1-2-Problématique
En 2029, plus de 50 % de la population des pays en
développement habitera en zone urbaine. Si la tendance actuelle se
poursuit, la majeure partie de cette population vivra en ville, dans des
quartiers non desservis par les services de base comme l'eau potable et
assainissement (Seidl, 2009).
Ainsi les conditions environnementales dans lesquelles vivent
des centaines de millions de citadins dans le monde ont des conséquences
néfastes voire catastrophiques sur leur santé (Diabagaté,
2007).
Environ 2, 5 milliards de personne dans le monde souffrent du
manque d'accès à un assainissement de base (ONU, 2006).
Entre 2000 et 2003, 769 000 enfants sont
décédés chaque année de diarrhée en Afrique
Subsaharienne, soit plus de 2000 décès par jour (Houanou, 2008).
La Direction des Études Démographique (2006) a montré
qu'au Bénin, 14 % des enfants de 6 à 23 mois ont souffert de
diarrhée en 2006.
A l'origine de ces problèmes, l'insuffisance
d'observance des règles d'hygiène, les comportements
négatifs sur l'environnement comme la défécation dans les
champs, forêts, buissons, masses d'eau ou d'autres espaces ouverts, ou
l'élimination des matières fécales avec les déchets
ménagers solides qui rendent l'eau de boisson insalubre et en font un
vecteur de maladies hydriques (OMS, 2005).
Au niveau mondial, 1,2 milliards de personnes pratiquent la
défécation à ciel ouvert, 221 millions de personnes en
Afrique subsaharienne (Aubry, 2005). Au Bénin, à la fin de
l'année 2010, 41,9 % de la population béninoise avaient
accès aux ouvrages d'évacuation d'excréta mais
l'écart était important entre le milieu urbain (81,7 % de
couverture) et le milieu rural (15,9 %) (Suivi Emicov,
2010).
L'effet de contagion n'a pas épargné les villes
moyennes à l'instar de Lokossa qui a connu elle aussi l'influence de la
croissance humaine. D'après les statistiques du recensement
général de la population et de l'habitation en 2002, cette ville
comptait 36 954 habitants. Elle compte actuellement environ 46 354
habitants et cette population devrait passer à environ 77 226
habitants en 2025 selon les projections (INSAE, 2009).
Dans la ville de Lokossa, l'évolution de la population
n'est pas accompagnée d'un comportement susceptible de préserver
le cadre de vie. Quelques exemples dénotent cette affirmation. En effet,
les villes dans leur ensemble s'agrandissent sans un plan directeur
précis (Dossou-Yovo, 2001). De plus la réalité
sociologique qui caractérise ces populations est de pouvoir construire
sa propre demeure. En dehors de ces considérations, l'attitude
traditionnelle et le mode de vie des populations influencent la
rationalité dans la manière d'agir et les systèmes de
norme de gestion de l'environnement urbain.
Ces pesanteurs sont le reflet d'une série de
problèmes d'insalubrité dont l'homme se trouve à
l'origine. L'illustration est que, la plupart des concessions ne disposent pas
de lieu d'aisance convenable, les latrines traditionnelles qui sont construites
par endroit constituent au même titre que les douches et puits de
fortune, des gîtes larvaires (Allagbé, 2005).
En conséquence, la pollution qu'engendrent les
pratiques humaines sur le milieu urbain commence en revanche par créer
un environnement malsain qu'il importe d'assainir d'où
l'intérêt du thème : « assainissement et
santé dans la ville de Lokossa ».
La réflexion sur l'assainissement et la santé
dans les villes moyennes du Bénin vise ainsi à apporter une
lumière sur les questions suivantes : Quelles sont les
problèmes d'assainissement que rencontre la ville de Lokossa ?
Quels sont les impacts sur la santé des populations ? Quel est le
cadre institutionnel qui régit l'assainissement dans cette ville?
Quelles stratégies, mettre en place pour résoudre ces
problèmes?
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