2.4.2. Une variation dans les espèces
recensées
Parmi les espèces recensées, nous avons
identifié 100, et 4 indéterminées. Au sein de cette
centaine d'espèces, on retrouve 35 familles. Caesalpiniaceae
est plus représentée avec 12 espèces, suivi de
Combretaceae (8 espèces), Moraceae et Rubiaceae
(7 espèces), etc. La figure 20 présente sous forme de
graphique l'ensemble de ces familles et le nombre d'espèces que chacune
d'elle renferme.
Agavaceae Apocynaceae Bignoniaceae
Chrysobalanac... Dilleniaceae Flacourtiaceae
Guttiferae Meliaceae Myrtaceae Olacaceae Poaceae Polygalaceae Proteaceae
Rhamnaceae Simaroubaceae Sterculiaceae Annonaceae Asteraceae
Bombacaceae
Hymenocardia... Loganiaceae Ochnaceae Rutaceae
Fabaceae Sapindaceae Sapotaceae Arecaceae Verbenaceae Anacardiaceae
Euphorbiaceae Mimosaceae Moraceae Rubiaceae Combretaceae
Caesalpiniaceae
Nombre d'espèces
14 12
12
10 8 6 4 2
6 6 7 7 7 8
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 3 3 3 4 4
0
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 72
Figure 20. Répartition des espèces par
famille
Au sein des familles, le nombre d'espèces varie entre
un et douze. L'occurrence des espèces recensées n'a ici aucun de
lien avec l'appartenance des espèces de la même famille. En effet,
chez les Caesalpiniaceae (tableau 5), observées lors de
l'inventaire floristique, on a aussi bien des espèces avec 4 occurrences
(Senna alata) que des espèces fortement
représentées avec 102 occurrences (Daniellia
oliveri).
Tableau 5. Les espèces recensées au sein de
la famille Caesalpiniaceae
Familles
|
Espèces
|
Codes
|
Occurrence
|
Caesalpiniaceae
|
Afzelia africana
|
Afaf
|
5
|
Berlinia grandiflora
|
Begr
|
43
|
Burkea africana
|
Buaf
|
13
|
Cassia sieberiana
|
Casi
|
20
|
Daniellia oliveri
|
Daol
|
102
|
Delonix regia
|
Dere
|
5
|
Dialium guineense
|
Digu
|
12
|
IsoBerlinia tomentosa
|
Isto
|
6
|
Piliostigma reticulatum
|
Pire
|
171
|
Senna alata
|
Seal
|
4
|
Senna siamea
|
Sesi
|
16
|
Swartzia madagascariensis
|
Swma
|
5
|
Source : relevés floristiques 2014 et 2015
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 73
Pour caractériser la composition floristique des
paysages végétaux étudiés, plusieurs indices sont
utilisés par différents auteurs ; parmi ceux-ci, l'indice de
valeur de Curtis et McIntosh (Ondo, 2008), l'indice de Shannon, et l'indice
d'équitable de Simpson (Aoudou, 2010). Pour nos analyses, notamment
l'étude de la structure des peuplements et l'évaluation de la
biodiversité du peuplement, nous utiliserons celui de Shannon et
l'indice de Simpson.
Le calcul de l'indice de Shannon se fait via la formule : H' = -
? pi lnpi
??
??=1
H' : indice de biodiversité de Shannon
i : une espèce du milieu d'étude
pi : Proportion d'une espèce i par rapport au nombre
total d'espèces (S) dans le milieu d'étude (ou richesse
spécifique du milieu), qui se calcule de la façon suivante :
p(i) = ni/N où ni est le nombre d'individus pour
l'espèce i et N est l'effectif total (les individus de toutes les
espèces).
Cet indice est toujours compris entre 0 et ln S. sachant que S
est le nombre total d'espèces, notre indice sera compris entre 0 et
4,64. En effet, le calcul de cet indice pour l'ensemble des relevés,
nous donne H' = 3,23 avec une moyenne de 1,92.
S'agissant de l'indice d'équitabilité de Simpson
(encore appelé indice d'équirépartition),
représente le rapport de H' à l'indice maximal théorique
dans le peuplement (Hmax), il varie de 0 à 1), il est de 0,93 avec une
moyenne de 0,8.
