1.4.5.3. Expérience d'Ibi
En 2000, Olivier Mushiete, héritier de plusieurs
milliers d'hectares cédé en 1966 par le pouvoir coutumier
à sa famille, décida de faire l'agroforesterie par la technique
d'assolement consistant à planter les maniocs entre les rangées
d'arbres. En octobre 2008, la société Novacel, porteuse du
projet, commença à planter les arbres à croissance rapide
et profitant de ralentissement de la croissance des mauvaises herbes, fruit de
l'ombrage des ligneux, et l'amélioration de la fertilité que
procure la litière libérée par ces derniers pour planter
les maniocs sans apport d'engrais chimique (Maya zine, 2012). Cette situation a
permis à la Novacel de solliciter ONF International pour
l'élaboration d'un Document Descriptif de Projet qui a permis de valider
et d'enregistrer, en 2011, le puits de carbone d'bi Batéké comme
le premier projet Mécanisme de Développement Propre (MDP) de
boisement/reboisement enregistré dans le bassin du Congo (ONF
International, 2011).
Grâce à son initiative, il gagne les revenus
issus du manioc brut ou transformé, du charbon de bois et du
crédit carbone pour lequel une étendue de 1.000 ha a
été enregistrée à l'administration foncière
et vendue au Fonds Bio Carbonne géré par la Banque Mondiale (Maya
zine, 2012).
De son coté, par le financement de l'ONG belge SLCD, le
GI Agro, une ONG congolaise installée à Ibi-village, apporte les
soutiens techniques et financiers aux paysans de ce village et ses hameaux
regroupés au sein des CLD dans un programme agroforestier dont
l'apiculture s'ajoute afin d'améliorer le revenu et d'assurer la
sécurité alimentaire des paysans vivant dans cette zone (Maya
zine, 2012).
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1.4.5.4. Perspective agroforestière en
République Démocratique du Congo (RDC)
La RDC compte aujourd'hui plusieurs opportunités de
développer l'agroforesterie (Dkamela, 2012) :
L'importance qu'accorde l'Institut national pour
l'étude et la recherche agronomique (INERA), disséminé
dans ses 22 centres et stations de recherche dans le pays, sur la question
agroforestière et ses différentes spéculations dans
diverses zones écologiques en vue de stabiliser les paysans ;
Bien que les interventions de la Coopération Technique
Belge (CTB) en RDC dans le PIC n'aient pas prévues l'agroforesterie, il
est possible que le PIC l'intégré en remplacement de
l'agriculture à moyen ou à long terme ;
Outre la CTB, plusieurs autres partenaires nationaux et/ou
internationaux, privés et/ou publics interviennent et/ou montrent leur
volonté d'investir dans le domaine agroforestier en RDC.
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