1
INSTITUT SUPERIEUR
DE LA COMMUNICATION,
DES AFFAIRES ET DU MANAGEMENT
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES Pour l'obtention du
DIPLOME DE MASTER EN MANAGEMENT
LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL
Par
Sophie Cécilia SAKAIMA
Deuxième Année de Master, Option Management et
Développement d'Entreprise Session d'été (M2MDE. -
SE)
Encadreur Pédagogique : Monsieur Jesy RAMANAMISATA
Enseignant-Formateur
ISCAM
Année académique : 2014-2015
Juin 2015
2
Année académique : 2014 - 2015
Juin 2015
INSTITUT SUPERIEUR
DE LA COMMUNICATION,
DES AFFAIRES ET DU MANAGEMENT
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES Pour l'obtention du
DIPLOME DE MASTER EN MANAGEMENT
LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL
Par
Sophie Cécilia SAKAIMA
Deuxième Année de Master, Option Management et
Développement d'Entreprise Session d'été (M2MDE. -
SE)
Encadreur Pédagogique : Monsieur Jesy RAMANAMISATA
Enseignant-Formateur
ISCAM
ii
RESUME
Pour un pays récemment touché par une crise
économique, Madagascar a aujourd'hui plus que jamais besoin d'un
financement aussi bien en interne qu'en externe. Pour le premier, l'impôt
est sans nul doute la principale ressource de financement.
Marqué par une forte augmentation depuis ces cinq
dernières années, le secteur informel est un sujet aussi vieux
que l'idée de sa formalisation.
Face à ces deux contextes, il y a lieu de se demander si
la fiscalisation du secteur informel serait un atout pour le
développement ?
Cette étude, va donc cerner trois grands points : les
causes de la prolifération du secteur informel, son rôle dans
notre développement économique et enfin explorer les
possibilités de la fiscalisation de ce secteur et mesurer son impact.
Mots clés : informel, fiscalité,
développement, ressources
ABSTRACT
For a country recently affected by an economic crisis, today more
than ever, Madagascar needs internal and external financing. For the first one,
the tax is undoubtedly the main source of financing.
Marked by a significant increase these last five years, the
informal sector is a subject as old as the idea of its formalization.
At the crossing of these two contexts, it is appropriate to
wonder if the taxation of the informal sector would be an asset for our
development?
Therefore, this study will encircle three main points: the causes
of the proliferation of the informal sector, its role in our economic
development and finally explore the possibilities of the taxability of this
sector and to measure its impact.
Keywords: informal, taxation, development,
resources.
iii
REMERCIEMENT
En préambule de ce rapport, nous voudrions exprimer nos
sincères remerciements et nos profondes reconnaissances envers :
? Monsieur Jaona RANAIVOSON, le Directeur Général
de l'ISCAM, qui nous a permis de suivre la formation de l'ISCAM
? Monsieur RAMANAMISATA Jesy, notre encadreur professionnel, pour
son orientation, sa confiance et sa patience, qui a constitué un apport
considérable sans lequel ce travail n'aurait pas pu être
mené à son terme
? Nos parents, pour leur contribution, leur soutien et leur
patience.
iv
SOMMAIRE
RESUME ii
REMERCIEMENT iii
SOMMAIRE iv
GLOSSAIRE vi
Introdution et contextualisation 1
1 Concept et état de l'art 4
1.1 Origine de la notion du secteur informel 4
1.2 Définition du secteur informel 5
1.3 Secteur informel à travers l'enquête de l'INSTAT
à Madagascar 7
1.4 Théorie sur le secteur informel 11
2 MATÉRIELS ET MÉTHODES 14
2.1 Matériels 14
2.2 Méthodes 17
3 Résultats 24
3.1 Résultats première hypothèse 24
4 Discussions et recommandations 34
4.1 Discussion hypothèse 1 : Causes du secteur
informel 34
4.2 Recommandations 46
conclusion 54
TABLE DES MATIERES 55
V
vi
GLOSSAIRE
Installation de fortune : Installation
improvisée et provisoire.
Emploi salarié : ou salariat est un
mode d'organisation du travail qui repose sur la fourniture d'une prestation
par une personne, contre rémunération et sous lien de
subordination juridique avec un employeur. L'employeur peut être
individuel ou collectif. ...
Emploi non-salariés: est un mode
d'organisation du travail qui repose sur la fourniture d'une prestation par une
personne, qui est rémunérée sous une autre forme qu'un
salaire.
Sous-emploi : Le sous-emploi se
caractérise par un revenu horaire insuffisant, un mauvais emploi des
compétences professionnelles, etc., reflétant une
productivité du travail inadéquate résultant d'une
mauvaise répartition des ressources de main-d'oeuvre ou d'un
déséquilibre fondamental entre le travail et les autres facteurs
de production.
Système moderne : le secteur moderne
décrit une organisation capitalistique de la production qui repose sur
l'utilisation du travail salarié par les capitalistes qui la mettent en
oeuvre pour obtenir un profit.
Chômage déguisé :
désigne les emplois dont la productivité est très
faible
Force de travail : Dans la terminologie de
Karl Marx, la force de travail est la capacité de travailler du
travailleur.
Contribuable : l'article 20.02.76 du Code
Général des Impôt ou CGI définit le contribuable
comme « toute personne physique ou morale qui, de par sa profession ou ses
activités doit se soumettre à la réglementation fiscale
».
1
INTRODUCTION ET CONTEXTUALISATION
Le concept de secteur informel revêt un contenu
différent selon les régions du monde. En Amérique latine
par exemple, il désigne des entreprises qui fonctionnent à la
limite de la légalité dans le but d'échapper aux
impôts et à la réglementation (De Soto 1989). En Afrique,
le secteur informel désigne plutôt des micros unités de
production, des entreprises individuelles ayant un faible niveau d'organisation
(AFRISTAT 1999 ; Henleyet alii 2006 ; Hussmanset alii 1990).
Quand bien même elles ont peu de relation avec l'administration, il ne
s'agit pas nécessairement d'une volonté
délibérée de fonctionner en marge de la
règlementation.
A de Madagascar, une étude récente du secteur
informel menée par l'Institut National de la Statistique (INSTAT) a
montré l'ampleur de ce phénomène car le nombre de
personnes travaillant dans ce secteur a augmenté de 20% entre 2008 et
2013. Ainsi, au dernier trimestre de l'année 2012 le nombre
d'unités de production individuelle (UPI) hors agriculture,
élevage, chasse et pêche à Madagascar est estimé
à 2 282 500 unités, employant 3 312 000 personnes, dont 99,9 %
d'entre elles sont informelles.
Plusieurs critères d'appartenance ont été
décrits par l'INSTAT pour définir le secteur informel dont celui
considéré dans le cadre de cette étude est la non
possession du numéro statistique car ce dernier implique
également la non possession de la carte d'immatriculation
c'est-à-dire le non-paiement de l'impôt. Les statistiques
données par l'INSTAT montrent également l'importance des
unités de production, qui oeuvrent souvent dans la clandestinité,
et qui constitue de ce fait un potentiel fiscal encore à mobiliser.
Sur le plan politique, le secteur informel cause à la
caisse d'Etat d'important manque à gagner. Mais l'Etat semble laisser
faire cette situation car 3% seulement des UPI déclarent avoir eu des
problèmes avec les agents de l'Etat. Les objets du litige concernent
pour plus de 30% les cas aux manquements de la réglementation et pour
28% à l'emplacement dans le lieu de travail, dont la résolution
se fait moyennant le paiement d'un « cadeau » ou d'une amende. En
d'autres termes, l'Etat se trouve impuissant quant à l'exercice de ces
activités informelles étant donné qu'il a permis
d'atténuer la hausse du taux de chômage après que les
entreprises du secteur formel ont dû fermer leurs portes à cause
de la crise.
2
En effet, peu de temps après les crises que le pays a
traversées, Madagascar ne s'est pas encore confronté à une
explosion sociale car que la majorité des employés
licenciés de ces entreprises ont trouvé refuge dans ce secteur.
Beaucoup de ménage tirent tout ou en partie leur revenu de ce secteur.
Ce laisser-faire de l'Etat témoigne de son incapacité jusqu'ici
à trouver une alternative immédiate pour remédier à
ce problème.
Sur le plan légal, après l'adoption de
l'impôt synthétique à Madagascar, l'environnement fiscal
des micros et moyennes entreprises s'est simplifié. Aussi, la
simplification des procédures de création d'entreprise
individuelle par la capacité des centres fiscaux à attribuer le
numéro de d'identification fiscal a simplifié les
démarches à entreprendre. Sur le plan économique, le
secteur informel a permis le soutient du développement économique
car il a contribué à la réduction du taux du chômage
par les emplois qu'il pourvoit. Sur le plan social, les travailleurs du secteur
informel se trouvent exposés à des conditions de travail
très pénibles.
Malgré le manque à gagner engendré par le
secteur informel, celui-ci constitue jusqu'ici un soutien pour le
développement économique du pays. Les questions de recherche de
cette étude se sont formulées autour des deux questions suivantes
:
- quelles sont les causes de ce manque à gagner ? Plus
explicitement, cette question revient à poser une autre question sur les
causes du non formalisation fiscale des opérateurs ? Cette question se
pose puisque c'est le manquement à leur devoir fiscal qui engendre les
manques à gagner de l'Etat.
- la fiscalisation du secteur informel est-elle toujours
souhaitable ?
La problématique de ce sujet pourrait donc se formuler
comme suit : « comment fiscaliser le secteur informel ? ». C'est dans
ce sens que cette étude a pour objectif global de mettre en place des
mesures spécifiques pour formaliser le secteur informel dont les
objectifs spécifiques consistent à :
? analyser pourquoi par les Unités de Production
Individuelles (UPI) informelles ne veut pas se formaliser?
? étudier pour quel intérêt la fiscalisation
du secteur informel est souhaitable ?
3
Les hypothèses retenues sont donc :
? La connaissance insuffisante des caractéristiques de
l'impôt et le manque du civisme fiscal sont à l'origine de la non
formalisation fiscale des UPI ;
? La fiscalisation du secteur informel est souhaitable,
puisqu'à long terme le contraire pourrait constituer un frein pour le
développement économique.
Les résultats attendus sont : d'une part, une
étude avançant les causes formulées par les
opérateurs économiques pour justifier de leur non formalisation
fiscale. D'autre part, une analyse micro économique des principales
forces et faiblesses ainsi que des opportunités et des menaces du
secteur informel.
Pour ce faire, ce rapport est divisé en trois grandes
parties : d'abord une méthodologie qui inclut les démarches de
vérification des hypothèses. La démarche commune aux deux
hypothèses consistait à l'identification des variables de
l'étude, et les recherches bibliographiques ou webographies, ainsi que
des entretiens auprès des professionnels notamment de l'INSTAT, de la
Direction Générale et Régionale des impôts.
La démarche spécifique à la
première hypothèse consistait à effectuer une
enquête sur terrain auprès des opérateurs
économiques en utilisant une technique d'échantillonnage
aléatoire simple. Il s'ensuit compte tenu de cette méthode
aléatoire de tomber sur des opérateurs formels
c'est-à-dire qui disposent de la carte d'immatriculation pour l'exercice
de leurs activités. Cependant grâce à un questionnaire qui
a été préalablement adopté à ce cas, il a
été remarqué que ces opérateurs formels tendent
vers l'informel. C'est ainsi l'ensemble de ces deux cas qui forment les
premiers résultats de cette étude.
La démarche spécifique de la deuxième
hypothèse est l'analyse FFOM (Forces Faiblesses Opportunités
Menace) des activités du secteur informel à partir des
données disponibles de l'INSTAT.
4
1 CONCEPT ET ÉTAT DE L'ART
Avant d'entamer notre étude, ce premier chapitre
intitulé concept et état de l'art va présenter les
théories relatives au secteur informel ainsi qu'au développement
économique. Ainsi pour mieux appréhender ce
phénomène vont être présenté successivement
l'origine et la définition du secteur informel, les
caractéristiques du secteur informel à Madagascar, les
caractéristiques du secteur informel dans les autres pays de l'Afrique
subsaharienne et des théories sur le développement
économique.
1.1 Origine de la notion du secteur informel
Le concept de secteur informel a fait son apparition dans la
théorie économique du développement avec les premiers
travaux du Programme Mondial de l'Emploi entrepris par le Bureau International
du Travail (BIT) au début des années 1970. À la
conférence sur le chômage urbain en Afrique (1971), Keith Hart fut
le premier à employer ce terme, mais c'est véritablement le
rapport du BIT sur le Kenya (ilo, 1972) qui lança et vulgarisa le
concept.
C'est en effet le Programme Mondial de l'Emploi qui fit passer
au premier plan les préoccupations du chômage et du sous-emploi
liées à l'urbanisation accélérée. Le secteur
informel a acquis de cette observation une évidence : le chômage
ouvert voit son expansion limitée par le fait qu'il n'est pas
indemnisé dans la plupart des économies en développement
et touche essentiellement les jeunes primo-demandeurs d'emploi à leur
entrée sur le marché du travail. Il apparut alors clairement que
le secteur moderne (et plus particulièrement l'industrie) n'était
pas en mesure d'absorber un surplus toujours croissant de main-d'oeuvre,
contrairement à ce que laissait entendre le modèle de
Lewis1 (1954). Des opportunités de revenus hors du
système moderne devaient donc nécessairement être
trouvé pour vivre ou pour survivre et le secteur informel constitue
ainsi un terme générique et pratique recouvrant toutes les
stratégies de survie.
