Année universitaire : 2015-2016
Licence des études fondamentales en
économie et gestion
Parcours de gestion
Projet de Fin d'Études sous le thème
:
LE CONTRÔLE FISCAL COMME INSTRUMENT
DE RENDEMENT ET DE LUTTE
CONTRE LES ANOMALIES FISCALES
Réalisé par : Encadré par :
INTISSAR Marouan - Pr. HASNAOUI Rachid
Jury :
Pr.HASNAOUI Rachid: Professeur, chercheur
associé au Laboratoire Polyvalent en Recherche &
Développement, Université Sultan Moulay Slimane, Faculté
Polydisciplinaire Béni Mellal, Maroc
Pr.CHEKLEKBIRE Malainine: Professeur, chercheur
associé au Laboratoire Polyvalent en Recherche &
Développement, Université Sultan Moulay Slimane, Faculté
Polydisciplinaire Béni Mellal, Maroc
Dédicace
Je tiens à dédier ce modeste travail
à mes deux chères mères, à mon cher père et
mon cher frère.
Je suis dans l'incapacité de trouver assez de
mots qui peuvent exprimer mon sincère remerciement et gratitude envers
des personnes qui ont été, qui sont et qui restent la source de
mon succès.
A toute ma famille, à mes chers professeurs et
à mes amis(es) envers qui je suis reconnaissant.
A toutes les personnes qui ont contribué de
près ou de loin à la réalisation de ce
travail.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
2
A tous ceux dont j'ai appris ; De près ou de
loin, Un peu ou énormément, Humainement ou
professionnellement
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
3
SOMMAIRE
Chapitre 1 - Généralité sur les
anomalies fiscales 11
I - La fraude fiscale 13
II - Les abus de Droit fiscal 14
III - L'évasion fiscale 16
IV - Les irrégularités fiscales
18
Chapitre 2 - Les causes et les conséquences des
anomalies fiscales pour l'économie marocaine 20
I - Les causes des anomalies fiscales 21
II - Les conséquences des anomalies fiscales
30
Chapitre 3 - Les formes et les procédés des
anomalies fiscales 34
I : Les anomalies au niveau des comptes de gestion
36
II: Les anomalies au niveau des comptes du bilan
41
III- Autres formes et procédés des
anomalies fiscales 43
Chapitre 4 : La performance du contrôle fiscal au
Maroc 48
I - Les fondements du contrôle fiscal
49
II - Les formes du contrôle fiscal 51
III- Les sanctions fiscales fixées par la
réglementation marocaine 57
IV- L'évaluation de la performance du
contrôle fiscal marocain d'une approche qualitative 61
V - L'évaluation de la a performance du
contrôle fiscal marocain d'une approche quantitative 62
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
4
REMERCIEMENTS
Je tiens à adresser mes sincères remerciements
à mon cher professeur M. HASNAOUI RACHID pour avoir
encadré ce mémoire de fin d'études, pour ses
recommandations et pour ses conseils méthodologiques et
académiques sans lesquels ce travail n'aurait pas pu voir le jour.
Mes remerciements s'adressent également aux inspecteurs
de la direction régionale des impôts de Béni Mellal et
à tous les enseignants de la Faculté Polydisciplinaire, pour les
efforts qu'ils fournissent afin d'assurer notre réussite
académique et professionnelle. Je remercie enfin toutes les personnes
qui m'ont soutenu afin de mener à bien cette recherche.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
5
Liste des tableaux et figures
Tableaux :
Tableaux N°1 : Tableau qui
représente le taux de pression fiscal au Maroc qui égale les
recettes fiscales sur le PIB du pays pour les années 2008, 2009 et
2010
Tableaux N°2 : Tableau de
répartition des moins-values fiscales frauduleuses pour
l'année1994 selon Abdelkader BERRADA.
Tableau N°3 : Tableau de la nouvelle mise
à jour des sanctions selon la LDF 2016, Mohamed CHORFI
Tableau N°4 : Tableau des nombres de
dossiers vérifiés par année
Tableau N°5 : Tableau de l'évolution
d'effectif de la Direction générale des impôts de 2010 -
2015
Tableau N°6 : Tableau des droits
recouvrés par l'administration fiscale répartis
selon les accords à l'amiable, par la taxation des offices
ou les décisions des
commissions.
Tableau N°7 : Tableau des droits
émis par l'administration fiscale répartis selon les
accords à l'amiable, par la taxation des offices et les
décisions des commissions.
Tableau N°8 : Tableau de
répartition des droits recouvrés (contrôles sur
pièces et sur
place).
Tableau N°9 : Tableaux de
l'évolution des travaux des commissions de 2010-2015
Schémas et figures :
Figure N° 1 : Schéma
représentatif de l'optimisation fiscale
Figure N° 2 : Schéma
représentatif de la situation du contribuable vis-à-vis le
système fiscal Figure N° 3 : Représentation
graphique du tableau précédent.
Figure N° 4 : La courbe de « Arthur
Laffer » qui représente la relation optimale entre le taux de la
pression fiscale et les recettes fiscales générées par
l'Etat
Figure N° 5 : Schéma
représentatif du système des taxis
Figure N° 6 : Schéma
représentatif d'un cas d'optimisation fiscale
Figure N° 7 : Schéma
représentatif des caractéristiques des paradis fiscaux
Organigramme de la direction du contrôle fiscal au Maroc
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
6
Figure N° 8 : Schéma de la
procédure du contrôle selon les rectifications de 2016
Figure N° 9 : Schéma
représentatif des sanctions pécuniaires par rapport à
leurs infractions
Figure N° 10 : Schéma de
l'évolution du nombre des dossiers vérifiés par le
contrôle fiscal : Figure N° 11 : Schéma de
L'évolution des ressources humaines (effectif) de la DGI
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
7
« Partant du rôle incitatif que joue le
régime fiscal en matière d'investissement, nous avons
donné nos hautes instructions à notre gouvernement pour
élaborer une réforme de la fiscalité basée sur la
transparence, la simplification et la rationalité...
».
Sa Majesté le Roi Mohamed VI à Jorf Lasfar
le 25 Septembre 2000 devant les présidents des chambres de commerce,
d'industrie, des offices, des établissements publics et plusieurs
opérateurs économiques.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
8
Liste des abréviations :
CGI : Code général des
impôts
CLT : Commission locale de taxation
CNRF : Commission nationale de recours
fiscal
DGI : Direction générale des
impôts
DRI : Direction régional des
impôts
FMI : Fonds monétaire international
HT : Hors taxe
IR : Impôts sur le revenu
IS : Impôts sur les
sociétés
LDF : Loi de Finances
OCDE : L'organisation de Coopération et de
Développement Économiques
PIB : Produit intérieur brut
PWC : Pricewaterhousecoopers
R.R.R : Rabais Ristourne Remise
TIC : Technologies de l'information et de la
communication
TTC : Toute taxe comprise
TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
9
INTRODUCTION
Afin de construire et bâtir un Etat moderne et
développé, notre pays fût contraint d'instaurer une
fiscalité juste et équitable, d'autant plus après
l'adoption de la nouvelle constitution de 2011 qui a pris dans les articles 39
et 75 le principe de l'égalité devant l'impôt et la
fiscalité.
Un domaine complexe et variable comme la fiscalité
reste aujourd'hui difficile à mettre en place et à
contrôler. Les textes de lois du système fiscal marocain ont
permis de créer et d'élaborer un système efficace et
efficient. En commençant par l'application de la TVA en 1986, l'IS en
1988, puis l'impôt général sur le revenu en 1990 et
récemment, l'introduction du code générale des
impôts en 2007, dont l'élaboration et le déroulement des
travaux d'harmonisation, de simplification et de réaménagement
entamés depuis 1999.
Mais malheureusement notre système fiscal marocain
souffre toujours d'une difficile mise en place à cause d'une mauvaise
entente entre les différents partis, tels que la constitution, les
discours Royales, les lois de finance et les organes de contrôle dont la
société civile et d'équité fiscale. On peut aussi
ajouter la fraude et l'évasion fiscale, les obligations juridiques et
les règles de loi appliquées sur les citoyens et les entreprises
surtout celles qui visent à optimiser leur performance
économique, accroitre leurs revenus en augmentant leurs chiffres
d'affaires tout en payant le moins possible d'impôt, de taxes fiscales et
de taxes parafiscales.
Devant cette situation paradoxale loin de la
citoyenneté et la perte de sens du devoir fiscal qui mettent les
entreprises sous la pression fiscale et les finances publiques de l'Etat en
crise, si l'audit et la gestion fiscal sont le meilleurs outils pour
réduire les charges fiscales des entreprises d'une manière
légale et efficace, le contrôle fiscal reste le meilleur
instrument de lutte contre les anomalies fiscales afin d'assurer un bon
équilibre budgétaire pour les finances publiques et une bonne
rentabilité au niveau des recettes fiscales.
A partir de cette problématique, nous pourrons former
une question de recherche qui servira de base pour orienter notre
mémoire de fin d'études : Quelles sont ces anomalies fiscales qui
freinent le développement du pays ? Quelles sont leurs formes et
procédés ? Et comment nous pourrons évaluer la
performance du contrôle fiscal marocain vis-à-vis de
ces
anomalies fiscales développées
simultanément avec l'arsenal des changements économiques,
administratifs et politiques du pays ?
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
10
Le but de cette recherche est de définir, traiter et
évaluer les anomalies fiscales.
Leurs causes, leurs origines, leurs conséquences, leurs
formes et procédés, et la performance du contrôle fiscal
marocain vis-à-vis de ces anomalies qui freinent le développement
économique du pays sur les champs politique, économique et
social.
Nous estimons donc que cette recherche sera utile pour le
système fiscal marocain et les futurs étudiants chercheurs dans
le secteur de fiscalité et finances publiques au Maroc, afin de fournir
des recommandations concrètes et opérationnelles pour
l'amélioration de la qualité et la mise en oeuvre des projets
tracés par l'administration fiscale marocaine.
Notre objectif est de déterminer les méthodes
fiables d'évaluation et de contrôle de l'administration
fiscale.
Cet objectif sera atteint en effectuant dans un premier temps
une revue de littérature sur ces anomalies fiscales par
l'évaluation de leurs causes et conséquences
complémentaires, la deuxième étape consiste à
déterminer et évaluer leurs formes et
procédés...etc. Ensuite, nous allons mettre l'accent sur le
contexte de l'étude (environnement, secteur...). Pour enfin pouvoir
passer à une étude plus réelle et pratique par la
présentation qualitative et quantitative du contrôle fiscal
marocain par des résultats et des chiffres de la dernière
décennie, cette étude sera appuyée par des entretiens et
des rencontres avec le personnel de la direction générale des
impôts et quelques jeunes auditeurs.
Chapitre 1 - Généralité sur les
anomalies
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
11
fiscales
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
12
Le terme des anomalies fiscales est souvent utilisé
sans être bien précisément défini, au Maroc les
anomalies fiscales sont des taboues et des intouchables, aucun organisme ou
acteur ne peuvent nier leurs existence, leurs importance et leurs poids sur
l'économie et la politique de la nation mais les études et les
tentatives d'évaluation restent rares et trop modeste devant la grande
importance et les effets de ces phénomènes.
Les stratégies des anomalies fiscales se multiplient,
se diversifient et se complexifient et s'internationalisent mais une
définition littéraire précise n'est pas toujours
délimitée mais plusieurs définitions et abstractions ont
été apparus récemment dans le débat public pour
caractériser le fait à ne pas être en règle et se
révolter contre les assujettissements et les redevances fiscales.
Les anomalies fiscales peuvent être une pratique
légale par l'utilisation de la loi et connaissances fiscales,
illégale ou les deux (légale et illégale) en ciblant la
dissimilation des sommes imposables à fin de ne pas payer les redevances
et les obligations fiscales dues au fisc.
L'histoire du Maroc déborde de cas de révoltes
contre l'impôt. Fadoul GHARNIT écrivait avant le protectorat que
le Maghzen se contente de plumer le contribuable1, Ali Al Youssi
éminent (Alim) de Fès au 18ème siècle
n'avait pas hésité à dénoncer dans une longue
épitre adressée au Sultan Moulay Ismail, l'imposition
écrasante et les extorsions des fonctionnaires de l'État qui
selon lui « ont mangé la chair, bu le sang et sucé les os
»2.
De même les villes qui étaient sous
l'autorité du Maghzen les soulèvements l'impôt
n'étaient pas rares et la révolte des tanneurs dans la ville de
Fès en 1873 n'en est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Les anomalies fiscales peuvent être aussi des
irrégularités et des erreurs involontaires ou des divergences et
des mauvaises interprétations et compréhension de la
législation et la loi.
1 Mohamed Bouchareb, « La lutte contre la fraude
au Maroc», Editions maghrébines 2005, p. 9
2 Annaciri, « Al istiqsa » cité par
Elmansour « Les oulemas et le makhzen dans le Maroc précolonial
» cité par M. Bouchareb, op.cit .
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
13
En ciblant les anomalies fiscales, on va interpréter et
illustrer 4 anomalies fiscales qui sont : la Fraude fiscale, l'optimisation
fiscale, l'évasion fiscale et l'irrégularité fiscale.
I - La fraude fiscale
Étymologiquement, la fraude vient du mot latin «
Fraus » qui signifie « action faite de mauvaise foi dans le but de
tromper »3.
