également le reflet de la nature de ses
activités et de ses défis en matière de gestion des
ressources humaines.
C'est pourquoi la gestion des ressources humaines est
indispensable et toutes les organisations, quelques soient leur statut ou leur
secteur d'activité ont une activité liée aux ressources
humaines. La GRH est une perspective qui conduira à améliorer le
développement et le devenir des entreprises nationales et qui sera en
harmonie avec les politiques tracées au niveau central, à
l'instar de celles relatives à l'économie de
marché.
La pratique de la GRH existe au sein des institutions
et établissements publics algériens du fait de sa manifestation
même si elle reste non structurée.
De ce fait, le développement de la fonction GRH
a suivi un parcours national notamment, au sein des organisations et
administrations relevant de la fonction publique.
A travers les politiques de gestion des ressources
humaines les plus sensibles, à savoir la politique de
rémunération, les pouvoirs publics ne conviennent de reformuler
et de redéfinir des nouvelles techniques et stratégies salariales
mises au sein des différentes
131
Conclusion Générale
organisations et/ou administrations nationales, en vue
d'une réalisation objective du bien-être social des travailleurs
algériens.
Si la politique de rémunération est
prévue dans les lois et textes de la réglementation du travail en
Algérie notamment, dans la loi de 1978 et dans celle de 1985, pourquoi
alors ne trouve-t-elle pas de satisfaction auprès des travailleurs
?
Les difficultés ou contraintes
inhérentes à cette situation sont diverses ; nous pouvons les
énumérer ci-dessous :
D'abord la première contrainte est d'ordre
socio-économique. Elle est liée à la forte hausse des prix
du marché national et le faible pouvoir d'achat des
algériens.
Faute de négligence et/ou de manque
d'étude du marché algérien, parfois, de la part des hauts
responsables des pouvoirs publics a dû ressentir un
déséquilibre important de l'offre et la demande des produits
vitaux. De ce fait, le salaire que percevaient les travailleurs
algériens, demeure en dessous de leurs aspirations.
La deuxième contrainte est de nature politique.
L'une des caractéristiques du système politique algérien
est de laisser la pratique trancher des questions irréalisables
politiquement. Ce problème nous amène à observer que tout
se passe comme si la vague de formulation des textes règlementaires,
laisse le soin aux partenaires sociaux d'y apporter leur signification propre.
Mais, dans la pratique, ce problème s'est toujours régler dans le
sens de la négation par exemple du rôle du syndicat des
travailleurs.
Le système de rémunération des
travailleurs algériens en général, ne s'applique pas aux
réalités sociales et économiques du pays. Ce
système originellement égalitaire, tout au moins porteur d'une
certaine justice sociale, présentait beaucoup de défaillances qui
ont d'ailleurs été à l'origine de nombreux conflits de
travail dans les années précédentes.
Et enfin la principale contrainte est celle
liée à la législation algérienne de travail. Du
point de vue pratique, elle se révélera différentiable et
conflictuelle et l'équilibre du modèle politico-juridique
prévu par le législateur s'éclatera dans une
variété de situations.
Nous retiendrons, une situation qui nous parait
révélatrice de cette détérioration des relations de
travail née de l'ambiguïté et des contradictions des textes
règlementaires.
Cette situation concerne la classification des postes
de travail qui n'avait pas prévu des passerelles souples entre les
différentes catégories de façon à permettre
l'évolution des carrières par la promotion interne,
l'ancienneté ou la qualification.
132
Conclusion Générale
Brièvement, la détermination des
salaires s'effectue selon la combinaison de quatre paramètres :
l'ancienneté, la compétence, la qualification et la performance.
La prédominance d'une variable sur une autre dépend de plusieurs
considérations liées à l'emploi, à la conjoncture
et à l'organisation elle-même. Depuis les années 1980, le
critère performance commence à occuper le premier plan et servir
de conviction pour revoir les salaires de l'ensemble des catégories
socioprofessionnelles.
Pour survivre, vaincre et se développer, les
institutions et administrations publiques algériennes doivent
nécessairement mobiliser toutes leurs énergies, tous leurs
savoir-faire et toutes leurs ressources. Celles-ci sont d'abord humaines. Il
est vital pour toute société nationale que ses employés se
sentent impliqués et bien considérée dans leurs organismes
employeurs.
Face à une concurrence de plus en plus
atténuée des pays voisins et des pays de l'Europe de l'Est,
l'Algérie ne peut plus continuer à se baser sur l'avantage de
salaires ou de sa simple politique de faire juste face à l'incertitude
des prix des produits et matières premières transitant ses
marchés nationaux. L'identification des nouveaux créneaux
s'impose tels que la qualité de la main d'oeuvre, les nouvelles
techniques de l'information et de la communication et, la formation du
personnel avec sans faire d'indifférence entre l'ensemble des
catégories socioprofessionnelles.