Chômage déguisé pour les
économistes, le secteur informel ne pouvait s'agir que d'une poche de
sous-emploi aux activités faiblement productives et très peu
rémunératrices permettant
1L'idée principale de Lewis est qu'il existe
un important surplus de main d'oeuvre dans le secteur traditionnel qui peut
être déplacé vers le secteur moderne disposant d'une offre
illimitée de main-d'oeuvre, sans perte de production dans le secteur
traditionnel.
Berthelier Pierre, Lipchitz Anna. Quel rôle joue
l'agriculture dans la croissance et le développement ? In: Tiers-Monde.
2005, tome 46 n°183. Paysans : modes de survie. pp. 603-624.
Url :
/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2005_num_46_183_5595
Consulté le 27 mars 2015
5
seulement la reproduction simple de la force de travail. En
d'autres termes le secteur informel ne serait que la simple transposition
urbaine du sous-emploi rural.
Les modèles de Lewis et de ses successeurs
cédèrent la place à des modèles tri sectoriels
fondés sur les théories de l'exode rural dont Todaro (1969) fut
l'un des initiateurs : les migrants ruraux qui étaient
sous-employés dans l'agriculture de subsistance sont attirés vers
les villes par l'espérance d'obtenir un emploi dans le secteur moderne
de l'économie. Se retrouvent en désespoir ils sont par
nécessité, rejetés dans le secteur informel qui leur offre
des opportunités de revenus au niveau de la simple subsistance.
Le rapport du BIT sur le Kenya portait déjà en
germe cette double conception du secteur informel, associant activités
marginales (de rues ou dans des établissements de fortune), artisanat,
production de service et petit commerce.
1.2 Définition du secteur informel
Plusieurs tentatives de définition ont
été données au secteur informel. Vont être
présenté succinctement les définitions
multicritères, la définition fonctionnelle et la
définition internationale adoptée en 1993.
1.2.1 Définition multicritère
La définition multicritère se fonde ou s'inspire
généralement de la théorie classique de la concurrence
(atomicité et fluidité du marché des produits et des
facteurs de production). Cette approche voit dans le secteur informel une
illustration de l'économie de marché, « pure et parfaite
», mais segmentée, c'est-à-dire non directement
reliée au marché officiel, moderne.
La plus connue de ces définitions est celle
proposée par le rapport du BIT sur le Kenya qui comprend sept
critères :
+ facilité d'entrée ;
+ marchés de concurrence non réglementés
;
+ utilisation de ressources locales ;
+ propriété familiale des entreprises ;
+ petite échelle des activités ;
+ technologies adaptées à forte intensité de
travail ;
+ formations acquises en dehors du système scolaire.
Si tous ces critères concourent à la
définition d'un marché de concurrence, certains d'entre eux sont
relativement complexes et ne sont pas susceptibles d'observation simple. Ainsi
certains auteurs se sont efforcés de les décomposer en
critères plus simples et plus concrets : S. V. Sethuraman (1976) cite
comme conditions d'appartenance au secteur informel :
+ l'emploi de 10 personnes au plus ;
+ la non-application des règles légales et
administratives ;
+ l'emploi d'aides familiales ;
+ l'absence d'horaires ou de jours fixes de travail ;
+ l'absence de crédits institutionnels ;
+ une formation scolaire des travailleurs inférieure
à six ans ;
+ et pour certaines activités : l'absence d'énergie
mécanique et électrique, le caractère
ambulant ou semi-permanent de l'activité.
1.2.2 Les définitions fonctionnelles
La grande critique de ces définitions
précédentes c'est la réglementation du marché de
travail et la méconnaissance des interactions qui caractérisent
un système économique. Ce sont néanmoins les
définitions fonctionnelles (connues sous l'intitulé de petite
production marchande) qui mettent au centre de leurs préoccupations ces
interrelations entre les deux secteurs que l'analyse ne doit pas dissocier : le
rôle joué par la petite production marchande dans le
développement du capitalisme (ou du moins le maintien de sa
rentabilité) ; la détermination de son existence, par les besoins
du capital, qui constituent l'aspect principal de l'analyse.
Le secteur informel est alors défini comme une
réserve de main-d'oeuvre dans laquelle le secteur moderne puise la force
de travail dont il a besoin et rejette celle dont il n'a plus l'utilité,
comme un lieu de reproduction à moindre coût de la force de
travail.
Les keynésiens et les monétaristes, quant
à eux, ne semblent pas avoir énoncé d'analyse
particulière du phénomène
6
1.2.3 La définition internationale adoptée en
1993.
7
La 15ème Conférence Internationale
des Statisticiens du Travail de 1993 visait à proposer une
définition statistique - opérationnelle - d'un
phénomène largement discuté par la littérature
économique et supposé représenter une part importante et
croissante de l'emploi dans les pays en développement (d'où
l'intérêt de sa mesure).
Synthétisant les résultats des réflexions
antérieures, la conférence (BIT 1993) propose une
définition conceptuel selon laquelle le secteur informel se
caractérise « comme un ensemble d'unité produisant des biens
et des services en vue principalement de créer des emplois et des
revenus pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un
faible niveau d'organisation, opèrent à petite échelle et
de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le
travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de
travail, lorsqu'elles existent, sont surtout fondées sur l'emploi
occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et
sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties
en bonne et due forme.
Puis elle propose la définition statistique : le
secteur informel est considéré comme un ensemble d'unités
de production qui constituent un élément, au sein du
Système de Comptabilité Nationale (SCN), du secteur
institutionnel des ménages en tant qu'entreprises individuelles.
1.3 Secteur informel à travers l'enquête
de l'INSTAT à Madagascar
L'enquête sur le secteur informel effectuée par
l'INSTAT en 2012 a été spécialement conçue pour
appréhender les activités informelles dans son ensemble. Cette
enquête a été effectuée des enquêtes en deux
phases. La première s'est adressée aux membres des ménages
ayant un profil de 5 ans et plus et a permis d'identifier les actifs
occupés dirigeant une unité de production informelle comme emploi
principal ou emploi secondaire. La seconde a consisté à
réaliser une enquête spécifique auprès d'un
échantillon représentatif d'unités informelles sur les
conditions de production et les résultats économiques de leurs
établissements.
1.3.1 Caractéristiques
À Madagascar, le secteur informel est constitué
de micro-unités, dont la taille moyenne est de 1,5 emploi par
unité. Selon le dénombrement effectué par l'INSTAT au
dernier trimestre de l'année 2012, le nombre d'unité de
production individuelle (UPI) hors agriculture, élevage,
8
chasse et pêche est estimé à 2 282 500
unités dont 99,9% étant classé comme unités de
production informelles. Le tableau 1 ci-dessous représente la
statistique des UPI par branche et selon le milieu.
Tableau 1: Répartition des UPI par branche et
selon le milieu
BRANCHE
|
Ensemble
|
Urbain
|
Rural
|
Total
|
Primaire
|
11,9
|
13,4
|
86,6
|
100
|
Sylviculture
|
4,2
|
13,6
|
86,5
|
100
|
Extractive
|
7,7
|
13,3
|
86,7
|
100
|
Industries
|
35,6
|
22,2
|
77,8
|
100
|
Alimentaire
|
4,4
|
32,5
|
67,5
|
100
|
Confection
|
3,5
|
19,8
|
80,2
|
100
|
Bois
|
19,0
|
16,4
|
83,6
|
100
|
Autres industries
|
3,2
|
30,3
|
69,7
|
100
|
BTP
|
5,4
|
30,5
|
69,5
|
100
|
Commerce
|
34,2
|
31,7
|
68,3
|
100
|
Services
|
18,4
|
46,9
|
53,1
|
100
|
Réparation
|
1,6
|
54,7
|
45,3
|
100
|
Transport
|
4,7
|
44,2
|
55,8
|
100
|
Ménages
|
3,7
|
42,4
|
57,6
|
100
|
Autres services
|
8,4
|
48,9
|
51,1
|
100
|
Total
|
100
|
28,9
|
71,1
|
100
|
Source : INSTAT/DSM-PNUD-BIT, ENEMPSI2012.
En 2012, 29 % des UPI se trouvent en milieu urbain. La
région Analamanga, où se trouve la capitale administrative du
pays concentre le quart (24 %) des UPI.
1.3.2 Critères d'appartenance
Cette enquête sur le secteur informel en 2012 a retenu
plusieurs critères pour définir ce qu'est le secteur informel. Il
est donc définit comme "l'ensemble des unités de production
dépourvues de numéro de statistique et/ou ne tenant pas une
comptabilité écrite formelle"2.
Il est important de noter ici que ce critère de
comptabilité écrite a été spécialement
retenu en raison pour laquelle il existe des unités de production qui
dispose de numéro statistique mais qui ne peuvent pour autant pas
être qualifiées de production formelle en raison de leur mode
d'organisation et de leur production. En somme, sont qualifiés
d'informel les unités qui :
2 Une définition opérationnelle
recommandée par l'ensemble des organismes statistiques oeuvrant dans ce
domaine tels qu'AFRISTAT, Division Statistique de la CEAUA, l'Office National
du Travail.
9
+ ne possède pas de numéro de statistique ; + ne
tient pas de comptabilité écrite ;
+ possède de numéro statistique mais dont le
mode d'organisation et de production ne suit pas les normes, peut être
cité :
? norme salariale non respectée
L'emploi de salariés ne concerne que 6,4% des
unités de production individuelles. Dans ce cas, leurs dirigeants sont
classés comme « patron ». Les unités de production
individuelles sont essentiellement dirigées par des« travailleurs
à leur propre compte ».Ils n'emploient aucun emploi salarié
mais éventuellement des emplois non-salariés comme les aides
familiales.
> activités sans local spécifique
Seules 20 % des unités de production individuelles
disposent d'un local spécifique pour l'exercice de leur activité
(atelier, boutique, postes fixes sur le marché public, etc.)
> prédominance des faibles revenus
Un revenu mensuel d'un montant de 57 000 Ariary, qui est
très largement inférieur au salaire minimum en vigueur en 2012
qui était autour de 100 000 Ariary. Notons qu'actuellement le salaire
minimum s'élève à 133 000 Ariary.
> non accès aux principaux services publics
Plus de huit unités sur dix sont abritées par
des installations de fortune, elles sont par conséquent privées
d'accès aux principaux services publics tels que : eau,
électricité, téléphone.
> Absence de couverture sociale
La prédominance des liens de parenté, mais aussi
le non enregistrement de la plupart des UPI sont à l'origine du peu de
respect des règlementations du travail. Seulement 2,9% de l'ensemble des
travailleurs dépendants, et 8,8% des salariés voient leur emploi
régi par un contrat écrit. La pratique des chefs d'UPI consiste
plutôt à définir les tâches et
responsabilités
10
des salariés par un contrat oral, comme le
reconnaissent 80,2% d'entre eux. Par contre, le contrat n'existe pas avec les
aides familiales.
1.3.3 Création d'une UPI : Une initiative d'abord
individuelle dans le but de subsistance
En 2012, la proportion des UPI créées par une
initiative individuelle de leur dirigeant est de 81 % contre 11 %
créées avec l'appui d'une autre personne.
7,6 % des UPI informelles ont été
créées par une ou plusieurs personnes de la famille. Le
développement des UPI se limite souvent à des fins de
subsistance.
La majorité des UPI créées par
association avec une personne non apparentée se concentre dans les
branches « extraction minière ». En revanche, les UPI de
« service aux ménages » sont pratiquement toutes
créées (98,2 %) uniquement par leur dirigeant.
Le choix d'exercer des activités indépendantes
et dans le secteur informel est globalement une situation voulue et non subie.
Les principales raisons de la création d'UPI informelles
évoquées par les chefs d'UPI sont réparties comme suit :
46 % évoque l'augmentation de revenu ; 17,9 % la volonté
d'indépendance ; 16,4 % l'impossibilité à trouver un
emploi salarié dans une petite entreprise. Seulement 13,4 % des chefs
d'UPI déclarent avoir créé leur Unité de Production
Individuelle par « tradition familiale » et 6 % des chefs d'UPI
évoquent l'impossibilité à s'insérer comme
salarié dans une grande entreprise.
La solution de créer d'une UPI non agricole pour
pallier à l'échec à trouver un emploi salarié est
beaucoup plus cité en milieu urbain qu'en milieu rural. 32,8 % des chefs
d'UPI en milieu urbain et 18,5 % chef d'UPI en milieu rural, ce qui montre
qu'il est plus difficile de s'insérer sur le marché du travail en
milieu urbain.
Il peut être constaté que la définition du
secteur informel à Madagascar se rapproche plus de la définition
proposée lors de la Conférence Internationale des Statisticiens
du Travail de 1993. C'est plus précisément sur le critère
du non possession de la carte statistique que fait référence le
secteur informel tout au long de cette étude, car la non possession de
la carte statistique implique la non possession de la carte
d'immatriculation.