Juridiquement, la fraude fiscale se définit comme la
soustraction illégale à la législation fiscale de tout ou
partie de la matière imposable d'un contribuable. En d'autres termes, le
fraudeur paie peu ou pas d'impôt en ayant recours à des moyens
illégaux4.
Économiquement, la fraude fiscale a comme objectif et
parfois comme résultat d'éviter et esquiver illégalement
ses redevances fiscales dues à l'État.
La fraude fiscale reste l'anomalie la plus intéressante
et chiante pour les fiscalistes, mais le code général des
impôts marocain n'a pas donné une grande importance à ce
phénomène juste en quelques lignes limitées, comme :
1. L'abstention de communication des documents.
2. Une amende égale à 100 % du montant de
l'impôt éludé est applicable à toute personne ayant
" participé aux manoeuvres destinées à éluder le
paiement de l'impôt, assisté ou conseillé le contribuable
dans l'exécution desdites manoeuvres, indépendamment de l'action
disciplinaire si elle exerce une fonction publique " , en prenant en
considération que la conclusion ou bien la finalité prévue
et ciblée concerne le complice à la fraude fiscale et non pas le
contribuable fraudeur selon l'article 187 du CGI.
3. Sanctions pour défaut ou retard dans les
dépôts des déclarations du résultat fiscal des
plus-values, du revenu global, des profits immobiliers, du chiffre d'affaires
et des actes de convention selon l'article 187 du CGI.
4. Sanctions pour la fraude en matière de donation
selon l'article 206 du CGI.
3 BASTID (J) : Les douanes, éd. Que sais-je,
PUF, Paris, 1965
4
droit-finances.commentcamarche.net/contents/1579-fraude-fiscale-definition-et-sanctions
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
14
Même le rapprochement politique et économique
entre la France et le Maroc, la loi française est totalement
différente ; selon le Droit comparé français et bien
précisément l'article 1741 du code général des
impôts français qui mentionne que : « Quiconque s'est
frauduleusement soustrait ou tenté de se soustraire frauduleusement
à l'établissement ou au paiement total ou partiel de
l'impôt ; soit qu'il ait volontairement omis de faire sa
déclaration dans les délais prescrits ; soit qu'il ait
volontairement dissimulé une partie des sommes sujettes à
l'impôt ; soit qu'il ait organisé son insolvabilité ou mis
obstacle par d'autres manoeuvres au recouvrement de l'impôt ; soit en
agissant de toute autre manoeuvre frauduleuse... »5.
II - Les abus de Droit fiscal
Contrairement à la fraude fiscale, les abus de droit
selon le professeur Maurice Cozian dans son ouvrage les grands principes de la
fiscalité6 « l'abus de droit est le châtiment des
surdoués de la fiscalité. Bien évidemment, ils ne violent
aucune prescription de la loi et se distinguent en cela des vulgaires fraudeurs
qui par exemple dissimulent une partie de leurs bénéfices ou
déduisent des charges qu'ils n'ont pas supportés. L'abus de droit
est un péché non contre la lettre mais contre l'esprit de la loi.
C'est également un péché de juriste ; l'abus de droit est
une manipulation des mécanismes juridiques là où la loi
laisse la place à plusieurs voies pour obtenir un même
résultat ; l'abus de droit, c'est l'abus des choix juridiques »,
comme la gestion et l'optimisation fiscale par exemple, le but de ces abus au
niveau de la matière fiscale est d'esquiver et s'affranchir de
l'impôt ou au moins le minimiser par différentes astuces et
méthodes qui restent légales sans se mettre en infraction ou en
conflit avec le fisc et les lois fiscales en vigueur dans le pays (Fuites et
failles législatives de fiscalité, utilisation des niches
fiscales et zones franches etc..).
Ces abus de droit permettent aux auditeurs et comptables
d'entreprises d'opter pour les choix fiscaux les plus pertinents et de tirer
profit des avantages fiscaux prévus par
5 Mémento pratique Francis Lefebvre ; fiscal
2004, éd. Francis Lefebvre, Levallois, 2004, p. 627.
6 Maurice Cozian : Les grands principes de la
fiscalité - Litec.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
15
la réglementation en vigueur, sans franchir les limites
admises tels que l'abus de droit et l'acte anormal de gestion7.
Selon R. YAICH8, ces abus de droit consistent sur
le fait de minimiser principalement l'impôt sur les
bénéfices afin de maximiser le résultat net après
impôt dans le contexte des contraintes économiques de
l'entreprise.
« L'optimisation fiscale, peut être définie
comme l'emploi de procédés légaux, dans le but de
minimiser la charge fiscale que le contribuable aurait normalement
supportée »9.
Parmi ces pratiques et ces abus de droit on trouve, les
pratiques d'optimisation reposent toute, sur un schéma très
simple qui consiste à loger un maximum de charges - déductibles
de l'impôt - dans un État à forte fiscalité pour
réduire voire annuler la base taxable dans le pays à
fiscalité forte et la faire réapparaitre dans l'État le
plus clément fiscalement, a fortiori s'il s'agit d'un paradis fiscal.
Titre : Schéma représentatif de
l'optimisation fiscale
7 Adlène HENTATI, L'optimisation fiscale en
matière d'impôt sur les sociétés, rôle de
l'expert-comptable, page8, juin 2008.
8 R. YAICH « Fiscalité et performance de
l'entreprise, rôle de l'expert-comptable », RCF N°52, 2001, P
22.
9 V. BESANCON, «Optimisation fiscale et abus de
droit : l'exemple des entreprises dans la jurisprudence depuis 1994 »,
Mémoire en vue de l'obtention du D.E.A. de droit des affaires,
Université ROBERT SCHUMAN, STRASBOURG III, 2000.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
16
Les principaux mécanismes de ces abus de droit peuvent
être regroupés en 3 grandes familles10 :
1. La plus importante, concerne les prix de
transfert, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de la
rémunération d'actifs incorporels comme les redevances de
marques. Une redevance suffisamment élevée permet de
réduire voire d'annuler les profits dans l'état a
fiscalité élevée pour les faire
réapparaitre dans l'état a fiscalité faible ou
nulle, une astuce très utilisée dans le secteur du
numérique.
2. Le deuxième élément est
l'endettement ; les intérêts étant
généralement déductibles de l'impôt sur les
sociétés, une société mère a
intérêt à endetter ses filiales pour faire
réapparaitre les profits dans l'état a faible fiscalité
via le payement d'intérêts de la filiale à la
société mère. Cette stratégie peut encore
être affinée via le recours aux produits dits hybrides
qui permettent une double non-imposition : l'intérêt
déductible de l'impôt dans la filiale remonte sous forme de
dividende également déductible dans la société
mère.
3. Dernière modalité, les
stratégies d'organisation de l'entreprise. Le
régime mère-fille en constitue une illustration la plus courante.
Il est également possible de recourir à des entités
hybrides, dont le statut au regard de la fiscalité - transparent ou
opaque - varie en fonction des législations nationales, un groupe peut
également transformer des filiales auparavant distributeurs ou
fabricants de plein exercice en simples commissionnaire ou façonniers
rémunérés par la société mère, pour
rapatrier les profits ailleurs. De grandes entreprises industrielles y
recourent.
III - L'évasion fiscale
Au niveau international et selon l'organisation de
coopération et de développement
économiques(OCDE)11, l'évasion fiscale se
caractérise par les éléments suivants :
10 Pierre Alain MUET, Les paradis fiscaux sont au
coeur de l'Europe : comment les multinationales n'acquittent aucun impôt
sur les sociétés dans aucun pays, 10 Avril 2015
11 Le comité des affaires fiscales de
l'O.C.D.E, cité par le CONSEIL DES IMPOTS de France in «
Fiscalité et vie des entreprises », 13éme rapport au
président de la république, Tome 1, op.cit, P 294. Cité
par Adlène HENTATI, Op.cit.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
17
? Un élément de détournement de
l'intention du législateur, soit que le contribuable profite des failles
de la législation, soit qu'il applique des dispositions légales
à des fins autre que prévues.
? Un élément d'artifice, qui consiste en ce que
les dispositions prises par le contribuable n'ont pas de véritables
justifications ou une justification différente de celle qui est
affichée.
? Un élément de confidentialité, le
contribuable cherchant à préserver le secret du
procédé, condition parfois prévue par le contrat de vente
lorsqu'il est proposé par un conseil fiscal.
Quant à la fraude et les abus de droit, selon Pauline
CHAMBOST, la loi marocaine ne définit pas ce qu'est l'évasion
fiscale, ni la fraude. Cette dernière est évoquée dans
l'article 187 du Code général des impôts nommé
« sanction pour fraude ou complicité de fraude »,
mais aucune définition n'est précisée, même s'il est
admis qu'elle correspond à une soustraction illégale à
l'impôt.
L'évasion se situe entre la fraude et l'optimisation
(réduction légale de la charge fiscale), elle consiste à
déplacer le patrimoine ou l'activité taxée dans un autre
pays, où les impôts sont moins élevés, notamment
grâce à des montages financiers complexes. Elle peut être
pratiquée par des personnes ou des entreprises. Selon les lois en
vigueur, elle n'est pas nécessairement illégale12.
Salaheddine Nadif13 expert-comptable DPLE, Tax
Partner à BDO14 et auteur de l'ouvrage «la
fiscalité internationale dans le réseau conventionnel
marocain», définie l'évasion fiscale comme la situation
intermédiaire entre l'optimisation et la fraude. Elle représente
une zone grise, source de confusion. Elle s'apparente à une optimisation
dès lors que les procédés mis en jeu correspondent
à des transactions réelles et régulières. Elle tend
cependant vers la fraude lorsqu'elle est conduite en connaissance de cause,
c'est-à-dire manifestant la mauvaise foi ou les manoeuvres frauduleuses
du contribuable.
12 Pauline Chambost, Que fait le Maroc pour lutter
contre l'évasion fiscale?, TELQUEL, 29 décembre 2015
13 Salaheddine NADIF, Optimisation et évasion
fiscales Un jeu d'équilibriste?, Edition N°:4619, 02 Octobre
2015.
14 BDO est un réseau de cabinet d'audit, il
est le 5e plus grand cabinet d'audit au monde, après les 4
principaux.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
18
On déduit des définitions ci-dessus que les
montages d'optimisation ou ceux à vocation d'évasion fiscale
s'appuient toujours sur les dispositions fiscales d'usage. Ils ne peuvent
être controversés à notre sens que s'il s'avère que
les dispositions légales assoyant leur légitimité ont
été utilisées à l'encontre de l'esprit fondamental
du texte juridique donnant ainsi naissance à un abus de droit.
Enfin, en s'appuyant sur des notions et des techniques
légales l'évasion se définira comme une optimisation
fiscale, par contre si en s'appuyant sur des notions et des techniques
illégales, elle se définira comme fraude fiscale.
Par ailleurs, on ne peut étudier le
phénomène de la fraude ou de l'évasion sans évoquer
la notion de l'économie souterraine qui regroupe l'ensemble des
activités légales mais non déclarées aux
administrations fiscales ainsi que l'ensemble des activités
illégales qui génèrent des revenus dans
l'économie15.
IV - Les irrégularités fiscales
L'irrégularité fiscale regroupe l'ensemble des
cas où le contribuable n'a pas respecté ses obligations, qu'il
ait agi de façon volontaire ou involontaire, de bonne foi ou de mauvaise
foi16.
Les irrégularités et les erreurs involontaires
parfois pourront être volontaires tiennent souvent à la
complexité du droit fiscal et qui doivent néanmoins donner lieu
à des redressements.
On peut définir les irrégularités
fiscales et faire la distinction entre toutes les anomalies citées
intimement liées par le schéma suivant :
15 Abdelhamid HASSOUNE, L'évasion fiscale en
Afrique - cas du Maroc : sortes d'évasion et comment la maîtriser
?, Séminaire sur la réforme des politiques fiscales axées
sur l'innovation et la modernisation des institutions en charge de la collecte
et de la gestion du patrimoine public 29 Novembre - 1er Décembre
2010.
16La fraude aux prélèvements
obligatoires et son contrôle (rapport), page2, Le Conseil des
prélèvements obligatoires, 200.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
19
Titre : Schéma représentatif de la
situation du contribuable vis-à-vis le système fiscal
Source : Rapport du Sénat
(la chambre haute du parlement français), l'évasion fiscale
des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences fiscales,
juillet 2012
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
20
Chapitre 2 - Les causes et les
conséquences des anomalies fiscales
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
21
Les organismes nationaux déclare la lutte contre les
anomalies fiscales sans traiter les causes réelles pour mettre fin ou au
moins cadrer cette vulnérabilité qui touche depuis toujours les
recettes fiscales et les finances publiques de l'État, l'objectif de ce
chapitre est de citer et évaluer quelques causes et facteurs des
anomalies fiscales au Maroc.
D'après le professeur Michel Bouvier17,
« Les causes de la fraude fiscale sont certainement multiples, c'est
pourquoi il serait hasardeux de se risquer à affirmer que tel ou tel
facteur est prédominant parmi la longue liste de ceux qui sont
traditionnellement avancés comme par exemple, l'inadaptation du
système fiscal, le refus des contraintes, l'idéologie,
l'antiétatisme, les mentalités, le goût du risque, la
conjoncture économique, la pression fiscale, ou encore l'appât du
gain ».