En ce qui concerne notre cas pratique, nous pouvons
relever de nombreuses conclusions de 1962 à nos jours,
l'évolution de la fonction publique en Algérie est marquée
par plusieurs étapes.
Avant l'indépendance, la fonction publique
n'étant pratiquement ouverte qu'aux français, les fonctionnaires
étaient soumis aux règles du statut général et des
statuts particuliers français, aménagés dans certains cas
en fonction des contingences politiques.
L'accession de notre pays à
l'indépendance a bouleversé à la fois les conditions de
recrutement et la conception de la fonction publique. En matière de
recrutement il n'a pas été possible de maintenir, faite de temps,
le principe du concours, faute de candidats et le niveau
d'instruction.
Mais, à partir des années 1980, ces
difficultés commençaient à caractériser le
régime de la fonction publique, il faut dégager une conception
des rapports de l'administration et du fonctionnaire. Cette question est
commandée par la structure de la
133
Conclusion Générale
fonction publique et par le choix entre une conception
contractuelle de cette dernière et une autre basée sur la
carrière.
Ces dernières années, la fonction
publique algérienne a connu une forte évolution au niveau de
toutes les institutions et administration publiques. De même pour son
organisation, sa structure administrative et plus développée en
comparaison avec celles relevant du secteur prévu.
Comme toutes les institutions et administrations
publiques, la protection civile n'échappe pas aux dispositions
règlementaires de la fonction publique. Elle est régie par un
décret interministériel, l'a rattachant directement à la
direction générale de la fonction publique. La
rémunération de ses agents (fonctionnaires), dépend aussi
de la décision que peuvent prendre les responsables des pouvoirs
publics. Cependant, plusieurs politiques renvoyant à la fixation et
l'amélioration des salaires des fonctionnaires sont discutées
à court terme, voire après, élaborées et mises en
pratique à long terme. Mais, ce n'est pas le cas à court terme et
à long terme car les résultats demeurent négatifs et en
dessous des attentes des fonctionnaires.
A travers ses bilans en grandes masses, nous relevons
que la fonction publique algérienne n'est pas structurée
administrativement sur le plan financier. Toutefois au sein de la direction de
la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou où nous avons
près l'exemple d'étude de la valeur du système de
rémunération auprès des différentes
catégories socioprofessionnelles des agents de la protection civile,
nous avons enregistré un faible taux de satisfaction des agents sur le
nouveau dispositif de rémunération mis en oeuvre depuis peu de
temps au sein de toutes les institutions et administrations
publiques.
Les fonctionnaires de la protection civile de la
wilaya de Tizi-Ouzou à travers leurs différentes
réactions, déclarent la nouvelle grille des salaires, non
objective et ne favorise en aucun cas l'amélioration du mode de vie des
algériens.
Tous ces constats ne doivent pas masquer les
progrès réalisés sur le plan humain et même
financier par cette réactualisation des salaires. Effectivement,
l'évolution de la main d'oeuvre qualifiée ou apparente du secteur
public montre que les performances humaines de la fonction publique sont de
plus en plus en amélioration.
Par ailleurs, l'impact de cette nouvelle grille des
salaires sur les compétences et les motivations des fonctionnaires de la
fonction publique au niveau de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
n'est pas négligeable. A l'heure actuelle, la compétence est
comme
134
Conclusion Générale
critère dominant qui détermine le
degré et/ou niveau de responsabilité pour pourvoir un poste
qualifié dans le corps de la protection civile. De même pour la
promotion des agents, de la protection civile, la compétence demeure
l'un des critères importants et indispensables.
De par son salaire faible, le fonctionnaire des
établissements publics algériens est motivé dans
l'accomplissement de son travail et ce, malgré son pouvoir d'achat qui
est insatisfait, sa carrière est dans la moyenne.
Aujourd'hui, l'aptitude de la fonction publique
à relever les défis et les différents handicapes de son
évolution et développement dépend de sa capacité
à imaginer les solutions en adéquation avec le contexte social et
économique et d'éviter par conséquent l'introduction des
systèmes dits non objectifs.
A travers ce travail de recherche, nous estimons que
nous avons marqué un grand pas dans l'analyse de ce thème et nous
espérons que d'autres recherches vont aborder la révolution ou
l'adaptation de cette nouvelle politique dans d'autres organismes publics afin
d'attirer plus l'attention de nos responsables sur la modernisation de la
fonction publique avec un réseau administrativement moderne, stable et
surtout peu coûteux dans le souci de l'amélioration de la
performance socio-économique du pays.