11
1.4 Théorie sur le secteur informel
Depuis son introduction au début des années
1970, le concept d'informalité a donné naissance à
d'intenses débats. Les opinions des chercheurs divergent non seulement
sur les causes et la nature du secteur informel, mais aussi sur ses liens avec
le secteur formel. Jusqu'au milieu des années 1990, ces opinions
divergentes peuvent facilement être classées en trois grandes
écoles de pensée : l'école dualiste, l'école
structuraliste et l'école légaliste.
1.4.1 L'école dualiste
L'école dualiste, qui dominait dans les années
1960 et 1970, tire ses racines intellectuelles dans le travail de Lewis (1954)
et Harris et Todaro (1970). Les dualistes considèrent le secteur
informel comme le segment inférieur d'un marché du travail dual,
n'ayant aucun lien direct avec l'économie formelle. Il s'agit d'un
secteur résiduel qui naît d'un processus de transformation dans
les économies en développement et qui existe parce que
l'économie formelle n'est pas capable d'offrir des opportunités
d'emploi à une partie de la main-d'oeuvre.
Avec la croissance et la transformation économiques,
l'économie informelle sera au bout du compte absorbée par le
secteur formel.
1.4.2 L'école structuraliste
Par contraste, l'école structuraliste souligne la
décentralisation de la production et les liens ainsi que
l'interdépendance entre les secteurs formel et informel (Portes et al.
1989). Les structuralistes considèrent le secteur informel comme
étant formé de petites entreprises et de travailleurs non
immatriculés, soumis à des grandes entreprises capitalistes.
Les premiers fournissent de la main-d'oeuvre bon marché
et des entrées aux dernières, améliorant ainsi leur
compétitivité. Selon l'école structuraliste, il est
improbable que la croissance élimine les relations informelles de
production, car celles-ci sont intrinsèquement associées au
développement capitaliste. Ainsi, les entreprises modernes
réagissent à la mondialisation en mettant en place des
systèmes de production plus flexibles et en sous-traitant, ce qui leur
permet de réduire leurs coûts. Ces réseaux de production
mondiale engendrent une demande de flexibilité que l'économie
informelle est la seule à pouvoir fournir, selon cette école.
12
1.4.3 L'école légaliste
Enfin, l'école légaliste ou orthodoxe,
prônée par Hernando de Soto dans les années 1980 et 1990,
considère le secteur informel comme étant fait de
micro-entrepreneurs qui préfèrent fonctionner de manière
informelle afin d'éviter les coûts associés à
l'immatriculation (De Soto, 1989). Tant que les coûts d'immatriculation
et d'autres procédures officielles seront supérieurs aux
avantages à se trouver dans le secteur formel, les micro-entrepreneurs
continueront à choisir l'informalité. Ils constituent ainsi un
vaste réservoir d'augmentations futures de la croissance et des niveaux
de vie, si des réformes des règlementations et des
réductions des impôts pouvaient être introduites.
A contrario des écoles dualiste comme structuraliste,
cette école souligne la nature potentiellement volontaire de
l'informalité lorsque les travailleurs et entreprises décident de
quitter l'économie formelle suite à une analyse
coûts-bénéfices.
1.4.4 Politique de formalisation
Les différentes stratégies de formalisation du
secteur informel se basent généralement sur les façons de
voir le secteur informel. Les opinions se partage entre les trois grandes
écoles et d'autres chercheurs ayant effectué des études
sur le secteur informel entre autres
L'école dualiste estime que la meilleure approche
à l'élimination des entreprises informelles est de soutenir la
création de nouvelles entreprises formelles et le développement
des entreprises formelles existantes.
L'école structuraliste considère qu'un
contrôle plus strict du respect des règlementations ainsi qu'une
lutte contre l'évasion fiscale permettraient d'éradiquer
l'informalité.
L'école légaliste estime quant à elle
qu'une réduction des obstacles à la formalité et un
accès facilité aux capitaux devraient suffire à inciter
les entreprises non immatriculées à se faire connaître,
à emprunter des capitaux, à tirer avantage d'un statut officiel
et, ce faisant, à améliorer leur productivité, voire
à commencer à échanger et à croître.
Les autres chercheurs pensent qu'il n'existe pas de
stratégie unique adaptée à toute circonstance pour les
politiques de formalisation du secteur informel. Le succès ou
l'échec des mesures de formalisation dépend des mesures
elles-mêmes autant que des circonstances
13
politiques, économiques, sociales et culturelles
particulières à leur mise en oeuvre. Ils partagent
également la même vision qui se porte sur les points suivants :
? L'importance de la communication. Les gouvernements doivent
informer tous les acteurs du secteur informel des mesures qu'ils adoptent ;
? Une modernisation et une réforme du système
d'imposition. Cela pourrait surtout signifier des changements en termes
d'administration des impôts par : l'abaissement des taux d'impôts
marginaux, la mise en oeuvre de réformes de l'immatriculation des
contribuables, la mise à jour régulière des registres des
contribuables et des entreprises, un meilleur respect des lois, moins de fraude
et de corruption.
Conclusion partielle
Ce premier chapitre intitulé concept et état de
l'art présente des théories concernant le secteur informel ainsi
que des recherches qui y sont associées. Elle présente
également des théories sur le développement compte tenu de
la deuxième question de recherche qui fait référence au
développement économique.
Compte tenu des définitions données ci-dessus,
celle qui se rapproche le plus de notre étude est celle de la
définition internationale proposé lors de la conférence du
BIT en 1993.
14
2 MATÉRIELS ET MÉTHODES
Ce deuxième chapitre fournit les détails sur les
matériels et les méthodes qui ont permis de mener à bien
les différentes recherches et la rédaction de ce rapport. Il va
décrire les matériels utilisés, la démarche de
vérification des hypothèses ainsi que le chronogramme des
activités menées.
2.1 Matériels
Avant de présenter les matériels proprement
dits, il est primordial de donner la justification du choix du thème et
de présenter les caractéristiques de la zone d'étude.
Cette section va également comprendre une brève description des
principaux documents qui ont servi à l'étude.
2.1.1 Justification du choix du thème
Chaque pays a besoin de se procurer des ressources suffisantes
pour accomplir ses projets de développement. Ces ressources sont
principalement composées des recettes fiscales et des recettes non
fiscales. Les recettes fiscales sont composées des impôts, des
taxes et des redevances que chaque contribuable doit payer. Toutes les
personnes exerçant des activités imposables sur le territoire
Malgache doivent s'acquitter de leurs devoirs fiscaux. Mais le recouvrement
fiscal n'est pas le plus souvent effectif car beaucoup parmi les
supposés contribuables échappent à l'administration
fiscale, d'où le choix du thème portant sur la fiscalisation du
secteur informel.
2.1.2 Zone d'étude et ses
caractéristiques
L'étude sur le secteur informel effectué par
l'INSTAT en 2012 a montré que le nombre d'UPI hors agriculture,
élevage, chasse et pêche à Madagascar est de 2 282 500
unités. 99,9% d'entre elles sont classées comme unités de
production informelles. La répartition de ces UPI par branche et selon
le milieu (cf. tableau 1), a montré que 34% des unités de
production individuelles non agricoles est de la branche commerce. Puis vient
la « confection » qui concentre 19% des UPI. Ensuite les «
autres services » composés essentiellement des hôtels et des
restaurants sont classés en troisième position avec 8,4% des UPI.
Enfin les activités extractives avec 7,7% des UPI, constituent la
quatrième branche la plus importante et rappellent par la même
occasion le potentiel minier du pays.
15
Il est fort de constater par ce classement, une
prédilection de la branche commerce dans le secteur informel, ce qui a
emmené à délimiter notre étude sur cette branche.
Partant de ce choix, notre sélection s'est également
portée sur les unités de production individuelle de la ville
d'Antananarivo, dont le chiffre d'affaires est inférieur ou égal
à Ar 20 000 000. Aux yeux de la loi ces UPI sont assujetties à
l'impôt synthétique. Les UPI sélectionnées sont
celles des commerçants de la zone de 67 ha. Cette zone a
été choisie non seulement en raison du nombre de
commerçants qui y exercent leurs activités mais aussi parce qu'il
est plus facile d'aborder ces commerçants, comparer à d'autres
zones qui sont plus mouvementées, où les enquêtés ne
peuvent pas répondre librement aux questions posées.
2.1.3 Documents ayant servi à l'étude
Plusieurs documents ont été mobilisés
pour mener cette étude. Ils concernent notamment le rapport des
études déjà effectués sur le secteur informel,
à savoir :
? l'Enquête Nationale sur l'Emploi et le Secteur
Informel (ENEMPSI) réalisée par l'INSTAT en 2012. Cette
enquête a bénéficié de l'appui technique et
financier du Programmes des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
et de l'Office International du Travail (OIT). Il s'agit d'une enquête
statistique à deux phases dont la première vise à
appréhender l'emploi (enquête sur l'emploi) et la seconde à
évaluer les activités économiques du secteur informel non
agricole (enquête sur le secteur informel). Elle s'est effectuée
auprès de 13 600 ménages et 5700 unités de production.
Etant réalisée pour la première fois à Madagascar,
sa mise en oeuvre a permis de disposer des indicateurs quantitatifs et
qualitatifs utiles pour analyser le marché du travail et le secteur
informel à Madagascar ;
? la revue économique hebdomadaire
réalisée parue pendant la semaine du 24mars2014,
réalisée par les Chargés de Missions Economiques ;
? le rapport publié par AFRISTAT en 2008 sur la mesure
du secteur informel dans les Etats d'Afrique Subsaharienne ;
? le rapport de l'INSTAT en 2003 sur la croissance
économique à Madagascar ;
? le rapport publié par le BIT en 2002 qui s'intitule
« le secteur informel en Afrique subsaharienne francophone : vers la
promotion d'un travail décent » ;
16
+ le bulletin fiscal annuel ;
+ le rapport publié par le système des Nations
Unies en Aout 2009 sur la situation des ménages de la ville
d'Antananarivo, dans le contexte de la crise sociopolitique ;
+ le cinquième Rapport National sur le
Développement Humain (RNDH) à Madagascar publié par le
PNUD (Programme des nations Unies pour le développement) en 2010 ;
+ la politique fiscale Malagasy ;
+ les résultats de l'Enquête Périodique
auprès des Ménages de l'année 2010 (EPM 2010). Il s'agit
de la huitième enquête de la série qui a été
initiée par l'INSTAT ;
+ le rapport de l'INSTAT sur la phase 2 de l'enquête
1-2-3 de 2010 à Antananarivo qui s'intitule « le secteur informel
dans l'agglomération d'Antananarivo : Performances, insertion,
perspectives.
2.1.4 Matériels utilisés
Cette sous-section présente les matériels
utilisés dans la réalisation de ce rapport. Elle va
également expliciter la motivation du choix de l'utilisation de chacun
des matériels. Cependant, ce qui a été concrètement
réalisé lors de leur utilisation est présenté dans
la démarche de vérification commune aux hypothèses.
2.1.4.1 Documentations
La documentation consiste à rechercher,
sélectionner, classifier et utiliser des documents. Pour cela des revues
bibliographiques et webographiques ont été utilisé pour
circonscrire le cadre théorique et pour la collecte des données
secondaires. La documentation a été choisie car elle permet de se
familiariser et d'acquérir plus de connaissance sur le thème.
2.1.4.2 Entretien
Il s'agit d'un entretien semi-directif, qui est une technique
d'enquête qualitative permettant d'orienter en partie le discours des
personnes interrogées autour de différents thèmes. Il a
été utilisé pour la collecte des données primaires.
Pour chaque entretien prévu, un guide d'entretien a été
utilisé et dressé au préalable pour faciliter le contact
avec les interlocuteurs.
17
Ce matériel a été choisi car elle permet
d'enrichir nos connaissances sur l'état actuel des différentes
questions posées sur le thème.
2.1.4.3 Enquête sur terrain
L'enquête sur le terrain est le fait de se rendre sur le
lieu de collectes des données. Elle requiert l'utilisation de
questionnaire qui a été dressé selon les objectifs de
l'étude. Ainsi que d'un logiciel d'enquête et d'analyse de donnes
qui est le logiciel Sphinx. Elle a été choisie car elle permet de
connaitre la réalité du terrain.
2.2 Méthodes
La vérification des deux hypothèses
posées au début de ce travail s'est concrétisée
suivant des démarches rigoureuses. Cette section va présenter la
démarche de vérification commune aux deux hypothèses, et
celle spécifique à chacune d'elle.
2.2.1 Démarche de vérification commune aux
hypothèses
Plusieurs démarches ont été
adoptées pour la vérification des hypothèses. Elles
commencent par l'identification des variables, puis les recherches
bibliographiques et webographique, enfin l'entretien.
2.2.1.1 Identification des variables
Sur un ensemble donné appelé population, un
caractère est étudié, c'est-à-dire que, pour chaque
élément appelé individu, la présence de ce
caractère est mesurée. Ce caractère est alors
appelé : variable statistique. Cette variable statistique est
qualitative quand elle prend des valeurs non numériques et est
quantitative quand elle prend des valeurs numériques. Les variables ont
été identifiées après avoir formulé les
hypothèses de l'étude.
Rappelons que la première hypothèse émise
est : la méconnaissance et le manque du civisme fiscal sont à
l'origine du non formalisation fiscale des UPI. Ainsi les variables
identifiées dans le cadre de cette première hypothèse sont
:
? variables numériques
Chiffre d'affaires - nombre de personne employée - date
de commencement de l'activité - dernière date de paiement de
l'impôt.