I - Les causes des anomalies fiscales pour
l'économie marocaine
Les causes des anomalies fiscales se multiplient et se
diversifient mais les causes les plus importantes des anomalies fiscales sont
des causes économiques, sociales-psychologiques et administratives.
1 - Les causes économiques
A- Une pression fiscale abusive
Selon le rapport de la neuvième édition de
l'étude annuelle dans laquelle PwC18 et la Banque mondiale
décortiquent les systèmes fiscaux de 189 pays dans leur rapport
"Paying Taxes 2014 - The Global Picture", selon cette étude le Maroc est
le 78éme pays à avoir le taux d'imposition total le plus
élevé avec 49,6 % (constitué principalement par les
charges sociales de l'ordre de 22,7 %). Au niveau régional, le Royaume
est le deuxième pays où la pression fiscale est la plus
importante après la Tunisie (60e), suivi par la Libye (116e),
l'Algérie (174e) et la Mauritanie (181e).
17 Michel BOUVIER, Introduction au droit fiscal
général et à la théorie de l'impôt
L.G.D.J.2004 P .154
18 PricewaterhouseCoopers : Un réseau
d'entreprises américaines spécialisées dans des
missions
d'audit, d'expertise comptable et de conseil à destination
des entreprises. C'est l'un des quatre grands cabinets d'audit et de conseil
(Big Four) avec Deloitte, Ernst & Young et KPMG.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
22
La pression fiscale est déterminée en rapportant
les recettes fiscales totales au revenu global du pays (PIB) :
Titre : Tableau qui représente le taux
de pression fiscal au Maroc qui égale les recettes fiscales sur le
PIB du pays pour les années 2008, 2009 et 2010
Désignation 2008
|
2009
|
2010
|
Recettes fiscales
|
185.602
|
167.349
|
173.910
|
-P.I.B (prix courants) -Variation
du P.I.B
|
688.843
|
732.449
|
764.302
|
11,8%
|
6,3%
|
4,3%
|
Taux de pression fiscale
|
26,9%
|
22,8%
|
22,8%
|
Source: Rapport du conseil
Économique et social, Le système fiscal marocain :
développement économique et cohésion sociale, Auto-Saisine
n° 9/2012, P 64
Il est remarquable que pression fiscale a amorcé une
phase de diminution passant de 26,9% en 2008, à 22,8% en 2009 et 2010
(2008 étant une année exceptionnelle). Au Maroc, la relation
entre la pression fiscale et la fraude fiscale est largement établie, le
rapport 19de la commission des finances de la LDF pour
l'année 1995 justifie ça en mentionnant que « le niveau de
la pression fiscale reste trop élevé, même par rapport
à des pays à revenus élevés », Ci-dessous un
tableau qui reflète le positionnement du Maroc par rapport à
d'autres pays importants(2009) :
19 Rapport de la commission des finances : Rapporteur
BENSALAH Z. A., Loi des finances pour l`année 1995, p. 9.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
23
Titre : Tableau comparatif de la pression fiscale pour
l'année 2009
|
|
|
Les
|
|
|
|
|
|
|
Pays
|
Maroc
|
Turquie
|
États-
|
Tunisie
|
Corée
|
France
|
Roumanie
|
Finlande
|
Espagne
|
|
|
|
Unis
|
|
(sud)
|
|
|
|
|
Taux de pression fiscale
|
22,8%
|
21,20%
|
25,4%
|
21 ,2%
|
24,3%
|
42,90
|
19,10%
|
42,1%
|
31,7%
|
Source : Tableau établi par nos
propres soins après une étude comparative des données
de différents sites web et journaux
En comparant, les recettes fiscales rapportées au PIB pour
les pays analysés au tableau se présentent comme suit :
Titre : représentation graphique du tableau
précédent.
Les Etats-Unis
Corée (Sud)
Roumanie
Finalande
Espagne
Turquie
Tunisie
France
Maroc
0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00%
21,20%
19,10%
21,20%
22,80%
24,30%
25,40%
Taux de pression fiscale
31,70%
42,10%
42,90%
Taux de pression fiscale
La comparaison de ces niveaux de pression fiscale doit prendre
en considération que les paramètres composant ces ratios sont
différents d'un pays à un autre. En effet, à titre
indicatif, en France la pression fiscale annoncée couvre l'ensemble des
prélèvements obligatoires, y compris les
prélèvements sociaux.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
24
Aussi, la répartition de cette pression fiscale sur les
différentes catégories de contribuables mérite une analyse
plus poussée en raison de la concentration de son poids sur un nombre
souvent limité de contribuable et en raison de l'existence
d'exonération fiscale sur des activités contribuant de
façon importante à la formation du PIB (agricultures par
exemple).
L'économiste libéral américain Arthur
Laffer chef de file de l'école de l'offre "Supply Side" narra que
« trop d'impôt tue l'impôt »,
l'économiste classique Adam Smith confirme et authentifie ça en
disant : « Il ne fait pas de doute qu'un impôt exorbitant de
l'ordre de la moitié ou même du cinquième de la richesse de
la nation justifierait, comme tout abus flagrant de pouvoir, la
résistance de la part du peuple »20.
Arthur Laffer explique la pression fiscale d'une
manière claire et précise par la courbe suivante :
Titre : La courbe de « Arthur Laffer
» qui représente la relation optimale entre le taux de la pression
fiscale et les recettes fiscales générées par l'Etat
L'analyse de la courbe d'Arthur Laffer nous permet de constater
que :
? les recettes fiscales deviennent plus importantes,
jusqu'à un certain
point « M » indépassable, puis elles commencent
à baisser.
20Bertrand Lemernicier, L'évasion fiscale
est-elle un devoir moral ?, la revue éthique, Octobre 2001.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
25
? Un taux d'imposition entre 0% et m%, bien
précisément plus proche de 0% et qui tend vers « L »
génère des recettes fiscales faibles mais supportables par le
contribuable, c'est la zone du taux acceptable.
? Un taux d'imposition entre m% et 100%, bien
précisément plus proche de 100% et qui tend vers « N »
génère des recettes fiscales faibles mais insupportables par le
contribuable, c'est la zone du taux dissuasifs.
? La courbe nous permet de constater que le taux d'imposition
optimal « M » n'est pas le taux d'imposition le plus faible, ni le
plus élevé mais c'est le taux le plus supportable par le
contribuable qui peut générer des recettes fiscales importantes
et qui ne provoque ni sa résistance ni son refus contre l'impôt et
la fiscalité
En ajoutant, que Le poids de la fiscalité marocaine ne
pèse pas de façon équilibré sur les agents
économiques, ainsi que le poids de l'IS reste supporté par une
petite minorité d'entreprises: 2% des entreprises payent 80% de l'IS;
l'IR, quant à lui, repose pour l'essentiel sur les revenus sous forme de
salaires dans les secteurs organisés: 73% de l'IR provient des
salariés.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
26
Titre : un tableau représentatif de la
pression fiscale au Maroc pour chaque tranche
salariale
Source : Rapport du conseil
Économique et social, Le système fiscal marocain
: développement économique et cohésion sociale,
Auto-Saisine n° 9/2012, P 22
B- La conjoncture économique :
La fraude fiscale pourrait être liée à la
conjoncture économique, Lumbala MPINDA21 affirme que les
maigres recettes ou revenus ont tendance à devenir indisponibles pour
payer l'impôt, d'où l'on tombe dans l'égoïsme et
l'intérêt personnel qui empêche de payer l'impôt.
La stagflation est la situation d'une économie qui
souffre simultanément d'une croissance économique faible ou nulle
et d'une forte inflation, selon M. J. C Martinez22 «En
période de stagflation, caractérisée par la
récession et l'inflation, la fiscalité devient plus lourde
qu'elle repose souvent sur une matière imposable artificiellement
gonflée par l'inflation», par contre la finalité principale
des entreprises est de générer le plus possible des
bénéfices et des C.A importants, ce qui implique
21 LUMBALA MPINDA, Régime fiscal à
l'exportation des substances minérales précieuses et lutte contre
la fraude fiscale pour le secteur de l'exploitation artisanale : Cas des
comptoirs d'achat du diamant, Mémoire, Faculté de Droit, Unikin,
2002-2003, P 53
22 MARTINEZ J. C. "La fraude fiscale" PUF Ed. : Que
sais-je ? 1984, p.25
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
27
une situation plus difficile pour les entreprises d'être
correctes et en discipline avec leurs engagements fiscaux.
Généralement, les agents économiques et
surtout les contribuables considèrent l'Etat comme un
intermédiaire alors pour eux la relation entre l'Etat et le
prélèvement de l'impôt reste incohérent.
2 - Les causes sociales et psychologiques
Ces causes qui ont des dimensions plus culturelles,
historiques et psychologiques qui reflètent une résistance
spontanée des peuples et des contribuables à l'égard de
l'impôt.
Le mouvement POUJADISME en France est un mouvement politique
et syndical français, apparu en 1953 par Pierre POUJADE dans le Lot et
qui disparaît en 1958, Ce mouvement revendiquait la défense des
commerçants et des artisans, qu'il considérait mise en danger par
le développement des grandes surfaces dans la France de l'après
guerre, ce qui montre que le sentiment d'hostilité et la
résistance à l'égard de l'impôt ne date pas
d'hier.
La mentalité du contribuable est parmi les causes
psychologiques les plus importantes, le contribuable peut avoir une perception
favorable à l'égard de l'impôt ou au contraire en ressentir
une répugnance.
En psychologie des Finances et de l'Impôt,
SCHMOLDERS23 explique que « le délit en matière
fiscale n'est nullement considéré comme un « délit
», mais un coup réussi par un commerçant
débrouillard.»
En 19éme siècle un auteur anglais a écrit
« le fraudeur fiscal me plaît, c'est un voleur honnête, car il
ne vole que l'état qui n'est qu'une abstraction »24, au
Maroc et dans tous les pays en voie de développement cette attitude de
répugnance est largement propagée, la propriété
privée est plus importante par rapport aux obligations fiscales, le fait
de frauder et s'échapper de l'impôt devient un facteur d'estime de
soi, désobéissance et insurrection ce qui donne une
tolérance sociale vis-à-vis ces anomalies fiscales.
23 SCHMOLDERS : Psychologie des Finances et de
l'Impôt .Coll. Sup. P.U.F
24 Cité par : B.TADDEI : La fraude fiscale.
Librairie technique 1979
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
28
Généralement, ces causes morales et
psychologiques ont été identifiées comme ayant un impact
sur les comportements des contribuables vis-à-vis de leurs obligations
fiscales25 :
- La perception des politiques faite de la lutte contre la
fraude.
- Les normes sociales et culturelles, ainsi que les
considérations psychologiques et morales des contribuables.
- Les interactions avec les pouvoirs publics et
l'appréciation des contribuables envers l'administration fiscale, le
système fiscal, voire les politiques publiques en général.
Les principales raisons de ces comportements peuvent être classées
comme suit26 :
? L'équité : Le comportement du
contribuable est influencé par deux sentiments, à savoir que le
système le traite injustement par rapport aux autres et que le
gouvernement fait très peu avec les recettes collectées.
? Différence individuelle : Les
individus qui ne se conforment pas aux obligations fiscales sont souvent de
contribuables égoïstes ayant une attitude positive à
l'égard de la fraude fiscale et une attitude négative à
l'égard de l'administration fiscale.
? Les normes sociales : lorsque le citoyen
croit que l'indiscipline fiscale est une pratique courante, la
probabilité qu'il ne respecte pas lui-même les obligations
fiscales serait plus grande.
? Mécontentement à
l'égard de l'autorité fiscale traduisant une faible
adhésion à l'impôt. Aussi n'est-il pas nécessaire de
s'interroger sur la nature même de cette fraude et sur les
différents moyens qu'utilisent les contribuables fraudeurs pour
éviter l'impôt.
3 - Les causes administratives
Le système fiscal marocain repose sur les
déclarations des contribuables, c'est-à-dire que ces derniers
doivent déclarer leurs revenus et bénéfices, par contre le
rôle de l'administration fiscale est de vérifier si la
déclaration est juste et correcte, en
25 Abdelhamid HASSOUNE,OP.cit
26 BENJELLOUNE Samir. Du consentement de l'impôt
a la bonne gouvernance fiscale (Mémoire). Sur :
http://intranet.impots.finances.gov.ma
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
29
respectant le délai et la sincérité,
l'objectif principal de cette mission est d'assurer le recouvrement des
impôts établis.
Titre : Schéma représentatif des
causes administratives des anomalies fiscales.
Les causes administratives
La sous-administration de l'impôt
La mal-administration de l'impôt
Insuffisance et manque des
ressources matérielles
nsuffisance et manque des
ressources humaines
L'incompétence des agents
La corruption
Source : établi par nos propres soins
à partir de l'ouvrage de Mohamed BOUCHAREB27
Parmi les obstacles et les causes qui ont un caractère
administratif et qui freinent cette mission on trouve :
? La sous-administration de l'impôt :
Au Maroc, chaque direction régionale des impôts contient
une seule brigade ce qui justifie l'insuffisance quantitative des ressources
humaines, une cause qui freine et influence négativement la mission
fiscale.
La cause essentielle du sous-effectif dans l'administration
fiscale semble résider dans l'intérêt des contribuables
influents et détenteurs de pouvoir « lobbysme », qui
empêchent la volonté politique d'agir en ce sens. Ces derniers
s'acharnent à bloquer tout projet gouvernemental d'augmenter le nombre
des agents de l'administration fiscale28.
