Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie. Cas de Meiganga (de 1987 à 2015).( Télécharger le fichier original )par ISSOUHOU MOUHAMAN Université de Ngaoundéré - Master 2015 |
ConclusionD'une manière générale, le cadre social de la ville de Meiganga place celle-ci parmi les villes moyennes du Cameroun au plan démographique ainsi qu'au regard des différentes activités qui s'y déroulent. Malgré l'existence de quelques contraintes physiques et sociales qui ralentissent, l'essor économique de la commune, les populations, de concert avec les autorités, ne ménagent aucun effort pour faire de cet arrondissement un lieu où il fait bon vivre, où les populations peuvent s'épanouir et vaquer librement à leurs multiples occupations. Par ailleurs, les conditions physiques de la commune de Meiganga à l'instar du climat et l'hydrographie présupposent l'existence d'une végétation plus ou moins variée ; d'où l'intérêt accordé aux formations végétales présentes dans cette ville ainsi qu'à sa périphérie. Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 45 Chapitre 2. Les paysages végétaux deMeiganga et sa périphérieIntroductionLa ville de Meiganga est située en zone soudano-guinéenne. Elle est sous l'influence d'un climat bimodal, qui se caractérise par l'existence de deux saisons notamment la saison sèche et la saison des pluies. Ce type de climat a pour conséquence directe le développement d'une végétation principale qu'est la savane17 au niveau de cette région, d'où l'intérêt porté à celle-ci via l'étude des paysages végétaux qu'elle comporte. Par ailleurs, l'occupation du sol est un aspect majeur qui mérite notre intérêt d'où la structuration de ce chapitre en deux principales parties à savoir les caractéristiques des différentes formations végétales rencontrées dans la zone d'une part et les différents éléments de l'occupation du sol d'autre part. 2.1. Des formations végétales aux caractéristiques diversesLa commune de Meiganga en matière de végétation comporte six formations végétales à savoir la forêt-galerie, la forêt claire, la savane boisée, la savane arborée, la savane arbustive, la savane herbacée, en plus de ces différentes formations nous notons une formation dite anthropique qui résulte de l'action humaine. Les formations végétales forment trois grands groupes à savoir les formations fermées, dont la cime des arbres est plus ou moins jointive. Ce groupe comprend la forêt-galerie et la forêt claire. Le second groupe comprend les formations dites intermédiaires, composées de la savane arborée et la savane boisée. Ces formations présentent un aspect et des caractères propres. Elles subissent l'influence écologique et anthropique. La pression anthropique transforme souvent ces formations en savane plus ou moins arbustive (Aoudou, op cit.). Les savanes arbustives et herbeuses quant à elles sont des formations ouvertes, généralement à la merci des hommes (via feux de brousse et cultures). 17 La savane est une formation végétale intégrant une composante ligneuse et une composante herbacée sous l'influence d'un climat contrasté. Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 46 2.1.1. Les forêts-galeriesEncore appelées ripisylves18, les forêts-galeries représentent l'ensemble des formations boisées présentes le long des cours d'eau et des lacs. Le terme galerie fait référence aux ramures des arbres qui se joignent au-dessus de cours d'eau en formant une sorte de tunnel. Elles sont un réservoir en matière de richesse spécifique. Par ailleurs, celles-ci remplissent plusieurs fonctions. En effet, elles freinent l'érosion en réduisant la vitesse des écoulements, mais aussi en créant un réseau de racines qui fixent les matériaux constituant les berges. Sur la qualité de l'eau, la végétation a un rôle de filtre des matières en suspension. Les eaux de ruissellement de surface traversent les boisements qui fixent, utilisent ou permettent la transformation des polluants organiques, préservent ainsi la qualité de l'eau des nappes et des cours d'eau. Le système radiculaire de la forêt-galerie constitue aussi un filtre efficace contre certains polluants (phosphates et nitrates d'origine agricole ou urbaine19). Par ailleurs, elles constituent un habitat idéal aussi bien pour la faune aquatique que pour la faune terrestre. X : 6.610273°; Y : 14.256863° Photo 4. Forêt-galerie Ferdé Abbo (Nganhi) 18 Ripisylve : du latin « ripa » c'est-à-dire rive et « sylva », qui veut dire forêt. 19 http://www.saint-paul-en-born.fr/content/pdf/423 Dynamique des paysages végétaux dans une ville moyenne et sa périphérie : cas de Meiganga (de 1987 à 2015) 47 L'image présente une forêt-galerie constituée d'arbres et de lianes. Sur la gauche de l'image, on distingue le tronc d'un Vitex doniana. Le cours d'eau communément appelé par la population Ferdé Abbo, présente un faible débit et un lit étroit. Ce dernier est utilisé par les populations pour abreuver le bétail. Cliché et commentaire : Mouhaman I. oct 2014. Malgré ses qualités antiérosives, épuratrices, écosystémiques, les forêts-galeries sont aujourd'hui à la merci des exploitations humaines d'une part pour la pratique des cultures maraichères ou culture de contre saison (planche 2) au regard de leurs situations en bordure des cours d'eau qui facilite l'arrosage des cultures, d'autre part, elles sont convoitées pour la richesse spécifique qu'on y retrouve de même que la taille imposante des arbres qui s'y trouvent, abattus pour des raisons diverses (bois d'oeuvre, bois de chauffe). X : 6.610273° ; Y : 14.256863° Planche 2. Destruction des forêts-galeries Le défrichage des forêts-galeries est une pratique très courante à proximité des zones habitées telles que nous pouvons le constater sur l'image de gauche où les herbes et arbrisseaux sont taillés et seuls quelques troncs sont laissés en place. Ce défrichage est orchestré en partie pour des raisons agricoles destinées à la culture des tubercules, légumes et céréales observable en avant plan de l'image de droite où nous pouvons distinguer un champ de macabo, piqueté par quelques pieds de maïs avec une partie de la forêt-galerie comme limite du dit champ en arrière-plan. Cliché et commentaire : Mouhaman I. set 2015. |
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