Liste des abréviations
135
Liste des abréviations
Liste des abréviations
A.I : Arrêté Interministériel ;
A.L.N : Armée de Libération Nationale ;
C.I : Circulaire interministérielle ;
D.A : Dinars Algériens ;
D.G.F.P : Direction Générale de la Fonction
Publique ;
D.G: Direction Générale ;
D.R.H: Direction des Ressources Humaines ;
E.P.A : Etablissements Publics à caractère
Administratif ;
F.R.H: Fonction Ressources Humaines ;
Ha : Hectare ;
I.C.R : Indemnité Complémentaire de Revenu
;
I.E.P : Indemnité de l'Expérience
Professionnelle ;
I.F.C : Indemnité Forfaitaire Compensatrice ;
I.F.P : Indemnité de Formation Professionnelle
;
I.S.S : Indemnité de sujétion
spéciale;
J.O : Journal Official ;
J.O.R.A : Journal Officiel de la République
Algérienne ;
Km : Kilomètre.
M.A.T.E.T : Ministère de l'Aménagement
du Territoire de l'Environnement et du
Tourisme ;
M.I.C.L : Ministère de l'Intérieure et
des Collectivités Locales ;
O.C.F.L.N : Organisation des Chouhadas du Front de
Libération National ;
O.N.S : Office National des Statistiques ;
O.R.S.E.C : l'ORganisation des SEcours en cas de
Catastrophes
O.S.T: Organisation Scientifique du Travail
;
P.C.T.O : Protection Civile de la Wilaya de Tizi-ouzou
;
R.H : Ressources Humaines ;
R.G.P.H : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat ;
S.A.L : Service de l'Administration et de Logistique
;
S.G.G : Secrétariat Général du
Gouvernement ;
136
Liste des abréviations
S.G.T : Statut général des Travailleurs
;
S.J.P.E : Sciences Juridiques Politiques et
Economiques ;
S.N.M.G : Salaire National Minimum Garanti
;
S.P : Le Service de la Prévention.
S.P.G : Service de la Protection
Générale ;
T.O : Tizi-ouzou ;
U.M.M.T.O : Université Mouloud Mammeri de
Tizi-Ouzou ;
Références bibliographiques
137
Références bibliographiques
Ouvrages
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LAROCHE et Sandra MICHEL,
Management : Aspects humains et organisations, Ouvrage
collectif, Ed, P.U.F, Paris, 1991 ;
- NIKITIN. M, Modéliser le fonctionnement des
organisations, Ed, l'Harmattan, Paris
2002 ;
- PERETTI. J. M, Gestion des ressources humaines,
8e édition, Ed, Vuibert, Paris, 2003 ;
- PILLOT. G, Maîtrise de la gestion, Ed, I. F.
G, Paris, 1979 ;
- ROMELAER. P, Gestion des ressources humaines, Ed,
ARMAND COLIN, Paris
1993 ;
- ROUSSEL. P, Rémunération, motivation
et satisfaction au travail. Ed ECONOMICA.
Paris, 1996 ;
- SCHEID. J. C, Les grands auteurs en organisation,
Ed, DUNON, Paris 1980 ;
- TEZENAS DU MONTREL. H, Dictionnaire des sciences de
la gestion, Ed, Mame,
Paris 1992.
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Algérie, Les conflits de travail en
Algérie dans le secteur privé non
agricole, Ed, KHARTHALA, Paris 1990.
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Bejaia, U.A.M.B, 2006-2007 ;
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fonction ressources humaines dans l'entreprise publique algérienne, cas
de l'E.N.I.E.M, Université M. Mammeri de Tizi-Ouzou, U.M.M.T.O,
2004
- CHENANE. A, La pratique de l'intercommunalité
dans la gestion des services publics communaux lies a la protection de
l'environnement a travers la décharge publique intercommunale de
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Revues et articles
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- G.R.H, Revue n°66, Octobre, Novembre,
Décembre, Editions ESKA, Alger, 2007 ;
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Revue algérienne n°1, Mars, Ed, ELMANAR, Alger, 1966 ;
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- BLACH. H, grand dictionnaire de la psychologie, Ed,
Larousse, Paris 200 ;
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commerce, Ed, Intellect, Paris, 2000 ;
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;
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Ed, Le Robert, Paris, 1999 ;
- Petit Larousse, Ed, Larousse, Paris, 1987 ;
- Petit Larousse Illustré, Ed, Larousse, Paris,
1991 ;
Décrets, Arrêtés et Lois
règlementaires
- Arrêté du 10 avril 1974 (J.O. n° 44
du 31 mai 1974) ;
- Arrêté du 17 avril 1973 (J.O. n° 37
du 08 mai 1973) ;
- Arrêté du 25 janvier 1972 (J.O. n°58
du 21 juillet 1970) ;
- Arrêté Interministériel du 16 mars
1970 relatif à la prise en charge par le budget de
l'Etat des dépenses de fonctionnement des services
de la protection civile ;
- Arrêté n°1678 du 12 novembre 1969
fixant pour l'année 1970 les taux des contributions
des communes et des wilayas au service de la protection
civile et des secours ;
- Circulaire interministérielle du 12
décembre 2000 portant la définition des modalités
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mise en oeuvre, dans les institutions et administrations
publiques, de la mesure relative à
l'augmentation du S.N.M.G ;
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budgets communaux pour l'exercice 1968 ;
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- Décret n° 85-231 du 25 août 1985
fixant les conditions et modalités d'organisation et de mise en oeuvre
des interventions et secours en cas de catastrophes; et le Décret
n° 85-232 du 25 août 1985 relatif à la prévention des
risques de catastrophes.