? La mal-administration de l'impôt :
L'incompétence des agents et la corruption jouent un rôle
très important et parmi les causes qui favorisent cette dernière
au niveau des administrations au Maroc on trouve:
27 L a lutte contre la fraude fiscale au Maroc,
Mohamed BOUCHAREB, Op.cit.
28 P.NGAOSYVATHN : Rôle de l'impôt dans
les pays en voie de développement .L.G.D.J 1978
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
30
- L'insuffisance du contrôle des fonctionnaires disposant
de pouvoirs
très étendus
- Le parasitisme familial
- Le mauvais exemple des politiciens
- Un traitement insuffisant
- L'environnement social tolérant
II - Les conséquences des anomalies fiscales
Les conséquences des anomalies fiscales se multiplient
et se diversifient mais la conséquence la plus importante des anomalies
fiscales reste toujours le manque à gagner par l'Etat et les recettes
fiscales perdues; les finances publiques du monde entier souffre d'une fuite
financière liée à ces anomalies.
Au Maroc, à partir des travaux de simulation
effectués sur la base des données de la comptabilité
nationale et des données fiscales en particulier les recettes effectives
et la base taxable, la Mission d'Assistance Technique du Fond Monétaire
International (FMI) a évalué la part du PIB qui échappe
à toute taxation ou dont la taxe a été
récupérée et non versée, au titre de la taxe sur la
valeur ajoutée concernant l'année 2005, à l'ordre de 33.3
milliards de Dirhams.
Une augmentation de la pression fiscale de 2%, permettrait
d'augmenter les dépenses publiques de l'Etat affectées au
développement économique, Les pays du tiers-monde et les pays en
développement dont le Maroc souffrent d'une grande ampleur frauduleuse
qui freinent les investissements publics, le système fiscal de ces pays
se trouve en obligation d'augmenter les taux d'imposition existants afin
d'assurer et équilibrer les recettes fiscales perdues et selon la courbe
de Laffer un taux d'imposition plus élevé aggrave plus la
situation et incite les contribuables disciplinés à frauder et
optimiser ; un cercle vicieux qui joue toujours en faveur des anomalies et des
trafiqueurs.
Les anomalies fiscales ont aussi un grand impact sur la
concurrence des entreprises, les entreprises qui pratiquent et qui s'adonnent
à la fraude fiscale orientent et guident le marché à une
concurrence déloyale en comparaison avec des autres entreprises du
secteur respectueuses de leurs obligations fiscales., G.ARDANT explique la
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
31
dangerosité de ces anomalies en disant qu'elles «
permettent la survie non pas des plus aptes, des plus utiles à la
collectivité, des mieux équipées et des mieux
organisés, mais des plus fraudeurs »29 en ajoutant que
« les possibilités de fraude ont pour premier effet de
détourner l'activité de certains individus ou de certaines
entreprises de l'orienter vers des travaux inutiles à la
collectivité »30.
Au niveau de l'économie marocaine, aucune tentative n'a
été engagée pour évaluer les anomalies fiscales et
leurs conséquences à l'exception de l'étude du Fonds
monétaire international (FMI)31 ; une institution
internationale regroupant 189 pays dont le but est de promouvoir la
coopération monétaire internationale, garantir la
stabilité financière, faciliter les échanges
internationaux, contribuer à un niveau élevé d'emploi,
à la stabilité économique et faire reculer la
pauvreté qui a établi un modèle économique à
partir de 90 entreprises marocaines pour objectif d'étudier et mesurer
les situations économiques de ces entreprises pour évaluer les
anomalies fiscales, en ajoutant quelques modestes tentatives :
? Messieurs Essoulahi et Abbadi
(inspecteurs-vérificateurs des impôts) : « la
compagne de lutte contre la fraude devait aboutir en 1980 à des
redressements proches de 600 millions de dirhams, soit une somme dix fois
supérieurs aux recettes de l'impôt agricole, deux fois
supérieure au rendement de la patente, plus importante que le total des
droits d'enregistrement ou encore équivalente à l'apport de la
taxe des produits pétroliers »32.
? Le rapport du FMI intitulé « Examen de
la reforme fiscale » : au terme de cette analyse les
rédacteurs du rapport concluent que « l'estimation de
l'évasion et de fraude fiscales de 3,8 milliards de dirhams est encore
modérée »33
? F.GHILES a estimé qu'au Maroc «
l'évasion fiscale est une façon de vivre »34.
29 C.f. Ouvrage. G.Ardant
30 G.Ardant, Op.cit.
31 FMI, « Maroc : examen de la reforme fiscale
», 24 septembre 1987.
32 Mohamed BOUCHAREB, Op.cit.
33 Rapport FMI, Op.cit.
34 F.GHILES, « Marocco Tighteris the IMF Screw
» Financial Times, 10 Mai 1988, cité par A. Chevalier et
V.Kessler
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
32
? Une enquête35 de l'économiste
marocain Najib AKESBI qui mentionne que lors de cette
enquête « nous avions réalisée en 1979-80
auprès d'un échantillon représentatif d'entreprises
industrielles, 41% des responsables interrogés avaient
spontanément affirmé que la fiscalité d'entreprise est
excessivement fraudée.
? Le professeur Abdelkader BERRADA dans un
article intitulé « l'Etat de l'enjeu budgétaire au Maroc
»36 considère que « les moins-values fiscales
frauduleuses sont actuellement estimées par défaut à 6
milliards de DH (9% environs des recettes fiscales prévisionnelles) pour
l'année 1994 (date d'étude), leur répartition par type
d'impôt est la suivante :
Titre : répartition des moins-values
fiscales frauduleuses pour l'année1994 selon Abdelkader BERRADA
Libellés
|
Impôt sur les
sociétés
|
IR
|
Taxes sur
les profits
immobiliers
|
TVA
|
TOTAL
|
Moins-
|
2
|
0,8
|
0,5
|
2,5
|
5,8
|
values
|
milliards
|
milliards
|
milliards de
|
milliards
|
milliards
|
fiscales
|
de
|
de
|
dirhams
|
de
|
de
|
frauduleuses
|
dirhams
|
dirhams
|
|
dirhams
|
dirhams
|
? Malheureusement, dans son article le professeur
Abdelkader BERRADA ne donne ni précision ni
données chiffrées sur l'approche ou la méthode
évaluée pour déterminer ces statistiques.
? Selon Mohamed BOUCHAREB cadre
supérieur de la DGI les estimations de
la fraude fiscale, au titre de l'année 2002,
s'élève à 12 milliards de DH37.
35 N.AKESBI, « l'impôt, l'Etat et
l'ajustement » Éditions Actes Rabat 1993, P 208.
36 BERRADA Abdelkader, « l'Etat et l'enjeu
budgétaire au Maroc », Annales marocaines d'Économie, Revue
de l'association des économistes marocains N 10, Automne 1994 P 15.
37 BOUCHAREB M. « La lutte contre la fraude fiscale au Maroc
» Op. cit, p.115
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
33
? La Direction générale
des impôts affirme que 50% des déclarations de la TVA
sont en rouge et 70% des sociétés déclaraient des pertes
au titre de l'IS pour l'année 2006.
? Autres conséquences des anomalies
fiscales38 :
V' Réduction des investissements publics (corruption,
détournements,
obstacle au développement privé).
V' Les pauvres ont un accès limité à la
croissance et aux services
publics.
V' Services publics déficients (la diminution de la
qualité des services en
éducation, santé, justice pour les pauvres,
crée un retard socio-
économique).
V' Mauvaise gestion des affaires publiques
V' Faiblesse des procédures démocratiques.
V' Faible niveau de responsabilisation politique.
V' Règles de droit inefficaces ou inopérantes.
V' Manque ou faible encadrement ou complexité pour
l'obtention des
droits de propriété.
V' Instabilité politique et violence.
V' Corruption.
Les conséquences des anomalies fiscales sont
dangereuses et pénibles pour l'économie marocaine et
l'économie mondiale en constituant une perte pour le budget des finances
publiques et en tuant la concurrence pure et parfaite au sein des
marchés, ces anomalies peuvent se pratiquer par plusieurs astuces et
roublardises, dans le chapitre suivant nous traiterons ces
procédés pour savoir le mécanisme de ce type de
comportements interdits par la religion et la législation.
38 HARAKAT Mohamed, GOUVERNANCE ET CONTENTIEUX FISCAL
(Le cas du Maroc), Page 435
Chapitre 3 - Les différentes formes des
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
34
anomalies fiscales
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
35
Comme des facteurs de dysfonctionnement de la structure
économique marocaine et mondiale, les anomalies fiscales se
diversifient, se multiplient et se développent afin de poursuivre la
performance et l'efficience des organismes et des institutions
financières étatiques concernées ce qui a rendu le
système fiscal plus abscons, sensible, vulnérable et fragile.
Après avoir cité et présenter toutes les
causes, les motifs et les conséquences des anomalies fiscales, il nous
manque juste de présenter leurs procédés.
Au Maroc, la fraude fiscale reste l'anomalie la plus
fréquente et la plus propagée sur le champ fiscal, vu le manque
de positionnement et la définition juridique correcte de cette
anomalie.
Les formes et les procédés des anomalies fiscales
sont plusieurs.
Considérées comme des
irrégularités graves sur les articles 35 de la loi n°24-86
régissant l'impôt sur les sociétés, l'article 38 de
la loi n°30-85 relative à la TVA et l'article 63 de la loi
n°17-89 de l'impôt général sur le revenu les
anomalies, sur l'impôt et sur les bénéfices et la TVA se
présentent comme suit39 :
· Le défaut de présentation d'une
comptabilité tenue conformément aux dispositions de la loi
comptable et du code de commerce.
· L'absence des inventaires détaillés, en
quantités et en valeurs, des marchandises, des produits divers, des
emballages et des matières consommables.
· La dissimulation d'achats ou de ventes dont la preuve
est établie par l'administration.
· Les erreurs, omissions ou inexactitudes graves ou
répétées constatées dans la comptabilisation des
opérations.
· L'absence de pièces justificatives
probantes.
· La non-comptabilisation d'opérations
réalisées par le contribuable.
· La comptabilisation des opérations fictives.
39 cité par Mohamed Bouchareb, Op.cit
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
36
L'année budgétaire de 1996/1997 a connu l'ajout
d'une panoplie de mesures dont 3 articles; 12, 13 et 14 sur la loi de finances
afin de cadrer les sanctions pénales en matière fiscale :
? La délivrance ou la production de factures fictives.
? La production d'écritures comptables fausses ou
fictives.
? La soustraction ou la destruction de pièces comptables
légalement exigibles.
? La dissimulation de tout ou partie de l'actif du redevable en
vue d'organiser
son insolvabilité.
Sans faire la distinction entre les actes frauduleux
volontaires et délibérés ou les actes involontaires et
accidentels les pénalités et les sanctions restent les
mêmes, mais généralement l'arsenal fiscal classe les
anomalies sur l'impôt et sur les bénéfices de la TVA les
plus graves en deux catégories :
? Les anomalies sur les comptes de gestion
? Les anomalies sur les comptes du bilan
I - Les anomalies sur les comptes de gestion :
Une relation concordante et corrélative existe entre
chaque excédant des produits d'exploitation et son résultat
fiscal, chaque surplus des produits d'exploitation est lié à des
stocks, des encours et des charges de ces deux derniers.
Généralement, pour la majorité des
entreprises les anomalies sur les comptes de gestion prennent deux formes :
1) La minoration de produits et gains ou la manipulation
frauduleuse des charges et des achats au niveau des comptes de gestion
2) La comptabilité inventée et la
comptabilisation des charges fictives, le déroutement et le
détournement de produits au moyen de passation d'écritures
comptables.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
37
1 - La minoration de produits et la manipulation
frauduleuse des charges et des achats au niveau des comptes de gestion
A-La minoration des produits
Les prestataires de services et surtout les entreprises
individuelles pratiquent facilement ce type d'anomalies afin de minimiser le
résultat fiscal par :
- Dissimulation les recettes collectées par la vente
sans facture ou donnant des bons sans comptabiliser l'opération.
- Le versement des recettes des produits vendues en
espèce dans le compte courant d'un associé ou une personne proche
mais externe de l'entreprise.
- La dévalorisation des ventes comptabilisées
par des réductions et des abattements irréguliers.
- La non-comptabilisation des plus-values
réalisées lors de la cession des éléments d'actif
immobilisé.
- La non-comptabilisation des intérêts bancaires
sur les comptes des associés débiteurs
B- La manipulation frauduleuse des charges et des
achats
La manipulation frauduleuse des achats contient deux
irrégularités principales sont la majoration des achats ou la
minoration des achats.
B.1 - La majoration des achats
En majorant ses achats l'entreprise à pour but de
diminuer son résultat comptable imposable, en utilisant plusieurs
astuces :
- la comptabilisation des achats fictifs ou irréels.
- Modifier la date de facturation et la comptabilisation
ultérieure.
- Gonfler les ventes fictivement a fin de dénicher un
remboursement au niveau de la
TVA
-la non-comptabilisation des R.R.R d'achats établis par
le fournisseur.
- La comptabilisation des immobilisations achetées afin
de substituer l'amortissement échelonné.
- Pratiquer le mécanisme du taxi ou le carrousel de TVA,
comme exemple40 :
- Une société A d'un pays de l'Union
européenne livre à une société B installée
dans un autre pays de l'UE des marchandises pour 100.000 euros HT (car il n'y a
pas de TVA sur les ventes entre les pays intra-communautaires).
