CHAPITRE I :
REVUE DE LITTERATTURE, PROBLEMATIQUE, ET
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Le présent chapitre est consacré à la
présentation du cadre théorique, et à la démarche
méthodologique.
1-1- Revue de littérature
Il existe une littérature bien fournie sur les
questions d'assainissement et de santé. La consultation de cette
documentation a permis de faire le point sur les différentes approches
dans le domaine de l'environnement en relation avec la santé publique.
Plusieurs auteurs et institutions ont pu dans leur ouvrages, établir un
lien entre la mauvaise gestion du milieu et les conséquences sanitaires
qui en découlent.
Selon la Banque Mondiale (2001), le développement
économique améliore considérablement la qualité de
vie dans les pays en développement produisant des gains incroyables,
sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Dans le
même temps, les facteurs environnementaux tels que la pollution de l'air
extérieur et dans les habitations, les maladies ainsi que l'exposition
aux produits chimiques toxiques menacent la santé de millions de
personnes et les ressources naturelles.
Abondant dans le même sens, Diabagaté (2007)
affirme que les conditions environnementales, économiques et
sociales du milieu urbain déterminent la santé des populations.
C'est pourquoi, à côté d'un modèle
biomédical, il importe de développer les interprétations
écologiques et environnementales de la santé et de se
libérer des perspectives étroitement sectorielles.
Jagland (2011), quant à lui décrit les liens
étroits qui existent entre environnement, santé et
pauvreté. Pour lui en effet, il apparaît de plus en plus
clairement que la pauvreté et la mauvaise santé sont les
principales causes de la dégradation environnementale, mais aussi que la
santé et le recul de la pauvreté dépendent d'un
environnement salubre.
Ce constat presque général dans la plupart des
villes des pays sous développés ne serait pas sans fondement. En
effet, le mode de vie et la pauvreté justifierait un temps soit peu le
comportement des hommes et des femmes vis à vis de l'environnement. A ce
propos, Coulibaly (2002) dégage que les conditions de vie des
habitants sont à la base de la dégradation de l'environnement
urbain à Gaya au Niger. Il partage ainsi l'assertion de l'OMS (1981) qui
faisait remarquer que les maladies transmissibles liées à l'eau
sont rares dans les pays développés ; les niveaux de
développement, la forte proportion des branchements individuels et les
réseaux d'assainissement à entraînement par eau ont
concouru à en faire disparaître les principales causes.
Par ailleurs, de nombreuses littératures sur la
question ont établi un lien direct entre un environnement malsain et la
santé des populations. L'évacuation inadéquate et
insalubre des déchets et en particulier d'excréta humains
infectés entraîne la contamination du sol et des sources d'eau
potable (OMS, 1992), et donc des maladies.
Affognon (1999), par exemple a étudié les
rapports qui existent entre les activités humaines et la pollution dans
le quartier Enagnon de Cotonou. Dans sa démarche, il dégage
l'impact de la pollution sur la vie des hommes et propose des solutions pour y
remédier.
Abondant dans le même sens, mais de façon
spécifique Odulami (1999), Migan (1993) et Assani (1995) ont
étudié la qualité des eaux dans certaines villes et sont
arrivés à la conclusion que les eaux des sources renferment des
rejets générés par les activités humaines et des
germes fécaux qui sont responsables de plusieurs maladies d'origine
hydrique telles que le choléra, la fièvre typhoïde, la
dysenterie, les gastro-entérites, les parasitoses intestinales.
Face à tous ces problèmes, il faut alors
repenser la question santé-environnement comme le montre si bien le
titre de l'ouvrage de Cassels et Janovski (1996) qu'il faut renforcer la
gestion des systèmes de santé dans les districts et les
provinces.
Il s'en suit alors que pour réduire les
déconvenues d'un environnement urbain malsain, le développement
de l'alimentation en eau et celui de l'assainissement doivent être
associé aux autres aspects du développement sanitaire (OMS,
1981).
Le MEHU (2001) à travers son Plan d'Action
Environnemental a compris que les effets quotidiens des pollutions,
résultent entre autres de la vieillesse des équipements sur la
santé humaine : maladies respiratoires, maladies liées
à une mauvaise hygiène hydrique. Dans le même ordre
d'idée, il montre que les déchets urbains ne sont «
gérés« que de façon médiocre surtout dans les
plus grandes villes. Les taux de gestion oscillent autour de 50 % pour tout le
Bénin soit 140 000 tonnes par an puisque que selon les estimations
70 à 75 % des déchets domestiques de la ville de Cotonou ne sont
pas collectées, même si, depuis quelques années,
grâce à la libération du secteur de la gestion des
déchets solides et des eaux usées, des entreprises privées
contribuent à une évacuation plus intensive et plus rapide des
déchets.
L'OMS (1994) à travers son conseil de concertation pour
l'approvisionnement en eau et l'assainissement déclare que l'absence
d'assainissement présente une grave menace de pollution pour les
ressources en eau et peut être considéré comme un
déni du droit fondamental de l'homme à la dignité. Par
cette affirmation, le conseil de concertation montre à quel point
l'homme pris dans son entièreté a droit à un cadre de vie
salubre et sain sans lequel il se trouve considérablement
diminué.
En grande partie, ce sont l'ignorance et la négligence
de certains citoyens qui mettent les secteurs urbains et périurbains des
cités béninoises dans un état d'insalubrité de plus
en plus accentué. Certains se soucient très peu du maintien de
leur cadre de vie dans un état de propreté acceptable.
Pour le MEHU (2001), une faible partie de ces déchets
(environ 15 %) est recyclée par le secteur informel, comme dans la
plupart des pays africains. Il reste cependant qu'une grosse quantité
est soit enfouie sur place, soit entassée dans les décharges
sauvages qui envahissent souvent les grandes artères routières au
grand mépris des règles d'hygiène
élémentaire ou encore sert souvent de remblai pour les voies
inondables lorsqu'elle n'est pas simplement rejetée dans les caniveaux
d'évacuation d'eaux pluviales. Le manque de moyens et l'incivisme quasi
généralisé des populations sont directement responsables
de cet état de fait. Cependant, le Bénin dispose d'un arsenal
juridique en matière d'environnement et de santé publique. Un
nombre important de textes réglementaires sont élaborés
et, mieux, des accords, traités et conventions internationaux ont
été signés et ratifiés. Tous ces textes aussi bien
nationaux qu'internationaux doivent contribuer à l'amélioration
de l'environnement. Malgré cet arsenal de textes, la gestion de
l'environnement connait encore un certain nombre de problèmes dont
notamment la faible culture juridique des populations qui entraînent
l'indifférence vis-à-vis des règles juridiques.
Pour combler ces insuffisances ci-dessus citées, le
Bénin s'est doté d'une Politique National de l'Assainissement qui
a pour objectif de promouvoir l'assainissement dans le but de rendre salubre le
cadre de vie des populations.
En somme, ces différentes recherches documentaires ont
été d'une grande utilité car elles ont permis de mieux
circonscrire le sujet. Mais force est de constater que la plupart des
études menées ne mettent pas l'accent sur les problèmes
environnementaux et les risques sanitaires liées à ces
problèmes dans les villes moyennes.
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