18
? variables qualitatives
Connaissance de l'existence du centre fiscal - connaissance du
centre fiscal de rattachement - possession de la carte d'immatriculation
fiscale - motifs de la non possession de la carte d'immatriculation -
dernière date du paiement de l'impôt - motifs de l'arrêt du
paiement de l'impôt - connaissance du type de l'impôt assujetti -
connaissance du taux d'imposition de l'impôt - connaissance du minimum de
perception de l'impôt - connaissance de la période de
déclaration de l'impôt.
2.2.1.2 Recherches bibliographiques et
webographiques
Les recherches bibliographiques et webographiques se sont
respectivement concrétisées par :
? l'identification, le recensement et la lecture des ouvrages
dont les thèmes sont liés au secteur informel et à la
fiscalité, en parcourant plusieurs bibliothèques en salle et la
consultation de la bibliothèque numérique ;
? la consultation des sites à publications
scientifiques tout en restant dans le domaine du thème de
l'étude.
Ils ont permis de collecter les données
secondaires.
2.2.1.3 Entretiens
Nos recherches ne se sont pas seulement limitées autour
des revues bibliographiques et webographiques. Elles se sont également
étendus à la rencontre des professionnels pour acquérir de
plus amples informations sur le domaine du secteur informel et de la
fiscalité, dont :
? le Directeur du département économique de
l'INSTAT ;
? les inspecteurs de la Direction Générale des
Impôts, de la Direction Régionale des impôts et du centre
fiscal de Faravohitra.
La rencontre avec ces professionnels s'est
déroulée sous forme d'entretien semi-directif dont les guides
d'entretien sont présentés en annexe 1.
19
2.2.2 Démarche de vérification
spécifique à l'hypothèse 1
En plus de la démarche commune, la démarche de
vérification de chacune des hypothèses n'est pas la même.
Celle de la première hypothèse concerne l'enquête sur
terrain, le tri à plat et le tri croisé.
2.2.2.1 Enquête sur terrain et formulation du
questionnaire
Afin de plonger dans la réalité du terrain, une
enquête a été menée auprès de la zone
d'étude visée c'est-à-dire les commerçants de la
zone de 67 ha. Elle a durée 3 semaines.
? Type d'enquête : l'enquête par sondage a
été utilisée. Elle permet d'étudier une population
sans avoir à traiter tous les éléments qui la composent.
Elle requiert alors de prendre en compte un échantillon
sélectionné et représentatif de cette population.
? Méthode d'échantillonnage :
l'échantillon est l'ensemble des individus sélectionnés
dans la population pour être enquêtés.
L'échantillonnage consiste à sélectionner les individus
dans la population. Etant donné la difficulté d'identifier les
informels, la méthode d'échantillonnage utilisée est
l'échantillon aléatoire simple : les éléments sont
tirés de manière aléatoire. Le nombre d'échantillon
considéré est de 120 enquêtés.
? Élaboration du questionnaire : il s'agit d'un
questionnaire qui a pour objectif d'identifier les commerçants qui ne
disposent pas de carte d'immatriculation fiscale dans l'exercice de leurs
activités et d'identifier les raisons pour lesquelles ils se sont
trouvés dans cette situation. Compte tenu du type de sondage
utilisé qui est aléatoire, il y a une chance de tomber sur des
commerçants qui disposent de carte d'immatriculation fiscale pour
l'exercice de leurs activités. Lors d'une éventuelle rencontre
avec ce dernier type de commerçant, il a donc été
prévus dans le questionnaire des questions permettant de savoir s'ils
sont toujours en règle par rapport à l'administration fiscale et
d'identifier dans le cas contraire les motifs de l'arrêt du paiement de
l'impôt.
Un questionnaire comportant 17 questions a donc
été dressé. Elles ont pris les caractères suivants
:
? ouverte texte
? ouverte numérique
· ouverte date
· fermée unique
· fermée multiple
· fermée échelle
Traitement et exploitation de données : les
données ont été traitées sur le logiciel Sphinx.
2.2.2.2 Tri à plat
Le tri à plat est une opération qui consiste
à déterminer comment les observations (les réponses aux
questions) se répartissent sur les différentes modalités
que peut prendre chaque variable. Il restitue la distribution des
différentes réponses obtenues à chacune des questions. Le
résultat de cette opération est donc un simple tableau «
tableau de fréquences ». Ce tableau fait apparaître le nombre
de citation dans chaque modalité.
2.2.2.3 Tri croisé
Le tri croisé est une extension à plusieurs
variables du tri à plat. Les analyses croisées consistent
à traiter simultanément deux ou plusieurs questions pour mettre
en évidence comment les réponses apportées à l'une
coïncident ou dépendent des réponses apportées
à l'autre. Il va être présenté dans le
résultat sous forme de tableau donnant l'effectif de chaque couple de
modalité.
2.2.2.4 Méthode d'analyse des
problèmes
La méthode d'analyse des problèmes permet de
répondre aux questions suivantes :
+ quels sont les principaux problèmes ?
+ quelle est la hiérarchie des priorités des
problèmes ?
L'analyse comporte généralement quatre
étapes :
+ identifier une liste de problèmes (pour notre cas
les résultats de l'enquête sur terrain a permis d'identifier cette
liste) ;
20
+ déterminer quels problèmes font parties des
causes et lesquels font partie des effets ;
21
? identifier un ou plusieurs problèmes centraux à
l'origine des autres (il s'agit en effet de s'attaquer plus aux
problèmes centraux qu'aux symptômes) ;
? classer les problèmes par ordre hiérarchique des
causes et des effets.
Cette méthode nécessite l'établissement
d'un arbre hiérarchique des problèmes permettant de donner une
représentation graphique des problèmes centraux et de leurs
relations croisées s'il en existe.
2.2.3 Démarche de vérification
spécifique à l'hypothèse 2
La méthode utilisée pour la vérification de
la deuxième hypothèse est l'analyse FFOM.
2.2.4 Limites de l'étude
Divers contraintes ont été rencontré lors
de la réalisation de cette étude. Elles concernent principalement
la descente sur terrain et la rencontre avec les professionnels. En effet, lors
de la descente sur terrain, les enquêtés ont eu peur que notre
intervention s'agisse d'un contrôle des agents du fisc. La
majorité des opérateurs enquêtés ont donc fait
preuve de réticence pour répondre aux questions qui leurs sont
posées. Ils ont quand même accepté de répondre
après les avoir persuadé qu'il ne s'agissait pas d'un control
fiscal mais juste une étude en vue de la réalisation d'une
mémoire de fin d'étude. Toujours au niveau de l'enquête, la
contrainte s'est également posée sur le fait que certains
opérateurs ne sont pas sincères par rapport à leurs
réponses.
Aussi, la rencontre avec les professionnels n'a pas toujours
été évidente car ils sont pour la plupart des temps
occupés par leur travail. Le rendez-vous avec certains professionnels
n'a pas pu se réaliser à cause de ce motif.
22
2.2.5 Chronogramme des activités
La conception et l'élaboration de ce rapport ont
requis à la fois une bonne organisation et une bonne gestion de temps.
L'élaboration de ce document a nécessité un planning de
travail rigoureux qui est présenté dans le tableau 2
ci-dessous.
Tableau 2 : Planning de travail
REALISATIONS
|
TEMPS
|
|
Mois2 Mois3
|
Mois4
|
Prise de connaissance du thème choisi
Recherches bibliographiques et webographiques
Prise de contact avec les professionnels
|
|
|
|
Elaboration du protocole de recherche
Réalité contradictoire- questions de recherche-
problématique- objectifs de l'étude-
hypothèses- résultats attendus
Définition zone d'étude
|
|
|
|
Validation protocole de recherche
Elaboration et validation questionnaires de l'étude
Descente sur terrains
|
|
|
|
Exploitation des données
|
|
|
Discussions des résultats obtenus
|
|
|
Validation des discussions
|
|
|
|
Définition des recommandations Validation des
recommandations
|
|
|
|
|
|
|
Source : Conception personnelle
23
Conclusion partielle
Ce deuxième chapitre intitulé matériels et
méthodes présente la justification du choix du thème ainsi
que les démarches méthodologiques effectuées pour la
réalisation de ce rapport. En effet le choix ce thème a
été principalement motivé pour les raisons selon
lesquelles les impôts sont les principales sources de financement des
dépenses publiques et que beaucoup d'entreprises échappent au
paiement de leurs devoirs fiscaux à Madagascar. Les recherches
bibliographiques et webographiques ainsi que l'entretien ont été
utiles pour la démarche de vérification commune aux deux
hypothèses car ces moyens ont tous pour objet de comprendre et de se
familiarise au thème. Par contre l'enquête sur terrain est la
méthodologie qui a permis de vérifier la première
hypothèse. C'est ainsi que s'achève cette partie
méthodologique, le chapitre suivant va présenter les
résultats obtenus.
24
3 RÉSULTATS
Ce troisième chapitre va présenter les
résultats de l'enquête et de l'analyse effectuée dans le
cadre de cette étude. Sont respectivement présentés les
résultats de la première puis de la deuxième
hypothèse.
3.1 Résultats première
hypothèse
Le dépouillement des données de l'enquête
a emmené à structurer les résultats en trois
sous-sections. Ils concernent d'abord les réponses aux questions d'ordre
général, puis celles relatives à l'activité de
l'enquêté et enfin celles relatives à la fiscalité.
Rappelons que cette enquête a été réalisée
auprès de 120 personnes.
3.1.1 Questions d'ordre général
Les questions d'ordre général consistent
à identifier l'activité de l'enquêté. Les variables
utilisées sont le secteur d'activité, le chiffre d'affaires et le
nombre de personnes employées.
3.1.1.1 Secteur d'activité
La première question correspondant à «
quelle est votre activité ? » est pour démontrer que cette
enquête sur le secteur informel se délimite dans la branche
commerce. Donc toutes les observations correspondantes à cette question
sont : commerce.
3.1.1.2 Chiffre d'affaires
Ensuite, rappelons que les personnes ciblées par notre
enquête sont les opérateurs dont le chiffre d'affaires est
inférieur ou égal à Ar 20 000 000, c'est-à-dire qui
sont s'ils fiscalisent leurs activités assujettis à l'IS. Une
question sur le chiffre d'affaires mensuel a été alors
posée en vue de rester dans la zone d'étude. La
périodicité mensuelle a été choisie compte tenu de
la difficulté des opérateurs à évaluer leur chiffre
d'affaires annuel. Le chiffre d'affaires moyen mensuel multiplié par 12
donnera donc une estimation de la valeur du chiffre d'affaires annuel.
Aussi cette variable renseigne sur la potentialité
estimative de chaque enquêté quant au paiement de
l'impôt.
25
Elle permet également d'être bien sûr du
type d'impôt auquel la personne enquêtée est assujettie et
de lui expliquer ses caractéristiques durant notre passage. Ce
résultat est présenté dans le tableau 3 ci-dessous.
Tableau 3 : Chiffre d'affaires mensuel en
Ar
Chiffre d'affaires mensuel
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Moins de 400 000
|
0
|
0,0%
|
De 400 000 à 800 000
|
62
|
51,7%
|
De 800 000 à 1 200 000
|
49
|
40,8%
|
De 1 200 000 à 1 666 666
|
9
|
7,5%
|
1 666 666 et plus
|
0
|
0,0%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
100%
|
|
Source : Conception personnelle
3.1.1.3 Nombre de personnes employées
Enfin, une question sur le nombre de personnes employées,
pour contrôler l'intégrité de l'enquêté quant
à la valeur de son chiffre d'affaires (valorisation du chiffre
d'affaires à travers la masse salariale). Ce résultat est
présenté dans le tableau 4.
Tableau 4 : Nombre de personne
employée
Nombre de personne employée
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
val = 0
|
52
|
43,30%
|
val = 1
|
53
|
44,20%
|
val = 2
|
15
|
12,50%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
100%
|
|
Source : Conception personnelle
26
3.1.2 Questions relatives à l'activité de
l'enquêté
Les questions relatives à l'activité de
l'enquêté
3.1.2.1 Année de commencement de
l'activité
Cette variable correspond à l'année à
laquelle l'activité a commencé. Elle est importante car
associée à d'autre variable, le croisement peut fournir des
résultats intéressants. Ainsi la variable « année
d'exercice de l'activité » peut être associée à
« dernière date du paiement de l'impôt ». Le tableau 5
suivant présente l'année de commencement de l'activité de
chaque enquêté.
Tableau 5 : Année de commencement de
l'activité
Année
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
2014
|
13
|
10,80%
|
2013
|
15
|
12,50%
|
2009
|
10
|
8,30%
|
2008
|
14
|
11,70%
|
Avant 2008
|
68
|
56,50%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
100%
|
|
Source : Conception personnelle
3.1.2.2 Connaissance de l'existence du centre fiscal -
connaissance du centre fiscal de rattachement
La première question évalue la connaissance de
l'enquêté sur l'existence du centre fiscal. Quant à la
deuxième question évalue sa connaissance sur le centre fiscal
auquel il doit être rattaché compte tenu de son lieu
d'activité. Le croisement de ces deux variables permet entre autres de
connaitre si toutes les personnes au courant de l'existence du centre fiscal
connaissent leur centre fiscal de rattachement. Le croisement de ces deux
variables est présenté dans le tableau 6 ci-dessous.