- La société B (dite "Taxi") revend alors les
mêmes produits à une société C située dans le
même pays pour 100.000 euros TTC (soit 83.612 euros HT pour un taux de
TVA de 19,6%), en facturant la TVA
qu'elle ne déclarera pas et disparaît
totalement. - La société C va pouvoir se faire alors
rembourser la TVA facturée par B (pour 16.388 euros). Elle a ainsi
acheté des biens qui au départ valaient 100.000 euros HT pour
83.612 euros, ce qui lui a permis d'abaisser de 16,4% son prix de revient et
ainsi de profiter d'un avantage concurrentiel qui lui permettra
d'accroître ses ventes ou sa marge.
Exemple
schématisé41:
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
38
40 le Figaro, fraude de la TVA, 18 décembre
2006
41 Conseil des impôts 1983, cité par
Aïcha BELMANÇOUR, LA FRAUDE FISCALE AU MAROC, page 60, Novembre
2008.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
39
Titre : Schéma représentatif du
système des taxis
B.2- La minoration des achats
Cette roublardise permette à l'entreprise d'établir
une minoration corrélative pour ressortir une situation normale
malgré la dissimulation d'une fraction des recettes, parmi les astuces
les plus pratiquées de cette fraude on trouve :
- La dissimulation des factures établies par le
fournisseur.
- En réglant ses factures en comptant à la place
d'un chèque ou d'autres moyens de paiements tractables l'entreprise
à plus de chance d'avoir un accord avec le fournisseur pour ne pas
facturer les achats.
- la comptabilisation des remises et des avoirs irréels et
fictifs. - Éviter de comptabiliser les achats effectués au
détail.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
40
2 - L'évaluation fictive des stocks et des
encours
Les stocks sont l'ensemble de biens destinés soit
à être vendus dans le cadre de l'activité courante de
l'entreprise, soit à être consommés dans l'activité
de production de l'entreprise,
Les encours sont l'ensemble des produits n'ayant pas
effectué la totalité du processus de fabrication à
l'intérieur d'une période comptable.
D'un point de vue fiscal, les encours de production font
partie du stock et sont évalués à leur coût de
revient.
A- Les fraudes sur les stocks
En diminuant la valeur du stock l'entreprise pourra
simplement cacher ses ventes et ses achats non-facturés, mais parfois la
cause pourrait être due à des malis de stock, des
prélèvements ou des vols, l'objectif de l'entreprise si la
diminution est volontaire est de minimiser et diminuer les résultats
d'exploitation afin de réduire son impôt.
B- La minoration des encours
En minorant ses encours les entreprises et surtout celles des
travaux et de production peuvent diminuer leur bénéfice pour
réduire la base imposable, cette minoration à deux aspects :
B-1 Aspect quantitatif
La suppression de l'inventaire des encours aide à
dissimuler et réduire les recettes de l'entreprise afin
d'échapper l'imposition et la taxation
B-2 Aspect évaluatif
À ce niveau, l'entreprise peut juste réduire les
coûts réels de ses matières premières,
matériaux, traitements..., pour objectif de réduire le coût
de revient de ses encours.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
41
3 - La comptabilisation de charges fictives
non-liées à l'exploitation
Pour la détermination du bénéfice
imposable les dépenses admises en déduction, sont celles qui sont
exposées dans l'intérêt de l'exploitation de l'entreprise
et qui remplissent les deux conditions suivantes42 :
? Les frais et charges doivent correspondre à des
paiements réels ou des compensations entre les membres d'un groupe de
sociétés adjudicataires d'un même marché et
appuyés de pièces justificatives ;
? Ils doivent être rattachés à l'exercice
au cours duquel ils ont été engagés en respectant le
principe de la spécialisation de l'exercice.
Contrairement à ces conditions, l'entreprise peut
comptabiliser des dépenses et des charges fictives non liées
à l'exploitation pour réduire ses charges fiscales et
rémunérer ses actionnaires et ses dirigeants sans
contrepartie.
Ce genre d'actes frauduleux est lié à la
majoration des achats et des charges en utilisant des factures fictives, en
payant des rémunérations et des honoraires fictifs et
exagérés ou en enregistrant des achats et des dépenses en
faveur des propriétaires et des actionnaires de l'entreprise ou leurs
familles.
Pour les entreprises individuelles et bien
précisément qui ont un caractère libéral, les
contrôleurs n'arrivent pas parfois à faire la distinction et la
différence entre les dépenses personnelles et les charges de
l'entreprise.
II - Les anomalies au niveau des comptes du bilan
Le bilan est l'état de synthèse qui permet de
décrire en terme d'emplois et de ressources la situation patrimoniale de
l'entreprise à une date donnée.
42 cité par Mohamed Bouchareb Op.cit. p 125
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
42
Le bilan prend généralement la forme d'un
tableau dont la partie des ressources et leur origine juridique est
appelée « Passif » et celle des emplois et leur destination
économique est appelée « Actif ».
1 - Les fraudes au niveau de l'Actif du bilan
En appliquant un taux d'amortissement plus élevé
que ceux admis par nature de biens immobilisés :
? L'inscription dans l'actif des immobilisations fictives.
? l'encaissement de ventes en noir par les dirigeants de
l'entreprise.
? Distribution des actions frauduleuses sous forme de
bénéfices, par contre ce sont des octrois de prêts.
2 - Les fraudes au niveau du Passif du bilan
Les provisions et les comptes courants d'associés sont
les plus touchés par ce genre d'actes frauduleux :
? Dans beaucoup de cas, les provisions pour pertes et charges
comme les provisions Pour dépréciation, sont rejetées par
le vérificateur parce que considérées comme non
justifiées, sans objet, détournées de leur objet ou ne
satisfaisant pas aux diverses conditions exigées. Cette situation
résulte souvent du fait que ces conditions soulèvent des
problèmes divergents d'interprétation. D'autant plus que les
provisions constituent un élément important du cash - flow des
entreprises et peuvent servir de moyen pour diminuer le résultat fiscal
en constituant des réserves occultes43
? Comptes courants des associés, dettes et autres
créanciers. Ces postes constituent souvent une source fréquente
de fraude sous la forme de dissimulation du chiffre d'affaires et de recettes
et de distributions faites aux
43 Cité par Mohamed Bouchareb Op.cit. p 127
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
43
actionnaires et dirigeants sous la forme de
libéralités qu'ils reversent en partie ou en totalité
à l'entreprise sous forme d'apports en comptes -
courants44
Généralement, à ce niveau l'entreprise
diminue le résultat fiscal par la diminution du résultat net du
bilan en majorant les pertes et réduisant les profits.
III- Autres formes et procédés des
anomalies fiscales
1 - Les anomalies en matière des droits
d'enregistrement et dissimulation des prix
Généralement, les anomalies en matière des
droits d'enregistrements sont classées sous forme de deux
catégories :
? La non-déclaration des mutations
? La minoration des bases de l'impôt et la
dissimulation des prix
En matière des ventes et des achats, en minorant la valeur
des déclarations au niveau des enregistrements.
En ce niveau le contribuable et surtout l'acheteur n'a pas
l'intérêt de frauder mais il verse en espèce une partie du
prix au vendeur en réduisant le prix réel et en mentionnant juste
la différence des deux prix; prix d'achat du bien et le prix
donné en noir.
La finalité de cette roublardise est de dissimuler le
résultat fiscal imposable et la TVA due à l'État de la
part du vendeur et la réduction des droits d'enregistrements
supportés par l'acheteur.
2 - Le développement des montages et les
technologies de l'information et de la communication
A- Le développement des montages
À l'inverse des catégories
précédentes, cette catégorie est plus sophistiquée
: de complexité extrêmement élevé, d'autant que,
pour les grandes entreprises, ils comportent souvent une dimension
internationale et s'inscrivent dans des structures de groupe elles-mêmes
complexes. En matière d'impôt sur le revenu, les montages
44 Cité par Mohamed Bouchareb Op.cit. p 127
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
44
visent souvent à tenter d'échapper à
l'imposition des plus-values. Les montages sur les droits d'enregistrement
visent également à échapper au paiement des droits de
mutation, notamment à travers des donations d'immeubles45.
B- Les technologies de l'information et de la
communication
Les technologies de l'information et de la communication
peuvent faciliter les anomalies fiscales. En fait, la tâche des fraudeurs
est incroyablement facilitée à cause de la
généralisation des technologies de l'information et de la
communication (TIC) au sein de notre économie et de notre
société. Le commerce électronique et l'internet, la
comptabilité informatisée et d'une manière
générale la dématérialisation de l'économie
constituent de véritables opportunités de fraude46 et
d'optimisation.
3 - Le problème des prix de transferts
L'OCDE47 définit les prix de transfert comme
« les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels,
actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises
associées ».
L'internationalisation des activités économiques
a orienté les entreprises à agir de plus en plus
indépendamment des frontières alors la plupart des débats
sur la fiscalité dans les pays en développement portent sur la
fuite des recettes fiscales vers les paradis fiscaux offshore. Mais les pays en
développement dont le Maroc doivent aussi être attentifs à
la question des prix de transfert. Ils éviteraient ainsi des pertes
fiscales au niveau des transactions transnationales effectuées par les
multinationales.
Ces transactions intragroupes nommées « les
transactions contrôlées » ne sont pas soumises aux
mêmes mécanismes de marché que les transactions entre
entreprises indépendantes vue que les prix des transactions
contrôlées sont artificiellement minorés ou majorés,
ils peuvent entraîner un transfert des bénéfices imposables
d'un pays à un autre.
45 Cité par Abdelhamid HASSOUNE, Op.cit p7.
46 Cité par Abdelhamid HASSOUNE, Op.cit
47 L'OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Économiques) est une organisation économique
internationale composée de 34 pays membres. Elle a été
créée en 1961 pour succéder à l'OECE (Organisation
Européenne de Coopération Économique) qui a
été en charge de l'administration du plan Marshall.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
45
Prenons une entreprise de boissons implantée au Maroc
qui a une filiale en Tunisie, supposons que la filiale marocaine paie des
redevances au siège tunisien en contrepartie du droit de vendre ses
boissons. Des impôts sont dus au Maroc sur la base des résultats
de la filiale marocaine ; plus les redevances payées par la filiale
marocaine sont élevées, plus les bénéfices
imposables au Maroc sont faibles.
Autrement dit, le mécanisme des prix de transfert, bien
connu des multinationales, consiste à manipuler les prix des
transactions entre filiales d'une même entreprise afin de diminuer
l'imposition dans le pays de production et/ou de destination. Ainsi, du pays de
production, une marchandise ou un service est exporté à un prix
sous-évalué vers une filiale installée dans un paradis
fiscal ou autre pays à bas taux d'imposition, filiale qui le revendra
à une autre branche de l'entreprise dans un troisième pays
à un prix surfacturé. Le bénéfice sera donc
déclaré dans ce paradis fiscal où il sera peu ou pas
taxé. La loi marocaine prévoit que Lorsqu'une entreprise a
directement ou indirectement des liens de dépendance avec des
entreprises situées au Maroc ou hors du Maroc, les
bénéfices indirectement transférés, soit par voie
de majoration ou de diminution des prix d'achat ou de vente, soit par tout
autre moyen, sont rapportés au résultat fiscal et /ou au chiffre
d'affaires déclarés.
Exemple :
Titre : Schéma représentatif d'un cas
d'optimisation fiscale
Source : établi par nos propres
soins
`'Une entreprise A fabrique au Maroc des biens qu'elle vend
à une filiale étrangère B en Tunisie qui les
commercialise, le prix de vente est un prix de transfert`'
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
46
Alors, les prix de transfert sont une source de pouvoir
considérable pour les groupes puisqu'ils disposent d'informations sur
leurs transactions que les autres acteurs n'ont pas. Cette asymétrie
d'information va pouvoir être utilisée comme levier d'optimisation
fiscal et financier.
4 - Le problème des paradis fiscaux
Un paradis fiscal est un pays ou un territoire où la
fiscalité est très faible par rapport à ce que la personne
qui parle considère comme la norme, selon la Banque mondiale, les flux
illicites de capitaux transférés aux paradis fiscaux dans les
pays en développement représentent une perte annuelle comprise
entre 500 et 800 millions de dollars.
La liberté de circulation des capitaux, la
rapidité des échanges, la concurrence fiscale, la faible
fiscalité qui est appliquée dans certains territoires,
l'opacité juridique et bancaire ou bien encore les nouvelles
technologies sont autant d'éléments qui constituent les
principaux ingrédients de ce phénomène qui touche tous les
pays et qui affecte particulièrement les budgets publics et sociaux.
Paradis fiscaux et judiciaires existent toujours, le secret bancaire perdure,
il est toujours possible de monter des sociétés écran, et
l'échange d'informations est extrêmement limité, surtout
lorsqu'il s'agit de fraude fiscale. Compte tenu de la diversité des
législations fiscales, qui restent nationales, et face à
l'internationalisation et à la mobilité croissante de
l'activité économique, la question est de savoir si
l'administration fiscale (dont les missions restent la gestion, le recouvrement
et le contrôle de l'impôt) s'est suffisamment adaptée ou
non. Plus que jamais, le contrôle fiscal des opérations
internationales est nécessaire.