- Décret n°80-40 du 23 février 1980
portant situation de la réglementation économique des salaires et
de la stimulation matérielle collective et individuelle.
- Décret présidentiel n° 07-304 du
29 septembre 2007 fixant la grille indiciaire des traitements et le
régime de rémunération des fonctionnaires.
- Instruction interministérielle du 27
février 2008 relative à la mise en oeuvre du décret
exécutif n° 08-70 du 26 février 2008, portant institution
d'une indemnité forfaitaire compensatrice (IFC) au profit de certains
fonctionnaires et agents publics relevant des institutions et administrations
publiques.
- J. O de la république algérienne
N° 46,
- Loi n° 78-12 du 5 août 1978 portant
statut général du travailleur ;
- Loi n° 78-12 du 5 août 1978 relative au
statut général du travailleur, l'ordonnance n°0603 du 16
juillet 2006.
- Ordonnance n° 06-03 du 15 Juillet 2006, portant
statut général de la fonction publique, - Ordonnance
n°66-133 du 2 juin 1966 portant statut général de la
fonction publique.
Sites Web
- http//
revue-algérienne.sjpe.org
;
- http//
medef.fr
;
- http//
dictionnaire.phpmyvisites.net/definition-organisation-4584.html
;
- http//
RGPH.algérie-dz.com
;
- http//
ONS.algérie-dz.net/population-t.o-1564.html
;
- http//
JORADP.dz.com
;
- http//
DGFP-dz.org/statistique-fp-algérie-010536.html
;
- http//
DGPC-dz.com/defintion-protection-civile-0.html.
142
Références bibliographiques
Autres
- Colloque sur quelle gestion des ressources humaines au
sein des fonctions publiques, juin 2006, Faculté des sciences
juridiques, économiques et sociales « Université de Lille 2
» ; - Direction de la conservation des forêts de la wilaya
deTizi-Ouzou :
- Jensen et Meckling, Texte introductif au cours de
Coordination, Contrôle et management des organisation
- Mouvement des entreprises de France, MEDEF
;
- Office National des Statistiques, ONS, Recensement
Général de la Population et de l'Habitat, R.G.P.H, année
2008.
- Reforme administrative et gouvernance en Algérie
: défis et options prioritaires. Azeddine abdennour, expert national
;
- Statistiques de la direction générale de
la fonction publique (DGFP) pour l'année 2007 ; - Statistiques
émanant de Direction départemental du travail
d'Alger.
Liste des tableaux et schémas
143
Liste des tableaux et schémas
Liste des tableaux
Tableau 1101 : la grille indiciaire des
traitements 85
Tableau 1102 : la grille des niveaux de
qualification ...
87
Tableau 1103 : la grille indiciaire des
fonctions supérieures ...
89
Tableau 1104 : l'avancement des
échelons dans l'expérience professionnelle des
94
. 120
fonctionnaires
Tableau 110 5 : Tableau
récapitulatif des effectifs de la protection civile de
la wilaya de Tizi-Ouzou par grade et par tâche
Tableau 1106 : les catégories socioprofessionnelles des
agents de la protection civile
121
122 .
. 122
23
125
de Tizi-Ouzou
Tableau 1107 : Collecte des questionnaires
distribués par grade et par sexe
Tableau 1108 : Présentation des
fréquences relatives aux motivations des agents
Tableau 1109 : la valorisation des
compétences dans le corps de la protection civile ...
1
Tableau 11010 : l'information et la
communication dans la protection civile
Tableau 11011 : Tableau
comparatif du degré de satisfaction (en %) entre l'ancienne et la
nouvelle grille des salaires par grade au sein de la direction de la protection
civile de T.O
126
127
Tableau 11012 : Totalité
(fréquences et effectifs) pour chaque grille des salaires
4
5
14
Liste des schémas
Schéma 110 1 : Type d'organigramme
selon les critères hiérarchico-fonctionnels 2.