27
Tableau 6 : Croisement des variables connaissance du
centre fiscal x connaissance du centre fiscal de
rattachement
Connaissance centre fiscal de rattachement Connaissance
centre fiscal
|
|
Oui
|
|
Non
|
|
TOTAL
|
Oui
|
95
|
|
25
|
|
120
|
|
Non
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
|
Source : Conception personnelle
Les valeurs du tableau sont les nombres de citations de chaque
couple de modalités.
3.1.2.3 Possession de la carte d'immatriculation
fiscale
La variable « possession de la carte d'immatriculation
fiscale » permet de connaitre les enquêtés qui sont en
règle ou non dans l'exercice de leur activité. Cette variable a
permis d'identifier deux catégories d'enquêté : ceux qui
sont en possession de la carte d'immatriculation fiscale c'est-à-dire
les formels et ceux qui ne sont pas en possession c'est-à-dire les
informels. Le croisement de cette variable avec la variable « connaissance
du centre fiscal de rattachement » permet de savoir si toutes les
personnes qui connaissent leur centre fiscal de rattachement ont retiré
leur carte d'immatriculation fiscale. Les résultats sont respectivement
présentés dans le tableau 7 et dans le tableau 8
ci-après.
Tableau 7 : Possession de la carte d'immatriculation
fiscale
Possession carte d'immatriculation
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Oui
|
76
|
63,30%
|
Non
|
44
|
36,70%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
100%
|
|
Source : Conception personnelle
28
Tableau 8 : Croisement des variables possession de la
carte d'immatriculation x connaissance du centre fiscal de
rattachement
Possession carte d'immatriculation Connaissance centre
fiscal de rattachement
|
Oui
|
Non
|
TOTAL
|
Oui
|
76
|
19
|
95
|
Non
|
0
|
25
|
25
|
TOTAL
|
76
|
44
|
120
|
|
Source : Conception personnelle
Les valeurs du tableau sont les nombres de citations de chaque
couple de modalité.
3.1.2.4 Motifs de la non possession de la carte
d'immatriculation fiscale
La non possession de la carte d'immatriculation emmène
à la variable « motifs de la non possession de la carte
d'immatriculation fiscale » dont le résultat est
présenté dans le tableau 9 ci-après.
Tableau9: Motifs du non possession de la carte
d'immatriculation fiscale
Motifs non possession carte
d'immatriculation
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Non réponse
|
76
|
63,30%
|
Démarches CI compliquées
|
10
|
8,30%
|
Impôt cher
|
33
|
27,50%
|
En cours
|
0
|
0,00%
|
N'est pas obligatoire
|
2
|
1,70%
|
Ne veut pas collaborer avec l'Etat
|
2
|
1,70%
|
Ne connait pas auprès de quelle institution
s'inscrire
|
7
|
5,80%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
|
|
Source : Conception personnelle
29
Le nombre de citations est supérieur au nombre
d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum). Cette
variable concerne uniquement les opérateurs qui ne possèdent pas
de carte d'immatriculation. Ceux qui en possèdent n'ont pas eu à
répondre à cette question et sont représenté dans
ce tableau par la non réponse.
À l'inverse, la possession de la carte
d'immatriculation fiscale emmène à la variable «
dernière date de paiement de l'impôt ».
3.1.2.5 Dernière date de paiement de
l'impôt
La variable «dernière date de paiement de
l'impôt » permet de connaitre la dernière date à
laquelle ceux qui sont en possession de la carte d'immatriculation (les
formels) ont payé leur impôt. Toutefois, cette variable n'est pas
significatif si elle est présenté isolement, il faut de ce fait
qu'elle soit croisée avec l'année de commencement de
l'activité pour être pertinente. Ce croisement donne une
idée de la durée pour laquelle les contribuables ont bien voulu
payer leur impôt et emmène au variable « motif de
l'arrêt », pour ceux qui ne sont plus en règle
vis-à-vis de la fiscalité. Ce résultat est
présenté dans le tableau 10 ci-après.
Tableau 10 : Croisement de l'année de
commencement de l'activité x dernières dates
de paiement de l'impôt
Dernière année paiement
impôt
Année commencement activité
|
Non réponse
|
2015
|
2014
|
2013
|
2012
|
2011
|
2010
|
2009
|
TOTAL
|
2014
|
11
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
13
|
2013
|
14
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
2009
|
8
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
10
|
2008
|
6
|
0
|
4
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
14
|
2007
|
3
|
2
|
1
|
2
|
0
|
3
|
5
|
0
|
16
|
2000
|
1
|
1
|
1
|
4
|
2
|
1
|
1
|
1
|
12
|
1999
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
2
|
0
|
5
|
10
|
1994
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
3
|
3
|
0
|
10
|
1993
|
1
|
0
|
0
|
2
|
0
|
4
|
0
|
3
|
10
|
1992
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
3
|
3
|
10
|
TOTAL
|
44
|
6
|
7
|
10
|
11
|
16
|
13
|
13
|
120
|
|
Source : Conception personnelle
30
Les valeurs du tableau sont les nombres de citations de chaque
couple de modalité. Ce croisement concerne uniquement les
opérateurs qui sont en possession de la carte d'immatriculation fiscale
c'est-à-dire qui payent d'impôt. La non réponse
représente ceux qui ne possèdent pas de carte d'immatriculation
fiscale, ils n'ont jamais payé d'impôt.
3.1.2.6 Motifs de l'arrêt du paiement de
l'impôt
L'arrêt de l'acquittement de l'impôt par les
contribuables emmène à la variable « motifs de l'arrêt
». Le résultat est présenté dans le tableau 11
ci-dessous.
Tableau 11 : Motifs de l'arrêt
Motifs de l'arrêt
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Non réponse
|
44
|
0,367
|
Baisse du revenu
|
18
|
0,15
|
Impôt cher
|
26
|
0,192
|
Compétition fiscale
|
9
|
0,075
|
Pas de temps pour les procédures administratives
|
11
|
0,092
|
Pas de contrôle
|
6
|
0,05
|
Crise de confiance envers l'Etat
|
7
|
0,058
|
TOTAL OBS.
|
120
|
|
|
Source : Conception personnelle
Le nombre de citations est supérieur au nombre
d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum).
3.1.3 Questions relatives à la fiscalité
Les questions relatives à la fiscalité ont pour
objectif d'évaluer la connaissance des enquêtés sur les
caractéristiques de l'impôt auquel ils sont tenus de s'acquitter.
Elles sont adressées aussi bien à ceux qui sont en possession de
la carte d'immatriculation qu'à ceux qui n'en possèdent pas. Ces
caractéristiques concernent le type de l'impôt, son taux
d'imposition, son minimum de perception et sa période de
déclaration.
31
3.1.3.1 Connaissance du type de l'impôt
assujetti
La première variable « connaissance du type de
l'impôt assujetti » permet de savoir si les enquêtés
formels connaissent exactement à quel type d'impôt ils sont
assujettis. De même, elle permet de savoir si les enquêtés
informels connaissent à quel type d'impôt ils sont censés
être assujettis s'ils étaient formel. Ce résultat est
présenté dans le tableau 12 ci-dessous. Notons que cet
impôt auquel les enquêtés ciblés sont assujettis est
l'IS.
Tableau 12 : Connaissance du type de l'impôt
assujetti
Connaissance du type de l'impôt
assujetti
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Oui
|
79
|
65,8%
|
Non
|
41
|
34,2%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
|
|
Source : Conception personnelle
Les valeurs du tableau sont les nombres de citations de chaque
couple de modalités.
3.1.3.2 Connaissance du taux d'imposition de
l'impôt
De même que la variable précédente, cette
deuxième variable « connaissance du taux d'imposition de
l'impôt » permet de savoir si les enquêtés aussi bien
formels qu'informels connaissent le taux d'imposition de l'IS. Le
résultat est présenté dans le tableau 13 ci-dessous.
Notons que le taux d'imposition de l'IS est de 5%.
Tableau 13: Connaissance du taux d'imposition de
l'impôt
Connaissance de l'impôt assujetti
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Oui
|
84
|
70%
|
Non
|
36
|
30%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
|
|
Source : Conception personnelle
32
Les valeurs du tableau sont les nombres de citations de
chaque couple de modalités.
3.1.3.3 Connaissance du minimum de perception de
l'impôt
La troisième variable « connaissance du minimum
de perception de l'impôt » a le même but que les deux
variables précédentes, c'est-à-dire de savoir si les
enquêtés aussi bien formels qu'informels connaissent le minimum de
perception de l'IS. Notons que le minimum de perception de l'IS est de Ar 16
000. Le résultat est présenté dans le tableau 14
ci-dessous.
Tableau 14 : Connaissance du minimum de perception de
l'impôt
Connaissance minimum de perception
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Oui
|
74
|
61,7%
|
Non
|
46
|
38,3%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
100,0%
|
|
Source : Conception personnelle
3.1.3.4 Connaissance de la période de
déclaration de l'impôt
La dernière variable « connaissance de la
période de déclaration de l'impôt » permet de savoir
si les enquêtés informels connaissent la période de
déclaration de l'IS. Rappelons que le contribuable doit déclarer
et payer son impôt auprès du service des impôts
territorialement compétent avant le 31 Mars de l'année qui suit
celle de la réalisation du chiffre d'affaires. Le résultat est
présenté dans le tableau 15 ci-dessous.
Tableau 15 : Connaissance de la période de
déclaration de l'impôt
Connaissance date de déclaration
|
Nombre de citation
|
Fréquence
|
Oui
|
89
|
74,20%
|
Non
|
31
|
25,80%
|
TOTAL OBS.
|
120
|
100,00%
|
|
Source : Conception personnelle
33
Conclusion partielle
Ce chapitre montre les résultats de l'enquête
menée auprès des commerçants de la zone de 67 ha. La
question correspondante à « la possession de la carte
d'immatriculation » a permis d'identifier deux types
d'enquêtés, à savoir les formels c'est-à-dire ceux
qui sont en possession de la carte d'immatriculation fiscale et les informels
qui n'en possèdent pas. Cependant la question correspondante à la
dernière date à laquelle les supposés formels ont
payé leur impôt a donné de résultat
intéressant. En effet ces formels tendent vers l'informalité car
il a été remarqué à travers la dernière date
du paiement de leur impôt que ces derniers ne sont plus en règle
vis-à-vis de la fiscalité. En vue de la vérification de la
première hypothèse formulée au début de cette
recherche, les questions se sont également orientées vers les
motifs de la non possession de la carte d'immatriculation c'est-à-dire
du non-paiement de l'impôt ainsi que de l'arrêt du paiement par ces
formels.
34
4 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1 Discussion hypothèse 1 : Causes du secteur
informel
4.1.1 Causes invoquées par les opérateurs du
secteur informel
L'enquête menée auprès des 120
opérateurs a montré que 76 d'entre eux sont en possession d'une
carte d'immatriculation fiscale tandis que 44 n'en possèdent pas, (cf.
tableau 7). Il a été découvert lors de l'enquête par
le croisement de la variable année de commencement de l'activité
avec la variable dernière date de paiement de l'impôt, cf. tableau
8, que parmi les 76, seulement 6 sont en règles par rapport à
l'administration fiscale. En effet la dernière année du paiement
de leur impôt est en 2015. Quant aux 70 restants tendent vers l'informel.
La dernière année à laquelle ils sont payés leur
impôt varie de 2009 à 2014.
Pour les opérateurs qui ne sont en possession de la
carte d'immatriculation fiscale: il peut être constaté à
première vue que le motif « cher » prédomine avec 33
citations, cf. tableau 9. Par le mot « cher », ces opérateurs
veuillent exprimer que les frais liés à l'obtention de la carte
d'immatriculation et le paiement de l'impôt qu'implique sa possession est
cher. Ils préfèrent par conséquent exercé leurs
activités sans être connus par l'administration fiscale. De
même, pour ceux qui sont en possession de la carte d'immatriculation
fiscale : le motif « cher » prédomine pour l'arrêt du
paiement de l'impôt avec 26 citations, cf. tableau 11.
En se référant à la littérature,
jusqu'ici la principale cause invoquée par les opérateurs pour
justifier de leur non enregistrement fiscal ou de l'abandon du paiement de
l'impôt coïncide avec l'approche légaliste. Cette approche
considère que le secteur informel est constitué de
micro-entrepreneurs qui préfèrent fonctionner de manière
informelle afin d'éviter les coûts associés à
l'immatriculation et aux autres procédures officielles y compris le
montant de l'impôt. Mais qu'en est-il de la réalité ? Les
frais liés à l'acquisition de la carte d'immatriculation et au
paiement de l'impôt ont-ils de bonnes raisons d'être
évités par les opérateurs ? Si non, pourquoi le motif
« cher » prédomine-t-il dans les réponses? Pour
répondre à la première question, la procédure
d'acquisition de la carte d'immatriculation fiscale ainsi que le système
de paiement de l'impôt synthétique vont être
présentés ci-après.
35
D'abord, l'entrepreneur doit se déclarer auprès
du Fokontany dans lequel son établissement est localisé. Ensuite,
il remplit une déclaration d'existence au Centre Fiscal et payer
l'impôt synthétique ou l'acompte prévisionnel. Puis il
demande une carte statistique à l'INSTAT. Enfin, il retourne au Centre
Fiscal pour obtenir la carte de l'impôt synthétique ou la carte
d'immatriculation fiscale (connue aussi sous le nom de « carte rouge
» ou carte professionnelle), qui devra être renouvelée chaque
année et lui donnera la possibilité de se fournir chez les
grossistes.