La définition peut aussi s'appliquer à une
partie d'un pays. Ainsi, une "zone franche" constitue un paradis fiscal
à l'intérieur d'un pays où la fiscalité est
élevée, pour l'OCDE, "il n'existe pas de critère unique,
clair et objectif permettant d'identifier un pays comme étant un paradis
fiscal".
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
47
Le Code général des impôts français
utilise, quant à lui, un euphémisme, préférant
parler de "pays à régime fiscal privilégié", parmi
les caractéristiques des paradis fiscaux on trouve :
Titre : Schéma représentatif des
caractéristiques des paradis fiscaux
Impunité judiciaire
pour le contournemen t des lois d'autres Etats.
Secteur financier très développé
Caractéristique s d'un
paradis fiscal
Stabilité économiqu e
et politique
Faible niveau d'imposition et
des dépenses publiques réduites
Secret commercial et
secret bancaire inébranlabl e
Liberté des changes
Source : établi par nos propres
soins
Chapitre 4 : La performance du contrôle
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
48
fiscal au Maroc
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
49
Le Maroc a tracé une nouvelle voie afin de lutter
contre toutes les anomalies fiscales, en reformulant et en fortifiant le
système fiscal marocain; pour objectif d'assurer une confiance
échangeable et un engagement citoyen et responsable de la part du
contribuable, par les trois administrations fiscales marocaines
concernées: la Direction générale des impôts,
l'Administration des douanes et impôts indirectes, la Trésorerie
générale du Royaume et par l'engagement de d'autres organismes et
institutions comme l'institution du conseil national de lutte contre la fraude
fiscal, les institutions politiques et les instituions économiques.
Le contrôle fiscal intervient comme étant la
contrepartie logique et nécessaire du système
déclaratif48, une contrepartie qui permet à
l'administration fiscal de mesurer, évaluer et rectifier les
insuffisances et les erreurs commises par le contribuable d'une façon
volontaire ou involontaire, organigramme de la direction du contrôle :
Titre : Organigramme de la direction du contrôle
fiscal au Maroc
Source : Site web du ministère de
l'économie et des Finances
I - les fondements du contrôle fiscal
Selon le CGI marocain49 l'administration fiscale
contrôle les déclarations et les actes utilisés pour
l'établissement des impôts, droits et taxes, à cette fin
les contribuables,
48 M.BOUVIER, M.C. ESCLASSAN, J.P. LASSALE : Finances
Publiques. 8ème edition, LGDJ p 632.
49 Code général des impôts
marocain, édition 2016, Article 210, P 69
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
50
personnes physiques ou morales sont tenus de fournir toutes
justifications nécessaires et présenter tous documents comptables
aux agents assermentés de l'administration fiscale ayant au moins le
grade d'inspecteur adjoint et qui sont commissionnés pour
procéder au contrôle fiscal et comme la majorité des
systèmes fiscaux, le système fiscal Maroc repose sur le principe
de déclaration depuis 1984, en prenant en considération que les
contribuables ont une bonne foi présumée jusqu'à preuve du
contraire.
L'importance du contrôle fiscal au Maroc se
caractérise en plusieurs points :
· Un moyen d'égalité et
d'équité entre les citoyens et les contribuables.
· Une pratique et procédure qui rassemble les
droits des contribuables et les pouvoirs du contrôle fiscal et
d'administrations fiscale.
· Indicateur essentiel de la concurrence pure et saine
entre les entreprises.
· Indicateur de la politique publique adoptée qui
détermine et influence directement une part des recettes du budget
général.
Les fondements du contrôle fiscal se reposent
principalement sur deux piliers principaux :
· Le fondement constitutionnel : « Tous (les
citoyens) supportent, en proportion de leurs facultés contributives les
charges publiques que seule la loi peut, dans les formes prévues par la
présente constitution, créer et répartir
»50.
· Le fondement juridique : « L'administration
fiscale contrôle les déclarations et les actes utilités
pour l'établissement des impôts, droit et taxes...
L'administration fiscale dispose d'un droit de constatation en vertu duquel
elle peut demander aux contribuables précités, de se faire
présenter les factures, ainsi que les livres, les registres et les
documents professionnels se rapportant à des opérations ayant
donné ou devant donner lieu à facturation et procéder
à la constatation matérielle des éléments physiques
de l'exploitation pour rechercher les manquements aux obligations
prévues par la législation et la réglementation en vigueur
»51.
50 La constitution marocaine révisée en
juillet 2011, Article 39
51 Livre II du CGI, Article 210, Op.cit.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
51
II - Les formes du contrôle fiscal
Le contrôle fiscal se résume en deux types de
contrôle qui sont complémentaires, un contrôle sur
pièces initial exercé par les inspecteurs d'assiette au niveau de
l'administration fiscale et un contrôle secondaire plus approfondi pour
contrôler la situation fiscale générale des contribuables
par une enquête sur terrain.
1 - Le contrôle fiscal sur pièces
Ce type de contrôle est effectué par les agents
des services d'assiette de l'administration fiscal pour but de procéder
un contrôle critique et permanent des déclarations alors c'est un
type de préparation du contrôle fiscal vue qu'il oblige rarement
l'intervention des inspecteurs de contrôle.
Autant qu'un contrôle de bureau, le contrôle sur
pièces commence par un contrôle formel de la déclaration
spontanée du contribuable en vérifiant les pièces
justificatives des versements et des paiements spontanément
présentés pour vérifier le montant à de
déclaration à payer correspond correctement au montant exigible
et réel à payer.
Après la vérification des pièces
justificatives et des factures, l'agent doit vérifier les
amortissements, les plus-values et les moins-values comptables calculés,
en ajoutant l'objectivité des provisions déclarés et
finalement le vérificateur compare l'exercice concerné avec les
deux récents pour vérifier le résultat de l'entreprise et
la base normalement imposable, plusieurs facteurs peuvent influencer le
résultat et le bilan d'entreprise dont les nouveaux investissements
matériaux, financiers et humains.
Durant le contrôle sur pièces le
vérificateur à tout le droit de demander des informations
supplémentaires et des explications en cas de situation douteuse et
illisible comme les détails des frais et dépenses et
l'objectivité ou bien l'objet de quelques amortissements.
Mais, certains inspecteurs d'assiette et vérificateurs
se convertissent en de simples guichetiers dont la fonction se limite à
la réception et au classement des déclarations dans les dossiers
correspondants. Parfois même, ils transmettent les dossiers des
contribuables réclamés par le service des vérifications
sans aucun effort ni de
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
52
classement ni de revue du contenu. Ce qui oblige les
vérificateurs à retourner vers eux pour compléter les
dossiers en question52, dans le cas d'une erreur de calcul ou
transcription ou une anomalie fiscale tolérable l'inspecteur d'assiette
demande au contribuable de faire une déclaration rectificative.
2 - Le contrôle sur place (contrôle externe)
:
Le contrôle sur place est le contrôle fiscal
proprement dit, il constitue le prolongement du contrôle sur
pièces53, le contrôle externe s'effectue en dehors de
l'administration fiscale ; les locaux, les bureaux et les magasins de stockage
des entreprises par exemple...
L'inspecteur vérificateur doit respecter sa mission de
contrôle en effectuant le contrôle durant les heures légales
du service, il n'a pas le droit de demander ou de porter avec lui les documents
et les pièces justificatives de l'entreprise ni demander des copies ou
des honoraires c'est la règle du lieu , en contrepartie
il a tout le droit de visiter les locaux d'entreprise librement, évaluer
le stock et le cycle d'exploitation de l'entreprise, vérifier la
réalité d'actif d'entreprise figurant au bilan ( stock,
immobilisations..Etc.) En ajoutant l'aptitude de demander des factures de
ventes et d'achats et des échantillons de production. L'entreprise a le
droit de recevoir un avis de vérification 15 jours avant envoyée
avec accusés de réception qui contient le nom et le grade du
vérificateur, l'objectif de la vérification et les exercices
à vérifier c'est la règle de l'information
préalable et finalement l'administration fiscale a un
délai de 4ans pour réparer les insuffisances et les anomalies
trouvées, en passant ce délai , la rectification sera invalide et
sans objet.. On résume le contrôle externe dans le schéma
suivant qui contient la procédure contradictoire de rectification des
impositions :
Titre : Schéma de la procédure du
contrôle selon les rectifications de 2016
52Ikram Gheriss, LA PERFORMANCE DU CONTROLE FISCAL AU
MAROC, THESE PROFESSIONNELLE à l'ISCAE, P 21 53 J.J.
BIENVENU, T. LAMBERT. Droit fiscal. 3ème édition, PUF 2003. p
158
E2 :Examen documentaire
E3 : vérification à partir du
16ème jour ouvrable
E4 : Fin de la mission
de vérification
E1 :Avis de vérification
E8 :Réponse à
la deuxième notification
E9: Pourvoi devant la CLT
E10: Pourvoi devant la CNRF
E7: 2éme notification
E11: Pourvoi devant le
tribunal administratif
E6 : Réponse à
la première notification
E5: 1ère notification
Cas 1
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
53
Source : établi par nos propres soins
à partir des données du code général des
impôts, la note circulaire 726 du ministère de l'économie
et des Finances liée à la loi des Finances de 2016.
: Ajoutée en 2016, si le chiffre d'affaire du
contribuable dépasse les 10 millions de dirhams ou si la CLT n'a pas
pris une décision pendant la durée de 12 mois à la place
de 24 mois en 2015, il passe directement à la commission nationale du
recours fiscal.
? Avis de vérification : l'Avis de
vérification est envoyé par le vérificateur 15 jours avant
l'intervention accompagné de la charte du contribuable selon la LF de
2011, le vérificateur est obligé de préciser les exercices
à vérifier, le nom du vérificateur et l'immatriculation de
la commission du vérificateur.
? Examen documentaire : Comme mission
préliminaire l'agent ou bien le vérificateur doit étudier
les déclarations antérieures et consulter les
vérifications antérieures.
? Vérification à partir du
16ème jour ouvrable :
Durée de vérification
Chiffre d'affaire = 60Mdhs
Chiffre d'affaire = 60Mdhs
Source : établi par nos propres
soins
3 mois
6 mois
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
54
La durée de vérification ne doit pas
excéder 3 mois à la place de 6 mois pour
les entreprises ayant un chiffre d'affaires inférieur ou égale
à 60 millions de dirhams et 6 mois à la place de 12
mois pour les entreprises ayant un chiffre d'affaire
supérieur ou égale à 60 millions de
dirhams à partir de l'année 2016.
Pendant cette période, le vérificateur a le
droit de visiter les locaux et avoir une constatation visuelle des actifs,
analyser les documents, avoir l'inventaire des documents comptables et
déterminer sa politique de vérification.
? Fin de la mission de vérification :
le vérificateur finit sa mission et son contrôle en
rédigeant une lettre de clôture et un rapport.
? Première notification des redressements
:
Dans le cas ou l'inspecteur est obligé de rectifier la
base d'imposition la notification est effectuée à l'adresse
indiquée par le contribuable dans ses déclarations, actes ou
correspondances communiqués à l'inspecteur des impôts de
son lieu d'imposition, soit par lettre recommandée avec accusé de
réception, soit par remise en main propre par l'intermédiaire des
agents assermentés de l'administration fiscale, des agents du greffe,
des huissiers de justice ou par voie administrative.54
54Livre des procédures fiscales, Article 11, P
9.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
55
? La réponse du contribuable à la
première notification :
Le contribuable a un délai de 30 jours pour accepter ou
rejeter les mesures rectificatives recommandées par l'inspecteur
vérificateur.
Cas1 : le contribuable a accepté de rectifier les
anomalies qui influencent sa déclaration en respectant les redressements
proposés par le vérificateur.
Cas2 : le contribuable a résisté ou il a
refusé de rectifier les anomalies de sa déclaration fiscale et il
n'a pas respecté les propositions du vérificateur en donnant des
nouvelles explications, dans ce cas si les explications sont injustes et les
estime non fondées en partie ou en totalité, lé
vérificateur envoie une nouvelle et une deuxième
notification de dans un délais de 60 jours suivant la date de
réception en mentionnant les motifs et les causes du rejet , le
contribuable a une durée de 30 jours suivant la date de réception
pour présenter sa requête à la CLT55, selon le
CGI56 chaque Commission locale de taxation comprend :
1. Un magistrat, président ;
2. Une représentant du gouverneur de la
préfecture ou de la province dans la quelle est situé le
siège de la commission locale ;
3. Le chef du service local des impôts ou son
représentant qui tient le rôle de secrétaire rapporteur.
4. Un représentant des contribuables appartenant
à la branche professionnelle la plus représentative de
l'activité exercée par le contribuable requérant.
? Réponse à la deuxième
notification : Elle doit être établie et envoyée
au plus tard 30 jours après réception de la
2ème notification des chefs de redressement définitifs
et doit commenter en détail les remarques soulevées par l'agent
de vérification.
55 CLT : la commission locale de taxation est une
commission de réclamation sous formes de requêtes
présentées par les contribuables qui possèdent leur
siège social ou leur principal établissement à
l'intérieur dudit ressort.
56 Article 225, Le Code général des
impôts marocain, P 272
? Pourvoi devant la commission locale de taxation :
il doit être signifié au plus tard 30 jours après
la deuxième notification en cas de refus total ou partiel par le
contribuable des bases d'imposition définitivement
notifiées par l'inspecteur des impôts.