L'analyse factorielle des correspondances (AFC) basée
sur le tableau dynamique croisé permet de constater
l'hétérogénéité des espèces
recensées par placette (figure 21). Les espèces regroupées
au centre traduisent une répartition au sein de l'ensemble des
placettes. Plus celles-ci sont éloignées du centre, moins elles
apparaissent dans les relevés. Ximenia americana (xiam) se
trouve à l'extrémité du graphique, car, elle ne compte que
2 occurrences, contrairement à Piliostigma reticulatum (pire),
situé au centre avec 171 occurrences.
Dynamique des paysages végétaux dans
une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987
à 2015) 74
Figure 21. Répartition des espèces
recensées
L'identification des espèces via la mise en place des
placettes se fait de façon progressive. C'est ainsi que plus on a de
placettes, plus on a d'individus. Toutefois, lorsqu'on atteint un certain
nombre de placettes, on a plus de nouvelles espèces dans les
relevés (figure 22), preuve d'un inventaire plus ou moins exhaustif.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons restreint le nombre de nos
placettes à 66. Car les espèces rencontrées avaient
déjà été identifiées.
Figure 22. Identification des espèces en
fonction du nombre de placettes
Le croisement du nombre d'espèces aux types de
formations végétales (figure 23) permet d'apprécier la
richesse par formation végétale.
40
60
50
30
20
10
0
Savane arborée
57
Nombre d'espèce par formation
Savane arbustive
49
Savane boisée
40
Forêt claire Forêt Savane
galerie herbeuse
28 27
22
Figure 23. Répartition des formations
végétales en fonction des espèces
végétales
La savane arborée est la formation
végétale qui dispose du plus grand nombre d'espèces en
présence avec 57 espèces, suivi de la savane arbustive (49
espèces). La savane herbeuse avec 22 espèces arrive en
dernière position. La technique de présence / absence est le
procédé qui nous a permis d'obtenir ce résultat en
réduisant les données de l'inventaire à 1 et 0 afin
d'appliquer un filtre pour ne retenir que les espèces en présence
(1). Toutefois, le fait de posséder un nombre important d'espèces
ne traduit pas une concentration de pieds au sein de cette classe. D'où
la nécessité d'introduire la variable occurrence (figure 24).
Dynamique des paysages végétaux dans
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Figure 24. Proportion des ligneux identifiés par
formation végétale en pourcentage
Dynamique des paysages végétaux dans
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à 2015) 76
En observant et en faisant une comparaison entre le nombre
d'espèces en matière de diversité spécifique au
sein des différents paysages végétaux et le nombre
d'espèces en matière de nombre de pieds contenus dans chaque
formation (occurrence), la savane arbustive qui venait en second rang pour le
nombre d'espèces en présence se trouve être celle contenant
le plus grand nombre d'occurrence. En effet, les raisons de ce changement de
position s'expliquent par le nombre important d'arbustes contenu dans les
savanes arbustives à l'instar d'Annona senégalensis, qui
est l'espèce dominante. Toutefois, notons que lors de l'identification
des espèces, certaines espèces au sein de la forêt-galerie
n'ont pu être identifiées, sinon la proportion de cette classe
aurait été légèrement plus importante. Le tableau 6
met en évidence le nombre d'espèces et les occurrences par
formation végétale.
Tableau 6. Récapitulatif du nombre
d'espèces et occurrence au sein de
chaque formation végétale
Formation végétale
|
Nombre d'espèces
|
Occurrences
|
Savane arbustive
|
40
|
1258
|
Savane arborée
|
27
|
1154
|
Savane boisée
|
28
|
565
|
Foret claire
|
49
|
302
|
Foret galerie
|
57
|
173
|
Savane herbeuse
|
22
|
145
|
Relevé ponctuel
|
30
|
108
|
|
Total
|
3705
|
Source : relevés floristiques 2014 et 2015
Les forêts-galeries possèdent le plus grand
nombre d'espèces, suivi de près par les forêts claires et
les savanes arbustives. Ainsi, c'est à l'intérieur des galeries
forestières qu'on retrouve un éventail d'espèces et les
savanes arbustives quant à elles dominent en occurrence. En effet, la
cime jointive observée dans les galeries forestières
nécessite la présence de grands arbres qui sont
généralement distants les uns des autres, et ce sont les branches
de ceux-ci qui forment cette cime, contrairement aux arbustes des savanes
arbustives qui sont très nombreux et de taille moins importantes.
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