Schéma 110 2 : Type de
découpage de services et/ou de directions dans une organisation....2
Schéma 110 3 : Organigramme de la structure « direction
de la protection civile de
la wilaya de Tizi-Ouzou » .1
Liste des graphiques
144
Liste des Graphiques
Liste des graphiques
Graphique 1101: répartition des
effectifs de la fonction publique par nature juridique de
relation de travail ....
65
66
65
Graphique 1102: répartition des
effectifs de la fonction publique par
Niveaux Institutionnels
Graphique 1103:
répartition des effectifs de la fonction publique par
Secteurs d'Activités
Graphique 1104: répartition des
effectifs de la fonction publique par
Niveaux de Qualification ...
66
Graphique 1105: répartition des
effectifs de la fonction publique
(Administrations centrales) ...
67
67
68
Graphique 1106: répartition des
effectifs de la fonction publique
(Services déconcentrés de l'Etat)
Graphique 1107: répartition des effectifs de la fonction
publique
(Administrations communales)
Graphique
1108: répartition des effectifs de la fonction
publique
(établissements publics à caractère
administratif) ...
1
68
Graphique 1109: répartition de
l'effectif féminin de la F.P par secteur d'activité .
69
Graphique 11010: répartition des fonctionnaires et
agents publics par
tranches d'âge ...
69
Graphique 11011 : La répartition des
catégories socioprofessionnelles des agents
de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
...
12
. 123
Graphique 11012 : répartition des
différentes motivations des agents
4
de la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
Graphique 11013 : représentation graphique de la
valorisation des compétences
dans la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
....
12
25
Graphique 11014 : représentation
graphique de l'importance de l'information et
la communication au sein de la protection civile de
Tizi-Ouzou ...
1
7
Graphique 11015 : représentation
graphique du classement des grilles de salaire
au sein de la protection civile de la wilaya de
Tizi-Ouzou ...
12
I[4es annexes
145
Les annexes
Annexe n°01 : les différents textes
réglementaires qui ont marqué l'institution et la restructuration
de la (D.G.F.P).
- Décret n° 64-344 du 02 Décembre
1964 relatif aux attributions du Ministre de la réforme administrative
et de la fonction publique ;
- Décret n° 64-362 du 21 Décembre
1964 relatif à l'organisation interne du ministère de la
réforme administrative et de la fonction publique ;
- Décret n° 65-168 du 01 Juin 1965
précisant les attributions du Ministre de la réforme
administrative et de la fonction publique ;
- Décret n° 65-197 du 29 juillet 1965
relatif aux attributions du Ministre de l'intérieur en matière de
fonction publique ;
- Décret n° 65-201 du 11 août 1965
portant organisation de l'administration centrale du ministère de
l'intérieur ;
- Décret n° 66-238 du 5 août 1966
portant réorganisation de l'administration centrale du ministère
de l'intérieur;
- Décret n° 76-39 du 20 février
1976 portant réorganisation de l'administration centrale du
ministère de l'intérieur ;
- Décret n° 82-42 du 23 janvier 1982
fixant les attributions du secrétaire d'Etat à la fonction
publique et à la réforme administrative ;
- Décret n° 82-199 du 5 juin 1982 portant
organisation de l'administration centrale du Secrétariat d'Etat à
la fonction publique et à la réforme administrative ;
- Décret n° 84-34 du 18 février
1984 portant rattachement de la direction générale de la fonction
publique au premier ministère ;
- Décret n° 95-123 du 29 avril 1995 fixant
les attributions du Directeur Général de la fonction publique
;
- Décret n° 95-124 du 29 avril 1995
portant organisation de l'administration centrale de la direction
générale de la fonction publique ;
- Décret n° 96-212 du 15 juin 1996 fixant
les attributions du Ministère délégué auprès
du chef du gouvernement chargé de la réforme administrative et de
la fonction publique ;
- Décret n° 96-213 du 15 juin 1996 portant
organisation de l'administration centrale du Ministre
délégué auprès du chef du gouvernement
chargé de la réforme administrative et de la fonction publique
;
146
Les annexes
- Décret n° 06-177 du 31 mai 2006 portant
rattachement de la direction générale de la fonction publique
à la présidence de la république (secrétariat
général du gouvernement).
Annexe n°02 : Législation (Décrets,
ordonnances, arrêtés) portant définition de l'organisation
et le fonctionnement de la protection civile algérienne.
1.1 Au plan de l'organisation administrative
- Décret n° 64-125 du 15 avril 1964
portant organisation administrative de la protection civile;
- Décret n° 76-39 du 20 février
1976, portant organisation de l'administration centrale du Ministère de
l'intérieur;
- Décret exécutif n° 91-503 du 21
décembre 1991, portant organisation de l'administration centrale de la
direction générale de la protection civile.