? Pourvoi devant la commission nationale du recours
fiscal : il peut être décidé soit par le
contribuable soit par la direction des impôts en cas de contestation
totale ou partielle de la décision de la commission locale de taxation,
la commission nationale du recours fiscale57 est une commission
permanente à la quelle sont adressés les recours contre les
décisions des commissions locales de taxations et les litiges, le
siège de la commission est à Rabat sous l'autorité directe
du premier ministre, selon la note circulaire N° 726 relative aux
dispositions fiscales de la loi de Finances N°70-15 pour l'année
budgétaire 2016 le délai de notification des
décisions de la CNRF est réduit à 4 mois à la place
de 6 mois.
? Pourvoi devant le tribunal administratif :
dans certains cas rares, les décisions définitives de la
CNRF peuvent également être contestées par voie judiciaire,
dans les conditions et les délais prévus.
On peut résumer les procédures du contrôle
fiscal en 4 types de procédures :
Voie de recours
Accord amiable
- CLT - CNRF
Procédure administrative
Procédure contradictoire
- 1ère notification -
2ème notification
Procédure judiciaire
- Tribunal administratif - Cours de
cassation
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
56
o
Régulièrement, après la décision
définitive de la commission nationale du recours fiscal le contribuable
ou l'inspecteur parfois peuvent avoir des sanctions.
57Article 226, Code général des
impôts marocain, P 274 et P 275.
III - Les sanctions fiscales
Afin de lutter contre les anomalies fiscales et punir les
actes frauduleux, le système fiscal marocain a tracé des
différents types de sanctions qui se diversifient et qui s'adaptent avec
la nature de l'anomalie et son fondement, on distingue entre les sanctions
pécuniaires et les sanctions pénales.
1 - Les sanctions pécuniaires
Chaque contribuable qui foire ses obligations fiscales
volontairement ou involontairement sera sanctionner selon l'importance et le
poids de l'infraction commise, les sanctions pécuniaires sont
classées en :
? Sanctions des infractions aux règles de
prévention des anomalies fiscales.
? Sanctions pour rectification de la déclaration suite au
contrôle fiscal.
? Sanctions commises au paiement de l'impôt.
Titre : schéma représentatif des
sanctions pécuniaires par rapport à leurs infractions
Sanctions pour infraction aux régles
de prévention
de déclaration du siège social
de déclaration du résultat
fiscal
de déclaration rémunérations
à des tiers
de déclaration d'existance
si la déclaration est incomplète :
100dh à 1000 dh
Majoration de 15% < 500 dhs
25 %
des rémunérations allouées
1000 Dh
500 Dh
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement
et lutte contre les anomalies fiscales
|
57
|
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
58
Source : établi par nos propres
soins
Sanctions pour infraction au droit
de contrôle
L'insuffisance de déclaration du
résultat fiscal
Le défaut de présentation
des documents
comptables
Une majoration de 20% à la place de
15% à partir de w2016
500 Dhs à la place de 2000 Dh et 100 dh sur
chaque jour de retard à partir de 2016
Source : établi par nos propres
soins
Sanctions pour infractions au paiement
de l'impôt
L'insuffisance de déclaration
du résultat fiscal
paiement spontané
- Pénalité de 10%
-Majorée de 5% pour le premier mois en
retard
0,5% par mois écoulé
0,5% par mois écoulé
--Majorée de 5% pour le premier mois
en
retard
- Pénalité de 10%
Source : établi par nos propres
soins
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
59
2 - Les sanctions pénales :
Le délit en matière fiscale doit
nécessairement être constitué par la réunion de
trois éléments58 :
1. Un élément légal reposant sur
l'existence d'une disposition législative réprimant le fait
incriminé ;
2. Un élément matériel ayant trait
à la preuve de l'infraction commise ;
3. Un élément intentionnel ayant trait à
l'intention frauduleuse
Les infractions et les anomalies fiscales prises en compte par
l'administration fiscale sont nombreuses mais parmi les infractions et les
anomalies les plus fréquentes on trouve les dissimulations des actifs et
des résultats, l'achat des factures fictives, les ventes sans
factures...Etc.
Selon le code général des impôts
l'administration fiscale punie toute personne qui pratique les pratiques et les
anomalies fiscales citées à l'article 19259 d'une
amende de 5.000 dirhams à 50.000 dirhams et une peine d'emprisonnement
d'un mois à 3 mois de prison.
Toutes les peines d'emprisonnement demandent l'intervention de
la CIF60 qui envoie un avis au ministre des Finances ou un de ses
délégués, qui à son tour informe le procureur du
Roi qui charge ses membres de procéder et prendre les règlements
nécessaires.
Toutes ces sanctions pécuniaires et pénales
reflètent l'importance et l'utilité du contrôle fiscal et
l'intolérance de l'administration fiscale envers toute personne qui
pratique des anomalies fiscales ou des roublardises frauduleuses.
58 Mohamed BOUCHAREB, la lutte contre la fraude
fiscale au Maroc, Op.cit, page 182.
59 Article 192, Codé général des
impôts marocain, P240
60 CIF : Commission des infractions fiscales est une
commission indépendant présidée par un magistrat et
comprend deux représentants de l'administration fiscale et deux
représentants des contribuables choisis sur des listes
présentées par des organisations professionnelles les plus
représentatives.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
60
Pour l'année de 2016 :
L'administration fiscale a ajouté et modifier un
arsenal de sanctions pour objectif de lutter contre les anomalies fiscales et
toutes les barrières qui freinent le processus normale de la collecte
des impôts, la nouvelle mise à jour selon Mohamed
CHORFI61 :
SOURCE : Cabinet CHORFI, Mohamed CHORFI
61 Mohamed CHORFI, gérant du Cabinet CHORFI
à Casablanca.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
61
IV - L'évolution de la performance du
contrôle fiscal au Maroc (approche qualitative) :
L'administration fiscale marocaine a tracé des
nouvelles politiques fiscales pour objectif d'atteindre une stabilité et
gagner la confiance des investisseurs nationaux et étrangers, des
contribuables et du parlement en s'adaptant avec l'environnement
économique, social et politique du pays.
Cette évolution du contrôle fiscal est due
à l'amélioration de sa performance dans le temps, grâce
à la conjugaison des efforts déployés et fournies par
l'administration fiscale par ; la mise à niveau et l'amélioration
des compétences de ses cadres en l'adoption des nouvelles politiques et
de reformulation, on cite62 :
> Octroi du droit de recours judiciaire à
l'administration au même titre que le contribuable,
> taxation des redressements acceptés tacitement par
les contribuables dans le cadre des procédures de rectification des
impositions ;
> Adaptation de la durée de vérification
à la taille de l'entreprise : 6 ou 12 mois selon que le chiffre
d'affaires est égal ou supérieur à 50 Millions de DH ;
> Institution du droit du contribuable d'être
assisté par un conseiller de son choix
;
> Élargissement du champ d'investigation du
contrôle aux comptabilités informatisées des entreprises
;
> Institution en droit interne de l'échange
d'informations avec les pays étrangers ;
> Amélioration des modalités de remise des
lettres de notification ;
> Octroi au contribuable de la possibilité de
recours direct devant le tribunal quand les décisions des commissions
sont définitives;
> Élargissement de la procédure
accélérée aux sociétés en liquidation ou en
redressement judiciaire ;
En ajoutant, que la constitution de 2011 a joué un grand
rôle au niveau de la réforme fiscale et les finances publiques du
pays en se basant sur 7 axes principaux :
62Ikram GHERISS, Thèse professionnelle, la
performance du contrôle fiscal au Maroc, P 88
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
62
+ Une fiscalité qui s'articule de manière forte
avec les autres axes des politiques publiques pour répondre aux
objectifs de justice sociale
+ Une juste répartition de la charge fiscale et la
sauvegarde du pouvoir d'achat de la classe moyenne
+ Une fiscalité qui permet de lutter contre la
spéculation
+ Une fiscalité qui encourage le secteur productif et
l'investissement
+ - Une fiscalité qui permet de réduire le champ de
l'informel
+ Une fiscalité qui prend en charge partiellement le
financement de la couverture sociale afin de ne pas augmenter la pression sur
les salaires et les coûts du personnel
+ Une fiscalité permettant d'instaurer un climat de
confiance entre l'Administration fiscale et les contribuables
Cette évolution se reflète bien évidement
sur les champs pratique ;
V - L'évaluation de la performance du
contrôle fiscal marocain d'une approche quantitative
Afin d'instaurer une justice fiscale efficiente et efficace
qui donne naissance à une concurrence pure et parfaite au sein des
marchés et une politique de justice fiscale équitable pour tous
les contribuables en éliminant et luttant contre toutes les anomalies
fiscales, l'administration.
Le contrôle fiscal s'opère dans le cadre d'une
procédure stricte observant les garanties offertes aux assujettis, il a
un rôle dissuasif et pédagogique63, l'efficience du
l'administration marocaine se reflète sur le plan opérationnel et
pratique par :
? Le nombre de dossiers vérifiés ;
? Les droits émis ;
? Les droits recouvrés ;
? Le rythme d'apurement des dossiers par les commissions (CLT et
CNRF).
1 : évaluation du contrôle fiscal au Maroc
63 Rapport d'activité 2015,
ministère de l'économie et des Finances, P 6.
Selon, les rapports d'activités économiques et les
indices fiscaux la performance du contrôle fiscal est mesurée par
ces 3 indices :
+24,84%
A- Le nombre de dossiers vérifiés :
Titre : Nombre de dossiers vérifiés par
année
Année 2005 2006 2010 2011 2012 2013 2014
2015
Nombre de dossiers vérifiés
|
1180
|
1199
Variation
% +1,61%
1344 1421 1774 1415 1439 2167
+5,72% -20,2% +50,59%
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
63
Source : établi par nos propres
soins à partir des rapports d'activités économiques du
ministère d'économie et des Finances et la DRI de
Beni-Mellal
? L'évolution des dossiers
vérifiés par le contrôle fiscal :
L'évolution des dossiers
vérifiés
2005 2006 2010 2011 2012 2013 2014 2015
2500
2000
1500
1000
500
0
Nombre de dossiers vérifiés
2167
1774
1415 1439
1344 1421
1180 1199
Cette hausse de 2012 s'explique notamment par l'instauration
en 2011 du contrôle ponctuel, un type de contrôle qui permet
d'améliorer les recettes par le renforcement de la présence de
l'administration et, d'autre part, de réduire la durée de
vérification.
A titre de l'année 2013 le nombre de dossiers
vérifiés a enregistré une baisse de 20,2% par rapport
à 2012, cette baisse en nombre de dossiers en partie due à la
baisse des effectifs des vérificateurs, a
été largement compensée par l'importance des dossiers
à fort enjeu fiscal, ce qui s'est traduit par une augmentation
importante du rendement des dossiers
L'évolution des dossiers vérifiés pendant
l'année de 2015 de 50,5% est due aux nombres de recrutements importants
et la grande évolution des ressources humaines de la direction
générale des impôts ; L'évolution des ressources
humaines de la direction générale des impôts :
Titre : Effectif de la Direction
générale des impôts de 2010 - 2015
Année
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Effectif de la DGI
|
4470
|
4750
|
4935
|
4735
|
4707
|
4930
|
Variation
%
|
+6,26%
-4,05%
+4,73%
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
64
Source : établi par nos propres
soins à partir des rapports d'activités économiques du
ministère d'économie et des Finances et la DRI de
Beni-Mellal
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
65
L'évolution des ressources humaines (effectif) de la DGI
:
Titre de l'axe
4900
4800
4700
4600
4500
4400
4300
4200
5000
2010 2011 2012 2013 2014 2015
4470
4750
Effectif de la DGI
4935
4735 4707
4930
Effectif de la DGI
Source : établi par nos propres
soins à partir des rapports d'activités économiques du
ministère d'économie et des Finances et la DRI de
Beni-Mellal
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
66
Source : le rapport d'activité
économique de 2015, ministère de l'économie et des
impôts, P 68
B- Les droits émis
Les droits émis sont les obligations fiscales que les
services des impôts ont constaté encontre d'un contribuable suite
à un contrôle fiscal, un retard de paiement ou une insuffisance
des acomptes et liquidité, ces droits pourront être
encaissés ; c'est à dire recouvrés ou encore
non-encaissés ; c'est à dire non-recouvrés, dans ce
dernier cas le contribuable est alors en situation non régulière
vis a vis l'administration fiscale.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
67
Titre : Droits émis par l'administration
fiscale répartis selon les accords à l'amiable,
par la taxation des offices et les décisions des
commissions.
En milliers de dirhams
Droits émis 2009 2010 2011 2012 2013 2014
2015
+25,8% +9,11% +26,24% +0,16%
Totaux de
droits émis 5 .811.499 7.312.701
5.709.750
6.229.730
7.864.826 5.727.813 5.736.985
Accords à
l'amiable
|
4.607.511
|
5.315.749
|
4.491.316
|
4.666.273
|
4.886.474
|
3.820.381
|
3.949.306
|
Taxations
d'offices
|
463.338
|
1.173.098
|
772.399
|
846.506
|
1.082.489
|
1.005.359
|
1.037.717
|
Décisions des
commissions
|
740.650
|
823.854
|
446035
|
716.951
|
1.895.863
|
902.073
|
749.962
|
Source : établi par nos propres
soins à partir des rapports d'activités économiques du
ministère d'économie et des Finances et la DRI de
Beni-Mellal
- La comparaison entre les données de 2009 et celles de
2010 permet de constater :
V' Une amélioration de 15,4% des
émissions relatives aux accords ;
V' Une progression significative des droits
émis suite aux taxations d'office (+153,2%) et aux décisions des
commissions d'arbitrage (+11,2%).
