3.3.3. De 1999 à 2015, un intervalle de temps
marqué par une forte pression
sur la végétation
Entre 1999 et 2015, des changements notables se sont
effectués au niveau du département de Mbéré en
général et sur Meiganga et sa proche périphérie
particulièrement. En effet, le développement des infrastructures
et celui de certaines activités génératrices de revenus se
sont faits au détriment du couvert végétal. Parmi ces
multiples actions, on peut citer le bitumage de l'axe Garoua-Boulaï -
Ngaoundéré qui a entrainé l'émergence de certaines
activités dont la plus dégradante est la vente du bois dans les
localités traversées par cette infrastructure. En outre, le
passage du pipeline Tchad-Cameroun dans la zone en 2003 a également
participé à la diminution du couvert végétal dans
la mesure où toute végétation est arrachée sur
l'itinéraire de son passage, soit une bande linéaire d'environ
15m de large et 36 km pour notre zone (soit 54 ha de végétation
dévastée), et 900 km pour l'ensemble du pays.
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 93
Figure 30. État de l'occupation du sol en
2015
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 94
Le calcul des classes occupées sur cette image nous
donne une dominance des forêts claires, 353, 36 km2 (36,53%) ;
les savanes herbeuses, 233,05 km2 (24,09%) ; les sols nus et
habitations, 155,48 km2, (16,08%) ; les savanes arbustives, 121,56
km2, (12,57%) ; les brulis, 35,85 km2, (3,71
km2) ; les forêts-galeries, 35,84 km2 (3,71
km2) et les savanes arborées et boisées, 32,08
km2, (3,32%) tel que présenté dans le tableau 14.
Tableau 14. Proportion des différentes classes
de l'occupation du sol en 2015
Formation végétale
|
superficie en
|
proportion en
%
|
m2
|
ha
|
km2
|
forêt claire
|
353361600
|
35336,16
|
353,3616
|
36,53
|
savane herbeuse
|
233052300
|
23305,23
|
233,0523
|
24,09
|
sols nus et habitations
|
155487600
|
15548,76
|
155,4876
|
16,08
|
savane arbustive
|
121568400
|
12156,84
|
121,5684
|
12,57
|
Brulis
|
35851500
|
3585,15
|
35,8515
|
3,71
|
forêt-galerie
|
35846100
|
3584,61
|
35,8461
|
3,71
|
savane arborée à
boisée
|
32084100
|
3208,41
|
32,0841
|
3,32
|
Total
|
967251600
|
96725,16
|
967,2516
|
100,00
|
Source : calcul des classes d'occupation du sol de la
scène 2015 fait sous Qgis obtenu après classification
supervisée sous ENVI.
La répartition des classes est fortement
influencée par les brulis, très répandus sur l'image. Les
formations fermées (forêts-galeries et forêts claires) sont
faiblement représentées. Cette situation est due à
l'exploitation de celles-ci pour l'alimentation des marchés en bois
d'oeuvre et en bois de chauffe de même que pour les cultures
maraichères (spécifiquement pour les forêts-galeries).
Certaines confusions dans le choix des pixels
sélectionnés pour la création des ROI sont à
relever. En effet, il s'agit d'1 pixel des forêts-galeries affecté
à la forêt claire et 3 pixels des savanes herbeuses,
affectés à la classe sols nus, champs et bâtis.
(Tableau15).
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 95
Tableau 15. Matrice de confusion de la classification
dirigée (image 2015)
Classes
|
Sols nus
|
Forêt claire
|
Savane arborée à
boisée
|
Savane arbustive
|
Savane herbeuse
|
Brulis
|
Forêt- galerie
|
Total
|
Bâtis, champs et sols
nus
|
357
|
0
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
360
|
Forêt claire
|
0
|
101
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
101
|
Savane arborée
à boisée
|
0
|
0
|
111
|
0
|
0
|
0
|
0
|
111
|
Savane arbustive
|
0
|
0
|
0
|
103
|
0
|
0
|
0
|
103
|
Savane herbeuse
|
0
|
0
|
0
|
0
|
64
|
0
|
0
|
64
|
Brulis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
106
|
0
|
106
|
Forêt-0
galerie
|
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
134
|
135
|
Total
|
357
|
102
|
111
|
103
|
64
|
106
|
134
|
980
|
Indice de Kappa : 0.99 ; taux de classification :
99,59%
Source : traitement d'image sous ENVI
La forte pression exercée sur la
végétation traduit une forte régression de celle
vis-à-vis du pas de temps antérieur. En effet, la
différence d'évolution entre 2015 et 1999 montre l'augmentation
des superficies allouées aux sols nus, brulis, savanes herbeuses et
forêts claires au détriment des forêts-galeries, savanes
arbustives et savanes arborées, qui s'explique par l'extension des zones
habitées, la création de nouvelles parcelles de culture et la
coupe des arbres destinés aux bois d'oeuvre et bois de chauffe.
400
350 300 250 200 150 100
50
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Forêt galerie Forêt claire Savane arborée
Savane
à boisée arbustive
|
Savane herbeuse
|
Bâtis, champs et sols nus
|
Brulis
|
superficie en 1999 superficie en 2015
Figure 31. Superficie des classes d'occupation du sol de
1999 et 2015 (en km2)
L'accent mis sur la végétation
révèle une perte du couvert végétal de -125,04
km2 (figure 32), soit une régression de -107,01
km2 en comparaison avec la différence d'évolution des
paysages végétaux de 1999 qui était de -18,03
km2.
Brulis
-272,56
Bâtis, champs et sols nus
Savane herbeuse
-72,71
Savane arbustive
Savane arborée à
boisée
Forêt claire
-121,75
Forêt galerie
15,72
110,68
173,50
168,47
-300,00 -250,00 -200,00 -150,00 -100,00 -50,00 0,00
50,00 100,00 150,00 200,00
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 96
Figure 32. Différence d'occupation du sol entre
1999 et 2015 (en km2)
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 97
L'évolution des paysages végétaux dans
l'intervalle [1987 - 1999] et [1999 - 2015] présente une
dégradation des classes consacrées à la
végétation au profit des brulis, sols nus, habitations et savanes
herbeuses (champs et jachères). Il convient d'analyser
l'évolution dans son ensemble.
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