La CIRGL et la résolution de la crise au Burundi. Portée et limite.( Télécharger le fichier original )par Yannick NKODIA Université de Lubumbashi - Licence 2015 |
b. Conséquences externesLa crise au Burundi et la fuite d'environ 200.000 réfugiés selon l'ONU depuis l'été 2015, fait peser un risque de contagion sur les autres pays de la région des Grands Lacs, déjà marqués par des frontières poreuses, une instabilité politique et de conflit ethniques. A cet titre, les relations diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda se sont dégradés fin 2015. En mars 2015, l'International Displacement Monitoring center (IDMC) relevait déjà 77.600 personnes déplacées à l'intérieur même du Burundi.45 (IDPS : Internally displced persons), principalement dans les régions du centre (Gitega et Ngozi), alors que le haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) comptait 186.045 réfugiés pour la période allant du 1 aout au 7 aout46 ce chiffrée ne reprennent pas les nombreux burundais accueillis par leurs proches et donc non enregistrés. La Tanzanie est le pays le plus affecté par l'afflux de réfugiés (45,5%), suivi par le Rwanda (39,2%) et la RDC (7,9%). Le UNHCR « Revised Burundi Regional Refuge Response Plan » prévoit une augmentation des réfugiés burundais, avec un nombre allant jusqu'à 320.000 réfugiés à la fin du mois de septembre.47 Section 3 : LES REACTIONS a. Niveau interneLa réélection du président NKURUNZIZA au premier tour n'a pas calmé le Burundi, toujours secoué par une crise politique. Si la contestation populaire a été violemment réprimée, le pays est toujours en ébullition. C'est l'officialisation, le 25 avril, de la candidature au président pierre NKURUNZIZA à un troisième mandat quia mis le feu au poudre. Dès 45Internal Déplacement Monitoring center, « Burundi : Internaldisplcement as of March 2015 » 4.3.2015, http://www.internal-displcement.org/sub-saharan-africa/burundi2015/burundi-internal -displcament-as-of-march-2015. 46Ocha , « humanitairiam bulletin EastemAfrica », 7.8.2015 47Idem 40 le lendemain, des Burundais, opposés à cette candidature, sont descendus dans la rue pour protester. Interdites, ces manifestations, concentrées à Bujumbura et certaines localités de province, ont été marquées par des affrontements entre la police. Les forces de l'ordre qui ont parfois réprimé les manifestants à balles réelles, ont fini par étouffer la contestation. Les élections législatives ont eu lieu en juin, la présidentielle en juillet elles ont scellé la victoire écrasante de Pierre NKURUNZIZA au premier tour et de son parti, le CNDD - FDD. Selon les contestataires, un nouveau mandat du président vide la constitution et l'accord d'Arusha qui avait permis la fin de la guerre civile. Celle - ci a opposé entre 1993 et 20006 l'armée alors dominée par la minorité tutsie et des groupes rebelles hutus. L'opposition boycotte les scrutins législatifs et communaux. La très influence de l'église catholique a retiré ses représentants au sein des commissions électorales provinciales et communales et même la légitimité de la commission électorale nationale indépendante (CENI) est contestée.48 |
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