- Par comparaison avec l'année 2012, les
droits émis afférents aux contrôles sur place au titre de
2013, font apparaitre une évolution de 26,25% avec une forte progression
des émissions suite à décisions de commissions
(+164,43%).
- Par comparaison avec l'année 2014, les droits
émis afférents aux contrôles sur place au titre de 2015 ont
connu une légère augmentation de 0,16%, passant de 5.727.813
milliers de DHS en 2014 à 5.736.985 milliers de DHS en 2015.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
68
C- Les droits recouvrés
Les droits recouvrés sont tous les droits émis par
l'administration fiscale lors d'un
contrôle fiscal, d'un retard de paiement ou d'une
insuffisance des acomptes mais
encaissés par l'Etat, c'est à dire les sommes et
les obligations fiscales payées par les
contribuables soit par accords, dossiers taxés d'offices
et décision des commissions
locales et nationales :
Titre : Répartition des droits
recouvrés (contrôles sur pièces et sur place)
2011
2010
2012
2013
2015
2014
Désignation
Droits
9.175.347
7.263.000
9.653.000
7.456.000
7.883.000
10.774.700
recouvrés
Source : établi par nos propres
soins à partir des rapports d'activités économiques du
ministère d'économie et des Finances et la DRI de
Beni-Mellal
Par rapport à l'année 2011 les droits
recouvrés en matière de contrôle au titre de
2012, ont enregistré une variation de 5,73%. Cette
évolution a concerné bien le
contrôle sur place que le contrôle sur
pièces.
Cette performante a été réalisée en
dépit de l'insuffisance des effectifs des
contrôleurs externes dont le nombre est 312
vérificateurs
Par rapport à l'année 2012, les droits
recouvrés en matière de contrôle au titre de
2013, ont enregistré une variation de 22,45%. Cette
évolution a concerné aussi bien
le contrôle sur place que le contrôle sur
pièces...Etc.
Titre : Droits recouvrés par
l'administration fiscale répartis selon les accords à
l'amiable, par la taxation des offices ou les décisions
des commissions.
En milliers de dirhams
Droits
|
|
|
|
|
|
|
|
recouvrés
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Totaux de
droits
recouvrés
|
4.433.714
|
4.632.113
|
3.906.000
|
4.178.864
|
5.047.303
|
4.111.347
|
4.382.700
|
Accords à
l'amiable
|
4.153.940
|
4.533.883
|
3.797.133
|
4.088.664
|
4.960.426
|
4.036.299
|
4.344.444
|
Taxations d'offices
|
19.014
|
10.773
|
12.733
|
9.998
|
49.710
|
40.407
|
29.351
|
Décision des commissions
|
260.760
|
87.457
|
96.134
|
80.202
|
37.166
|
34.640
|
8.905
|
Source : établi par nos propres
soins à partir des rapports d'activités économiques du
ministère d'économie et des Finances et la DRI de
Beni-Mellal
D- Évolution des travaux des commissions
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement
et lutte contre les anomalies fiscales
|
69
|
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
70
Pour les années 2010-2011 :
Source : Le rapport d'activité
économique de l'année 2011, ministère de
l'économie
et des Finances
Pour les années 2011-2012 :
Source : Le rapport d'activité
économique de l'année 2011, ministère de
l'économie
et des Finances
Pour les années 2012-2013 :
Source : Le rapport d'activité
économique de l'année 2011, ministère de l'économie
et des
Finances
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
71
Pour les années 2014-2015 :
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
72
Source : Le rapport d'activité
économique de l'année 2015, ministère de l'économie
et des
Finances P 63
Selon le rapport d'activité de 201564 le
nombre des dossiers examinés par les Commissions locales de taxation
(CLT) est de 2110 dossiers en 2015 contre 1789 dossiers en 2014 soit une
augmentation de 18%. Cette augmentation est attribuée principalement
à la croissance de 21% du nombre des affaires examinées par les
CLT en matière de fiscalité immobilière.
64 Rapport d'activité 2014, ministère de
l'économie et des Finances, P45
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
73
Conclusion :
Le contrôle sur place joue un rôle très
important au niveau du contrôle fiscal, ce qui demande une fortification
et une bonne orientation de ce type de contrôle par la rationalisation
des dossiers vérifiés, l'augmentation de l'effectif et
l'amélioration des conditions de travail en instaurant des nouvelles
facilités technologiques et logistiques .
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
74
CONCLUSION GENERALE
Ce mémoire de fin d'études est le fruit des
travaux de recherches complétés à travers une collecte de
données, Les deux parties théorique et pratique forment,
ensemble, ce qu'on appelle une thèse.
La partie théorique ou bien la revue de
littérature est « une analyse critique des réponses
apportées par la recherche sur la question qui va être
traitée »65
La partie pratique ou l'étude sur terrain « est
une confrontation à la réalité des réflexions
engagées sur la problématique grâce à la revue de
littérature» 66
En effet, à la fin de notre cursus à la
Faculté Poly-disciplinaire, nous sommes amenés à
réaliser un mémoire de fin d'études, un mémoire qui
doit permettre à l'étudiant ce qui suit :
- Problématiser une situation professionnelle,
- Chercher les informations en lien avec la
problématique,
- Confronter ses analyses à celles qui font
autorité sur un sujet,
- Mener un raisonnement logique,
- Réaliser un mémoire clair et informatif.
Nous citons donc trois intérêts
complémentaires qui nous ont poussés à faire ce choix :
? Intérêt académique : Notre choix n'a pas
eu lieu pour répondre à des exigences académiques ; mais
il s'agit du fruit des recherches et lectures. Le choix a été
d'abord validé par le professeur directeur du mémoire notre
Pr.HASNAOUI Rachid pour que nous puissions ensuite entamer les études
sur terrain et tester les hypothèses que nous avons déjà
formées durant la période de lecture.
? Intérêt professionnel : à travers le
mémoire de fin d'études nous pouvons mettre en pratique nos
recherches et tester nos hypothèses. Parfois, c'est le
déroulement du stage et les événements qui surviennent qui
nous poussent à choisir tel ou tel sujet. D'ailleurs, notre choix de
traiter la problématique est
65 R.A.Thietart. & Coll, « Méthodes de recherche
en management », 3ème édition, Dunod, 2007.
66 R.A.Thietart. & Coll, « Méthodes de
recherche en management », 3ème édition, Dunod,
2007.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
75
pris suite aux enjeux et contraintes du contrôle fiscal
et finances publiques au Maroc, Nous avons bien discuté ce thème
et nous avons évoqué son importance et son poids surtout que
l'Etat Marocain a adopté en 2011 une nouvelle constitution qui adopte
l'équité et la justice fiscale et sociale.
? Intérêt personnel : Personnellement, j'envisage
démarrer ma carrière en contrôle et fiscalité, mon
intérêt ne se limite pas à intervenir dans des missions.
Néanmoins, je cherche à développer l'intervention du
contrôleur et fisc en matière de contrôle et de suivi en
gardant la casquette de recherche.
La lutte contre les anomalies fiscales implique le respect et
l'application des trois
critères adoptés par l'administration fiscale
qui sont l'équité fiscale, l'égalité fiscale et
l'efficience fiscale, Malheureusement les anomalies fiscales sont nombreuses.
Elles
se multiplient et se diversifient simultanément dans le
temps, tout en se caractérisant par la complexité de leurs
causes.
L'évolution du contrôle fiscal est liée
parallèlement à l'évolution des anomalies fiscales. Un
point qui entame des nouvelles problématiques, lors de la
programmation fiscale. L'administration fiscale est
censée de prendre en considération plusieurs points et
critères, afin d'établir une relation de confiance avec ses
différents partenaires. Ce qui nous montre que la lutte contre les
anomalies fiscales est une affaire compliquée, alors l'administration
fiscale marocaine est obligée de :
? Améliorer et renforcer ses moyens humains en
augmentant l'effectif des vérificateurs experts et polyvalents dans
toutes les disciplines (économie, Droit des affaires...Etc.) et former
les anciens vérificateurs par des formations et des
séminaires.
? Valoriser la lutte contre et la fiscalisation du secteur
informel qui joue un rôle important et qui donne une naissance permanente
et un enrichissement aux anomalies fiscales.
? Intégrer le civisme fiscal à la
société marocaine par le renforcement de la transparence fiscale
de l'administration, la simplification des procédures et les
facilités de paiement.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
76
? La modernisation et l'harmonisation de la fiscalité
marocaine en se basant sur d'autres systèmes fiscaux mondiaux plus
avancés à part le système francophone français.
Alors, la lutte contre les anomalies fiscales implique
l'engagement de tous les acteurs du pays par une approche participative, pour
assurer une bonne coordination et un bon contrôle des actions de
l'administration et des contribuables concernées par ces anomalies
fiscales. Mais tout d'abord, il faut encadrer la situation par la
détermination de l'aspect le plus concerné. Est-ce l'aspect
administratif ? Ou l'aspect socioéconomique ?
Finalement, le contrôle fiscal reste un instrument de
développement économique et un moyen de redistribution
équitable des richesses de la nation, ce qui reflète l'image du
pays au niveau local et mondial, alors le Maroc est concerné
d'élaborer le plus possible une stratégie plus efficace et
efficiente pour rendre ce contrôle plus adéquat à ses
besoins et ses exigences.
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et lutte
contre les anomalies fiscales
77
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l'ajustement » Éditions Actes Rabat 1993
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impôts marocain
> Article 225, Le Code général des
impôts marocain
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> Rapport d'activité 2011, ministère
de l'économie et des Finances
> Rapport d'activité 2012, ministère
de l'économie et des Finances
> Rapport d'activité 2013, ministère
de l'économie et des Finances
> Rapport d'activité 2014, ministère
de l'économie et des Finances
> Rapport de la commission des finances : Rapporteur
BENSALAH Z. A., Loi des finances pour l`année 1995
> Rapport du FMI « la poursuite des reformes fiscales
et tarifaires » Mai 1997
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
79
? SCHMOLDERS : Psychologie des Finances et de l'Impôt
.Coll. Sup. P.U.F
? TADDEI.B, La fraude fiscale. Librairie technique 1979
? YAICH.R, « Fiscalité et performance de
l'entreprise, rôle de l'expert-comptable », RCF N°52, 2001
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
80
TABLE DES MATIERES
Dédicace 2
SOMMAIRE 3
REMERCIEMENTS 4
Liste des abréviations 8
INTRODUCTION 9
Chapitre 1 - Généralité sur les anomalies
fiscales 11
I - La fraude fiscale 13
II - Les abus de Droit fiscal 14
III - L'évasion fiscale 16
IV - Les irrégularités fiscales 18
Chapitre 2 - Les causes et les conséquences des anomalies
fiscales 20
I - Les causes des anomalies fiscales 21
1 - Les causes économiques 21
A- Une pression fiscale abusive 21
B- Une conjoncture économique 26
2 - Les causes sociales et psychologiques 27
3- Les causes administratives 28
II - Les conséquences des anomalies fiscales 30
Chapitre 3 -Les formes et les procédés des
anomalies fiscales 34
I - Les anomalies sur les comptes de gestion 36
1 - La minoration de produits et la manipulation frauduleuse des
charges et achats au niveau
des comptes de gestion 37
A-La minoration des produits 37
B- La manipulation frauduleuse des charges et des achats 37
B-1- La majoration des achats 37
B-2 - La minoration des achats 39
2 - L'évaluation fictive des stocks et des encours 40
A- Les fraudes sur les stocks 40
B- La minoration des encours 40
B-1 Aspect quantitatif 40
B-2 Aspect évaluatif 40
3 - La comptabilisation de charges fictives non-liées
à l'exploitation 41
II : Les anomalies au niveau des comptes du bilan 41
Le contrôle fiscal comme instrument de rendement et
lutte contre les anomalies fiscales
81
1 - Les fraudes au niveau de l'Actif du bilan 42
2 - Les fraudes au niveau du Passif du bilan 42
III - Autres formes et procédés des anomalies
fiscales 43
1- Les anomalies en matière des droits d'enregistrement et
dissimulation des prix 43
2 -Les montages et les technologies de l'information et de la
communication (TIC) comme
facteurs d'impulsion des anomalies fiscales 43
A-Le développement des montages 43
B-Les technologies de l'information et de la communication 44
3 - Le problème des de prix de transferts 44
4 - Le problème des paradis fiscaux 46
Chapitre 4 : La performance du contrôle fiscal au Maroc
48
I - Les fondements du contrôle fiscal 49
II- Les formes du contrôle fiscal 51
1 - Le contrôle fiscal sur pièces 51
2 - Le contrôle sur place (contrôle externe) 52
III- Les sanctions fiscales par la réglementation
marocaine 57
1 - Les sanctions pécuniaires 57
2 - Les sanctions pénales 59
IV - L'évaluation de la performance du contrôle
fiscal marocain d'une approche qualitative 61
V - L'évaluation de la performance du contrôle
fiscal au marocain d'une approche quantitative 62
1 -Le nombre de dossiers vérifiés 63
2 -Les droits émis 66
3 -Les droits recouvrés 68
4 -Évolution des travaux des commissions 69
CONCLUSION GENERALE 70
BIBLIOGRAPHIE 70
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