1.2 - Au plan technique et
opérationnel
- Ordonnance n° 76-04 du 20 février 1976
relative aux règles applicables en matière de
sécurité contre les risques d'incendie et de panique et la
création des commissions de prévention et de protection
civile;
- Décret n° 76-34 du 20 février
1976 relatif aux établissements dangereux, insalubres et
incommodes;
- Décret n° 76-35 du 20 février
1976 relatif à la sécurité contre les risques d'incendie
et de panique dans les établissements recevant du public;
- Décret n° 76-37 du 20 février
1976 relatif à la sécurité contre les risques d'incendie
et de panique dans les bâtiments d'habitation ;
- Décret exécutif n° 98-339 du 3
novembre 1998 définissant la réglementation applicable aux
installations classées et fixant leur nomenclature ;
- Décret exécutif n° 99-253 du 7
novembre 1999 portant composition, organisation et fonctionnement de la
commission de surveillance et de contrôle des installations
classées.
147
Les annexes
Annexe n°03 :
|
Le questionnaire que nous avons utilisé dans la
réalisation de notre
|
recherche
|
|
QUESTIONNAIRE
Ce questionnaire a pour but la réalisation de notre
mémoire de fin d'étude pour l'obtention du diplôme de T.S
en G.R.H. Nous désirons connaître votre avis sur le nouveau
système de classification des salaires nouvellement adopté pour
les organismes publics, notamment, au sein de la protection civile, de la
wilaya de Tizi-Ouzou. Les réponses seront synthétisées et
traitées de manières anonymes. L'avis de tous nous sera utile et
nous vous remercions d'avance pour votre précieuse collaboration.
1)- Votre sexe : homme femme
2)- Âge :
3)- Situation familiale :
- Célibataire - Marié «e»
- Divorcé «e»
- Veuf «ve»
4)- Niveau d'instruction :
- Primaire
- Moyen
- Secondaire
- Universitaire
- Diplômé
5)- Grade :
- Officier supérieur
- Officier
- Sous-officier
- Agent
148
Les annexes
6)- Date de recrutement : .
7)- Poste occupé :
8)- Motif du choix du corps de la protection civile : -
Personnel
- Familial
- Autre
9)- Dans quelle condition exercez-vous votre
fonction
- Très Bonne
- Bonne
- Assez Bonne
- Autres
10)- Préférez-vous travailler en
régime
- Equipe - Normal
11)- Décrivez brièvement votre état
psychologique au moment d'une intervention
(s'il y a lieu)
12)- Citez les domaines de votre
......................................................
intervention
13)- Trouvez-vous que votre
rémunération reflète les efforts que vous
déployez par
rapport à l'ancienne grille des
salaires ? Oui Non
14)- Si non pourquoi ?
15)- veillez hiérarchiser en ordre vos
motivations dans l'exécution de votre
poste de (1 à 4)
- Matérielles
- Estimes
- Reconnaissances
- Humanitaires
149
Les annexes
16)- Votre rétribution anciennement établie
(ancienne grille des salaires) compense-t-elle
l'effort consenti dans l'exécution de votre poste ?
Oui Non
17)- Si non pourquoi ?
18)-
D'après vous favorise-t-on votre compétence
dans cette ancienne grille ?
................................................ Oui Non
19)- Si non quel est le
critère pris en considération dans le calcul de votre salaire
?
20)- Citez les avantages (primes, indemnités)
que vous perceviez
21)- Existe-t-il d'autres avantages matériels
et/ou
psychologiques
qui ne sont pas
pris en compte dans les indemnités, primes
accordées ? Oui Non
22)- Si oui les quelles ?
23)- Votre salaire couvre-t-il l'essentiel de vos besoins
familiaux (vitaux) ?
Oui Non
24)- Si non votre pouvoir d'achat est-il faible
?
25)- Êtes-vous davantage motivé au
travail en dépit de la faiblesse de votre salaire ? (Cette question
devra avoir une réponse particulière si vous répondez par
non à la question n°23)
Les annexes
26)- Êtes-vous informé de la mise en place d'un
nouveau système de
classification des fonctions ? Oui Non
27)- Si oui par quel canal (moyen) ?
28)- Y a-t-il de nouveautés dans le nouveau
dispositif de rémunération et de classification des fonctions
(mis en application à partir de Janvier 2008)
en relation à votre poste ? Oui Non
29)- Si oui lesquelles ?
30)- Quelles sont les critères pris en
considération dans ce nouveau système ?
31)- A-t-on favorisé la compétence ou
l'expérience (l'apprentissage) ?
32)- Aviez-vous bénéficié d'une formation
au sein de votre structure ?
Oui Non
33)- Si oui laquelle ?
34)- Est-t-elle prise en compte comme qualification
dans le nouveau dispositif de
rémunérations ? Oui Non
35)- Si non pourquoi ?
