Section 2 : MEDIATION INTERNATIONALE
Le chef de l'ONU, Ban ki - Moon a été au Burundi
le lundi 22 février b2016. La raison de cette descente du
secrétaire général des Nations Unies est de
rétablir le dialogue entre les différents acteurs politiques
burundais. Pour ce faire, le diplôme onusien s'est donné un agenda
très chargé.
Il devra rencontrer la plate-forme de l'opposition
réunie au sein du conseil national pour le respect de l'accord d'Arusha
pour la paix et la réconciliation au Burundi (CNARED). Il accordera une
audience à la société civile encore active dans le pays
ainsi qu'à Alain - Aimé NYAMITWE, ministre des Affaires
étrangères. Quant à la rencontre avec le Président
Pierre NKURUNZIZA, elle est prévue pour ce mardi 23 février 2016.
Ce sera l'occasion pour le numéro 1 des Nations Unies de ramener tous
les acteurs politiques burundais à l'intérieur comme en exil
autour d'une même table. Mais que peut faire le diplomate onusien face
à des acteurs qui regardent dans deux directions diamétralement
opposées ?
1. La pomme de discorde
Le troisième mandat de pierre NKURUNZIZA constitue la
pomme de discorde. Pour l'opposition burundaise, la constitution du pays et les
accords d'Arusha n'autorisent pas un chef de l'Etat, aussi populaire et
puissent soit - il à briguer un troisième mandat. Mais pierre
NKURUZIZA rejette cela en bloc. Il mortelle qu'il a été
désigné par le parlement. Par
56 Ibidem
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conséquent, l'on ne saurait comptabiliser ce mandat
comme le premier. Or l'opposition ne lui reconnait pas le troisième
mandat et soutien qu'il doit y renoncer pour le retour à la paix dans le
pays. Ce qui n'est pas du goût de NKURUNZIZA.
2. Des initiatives infructueuses
Les initiatives de médiation pour relancer le dialogue
politique inter burundais ont été légion. Aussi bien
l'union africaine que les Nations unies se sont impliquées pour une
harmonie entre les acteurs politiques du pays.
Au niveau africain, Yowéri MUSEVENI,, président
de l'Ouganda, Boni YAYI du Benin, Eden Kodjo, ancien secrétaire
général de l'organisation de l'unité africaine (OUA) sans
oublier les quatre chefs d'Etat et le premier ministre éthiopien ont
été désignés par l'union africaine pour une
médiation au Burundi.
Quant à l'ONU, elle a envoyé une
délégation d'ambassadeurs de haut niveau dans le pays pour tenter
de faire fléchir NKURUNZIZA, mais la mission a été un
fiasco. Elle a par ailleurs encouragé les acteurs burundais à
écouter Eden kodjo, mais là encore, la mayonnaise n'a pas
pris.
Dans ce contexte ou le dialogue inter burundais est au point
mort après toutes ces initiatives sur le plan africain qu'international,
Ban ki- Moon aura du mal à ramener à la maison NKURUNZIZA et son
puissant chef de la diplomatie inscrit dans une logique d'affrontements.
Quant à sa mission envers l'opposition, elle ne demande
pas par rapport à ses exigences de départ, ce qui est
balayé du revers par le camp présidentiel. Personne ne veut faire
de concession jusque - là.
Ainsi, la mission de Ban ki - Moon a de fortes chances de
connaître un échec au vu du désidérata de chaque
camp et ce serait bien dommage pour le peuple burundais et toute
l'Afrique.56
Selon Amnesty international, il faut un dialogue pour mettre
fin au conflit armé au Burundi. Il a également demandé au
gouvernement
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burundais d'honorer ses engagements, en finalement
l'enquête sur les charniers découverts en décembre 2015,
grâce à des images satellitaires.57
57 Burundi : Amnesty internationale appelle à
la médiation par éviter un conflit armé /Africaines.
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