Concernant l'acompte prévisionnel : l'impôt
synthétique des contribuables de l'année en cours fait l'objet
d'une perception par acomptes calculés sur les impôts dus au titre
de l'année précédente. Le contribuable qui estime que le
montant de l'acompte payé est égal ou supérieur aux
cotisations dont il sera finalement redevable pourra, sur autorisation de
l'Administration fiscale, se dispenser de tout autre versement d'acompte pour
l'année en cours en remettant à l'agent chargé du
recouvrement des impositions de l'année précédente, avant
la date exigée pour ledit versement, une déclaration datée
et signée. Les acomptes payés par les contribuables sont à
valoir sur l'impôt dû au moment de la déclaration.
Concernant l'impôt synthétique :
Le système de l'impôt synthétique est
expliqué comme suit :
? La base imposable est constituée par le chiffre
d'affaires réalisé ou le revenu brut ou gain acquis par le
contribuable durant l'exercice clos au 31/12 de l'année
antérieure ;
? Le taux de l'impôt est fixé à 5% de la
base imposable ; ? Le minimum de perception est de Ar. 16 000
Le montant de l'impôt payé par le contribuable
est donc fonction de son chiffre d'affaires ou de son gain. Il ne doit donc pas
être jugé comme étant cher (à moins de mettre en
cause la légitimité du taux d'imposition). Il peut être
déduit de tous ce qui ont été expliqués que la
cause invoqué, entre autres « cher » ne reflètent pas
la réalité. Il requiert donc une analyse plus approfondie des
autres variables pour comprendre cette situation.
36
4.1.2 Causes perçues lors de l'analyse des autres
variables de l'étude
4.1.2.1 Méconnaissance de l'impôt auquel
les enquêtés devraient être
assujettis
L'analyse des autres variables de l'étude
emmènera à clarifier la question précédente selon
laquelle pourquoi le motif « cher » prédomine-t-il dans les
réponses. Il convient pour ceux qui ne sont pas en possession de la
carte d'immatriculation fiscale d'analyser la pertinence de leurs
réponses. Autrement dit, il s'agit d'analyser l'état de
connaissance des enquêtés concernant les caractéristiques
de l'impôt dont ils parlent, par rapport aux réponses
données. Les caractéristiques pris en compte sont: le type de
l'impôt assujetti- le taux d'imposition - le minimum de perception
Cette analyse consiste à répondre aux questions
suivantes : en répondant aux motifs du non enregistrement fiscal entre
autres le motif « cher », l'enquêté connait-il au moins
à quel type d'impôt il est assujetti par rapport à son
activité ? Le taux d'imposition de cet impôt ? Le minimum de
perception de cet impôt ?
Cette analyse implique le croisement des variables «
connaissance de l'impôt assujetti (cf. tableau 12)- connaissance du taux
d'imposition (cf. tableau 13)- connaissance du minimum de perception (cf.
tableau 14) » avec le variable « motif de la non immatriculation
fiscale », en particulier le motif « cher ». Le croisement de
ces variables est présenté dans le tableau 16 ci-dessous.
Tableau 16: Croisement des variables motifs non
possession carte d'immatriculation x connaissance de l'impôt
assujetti, du taux d'imposition, du minimum de perception.
37
Motifs non possession carte d'immatriculat ion
Connaissan ce de l'impôt assujetti
Oui
|
Connaissan ce de l'impôt assujetti
Non
|
Connaissan ce du taux d'impositio n
Oui
|
Connaissan ce du taux d'impositio n
Non
|
Connaissan ce minimum de perception
Oui
|
Connaissan ce minimum de perception
Non
|
Non réponse
(76)
|
72
|
4
|
41
|
35
|
69
|
7
|
Démarches compliquées (10)
|
1
|
9
|
2
|
8
|
2
|
9
|
Cher (33)
|
3
|
30
|
3
|
30
|
1
|
32
|
N'est pas
obligatoire (2)
|
|
2
|
|
2
|
|
2
|
Ne veut pas
collaborer avec l'Etat (2)
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Ne connait pas
auprès de quelle institution s'inscrire (7)
|
2
|
5
|
2
|
5
|
2
|
5
|
|
Source : Conception personnelle
Les valeurs du tableau sont les nombres de citations de chaque
couple de modalité. Le nombre de citations est supérieur au
nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum).
Il est déduit de ce croisement que, pour ceux qui ne sont
pas en possession de la carte d'immatriculation fiscale et qui ont
répondu par « cher » pour justifier son non enregistrement
fiscal, les constatations suivantes :
? 30 citations (sur 33) ne connaissent pas à quel type
d'impôt ils sont assujettis ;
? 30 citations ne connaissent pas le taux d'imposition de cet
impôt ;
? 32 citations ne connaissent pas le minimum de perception de cet
impôt.
38
Il peut donc être conclu de cet analyse que les
enquêtés ont répondu par « cher » alors qu'ils ne
connaissent même pas la réalité de l'impôt dont ils
sont censés être assujettis. En se référant à
la théorie de la représentation sociale de l'impôt, ces
enquêtés perçoivent celui-ci comme un «
impôt-contrainte » c'est-à-dire dont la charge fiscale est
ressentie comme trop lourde. Cependant ce sentiment ne reflète pas la
réalité et s'explique comme suit : la méconnaissance ou le
manque d'information de ces opérateurs concernant l'impôt dont ils
doivent s'acquitter entraine chez eux une mauvaise perception de l'impôt
et des causes illusoires (qui se manifeste à travers le motif «
cher »), qui les emmènent à ne pas se procurer de la carte
d'immatriculation fiscale.
Par ailleurs, il est clair pour ceux qui pensent que
l'enregistrement n'est pas obligatoire et pour ceux qui affirment ne pas
connaitre auprès de quelle institution s'inscrire que la
méconnaissance est à l'origine de leur non enregistrement fiscal.
Malgré la divergence de nos résultats avec l'approche
légaliste, celle-ci est toujours confirmé. En effet quand les
opérateurs perçoivent que l'impôt est cher, ils
préfèrent rester dans l'informel.
Au final, d'après notre étude la
non-immatriculation est surtout liée à la méconnaissance
des caractéristiques de l'impôt auquel les opérateurs sont
assujettis. Cette méconnaissance entraine une mauvaise
représentation sociale de l'impôt d'où la non possession de
la carte d'immatriculation fiscale. Aussi la méconnaissance des
obligations et des institutions responsables de l'inscription sont à
l'origine du non immatriculation.
D'autres recherches associées à ce thème
comme celle effectuée par E. Lavallée et F. Roubaud ont
montré que la non-immatriculation est surtout liée à la
méconnaissance des lois : les UPI estiment que l'immatriculation n'est
pas obligatoire ou qu'elles ne savent pas qu'elle est nécessaire. Une
autre étude de Chrsitian Morrisson a montré que les principales
raisons invoqués sont le manque d'informations et l'absence de
contrôle à l'exception d'un pays (Algérie) où le
poids des impôts est souvent jugé insupportable.
Le résultat de notre étude concernant la cause
du non possession de la carte d'immatriculation fiscale est similaire à
celui apporté par E. Lavallée et F. Roubaud sur la
méconnaissance des obligations « n'est pas obligatoire ».
Cependant nos résultats a également montré d'autres formes
de méconnaissance, notamment la méconnaissance des
caractéristiques de l'impôt par les enquêtés.
39
Quant au résultat apporté par Chrsitian
Morrisson est similaire au résultat de notre étude concernant la
cause de l'abandon du paiement de l'impôt sur l'absence de
contrôle.
4.1.2.2 Développement de l'incivisme fiscal
Par définition le civisme fiscal est l'accomplissement
volontaire de ses obligations fiscales, déclaratives et de paiement, par
le contribuable. Toujours pour expliquer la prédominance du motif «
cher », le cas de ceux qui sont en possession de la carte
d'immatriculation fiscale peut être expliqué comme suit :
étant donné que dans un premier temps les opérateurs se
sont procurés de leur carte d'immatriculation fiscale et payer leur
impôt. Puis par la suite a invoqué le motif « cher » et
arrêté le paiement de celui-ci, il peut être déduit
que cette situation est due au développement de l'incivisme fiscale. Cet
incivisme peut être lié à divers facteurs dont l'analyse
n'est pas prise en compte dans cette étude.
De même, les autres motifs invoqués par les
opérateurs pour justifier de l'abandon du paiement de leur impôt
rejoignent également l'idée de l'incivisme fiscale. Cet incivisme
s'est notamment manifesté à travers les motifs ci-après,
cf. tableau 11 :
? Baisse du revenu
Les opérateurs affirment que leur revenu
décroît à cause de l'instabilité de prix des
marchandises sur le marché (il y a diminution du pouvoir d'achat des
acheteurs). Cette situation les emmène à résister quant au
paiement de l'impôt car ils ne veuillent pas imputer ce revenu du montant
de l'impôt par peur qu'il ne leur reste plus rien.
? Compétition fiscale
Pour certains opérateurs, la valeur du mauvais exemple
prime et finit par instituer un code de comportement défavorable. C'est
ainsi que certains opérateurs affirmant avoir auparavant payé
leur impôt ont arrêté de le faire, pour la simple raison
qu'ils ont décidé de prendre l'exemple du voisin ou d'un autre
opérateur qui ne paye pas d'impôt alors qu'il peut toujours
exercer son activité.
40
? Pas de temps pour la procédure administrative
Concernant les procédures administratives le recours
à l'IS présente plusieurs avantages pour le contribuable, tels
que la non nécessité de se déplacer mensuellement car il
s'agit d'un impôt annuel; la manipulation d'un seul document qui est le
bordereau de versement pour composer le Dossier Fiscal Unifié (DFU).
Mais les principales difficultés rencontrés par les
opérateurs réside malgré l'annualité de cet
impôt à leur disposition de se déplacer au centre fiscal
depuis leur lieu de travail.
? Absence de contrôle
Certains opérateurs affirment que comme aucun
contrôle ne lui a pressé à payer l'impôt, et pourtant
il peut toujours exercer son activité, il a alors décidé
de ne pas s'acquitter de celui-ci.
En outre, une autre forme d'incivisme apparait pour les non
possesseur de la carte d'immatriculation fiscale. Le croisement des variables
« possession de la carte d'immatriculation » et « connaissance
du centre fiscal de rattachement » a montré qu'il y a parmi ceux
qui ne sont pas en possession de la carte d'immatriculation fiscale (les
informels), qui connaissent leur centre fiscal de rattachement, 16% soit 19
citations, cf. tableau 8. En effet, ces personnes connaissent leur centre
fiscal de rattachement, mais elles ne se sont pourtant pas renseignées
auprès de celui-ci pour les modalités de l'obtention de la carte
d'immatriculation fiscale. Il peut être déduit que c'est l'absence
de comportement volontaire de ces personne quant au respect de ses obligations
qui fait qu'elles soient informelles, d'où l'incivisme fiscal.
4.1.3 Arbre de problème
Toutes les causes répertoriées dans cette
discussion sont repris dans un arbre de problème afin de
hiérarchiser et d'identifier les causes principales du manque à
gagner formulée dans la question de recherche. Cet arbre de
problème est présenté dans la figure ci-après.
Causes principales
Méconnaissance
Causes illusoires
Incivisme
Causes invoquées
Ne veut pas collaborer avec l'Etat
Démarche compliquée
cher
Pas obligatoire-ne connait pas auprès de
quel institution s'inscrire
41
|
|
|
Conséquences
|
Mauvais ressentie de l'impôt
Incivisme fiscal
Non-paiement de l'impôt
Manque à gagner pour l'Etat
|
|
Figure 1: Arbre de problème
Source : Conception personnelle
L'arbre de problème présenté ci-dessus
montre que l'incivisme fiscale et la méconnaissance sont les principales
causes du non-paiement de l'impôt c'est-à-dire l'origine du manque
à gagner de l'Eta. La première hypothèse est donc
confirmée.
Il est à remarquer que l'incivisme fiscal constitue en
même temps la cause principale et la conséquence des causes
invoqué par les enquêtés. En effet, la volonté de ne
pas vouloir collaborer avec l'Etat s'explique par le manque de civisme fiscal.
Aussi, le mauvais ressenti de l'impôt a pour conséquence
l'incivisme fiscal.
42
4.1.4 Les politiques moyens déjà entrepris
par l'administration fiscale DGI pour motiver les citoyens à payer
l'impôt
4.1.4.1 Aperçue de l'historique et de
l'organisation de la DGI
De 1975 jusqu'à 1997, la Direction des Impôts et
la Direction des Douanes étaient dirigées par une seule Direction
Générale dénommée «Direction
Générale des Régies Financières (DGRF)». La
Direction chargée des Impôts était divisée en 3
services pratiquement indépendants : service des contributions directes,
service des contributions indirectes et services de l'enregistrement et du
timbre. En 1998, la Direction générale des impôts (DGI) a
été créée et les 3 ex-services fusionnés.