36)- Comment concevez-vous la notion de
compétence dans le corps de la
protection civile ? (décrivez brièvement)
150
151
Les annexes
37)- Y a-t-il eu un effet positif (impact) sur votre
situation après la mise en
application de la nouvelle grille des salaires
? Oui Non
35)- Si oui lequel ?
39)- la gestion de votre
carrière est elle motivante au point où vous obtenez des postes
promotionnelles indépendamment devant vos acquis
théoriques diplômes) ? (Expliquez
brièvement)
Table des matières
152
Table des matières
01
04 04 04 07
09
09
10
10
10
10
11
12
...
12
14
14
15
15
16
16
17
18
18
19
20
20
21
21
23
23
Introduction générale et
problématique
Chapitre I : Emergence et développement de
Fonction Ressources Humaines
Introduction au chapitre
section1 : La fonction ressources humaines : naissance
et développement
1-1 La naissance de la fonction personnel
1.2 Le développement de la fonction personnel
1-3 De la fonction personnel à la fonction
ressources humaines (F.R.H)
1-4 Les fondements théoriques de la FRH
1-4-1 Les théories traditionnelles
4-1-1- La théorie classique
A)- la théorie de la gestion administrative
A-1- Les types d'organisations selon Max WEBER
A-2- Les six grandes fonctions de l'organisation
selon H. FAYOL
B)- la théorie physiologique des organisations
B-1- le contenu de la méthode de TAYLOR
B-2- la place de l'homme dans la théorie
physiologique des organisations
1-4-1-2- La théorie néo-classique
.
1-4-2 Les théories modernes
1-4-2-1- La théorie des relations humaines
A)- La valeur de la théorie des relations
humaines
B)- Les limites de la théorie des relations
humaines
1-4-2-2 Les théories des ressources humaines
A)- la théorie des besoins de MASLOW
B)- la théorie de HERZBERG
C)- Les théories de « X » et «
Y » de Douglas Mac GREGOR
1-4-3 Les nouvelles théories
1-4-3-1- la théorie managériale
1-4-3-2- la théorie Behavioriste
1-4-3-3- la théorie du capital humain
Section 2 : Présentation de la fonction
ressources humaines dans l'organisation publique
2-1 Généralités sur la notion de
l'organisation
153
Table des matières
A/- L'organigramme et l'organisation 24
B/- Types d'organisation 25
B-1- Une entreprise économique .
26
B-2- les administrations publiques 26
C/- aperçu sur la fonction publique .
26
D/- le parcours des administrations publiques
algériennes ...
27
E/- Vers la professionnalisation de la fonction publique
et l'adaptation des méthodes de
gestion publique avec les ressources humaines et la
communication
F/- définition d'un fonctionnaire
2-2 La définition de la gestion des ressources
humaines
2-3 l'importance de la fonction ressources humaines dans
l'organisation
2-4 La fonction ressources humaines au sein des
organisations publiques
2-5 Les activités de la fonction ressources
humaines
|
30
31
32 . 33 35 . 36
|
2-6 Les objectifs de la fonction ressources humaines
...
37
A/- Les objectifs économiques . 37
B/- Les objectifs humains et sociaux 37
C/- Les objectifs d'actualisation et de perfectionnement
...
37
40
40
40
41
41
42
42 42 42 42
43
Conclusion au chapitre 39
Chapitre II : Les
politiques de GRH ; théories et pratiques
Introduction au chapitre
Section 1 : La politique en gestion des ressources
humaines
I- Généralités
II- Nature et intérêt de politique du
personnel
1)- Les politiques de personnel d'ensemble
a)- politique n°1 : L'administration du personnel
comme fonction dominante
b)- politique n° 2 : Le droit du travail comme
élément dominant
c)- politique n° 3 : Les relations sociales comme
fonction essentielle
d)- politique n° 4 : Discipline et autorité
e)- politique n° 5 : La fidélisation du
personnel
f)- politique n° 6 : Les relations humaines
g)- politique n° 7 : La gestion des ressources
humaines par les systèmes ...
43
154
Table des matières
h)-
43
44
44
44
46
46
47
48
49
49
50
52
52
55
55
56
56
57
58
59
60
...
61
62 62 62 64 64
politique n° 8 : La gestion du personnel par
motivation et concurrence interne
i)- politique n° 9 : La gestion du personnel par la
communication
j)- politique n° 10 : La gestion du personnel par
le développement des individus
k)- politique n° 11 : La gestion économique
et stratégique des ressources humaines
2)- Les grands axes
politiques de la G.R.H (politiques de personnel par thème)
la politique de l'emploi
a) La politique de participation
b) la politique de valorisation
c) la politique de rémunération
3) les
conclusions de la motivation et la compétence sur la politique de
rémunération du
personnel
2-1) définition de la motivation au travail
3-2) La compétence au travail
3-3) La rémunération du personnel
3-4) Synthèse sur la gestion des
compétences - rémunération et motivation
Section 2 : La G.R.H et autres fonctions de
l'entreprise
a) gestion des ressources humaines et gestion de
production
b) gestion des ressources humaines et marketing-vente
c) gestion des ressources humaines et
comptabilité
d) gestion des ressources humaines, finance, et
investissement
e) gestion des ressources humaines et informatique
f) gestion des ressources humaines et stratégie
Conclusion au chapitre
Chapitre III : Les politiques de
rémunération en Algérie au sein
des organisations
publiques
Introduction au chapitre
Section 1
|
: Cadre juridique et contexte général
|
1- l'ensemble des textes législatifs
2- La fonction publique algérienne.
2-a)- Les principaux objectifs de la fonction publique
algérienne
2-b)- Agrégats relatifs aux effectifs de la
fonction publique en 2007
155
Table des matières
65 65 65 65
2-b-1)- répartition des effectifs de la fonction
publique par Nature Juridique de
la relation de travail
2-b-2)- répartition des effectifs de la fonction
publique par Niveaux Institutionnels
2-b-3)- répartition des effectifs de la fonction
publique par Secteurs d'Activités
2-b-4)- répartition des effectifs de la fonction
publique par Niveaux de Qualification 2-b-5)- répartition des effectifs
de la fonction publique par niveaux institutionnels et
qualifications 67
2-c)- Personnels Féminins ...68
2-d)- Pyramide des âges 69
3- La direction générale de la fonction
publique « D.G.F.P » 69
3-a)- Organisation de la direction
générale de la fonction publique 70
3-b)- Missions de la direction générale de
la fonction publique ... 72
3-c)- La gestion des ressources humaines dans la
fonction publique ...75
Section 2 : la grille des salaires « politique de
rémunération » 76
1- contextes d'élaboration 76...
2)- l'ancienne grille des salaires 78
2-a)- la méthode de détermination des
points indiciaires ...
79
2-b)- Les primes et indemnités au salaire de base
80
2-c)- Vers la négociation d'une nouvelle grille
de salaire (grève et revendication) 81
2-d)- La définition d'une nouvelle grille des
salaires 82
3)- la nouvelle grille des salaires ...83
3-a)- la grille indiciaire des traitements et des
niveaux de qualification 84
3-b)- la grille indiciaire des fonctions
supérieures de l'Etat ...88
3-c)- Apports et quelques aspects comparatifs
(nouveautés du nouveau système) 90
3-d)- Mode de calcul de la rémunération
. 91
3-e)-L'expérience professionnelle 94
4)- Le statut particulier 95
4-a)- conception générale des nouveaux
statuts particuliers ...96
4-b)-
98
98
dispositions communes à l'ensemble des statuts
particuliers
conclusion au chapitre
156
Table des matières
Chapitre IV : Cas pratique ; mise en place de la
nouvelle grille des salaires
Introduction au chapitre
Section 1 : présentation l'organisme d'accueil
1) aperçu général sur la protection
civile algérienne
1-1- La formation du corps de la protection civile
a)- Législation
b)- Mission
c)- Réglementation et exécution
d)- Organisation
e)- Personnel
f)- Formation
H)- Finances
G)-Equipement / Matériel
2)- la protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
2-1- historique
2-2- Les principales missions de la protection civile de
la wilaya de Tizi-Ouzou
2-3- Présentation de la fonction GRH de la
protection civile de la wilaya de Tizi-Ouzou
2-4- Description de l'organigramme
2-4-1-) Le directeur général de la
protection civile
2-4-2-) Les services de la direction
générale de la protection civile de Tizi-Ouzou .
A-) Le Service de l'Administration et de Logistique
(S.A.L)
B-) Le Service de la Protection Générale
(S.P.G)
C-) Le Service de la Prévention (S.P)
Section 2 : Analyse du questionnaire
1)- Définition d'échantillon
A)- présentation de l'outil de l'enquête
B)- la population ciblée
2)- analyse des résultats
A)- questions relatives à la motivation des
agents
B)- questions relatives à la valorisation des
compétences
C)- questions relatives à la l'information et la
communication
|
100
100
100
102
103
104
104
105
107
107
109
109
110
110
111
112 115 115 115
115
116
117
119
119
119
120
122
122
123
124
|
157
Table des matières
D)- questions relatives à la
rémunération des agents de la protection civile (ancienne
et
nouvelle grille des salaires)
Conclusion au chapitre
Conclusion générale
Liste des abréviations
Références bibliographiques
Liste des tableaux et schémas
Liste des graphiques .
Les annexes
Table des matières
|
126 128 130 135 137
143
144
145
152
|