La nouvelle organisation de la DGI est une organisation par
« compétence géographique » régie par le
Décret 2004-570 du 01 juin 2004, modifiant les dispositions du
Décret 2003-166 du 04 mars 2003 fixant les attributions du
Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget ainsi que
l'organisation générale de son Ministère. Le schéma
actuel de la DGI se présente comme suit :
? Organisation par catégorie de
contribuables
Plusieurs mesures ont été introduites lors de
la restructuration de l'Administration fiscale. Parmi ces mesures la
création
? du Service des Grandes Entreprises (SGE) en 1997.
Installé à Amparibe Antananarivo, il est le lieu unique de
déclaration et de paiement des principaux impôts pour les
contribuables «Grandes Entreprises». Le SGE est transformé en
Direction des Grandes Entreprises (DGE) par arrêté n°
18601-2003/MEFB/SG/DGI en date du 30 octobre 2003. Sont qualifiées de
grandes entreprises « toutes personnes physiques ou morales
exerçant sur l'étendue du territoire de la République de
Madagascar et réalisant un chiffre d'affaires annuel hors taxe,
supérieur ou égale à deux (2) milliards d'Ariary
».
? des Services Provinciaux des Grandes Entreprises (SPGE) et
des Centres Fiscaux pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME). Ces mesures
résultent de la volonté d'organiser l'Administration fiscale par
type d'usagers.
43
+ Organisation par procédure :
Le Guichet Unique des Investissements et du
Développement des Entreprises, « GUIDE », une organisation
créée et financée par le programme de la Banque Mondiale
est une unité de travail, au service des investisseurs, étrangers
et nationaux. Il s'inscrit dans le cadre du programme de renforcement de
l'image de Madagascar pour promouvoir les investissements en
général et attirer les investissements directs et
étrangers. La création du GUIDE a été rendue
effective par le décret 2003/938 du 09 septembre 2003.
Il a pour objectif de simplifier toute démarche
administrative se rapportant à :
· La création de société ;
· L'octroi de visa pour les investisseurs étrangers
;
· L'octroi de permis de travail pour les salariés
étrangers ;
· La réception et l'instruction des demandes de baux
et d'acquisition de terrains.
Grâce au Guichet unique, le montage de dossiers
d'investissement et la constitution d'une société à
Madagascar deviennent plus simples (trois (3) jours, si tous les dossiers sont
complets). Le GUIDE informe, conseille et oriente gratuitement les
investisseurs dans toutes leurs démarches administratives.
4.1.4.2 Politique de la fiscalité de
proximité
La politique de la fiscalité de proximité est
une politique d'élargissement de l'assiette fiscale. Elle a pour
objectifs d'augmenter le nombre de la population fiscale et d'élargir
l'assiette fiscale par l'assujettissement à l'Impôt des secteurs
non encore fiscalisés (secteur informel et monde rural). La
démarche comprend plusieurs volets :
· La création de nouveaux Centres fiscaux dans
les régions à forte potentialité économique et
fiscale mais difficilement accessibles ;
· l'utilisation de la technique de « versement
volontaire » par laquelle recensement, imposition et recouvrement peuvent
se faire en même temps ;
· la simplification radicale du système
d'imposition de certaines activités ou de certains types de
contribuables en améliorant le principe de l'impôt
synthétique ;
44
? l'information des usagers sur les procédures à
suivre avant tout début d'activité, et sur leurs droits et
obligations en tant que contribuables ;
? la sensibilisation et la conscientisation de la masse sur
leur devoir fiscal : animation, sensibilisation suivant les coutumes locales
(hira gasy...).
4.1.4.3 Communication externe de la DGI
Plusieurs moyens de communication ont été
utilisés par la DGI pour informer et éduquer ses
différents acteurs.
? Publications
La DGI a commencé en 2001 à la confection et
à la publication des dépliants intitulés TARIG'HETRA qui
indiquent les différentes étapes de l'accomplissement du devoir
fiscal. TARIG'HETRA est actuellement remplacé par Akon'ny hetra. Ce
dernier est diffusé mensuellement à l'interne de la DGI.
Elle a également oeuvré pour la confection et
la publication d'un bulletin Fiscal annuel dont la première parution
était en 2004. Le Bulletin fiscal est un document qui donne une image
globale de l'état des finances publiques et dresse un rapport
actualisé de l'état des recettes fiscales de l'année
achevée. Spécifiquement, ce bulletin présente un
diagnostic actualisé du système fiscal, tout en se projetant sur
son potentiel futur. Ce document a été particulièrement
conçu pour dresser un rapport, à l'attention de la DGI
elle-même et des hauts fonctionnaires du Ministère des Finances et
du Budget (MFB), sur les changements importants survenus dans la base
d'imposition, les déclarations, le niveau des recettes, les
catégories et les types de contribuables.
La DGI a procédé à l'édition
d'agendas fiscaux qui récapitulent les principales obligations et
échéances. L'agenda comporte différentes rubriques telles
que l'organigramme de la DGI, l'adresses des Centres fiscaux, les fiches
techniques relatives à divers impôts, les guides pour remplir les
déclarations et pour calculer les impôts avec des exemples
chiffrés. Cet agenda fiscal n'est plus disponible actuellement, par
contre un calendrier récapitulant l'échéance de chaque
type d'impôt est disponible sur le site web de la DGI.
45
Depuis 2005, la DGI a mis à la disposition des
entreprises gérées par la DGE des « guides du contribuable
». Ils donnent des renseignements généraux sur la
façon de percevoir, d'enregistrer, de calculer et de verser les
impôts en question. Ils contiennent des instructions
détaillées pour aider les contribuables à remplir leurs
déclarations suite à l'installation du logiciel SIGTAS.
Il existe également des imprimés fiscaux
fournis par les services fiscaux accompagné des notes explicatives ou
parfois des fiches de calculs.
? Contacts directs
Le contact direct se fait par le biais des services d'accueil
qui ont pour mission l'appui et l'information des contribuables. La mise en
place des services d'accueil évite les intermédiaires entre le
contribuable et l'administration fiscale.
? Sensibilisations médiatisées
Des émissions radiophoniques et
télévisées sont parfois réalisées et
publiées pour informer et sensibiliser les contribuables à
s'acquitter de leurs devoirs fiscaux.
? Sensibilisations par contact direct
Des campagnes de sensibilisation et d'information sont
menées à l'attention des présidents des Fokontany et des
délégués d'arrondissement pour qu'ils puissent à
leur tour éduquer la population de leur localité sur le devoir
fiscal.
Des conférences sont organisées à
l'attention des groupements des grandes entreprises.
Dans le cadre de la fiscalité de proximité, les
agents des impôts travaillant avec l'appui des autorités locales
effectuent des descentes de sensibilisation auprès des zones
enclavées.
? Site Internet
Le site Internet de la DGI peut être visité sous
le lien
www.impots-mg.org . Ce
site a été créé en vue : d'offrir aux contribuables
de nouveaux services facilitant leur relation avec l'administration et
l'accomplissement de leurs obligations ; l'améliorer la qualité
des services offerts aux contribuables en réduisant et en optimisant les
déplacements.
46
4.2 Recommandations
Il est dit dans la discussion que les causes de la
prolifération du secteur informel émanent de la
responsabilité conjointe de l'Etat et des opérateurs
économiques. De ce fait, les actions de l'Etat et de ces contribuables
doivent interagir pour remédier aux problèmes fiscaux de notre
pays. Même si les actions à entreprendre sont censées venir
de ces deux parties, l'initiative de changement en vue d'encourager et de
conscientiser les citoyens appartient à l'Etat.
La théorie de Marc Leroy d'instituer « un
impôt contribution » ou « impôt citoyen » est
à cet effet proposé. Il en découle de l'impôt
contribution que :
? Le contribuable respecte la soumission à ses
obligations ;
? Il juge les impôts légitimes pour financer les
politiques publiques, même si elles ne lui profitent pas
personnellement.
Pour parvenir à cette fin, la promotion du civisme fiscal
est recommandée. 4.2.1 La promotion du civisme
fiscal
La promotion du civisme fiscal commence d'abord par
l'identification des ressorts de l'incivisme fiscal et ensuite par la
détermination des efforts à entreprendre et à prolonger
pour améliorer le civisme fiscal.
4.2.1.1 Définition du civisme fiscal
Rappelons que le civisme fiscal est défini comme
l'accomplissement volontaire des obligations fiscales, déclarative et de
paiement, par le contribuable. Moyen de rationaliser l'action de
l'administration fiscale, le civisme fiscal s'analyse à la base comme un
acte citoyen.
La promotion du civisme fiscal n'est pas une chose
aisée car plusieurs facteurs y entrent en jeu.
47
4.2.1.2 Principe : Civisme fiscal comme outil de
recouvrement
Le civisme fiscal comme outil de recouvrement devrait
constituer le cap stratégique de la Direction générale des
Impôts. L'utilisation de la technique de « versement volontaire
» consiste à donner aux contribuables :
+ l'envie de s'intéresser et de payer l'impôt ;
+ le sentiment d'être concerné par les
différentes sensibilisations effectué par l'administration
fiscale.
La promotion du civisme fiscale requiert dans un premier temps
l'identification de ses principaux ressorts et dans un deuxième temps
l'identification des efforts à entreprendre et à prolonger pour
améliorer le civisme fiscal.
Remédier à l'incivisme fiscal suppose d'agir de
manière équilibrée, cohérente et simultanée
sur l'ensemble de ses causes.
4.2.1.3 Facteurs influençant le civisme
fiscal
L'identification des facteurs influençant le civisme
fiscal consiste à répertorier tous les facteurs susceptibles de
ne pas favoriser le comportement volontaire des contribuables pour
l'accomplissement de ses obligations fiscales. Ces facteurs sont les suivants
:
+ Le ressenti de l'impôt ;
+ Le sentiment d'injustice ;
+ Le manque de lisibilité du système fiscal ;
+ La perception de l'utilisation des finances publiques.
4.2.1.4 Éducation des futures contribuables
Un travail pédagogique pour réhabiliter
l'impôt est nécessaire en direction des futurs et des jeunes
contribuables. Il s'agirait d'intégré « la charte des
relations avec les contribuables » dans le programme d'éducation
civique des enfants depuis l'école primaire.
48
Cette Charte prévoit dans ses grandes lignes les
engagements de la DGI ainsi que le devoir des contribuables.
4.2.1.5 Education des contribuables actuels et
potentiels
Toujours dans ce sens éducatif, il est
également important d'éduquer les contribuables actuels et
potentiels sur les thèmes ci-après :
? Enseigner comment est décidé l'impôt,
quels sont les objectifs de son prélèvement et ce qu'il permet
effectivement de financer ;
Pour le cas de l'IS, la répartition de la somme
collectée au titre de sa perception est prévue par l'article
01.02.01 du CGI. Il est ainsi mentionné stipuler que l'IS est
perçu au profit des Collectivités Territoriales
Décentralisées et le Fond Nationale pour L'insertion du Secteur
Informel, à raison de 39 % pour la région, 60 % pour la commune
et 1% pour le Fond Nationale pour L'insertion du Secteur Informel.
? Apprendre que par leurs contributions fiscales, les
citoyens participent au financement des charges supportées par
l'État au bénéfice de la communauté nationale.
Intéresser les citoyens à l'évaluation de la
qualité de la loi fiscale.
4.2.1.6 Institutionnalisation de la politique de
communication de l'administration fiscal
Les différents moyens déjà mise en
oeuvre par la DGI pour communiquer avec les usagers ont déjà
été démontrés précédemment. Il peut
être déduit que les sensibilisations effectuées par la DGI
sont ne sont pas ponctuels. De plus la publication des documents fiscaux n'est
pas assez diffusée. Il n'existe pas de politique claire en termes de
communication.
Pour cela il convient de mettre en place une politique de
communication pour l'administration fiscale reposant sur les critères
suivants :
? Permanent et périodique : les actions de
sensibilisation doivent exister chaque année et doivent se passer le
long de l'année selon des périodes déterminées,
programmées dans un calendrier bien définit selon un thème
précis.
? Informations à jour, largement diffusées et
facilement accessible: les publications doivent sortir en temps voulu et
profiter à chaque catégorie de contribuable selon leurs besoins
en indiquant les lieux où ils sont disponibles.
? Utile et facile à comprendre : les documents
diffusés à l'attention des grands contribuables ne sont pas
forcément utiles pour les petits contribuables compte tenu de leur
difficultés à comprendre les documents plus complexes tel que le
GCI.
? Support de communication adapté : les supports
utilisés doivent être adaptés à chaque
catégorie de contribuable car les petits contribuables pourraient ne pas
avoir accès aux informations disponibles dans le site web de la DGI
compte tenu de leur structure ou de leur niveau d'éducation.
? Les séances de sensibilisation et d'information
doivent tenir compte de l'organisation par catégorie de contribuable.
4.2.2 Renforcement du système déclaratif
Le système déclaratif implique que les
éléments servant de base au calcul de l'impôt sont
déclarés par les contribuables eux-mêmes et qu'ils
bénéficient d'une présomption d'exactitude. Le
contrôle des éléments déclarés est la
nécessaire contrepartie du système déclaratif. Il s'agit
d'un système le plus adapté à l'esprit démocratique
de la société d'aujourd'hui.
Le civisme fiscal rétablit, les usagers bien
informés de la fiscalité, il convient maintenant à ce que
les contribuables soient en mesure d'évaluer réellement la base
imposable à l'impôt dont ils doivent s'acquitter.
4.2.2.1 Traçabilité des dépenses
et des recettes
La tenue d'une comptabilité régulière au
sein des micros et petites entreprises n'étant pas encore une culture
acquise au niveau de la majeure partie des contribuables, la difficulté
de déterminer le chiffres d'affaires qui est la base de l'imposition se
pose.
Il est alors recommander à ce que l'Etat
procède à la sensibilisation des opérateurs quant à
l'utilisation de la comptabilité de trésorerie, incluant un
registre de dépenses et de recettes :
49
? Pour les petites entreprises (pièces justificatifs des
achats et des ventes)
50
+ Pour les micros entreprises (pièces justificatifs des
achats et cahier de recette)
4.2.2.2 Orienter les micros, petites et moyennes
entreprises au CGA Analamanga
Il est primordiale de présenter ce qu'est le CGA
Analamanga afin d'appréhender ce volet de recommandation.
+ Présentation du CGA
La CGA Analamanga est une structure prévue par la Loi
des Finances sous l'Ordonnance n°60-133 du 03 octobre 1960,
créé le 13 Février 2008.
Il a été instaurée par la Direction
Générale des Impôts (DGI) et le Conseil Supérieur de
la Comptabilité à travers les associations EFAM et C- for -C.
+ Objectifs
La CGA a pour objectif - d'inciter le secteur informel
à se formaliser et à se professionnaliser - faciliter
l'accomplissement des obligations administratives et fiscales - sensibiliser
les membres à l'accès au financement pour le développement
de leurs activités - faire acquérir aux membres la
capacité de tenir leur comptabilité après 3 années
d'adhésion.
+ Avantages des membres
· pour ceux assujettis à l'IR ou Impôt sur
les Revenus, ils bénéficieront d'un abattement de 50%
jusqu'à concurrence de 8 000 000 Ar
· pour ceux assujettis à l'IS ou Impôt
Synthétique, ils bénéficieront d'un abattement de 30%
jusqu'à concurrence de 500 000 Ar
· amnistie fiscale : annulation des
pénalités sur les trois exercices antérieurs à
l'adhésion au centre
· traitement privilégié pour les
adhérents : priorité et guichet spécial pour tous les
traitements des dossiers fiscaux
+ Conditions d'adhésion
· Chiffre d'Affaires annuel inférieur à 200
millions MGA
·
51
Sociétés, organismes, personnes morales et
physiques exerçant tous types d'activités et dont le siège
social se trouve dans la région d'Analamanga
· Non assujettissement à la TVA + Obligations
· Paiement du droit d'adhésion (30 000 Ar)
· Paiement d'une cotisation mensuelle (37 000 Ar)
· Respect du règlement intérieur
· Production des pièces comptables
· Rester dans le CGA pour un délai minimum 3 ans +
Pièces à fournir lors de l'adhésion
· Photocopie : NIF (Numéro
d'identification fiscal) - STAT - STATUT (suivant le type de
société)
· Registre de commerce
· Classeur à levier GM
· Pochettes plastiques (pour le classement des dossiers
et des pièces comptables)
Au vu des principaux objectifs de la création du CGA
Analamanga et du problème des petits contribuables quant à
l'évaluation de son chiffre d'affaires annuel et donc de la base
imposable, ainsi qu'à l'accomplissement de leur obligations fiscales :
les micros et petites entreprises doivent être largement
sensibilisées à adhérer ce centre en vue de
remédier à ces problèmes.
Cependant il est à faire remarquer que les
adhérant sont tenus au paiement d'un droit d'adhésion de30 000 Ar
et d'une cotisation mensuelle de 37 000 Ar. Ces tarifs méritent
d'être révisés à l'avantage des micros entreprises
adhérant, selon la structure de leur chiffre d'affaires.
52
Pour concrétiser cette adhésion, l'existence et
l'objet du CGA d'Analamanga doit donc être portée à la
connaissance des MMPE par le renforcement de sa collaboration avec ses
différents partenaires, dont quelques un vont être cités
ci-après :
+ MICROCRED
· Distribution des affiches CGA dans toutes ses Agences
· Mise à disposition de sa clientèle des
dépliants CGA
· Octroi de 50 % de réduction sur les frais de
dossiers aux membres + CCIAA
· Mise à disposition des opérateurs des
dépliants du CGA
· Invitation du CGA aux manifestations qu'elle organise +
BNI MADAGASCAR
· Orientation des entreprises informelles vers le CGA
4.2.3 Mesures d'accompagnement
Des mesures d'accompagnement sont également
proposées.
4.2.3.1 Faveur transitoire
Le majeur souci des entreprises informelles ou de celles qui
se sont tendues vers l'informel au cours de leurs activités c'est
d'être encouru par les pénalités. Ils ont donc besoin
d'être rassurer quant aux modalités de leur démarche vers
l'administration fiscale, d'où la nécessité de leurs
accorder une faveur transitoire. Cette faveur transitoire consiste à
l'accord d'une amnistie fiscale annulant toutes pénalités sur les
années antérieures depuis l'exercice de l'activité ou
depuis l'interruption du paiement de l'impôt.
4.2.3.2 Renforcement de la collaboration entre la DGI
et la commune
Avant l'exercice d'une activité, il faut d'abord
s'inscrire auprès de la commune pour obtenir un certificat d'occupation.
Sinon lors du passage des agents de la commune pour la perception de la taxe
parafiscale ils enregistrent les personnes exerçant une activité
dans leur localité.
53
La commune possède donc la liste et l'identification de
toutes les personnes exerçant une activité dans sa
localité. La collaboration de la commune et de la DGI a
intérêt d'être renforcée car elle permet à la
DGI de faciliter l'identification des activités informelles par la
confrontation de la liste des contribuables dont elle dispose avec celle de la
commune.
Conclusion partielle
Ce dernier chapitre intitulé discussions et
recommandations a pour objet d'émettre des discussions sur les
résultats obtenus ainsi que de donner des recommandations. Dans le cadre
des recommandations, il est primordial de remédier à l'incivisme
fiscal afin de donner un comportement volontaire aux usagers pour le paiement
de l'impôt. Ensuite il convient de sensibiliser les micros, petites et
moyennes entreprises à l'utilisation de la comptabiliser et à
l'adhésion du Centre de Gestion Agréé ou CGA Analamanga
afin de renforcer le système déclaratif.
54
CONCLUSION
Le secteur informel se trouve au coeur des débats de
plusieurs pays en Afrique et même dans d'autres continents. Comment
fiscaliser le secteur informel à Madagascar constitue la
problématique de cette étude. Sachant que 99,9 % des UPI
créées sont toutes informelles, il existe donc un potentiel
fiscal que l'Etat mérité d'exploiter, d'où
l'intérêt de ce thème. Les problèmes de
fiscalisation du secteur informel à Madagascar ne se résorbent
pas par la recherche d'un nouvel impôt car l'environnement fiscal des
entreprises individuelles s'est nettement amélioré après
l'adoption de l'impôt synthétique qui est représentatif et
libératoire de l'impôt sur les revenus et des taxes sur les
chiffres d'affaires.
Cependant, la résolution de ce problème consiste
surtout à remédier la méconnaissance et l'incivisme fiscal
de la population tel qu'il a été retenu lors de la formulation de
la première hypothèse. Il est à souligner que l'incivisme
fiscal est en même temps la cause de la non formalisation fiscale des UPI
et la conséquence de la méconnaissance des opérateurs
quant aux principaux caractéristiques de l'impôt auquel ils sont
assujettis. En effet, chez certains opérateurs enquêtés,
des causes ne reflétant pas la réalité ont
été invoquées pour justifier du non formalisation fiscale
de leur activité, car ils ignorant la réalité de
l'impôt auquel ils sont assujettis ainsi que les démarches de
formalisation de leur activité. Cette méconnaissance a donc pour
conséquence l'incivisme fiscal. Les opérateurs ayant un mauvais
ressenti de l'impôt deviennent réticents à celui-ci.
Un sujet qui mérite réflexion dans le
système fiscal Malgache est l'adoption du système
déclaratif, qui est un système par lequel l'impôt est
établi à partir des éléments fournis par les
contribuables dans les déclarations remises à l'administration
fiscal. Bien que répondant aux besoins de la société
démocratique d'aujourd'hui, ce système est-elle
véritablement adapté dans le contexte social de Madagascar,
où une part importante des imposables sont analphabètes ?
55
TABLE DES MATIERES
RESUME ii
REMERCIEMENT iii
SOMMAIRE iv
GLOSSAIRE vi
Introdution et contextualisation 1
1 Concept et état de l'art 4
1.1 Origine de la notion du secteur informel 4
1.2 Définition du secteur informel 5
1.2.1 Définition multicritère 5
1.2.2 Les définitions fonctionnelles 6
1.2.3 La définition internationale adoptée en 1993.
6
1.3 Secteur informel à travers l'enquête de l'INSTAT
à Madagascar 7
1.3.1 Caractéristiques 7
1.3.2 Critères d'appartenance 8
1.3.3 Création d'une UPI : Une initiative d'abord
individuelle dans le but de
subsistance 10
1.4 Théorie sur le secteur informel 11
1.4.1 L'école dualiste 11
1.4.2 L'école structuraliste 11
56
1.4.3 L'école légaliste 12
1.4.4 Politique de formalisation 12
2 MATÉRIELS ET MÉTHODES 14
2.1 Matériels 14
2.1.1 Justification du choix du thème
14
2.1.2 Zone d'étude et ses caractéristiques
14
2.1.3 Documents ayant servi à l'étude
15
2.1.4 Matériels utilisés 16
2.1.4.1 Documentations 16
2.1.4.2 Entretien 16
2.1.4.3 Enquête sur terrain 17
2.2 Méthodes 17
2.2.1 Démarche de vérification commune aux
hypothèses 17
2.2.1.1 Identification des variables 17
2.2.1.2 Recherches bibliographiques et webographiques
18
2.2.1.3 Entretiens 18
2.2.2 Démarche de vérification
spécifique à l'hypothèse 1 19
2.2.2.1 Enquête sur terrain et formulation du
questionnaire 19
2.2.2.2 Tri à plat 20
2.2.2.3 Tri croisé 20
2.2.2.4 Méthode d'analyse des problèmes
20
57
2.2.3 Démarche de vérification
spécifique à l'hypothèse 2 21
2.2.4 Limites de l'étude 21
2.2.5 Chronogramme des activités 22
3 Résultats 24
3.1 Résultats première hypothèse 24
3.1.1 Questions d'ordre général 24
3.1.1.1 Secteur d'activité 24
3.1.1.2 Chiffre d'affaires 24
3.1.1.3 Nombre de personnes employées 25
3.1.2 Questions relatives à l'activité de
l'enquêté 26
3.1.2.1 Année de commencement de l'activité 26
3.1.2.2 Connaissance de l'existence du centre fiscal -
connaissance du centre fiscal
de rattachement 26
3.1.2.3 Possession de la carte d'immatriculation fiscale 27
3.1.2.4 Motifs de la non possession de la carte d'immatriculation
fiscale 28
3.1.2.5 Dernière date de paiement de l'impôt 29
3.1.2.6 Motifs de l'arrêt du paiement de l'impôt
30
3.1.3 Questions relatives à la fiscalité 30
3.1.3.1 Connaissance du type de l'impôt assujetti 31
3.1.3.2 Connaissance du taux d'imposition de l'impôt 31
3.1.3.3 Connaissance du minimum de perception de l'impôt
32
3.1.3.4 Connaissance de la période de déclaration
de l'impôt 32
4 Discussions et recommandations 34
4.1 Discussion hypothèse 1 : Causes du secteur
informel 34
4.1.1 Causes invoquées par les opérateurs du
secteur informel 34
4.1.2 Causes perçues lors de l'analyse des autres
variables de l'étude 36
4.1.2.1 Méconnaissance de l'impôt auquel les
enquêtés devraient être assujettis 36
4.1.2.2 Développement de l'incivisme fiscal 39
4.1.3 Arbre de problème 40 4.1.4 Les politiques moyens
déjà entrepris par l'administration fiscale DGI pour
motiver les citoyens à payer l'impôt 42
4.1.4.1 Aperçue de l'historique et de l'organisation de la
DGI 42
4.1.4.2 Politique de la fiscalité de proximité
43
4.1.4.3 Communication externe de la DGI 44
4.2 Recommandations 46
4.2.1 La promotion du civisme fiscal 46
4.2.1.1 Définition du civisme fiscal 46
4.2.1.2 Principe : Civisme fiscal comme outil de recouvrement
47
4.2.1.3 Facteurs influençant le civisme fiscal 47
4.2.1.4 Éducation des futures contribuables 47
4.2.1.5 Education des contribuables actuels et potentiels 48
4.2.1.6 Institutionnalisation de la politique de communication de
l'administration
fiscal 48
58
4.2.2 Renforcement du système déclaratif 49
4.2.2.1 Traçabilité des dépenses et des
recettes 49
59
4.2.2.2 Orienter les micros, petites et moyennes entreprises au
CGA Analamanga--
50
4.2.3 Mesures d'accompagnement 52
4.2.3.1 Faveur transitoire 52
4.2.3.2 Renforcement de la collaboration entre la DGI et la
commune 52
conclusion 54
TABLE DES MATIERES 55
|